Je ne possède aucun des personnages des livres.

La lune de la Samain brillait d'un éclat spectral sur les vastes plaines de Velen. L'air était chargé d'une étrange tension, comme si le voile entre les mondes s'était aminci en cette nuit particulière.

Ce texte a été écrit pour un Défi d'Halloween de la Fabrique à Plumes : Happy Halloween : Créer une histoire dans laquelle Géralt de Riv rencontre un groupe de sorcière la nuit d'Halloween et elles ne sont pas ce qu'elles semblent être. Comment vit-il cette rencontre surnaturelle ?

En espérant que cela vous plaise !

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


La Lune de la Samain

La lune de la Samain brillait d'un éclat spectral sur les vastes plaines de Velen. Géralt de Riv, le célèbre sorceleur aux cheveux blancs, chevauchait Ablette le long d'un sentier sinueux bordé d'arbres noueux. L'air était chargé d'une étrange tension, comme si le voile entre les mondes s'était aminci en cette nuit particulière.

Géralt restait donc vigilant, ses sens aiguisés par des décennies de chasse aux monstres. Il avait entendu des rumeurs inquiétantes sur cette région : des disparitions mystérieuses, des hurlements lugubres résonnant dans la nuit et des lumières étranges dansant dans les marais. Les villageois locaux évitaient la zone comme la peste, mais pour Géralt, c'était une invitation à l'aventure.

Alors qu'il s'enfonçait plus profondément dans les bois, l'atmosphère devint de plus en plus oppressante. Les branches des arbres semblaient se tendre vers lui, comme des doigts squelettiques cherchant à l'agripper. Un brouillard épais commença à s'élever du sol, enveloppant tout dans un linceul blanchâtre.

Soudain, Ablette s'arrêta net, ses oreilles dressées et ses naseaux frémissants. Géralt mit pied à terre, tous ses sens en alerte. Il percevait quelque chose... des voix lointaines, à peine audibles, portées par le vent. Des rires féminins, mélodieux mais empreints d'une étrange malice. Le sorceleur dégaina son épée d'argent, sa main libre prête à former un signe. Il s'avança prudemment dans la brume, guidé par son ouïe surnaturelle. Les voix se firent plus distinctes, entrecoupées de bruits de pas feutrés et de bruissements d'étoffes.

Soudain, le brouillard se dissipa, révélant une clairière baignée par la lueur argentée de la lune. Au centre se dressait un cercle de pierres antiques, couvertes de runes mystérieuses et là, dansant autour d'un feu aux flammes vertes et violettes, se trouvait un groupe de femmes vêtues de robes sombres et de capes flottantes. Géralt s'immobilisa, observant la scène avec un mélange de fascination et de méfiance. Ces femmes n'étaient pas de simples villageoises célébrant le Solstice. Il y avait quelque chose de surnaturel dans leurs mouvements fluides, presque hypnotiques et dans l'aura de pouvoir qui émanait d'elles. L'une des femmes, grande et majestueuse, aux longs cheveux noirs comme l'ébène, remarqua sa présence. D'un geste de la main, elle fit cesser la danse. Toutes les têtes se tournèrent vers Géralt et il se retrouva face à une douzaine de paires d'yeux brillant d'une lueur surnaturelle dans la pénombre.

- Bienvenue, Géralt de Riv, dit la femme aux cheveux noirs, sa voix aussi douce que du miel mais avec un tranchant sous-jacent. Nous t'attendions.

Géralt resserra sa prise sur son épée.

- Vous me connaissez ?

Un sourire énigmatique se dessina sur les lèvres de la femme.

- Oh oui, le célèbre Loup Blanc. Ta réputation te précède. Je suis Morgana, et voici mes sœurs. Nous sommes les Filles de la Nuit.

Les autres femmes s'approchèrent, formant un demi-cercle autour de Géralt. Chacune d'elles était d'une beauté saisissante, mais il y avait quelque chose d'inquiétant dans leurs yeux, une ancienneté qui contrastait avec leur apparence jeune.

- Des sorcières, murmura Géralt, ses yeux de chat scrutant chaque visage, mais pas comme celles que j'ai l'habitude de rencontrer.

Morgana rit, un son cristallin qui semblait faire vibrer l'air lui-même.

- En effet, sorceleur. Nous sommes bien plus anciennes et bien plus puissantes que les sorcières que tu as pu croiser. Nous existions bien avant que les hommes ne commencent à nous craindre et à nous chasser.

Géralt sentit un frisson lui parcourir l'échine. Il avait affronté d'innombrables monstres et créatures au fil des ans, mais il y avait quelque chose de différent ici. Ces femmes dégageaient une aura de pouvoir primordial, comme si elles étaient connectées aux forces mêmes qui régissaient le monde.

- Que voulez-vous ? Demanda-t-il, gardant une voix calme malgré la tension qui montait en lui.

Morgana s'avança, ses yeux verts brillant d'une lueur surnaturelle.

- Cette nuit est spéciale, Géralt. Le voile entre les mondes s'amincit et nous pouvons accomplir des prodiges qui nous sont normalement interdits. Nous t'offrons un don, sorceleur. Un aperçu de ce qui pourrait être.

Avant que Géralt ne puisse réagir, Morgana posa sa main sur son front. Une vague d'énergie le traversa et le monde autour de lui sembla se dissoudre dans un tourbillon de couleurs et de sons.

Lorsque sa vision s'éclaircit, Géralt se retrouva dans un lieu qu'il ne reconnaissait pas. C'était une maison confortable, remplie de rires et de chaleur. Il se vit lui-même, mais différent : plus âgé, les cheveux grisonnants, les rides plus marquées, mais ce qui le frappa le plus, ce fut l'expression de paix sur son visage. À ses côtés se tenait Yennefer, aussi belle que toujours, un sourire tendre aux lèvres. Et là, jouant près du feu, se trouvait une jeune fille aux cheveux cendrés : Ciri, mais plus âgée, devenue une jeune femme magnifique et puissante. Géralt sentit son cœur se serrer. C'était une vision de la vie qu'il avait toujours désirée au fond de lui, mais qu'il n'avait jamais osé espérer. Une famille, un foyer, la paix...

Toutefois, aussi vite qu'elle était apparue, la vision s'estompa. Géralt se retrouva à nouveau dans la clairière, entouré par les Filles de la Nuit. Il chancela, désorienté par l'intensité de l'expérience.

- Qu'est-ce que c'était ? Demanda-t-il, la voix rauque d'émotion.

Morgana sourit avec compassion.

- Un aperçu de ce qui pourrait être, Géralt. Un futur possible, si tu fais les bons choix.

Une autre sorcière s'avança, celle-ci aux cheveux roux comme le feu.

- Mais attention, sorceleur. Le futur n'est jamais gravé dans la pierre. Il y a d'autres chemins, d'autres possibilités.

Elle toucha à son tour le front de Géralt et une nouvelle vision l'assaillit. Cette fois, il se vit seul, vieux et amer, errant dans un monde qui n'avait plus besoin de lui. Yennefer et Ciri n'étaient nulle part en vue et la solitude qui émanait de cette version de lui-même était presque palpable. Géralt recula, secoué par ces visions contradictoires.

- Pourquoi me montrez-vous cela ? Demanda-t-il, une pointe de colère dans la voix.

Une troisième sorcière, aux cheveux blonds comme les blés, prit la parole.

- Parce que tu te trouves à un carrefour, Géralt de Riv. Tes choix dans les jours à venir façonneront non seulement ton destin, mais celui de ceux que tu aimes et du monde entier.

Géralt fronça les sourcils, méfiant.

- Et quel est votre rôle dans tout cela ? Pourquoi m'aider ?

Morgana rit doucement.

- Qui a dit que nous t'aidions, sorceleur ? Nous sommes les gardiennes de l'équilibre, ni bonnes ni mauvaises selon vos critères humains. Nous observons, nous influençons parfois, mais nous ne choisissons pas.

Les sorcières commencèrent à se déplacer autour de Géralt, formant un cercle qui tournait lentement. Leurs voix s'élevèrent en un chant étrange, dans une langue que même Géralt ne reconnaissait pas. Le sorceleur sentit une force invisible l'envelopper, le soulevant légèrement du sol. Des images défilèrent devant ses yeux : des batailles épiques, des moments de tendresse avec Yennefer et Ciri, des choix cruciaux qu'il devrait faire. Chaque vision était accompagnée d'émotions intenses : joie, douleur, amour, perte...

Lorsque le chant cessa et que Géralt retrouva pied sur le sol, il était haletant, submergé par l'expérience. Les sorcières le regardaient avec une expression indéchiffrable.

- Qu'attendez-vous de moi maintenant ? Demanda-t-il, encore étourdi.

Morgana s'approcha une dernière fois.

- Rien, Géralt de Riv. Nous t'avons montré des possibilités, mais c'est à toi de choisir ton chemin. Souviens-toi simplement que chaque décision, aussi insignifiante puisse-t-elle paraître, peut avoir des conséquences qui dépassent ton imagination.

Sur ces mots, les Filles de la Nuit commencèrent à s'estomper, se fondant dans les ombres de la forêt. Géralt voulut les retenir, poser plus de questions, mais il se retrouva bientôt seul dans la clairière, le cercle de pierres silencieux sous la lumière de la lune.

Pendant un long moment, Géralt resta immobile, essayant de donner un sens à ce qu'il venait de vivre. Les visions qu'il avait eues restaient gravées dans son esprit, à la fois promesses et avertissements.

Finalement, il siffla Ablette, qui émergea des bois, apparemment inaffectée par les événements surnaturels. Géralt monta en selle, jetant un dernier regard à la clairière qui semblait maintenant ordinaire, comme si rien ne s'était passé.

Alors qu'il reprenait la route, Géralt sentit un changement subtil en lui. Les visions des Filles de la Nuit l'avaient ébranlé plus qu'il ne voulait l'admettre. Il avait toujours cru que son destin était celui d'un solitaire, condamné à errer sur la Voie jusqu'à ce qu'un monstre plus fort ou plus chanceux ne mette fin à ses jours, mais maintenant, une graine d'espoir avait été plantée. L'idée d'un avenir différent, d'une vie remplie d'amour et de paix, n'était plus un rêve impossible mais une possibilité tangible. En même temps, la vision du futur sombre l'avait secoué, lui rappelant les conséquences potentielles de ses choix.

Géralt savait que les jours à venir seraient cruciaux. Chaque décision, chaque action aurait un poids nouveau. Il devrait naviguer avec précaution entre son devoir de sorceleur et ses désirs personnels, entre la protection de ceux qu'il aimait et les exigences d'un monde souvent cruel. Alors qu'Ablette galopait à travers la nuit d'Halloween, Géralt se sentit à la fois inquiet et étrangement revigoré. Quels que soient les défis qui l'attendaient, il les affronterait avec une nouvelle perspective.

Les Filles de la Nuit lui avaient offert un don précieux : la connaissance que son destin n'était pas scellé et que l'avenir était malléable.