Hello hello hello !
Et voici le chapitre 18 !
Encore plein de scènes d'action et de drama (c'est ce qu'on aime !). Alors, comment vont se passer les retrouvailles avec les chevaliers d'Athéna ?
Ah oui et… grosse révélation sur le passé de Saor !
Bonne lecture !
En cette belle nuit étoilée, tout était calme dans la bibliothèque du Grand Pope. Les étagères en bois de chêne, s'étendant sur des rangées interminables, laissaient dormir les précieux livres qui attiraient bon nombre de convoitises.
Un nuage parcourut ce ciel indigo, couvrant les astres. Puis, comme si cela n'était pas assez, il se mit à pleuvoir sur le Sanctuaire d'Athéna. Une simple averse d'été aurait dit quelqu'un. Pas tout à fait. Car la pluie suivit une trajectoire somme toute spéciale. Elle s'engouffra dans les pierres du palais et tomba goutte par goutte à l'intérieur d'une salle.
Quand elles eurent fini de former une flaque d'eau suffisamment importante, deux bras écaillés sortirent et s'agrippèrent aux bords. La naïade Saor finit par s'extirper et posa deux pieds sur le sol en pierre. Il inspecta le lieu. Tout était silencieux autour de lui, seul le bruit des gouttes de pluie venait perturber le calme environnant.
- Tu peux venir Cilia, il n'y a personne.
La sylphe apparut juste derrière lui, ses yeux blancs scrutant les étagères.
- Tu arriverais à retrouver les informations que l'on cherche sans y passer la nuit ?
- Oui bien sûr. Un jeu d'enfant.
- À condition que tu te concentres bien entendu, fit la voix de Shun dans leur tête.
- Tu vas voir de quel bois je me chauffe ! Répondit Cilia en faisant rire ses deux camarades.
- Tout va bien de votre côté Shun ? Demanda Saor
Le chevalier était posté sur le nord-est des les falaises environnantes du Sanctuaire, avec une vue plongeante sur ce dernier, tandis qu'Esther était située au nord-ouest. Pour Shun, revoir cet endroit dans lequel il avait passé tant d'années lui provoqua un pincement au cœur, surtout quand il vit la fenêtre de la chambre de Seiya.
- C'est au tour du chevalier du Bélier et du Verseau d'être de garde visiblement. Je vais vérifier où se situent les chevaliers divins : ce sont eux les plus dangereux. Pour l'instant, continuer de chercher les informations. J'ai demandé à Esther de regarder du côté du cimetière des chevaliers et du domaine des femmes chevaliers.
- Entendu, c'est parti ! dit Cilia
- Saor, tu surveilles l'entrée de la bibliothèque.
- C'est comme si c'était fait.
Les deux ménades se mirent en position tandis que Shun se rapprochait du Sanctuaire. Quelque chose l'inquiétait toutefois…
C'était très calme. Et bien qu'il pouvait sentir le cosmos de son frère, il ne le voyait pas.
OoOo
Comme convenu, Esther inspectait le domaine des femmes chevaliers. Tout était calme, à l'exception de quelques éclats de voix en provenance d'un des dortoirs. Elle eut un sourire : et dire qu'elle avait fait la même chose il y a quelque temps pour vérifier si son frère était bien en vie. Avec ses capacités surhumaines, cela n'avait pas été compliqué pour elle de gravir les falaises odieuses bordant le Sanctuaire, contrairement à la sœur de Seiya qui avait chuté dans le vide.
Soudain, un point attira son attention. Une silhouette marchait d'un pas étrange dans le cimetière (1). Elle se dirigeait vers le sanctuaire. Esther hésita un instant mais elle reconnut le chevalier des Gémeaux. Ou peut-être son frère… Non, cela devait être son frère. En tout cas, sa démarche intriguait vraiment la salamandre. De prime abord, on aurait pu penser qu'il était ivre et qu'il faisait son possible pour ne pas tomber. Mais ses jambes étaient raides. Esther avait l'impression de voir ces fourmis dont le cerveau était contrôlé par un champignon et qui devenaient des zombies.
- Mais qu'est-ce qui lui arrive ? murmura-t-elle
Soudain , elle le vit s'arrêter et devenir droit comme un pique. Puis il se mit à bouger normalement. Comme si rien ne s'était passé.
Trop bizarre… pensa la salamandre
OoOo
Du côté de la bibliothèque, les minutes passaient et Saor sentait toujours ce courant d'air virevolter dans son dos.
- Tu y arrives Cilia ?
- Je fais de mon mieux mais il y a tellement de livres. Ne me stresse pas.
- D'accord… D'accord…
De son côté, Shun continuait d'observer le Sanctuaire. Mais un détail le troubla : il sentait le cosmos de son frère mais ne le voyait pas. Soudain, il vit qu'il n'y avait plus de gardes au palais.
- Cilia ? Saor ? Tout va bien ? demanda Shun
Aucune réponse. Il retenta mais seulement le vide lui répondit. Une sourde appréhension naquit dans son ventre : et si c'est un piège ?
OoOo
Le chevalier du Lion se dirigea dans le temple de la Vierge. Il vit Shaka en position de lotus, l'aspect serein. Son cosmos doré l'entourait d'une douce aura.
- Ils sont là, dit sur un ton monotone le chevalier de la Vierge. Je suis en train d'empêcher leur communication.
- J'avertis les autres ?
- Pas la peine. Je l'ai déjà fait.
OoOo
Andromède eut à peine le temps de se rendre compte du traquenard qu'un puissant cosmos voulut heurter la naïade ! Saor eut juste une seconde pour séparer son corps en deux et éviter l'attaque. Quand il refit son corps, il vit une forme noire se relever. L'éclat des torches illumina son armure bleue et blanche, surmontée d'ailes rappelant celle de l'oiseau de feu.
Le chevalier Phénix les avait trouvés. De son point de vue, Shun vit l'impact de l'attaque à l'intérieur du palais.
- Bordel… Saor ! Cilia ! J'arrive ! cria Shun, en dévalant les falaises.
Mais un cosmos glacial vint l'arrêter.
- Alors c'est bien vrai ce que disait Hilda Shun ?
Cette voix… Shun se tourna et fit face à son ancien ami aux cheveux blonds et aux pouvoirs de glace. Hyoga le dévisagea de son unique œil.
- J'aurais aimé que ce soit le contraire.
- Navré de te l'apprendre Hyoga. Mais je n'ai pas le temps pour ça. Je dois retrouver mes amis.
Hyoga pinça les lèvres en voyant que son ami ne lui laissait pas le choix. Il tendit le bras et lança sa Poussière de diamants. Shun contrecarra avec ses chaînes pour renvoyer la vague de froid. Le chevalier du Cygne serra les dents et voulut lancer de nouveau son attaque.
Mais Shun dévoila une de ses nouvelles techniques :
- Navré de te faire subir cela Hyoga, mais tu ne me laisses pas le choix.
Et il lança ses chaînes en direction du chevalier.
- Nebula Poison !
OoOo
- Alors c'est toi la ménade Saor ? demanda Ikki d'un ton dédaigneux.
La naïade se mit en position défensive, les sens aux aguets.
- Enchanté de même. Dis-moi Cilia, tu le connais ?
La sylphe apparut juste derrière lui, flottant dans les airs.
- Oui ! C'est le trou du cul que j'ai dû affronter !
- Charmant… répondit Ikki entre ses dents. Vous en avez d'autres des petits surnoms comme ça ?
- Oh oui. Tout un répertoire pour chaque chevalier d'Athéna, déclara Saor.
- Et bah navré de vous l'apprendre, mais vous n'irez pas plus loin, dit Ikki en faisant gonfler son cosmos dans son poing.
- Il faudra passer sur moi d'abord. Cilia, continue les recherches !
- Compris !
Le chevalier Phénix cria et s'élança dans sa direction à la vitesse de l'éclair. Mais Saor fut rapide et se répandit en flaque d'eau. Ikki grimaça et ouvrit grand les yeux quand il vit la ménade se reformer pile devant ses yeux et enchaîner les techniques d'arts martiaux au corps à corps. Le chevalier n'en revenait pas : mais c'était quoi cette ménade qui possédait pratiquement les mêmes techniques de combat qu'un chevalier d'or ?! Shun lui aurait appris ? En deux mois ?
Saor ne lui laissa pas le temps de se poser davantage de questions et créa un fouet d'eau. Ikki hurla sous les premiers coups et bondit en l'air pour éviter les autres. La naïade tendit les bras et des lames d'eau partirent en direction du chevalier. Les lames d'épées ! Heureusement qu'Aiolios leur avait raconté son combat. Ikki lança le poing du Phénix qui percuta les lames. Un "pchit" retentit, signalant que certes, les lames d'eau avaient disparu, mais le feu de l'attaque du Phénix également.
La naïade eut un sourire narquois, bondit et enchaîna les techniques d'arts martiaux contre Ikki. Ce dernier bloqua l'énième coup de pied et voulut briser le fémur. Mais il ne rencontra que de l'eau et ses bras se croisèrent tandis qu'un violent coup de poing dans le ventre vint lui couper le souffle. Il contrecarra avec son pied et parvint à heurter Saor qui fut obligé de s'éloigner.
- Ça y est ! J'ai l'information ! cria Cilia
- Plus le temps, murmura Ikki.
Il tendit son index :
- Prépare-toi à revivre ton pire cauchemar !
Quand Cilia entendit ça, iel arrêta ce qu'il faisait et devint plus pâle que d'habitude : oh non, pas ça…
- Par l'illusion du Phénix !
Saor n'eut pas le temps de se scinder. Il reçut de plein fouet l'attaque. Il rejeta la tête en arrière, les yeux écarquillés… Et tenta de nouveau d'analyser son environnement.
Il était dans le noir complet.
- Cilia ?
Aucune réponse. Il avança à tâtons quand son pied heurta quelque chose. Il appuya ses mains et sentit du bois puis une poignée de fer. Cela devait être une porte. Il l'ouvrit et tomba sur une chambre. Des décors de créatures marines étaient accrochés à un lustre et tournaient sur eux-mêmes, faisant refléter de fantastiques ombres sur le mur. Par la fenêtre, il pouvait voir l'étendue maritime. Mais ce qui le fascinait le plus était la forme qui se mit à bouger sous les draps du petit lit situé juste en dessous de cette fenêtre. Une frimousse d'enfant aux yeux turquoise et aux cheveux noirs sortit des draps et se passa la main sur les yeux, signe qu'il était en train de dormir.
- Maman ?
Saor avait l'impression que son cœur s'était arrêté de battre. Il tenta de reprendre sa respiration et s'avança vers le lit, les larmes montant aux yeux.
- C'est toi Maman ?
Ces mots… Cela faisait des siècles que Saor ne les avait pas entendus. Il s'agenouilla près du lit et toucha du bout des doigts les cheveux noirs de l'enfant. C'était si réel… Il eut un sourire tandis que les larmes dégoulinaient davantage sur ses joues.
- Lio…Oui… C'est Maman… Oh mon petit… dit-il en embrassant son front.
- J'ai fait un cauchemar… J'ai cru que tu n'étais plus là.
- Ce n'était qu'un cauchemar, je suis là. Maman est là…
- Tu ne me quitteras pas Maman ?
- Non, bien sûr que non.
- Tu es sûr ?
- Mais oui mon amour. Ce n'était qu'un cauchemar, qu'un affreux cauchemar.
- Alors pourquoi j'ai si mal au ventre ?
- Comment ça ? répondit Saor d'une voix blanche
Il souleva les draps et hoqueta en voyant du sang gicler à grand jet du corps de son petit. Il se tourna prestement vers son enfant et vit du sang couler de sa bouche.
- Non… non… NON ! LIO !
En état de panique, il prit son enfant dans ses bras et voulut faire une compresse autour de la plaie. Mais cette dernière était béante…
Le décor de la chambre changea brusquement et Saor se retrouva sur une plage, les cuisses dans l'eau, le corps de son enfant toujours dans les bras. Soudain, surgit des vagues un homme à la barbe d'écume et au regard océan. Il déclara d'une voix semblable au tonnerre :
- Saor... À cause de ta traîtrise… J'ai échoué face à Athéna…
- Po… Poséidon ?...
- Tu étais le premier des marinas. Tu étais leur général. Toi. Le dragon des mers. Comment as-tu pu me trahir de la sorte ?
- Je ne vous ai jamais trahis…
- Tu t'es vautré dans le lit d'un humain et tu as osé porter avec fierté ce qu'il avait semé en toi ! Et tu m'as abandonné face à Athéna…
Il pointa Saor de son trident :
- Subis les conséquences de mon courroux, misérable vermine ! Que cette vie que tu as porté pendant neuf mois disparaisse ! Que son âme aille rejoindre Hadès !
Le corps de Lio tomba inerte dans les bras de Saor, le cœur ayant cessé de battre.
- Non… Non… Non… Pas ça ! Tout mais pas ça ! Lio ! Lio !
Mais rien n'y fait. Son enfant était mort.
Et Saor poussa le cri le plus strident qu'il ait poussé depuis des siècles. Le cri d'une mère ayant perdu son enfant.
OoOo
Lorsque Shun arriva près du palais du Pope, il entendit le cri poussé par Saor. Cela lui glaça immédiatement le sang : jamais il ne l'avait entendu hurler comme ça.
- Saor ! cria-t-il
Il entra en trombe dans le palais, faisant voler les portes, et pénétra dans la bibliothèque. Il vit son frère qui le dévisagea d'un air surpris. Mais surtout, il vit Saor, dévasté. Son corps était parcouru de soubresaut provoqué par les larmes qui ruisselaient sans cesse. Et il hurlait de douleur. Cilia, à ses côtés, semblait désemparé par la situation. Shun se précipita à ses côtés. Aussitôt, il comprit ce que son frère avait fait subir à la naïade.
Mais le pire fut les paroles de Saor alors que Cilia tentait de tout faire pour le remettre sur pieds :
- Saor… Tiens bon... Tiens bon Saor…
- Je ne peux pas ! Je ne peux plus vivre ! Oh par tous les dieux ! Je veux juste mourir ! C'est trop dur ! Lio !
- Oh non Saor… sanglota Cilia
- Cilia ! Que lui arrive-t-il ? dit Shun en s'approchant d'eux.
- C'est ton frère… Il… Il lui a fait revivre son pire souvenir.
Devant la mine interrogative de Shun, Cilia se rendit compte que Saor ne lui avait pas encore parlé de son passé. Alors, malgré le fait qu'iel n'arrivait plus à parler, iel tenta de lui transmettre par la pensée tout ce qu'iel savait sur Saor.
Ikki vit le visage de son frère passer par toutes les couleurs et les états d'âmes : il fut d'abord surpris, puis pâle, puis il eut les yeux remplis de larmes. Et surtout il le vit le dévisager à la fin. Il frissonna en croisant ses yeux : c'était un regard rempli de colère. Mais aussi de tristesse. Il avait le sentiment que les yeux de jade le foudroyaient sur place.
Shun se redressa, les poings tremblant de colère.
- Comment as-tu osé Ikki ?
- Pardon ? Tu croyais que j'allais rester sur place sans rien faire ? Alors que vous agissez comme des voleurs ?
- Des voleurs ? On cherchait juste une information pour accomplir ce que vous vous ne faites pas, répondit Shun en tremblant
- Ce qu'on ne fait pas ? La vache, quel toupet venant de ta part. Je me fais un sang d'encre pour toi, j'ignore où tu te trouves. Et toi tu débarques comme ça avec cette… armure… dans un sanctuaire où tu fais la fête en permanence. Je vois que tu as trouvé tes pairs, bravo !
Shiryu, qui venait d'arriver en portant Hyoga, se retint de ne pas se frapper la tête avec la main en entendant ça. La diplomatie ce n'était pas devenu le fort du Phénix. Mais quelle idée de ne pas l'avoir empêché d'agir…
Il déglutit quand il vit les chaînes ramper davantage. Ça n'annonçait rien de bon, oh que non…
- Je croyais que tu étais manipulé, continua Ikki. Que… Dionysos te forçait à faire tout cela. Que ce n'était pas toi. Comme pour…
- Comme pour Hadès ? Vas-y crache le morceau. À ce que je vois je suis encore qu'un misérable chevalier à tes yeux ? Un faible ? Un moins que rien ?
Cette fois-ci, les chaînes se dressèrent tels des serpents enragés. Jamais Shiryu n'avait vu Shun en proie à une telle colère. Le cosmos de Shun rugit et teinta l'atmosphère d'une teinte à la limite du rouge.
- Tu as honte à l'idée que j'ai rejoins ce Sanctuaire ? Mais j'en ai rien à faire. En revanche, t'as blessé un de mes amis. Et ça… Je ne peux pas l'accepter.
Et les chaînes partirent à la vitesse de l'éclair, ne laissant même pas le temps au chevalier Phénix de contrecarrer l'attaque. Il la prit de plein fouet et passa à travers les murs de pierres et les vitres du palais qui volèrent en éclat dans un bruit tintamarresque.
Saori vint alors en courant, malgré les protestations de Shion qui lui suppliait de rester cacher. Elle vit alors Shiryu se précipiter derrière Shun et le bloquer pour empêcher de continuer à battre son frère.
- Shun ! Reprends toi ! Je t'en supplie !
- Dégage ! hurla Shun
Le coup porté au ventre fut si féroce que Shiryu alla heurter une colonne qui menaça de s'effondrer.
- Shiryu ! cria Saori qui ne savait plus où s'en donner de la tête entre le Dragon, le Cygne et le Phénix.
Shion intervint à ce moment précis et appela en renfort les chevaliers d'or. Déjà, Aiolia, Aphrodite et Camus étaient sur la terrasse et couraient en direction du palais. Mais alors qu'ils se précipitaient pour bloquer Shun, un mur de flammes gigantesque leur barra la route. La température devint caniculaire et ils eurent la sensation de fondre. Cette attaque, Aiolia pouvait désormais la reconnaître entre mille. Il plissa les yeux et vit dans les flammes le corps dansant de la salamandre qui le dévisageait de ses yeux de renard. Aussitôt, le souvenir du chant qu'elle avait poussé lors de leur premier combat vint percuter son cerveau.
- Toi, ne put-il que dire.
Camus voulut lancer son attaque.
- Par la poussière de…
- Arrête, dit Aiolia en tendant le bras.
- Hein ?! Mais qu'est-ce qu'il te prend Aiolia ?!
- Après tout… On mérite bien qu'ils aillent fouiller dans notre bibliothèque après ce qu'on leur a fait subir la dernière fois non ?
Esther fut surprise d'entendre cela, puis elle ressentit de la méfiance : allons bon, voilà qu'il se repentissait ? Elle se mit sur ses gardes et croisa de nouveau le regard bleu myosotis d'Aiolia. Ce dernier était compatissant. Elle fut surprise et eut un doute : peut-être qu'il s'en voulait réellement ?
Aiolia s'approcha du mur de flammes malgré la stupeur de ses camarades et prit la parole :
- C'est moi qui leur ait tout dévoiler sur vos attentions. J'étais à New York après l'attaque de l'Empire State Building. C'est une sylphe qui m'a raconté.
- Je vois… répondit la voix grave de la gitane.
- Tu me vois comme un misérable sycophante je présume ?
Le voyait-elle comme cela ? Bizarrement, Esther eut envie de répondre par la négative.
- Tu as seulement fait ton devoir… cette fois-ci.
Aiolia eut un léger rire, puis finalement, le mur de flammes se réduisit pour former le corps en feu d'Esther et cette dernière partit par le trou béant.
Visiblement, il se passait quelque chose dans l'arène qui méritait à tous leur attention.
OoOo
Shun était sortit par le trou béant qu'il avait formé et s'était élancé pour rattraper son frère avec ses chaînes. Ikki attrapa les chaînes et les tira vers le sol, entraînant son frère dans la chute. Shun percuta le sol et évita de justesse la tentative de blocage de son frère. Ikki n'en revenait pas : d'habitude, son petit frère n'était jamais le premier à attaquer, il était toujours sur la défensive. Même lui, il ne l'avait jamais attaqué. Et là… c'était lui qui lui avait porté le premier coup !
- Je ne sais pas ce que Dionysos t'a fait, mais tu n'es pas toi Shun ! cria-t-il
- Arrête de toujours t'en référer à lui comme s'il était la source de tous mes maux !
Mais alors qu'Ikki allait lui envoyer le poing du Phénix, il revit leur première rencontre après sept ans d'absence aux Galaxian War. Ce jour funeste où il avait frappé son petit frère sans remords. Tremblant, il fit l'erreur de baisser son poing et sa garde.
- Nebula Chain !
Les chaînes d'Andromède volèrent et heurtèrent la cible telle une rafale de missiles. Ikki hurla sous les coups et s'écrasa violemment au sol dans l'arène.
- Ikki ! Cria Saori alors qu'elle courait vers lui.
Elle cria davantage quand elle vit Shun plaquer son frère, le poing droit brandit, près à lui casser la figure.
- Shun ! Non !
Shun plongea son poing… et l'arrêta d'un mouvement sec à seulement quelques centimètres du visage de son frère. Ce dernier le regardait avec des yeux exorbités. Au-dessus de lui, Shun tentait de reprendre sa respiration. Puis, son visage se tordit de colère et les larmes roulèrent sur ses joues.
- Je te déteste ! Hurla-t-il finalement
Les mots heurtèrent Ikki aussi puissamment que les chaînes d'Andromède. Le silence régnait autour d'eux malgré la présence de Saori et des autres chevaliers d'or. Eux aussi étaient sous le choc.
Puis Shun reprit la parole, la voix hachée par les sanglots.
- Tu m'as laissé seul après Hadès. Comme d'habitude. Toi, tu t'accommodes de la solitude. Tu vis sur ton île et tu ne débarques que lorsque qu'il faut combattre et sauver Athéna. Et tu imagines que de mon côté je reste le petit frère qui dès qu'il te voit arriver t'accueille avec un grand sourire pour te dire « Grand Frère, je savais que tu viendrais ». Mais t'as cru quoi après Hadès ? T'as cru que j'allais être comme avant ? T'as cru que j'allais me sentir bien après ce qui était arrivé à mon meilleur ami ? Ikki… Tous les jours, c'était une torture pour moi. Tous les jours, je devais supporter le fait de voir Seiya dans cet état. Tous les jours, je devais subir les regards inquisiteurs ou méprisants des chevaliers d'or qui ne comprenaient pas pourquoi je ne combattais plus et qui me voyait comme quelqu'un de faible. Je devais subir les regards chargés de colère de Shiryu car indirectement il m'en voulait pour Shunrei…
En entendant ça, Shiryu se mordît les lèvres : comment avait-il pu faire subir ça à son ami pendant cinq ans ?
- J'ai fui oui. Parce que j'en pouvais plus. Et toi au lieu de le comprendre quand je suis retourné au Sanctuaire, tu m'as juste fait sentir davantage comme une merde. Parce que toi tu penses être au dessus de tout avec ce que tu as vécu.
Le ton de Shun changea, devenant dur comme de la pierre.
- Tu te demandes ce qui a changé chez moi depuis que j'ai rejoint Dionysos ? Je vais te dire ce qui a changé : c'est que je ne suis plus seul maintenant. J'ai aussi un but. Et je ne compte pas en dévier.
Il se releva, son frère restant au sol. Puis, il vit dans le ciel Cilia portant Saor sur ses épaules, Esther les suivant sous sa forme de torche humaine. Il fit signe à Cilia de redescendre et prit Saor dans ses bras pour soulager la sylphe.
- Shun… tenta Saori.
Le dénommé se retourna, l'air glacial. Saori déglutit mais tenta de garder prestance et s'avança vers lui.
- Je t'en conjure, pardonne-moi pour mon attitude. Bien que je fusse d'une grande tristesse à cause de Seiya, tu ne méritais pas cela et…
- Vous leur avez dit ?
- P…Pardon ?
- À propos de Dionysos et de ce que vous lui avez fait subir par excès de zèle envers votre père ? Vous leur avez dit à quel point vous vous en fichiez du sort des êtres humains ? Parce que ce qui compte le plus pour vous finalement, c'est de suivre les ordres de Zeus ?
- Athéna, que raconte-t-il ? demanda Mü
Saori trembla alors qu'elle était mise devant le fait accompli, et ce parmi ses chevaliers. Mais elle décida de ne pas reculer et d'affronter la vérité.
- L'erreur que j'ai commise par le passé est inexcusable et impardonnable je te l'accorde. Jamais je n'aurais dû participer au meurtre d'Ariane commandité par Héra et...
- Alors vous avouez que c'est bien un meurtre finalement. Sous couvert qu'elle était tombée malade, vous l'avez tué. Et vous êtes là, à vous pavaner comme protectrice des êtres humains…
- J'ai fait une erreur je le reconnais. Et je ne me le pardonnerai jamais d'avoir fait ça. Mais je t'en conjure : revenez au Sanctuaire. Ton absence ainsi que celle de Shura nous manquent affreusement. Cela ne t'apportera rien de bon de rester avec Dionysos. Tu vas risquer ta vie pour son idéal de vengeance envers les dieux et…
- Parce qu'avec vous je ne risquais pas ma vie ? Parce qu'avez vous je n'ai pas subi un entraînement et une séparation avec mon frère de l'ordre de l'inhumain ? En quoi vous êtes si différente de Dionysos Athéna ?
Saori frémit en entendant Shun l'appeler ainsi. Jamais il ne l'avait nommée comme ça…
- Elle est où la grande Athéna depuis cinq ans ? À part vous terrer dans votre Sanctuaire et dans votre fondation, qu'est-ce que vous avez fait ?
- Shun, tu manques de respect à la déesse ! s'exclama Shion
- Vous croyez que ça me fait quelque chose Grand Pope ? déclara avec insolence Andromède. Vous aussi vous pensez pareil, ne faites pas l'hypocrite. Comme vous tous d'ailleurs. Vous savez très bien au fond de vous que vous n'êtes pas prêt pour une autre guerre sainte et qu'il y a une tonne de maux que vous n'avez jamais résolu. Mais vous faites mine de ne rien laisser transparaître pour que votre déesse continue de faire l'autruche.
- Shun ! s'exclama Camus, choqué comme les autres par ces propos.
Shun leur tourna le dos en direction de la mer.
- Au moins avec Dionysos nous avons le pouvoir de changer les choses vis-à-vis des dieux. Et d'empêcher leur réincarnation.
Il serra plus fort Saor dans ses bras en le sentant frémir.
- On y va maintenant.
- Shun s'il te plait ! tenta une dernière fois Saori.
Elle fut clouée sur place par ces mots :
- On retourne chez notre dieu.
OoOo
De sa hauteur, Esther observait le reste des chevaliers. Elle avait été surprise par le comportement du chevalier du Lion. Il est vrai qu'elle ne s'attendait pas, après leur dernière altercation, à ce qu'il fasse preuve d'une certaine complexité. Il était donc plus intéressant qu'il n'y paraît, donc.
Elle continua de scruter les chevaliers puis fronça ses sourcils de flammes.
Il manquait le fameux Kanon non ?
OoOo
Après le départ de Shun, Saori demanda le retrait de ses troupes, le ton las. Elle sentait le regard à la fois inquiet et rempli de questions de ses chevaliers : leur loyauté venait d'en prendre un coup, c'était certain. Toujours en demandant à Dohko et au Grand Pope de ne pas l'importuner, elle alla dans la bibliothèque. Le sol était jonché de parchemins et de livres dans tous les sens. La sylphe avait fait exprès de brouiller les pistes et de ne pas leur faire savoir quel était le prochain dieu à se réincarner. C'était leur quête, celle de leur dieu, pas celle d'Athéna. Elle serra les poings et son regard d'habitude doux se rempli de colère. S'il y avait des témoins présents dans la pièce, ils auraient juré voir les Enfers d'Hadès se déchaîner dans ses yeux.
Elle ne pouvait pas laisser son frère emporter Shun et Shura dans cette folie. Il fallait qu'elle arrête Dionysos
OoOo
Le lendemain matin, le Grand Pope tomba des nues en constatant que la chambre d'Athéna était vide.
Leur déesse… était partie.
Et avec sa lance en plus.
Fin du chapitre 18 ! Avec un probable Athéna vs Dionysos en one to one !
Pour la scène de Saor hurlant de douleur à cause de la perte de son enfant, je me suis inspirée d'une scène du film d'horreur Hérédité où un drame similaire se produit.
J'espère que le chapitre vous aura plus.
À très bientôt pour la suite
