Chapitre 12

Khorine donna une interview au Chicaneur, racontant la Dernière Bataille, et ils furent en rupture de stock une heure seulement après la parution du journal. Ils durent l'imprimer et le réimprimer. Quelques semaines plus tard, l'appel au jugement du prisonnier 62104 était déposé sur le bureau de la présidente du Magenmagot, Mme Alberta Bones. La sœur d'Amélia Bones était connue pour être aussi impartiale et juste que sa sœur et avait remplacé Pius Thicknesse, dès le coup d'état du 5 mai. Khorine avait accepté la chaire des Lumare au Magenmagot. Elle s'était jointe à Draco pour étudier tous les membres de la cour et connaître leurs opinions, leurs faiblesses et la manière de les rallier à la cause du prisonnier 62104.

Ils eurent plusieurs mois pour préparer le dossier avant qu'il ne soit ouvert. Et Khorine étudiait pour ses ASPICS en même temps, restant au Terrier, avec Ginny, ou visitant le manoir Malfoy, ou assistant à une audience du Magenmagot. Elle était si occupée qu'elle ne trouvait plus le temps de réfléchir, ou ressentir.

Cela dura jusqu'au jour du procès. Où le Magenmagot vota à 33 voix contre 30 en faveur de l'abandon de toutes les charges pesant sur le professeur Severus Rogue.

Mais il ne revint pas.

Quelques jours plus tard, Khorine tomba gravement malade.

Les médicomages qui vinrent l'examiner dirent que sa magie était quasi éteinte, et que ses forces physiques et mentales s'étaient effondrées en même temps. Il fallut près d'un mois, et tout l'amour des Weasley et de Neville et Luna pour la remettre sur pied. Ils veillèrent sur elle sans relâche, Neville lui racontait son apprentissage avec le professeur Chourave, Luna parlait de son travail au Chicaneur, George et Ginny parlaient de la boutique, Mme Weasley lui lisait la Gazette. M. Weasley, une fois rentré du travail, lui racontait des anecdotes du Ministère et lui arrachait quelques quintes de rire.

Pour Noël, elle parvint à sortir de son lit. Elle reçut un tricot avec un beau K bleu dessus. Pendant un instant son regard se perdit au loin, et puis elle l'enfila et déballa ses autres cadeaux. Des éclats de rire résonnèrent au Terrier ce jour-là, Bill, Fleur et Charlie étaient rentrés…

Khorine reprit des forces par la suite, passa ses ASPICS, avec un Passable pour la partie pratique des Potions et un Optimal pour la théorie; des O ou EE pour les autres matières. Et elle fut acceptée en apprentissage au Ministère de la Justice Magique, auprès d'Alberta Bones.

Alors, ce fut le temps de quitter le Terrier. Elle rentra au manoir des Lumare. Deux elfes l'y attendaient.

Le portrait de sa grand-mère s'était ajouté à ceux de sa famille dans le couloir du premier étage.

Les premiers mois furent difficiles, seule, dans cette immense espace, les portraits de ses parents, de ses grands-parents, de leurs ancêtres suivant ses moindres gestes, et le silence…

Les elfes avaient beaucoup de travail, à trier les lettres que des centaines de hiboux et chouettes envoyaient à la Survivante. Au moins le jardin des Weasley était propre à présent.

Tous les dimanches, elle revenait au Terrier pour un déjeuner en famille. Et presque chaque samedi elle passait voir Neville et Luna. Ce fut Luna qui lui proposa de faire un courrier du lecteur dans le Chicaneur, pour répondre à ces milliers de lettre avec son aide. Après ça, petit à petit, les hiboux cessèrent de la harceler, et le Chicaneur eut un franc succès.

Khorine décida, quelques mois plus tard, de faire du gigantesque manoir quelque chose d'utile, elle le transforma en orphelinat.

Parvati et Padma en furent nommées directrices. Plus d'une cinquantaine d'enfants seraient transférés entre ces murs avant la fin de l'année. Khorine avait un budget annuel à allouer pour l'orphelinat qui leur permettait d'embaucher une quinzaine d'elfes de maison de plus, des enseignants et une infirmière qui arriveraient dans peu de temps.

-Bonne chance à vous deux; leur sourit Khorine dans le gigantesque bureau familial.

-C'est une grosse responsabilité.

-Nous sommes prêtes, ce ne sera pas si différent de notre dernière année à Poudlard.

-Il fallait bien cacher les plus jeunes dans la Salle sur Demande à un moment ou à un autre, autrement, les Carrow auraient…

Padma ne finit pas sa phrase. Le regard de Khorine se vida un peu. Il y eut un silence.

-Nous savions ce que tu endurais, là-bas; lança tout à coup Parvati.

-On le lisait dans tes yeux.

-Je lisais autre chose dans les vôtres, et je ne pouvais rien faire; rétorqua Khorine les poings serrés.

Les jumelles secouèrent la tête en même temps.

-Nous étions sûre que tu nous vengerais.

Il y eut un silence, les sœurs échangèrent un regard, puis Parvati demanda tout bas:

-Est-ce que… Est-ce qu'on peut la voir?

Tu sais, ta cicatrice? Etait-ce Ron qui l'avait demandé à Harry quand ils s'étaient tous rencontrés dans le train? Khorine se détendit et eut presque un sourire avant de relever sa manche gauche et de tendre le bras vers les deux sœurs. Le crâne de la marque des ténèbres avait blêmi et sa peau nécrosée s'était un peu flétrie, les trois cicatrices nacrées étaient devenues quasi invisibles.

Elles déglutirent. Khorine but un peu de son thé. Comme l'avaient dit les Médicomages, elle avait retrouvé une préhension grossière; et n'avait plus jamais touché à un chaudron. Mais elle n'avait pas à se plaindre, son travail au Ministère était fascinant et elle avait presque l'impression de faire une différence…

Bizarrement, le silence s'étendit et les sœurs fixaient toujours son bras. Khorine finit par le ramener à elle, baisser sa manche et se racler la gorge:

-Bien, hum, nous nous verrons au mariage alors.

Padma hocha la tête, le visage toujours baissé, Parvati releva le sien et elle y vit des larmes.

-Je… vais vous laisser. Vous avez les clés, n'hésitez pas à me joindre par hibou, ou envoyer un elfe chez moi.

Khorine se leva, les sœurs s'essuyèrent les yeux et lui serrèrent doucement la main. Khorine hocha maladroitement la tête, puis s'échappa de la pièce, puis du manoir pour partir se réfugier dans la maison de chasse des Lumare, à des kilomètres du manoir mais toujours sur la propriété de sa famille.

Là, elle eut un rire nerveux, puis partit rejoindre son vrai bureau, en bois, entouré de livres. Elle avait encore beaucoup de choses à faire avant l'ouverture de l'orphelinat. Elle avait des invitations à envoyer aux hauts fonctionnaires du Ministère, une pile de documents administratifs à fournir, un dernier rendez-vous à Gringotts, et beaucoup de travail pour le département de la Justice Magique… Elle travailla une grosse partie de la nuit et dormit quelques heures. Le lendemain, elle enfila une robe d'un bleu saphir, à manches longues, des petits talons, tressa ses longs cheveux noirs puis transplana chez les Lovegood. Sur le terrain, au pied de leur tour, se dressait une immense tente magique. Un vrai sourire apparut sur le visage de la sorcière, et puis elle toqua à la porte, acquiesça aux babillements insensés de Xenophilius et rejoignit Luna et Ginny dans sa chambre.

Ce jour-là fut l'un des plus heureux de sa nouvelle vie. Surpassé près d'un an plus tard par la venue au monde de son filleul, Harold Londubat.

Quand Neville le lui mit dans les bras, elle ne put empêcher des larmes de joie de couler. Le petit être tout rouge avait les yeux bouffis et des petits cheveux brun déjà en bataille.

-Que tu es beau; babilla-t-elle à travers ses larmes. Avec tes toutes petites mains, et tes tous petits pieds.

Le bébé la fixa de ses grands yeux bleus, avant de bâiller et de s'étirer.

-Mais oui, tu peux dormir, tu es en sécurité. Ta maman et ton papa se sont battus bravement, et maintenant plus rien ne peut t'arriver.

Elle le berçait et essuyait de l'épaule les larmes qui roulaient jusqu'à son menton.

-Ta marraine est là aussi, je te protègerai, tout ira bien…

Khorine releva des yeux plein de larmes et murmura d'une voix brisée:

-Félicitations, je suis… tellement… heureuse pour vous.

Luna releva ses yeux bleus rêveurs vers son amie et lui sourit gentiment. Neville essuya ses larmes avant de reprendre son fils dans ses bras:

-Quand je pense que je suis papa… moi.

Les trois amis échangèrent des regards inexprimables. Et le petit Harold s'endormit, bercé par son papa, tandis que son grand-père, Xenophilius, était encore évanoui dans la chaise près de la porte. Augusta Londubat reparut peu après dans la chambre d'hôpital avec une carafe d'eau et un verre. Elle tendit le verre à Khorine qui s'essuya les yeux et le tint diligemment devant la vieille femme.

-Pas besoin; la repoussa-t-elle avant de jeter le contenu de la carafe sur le pauvre Xenophilius.

Il se réveilla d'un coup. Et loin de s'en offusquer, redemanda à voir le bébé.

-Mais vous êtes trempé comme une soupe, mon cher.

-Ah, certes, Luna, je suis trempé comme une soupe.

-Ca ne m'étonne pas, papa.

-Peut-être pourriez-vous utiliser un Recurvite; proposa Khorine en tenant toujours son verre vide.

Après un bon Recurvite, Xenophilius reçut dans ses bras son petit-fils et le berça tendrement.

Par la suite, il ne fut pas rare de voir Khorine sourire dans le vide.

oOo

Alberta Bones prit sa retraite le jour où Khorine eut complété son apprentissage, et elle s'arrangea pour lui confier ses alliés politiques, qui l'élurent présidente du Magenmagot, puis quelques mois plus tard présidente du Département de Justice Magique. Elle était la plus jeune élue depuis près de quatre siècles.

Elle rendit la chaire des Weasley à Arthur, ouvrit un concours pour sélectionner de nouveaux membres selon leurs mérites et déposa propositions sur propositions avec l'aide de différents départements de la Justice Magique et du Ministère. Plusieurs concernaient les droits des elfes de maison qui commencèrent à recevoir un salaire, des jours de vacances et qui protestèrent violemment et en vinrent à créer leur propre syndicat. Celui-ci, après plusieurs années de discussions houleuses, négociations et débats interminables, finit par demander quelques jours de congés en plus. Et Khorine espérait qu'un jour, peut-être de son vivant, ils souhaiteraient être libres.

Elle travailla également, avec le département de contrôle et régulation des Créatures Magiques, sur de nouvelles lois visant à améliorer l'intégration de toutes ces créatures dans la société. L'une d'entre elles, appelée loi Lupin, obligea toutes les apothicaireries à avoir des stocks de Tue-Loup à des prix contrôlés.

Elle se fit certains ennemis politiques tenaces en chemin, et échappa à deux tentatives d'assassinat, ce qui lui fit renforcer les protections magiques autour des terres des Lumare.

Khorine avait… beaucoup de travail. Il était si facile de s'y laisser happer, de pousser son esprit encore et encore à finir un dossier pour une bonne cause, et un autre, car le temps pressait et des êtres souffraient et elle avait des responsabilités, et elle devait mériter d'être encore en vie quand tant de gens meilleurs qu'elle s'étaient faits tuer.

Son esprit était en bouillonnement perpétuel, elle pouvait oublier de se nourrir durant des jours entiers, passer des nuits blanches à son bureau; et elle savait que ce n'était pas sain, qu'elle se fuyait elle-même, qu'elle avait peur de ce qu'elle verrait au fond de son âme si elle s'arrêtait pour regarder. Elle avait peur du dégoût et de la haine qu'elle tournait vers elle-même et qui risquaient de la dévorer. La sorcière se savait en équilibre précaire. Intuitivement, elle savait qu'elle ne pouvait fuir éternellement, qu'elle devait avoir assez de courage pour se regarder en face et lutter contre ce qui était né au fond de son être. Intuitivement, elle savait qu'elle devait apprendre à s'aimer de nouveau, avec ses démons, ses fantômes, ses ombres, avec sa culpabilité, que c'était le seul moyen de réparer son âme déchirée. Mais il y avait tant à faire.

oOo

Khorine soupira et se tint la tête à deux mains au-dessus de sa nouvelle proposition de loi. Elle voulait encourager financièrement les entreprises à accepter des employés non humains ou hybrides. Comment mieux tourner ses phrases? Il fallait trouver les mots justes, précis, juridiquement définis.

On toqua à la porte. Elle inspira, se pinça l'arête du nez puis lança:

-Entrez!

Arthur ouvrit la porte, suivi de Draco. Elle avisa tout de suite l'inquiétude sur les traits du premier et le visage soigneusement neutre du deuxième.

Encore des problèmes. Khorine se pinça de nouveau l'arête du nez, à la manière de Severus pensa Malfoy.

-Je sens que ce que vous allez me dire ne va pas me plaire.

Draco referma la porte de son bureau et les trois furent automatiquement enfermés dans une bulle de Silencio. Arthur et Draco restèrent debout.

-Ginny vient de me faire parvenir ceci; dit Arthur Weasley en lui tendant un morceau de parchemin déchiré.

Khorine y jeta un coup d'œil. Tentative d'assassinat potentielle contre Khorine, dans deux semaines, durant la rencontre avec Arnest Synn. C'était le représentant des loups-garous, leur alpha.

-Eh bien; voulut plaisanter Khorine, vous savez ce qu'on dit, jamais deux sans trois.

-Tu pourrais garder tes plaisanteries douteuses pour toi; grinça Draco.

-La menace est sérieuse Khorine; renchérit Arthur.

-Comme les deux autres fois, mais je suis encore en vie. Je serai prudente. Je demanderai à Ginny et deux autres aurors de m'accompagner.

-On ne sait toujours pas qui a commandité les deux premières attaques; rappela Draco. Cette fois, mieux vaut mettre en place des pièges pour capturer tes attaquants vivants.

Khorine blêmit. Elle avait perdu le contrôle la dernière fois, et brûlé vif le sorcier qui voulait la tuer. A Ste Mangouste, un psychomage l'avait diagnostiquée atteinte de trouble de stress post-traumatique complexe. Mais elle n'était pas folle, c'était un accident, et elle avait refusé les séances de thérapie. En fait, elle n'avait plus jamais remis les pieds à l'hôpital.

-C'était un accident; murmura-t-elle.

Et, même à ses propres oreilles, sa voix lui parut se craqueler. Elle se reprit aussitôt, instinctivement, et un masque neutre vint cacher ses émotions.

-Personne ne remet ça en cause Khorine; la rassura Arthur, cependant, cette fois, il faudra mieux nous préparer.

-Je demanderai une plus grosse protection rapprochée; concéda la sorcière.

-Et si la menace venait de l'intérieur? Du Ministère? S'ils étaient informés de tes petits préparatifs?

-Deux choses, soit l'attaque serait annulée, soit elle serait plus violente; répondit Khorine en haussant les épaules.

-Je vais contacter quelques membres de l'Ordre en plus.

-Ce n'est pas…; commença Khorine.

-Ne finis pas cette phrase; grogna Draco.

La sorcière referma la bouche et son visage inexpressif était le seul signe qu'elle était perturbée.

-Comme vous voulez; finit-elle par soupirer.

-Bon; acquiesça Arthur en hochant la tête.

Il y eut un moment de flottement, puis Khorine haussa vaguement un sourcil:

-Il y avait autre chose?

Arthur repoussa ses lunettes contre son nez, muet. Draco croisa les bras:

-Wytt va se présenter aux prochaines élections ministérielles.

-Et alors?

-N'as-tu pas lu son programme? Demanda-t-il, acide.

-La plupart de ses promesses sont impossibles à tenir, je ne la laisserai pas faire passer les lois qu'elle propose.

-Elle te fera éjecter.

-Elle n'aura pas l'appui du Magenmagot. C'est une auror pas une politicienne, elle n'a pas les soutiens qu'il faut.

-Elle aura tous tes opposants et ils sont plus nombreux que tu le penses; contra Draco.

-Alors quoi? Je devrais me présenter comme nouvelle ministre de la Magie? Lâcha Khorine goguenarde.

Sa remarque fut suivie d'un long silence, Arthur l'observait avec une sorte d'inquiétude paternelle tandis que Draco semblait prêt à renverser tout son mobilier.

-Ecoute Lumare, cette… femme… veut éradiquer tous ceux qui se rapprochent de près ou de loin à un mage noir, des familles entières; grinça-t-il des dents. Elle veut contrôler la population «pour sa protection» et augmenter le pouvoir des aurors jusqu'à un degré jamais atteint. Elle est dangereuse.

L'aura de Draco était d'un gris perlé à présent, et pulsait. Celle d'Arthur, ocre, était chaude et tourbillonnait doucement. Le silence s'étendit.

-Réfléchis-y Khorine; proposa finalement Arthur avant de s'avancer et poser une main sur son épaule.

Elle était plus frêle qu'elle n'y paraissait. Il la serra doucement puis s'éloigna et prit congé. Draco la toisa, les bras croisés.

-Quoi? Lâcha finalement Khorine. Tu crois que je ne vois pas le danger? Mais que veux-tu que j'y fasse? Je suis faillible Draco. Je ne peux pas représenter la population sorcière, ni la diriger.

Draco rétorqua à cela, vertement, Khorine répliqua.

Plus d'une trentaine de minutes plus tard Draco sortait de son bureau en claquant la porte.

Khorine resta à sa place, la tête entre les mains. Elle était fatiguée.

N'y avait-il pas quelqu'un d'autre pour se présenter contre Wytt? Un autre politicien vétéran de guerre? Pourquoi pas Arthur? Elle le soutiendrait. Ou Draco. N'importe qui d'autre. Etait-ce seulement nécessaire que ce soit un vétéran de guerre, elle devait seulement trouver un bon candidat, elle pouvait penser à plusieurs personnes au Magenmagot qui pourraient faire l'affaire… Repoussant sa proposition de loi, elle se leva et se mit à faire les cent pas dans son bureau. Puis elle sortit.

-Felix; appela-t-elle son assistant, je veux les dossiers complets d'Henry Witwill, Amanda Jones, Xavier Lamein et Amy Southern sur mon bureau à mon retour. Et une théière d'earl grey.

-Bien Miss Lumare.

Elle acquiesça et quitta la pièce. Il lui fallait juste marcher un peu, elle irait dans le Londres moldu pour réfléchir, ferait le tour d'Hyde Park et reviendrait étudier ces dossiers. Il y avait aussi sa proposition de loi à finir, au moins dans les grandes lignes, et elle devrait s'entraîner deux fois plus avant son rendez-vous avec Arnest Synn. Elle avait pris l'habitude de s'entraîner au combat et son cœur tenait bon. Elle devrait aussi penser à acheter des pépites de chocolat et de la farine pour faire des cookies avec Harold et Teddy, lorsqu'Andromeda et Neville les amèneraient pour le week end. Ils avaient tellement grandi. Khorine sourit d'un air absent, et manqua de percuter un auror.

-Toutes mes excuses; murmura-t-elle en clignant des yeux.

Un grognement lui répondit. Elle n'y prêta pas attention. Son regard avait été attiré par quelque chose. Dans la foule de l'atrium, au pied de la statue, il lui avait semblé… Mais il n'y avait déjà plus rien. Non, elle avait dû l'imaginer. Pourtant… cette iridescence… Non… Khorine secoua la tête et reprit son chemin, jusqu'à une cheminette. Elle devait faire le vide dans son esprit, respirer. Elle inspira, prit une pincée de poudre puis murmura:

-Chaudron Baveur.

Elle avait besoin de prendre l'air.