Chapitre 417 : Amour cybernétique
Nous voici enfin à la noce de Lune et Alone. Le mariage a pris du retard du fait de l'arrivée d'une épidémie qui a enrayé l'économie terrestre.
Cet événement a bien dû faire ricaner le grand Hadès !
Lune a bien précisé que j'ai droit à un cavalier. Et c'est Eliott que je choisis.
La noce est festive et le nombre d'invités réduit.
La robe de mariée de Lune est assurément gothique.
"Je l'ai toujours su, Lune." lui dis-je, sirotant un cocktail.
"Quoi, Lévichoute ?"
"Qu'Alone aurait le dernier mot."
"Ah ben Alone, c'est..." le regardant avec des yeux toujours aussi épris.
"... spécial ?"
"The one."
Je laisse Na'ir se détendre, arpentant les larges chemins forestiers, bride lâchée. Il avance au pas, tranquille.
Les bois. Le domaine du Chasseur.
"Hunt, tu es là ?..." m'étirant.
Un envol d'oiseaux m'indique que quelque chose bouge dans les fourrés. Na'ir redresse l'encolure.
Il débouche d'un sentier.
"Bonjour, Princesse." montant à mes côtés, libérant ses rênes de la même façon.
Je note qu'il ne porte pas le costume de rigueur de Pomefiore mais sa tenue scolaire.
"Du plus bel effet..." dis-je, laissant mon regard le parcourir.
"Je me félicite de te plaire." se posant sur un étrier pour partager un baiser.
"Tu m'as toujours plu, Rook."
"C'est un bonheur de l'entendre, Princesse." souriant.
"Peu de filles te résistent, Rook."
Petit rire flatté. "Je n'ai pas eu autant de conquêtes que tu sembles le croire, Princesse. Surtout depuis que tu es entrée dans ma vie."
"Prépare-toi à ce que je te fasse assaut sitôt la porte de la cabane refermée derrière nous."
"Ooooh... quelle heureuse perspective." sentant son sexe y répondre prestement, s'offrant déjà de belles sensations.
"A même le plancher. Toi assis, moi sur toi."
"Mmm." regard brillant de convoitises. "Voilà qui me plaît énormément, Princesse."
"Je t'aime tant, Rook." cherchant une nouvelle fois le baiser.
Sitôt enfermés, je lui retire sa veste aux revers dorés, tirant sur le nœud de cravate pour lui offrir du leste tandis que nos bouches n'ont de cesse de se gâter.
Installée sur lui, jambes repliées, je défais son pantalon, l'extirpant pour lui octroyer quelques caresses, notant le bonheur qui défile sur son visage.
Puis je me hisse pour l'engoncer. Il s'y invite avec aisance, en suffoquant de sensations exquises. "Prin... cesse !... Ohhhh..." m'enserrant tout contre lui.
"Rook... est-ce que... tu penses à Vil... en ce moment même ?..."
"Princesse... ce serait... te faire offense !..." outré que je pose la question.
Passant les mains sur l'arrière, je caresses ses cuisses frémissantes.
"Princesse... prends appui... sur mes cuisses pour... haaaah !..." éperdu de sensations.
Je m'exécute, trouvant l'impulsion idéale pour nous mener droit à l'orgasme, lui coulissant à merveille en moi.
"Princesse !..." m'appelant au moment où la jouissance le frappe.
"Chasseur !..." lui rendant la réplique, corps tressaillant sous l'afflux de plaisir intense.
Il revient, panier de champignons plein - des giroles notamment.
Nous nous confectionnons une omelette délicieuse cuite sur le fourneau.
"J'apprécie la simplicité de cette vie avec toi, Rook." durant le frugal repas.
"Oh, Princesse..." épris.
"Je t'aime, Rook."
"Princesse..." regard me dévorant avec dévotion. "Moi aussi. Tant."
"Encore, Rook." lui demandant de me refaire l'amour avant le dessert.
"Tout ce que tu voudras, Princesse." m'invitant à me lever pour rejoindre le lit.
Là, nous nous défaisons de l'essentiel, face-à-face.
Puis nous échouons mollement sur le lit, corps se caressant à l'envi.
Je monte les jambes de part et d'autre de ses flancs tandis qu'il s'ébat dans mon aine, vaillant.
Je scande son prénom ou son titre qui pour moi valent mieux que ceux de la reine même de Pomefiore !... Je dévergonde le brave ouvrier de sa ruche. Et je le fais avec un plaisir réjouissant et partagé, qui plus est !...
Il se plaît à frotter son sexe partout sur mon pubis et mon bas-ventre, y laissant quelques traces translucides de ce plaisir pour le moins percutant qui lui cisaille les reins, l'armant d'une audace particulièrement ardente.
Il me fixe tout en poussant au fond de moi, y trébuchant sur un rauque éblouissant.
Tendu sur ses bras, son dos se voûte et il me travaille inlassablement, corps montant en tension.
"Tu es beau, Rook..." caressant son visage au sourire pour le moins explicite.
"Prin... cesse..." éperdu, sensations commençant à se faire aiguës.
Il finit par s'installer sur ses jambes repliées, me ramenant à lui, donnant sous moi avec force, élan vocal arraché à chaque nouvelle, efficace, poussée !...
"Pousse ! Rook !" prête à être arrachée du matelas.
Ses cuisses développent un rendu efficient, fruit de longues heures passées en embuscade ou à cheval.
Nos voix se font écho, poussées par les mêmes élans charnels.
L'orgasme nous arrive alors, nous frappant l'un l'autre avec une incroyable intensité !...
SMS de 18 : "Devine qui est à la maison ?" m'envoyant une photo de sa fille en compagnie de 17.
"Je dois voler au secours de Krillin, c'est ça ? ; ))" sachant combien 17 adore traumatiser le mari de sa sœur.
"Je te *biiiip*, 15 !" en réponse.
"Tontoooooonnnn !" dans un duel serré à la manette.
"Je vais t'écraser, vermicelle !..." penchant de son côté pour plus d'effet, doigts actionnant furieusement les commandes.
Je pose l'épaule contre l'ébrasement de la porte de la chambre.
Petit regard de 17. "Tiens. Laisse-moi deviner..."
"Tu joues avec nous ?" questionne Marron.
J'élude d'un geste de la main.
"Laisse. Elle nous encombrerait plus qu'autre chose." assène 17.
"Sympa."
17 s'accorde une pause à l'extérieur, dans le jardin en front de mer, cannette de soda à la main.
"Alors ? Tu l'as laissé gagner ?..." sachant pertinemment que le cerveau humain est incapable de rivaliser avec la lignée de processeurs implantés par Gero.
"Oui. Mais je lui ai mené la vie dure avant." sur un petit sourire, pieds montés sur la table.
"Tu me fais une place ?"
Il se décale, m'ouvrant le bras. "Viens."
Je me cale contre lui.
"Ça a bougé dans ta life ?"
"Tout dépend de l'aspect que tu évoques."
"Une rencontre ?"
"Je viendrai accompagné dans ce cas." levant la main pour caresser mes cheveux.
"Un jour, ça va arriver, 17."
Il rit. "Devoir vivre dans le mensonge dès le début d'une relation, non merci."
Je lève les yeux sur lui. "Ne te l'interdis-tu pas, cette rencontre ?..." levant le bras pour égarer les doigts dans sa nuque.
"C'est mon affaire."
"Vous m'aidez à mettre la table, les amoureux ?" intervient 18.
"Je peux savoir ce qui te fait sourire, moustique ?" à Krillin.
"Oh, je me dis que... ton histoire avec 15 dure depuis un bon moment déjà."
"Et ?"
"Krillin." le rappelle 18. "Tu ne viendras pas pleurer."
"Écoute ma sœur, moucheron." lui intime 17. "T'avance pas sur ce terrain."
"Tu sais, le mariage, on s'en fait toute une affaire mais en fait..."
"T'as pas entendu ce que je viens de te dire ?"
"C'est un genre que tu te donnes, 17. Je te connais bien maintenant."
"Tu crois ça ?"
"Héhéhé ! 17, t'as le cœur sur la main en fait. Je le vois avec Marron."
"Marron, c'est la fille de ma sœur."
Je ne peux m'empêcher de pouffer.
"Alors OK, tu vas arguer que comme tu vieillis plus lentement que les humains, tu peux te permettre de lambiner..."
"Et t'occuper de tes fesses, c'est possible ou non ?"
"Bah, moi j'suis plutôt bien casé, hein."
"Et ça t'oblige à faire braire ceux qui ne le sont pas ?"
"Je pense à ton avenir, 17."
"C'est bien un discours de croulant, ça."
"Doucement, 17." grommelle 18.
"C'est très aimable de ta part de te soucier de nous, Krillin." dis-je pour calmer le jeu. "Mais je nous pense suffisamment adultes pour savoir où va notre relation."
"Ben, c'est dommage, tu vois, 15. Franchement, j'ai jamais été aussi heureux que depuis que je me suis marié avec 18."
"J'en prends bonne note, Krillin. Et j'en suis heureuse pour vous."
"C'est vrai ? C'est un genre que tu te donnes ?" me baladant avec 17 sur le chemin longeant la vaste plage, main dans la main.
"A toi de me le dire."
Je hausse les épaules. "Tu en es capable." finissant par le tourner vers moi, montant les mains pour les fermer autour de son visage, souriante. "Tu n'as jamais été un choix par défaut, 17."
"Toi non plus."
"Lorsque Gero vous a ramenés au labo cette nuit-là... mon cœur a immédiatement battu pour toi, 17."
"C'est bien la seule chose positive."
"Cette nuit-là, je suis véritablement entrée en résonance avec toi, 17."
Petit sourire. "J'aime beaucoup le choix de ce terme."
"J'ai accepté le marché de Gero parce que je me sentais de veiller sur vous. Cela me permettait de cerner les intentions de ce malade. Je n'aurai pas toléré qu'il vous inflige davantage de mal."
"Tu as payé le prix fort pour ça, 15." froncé.
Mes pouces parcourent ses joues pour l'apaiser. "Je ne regrette pas ma décision, 17. Je ne pouvais évidemment pas l'empêcher de mettre ses plans à exécution mais j'avais l'impression de veiller sur vous pour qu'il ne vous endommage pas davantage."
"Et je te remercie de l'avoir fait pour nous."
"Je passais mes nuits à t'observer via le hublot de ta capsule, 17."
"Tu m'as beaucoup apaisé, même si je n'avais pas conscience que cette énergie bienveillante venait de toi à l'époque."
"Gero n'aurait jamais pu s'opposer à ce qui nous a liés dès lors, 17."
"Tes mots me font du bien, 15."
Si je m'étais enfuie dans une timeline concernant 17 du futur, je suis demeurée jusqu'à la défaite de Gero avec 17 du présent.
Notre première rencontre, nos premiers mots échangés avec 17...
Les deux corps gisent sur la table, vêtus.
"Tu es prête, 15 ?"
Je hoche la tête.
Il enclenche le mécanisme qui permet la mise en œuvre du cœur thermonucléaire.
Sursaut puis éveil.
17 est le premier à se redresser, se tenant le crâne.
Il s'assoit de côté, sur la table, observant les lieux puis ses mains, incrédule et paumé.
18 met un peu plus de temps à s'éveiller.
"Bienvenu en ce monde, 17." se félicite Gero.
Le Cyborg écarquille les yeux. La seconde d'après, il attrape Gero à la gorge, serrant fort.
Ce dernier actionne le désactivateur.
Les deux corps se relâchent et s'affaissent, inertes.
"Pourriture !" crache Gero, frustré du peu d'obéissance que lui manifeste 17. "Quel échec !"
"Docteur, je suppose qu'il s'agissait d'un stupide réflexe de défense."
"Ils me doivent obéissance, 15. Je suis leur créateur !"
J'étais parvenue à gagner du temps. Gero n'étant pas encore cybernétisé, il lui fallait un minimum de repos - d'autant plus qu'il se faisait vieillissant.
A la première occasion, je décidais de remettre 17 en marche, le libérant de la capsule.
Grimace du Cyborg.
Je ne voyais pas d'autre solution pour faire tomber ses défenses que de me jeter dans ses bras, lui manifestant d'emblée mes sentiments.
"Que... ?" en état de choc.
"Pardon, 17. Pardon ne pas avoir pu l'en empêcher." levant les yeux sur lui.
Il me scanne brièvement. Visiblement nous sommes de même nature. Il plisse les yeux. "Qui... es-tu ?" attrapant mes bras pour me défaire de lui.
"Je suis... 15."
"Toi aussi, tu étais humaine, 15 ?"
"Oui."
Il parcourt le laboratoire plongé dans la pénombre, scannant le moindre recoin.
Son analyse tombe sur 16.
"Et 16 ?"
"Je l'ignore. Gero ne l'a jamais mis en marche devant moi."
"Donne." me prenant la télécommande des mains pour réveiller sa sœur. "Je vais tuer le vieux fou dans son sommeil et faire sauter son putain de labo."
"17, stop." l'en empêchant. "Tu penses bien qu'il a songé à cette éventualité depuis votre rébellion." lui reprenant lentement la commande des mains.
Il crispe la mâchoire.
"Toi aussi, tu es programmée pour tuer Goku ?"
"Pas vraiment. Il m'a faite pour être son aide et le cybernétiser le moment venu."
"Le chien !" écœuré.
"17, j'ai peur."
"De quoi ?"
"De ce que ce fou est susceptible de vous faire. De nous faire."
"15, il est humain. Ce sera un jeu d'enfant de le supprimer !" serrant le poing.
"17, écoute-moi ; il a placé une bombe à l'intérieur de vos corps à tous les deux suite à... votre refus de lui obéir. Je n'ai pas pu l'en dissuader."
Stupeur. "Il veut... nous faire sauter ?..."
"Il est prêt à tout pour que vous lui obéissiez."
"Il n'en a aucun droit !" frappant la roche, y imprimant en totalité son poing.
"17. Je vous promets de trouver une solution au plus vite."
"Je refuse de retourner là-dedans et d'y dormir." buté.
"Pour le moment, il n'y a guère d'autres choix au vu de la bombe qu'il a placée en vous." finissant par le raisonner.
Quelle souffrance lorsque le caisson s'est refermé sur lui. Je lui suis déjà si proche...
"15. Je vais tenter un nouvel essai avec 17 et 18." commande en main.
"Bien, Docteur." espérant que 17 applique le plan que nous avions convenu.
Je me tiens derrière Gero qui actionne la libération des capsules.
17 émerge toujours le premier.
Notre échange de regards est discret.
"17. Es-tu enfin décidé à m'obéir ?"
17 contracte le masséter.
"Réponds, 17, c'est un ordre !" s'impatientant.
Par pitié, 17...
"Hey, tu penses quoi, le vieux débris ? Que tu nous as fait une fleur en nous cybernétisant ?"
"Vous n'étiez que deux délinquants, 17. Deux petites frappes sans aucun intérêt. Je vous offre un avenir bien plus glorieux que celui de finir derrière les barreaux !"
"J'y vois plutôt un intérêt totalement égoïste de ta part, espèce de dégénéré !"
"Je vois. Tu n'es donc toujours pas décidé à m'obéir." brandissant le désactivateur.
"Docteur !... Laissez-moi lui parler, s'il vous plaît !..." empêchant le geste.
"Tu n'arriveras à rien, 15."
17 grimace.
"Docteur."
"Vous êtes destinés au rebut, ta sœur et toi."
"La blague."
"J'aurai dû me douter que vous ne seriez jamais à la hauteur de mes ambitions. Bonne nuit, 17." le mettant hors circuit.
17 a un sursaut avant de s'affaisser au sol.
"Je te laisse le mettre dans son caisson, 15. Il devient urgent de me cybernétiser. Je sens mes forces me quitter."
Gero admire son nouveau corps. Petit et rondouillard, le voici devenu svelte et élancé.
C'est à ce moment qu'il s'est mis en tête qu'il était susceptible de me plaire. Et que le calvaire a commencé !
Le chantage était tout trouvé : si je ne voulais pas que Gero active la bombe renfermé dans le corps de 17 alors je devais me plier à tous ses caprices sexuels.
Cela dura deux bons mois.
Vidée, je m'affaissais devant le caisson de 17 en sanglotant.
Je finis par construire un activateur pour réveiller 17.
Nous devions nous montrer extrêmement prudents ; Gero jouissant d'une seconde jeunesse, sens beaucoup plus aiguisés.
"J'ai peur, 17."
"Hey, 15, ça va aller." me tenant le bras.
Je secouais la tête. "Tu... ne sais pas... ce qu'il me fait subir depuis... depuis qu'il est..." reniflant.
"Parle." autre main rejoignant mon bras opposé.
"Il... exige... que je..."
Le regard de 17 venait d'écarquiller. Le message était passé. "Ne me désactive pas tout à l'heure. Laisse-le venir, arrange-toi pour que ce soit devant mon caisson."
"15 ! Où m'emmènes-tu ?" questionnait Gero, suspicieux.
"J'ai envie de le faire devant le caisson de 17, Docteur. J'ai finalement réalisé qu'il ne s'agit que d'un merdeux qui ne vous arrivera jamais à la cheville."
Sourire pervers.
Devant le caisson, Gero commença à me tripoter lorsque soudain, le couvercle de la capsule valdingua à l'autre bout du labo et que 17, d'un bond, décapita Gero avant de piétiner ce cerveau dont ce dernier était si fier !
Je demeurais tétanisée.
17 me prit par les bras. "Hey. C'est terminé. Il ne te fera plus jam..."
Je l'embrassais, pendue à son cou.
D'abord complètement désarçonné, il finit par s'abandonner à ce baiser plein de reconnaissance.
18 était penchée sur la tête écrabouillée de Gero, cerveau disséminé au sol.
"J'ai toujours su que tu ne faisais pas dans la dentelle, 17, mais là, ça se confirme."
"Méritait-il mieux, selon toi ?" petit sourire, bras croisés derrière elle.
"Non." se redressant, s'approchant de nous, regard plissé. "Dites donc, vous deux..."
"Quoi ?"
Son regard passait de l'un à l'autre.
"Quelque chose de bizarre dans l'air."
"Pfff. Tu divagues, frangine."
"Vous pouvez vous tenir la main, vous savez." narquoise. "Et surtout arrêter de vous payer ma tête."
Je piquais un fard.
"Là."
"S'il n'y a que ça pour te faire plaisir, après tout." attrapant ma main.
"Quitte à tenir la chandelle..."
