Les journaux en ont fait leurs gros titres : le mariage de Drago et Charlotte a été un véritable désastre ! Rita Skeeter s'en est donnée à cœur joie, écrivant des articles croustillants sur l'événement. Je ne peux m'empêcher de rire chaque fois que j'y pense, et j'ai même pris soin de garder tous les articles qui en parlent. Une fierté secrète me réchauffe le cœur : j'ai empêché ce mariage et je ne regrette rien.
Ce matin, je me lève plus tôt que d'habitude. Une intuition me souffle que la journée sera particulièrement bonne, et je prends donc mon temps pour me préparer et savourer mon petit-déjeuner. En arrivant à la librairie, je profite du calme avant l'ouverture pour faire un peu de ménage. Il n'est même pas encore neuf heures, et l'atmosphère paisible m'apaise.
Je déballe les cartons de magazines, les plaçant soigneusement devant le comptoir. C'est l'endroit stratégique où ils se vendent le mieux. À neuf heures pile, je débloque la porte et ouvre officiellement la boutique. Quelques bruits de pièces résonnent dans ma caisse enregistreuse alors que j'y ajoute des noises et des mornilles pour la journée.
Le tintement de la porte annonce l'arrivée de mon premier client.
— « Mayyyyyyy ! »
Je lève les yeux aussitôt, juste à temps pour voir William se précipiter vers moi, manquant de peu de se cogner la tête sur le comptoir. Avec son énergie débordante, il me saute dans les bras. Je l'étreins avec tout l'amour possible, le serrant si fort qu'il pourrait en perdre son souffle.
— « Je t'aime fort ! », s'exclame-t-il avec un sourire éclatant.
— « Oh, moi aussi je t'aime fort, mon petit chat », réponds-je en lui déposant un baiser tendre sur la joue.
Je jette un coup d'œil vers Drago qui se tient à quelques pas de nous, observant la scène avec un sourire.
— « Tu n'es pas une bonne menteuse », me dit-il avec un air amusé.
— « Je pense pourtant m'en être bien sortie », répliqué-je, un sourire en coin, tout en gardant William blotti contre moi. Puis, avec un peu plus de gravité, je me risque à dire : « Toi par contre… Je pensais ne plus avoir le droit de le revoir… Ça fait deux fois ce matin. »
— « Moi, je veux te revoir tout le temps ! », s'exclame William, son enthousiasme palpable.
Drago hausse les épaules en guise de réponse et tend le sac à dos du petit. Je repose doucement William, et il récupère son sac avant de courir dans l'appartement, probablement pour l'entreposer dans sa chambre. Sa chambre.
Je me retrouve alors seule avec Drago, et soudain, la pièce semble plus étroite.
Il me regarde intensément, un silence lourd de sous-entendus s'installe.
— « Dis-moi, Granger… pourquoi ? », finit-il par demander, son ton se faisant plus sérieux.
Je comprends immédiatement qu'il parle du mariage. Un nœud se forme dans mon ventre, mais je refuse de détourner les yeux.
— « Tu sais très bien pourquoi », murmuré-je, tentant de contourner la question.
Mais Drago, toujours aussi déterminé, fait lentement le tour du comptoir et se retrouve face à moi, les bras croisés. Son regard persistant me fait réaliser que je n'ai plus d'échappatoire. Je prends une grande inspiration, puis lâche enfin la vérité :
— « C'est parce que je t'aime. »
Drago reste silencieux un instant, comme pour absorber la portée de mes mots, avant de se pencher vers moi. Ses lèvres touchent les miennes, et tout semble s'arrêter. Mon cœur bat plus vite, une douce chaleur m'envahit.
— « Beuuurk, papa ! Pourquoi tu donnes tes microbes à May ? », nous interrompt soudainement William, avec toute l'innocence du monde.
Surpris, Drago et moi nous séparons immédiatement, et j'éclate de rire.
— « Je ne m'en lasserai jamais », lâché-je en souriant, tandis que Drago rit à son tour avant de m'attirer de nouveau contre lui, cette fois-ci avec une certaine assurance.
William, jamais en reste, accourt vers nous et demande à grimper dans nos bras. Drago et moi échangeons un regard complice avant de le soulever ensemble, formant une étreinte familiale parfaite.
Depuis ce jour, bien des choses ont changé. Drago et moi sommes désormais un couple officiel et exclusif, une évolution naturelle que je savoure. Je suis également redevenue la nounou de William, et cela me comble de bonheur. Il m'avait tellement manqué, et maintenant, tout semble à sa place.
Régulièrement, je mange avec les copains afin de les habituer au fait que je fréquente Drago. Aucun d'eux n'a protesté, préférant observer comment cette relation évolue. Je ne leur ai pas encore « présenté » Drago, ne sachant pas trop comment m'y prendre. L'antipathie entre eux est encore bien trop palpable. Malgré tout, je remarque que la présence de William au milieu de tout ça commence à remettre en question certains sentiments.
Cela a d'ailleurs conduit à notre première vraie dispute de couple. Drago n'est pas favorable à l'idée que j'emmène William dîner avec mes amis. Heureusement, mon petit monstre m'a soutenue sans hésitation, faisant clairement comprendre à son père qu'il aimait beaucoup mes amis, surtout les filles ! Parmi les garçons, William s'est particulièrement attaché à Ron, et bien que Ron ne l'avouera jamais, il semble lui aussi très attaché au petit.
Un pas vers un semblant de paix ? Je l'espère.
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— « Je ne te demande pas d'être leur meilleur ami ! », lancé-je.
— « Non ! Je ne veux pas aller dîner chez Saint Potty », rétorque Drago, agacé.
— « Drago ! »
Je soupire profondément, sentant une vague de frustration monter en moi. Pour éviter de dire quelque chose que je regretterais, je tourne les talons et file dans la cuisine. Il m'exaspère quand il se comporte ainsi ! Je comprends que leur passé soit compliqué, mais tout le monde fait des efforts sauf lui. À cet instant, je le déteste. C'est simple, j'ai envie de pleurer. Chaque fois que je mentionne un dîner avec mes amis, il se braque et m'envoie balader.
Pourquoi est-ce toujours si compliqué dès qu'il s'agit de mes amis ?
Je m'assieds à la table, fixant le vide devant moi. Quelques minutes passent avant que j'entende un léger toc à la porte qui me sort de ma torpeur. Drago entre sans attendre de réponse. Comme à chaque fois, il murmure des excuses, expliquant qu'il n'est pas prêt à devenir ami avec Harry. J'en ai assez de cette excuse, elle commence à me lasser. S'il fait un effort pour tout le reste, pourquoi pas pour ça ?
— « J'en ai marre, toujours la même rengaine ! Tu pourrais faire un effort, non ? Même ses parents acceptent une née-Moldue dans leur famille ! », m'emporté-je.
Il soupire lourdement.
— « Crois-moi, c'est plus facile d'accepter une inconnue que de laisser derrière soi des années de rancune. »
Je le regarde, incrédule.
— « Je te demande pardon ? Est-ce que j'ai bien entendu ce que tu viens de dire ? Tu es sérieux là ? Tu crois sincèrement que tes parents n'avaient pas de différends avec les nés-Moldus ? Drago, je suis fatiguée de ce petit jeu. Si tu n'es pas capable de faire un effort, alors peut-être qu'on devrait arrêter là. »
Il reste sans voix, un instant.
— « Quoi ? Tu plaisantes, j'espère ? Si je ne vais pas dîner chez eux, tu vas me quitter ? »
— « En trois mois, tu as refusé six invitations ! Alors oui, si tu ne viens pas, c'est fini. »
— « Très bien, alors à un de ces jours. », déclare-t-il en marchant vers la sortie.
Je le regarde partir et je soupire, agacée par son entêtement. Tandis qu'il s'éloigne, je lance une dernière réplique :
— « C'est toi qui ne fais aucun effort, et tu le sais. »
Il ne répond rien et franchit la porte sans un mot de plus. Il est borné, mais au fond de moi, je sais qu'il reviendra.
Le lendemain, Drago est revenu pour déposer William à la librairie. Cette fois, il s'excuse sincèrement admettant qu'il est têtu et que son comportement n'était pas justifié. admettant qu'il est têtu et que son comportement n'était pas justifié.
Ce soir-là, il y aura tout le monde et, malgré tout, j'espère que les choses se passeront bien. Drago reste encore un mystère, et je me demande comment il va se comporter. J'ai l'intuition qu'il va faire un réel effort, mais ce dîner est un terrain miné...
Mon estomac se noue à l'idée que cela pourrait mal tourner. Pourtant, je suis décidée à ne pas laisser ces inquiétudes gâcher la soirée !
Le jour J arrive rapidement, et les heures passent plus vite que je ne l'avais prévu. À l'approche de notre départ, je sens l'excitation monter… et peut-être un peu de stress aussi.
— « May, dépêche-toi ! », gronde Drago, impatient.
Je ris, surprise par son changement de ton.
— « Alors ça, c'est la meilleure ! C'est toi qui ne voulais pas venir et maintenant tu me presses pour y aller ? »
Je l'observe se gratter nerveusement derrière la tête.
— « Plus vite arrivé, plus vite repartis ? », tente-t-il maladroitement.
— « Non, non… Tu es impatient de les connaître ! », le taquiné-je en souriant, tout en enfilant mes chaussures.
En effet, le Sortilège de Fidelitas étant toujours actif et je ne lui ai toujours pas révélé l'adresse exacte. Ainsi, le numéro douze lui reste caché.
— « Nous allons au 12, Square Grimmaurd », déclaré-je, et la maison apparaît aux yeux des deux Malefoy.
Je me tourne vers Drago et plante mon regard dans le sien.
— « Une dernière chose avant d'entrer : Pas de surnoms désobligeants, ni de « Saint Potter » ou autres piques, d'accord ? »
Il acquiesce en silence, et nous franchissons le seuil.
Nous sommes accueillis par Ginny et Hermione. Tous les regards convergent aussitôt vers Drago, et je sens son malaise. Je serre un peu plus fort sa main pour lui rappeler que je suis là pour lui.
William, quant à lui, est à l'aise comme un poisson dans l'eau. Il se précipite vers Luna et Rolf. Harry sort du salon, tenant Teddy dans ses bras. Je fonds littéralement. Ce petit bout est vraiment adorable, avec ses cheveux bleus électriques ! En voyant Drago, les cheveux de Teddy changent soudainement pour virer au blond.
Comme ça, on dirait William.
— « Drago, je te présente ton cousin, Teddy Lupin », dit Harry en lui tendant délicatement l'enfant.
— « Mon… cousin ? », répète Drago, ébahi, tout en berçant instinctivement Teddy.
Harry sourit et l'invite à le suivre. Ils montent à l'étage, et j'envoie William les rejoindre, consciente de l'importance de ce moment. Harry va lui montrer l'arbre généalogique des Black. Je n'étais pas au courant de cette surprise, mais j'en suis très contente, au moins Drago s'est vraiment sentis accueilli parmi nous.
Drago est redescendu quelques instants plus tard, visiblement ému par cette découverte, Teddy toujours dans les bras. Les cheveux du petit, toujours blonds, lui donnent une ressemblance frappante avec les deux Malefoy ! C'est dingue !
Les deux enfants jouent ensemble toute la soirée, bien que deux ans les séparent et leurs présence égayent ce dîners. La soirée se déroule sans accroc, et nous passons tous un agréable moment.
Mais, contre toute attente, c'est au moment de notre départ que l'événement le plus marquant se produit.
Je suis sur le pas de la porte, et j'aide William à enfiler son manteau. Après un dernier au revoir à mes amis, je suis prête à rentrer chez moi avec mes deux Malefoy. Drago, lui, n'a pas encore remercié Harry ni Ginny pour le dîner, mais je sais parfaitement qu'il va le faire avant de partir.
— « Je suis prête, on y va ? », demandé-je.
— « Euh… ouais… » balbutie Drago, visiblement mal à l'aise, un peu plus que d'habitude.
Il s'approche de Harry, qui porte Teddy dans ses bras. Drago se frotte les mains sur son pantalon. Il est nerveux ?
— « Est-ce que… euh… tu crois que je pourrais… garder Teddy parfois ? », demande-t-il finalement à Harry, en saisissant doucement la petite main de son cousin.
Harry semble surpris, mais après un instant, il répond :
— « J'en parlerai à Andromeda, mais je pense que ce sera possible. »
Drago affiche un sourire sincère, touché par cette réponse. William, lui, est fou de joie à l'idée de revoir Teddy, et j'ai du mal à contenir son excitation. Derrière Drago, je souffle un « merci » silencieux à Harry. Finalement, après un dernier échange de regards, Drago, William et moi transplanons.
Et j'ai définitivement le cœur plus léger !
