Chapitre 7
Elle avait réfléchi… D'après ce que Rogue avait dit le Marquage était très douloureux. Comme elle devait réussir à lancer l'Avada, il lui faudrait occulter la douleur. Il lui faudrait un anti-douleur puissant. Elle pouvait modifier le Baume de Paix qui existait déjà.
Elle informa Rogue de son nouveau projet; et il acquiesça en lui faisant signe de commencer. Elle avait trois mois pour modifier cette potion, ensuite… elle serait prête. Elle n'avait pas moyen de contacter l'Ordre alors, il lui faudrait le faire seule, et elle ne se faisait pas d'illusion, la salle serait remplie de mangemorts et elle se ferait sûrement tuer juste après s'être occupée de Voldemort et Nagini… Maintenant qu'elle y pensait, seule, elle n'avait aucune chance de survivre. Un sourire sans joie lui échappa. C'était mieux ainsi, moins de souffrance, elle les rejoindrait, dans trois mois. Cela signifiait aussi que ce qu'elle faisait avec Rogue n'avait pas d'importance. Quand elle serait morte plus rien n'aurait d'importance.
En une semaine elle dressa une recette et un protocole qui pourrait améliorer le Baume de Paix et enrayer l'effet secondaire principal: la somnolence. Rogue resta distant, corrigeant seulement ses équations, l'accompagnant jusqu'à la Grande Salle. Elle avait l'impression qu'il l'attendait, qu'il se retenait; ses yeux noirs étaient sans expression et il les posait très peu sur elle.
Quant à elle, elle avait froid, de plus en plus froid, c'était quelque chose qui remontait des tréfonds de son âme pour tout engloutir et la plonger dans les ténèbres.
Les cauchemars reprenaient.
Elle était fatiguée.
Il y avait aussi d'autres types de rêves, avec Rogue, où il la réconfortait, la prenait dans ses bras, la serrait contre lui en lui murmurant que tout irait bien, la déshabillait lentement et lui faisait l'amour comme on berce un enfant.
Les jours passèrent, la modification du Baume de Paix était bien plus simple que sa première potion.
Elle avait de plus en plus froid.
Un soir, roulée en boule contre le montant de son lit, Khorine prit sa décision et se leva.
Ses pieds gelés rencontrèrent le parquet de sa chambre et l'amenèrent jusqu'à sa porte, elle l'ouvrit, traversa le couloir, et s'arrêta…
Elle voulait juste, de la chaleur, un peu.
Plus que tout.
Elle frappa à la porte et attendit la réponse de Rogue pour entrer. Les gonds grincèrent doucement. Rogue se trouvait dans son lit, assis sous les draps avec un grimoire entre les mains et la flamme d'une lampe sur sa table de chevet. Elle n'était encore jamais entrée dans cette pièce et dans le noir elle ne voyait que le grand lit à baldaquin, le tapis sombre et la grosse armoire à droite. Tout semblait apaisant dans cette chambre, et l'odeur de Rogue y était plus forte.
-Que vous arrive-t-il Lumare? Finit par demander le sorcier.
-J'aimerais dormir avec vous ce soir, Monsieur.
Sans un mot, il releva les couvertures à sa gauche. Khorine approcha. Elle ne ressentait pas grand-chose, juste ce froid, dans son âme. La sorcière monta sur le lit et se glissa sous les couvertures.
-C'est tout chaud; murmura-t-elle en s'enroulant dans le drap.
-Ra… Vous pouvez vous rapprocher, Lumare; grogna-t-il.
Elle tenta de suivre ce conseil et se rapprocha un peu plus du sorcier. Son corps irradiait de chaleur. Avec précaution, elle enroula un bras autour du torse de Rogue. Il ne s'y opposa pas. Son corps se colla au sien, son front contre l'épaule du sorcier, ses pieds froids effleurèrent ceux de Rogue.
-Vous êtes gelée; siffla-t-il avant de s'écarter.
La déception que Khorine ressentit la déstabilisa. Et puis, Rogue partit au bout du lit, souleva les couvertures et ses deux mains chaudes s'emparèrent de ses pieds. Khorine couina. Le sorcier au long nez ne lui adressa pas un regard et commença à malaxer ses plantes de pied. C'était… incroyable… Il y avait ses mains chaudes, son pouce et la pression sur les meilleures zones, et il soufflait un air chaud sur ses orteils. Un gémissement finit par échapper à Khorine. Exquis… Combien de minutes passèrent ainsi? Khorine somnolait, gémissant faiblement de bien-être. Elle n'était plus vraiment consciente lorsque Rogue la rejoignit sous les couvertures. Il était chaud. Khorine l'entoura d'un bras et se colla contre lui. Chaud… Sécurité… Elle s'endormit, une ombre de sourire aux lèvres.
Rogue éteignit la lumière peu de temps après et malgré la gêne de ce corps collé au sien il resta immobile, ferma les yeux et se laissa bercer par la respiration de son apprentie.
Le lendemain, Khorine émergea lentement du sommeil. Elle était en sécurité, des bras forts autour d'elle, le nez dans le creux d'un cou chaud, l'odeur de la forêt après la pluie dans les narines. Un faible gémissement lui échappa. Les bras se resserrèrent autour d'elle.
… Elle se sentait bien…
… Elle était en sécurité…
…
Quelque chose tressaillit contre elle, et l'étreinte se desserra. Elle ouvrit les yeux. Ils percutèrent ceux de Rogue dont les émotions lui étaient illisibles. Il la regardait, et il s'écartait. Le froid commençait à s'insinuer en elle.
-Je suis désolée; murmura-t-elle, je ne voulais pas vous déranger… Je vais vous laisser.
Elle avait déjà une jambe à moitié sortie du lit lorsque sa voix rauque retentit:
-Lumare, vous ne me dérangez pas.
Elle se figea.
-Vous pouvez rester. Je doute cependant que vous ayez apprécié mon… étreinte de tout à l'heure.
Khorine revint sous les draps chauds et se rapprocha un peu de lui avant d'avouer dans un souffle:
-Si… J'étais bien, Monsieur.
Elle sentit ses joues chauffer à ses mots et lança un regard incertain vers le sorcier. Il semblait choqué, avec ses cheveux noirs sur l'oreiller, ses yeux encore brillants de sommeil et son haleine rance matinale qui parvenait jusqu'aux narines de la sorcière.
-Vous étiez… bien?
Elle hocha la tête. Sa bouche s'ouvrit, souhaitant lui dire qu'elle ne voulait pas quitter ce lit, parce qu'elle avait tout le temps froid et qu'elle avait besoin qu'il la garde auprès de lui, et qu'elle aurait fait n'importe quoi pour ne plus être seule au monde. Mais ses lèvres se scellèrent et à la place elle enlaça d'elle-même le meurtrier de Dumbledore.
-On pourrait rester comme ça encore un peu, Monsieur? Demanda-t-elle dans un souffle.
Rogue hésita, incertain, et finit par sortir sa baguette de sous son oreiller pour lancer un Tempus. Il était 6h52. Il ne dormait jamais aussi longtemps d'habitude. Cependant, rien ne l'empêchait de rester quelques minutes supplémentaires avec sa sorcière.
-Encore un peu; acquiesça-t-il en rangeant sa baguette et laissant Khorine là où elle était.
Il n'essaya pas de l'étreindre à nouveau mais la laissa se coller à lui, et son menton vint rejoindre le sommet de la tête de la sorcière. Elle était bien ainsi. Elle ne savait pas combien de temps cela durerait, ce que cela pouvait signifier pour lui ou même pour elle, mais elle avait chaud. Peut-être qu'elle pourrait revenir dans son lit de temps en temps, juste pour cette chaleur. Peut-être qu'elle pourrait échapper pour quelques heures, quelques fois, au froid glacial de la Mort qui venait la chercher.
-Je pourrais revenir de temps en temps Monsieur? Chuchota-t-elle à peine assez fort pour que Rogue l'entende.
-Si c'est ce que vous souhaitez; fut la réponse qu'il souffla sur le haut de sa tête.
Khorine l'enlaça un peu plus fort, agrippée à sa chemise de pyjama à moitié ouverte. Elle était au lit, avec Rogue, le câlinant sans aucune honte et profitant de son désir pour tromper le froid en elle. Mais qu'était-elle en train de faire? Ce fut elle qui finit par se détacher de lui. Elle lui lança un regard un peu gêné, ses joues rouges portant la marque de l'oreiller et ses cheveux adorablement en bataille.
-Je… A tout à l'heure, Monsieur; murmura-t-elle avant de se sauver.
La porte se referma derrière elle. Rogue soupira, une main sur les yeux, l'autre descendant jusqu'à son sexe dur comme la pierre. C'était un miracle qu'il ait pu le lui cacher. Elle n'avait vraiment aucune idée de ce qu'elle lui faisait. Il grogna, puis se leva. Il avait une douche froide à prendre.
Au petit-déjeuner, quelques traces de gêne se voyaient encore sur le visage de la jeune femme, elles disparurent bientôt et ses yeux se voilèrent de leur brume habituelle. Elle passa la journée à travailler sur son Baume de Paix, dîna dans la Grande Salle au milieu de mangemorts et d'élèves aux teints gris, puis rentra dans les appartements de Rogue. Elle ne le rejoignit pas dans son lit cette nuit-là, ni la suivante. Elle avait peur.
Elle savait ce qu'elle risquait, à entrer dans le lit d'un homme qui la désirait. Est-ce qu'elle le voulait aussi? Qu'il s'enfonce en elle et la prenne dans ses bras chauds? Mais que se passerait-il après? Elle n'en savait rien. Elle ne parvenait pas à comprendre le sorcier, dans quel camp il était, pourquoi il la désirait, pourquoi… Ah, elle était épuisée. Il n'y avait plus qu'une flammèche au fond de son cœur et le froid creusait un fossé dans sa poitrine; même la lueur de chaleur qu'elle avait au dîner en croisant le regard du professeur Finch s'étiolait…
Elle ne tiendrait pas jusqu'au 2 mai.
Khorine le savait.
Elle tint un soir de plus, réveillée par un cauchemar au petit matin, pleurant et hurlant dans son oreiller jusqu'à perdre connaissance. Rogue se faisait rare, caché derrière son journal ou dans son bureau, ne la regardant pas pendant le dîner, repartant sans un mot dans son bureau pour la soirée. Elle ferma les yeux et tomba dans un demi-sommeil dans son fauteuil du salon. Le feu craquait dans la cheminée, faiblement. Elle n'avait plus de force et des larmes roulaient silencieusement sur ses joues. Un pouce les essuya doucement.
Khorine tressaillit et ses yeux papillonnèrent.
-Lumare, vous devriez aller vous coucher; murmura sa voix rauque.
Rogue s'écartait déjà. Alors que tout le corps de la sorcière lui hurlait de le retenir, elle mourait de ne pas se rapprocher de lui ; elle vacilla.
-Est-ce que… je peux dormir avec vous ce soir, Monsieur?
Il s'arrêta et hocha la tête, ses yeux noirs brûlant enfin rivés sur elle. Khorine se leva, les jambes tremblantes et Rogue resta immobile devant elle.
-Je… Je vous rejoins Monsieur, je vais me doucher.
Elle se détourna et ne vit pas Rogue se pincer l'arête du nez en fermant les yeux. La sorcière prit son pyjama, une culotte propre et se lava à l'eau brûlante, des plaques rouges marquèrent son corps mais elle ne sentit pas grand-chose. Elle se sécha, se brossa les dents et s'habilla avant de quitter la salle de bain; elle croisa Rogue en pyjama noir et lui laissa la salle de bain. Elle entra dans sa chambre et monta dans son grand lit pour se couvrir de ses draps.
Elle l'attendit quelques minutes et ne pensa à rien, son esprit était fermé. Elle ne voulait penser à rien.
Rogue apparut dans le chambranle de la porte, il la referma derrière lui et s'avança jusqu'au lit. Les deux premiers boutons de sa chemise de pyjama étaient ouverts, révélant le début d'une cicatrice nacrée. Le regard de la sorcière s'y attacha sans raison; et puis Rogue la rejoignit sous les draps et s'assit contre le montant du lit.
-Souhaitez-vous lire un peu, Lumare?
-Non…
La jeune femme était allongée sur le côté et le regardait d'en bas. Son cœur battait faiblement et elle frissonnait malgré elle.
-Réchauffez-moi… Monsieur; murmura Khorine.
Dans les yeux qu'elle fixait aux siens il y avait un tel besoin que Rogue comprit. Il hésita, puis, lentement, se pencha vers la jeune femme et se tint au-dessus d'elle, les bras de chaque côté de son corps allongé.
-Que souhaitez-vous que je réchauffe?
-Tout; demanda-t-elle.
-Êtes-vous certaine…
-S'il vous plaît; le coupa Khorine. Je… J'ai besoin que vous me touchiez, Monsieur, comme si…
J'étais aimée.
-… Comme si j'étais quelque chose de précieux.
Elle ne s'attendait pas à voir une étincelle apparaître au fond de ses yeux à ses mots; et Rogue se pencha, presque sévère en murmurant:
-Précieuse? Vous êtes bien plus que cela, Lumare… J'ai risqué tout ce que j'avais un jour reçu du Seigneur des Ténèbres pour toi, pour te garder en vie à mes côtés. Que veux-tu de plus, petite sorcière?
Elle écarquilla les yeux. Est-ce que…
Non. Il y avait une autre explication… n'est-ce pas?
Elle était précieuse pour l'Ordre? Parce qu'il la désirait? L'abandonnerait-il quand il aurait eu ce qu'il voulait d'elle? Une douleur qu'elle ne soupçonnait pas remonta des tréfonds de son cœur. Elle ne voulait plus penser.
-S'il vous plaît Monsieur; murmura-t-elle encore, embrassez-moi.
Elle était belle, ses cheveux noirs ondulant sur l'oreiller, ses yeux bleus plein de douleur le suppliant de tout lui faire oublier. Rogue se pencha lentement, et ses lèvres fines cueillirent celles de la sorcière. Elle soupira. Sa peau était glacée. Il colla son corps au sien et la serra contre lui. Elle se perdait dans leur baiser, ses lèvres frôlant celles de Rogue, les léchant du bout de la langue avant de revenir s'y lover. Une de ses mains se glissa dans les cheveux gras de Rogue et l'autre s'agrippa à son épaule. Leur baiser s'approfondit. Elle pressait fort ses lèvres contre les siennes, désespérée, quémandant l'entrée de sa bouche pour s'emparer de sa langue et la garder contre la sienne. Rogue tremblait contre elle; elle sentait les draps tendus sous sa poigne. Il se retenait encore.
-S'il vous plaîtMonsieur ; lui chuchota-t-elle à l'oreille. J'en ai envie.
Les yeux assombris de désir de la sorcière se posèrent sur ceux de Rogue. Il y avait sa barrière d'Occlumencie, fermement en place, qui vibrait comme du verre sur le point d'exploser.
-S'il vous plaît Monsieur…
Rogue crispa les mâchoires… Il ne bougea pas et le silence se fit. Est-ce qu'il hésitait? Khorine caressa ses cheveux du bout des doigts, ils étaient un peu gras et presque soyeux. Elle… Elle sursauta violemment en s'apercevant que Rogue venait de sortir sa baguette.
-Donnez-moi votre bras; ordonna-t-il d'une voix rauque.
De la peur apparut sur le visage de la jeune femme, puis de l'incertitude.
-Pourquoi, Monsieur?
-Donnez-moi votre bras; répéta Rogue le visage sombre. N'avez-vous pas accepté de me faire confiance?
Khorine crispa les mâchoires. Des larmes de sang perlaient déjà sur sa peau. Elle n'avait pas le choix. Elle obéit à son ordre, et Rogue s'empara de son poignet, sa baguette sur sa marque d'apprentissage.
-A partir d'aujourd'hui; murmura-t-il tandis qu'une lueur diffuse sortait de sa baguette, tu ne seras plus tenue d'obéir, à aucun de mes ordres.
Khorine s'aperçut avec effarement que les trois cercles de magie sur son bras s'étaient gonflés et flottaient autour de sa peau. Soudain, l'un d'eux se brisa dans un craquement sec. Les deux autres frémirent, puis reprirent leur place sur son avant-bras. Tout ce qu'il restait du troisième cercle était quelques gouttes de sang, et une fine cicatrice nacrée. Rogue la fixa. Il y avait du remord dans ses yeux noirs.
-MerciMonsieur; murmura Khorine dans un souffle.
Elle ne réalisait pas encore ce que cela impliquait. Rogue posa sa baguette sur sa table de chevet, puis son pouce effleura les perles de sang.
-Ces cicatrices ne partiront pas.
Il semblait en colère à présent et fixait son doigt plein de sang. Rogue releva la tête et tomba sur ses yeux océan. Ils scintillaient, et elle souriait presque.
-Ne vois-tu pas ce que je t'ai fait? Lâcha-t-il d'une voix rauque.
-Je sais depuis longtemps que j'aurai les cicatrices de notre contrat, Monsieur, mais ça n'a plus d'importance. Aujourd'hui je suis dans t… votre lit… et je veux que vous vous occupiez de moi.
Elle ne lui laissa pas le temps de répliquer et s'éleva sur un coude pour lui voler un baiser. Elle ne voulait pas réfléchir. Elle ne voulait pas savoir pourquoi il paraissait si perturbé par ses cicatrices. Non… Elle avait besoin de sa chaleur.
-S'il vous plaît; murmura-t-elle tout contre ses lèvres.
Rogue ferma les yeux un instant, et c'était trop; ses lèvres, sa peau, son corps contre le sien, ses doigts dans ses cheveux, le gardant tout contre elle. Sa retenue se fissurait…
-Vous allez le regretter demain, Lumare; lâcha dans un grondement rauque.
Khorine le fit taire en effleurant résolument son érection. Il grogna. Elle défit le premier bouton de son pantalon, le deuxième… Rogue lui agrippa le poignet, tremblant. Elle défit le troisième bouton du bout des doigts.
-Lumare…; grogna-t-il.
-J'ai un prénom vous savez; murmura-t-elle dans le creux de son cou et, tirant sur son poignet prisonnier, elle passa la barrière de son caleçon et referma enfin ses doigts sur le sexe de Rogue.
Il était énorme, et chaud, palpitant, doux comme de la soie. Un râle échappa au sorcier. Elle le tenait entre ses mains, il était au-dessus d'elle et sa chaleur l'imprégnait enfin. Elle se sentait en sécurité, sous ce corps d'homme, elle voulait se cacher ici pour toujours, se noyer dans cette sensation. Elle caressa la chair tendre, doucement, quémandant quelques minutes, quelques secondes encore de cette douce félicitée. Et son pénis durcissait dans sa main. Elle mordilla un peu sa clavicule, avant de déboutonner de sa deuxième main le reste du pantalon du sorcier et de le lui baisser en même temps que son caleçon. Sa verge se déplia aussitôt. Khorine haleta rien qu'en la regardant et l'odeur de Severus et de sexe emplit ses narines.
-Je peux…? Demanda-t-elle en relevant la tête vers lui.
Elle en avait envie, elle en mourait d'envie, elle la voulait cette partie chaude et dure, dans sa bouche, toute à elle, brisant enfin la retenue de Rogue. Elle se donnait à lui, elle le voulait en elle, à elle. Les pupilles de la sorcière étaient dilatées à l'extrême. Rogue devenait fou.
-Non.
Le grondement était définitif. Khorine en fut blessée.
-Pourquoi?
-Je ne me contrôlerai pas… je vous blesserai… Vous n'avez pas idée de ce que je pourrais vous faire; murmura le sorcier haletant au-dessus d'elle.
La sorcière entraperçut une lueur de peur dans ses yeux.
-Alors contrôlez-vous, je ne vous toucherai pas si c'est ce que vous voulez, mais réchauffez-moi… Je me donne à vous, librement. J'ai besoin de vous.
Et elle prit une des mains de Rogue pour l'amener gentiment vers son sein. L'halètement de Rogue lui donna la chair de poule… Et la chaleur de cette paume à travers ses vêtements… Elle avait envie de le toucher, de l'attirer à elle… Serrant les dents, elle releva les bras au-dessus de sa tête. Elle ne le toucherait pas. Rogue prit ses deux poignets dans sa main gauche, la droite toujours sur son sein. La sorcière le fixait, ses yeux océan noircis de désir. Il crispa les mâchoires, et puis sa main droite glissa vers les boutons de la chemise de Khorine, il les défit un par un, lentement, haletant. La chemise de pyjama fut ouverte, fut retirée et envoyée au loin. Khorine releva sagement les bras au-dessus de sa tête.
Severus la dévorait du regard. Chaque centimètre de peau satinée, frissonnant, ses côtes délicates, ses seins rebondis, ses tétons dressés pour lui. Et puis, du bout des doigts, il caressa la gorge de la sorcière. Le contact délicat de ses ongles la fit frissonner. Il continua, descendant jusqu'au sternum, le ventre, avant de remonter et frôler un sein. Un gémissement lui répondit. Ah, un point sensible… Avec douceur il le caressa de nouveau, remontant jusqu'à titiller leur pointe. Khorine se cambra sous lui, les yeux mi-clos. Elle rejetait sa tête en arrière, lui faisant confiance; comme personne avant elle. Il ne le méritait pas. Pourtant, il inclina la tête et bientôt ses lèvres rencontrèrent la peau de son ventre. La sorcière en frissonna violemment. Il lâcha ses poignets pour la maintenir aux hanches et traça un chemin de baisers de long de ses côtes, remontant entre les seins jusqu'au sternum, trouvant ses points sensibles, les honorant des lèvres avant de reprendre son exploration, montant petit à petit jusqu'à ses seins, si sensibles. Lorsqu'il prit le premier téton en bouche, elle lâcha un son étranglé et se cramponna au lit de toutes ses forces; lorsque son pouce et son index vinrent honorer le second téton Khorine se cambra, jusqu'à presser son pubis contre son érection. Il gémit contre son sein. Et la réverbération sur sa peau était quasi-insoutenable. Il lui faisait perdre pied. Elle était perdue dans un océan de chaleur et des vagues de plaisir de plus en plus hautes, de plus en plus fortes, elle essayait de résister, de se retenir mais ses doigts fins, ses lèvres, sa langue lui faisaient perdre la tête. Elle avait besoin… Elle… Une des mains de Rogue lui retint fermement les hanches pour la plaquer contre le matelas.
-S'il te plaît; gémit-elle.
-Où; questionna-t-il d'une voix étranglée, veux-tu être touchée petite sorcière?
-Là, s'il te plaît; haleta-t-elle en essayant de relever ses hanches.
-Ah…
Les doigts si dextres de Rogue sinuèrent le long de sa peau, abandonnant son sein pour enfin descendre. Ils caressèrent les boucles de sa toison avant de passer le mont de vénus et, enfin, enfin, effleurer ses grandes lèvres. Il haleta:
-Vous êtes trempée.
Khorine gémit seulement en réponse. Il effleura ses petites lèvres, remonta aux grandes qu'il caressa doucement, ce n'était pas assez, c'était trop; il effleura son clitoris et la vague de plaisir suivante menaça de la submerger.
-Ah… Je vais…
-Oui? La pressa Rogue.
Ses yeux noirs brûlaient dans la semi-obscurité. Et ce regard, avec ses doigts qui frôlèrent son clitoris une fois de plus, la firent basculer. Elle se tendit violemment, étouffa son cri contre son bras et fut submergée par son orgasme.
Ah…
Elle ne voyait plus rien; juste de grandes étoiles blanches, qui se dissipèrent lentement. Quand elle put reprendre pied avec la réalité, Rogue était toujours au-dessus d'elle, caressant son épaule du bout des doigts. Son visage était détendu, presque doux, et c'était la première fois qu'elle le voyait ainsi. Elle se tendit vers lui et ses lèvres retrouvèrent les siennes; si chaudes. Il faisait si bon contre lui… Ses doigts se décrispèrent, lâchant progressivement l'oreiller au-dessus de sa tête, et elle s'aventura, tout en l'embrassant à défaire ses premiers boutons de chemise. Elle ne toucha pas son torse, se bornant à ouvrir lentement son vêtement. Rogue se laissa faire en la brûlant du regard. Dès qu'elle eut fini, la chemise glissa des épaules de Rogue et Khorine rangea sagement ses mains au-dessus de sa tête. Pourtant, cette peau chaude et pâle l'appelait, elle voulait connaître par cœur chaque cicatrice nacrée, goûter de nouveau le grain de sa peau et s'enivrer de son odeur. Ses hanches se soulevèrent, compressant le pénis de Rogue. Il lui retint les hanches une fois de plus.
-Es-tu certaine de toi?
-Oui; murmura la sorcière.
Le regard de pur désir qu'elle portait sur lui ne laissait pas de doute. Pourtant, Rogue hésita. Il ne faisait que la tenir aux hanches, et pourtant, le besoin remontait en elle, toute sa peau était en feu et son entrejambe trempée. Elle en voulait plus; encore.
-Severus; l'appela-t-elle doucement en savourant ce prénom sur ses lèvres…
Le sorcier ferma les yeux, puis tendit une nouvelle fois sa main vers sa baguette, tremblant violemment, la pointant sur son sexe. Un voile transparent sembla l'entourer. Sa baguette lui échappa des mains, claquant sèchement sur le parquet. Severus Rogue haletait. Khorine tendit les hanches et plaça son sexe tout contre celui du sorcier. Il était à son entrée, pulsant violemment. Oh comme elle le voulait en elle… Mais elle attendit, couvrant Rogue du regard... Se demandant confusément pourquoi il semblait si certain de lui faire mal…
-S'il te plaît; murmura-t-elle une dernière fois.
Rogue soupira à ses mots, et, le bout de son gland vint reposer franchement contre sa vulve trempée. Khorine gémit. Il s'arrêta.
-Encore; demanda-t-elle d'une voix enrouée.
Il lui obéit, s'enfonçant un peu plus en elle; le gland tout entier la pénétra.
-Oui…
Ses hanches se rapprochèrent encore, lentement, si lentement que c'en était une torture; jusqu'à enfin, la pénétrer toute entière, jusqu'à la garde. Rogue s'arrêta en écarquillant les yeux. Il la sentait autour de lui, chaude, étroite, trempée.
-Est-ce que je vous fais mal?
-Non; miaula-t-elle… Si c'est le cas… je te le dirai… en attendant, continue… s'il te plaît…
Un frisson violent parcourut l'échine du sorcier et il ferma les yeux en se retirant de l'antre de la sorcière. Elle gémit… Il revint en elle et elle se mordit violemment les lèvres. Encore… Encore… Il s'enfonça de nouveau. Et puis son pouce libéra la lèvre inférieure qu'elle mordait. Elle papillonna des yeux et tomba dans son regard d'obsidienne en fusion. Ah… Il se pencha et l'embrassa. Khorine se tendit vers lui, écrasant sa bouche contre la sienne, s'accrochant à lui par les lèvres alors qu'il la pénétrait encore et encore et encore… Le plaisir la parcourait comme des vagues sur une plage de sable fin, montait puis descendait puis remontait plus fort, prêt à la submerger toute entière. Et Severus grognait, elle le sentait perdre son contrôle, s'abandonner. Il s'enfonça en elle jusqu'à la garde et le plaisir menaça de la faire chavirer.
-Ah… Severus…
Un grondement guttural lui répondit; un nouveau coup de hanche.
-Je vais…
Il s'enfonça en elle; profondément.
-Je…
Il buta contre le fond de son vagin. Ah… Le plaisir était insoutenable… Il buta encore, encore, en… core… Rogue s'enfouit au plus profond de son être, et, n'y tenant plus, éjacula en elle. Un râle rauque lui échappa. Elle le sentit vibrer; c'était trop, Khorine perdit pied et fut balayée par son deuxième orgasme.
Le sang bourdonnait à ses oreilles, elle ne voyait plus rien, sa peau était en feu, elle haletait, et mit de longues secondes avant de reprendre pied avec la réalité. Rogue était encore en elle, haletant. Il finit par se retirer et se laisser tomber sur le matelas à ses côtés. La sorcière se lova tout contre lui.
-As-tu… mal quelque part?
-Non; murmura-t-elle doucement.
Elle se sentait si bien, en… paix… Ses yeux se fermèrent et elle s'endormit presqu'aussitôt. Sa respiration se fit lente et profonde. Rogue s'en rendit compte quelques minutes plus tard, lorsque sa propre respiration se fut apaisée. Il fit disparaître la protection magique et le sperme autour de son pénis avant de remonter les draps sur eux deux. La sorcière était tout contre lui, la tête dans le creux de son cou. Il entoura son corps nu de son bras droit et la serra un peu plus contre lui.
Elle n'avait pas montré de souffrance, il en était certain. Pas comme… les autres… Non, c'était différent, elle s'était donnée à lui…
Cependant… Il lui avait d'abord forcé la main. Jamais elle n'aurait accepté autrement.
Etait-ce monstrueux de la garder à ses côtés? Pour toujours? Jusqu'à obéir au Seigneur des Ténèbres et enfanter leur descendance. Une petite fille, ou un petit garçon, aux yeux bleus…
Rogue déglutit violemment et resserra sa poigne autour de la sorcière.
Et quel autre choix avait-elle? Même s'il acceptait de la libérer et de se faire torturer pour elle, avait-elle encore le moyen de contacter l'Ordre? Sa chouette passerait-elle inaperçu? Arriverait-elle à les rejoindre? Et pour quel résultat? Finir comme Finnegan et Hagrid, le mois dernier, les membres éparpillés dans l'Allée des Embrumes. Et si elle se faisait arrêtée, elle serait ramenée au pied du Seigneur des Ténèbres, torturée, violée, tuée.
Elle était en sécurité à Poudlard, dans ses quartiers. Il trouverait un moyen d'en finir. Mais en attendant, elle était avec lui, elle restait avec lui. Il ne pouvait pas la laisser partir, elle était sa lumière dans les ténèbres. Il s'était habitué à sa présence, son petit sourire triste, ses éclairs d'intelligence, sa concentration devant un chaudron, ses grattements de plume sur le parchemin, sa serviette étendue près de la sienne, sa brosse à dent mouillée, sa pile de grimoire sur la table basse du salon.
S'il lui laissait le choix… Elle resterait à ses côtés. Peut-être…
Il savait qu'il ne devait pas la retenir contre son gré plus longtemps.
Serrant les dents, il prit sa décision, il laisserait ouvertes toutes les portes, fenêtres et sorties, et si jamais Khorine désirait partir il ne lui suffirait que de tourner une poignée. Rogue resserra un peu plus son bras autour de la sorcière. Celle-ci gémit dans son sommeil et se rapprocha de lui. Il soupira. Rogue dormit très peu cette nuit-là.
Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque les paupières de Khorine papillonnèrent et que sa respiration s'accéléra. Elle finit par s'étirer comme un chat, et fut surprise de sentir un corps chaud contre elle, et… nu. Elle ouvrit brusquement les yeux. Rogue l'observait, ses yeux noirs rivés à son visage avec une sorte de fièvre inexplicable. Khorine rougit.
-Oh… Bonjour.
-Lumare; murmura-t-il.
-J'ai un prénom vous savez; le reprit-elle en rougissant un peu plus.
Rogue l'observa un instant, puis prononça son prénom de la même manière qu'on savourait un chocolat, le prenant du bout des lèvres avant de le croquer et le laisser fondre sur la langue. Khorine en frissonna. Puis elle se rapprocha du sorcier, posa ses mains sur son torse chaud et lui demanda dans un souffle:
-Je peux t'appeler Severus?
Une lueur passa dans les yeux noirs, puis il acquiesça. Khorine esquissa un sourire.
-Severus; murmura-t-elle en se lovant de nouveau dans le creux de son cou.
Il faisait si chaud ici, et elle était certaine qu'en dehors du lit il ferait un froid de canard… C'était ridicule. Elle venait… Elle venait de se donner au meurtrier d'Albus Dumbledore, à un mangemort du premier cercle, tout ça pour un peu de chaleur humaine. Khorine se tendit dans les bras de Rogue. Non… elle l'avait voulu, elle lui avait fait confiance, entièrement, et il l'avait traitée avec respect, il avait veillé à la satisfaire; à vrai dire, il s'était occupé d'elle comme personne auparavant.
-J'ai beaucoup aimé hier soir; avoua-t-elle dans le creux de son cou.
-Tu es libre de revenir lorsque tu le souhaites, petite sorcière.
Elle releva les yeux de sa cachette et rencontra ceux d'obsidienne. Ils s'observèrent un moment et quelque chose passa entre eux, elle était certaine qu'il y avait de la tendresse dans ce regard, et elle la reçut en esquissant un petit sourire plein de chaleur, son plus beau depuis la bataille de Poudlard. Khorine s'approcha, jusqu'à lover ses lèvres contre celles de Severus. Elles étaient sèches, mais chaudes et ses bras se refermèrent gentiment autour de la sorcière. Elle se sentit fondre contre lui… Le temps s'écoula, le bien-être l'enveloppait doucement, cela faisait si longtemps qu'elle ne s'était pas sentie ainsi… Elle y serait restée longtemps, sans sa potion:
-D'après le soleil il ne me reste pas beaucoup de temps avant de devoir ajouter les racines de valériane; grommela-t-elle contre les lèvres de Rogue.
Il soupira; puis la relâcha. Elle s'éloigna à regret, sortit du lit et le froid la rattrapa. Un sourire vaillant s'accrocha à ses lèvres puis elle se détourna, ramassa ses affaires par terre, et quitta la chambre sans un regard en arrière. Ses cheveux en bataille caressaient ses fesses blanches, ondulant à chacun de ses pas. Elle ne sentait pas de gêne, juste cette glace qui revenait autour de son cœur.
La porte se referma derrière elle et un long soupir échappa au sorcier. Il ferma les yeux et se pinça l'arête du nez.
