Chapitre 12
Je réussis à me plonger dans ma lecture durant la plus grande partie du voyage dans le Poudlard Express, a parlé avec mes amis et a raconté toutes nos aventures des dernières semaines à un Neville aux yeux brillants.
Puis l'arrivée, nos malles remontées dans nos chambres, quelques parties d'échec dans le parc, le dîner et le dîscours "tant attendu" de Dumbledore. Il nous parla de nine-tendô, peut-être une créature de la mythologie japonaise, de nouilles au citron, insista sur le fait qu'il fallait plus sourire, puis frappa dans ses mains et le dîner apparut. Nous ne cherchâmes pas longtemps la logique de ses paroles, préférant suivre l'exemple de Ron, nous servir avant que tout ne disparaîsse.
Déblatérant joyeusement avec Neville qui m'avait manqué en deux semaines, j'eus moins de mal à me retenir de contempler la table des professeurs et celui qui se trouvait à son extrémité gauche, tout en noir. Bien, peut-être que quelques coups d'oeil m'échappèrent, mais dans la plus grande discrétion. Rogue n'avait même pas semblé le remarquer, ni aucun de mes amis, encore moins Neville qui semblait intarissable au sujet des rejets qu'avait produit la cardamine pendant les vacances.
Mon coeur battait la chamade, mon pied tapait régulièrement contre celui du fauteuil de notre salle commune. Je n'arrivais pas à me concentrer sur ce que je lisais, pourtant c'était passionnant... Et si il avait trouvé une autre excuse pour me repousser? Si il ne voulait plus de moi? Si j'étais la seule à ressentir cet intense bonheur à l'idée de le revoir?
J'étais tellement heureuse! Mais inquiète...
Mes amis remarquèrent mon état, me taquinèrent au sujet de mon rendez-vous de ce soir. Je leur tirai la langue avec beaucoup de noblesse, avant de tenter de me replonger dans mon grimoire. C'était une monographie sur les sirènes, qui s'était révélée fascinante jusqu'à ce soir. Leur hiérarchie, leur système de caste, je n'y comprenais plus rien...
Lorsque vingt-deux heures sonnèrent, je fusai hors du canapé, pris vaguement le temps de répondre aux moqueries de mes petits camarades, au sourire de Hermione. Mon coeur battait la chamade, je courus hors de la salle commune, en y oubliant mon livre, me plaquant une fois contre un mur tandis que le professeur Mac Gonagal passait. Puis j'arrivai au deuxième étage, retrouvai la tenture familière et passai par-dessous, toujours l'éclat bleuté du sortilège qui gardait le passage secret, l'obscurité, l'humidité, les toiles d'araignée, les étranges insectes de ces profondeurs...
Et puis j'arrivai juste derrière la bibliothèque de mon professeur de potions. Bruit d'une marche, quelqu'un faisait les cent pas, mais aucune conversation et ma magie d'instinct ne sentait aucune présence étrangère, j"inspirai, passai une main nerveuse dans mes cheveux ondulés, chuchotai un Alohomora, puis la bibliothèque me livra le passage, j'entrai dans son bureau.
Quelques pas et puis je m'immobilisai. Rogue venait de s'arrêter de même au milieu de son salon, le regard tourné vers moi et ses yeux écarquillés de stupeur comme s'il pensait impossible que je revienne un jour ici.
Le mien s'adoucit sensiblement. Je pouvais contempler Severus, enfin, sans me cacher...
Mais je me rendis soudain compte qu'il semblait épuisé, fiévreux. Je remarquai ses cheveux gras contre ses tempes et le col de sa robe, sa peau blême, sa maigreur, les cernes grisâtres sous ses yeux noirs. La robe de sorcier qu'il portait sous sa cape formait de nombreux plis, comme s'il était encore plus mince qu'avant nos vacances.
J'avais cru qu'il allait bien de loin.
Mon professeur semblait toujours pétrifié. Ses lèvres pâles furent les seules à se mouvoir, s'entrouvrir.
-Bon retour Miss Lumare; prononça-t-il d'une voix qui me parvint comme craquelée et aussi déssechée que ses lèvres. Vos vacances se sont bien passées?
-Très bien; fut tout ce que je parvins à répondre tant j'étais choquée.
Aucun de nous ne parvenait plus à bouger.
-Vous n'étiez pas souvent au Terrier; fit-il remarquer d'un ton monocorde...
-Non, on sortait souvent pour jouer au Quidditch, ou faire les courses pour madame Weasley, ou pour se promener dans la forêt et la campagne autour de la propriété.
J'haussai les épaules indistinctement, les sourcils froncés en cherchant à comprendre ce qui s'était passé. Il y avait eu notre dispute, mon départ pour le Terrier et les trois... quatre fois en comptant le jour de Pâques, où nous nous étions manqués. Est-ce que c'était la raison de son état?
-Je vois; lâcha Rogue en me criblant de ses magnifiques orbes onyx.
La fièvre les embrasa, son front et ses joues rougirent instantanément, son souffle devenant court. Il manqua de vaciller -j'en étais sûre- avant de se maintenir plus rigide qu'avant, les poings serrés et les mâchoires contractées.
-Comment vont les Weasley... et Potter? Finit-il par cracher, essoufflé.
Il s'accrochait toujours autant à sa rancune et à sa jalousie. J'avais envie de l'approcher, le rejoindre, de le rassurer de n'importe quelle manière... Mais j'en avais parlé à Hermione et m'étais rendue compte que ça n'avait jamais rien donné de bon dans le passé. Je devais... le laisser approcher de lui-même...
-M. et Mme Weasley vont bien et; continuai-je en souriant un peu, ont assez de champignons pour tenir jusqu'à l'automne. On a trouvé des bolets, des agrocybes précoces et des agarics à soupe... Charlie est passé pendant les vacances avec un oeuf de Magyar à pointes, il était en pleine forme. Fred et Georges pareil, aussi loufoques que d'habitude. Les costumes qu'ils ont confectionné avec Lee pour Pâques étaient incroyables. Et puis Ronald et Harry se portent bien, tout comme Hermione et Ginny.
Je l'observai en haussant un peu le sourcil, à sa façon.
-Je crois que vos Serpentard ont du souci à se faire pour le prochain match de Quidditch, notre attrapeur est en forme.
Un rictus déforma les traits de Severus, juste un instant. Mais il ne laissa pas un mot lui échapper, le silence s'installa et nous nous faisions face... Je remarquai vaguement que son salon était aussi impeccable et accueillant que d'habitude. Il n'y avait que lui qui portait les traces de ce qu'il avait enduré pendant ces vacances.
-Pourquoi êtes-vous revenue? Murmura-t-il entre ses lèvres desséchées.
Je fronçai les sourcils en lui retournant toute mon attention, avisant ses yeux noirs se voiler.
-Pourquoi ne serais-je pas revenue? Rétorquai-je prudemment.
Il ne répondit rien, les mâchoires scellées, manquant de détourner le regard. Mon Severus...
Le coeur qui battait sourdement dans ma poitrine était enserré par tant d'émotions que je n'aurais su toutes les exprimer. Je fermai les paupières un instant, puis mes yeux bleus retrouvèrent la noirceur des siens et je me risquai à lui avouer:
-Vous m'avez manqué.
Il accusa le coup sans rien montrer d'autre qu'une soudaine rigidité, un visage plus blême.
Je le fixai avec inquiétude. Vraiment, je ne l'avais jamais vu ainsi. Le bâtard graisseux n'était jamais malade, jamais absent, et ce depuis plus de sept ans que j'étudiais à Poudlard. Rien ne paraissait pouvoir l'atteindre. Pourtant aujourd'hui...
-Est-ce que vous allez bien, professeur?
Son regard accrocha le mien, soudain, et il avança d'un pas. C'était presque vacillant.
-Bien sûr; murmura-t-il en marchant vers moi.
Je restai parfaitement immobile, mais prête à venir le soutenir à la moindre faiblesse. Rogue parvint jusqu'à moi, enfin. Je discernais chaque ridule au coin de ses yeux, ses profonds cernes et leur teinte exacte, le relief de ses traits osseux, ses joues creuses, le trou noir qui s'étendait au fond de ses pupilles... Son long nez busqué effleurait le mien alors qu'il penchait la tête vers moi, me surplombant encore, ses cheveux graisseux un peu plus long qu'à mon départ pendaient jusqu'à effleurer mes joues, nos corps se frôlaient à peine.
Je le sentis élever sa main gauche jusqu'à mon visage, me fixant comme s'il peinait à y croire. Je ne bougeai en rien sauf lorsque ses doigts glacés effleurèrent ma pommette, que mes paupières se fermèrent doucement. Je les rouvris un peu lorsqu'il les passa dans mes cheveux, qu'il enroula une de mes mèches autour de son index. Un léger sourire incurva le coin de mes lèvres qu'il rejoignit du pouce de son autre main. Il le caressa avec beaucoup de précaution, revenant souvent à mes yeux, puis descendit caresser ma joue et l'angle de ma mâchoire. Il frôlait ma peau, s'aventurant avec douceur jusqu'à mon menton tandis que les doigts de sa main gauche s'emmêlaient dans mes cheveux et me retenaient la tête.
Je soupirai un peu tandis que ses effleurements se poursuivaient le long de ma gorge, que ses troublants orbes onyx se relevaient encore vers les miens. Il arriva jusqu'au creux du sternum puis suivit la clavicule jusqu'au tissu de ma chemise d'uniforme. Un nouveau regard, peu sûr, avant de remonter le long de mon col, de revenir à mon cou, ma joue, mon nez dont il effleura tendrement l'arête... Le dos de ses doigts suivit le dessin de mes sourcils avant de se perdre dans mes cheveux, de laisser le pouce seul caresser mes tempes.
Severus fermait les yeux, et je fis de même au moment où il amena son front brûlant à reposer contre le mien. Mon nez contre la courbure tordue du sien, nos souffles mêlés...
-Je croyais que vous ne reviendriez pas; avoua-t-il d'une voix rauque et presque inaudible.
Engourdie de bien-être, je ne pus qu'attraper un bout de sa cape pour toute réponse. Il effleura mes lèvres des siennes, d'une manière tellement tendre et chaste que j'en eus la respiration coupée.
Je cillai en m'écartant un peu alors que Rogue resserrait sa prise sur mes cheveux, qu'il me fixait d'un regard transpercé par l'angoisse.
-Professeur... Murmurai-je la gorge serrée. Je veux le faire ce soir, avec vous.
J'avais le vertige, la tête bourdonnant sous l'appréhension et j'étais incapable de respirer. Mes yeux se voilaient, rivés aux siens complètement paniqués.
-Avez-vous perdu l'esprit? Nous sommes séparés depuis près de deux semaines, comment croyez-vous q-que je...
Il s'étrangla d'incohérence alors que je nichais tendrement mon nez dans le creux de son cou.
-On pourrait essayer; marmonnai-je, et arrêter dès que je ne peux plus ou que vos souvenirs reviennent.
-Il n'y a...; tenta Severus avant que je n'embrasse sa pomme d'adam à travers le col de sa robe... puis sa lèvre inférieure.
Une chaleur agréable se répandait dans tout mon corps... mais j'étais prête à lui laisser plus de temps s'il en avait besoin.
Je le vis hésiter, pour la première fois; alors je lui abandonnai totalement le choix, toujours accrochée à sa cape, les cheveux entortillés autour de ses doigts qui tremblaient. Son regard était détourné vers un coin du salon et ses lèvres scellées.
J'attendis en revenant me blottir contre son épaule...
-Nous pouvons...; lâcha au final Rogue dans un filet de voix rauque... essayer...
Il resserra convulsivement sa poigne sur moi, puis la relâcha. J'en profitai pour m'écarter un tout petit, relever la tête, ses doigts se refermèrent de nouveau. J'étais tellement heureuse que je ne fis pas attention à la douleur, et lui adressai un léger sourire. Celui-ci fut aussitôt happé par les lèvres de mon professeur, déroutée je m'agrippai à sa robe de sorcier au niveau du coeur. Il battait tellement vite! Cela me rappela le premier soir, notre premier baiser sous le clair de lune.
Ses lèvres voraces s'attaquèrent plus durement aux miennes, avec tant de violence que ma tête ploya entre ses mains. Je m'empressai de répliquer, tournant la tête de l'autre côté pour mieux l'embrasser, l'obligeant à reculer vers un mur, que je puisse m'appuyer, derrière lui, quelque part, pour ne pas que mes jambes s'effondrent. Lorsque Rogue le heurta, nos bouches se séparèrent, lui laissant échapper un grondement. J'en profitai pour détacher le bouton de sa cape qui quitta aussitôt ses épaules pour tomber au sol. Une étincelle vacilla dans le regard ténébreux de mon professeur. Il fixa le mien avec une sorte de fièvre intense et quelque chose qu'il n'avait jamais voulu montrer avant... Une lueur particulière... Je ne savais pas ce que c'était. Mais j'en eus le souffle coupé, avant même que Rogue ne vienne reprendre mes lèvres et qu'une de ses mains ne descende vers ma taille.
Il releva le pull et enleva la chemise de ma jupe tout en m'embrassant, puis sa main entra enfin au contact de ma peau. Je geignis de plaisir entre nos deux bouches, Rogue me mordilla la lèvre.
Ses doigts froids caressaient mes hanches, remontaient le long de mes flancs, ils... butèrent contre une cicatrice. Mes yeux brumeux se fermèrent à cet instant, je me recroquevillai, échappant à ses lèvres pour me blottir contre son torse. Le toucher était délicat, il commençait à suivre la première marque des coups de fouet et frôlait le milieu de mon dos.
Ça faisait... beaucoup de bien...
De mes mains tremblantes, j'agrippai le col de sa robe de sorcier, et défis la première attache. Une des siennes dériva un peu plus bas m'arrachant un frisson inattendu. Je détachai la deuxième, retenant difficilement des gémissements de plaisir maintenant qu'il remontait le long d'une gigantesque cicatrice partant de ma hanche gauche pour s'arrêter jusqu'au milieu de mes vertèbres, il en suivit deux autres très proches qui finissaient après mon omoplate droite.
Un halètement m'échappa, j'avais besoin... Les quelques attaches de sa robe et les boutons de son gilet, de sa chemise, qui m'empêchaient d'accéder à sa peau sautèrent, et je m'empressai d'embrasser le creux de son sternum. Rogue tressaillit. Mes doigts continuèrent, plus agiles, à se déplacer sur ses vêtements pour les ouvrir petit à petit. J'embrassais tout ce qui se dévoilait à moi, vibrant à chacun de ses gémissements, haletant à chaque caresse dont il gratifiait mon dos.
Et puis... la peau de son pectoral droit... grisâtre... comme l'impact d'un sortilège. Un sortilège de magie noire.
A ma rigidité Rogue arrêta ses caresses, il voulut me repousser. Je ne m'en agrippai que plus fort, revenant embrasser son cou et sa mâchoire.
-Vous n'êtes pas obligée...; tenta-t-il de siffler dans un halètement.
-C'est vrai; murmurai-je alors que j'aventurais ma main gauche vers l'infâme marque. Ça fait encore mal?
Il dénia dans un grondement rauque et je m'aventurais à la caresser du bout des doigts. Severus retint soudain son souffle ce qui me fit relever des yeux inquiets vers lui. Mais il ne semblait pas souffrir, c'était plutôt... Ses orbes onyx tendrement voilés envoûtèrent les miens, ils me rassurèrent, le frôlement de mes doigts se fit plus aérien encore. Puis nos bouches se lovèrent l'une contre l'autre dans un baiser empli de douceur et d'affection. L'instant sembla suspendu... avant que nos caresses ne reprennent avec lenteur. Je n'avais jamais touché son torse qu'au travers de toutes ses couches de vêtements, alors je ne m'attendais pas à ce que sa peau soit si froide, ses côtes si proéminentes, qu'il y ait d'autres marques de tortures et de sortilèges. Il se crispait à chaque fois que je me crispais, à chaque nouvelle cicatrice que je découvrais.
Vint le moment où sa robe de sorcier lui glissa des épaules pour rejoindre sa cape. Rogue avait du mal à respirer.
Avec d'infinies précautions, je retirai les derniers boutons de son gilet qui rejoignit les deux derniers vêtements à ses pieds. Rogue se tenait devant moi, contre le mur, presque piégé entre mon corps, les pierres, mon bras droit. Sa chemise était à moitié ouverte, dévoilant son torse pâle taché de gris, de marques nacrées ou noirâtres. Ses côtes se soulevaient trop rapidement au rythme de ses inspirations. Je ne savais pas exactement comment l'expliquer mais à cet instant, je trouvais Severus magnifique. Cela dut se lire dans mes yeux parce que le moment d'après Rogue me prenait la main et m'entraînait jusqu'à sa chambre. Le temps de rejoindre son grand lit à baldaquin, il avait enlevé mon pull et s'attaquait aux boutons de ma propre chemise.
Son regard s'embrasait, je ne réussis à défaire qu'une seule autre de ses attaches avant qu'il ne me renverse d'un coup contre son matelas. J'hoquetai de surprise, soudain piégée entre lui et le lit. Rogue avait une main de chaque côté de ma tête mais ne me faisait pas mal malgré mes cheveux éparpillés sur les draps, ses jambes étaient entre les miennes ou l'inverse, nos souffles et nos regards s'entremêlaient.
-Vous avez peur; affirma-t-il dans un souffle.
-Un peu; avouai-je mais je ne voulais pas arrêter pour autant.
Des doigts un peu tremblants se tendirent vers sa chemise et un nouveau bouton sauta. Il n'en restait plus que trois et je... Il agrippa ma main pour m'empêcher de continuer.
-Rien ne vous oblige à voir ça.
Mes yeux d'océan scintillèrent dans l'obscurité de la chambre avant que je ne lève l'autre main et ne détache un nouveau bouton.
-Je vous trouve magnifique; murmurai-je en continuant de le déshabiller.
Ses doigts se glaçaient jusqu'à trembler autour des miens. La dernière attache céda mais je ne pus rien voir ni faire comme il fondait sur mes lèvres en me retenant de force contre lui, agrippant ma nuque et mon épaule Tout son corps qu'il pressait contre le mien, sa bouche martyrisant la mienne puis descendant soudain dans mon cou. Je gémis. Il le mordilla avant de revenir à mes lèvres, et s'avança un peu plus sur moi jusqu'à ce que ses hanches osseuses cognent contre les miennes, qu'une bosse conséquente ne vienne frotter au niveau de mon entrejambe.
E-est-ce qu'il était déjà...
Il déchira ma chemise d'un coup, avant de tressauter violemment de se replier sur lui en se redressant. Ses mains s'agrippèrent à ses cheveux noirs alors qu'un gémissement difficile échappait d'entre ses lèvres. Il semblait torturé.
Je ne réfléchis pas, donnant impulsivement un coup de hanche et me relevant pour le déséquilibrer. Severus tomba sur le matelas et je... je le chevauchai. Il tressautait, avait du mal à respirer mais se mordait la lèvre pour ne rien dire et contractait les mâchoires.
Tant qu'il ne me repoussait pas je pouvais essayer de l'apaiser, apaiser... Je me penchai au-dessus de lui en permettant le moins de contact possible entre nos deux corps, puis apposai mes lèvres sur la naissance de sa clavicule. Rogue gémit mais lâcha ses cheveux pour agripper les draps vert et argent. Ses paupières restaient fermées fort. Quelques mèches graisseuses lui barraient le front, je remontai pour les repousser doucement pour embrasser l'arête de son nez busqué.
-K-Khorine; gémit-il.
Une pluie de légers baisers suivit son nez puis le sillon qui amenait au coin de ses lèvres. Je finis par l'embrasser puis descendre jusqu'au sternum et retrouver la première cicatrice de magie noire. Les draps à ma gauche se déchirèrent... Je sursautai. Peut-être allais-je trop loin? J'hésitai à continuer, au-dessus de mon professeur haletant.
-Je suis désolée, je... On peut arrêt...
-Non; me coupa-t-il à la limite entre l'ordre et la supplique.
Sa main droite s'agrippa à ma chemise déchirée, comme s'il craignait que je ne parte. Hésitante, ne cessant de scruter son visage, je levai les mains jusqu'aux derniers boutons de mon vêtement, les détachai au-dessus de lui, un par un, restant seulement en soutien-gorge. Rogue m'aida à enlever et jeter ma chemise hors du lit. Son regard noir brûla en me fixant, un frisson me traversa, puis il tira sur une de mes longues mèches ondulées pour me ramener auprès de lui. Je me laissai faire en souriant, avant de retrouver ses lèvres fines. Nous nous embrassâmes doucement, puis avec une passion de plus en plus dévorante. Ça brûlait.
Ses mains sur mes hanches, mes flancs, mon dos, griffant presque mes marques pour me garder plus proche. Je l'embrassais à perdre haleine, mes doigts agrippés dans ses cheveux ou contre son torse traversé de cicatrices. Nos hanches commençaient à se mouvoir, au même rythme, nos entrejambes à se frotter l'un contre l'autre. Oh Merlin! Oh, j'en voulais plus!
Je descendis la fermeture éclair de ma jupe et tentai de l'enlever tout en étant retenue contre Rogue. Il ne voulait pas me laisser m'échapper, pas... Ce furent ses doigts tremblants qui me l'arrachèrent . Mais il y avait encore mes collants... Il les fit disparaître d'un sortilège informulé, n'y tenant plus, avant de me renverser de nouveau, de reprendre le dessus.
J'haletai, le coeur prêt à exploser. Il me piégea contre son corps, durement, et revint capturer ma bouche. Je répondis de toute mon ardeur alors que mes mains dérivaient vers son pantalon.
J'en défis le bouton, arrachant un grondement rauque à Rogue qu'il étouffa en me mordant profondément la lèvre. Un cri de douleur m'échappa alors que le bout de mes doigts peinait à atteindre la fermeture de son avant-dernier vêtement...
-Je n'en peux plus; hoqueta Severus contre ma bouche avant de s'en arracher pour s'obliger plutôt à mordre mon cou.
Je léchai mes lèvres ensanglantées, fermant les yeux en continuant de le déshabiller. Je ne me concentrais pas assez et frôlai son érection par inadvertance. Ses dents s'enfonçèrent brusquement dans ma peau. Je... Mon hurlement fut ravalé, avec... difficulté... Les incisives et canines broyaient... trop. Je ne pouvais pas... Je le repoussai, assez pour retirer son pantalon et avaler de nouvelles goulées d'air. De l'air... La douleur pulsait, mes yeux étaient mouillés de larmes mais je voulais continuer. Rogue lui,... lui se contrôlait de moins en moins, le regard brumeux empli de flammes effrayantes. Il arracha presque son boxer, puis ma culotte, avant de me cogner durement contre la tête de lit.
-Votre dernière chance; siffla-t-il en me fixant dans les yeux ses mains agrippées à moi. Khorine... tu...
Il sembla soudain revenir à la réalité, apercevoir mes larmes et quelque chose se brisa en lui. Rogue voulut aussitôt s'écarter. Je le retins contre moi, l'embrassai de force.
Lorsque nous nous séparâmes à bout de souffle, mon coeur se déchirait de désir.
-Maintenant Severus, je t'en prie...
Ses yeux voilés scrutèrent les miens puis son pouce dériva jusqu'à mes larmes pour les essuyer. Je lui souris doucement, nos lèvres se retrouvèrent...
Hmm, le désir revenait, augmentait, plus violent. Je finis par cacher ma tête dans le creux de son cou alors qu'il agrippait mes hanches et... me... pénétrait d'un coup! J'hurlai de douleur, de plaisir, je ne savais plus, rien. Rogue s'immobilisa.
-Encore; suppliai-je agrippée à ses épaules.
Il se retira, pour revenir en moi s'obligeant à le faire lentement en se retenant au bois du lit. Je gémis, le suppliai encore, de continuer. La chaleur montait, dévastait tout mon corps. Je ne sentais plus que son sexe en moi, chaque fois qu'il s'enfonçait de... plus... en plus... fort! Mon dos cognait contre le montant du lit, mes ongles le griffaient, la fièvre me consumait. Il y avait ses râles rauques et mes gémissements au rythme de nos hanches et le sang qui s'écoulait d'entre mes jambes. Je ne voyais presque plus rien, les yeux voilés par la passion, excepté Severus. Il y avait son visage dévoré par la fièvre et les flammes, ses joues rougies, ses mèches graisseuses collant à ses tempes alors qu'il me pénétrait... plus profondément. Il ne pouvait pas s'arrêter, mais gémit:
-Vous... saignez...
Oh j'allais... Vagues de plaisir qui montaient. C'était...
-Ma p-première fois; balbutiai-je.
Les coups se firent plus frénétiques, nos hanches, je ne contrôlais plus rien, plus... Ce fut violent, l'orgasme me submergea et je glapis de plaisir, griffant son dos. Il se déversa en moi quelque secondes plus tard.
N-nous restâmes un long moment incapables de bouger, haletants, nos fronts posés l'un contre l'autre. Puis Severus se retira et je m'écroulai sans force sur le matelas.
Je n'avais jamais ressenti un tel bien-être, une telle langueur. J'étais épuisée. Rogue ne semblait pas en meilleur état, peinant encore à retrouver son souffle à mes côtés. I-il réussit pourtant à se relever sur un coude, appeler à lui sa baguette pour faire disparaître toute trace de sang sur mes jambes, les draps. Puis il la laissa tomber sur sa table de chevet et s'écroula sur l'oreiller. J'eus quelques difficultés à trouver la force de bouger, mais finis par me lover contre lui. Il m'étreignit en retour.
-Ça ... va? Murmurai-je un peu inquiète.
S'il av...
Severus embrassa doucement le haut de ma tête pour toute réponse avant de me serrer plus fort contre lui. Un petit sourire effleura le coin de mes lèvres puis, épuisée, je me laissai aller à fermer les yeux...
Nous nous endormîmes presque aussitôt, ensemble.
