Et me revoici, les gens!
Voici le dernier chapitre de la première partie de cette fic. J'espère que vous avez bien profité du monde moldu, d'ailleurs, profitez de cette dernière bouffée de molduisme, parce qu'on va le quitter pour un certain temps.
Merci aux rares personnes (toujours les mêmes) qui se donnent la peine de me laisser des reviews^^
Enjoy!
Juillet 2015. C'est la première fois que je revois Arthur depuis le fameux été où ma vie a basculé. Une nouvelle fois. Entre temps, j'ai pu récupérer la baguette du pédophile qui ne me quitte presque jamais. J'ai bricolé un étui de cheville semblable à celui de mon poignard pour la conserver en permanence à portée de main. C'est moi qui ouvre en entendant quelqu'un sonner à la porte, parce que Mrs Winston est sortie faire les courses. Je me retrouve face à lui, et ça me fait bizarre de le revoir. Il a pas mal grandi, et il porte des vêtements moldus, jean bleu assorti d'un tee shirt noir à manches courtes. Il est assez musclé, il doit faire du sport. Et surtout, il a l'air ravi de me voir. Il esquisse un mouvement, comme pour me serrer dans ses bras, et je recule instinctivement. Nous nous serrons la main et je le fais entrer.
Il regarde avec intérêt les pièces que je lui fais traverser sans un mot. Je l'amène dans ma chambre, à défaut de mieux. J'ai l'impression de lui montrer quelque chose d'intime, mais pourtant j'ai bien pris garde à ne pas laisser cette pièce en apprendre trop sur moi aux rares personnes qui y entrent. Je regarde ma chambre en même temps que lui, comme si je la découvrais. Plus petite que la sienne, la mienne est tout aussi rangée. Une tapisserie bleue pâle, sur laquelle j'ai peint des nuages, des étoiles fluorescentes au plafond. Dans le coin gauche ma fenêtre, qui donne sur le jardin, et mon bureau à côté. Un joli bureau, en bois, assez grand, sur lequel on retrouve des bougies, du papier, un pot à crayon avec de quoi écrire, dessiner et découper. Il comporte aussi plusieurs tiroirs, dans lesquels je sais avoir des carnets, du matériel de peinture et des machins récupérées de ci de là pour que je puisse bricoler avec. Sur le mur face à nous, quelques dessins que j'ai fait, ma commode et mon bâton de feu, et un katana accroché solidement. Pas aiguisé, à mon grand regret. Enfin, à droite, mon lit dans un angle, fait, couvertures bleu sombre, ma table de nuit et une petite table avec deux chaises.
J'en tire une pour Arthur, l'invitant à s'asseoir, puis je lui demande enfin: « Alors, qu'est-ce que tu viens faire ici ? Tu es venu tout seul ?
-J'ai des vacances, du coup je suis venu te voir, tu m'as manqué. Et oui, tout seul. Je suis capable de me débrouiller dans les transports moldus hein ! Tu vas bien ?
-Je suis toujours en vie, comme tu peux le voir. (mon esquive classique) Quoi de neuf ? Tu t'es mis au sport ?
-J'ai commencé à jouer au Quiditch, je suis remplaçant pour mon équipe. Mais surtout, je me suis mis à l'escalade, ça m'avait bien plu quand on en avait fait !
-Y a un mur d'escalade à Poudlard ?
-Pas vraiment, mais il y a des arbres sympas, et avec Ewald on escalade des tours parfois. Un en bas qui est prêt à lancer un sort de lévitation si besoin, et l'autre qui grimpe. Je crois que te fréquenter à eu une mauvaise influence sur moi.
-Je n'en doute pas, fais-je, en réprimant un sourire. Qui est Ewald ?
-C'est mon meilleur ami, on s'est rencontrés dans le Poudlard express, il est à Serpentard, mais c'est vraiment quelqu'un de bien »
Arthur est vaguement sur la défensive, comme si il s'attendait à ce que je le contredise. Comme je n'ai pas de préjugés à la con sur les maisons de Poudlard, et que je me fous un peu de ces histoires de gamins, mon Pouffsouffle de compagnie se détend assez vite. Il me dit qu'il a vu que la baguette du pédophile avait disparu, et je lui confirme que je l'ai récupérée, en en profitant pour lui montrer mes progrès en matière de magie. Je sais à présent utiliser accio, deux-trois sorts de rangement, et même faire léviter quelques trucs, même si ils doivent être légers. Et bien sûr, je maîtrise totalement le glamour dont je fais un usage abusif, mais je ne compte pas du tout en parler à Arthur.
Il est à la fois inquiété et impressionné par mes progrès. Il m'explique qu'à mon âge il peut être dangereux de faire trop de magie, qu'il faudrait qu'un adulte me surveille, mais il ne sait pas m'expliquer clairement pourquoi. Je lui fais remarquer que de toute façon il ne m'est rien arrivé de fâcheux lors de mes expériences magiques, et que je n'ai pas d'adulte sous la main. Je lui dis que je n'ai besoin de personne. Nous restons un instant silencieux, et je regrette déjà de lui avoir ouvert. Ça remue des choses en moi, et surtout je n'ai pas envie que quiconque se mêle de mes affaires.
Il finit par changer de sujet et désigne mon bâton de feu sur le mur, curieux de savoir ce que c'est. Alors je l'entraîne dans le garage de mes parents, assez vaste et surtout vide à cette heure, et je lui montre. J'ai commencé le bâton de feu il y a environ six mois, après avoir vu un homme en faire dans la rue et avoir négocié un peu avec mes parents. C'est un bâton en métal, avec du kevlar enroulé et fixé aux deux extrémités. On les trempe dans du pétrole, on les enflamme, et ensuite place au spectacle. Jongler avec le feu, c'est magnifique, surtout la nuit. J'adore aussi le bruit unique des flammes qui tournent dans le vent.
Je n'ai pas encore beaucoup de pratique, et le plafond du garage m'empêche de lancer le bâton en l'air, par exemple, mais je vois bien qu'Arthur apprécie le spectacle. Il ne fait même pas de remarque sur la dangerosité du truc. Non, à la fin il se contente de me sourire avant de me dire « C'est génial ce qu'on peut faire sans magie ! Tu m'apprendras ? ». Et devant son enthousiasme, je ne trouve rien de mieux à faire qu'acquiescer alors que tout ce que je veux, c'est me débarrasser de lui. Je lui montre un peu les bases que je connais mais il doit rentrer tôt (tellement dommaaaaage) et nous ne nous revoyons pas davantage cet été là, à mon soulagement certain. J'ai sans doute été un peu trop froide avec lui, mais c'est très bien comme ça. Revoir ce gamin, c'est me rappeler de quand j'avais des amis, et ça fait mal.
De fait, je ne revois Arthur qu'à une ou deux reprises au cours des années suivantes. Il n'a que peu de temps libre, et je crois que sa mère se méfie de moi. De plus, je fais tout mon possible pour le décourager. Passer du temps avec lui remue trop de choses en moi. Je passe mon temps à travailler ma magie avec application, et je fais quelques escapades au chemin de traverse, à la recherche d'informations que je ne trouve pas pouvant expliquer mon état. Certains soirs, je cherche sur internet « Quentin Lemage », ou d'autres noms du passé. Je trouve quelques photos, quelques informations. Par exemple, j'apprends que Quentin a passé son bac avec mention. Une fois ou deux, je tape son numéro de téléphone sur mon portable, mais je ne l'appelle jamais. De toute façon, rien ne me dit qu'il habite encore chez ses parents, vu que je ne connais que le numéro de leur téléphone fixe. Mais même si c'était le cas, ce serait de la folie pure. Je ne vais pas tarder à mourir à nouveau, et il ne voudrait sans doute pas de moi même sans ça. Je suis enfin sortie de sa vie, c'est pas pour recommencer à le harceler !
Je tombe malade une fois, assez gravement, et je découvre à cette occasion que mes glamours se dissipent lorsque je suis trop faible. Prise de suspicions, je vérifie si ils tiennent pendant mon sommeil, et ce n'est pas le cas, du moins au début. Avec le temps, je parviens à les stabiliser, tant que je suis en forme.
Le monde ne m'atteint toujours pas vraiment, je vis derrière mes murailles. Ma joie n'est pas pleine, ma gaîté non plus. Ma souffrance et ma solitude le sont. Parfois je crois devenir enfin folle, à force de revivre sans cesse le passé, surtout depuis l'épisode du pédophile. Ma lame dans son cou. Ses mains sur moi et sur Arthur. La sensation de l'impérium. Un lit aux draps verts. La fatigue de Quentin. Le rejet de mon père. J'aimerais juste ne plus être. Et quelques fois je mesure à quel point il est absurde de rester enfermée comme ça, d'être prisonnière du passé. Mais je ne peux pas m'en défaire, je suis même incapable de le vouloir. Mon apathie éteint tout. Je ne ressens rien, rien que la douleur, toujours, je me noie dans la monotonie des jours et si seulement je n'avais pas eu si peur de tout revivre encore, je me serais tuée à nouveau il y a longtemps déjà. Alors j'attends. J'attends de rentrer à Poudlard. Dans le monde magique, je trouverai peut-être enfin des réponses. Il faudra bien, parce que je suis à bout. Je ne vis que pour être sûre de mourir. Si on peut appeler ça vivre alors que je me contente d'exister, passivement.
10 Juillet 2017. Je suis à table avec mes parents quand quelqu'un sonne à la porte. Mrs Winston va ouvrir, et revient assez vite chercher ma mère, en disant « C'est à propos de Vivian... ». Je suis à la fois inquiète et curieuse, je me demande ce que quelqu'un de l'extérieur peut bien me vouloir. Peu de gens savent même que j'existe ! Puis je réfléchis, et l'espoir monte en moi. Après tout, si je dois aller à Poudlard, ce sera ce mois de Septembre. Alors, peut-être que ça à quelque chose à voir avec ça ?
Ma mère adoptive ne tarde pas à revenir, l'air assez perturbé, en compagnie d'une dame bien habillée. L'inconnue est assez grande, dotée de longs cheveux noirs ramenés en queue de cheval et doit être âgée d'une cinquantaine d'années. Ma mère congédie Mrs Winston tout en nous enjoignant de les rejoindre au salon. Je me lève et je suis mon père, qui a l'air vaguement mécontent d'interrompre son repas. Nous nous installons dans les fauteuils du salon, moi un peu à l'écart, et j'attends que quelque chose se passe. La femme prend la parole sans tarder, et se présente. Sa voix est calme et patiente.
« Bonjour, merci pour votre hospitalité. Comme je l'ai expliqué rapidement à madame, je m'appelle Alix Aster, et je suis professeur d'étude du monde moldu à l'école de sorcellerie de Poudlard. Je sais que ça peut sonner comme une blague, mais l'école et le monde sorcier existent réellement. Je suis chargée de visiter les élèves d'ascendance moldue afin de faciliter leur intégration dans notre école, et d'assurer un lien avec les familles. »
Mon père adoptif se contente de hausser un sourcil sceptique, et de demander : « Et bien sûr, vous avez les moyens de prouver vos dires ? ». Ma mère adoptive a un petit rire nerveux tandis que la professeur se contente de posément sortir une baguette de son sac à main, et de prononcer « Wingardium Leviosa ». Mon père a un petit hoquet de stupeur que je trouve hilarant en voyant son fauteuil préféré découvrir les joies du vol, se fendant même d'un looping enthousiaste en passant devant moi. Probablement prise de pitié, la professeur ne prolonge pas la démonstration, même si on la sent amusée. Elle se tourne vers moi, vu que mes parents semblent pour l'instant incapables d'exprimer une pensée cohérente.
« Tu n'as pas l'air surprise. Tu as déjà fait des choses comme ce que je viens de faire ? Ou juste des choses étranges que les autres ne savent pas faire ?
-Oui, j'ai déjà fait de la magie, et au passage je connaissais déjà l'existence du monde magique. Et non, je ne compte pas m'étendre sur la question. » La prof me regarde, interdite, et je me demande brièvement si je n'ai pas été trop sèche. Au pire je m'en fous.
Devant la surprise de la prof causée par ma façon de m'exprimer et mes révélations, mon père a à son tour un rictus amusé, et déclare : « D'accord, je vous crois. Ne faites pas attention à ma fille, elle aime bien remettre les adultes à leur place en leur montrant à quel point elle est intelligente. Je ne suis même pas surpris qu'elle sache déjà tout ça. Et donc, vous représentez Poudlard ? Comme dans les livres ?
-Effectivement. Je suis chargée de remettre sa lettre à votre fille, et je reviendrai dans un mois pour l'amener, en compagnie de d'autres nés moldus, pour faire les courses pour la rentrée, si ça vous convient. » Tout en parlant, elle fouille dans son sac et en ressort une enveloppe sur laquelle sont inscrits mon nom et mon adresse. Elle me la tend et je l'ouvre sans tarder.
« Chère Mrs Mackson,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au Collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
Un professeur vous accompagnera dans le monde magique pour y faire vos achats, et vous pourrez vous référer à lui pour toute question.
Veuillez croire, chère Mrs Mackson, en l'expression de nos sentiments distingués.
Minerva McGonagall
Directrice »
Je finis de lire et un sourire involontaire vient fleurir sur mes lèvres. J'ai réussi. Je vais aller à Poudlard. Je vais enfin pouvoir avoir accès à des informations utiles, et je vais aussi pouvoir voler, et tester tous les trucs que j'avais envie de faire. Je tends la lettre à ma mère, qui la lit avant de la transmettre à mon père. Ils ont encore des questions à poser à la prof, et elle passe un certain à les informer et à les rassurer. Elle finit par leur laisser une petite brochure explicative sur le monde sorcier, et les assure que la réalité de Poudlard est bien moins dangereuse que celle décrite dans les Harry Potter, et qu'il n'y a eu aucun problème de mage noir en Angleterre depuis les événements décrits dans les livres. Je ne suis pas sûre que ça rassure totalement mes parents adoptifs, mais ils se sont résignés, depuis longtemps, à n'avoir aucun contrôle sur ma vie. Alors, ils hochent la tête en souriant, encore perturbés, et j'assure la prof que je serai prête pour aller chercher mes fournitures un mois plus tard. Je ne la raccompagne pas à la porte, et esquive mon père qui voudrait bien me parler. Je n'ai pas envie de discuter, j'ai envie de réfléchir à la prochaine étape.
Le mois passe assez vite, et mes parents acceptent doucement l'existence de la magie et tout ce que ça implique pour eux. Mrs Winston est toute triste à l'idée que je quitte la maison pour aller étudier ailleurs, mais tient à me dire à de multiples reprises combien elle est fière et heureuse que j'aille étudier dans un collège d'élite, et que je me sociabilise. Moi, je prends mon mal en patience. Et je me promets que si je n'ai pas trouvé de réponse sur ma deuxième vie au terme de ma première année à Poudlard, alors je me tuerai et advienne que pourra.
Le jour dit, Alix Aster revient me chercher pour faire les courses, et ma mère, qui a pris un jour de congé, nous accompagne. La prof n'a pas d'objection, et nous prévient juste que ma mère ne pourra pas accéder seule au monde magique, et qu'elle ne doit sous aucun prétexte s'éloigner du groupe. Nous sommes en compagnie de trois autres nés moldus et du père de l'un d'eux, un garçon roux qui lui serre la main comme si sa vie en dépendait. Je ne parle à personne, et me contente de profiter du trajet tandis que ma mère adoptive bavarde tranquillement avec la prof, lui posant des questions sur son métier, racontant des anecdotes sur le sien. J'apprends que la prof est née moldue, elle aussi, et qu'avant d'accepter ce poste à Poudlard elle a beaucoup voyagé, et vécu dans le monde moldu. Au moins elle doit savoir de quoi elle parle dans ses cours.
Le premier arrêt se fait à Gringotts, où un compte est créé pour chaque élève. En tant que nés moldus, nous avons tous droit à une petite bourse, le montant exact étant déterminé selon nos besoins. Ma mère ajoute tout de suite de l'argent sur mon compte, et je me retrouve mieux lotie que mes camarades. Je retire un peu plus d'argent que nécessaire, histoire d'avoir des réserves à Poudlard, et ma mère me laisse faire. Elle a l'habitude de mon indépendance, et me fait confiance. Après la banque, nous nous rendons chez Ollivander. Après quelques essais infructueux une baguette finit par réagir positivement à ma présence. Comme me l'apprend le marchand, elle est faite en bois de cyprès avec cœur de dragon, mesure 12 pouces et demi (maudites mesures anglaises) et me voue à une mort héroïque (lol.). Elle est apparemment appropriée à quelqu'un au cœur noble, qui apprend vite, mais est aussi facile à tourner vers les arts sombres. Bon, si le type voulait me faire peur, c'est raté. Mais en tout cas, ma nouvelle baguette me plaît bien. Je sens déjà qu'elle me répondra encore mieux que celle du pédophile.
Nous enchaînons ensuite les boutiques sans incident notable, et, la prof mise à part, je dois être la seule à ne pas sembler captivée et impressionnée par tout ce qu'il se passe autour de moi. Je ne peux pas trouver d'opportunité pour partir seule faire quelques achats personnels, et c'est assez frustrant. Enfin, la visite se termine, et la prof nous fait ranger tout nôtre barda dans nos malles de voyage (qui possèdent une contenance si grande que l'on pourrait presque y ranger ma chambre si l'ouverture était assez grande). La prof miniaturise ensuite les dites malles pour une durée de trois heures, nous prévenant de les laisser à un endroit avec beaucoup d'espace pour quand elle reprendront leur taille normale, et chacun rentre chez soi. Ma mère adoptive gazouille pendant tout le trajet, encore émerveillée par tout ce qu'elle a vu, et je lui souris un peu, contente qu'elle aie apprécié, et consciente du peu de joie que je lui apporte.
En attendant la rentrée, je lis avec intérêt mes livres de cours, sautant juste les listes d'ingrédients interminables du livre de potions et les explications du livre d'étude du monde moldu, et m'abreuvant en priorité de tout ce qui est connaissances pratiques. Je décide que le livre d'histoire de la magie pourra aussi attendre quand je vois la masse de sortilèges intéressants que j'ai envie d'essayer. Je continue à m'entraîner à la magie, sans utiliser ma nouvelle baguette qui est bien entendu sous Trace, vu que je suis officiellement mineure. Il me tarde vraiment d'être dans le monde magique et de pouvoir l'essayer. Rien qu'à la tenir en main, je la sens canaliser mon pouvoir et j'ai l'impression de mieux le ressentir.
La veille de la rentrée arrive enfin, et je prépare mes affaires seule. Je conserve toujours la baguette du pédophile sur moi, et confie à l'un des tiroirs de ma malle mon matériel d'escalade, mon bâton de feu, mon livre de sorts ménagers et mon carnet fétiche. Un autre tiroir accueille le balai magique que je suis allée m'acheter sur le chemin de traverse quelques jours auparavant et dans lequel est passé presque toute ma fortune. Je dors très mal cette nuit là, fébrile et impatiente à l'idée d'enfin aller à Poudlard. J'espère de tout cœur que je saurai enfin pourquoi je vis encore. Et que je réussirai à n'assassiner personne d'ici là…
xx
« Et chercher, dans les textes des autres une forme de réconfort. Se chercher des frères, des jumeaux, entremêler son âme à leurs mots et se trouver une famille illusoire dans ce qu'on croit comprendre. Fratrie d'encre plutôt que de sang. Partage tout à la fois effrayant et nécessaire. Vital. Parlons nous la même langue ? Comprenons nous ou bien croyons nous simplement nous comprendre ? Confier absurdement nos secrets au papiers, codés par nos choix de mots, et aspirer à être lu, à être compris. Forts, forts sont ces mots qui nous lient, alors même qu'une goutte d'eau noierait l'encre tout comme un rien peut effacer nos vies. Pour certains, une quête d'immortalité absurde, pour d'autres juste ce besoin d'un jour être compris. Confier son âme à des étrangers, ou au contraire la conserver précieusement pour ne l'offrir qu'à ceux que l'on tient en plus haute confiance, tout en redoutant les repousser. Écrire, toujours. Se diluer dans les mots qui au fond ne pourront pas rendre justice à ce que l'on pense, ressent, et ignore penser et ressentir. Et parfois, par des mots, créer des émotions et des pensées qui transcendent le texte. Écrire, partager et lire. »
-Extrait d'un carnet d'Aurore Berger, conservé par Quentin Lemage après sa mort-
Et voilà!
Prochain chapitre dans deux ou trois semaines (je perds mon avance, il faut que j'écrive!).
J'attends avec impatience vos reviews, et je vous laisse sans plus vous assommer de mots.
à la prochaine,
Singé: une larve sociopathe
