Hey!
Me revoici pour un nouveau chapitre, les reviews m'ont manquées alors je viens prendre ma dose :p
(bon, aussi j'avais dit que je publierais)
J'ai pas vraiment rattrapé mon retard, mais au moins j'en ai moins que je pensais, phew. Il n'empêche qu'il vous faudra à nouveau attendre un mois avant le prochain chapitre, sauf si je réussis à trouver le temps de mettre un bon coup de boost. Au moins, le prochain chapitre que j'écrirai après celui que j'ai presque fini est l'un des deux que j'attends avec impatience presque depuis le début de la fic... Alors il devrait être facile à écrire xD
Sinon, je bosse pas mal sur un bonus qui racontera l'histoire de Quentin, le meilleur ami d'Aurore avant sa mort après son suicide, et tenez vous bien, j'ai réussi à faire quelque chose de BEAUCOUP plus pesant à lire que cette fic... C'est dire... Bon, après c'est logique, vu que le mec perd sa meilleure amie, et que j'ai écrit pour l'instant que l'après coup immédiat.. Mais bref, voilà, je bosse la dessus et j'ai déjà écrit quatre pages. Bref, je le publierai un jour^^
Voilà pour mon blabla, comme d'habitude je remercie le clan de mes mousquetaires reviewers et encourage les autres à les imiter (j'écris pour moi, mais je publie pour ceux qui s'intéressent à mes histoires, mais aussi pour avoir des retours sur ce que j'écris).
Sur ce, bon chapitre!
Après le repas j'abandonne Ewald et Arthur pour me rendre à mon cours de vol, après que l'on se soit fixé rendez-vous à la fin de ma leçon à l'entrée du château. Je rejoins les première année de mon groupe sur le terrain de Quidditch. Je les trouve en train de regarder le ciel, et même les filles de mon dortoir (elles sont deux dans mon groupe) ne prêtent pas attention à mon arrivée. Suivant leur exemple, je lève aussi les yeux, pour découvrir une jeune femme rousse sur un balais. Elle enchaîne les figures compliquées, passant à toute vitesse au-dessus de nous pour partir en looping avant de frôler les poteaux de buts, puis les tribunes… Sauf qu'elle vole tête à l'envers. Elle joue, je réalise, et une bouffée d'envie m'envahit. Moi aussi, je veux faire ça. Et je compte bien le faire. Enfin, la jeune femme atterrit devant nous après une descente en piqué impressionnante.
Tout le monde applaudit de bon cœur, moi y compris, pour saluer la performance de celle qui n'est autre que Ginny Potter, notre professeur de vol. Un large sourire aux lèvres, elle fait une petite révérence ironique avant de prendre la parole : « Bonjour à tous ! Ne vous inquiétez pas, je ne vous demanderai pas de faire la même chose que moi aujourd'hui ! Alors, pour commencer, que tous ceux qui ont déjà eu l'occasion de voler, ne serait-ce qu'une fois, se mettent à ma droite, ceux qui n'ont jamais volé sur ma gauche, et ceux qui ont volé en compagnie d'un adulte, restez où vous êtes. ». Un peu de chahut suffit pour que trois camps se forment. Le plus réduit est celui de ceux qui ont déjà volés tous seuls. Scorpius en fait partie bien sûr, ainsi que deux gars de gryffondor, une serdaigle et Eva. Une dizaine d'autres ont déjà volé, mais avec un adulte, et enfin six autres enfants m'entourent. La prof commence par demander à ceux qui ont déjà volé seuls comment ça s'est passé et dans quel contexte. L'un des garçon de Gryffondor explique fièrement qu'il a pris l'avion tout seul, et éclate de rire à sa blague, qu'il doit expliquer parce qu'une bonne moitié de la classe, prof comprise, ne sait pas ce qu'est un avion. Une fois la situation clarifiée, il rejoint mon groupe et la prof peut reprendre son cours. Elle demande si quelqu'un connaît la marche à suivre pour se servir d'un balais, et Scorpius répond sans hésiter.
Enfin, elle nous amène devant une série de balais qui ont l'air d'avoir vécu, intimant à ceux qui n'ont jamais volé de s'installer le plus près possible d'elle. Nous nous exécutons, et bien vite nous retrouvons bras tendu, main ouverte au-dessus du balais, à lui crier avec plus ou moins de conviction « debout ! ». Je ne vois pas trop pourquoi on ne peut pas tout simplement le placer directement entre nos jambes, mais je suppose que le décorum est important.. M'enfin, après deux tentatives infructueuses (le balais se contente de frémir), je pose quand même la question à la prof.
« Ce que je vous demande de faire, c'est pour activer les sortilèges de vos balais. Un sorcier expérimenté n'a pas besoin de ça, mais pour votre premier cours je pense qu'il serait prématuré de vouloir faire autrement. Ça répond à votre question, miss ?
-Oui, professeur » je réponds, un peu frustrée. Néanmoins, je continue à suivre les consignes, et à présent que je comprends l'intérêt de ce qu'on fait (activer la magie), je tends ma magie en même temps que ma volonté (je me souviens que si on a peur de voler, ou qu'on ne croit pas que c'est possible, le balais ne réagit pas), et le balais saute dans ma main avec enthousiasme.
Il faut encore attendre une dizaine de minutes avant que tout le monde aie réussi à activer le sien et que nous soyons enfin autorisés à monter dessus. Ginny Potter nous fait d'abord nous répartir à deux mètres d'écart les uns des autres, sur tout le terrain de Quidditch, puis nous explique, à l'aide d'un sonorus, comment décoller. C'est assez instinctif, et je n'ai aucun problème à atteindre l'attitude de deux mètre qu'elle nous ordonne d'atteindre, puis à effectuer un tour sur moi même, dans chaque sens. Ce n'est malheureusement pas le cas de tout le monde, et alors que je voudrais voler vraiment, la prof doit s'occuper de chaque élève en difficulté. Je vois une Serdaigle rentrer dans un Serpentard, puis une des filles de mon dortoir se retrouver cramponnée à son balais après s'être trop penchée en avant… Et pendant ce temps là, je m'ennuie. C'est extrêmement frustrant d'avoir maîtrisé un exercice et de ne pas pouvoir passer à l'étape supérieure. Juste pour voir, j'incline le manche de mon balais vers le haut, et tout de suite je monte d'un mètre ou deux. Je n'aurais pas fait ça avant de mourir, j'avais tendance à toujours faire en sorte de respecter les consignes, ou à ne rien faire de trop visible si je ne les respectais pas. Quoi qu'il en soit, j'ai quelques secondes pour apprécier mon nouveau point de vue sur le terrain de Quidditch avant que Ginny Potter ne me dise de redescendre sur le champ. C'est en voyant mon aisance à obéir qu'elle comprend que j'ai fait exprès de monter, je pense, mais cette leçon est assez frustrante sans que j'ai besoin qu'elle pense que j'ai besoin d'aide pour voler en plus.
« Cinq points de moins pour Gryffondor, mademoiselle.. ?
-Mackson », je fais, en dissimulant au mieux ma frustration. Elle doit la sentir, néanmoins, mais plutôt que de me réprimander, elle se fait un peu plus compréhensive.
« Je comprends que vous vouliez voler, mais il est important que chacun maîtrise les bases, alors essayez de vous perfectionner en attendant. Si vous recommencez, je vous demanderai de vous poser et vous ne pourrez plus voler avant la prochaine leçon, alors prenez sur vous. »
Et sur ce, elle me demande de lui montrer si je suis capable de faire ce qu'elle a demandé avant de retourner à ceux qui ont des problèmes. Compréhensive peut-être, mais sévère, la prof ! Enfin bon. Après ce qui me paraît une éternité, elle nous fait tous atterrir et nous mettre en rang deux par deux, afin que l'on fasse le tour du stade de Quidditch par paire. Je passe dans les premiers, avec les plus impatients, et distancie rapidement le mec de Gryffondor, Logan, qui passe en même temps que moi. Voler, c'est instinctif en fait. J'arrive au bout de mon tour de vol avec une quinzaine de mètres d'avance sur Logan, et la prof me félicite, tout en me recommandant de m'allonger davantage sur le balais, avant de recommander à mon camarade de ne pas être effrayé de la vitesse. Nous laissons la place aux suivants, et allons nous asseoir dans les gradins.
Je regrette vite d'être passée aussitôt, parce que c'est chiant comme la mort de regarder les autres voler. À quoi bon nous montrer un truc aussi cool si on peut pas vraiment en profiter… En désespoir de cause, je finis par sortir mon livre de sortilèges de mon sac, que je feuillette distraitement, et ne relève la tête qu'en entendant les gamins autour de moi rire. L'un des gars les moins à l'aise vient de faire une rencontre imprévue avec l'un des poteaux de Quidditch. Apparemment, il n'a rien de cassé, et je me replonge dans mon livre de sortilèges jusqu'à ce que la prof nous libère enfin, après avoir annoncé que la semaine prochaine, nous serions répartis par niveaux, et qu'après ce cours là ceux qui auraient un niveau suffisant seraient autorisés à ne plus suivre le cours. Enfin une bonne nouvelle...
Enfin, je remarque Ewald et Arthur qui m'attendent près des vestiaires. J'avais presque oublié notre rendez-vous grimpe J'abandonne les première année de mon groupe avec plaisir pour les suivre. Il fait assez bon, et il y a peu de nuages dans le ciel. Il a dû pleuvoir dans la matinée, parce qu'une odeur de terre humide empreigne l'air, et je l'inspire à plein poumons. Ça fait du bien. Les septième année me guident autour du château jusqu'à un repli de la muraille qui dissimule une tour d'une cinquantaine de mètres de hauteur. Ils s'arrêtent là et posent leurs sacs à terre, non sans avoir, pour Ewald, préalablement séché le sol d'un sort. Je les imite avant de fixer mon regard sur la tour. Les pierres laissent de bonnes prises entre elles, même si je soupçonne certains passages d'être un peu délicats, en particulier vers la fin. En effet, quelques plaques de mousse font leur apparition à mi-hauteur, et la tour s'évase vers le haut pour former un dévers.
Pendant que je regarde la tour, Arthur s'échauffe un peu tandis qu'Ewald plie soigneusement sa robe de sorcier, révélant un jean et un tee shirt. Je reconnais avec un peu de surprise un de ces jeans souples qu'affectionnent certains grimpeurs. Il sort aussi de son sac quatre bracelets, avant de se tourner vers moi.
« Ces bracelets sont notre système d'assurage. Une fois activés, si tu tombes, il t'envelopperont dans un sort de lévitation qui te fera descendre doucement au sol.
-C'est cool ! C'est toi qui a créé ça ?
-Arthur m'a aidé, mais oui. Au début, on s'assurait en maintenant un léger sort de lévitation sur le grimpeur, mais Arthur trouvait qu'on avait pas les même sensations qu'en grimpant à la moldue, et aussi une fois il est tombé, et a failli mourir, et..
-Je n'ai pas failli mourir, je me serais juste cassé un bras ou une jambe je pense, le coupe Arthur
-Mouais, soupire Ewald avec un peu de lassitude. Toujours est-il que j'ai commencé à travailler là-dessus, et on s'en sert depuis l'année dernière. Le problème, c'est qu'ils doivent rester activés en permanence quand on grimpe, parce que je n'ai pas encore réussi à créer une rune qui lancerait le sort de lévitation en détectant une chute. Du coup, avant de commencer à grimper tu les actives en appuyant là pendant cinq secondes -Ewald me montre une rune arrondie gravée sur le bracelet- ça fait que le bracelet est prêt à réagir dès que tu chutes.
-Je vois. C'est déjà pas mal !
-Le problème, c'est qu'il consomme du coup beaucoup d'énergie, et qu'il faut le recharger entre chaque voie, une trentaine de minutes pour quinze minutes d'utilisation. Mais l'avantage c'est que comme on est trois aujourd'hui, quelqu'un pourra recharger les bracelets pendant que les deux autres grimpent, si on utilise notre ancien système d'assurage. Par contre, on ne monte en haut qu'avec les bracelets.
-ça ferait tâche sur son dossier scolaire si on mourrait sous ses yeux, persifle Arthur
-Et pourquoi tu ne ferais pas un système qui permettrait de déclencher soi-même le sort de lévitation ?, je réponds, ignorant Arthur. Il faudrait avoir le temps de l'activer, bien sûr, mais quelque chose d'instantané suffirait, tant que tu fais en sorte qu'on ne puisse pas l'activer trop facilement par accident, bien sûr… je fais, réfléchissant à haute voix. C'est vrai qu'en dessous de huit-dix mètres on aurait pas le temps de réagir, à moins de sentir qu'on va tomber, mais, tant qu'on ne se reçoit pas tête la première rien que la magie ne puisse soigner… Ou sinon, il suffit de laisser le bracelet activé jusqu'à être à bonne hauteur, ou que quelqu'un nous assure d'en bas avec un sort de lévitation. »
Arthur et Ewald réfléchissent un instant à ma suggestion, puis Ewald me sourit.
« C'est pas idiot, en attendant que je trouve la rune de déclenchement ça pourrait nous économiser du temps. Ça me paraît beaucoup plus facile à réaliser en tout cas.
-Et souvent, on sent quand on risque de tomber, il suffit de l'activer à ce moment, les bracelets réagissent assez vite, non, Ewald ? Demande Arthur
-Oui, ça pourrait marcher…
-Il faudrait aussi un système pour voir si le bracelet est chargé en énergie quand même, je glisse. À moins qu'il y en aie déjà un ?
-Non, mais c'est aussi en projet. Pour l'instant, je me sers d'un sort pour évaluer le niveau de magie restante, mais c'est approximatif, et sur le long terme ce sera nécessaire, effectivement, surtout si j'essaye de le commercialiser. D'ailleurs Vivian, j'aimerais que tu me promettes de ne parler à personne de ces bracelets, je n'ai pas envie que quelqu'un me pique l'idée.
-Pas de problème. On s'y met ?
-On s'y met ! » Lance Arthur avec enthousiasme.
Il retire à son tour sa robe de sorcier qu'il plie approximativement avant de la poser par terre, révélant un pantalon de survêtement noir et un tee shirt jaune. Les Poufsouffles.. Ewald me tend une paire de bracelets, et me dit simplement « À toi l'honneur. ». J'en enfile un à chaque poignet après avoir retiré à mon tour ma robe de sorcière, admirant au passage les runes gravées dans le cuir. Ça fait très médiéval, j'aime beaucoup. J'esquive le mouvement spontané d'Arthur qui veut vérifier que mes bracelets sont bien attachés. Déjà, j'ai du mal avec le contact physique mais surtout mon glamour ne protège mes cicatrices que de l'œil des gens. Si quelqu'un touchait mon poignet il pourrait les sentir… Heureusement, il n'insiste pas une fois que je lui aie montré comment je les ai attachés. Ewald prend la deuxième paire, et Arthur sort sa baguette « Comme sécurité si jamais vous tombez ». Encore un tour d'horizon pour vérifier que personne n'est dans les environs, et nous voilà partis.
Je trouve facilement des prises entre les pierres disjointes par le temps, et je m'élève assez rapidement. Mon corps apprécie de fonctionner, je ressens avec plaisir les tiraillements de mes muscles, j'apprécie la souplesse de mon corps. Je ne ressens rien de particulier à porter les bracelets, mais je me sens bien plus libre que reliée à une corde. Les sensations sont plus fortes, aussi : psychologiquement, j'ai l'impression de grimper sans assurage. Ça me plaît bien. À deux mètres de moi, Ewald progresse au même rythme que moi, plus en force qu'en souplesse, mais il possède une technique certaine. Arrivés à une quinzaine de mètres de haut, nous marquons une pause sans nous concerter, et je jette un coup d'œil vers Arthur, en bas. Il surveille notre progression et nous adresse un grand signe de la main. Je ne résiste pas à l'envie de lâcher une main pour lui renvoyer son salut. Ensuite, je souris à Ewald et nous nous remettons en route.
Nous devons être à une trentaine de mètres de haut lorsque mon corps commence à fatiguer : je n'ai pas l'habitude de grimper des murs plus hauts que vingt mètres, et la mousse qui est désormais partout autour de nous me force à une grande concentration pour ne pas glisser. Néanmoins, comme Ewald continue à monter je me contente de le suivre sans me plaindre. Finalement, nous arrivons en bas du dévers et nous faisons une nouvelle pause. Je me cale du mieux que je peux pour ne pas trop fatiguer mes bras, et j'observe la suite. Il y a un peu moins de mousse, heureusement, mais avec l'inclinaison de la paroi et mes bras douloureux ça ne va pas être une partie de plaisir. Néanmoins, je remarque aussi quelques fissures prometteuses, certaines probablement assez larges pour que je puisse y placer mon bras en verrou.
« On s'arrête ici, ou tu veux tenter le toit ? » me demande Ewald, même pas essoufflé, même si on voit qu'il fatigue un poil aussi.
Pour toute réponse, je recommence à grimper, tendant les mains vers la première fissure que j'ai repérée. Il n'y a plus que cinq mètres à franchir, et seuls les deux derniers présentent une inclinaison réellement pénible. De toute façon, si je reste arrêtée trop longtemps mon corps sera trop fatigué pour finir je pense. La fissure accroche bien, et je m'élève de deux mètres sans trop de problèmes. Ewald a choisi une méthode similaire à la mienne mais a pris un peu de distance par rapport à moi, probablement une mesure de précaution en cas de chute. Il grimpe un peu plus vite que moi, même si il jette des coups d'œil réguliers dans ma direction pour s'assurer que je suive. Il commence à aborder les deux derniers mètres lorsqu'en montant ma main dans une fissure je la trouve pleine de mousse, et me retrouve dans une position inconfortable, à essayer de dégager une prise pas trop glissante alors que mes mains me donnent l'impression de ne plus pouvoir se fermer.
Je deviens un peu fébrile, et enfonce mon bras aussi loin que je peux dans la fissure. Je crois qu'une coupure se ré-ouvre, mais la douleur ne fais que m'aiguillonner, et j'enchaîne les mouvements. Je ne peux plus me permettre de faire de pause sinon je vais tomber. Je passe les deux derniers mètres un peu en panique, mes membres commencent à trembler. Ewald a réussi à atteindre le haut, et il attrape mon bras pour m'aider à me rétablir sur la muraille sans me demander mon avis. Je suis épuisée néanmoins, et je ne dis rien, même si j'aurais voulu me débrouiller. Je refuse son aide pour descendre du parapet.
Le haut de la tour est nu et plat, et des herbes folles poussent dans les fissures entres les pierres. Je suppose que cette tour n'est pas super fréquentée. Une trappe dans le sol doit mener à des escaliers, mais lorsque j'essaye de l'ouvrir elle reste comme scellée dans le sol. D'un autre côté, c'est pas comme si j'étais en état de forcer. Pendant ce temps, Ewald lance un sort sur ses bracelets qui fait apparaître une aura d'un blanc assez pâle autour d'eux.
« Ils sont presque déchargés. Fais voir tes bras ? »
Je redoute un instant qu'il essaye de me toucher, mais quand je fais mine d'enlever les bracelets il me fait signe de les garder, et se contente de relancer son sort. L'aura autour de mes bracelets est un peu plus brillante, mais reste faible.
« On aura pas le temps de désescalader, je pense. C'est dommage, c'est un bon entraînement. Enfin, c'est peut-être pas plus mal, je pense qu'il va falloir que tu te reposes un peu. Pour redescendre, il va falloir sauter, ça ira ?
-Pas de souci ! » Je fais, dissimulant tant bien que mal le fait que je sois encore un peu essoufflée. Nous escaladons tous les deux le muret qui nous sépare du vide, et Ewald me dit :
« Tu préfères que je passe en premier pour te montrer, ou que j'attende plutôt que tu sautes, histoire de pouvoir t'aider si besoin ? Il n'y a pas grand-chose à savoir, il faut juste que tu t'éloignes du mur en sautant, au cas où.
-ça m'est égal, saute quand tu veux », je fais, déjà fascinée par le vide sous moi.
Ça me donne une impression étrange de me tenir comme ça, à nouveau, au bord de l'abîme. Sauf que cette fois, je n'ai plus peur. Je n'ai plus cet instinct de ne pas sauter, ou du moins il est bien moins fort qu'avant. Intellectuellement, je sais que j'ai les bracelets d'assurage, même si je ne les ai pas encore vus à l'œuvre je doute qu'Ewald soit le genre de personne à prendre des risques avec sa vie ou avec celle d'Arthur. Néanmoins, je doute que ça influe sur ma peur du vide, parce que j'ai vraiment l'impression que sauter ne me fera que tomber et m'écraser au sol. Mais je m'en fiche. Je n'ai jamais eu peur du vide de toute façon, et me tuer une fois m'a débarrassée de mes inhibitions.
C'est pour ça que je me place tout au bord du vide, c'est pour ça que je plonge dans le ciel, effectuant un saut de l'ange, bras grands ouverts pour dévorer l'univers. Ce n'est pas de la confiance en Ewald, en la magie, ou même en Arthur en bas. Non, c'est de l'avidité, c'est pour l'adrénaline. C'est parce que j'ai toujours voulu voler.
Les premiers instants de ma chute sont de l'adrénaline pure alors que mon corps est précipité vers le sol, tête la première. Très vite, et paradoxalement avec une certaine délicatesse, le sort de lévitation m'enveloppe et ralentit ma chute, ramenant mes bras vers le haut, sans doute parce que c'est sur eux que le sort est initié. L'arrêt de ma chute n'a rien de la violence d'une corde qui se tend par exemple, comme j'ai pu l'expérimenter dans ma première vie. C'est une magie enveloppante qui tranche avec la chute. J'atterris avec la délicatesse d'un rêve, assez vite rejointe par Arthur, puis par Ewald qui n'a pas tardé à sauter à ma suite.
Les septième année ont l'air de me trouver assez tarée d'avoir sauté comme ça, même si Arthur n'a pas l'air réellement surpris. Il reconnaît même le côté artistique de mon saut. Et moi, je ne peux pas m'empêcher de sourire alors que l'adrénaline parcourt mes veines. Ça m'avait manqué.
Après ça, Ewald se charge de recharger les bracelets tandis qu'Arthur m'enseigne le sort dont ils se servent pour l'assurage. Ça me prend quelques temps à maîtriser, et je sens qu'Ewald aurait préféré que je m'entraîne davantage, mais Arthur me fait confiance alors je l'assure. Il ne monte pas aussi haut que nous, juste à une vingtaine de mètres du sol avant de désescalader, et nous n'avons pas besoin de tester la fiabilité de mon sort. Il fait de même avec moi une fois que j'ai pu me reposer un peu, et nous alternons jusqu'à ce qu'Ewald aie fini de charger les bracelets. Il me propose de grimper avec Arthur, mais j'avoue à contrecœur que je ne serai pas capable de grimper à nouveau en haut aujourd'hui, alors je les laisse aller et surveille les affaires.
J'admire l'endurance d'Ewald, et la précision des mouvements de mes camarades. Ils se débrouillent bien, pour des sorciers qui ne sont même pas censés connaître l'existence de ce sport. Je les observe grimper les dix premiers mètres, puis sors mon carnet bleu de mon sac pour écrire quelques vers.
Born to climb up to the sky
The path is stone, the way is wall
Always I wanted to fly
And every single time I fall
But for an instant it doesn't matter
Because lightening strikes my shelter
Just for an instant I'm erased
Like all the pain faded
Reach for the stars
Reach for the dreams
The steady stream
Watch it from afar
Je finis mon poème, à moitié satisfaite. Je continue à être plus à l'aise pour écrire en français. Plus de diversité dans mes mots, plus d'habitude à les manier, et les rimes sont plus faciles aussi. Je relève la tête à temps pour voir Ewald en train de finir de grimper le dévers, et Arthur lui tendant une main secourable. Ils descendent en sautant dans un bel ensemble, plus sobrement que moi.
Une fois en bas, nous rangeons nos affaires, et lorsqu'Arthur me voit ranger mon carnet, il me demande si je pourrai lui montrer un poème, alors je lui montre celui que je viens d'écrire, vu qu'il n'est pas vraiment compromettant. Pour éviter qu'il aie le carnet en main, je le tiens pour lui, et autorise Ewald à lire aussi lorsqu'il demande. Arthur me complimente, le Serpentard ne dit rien, puis nous finissons de remballer nos affaires et de remettre nos robes de sorciers sur nos survêtements. Nous nous séparons à l'entrée du château, et je décide d'aller me doucher tout de suite, histoire de profiter du fait que toutes les filles ne seront sans doute pas au dortoir. C'était en tout cas une après-midi intéressante, et je me rends compte que grimper m'a fait du bien, me dépenser physiquement… Et le saut aussi. C'était génial. Voler… Il faut absolument que je teste mon balais au plus vite. Je sais que je suis faite pour ça.
xxx
« Quand j'étais petite, je ne me demandais pas pourquoi je vivais. J'existais par défaut, parce que c'était comme ça. Mais une fois que j'ai commencé à me poser la question, elle ne m'a jamais quitté. Et maintenant que j'ai perdu tout ce à quoi je tenais, pourquoi devrais-je me forcer à continuer ainsi ? Rien ne me retient. Je ne vais pas mourir parce que je ne serais pas capable de vivre davantage. Je vais mourir par caprice, parce que je n'ai pas envie de vivre »
-SMS envoyé par Aurore Berger à Quentin Lemage le 01/07/06-
Et voilà pour ce chapitre, en espérant qu'il ne vous aie pas donné le vertige! :p
Pour celui là, je me suis faite un petit jeu, et je me suis dit que j'allais attendre de voir si je me débrouillais aussi bien en saut en parachute que je le pensais (j'ai fait un baptême, et ça faisait longtemps que j'en rêvais) avant de dire comment Vivian se débrouillerait sur un balais. Et vu que j'avais raison sur mes capacités, bah Vivian gère aussi. D'un autre côté, quand on est à l'aise en hauteur, des fois davantage qu'au sol, on a un avantage pour voler.
Bref, j'attends vos reviews avec impatience, et je retourne à mon emploi du temps surchargé.
J'en profite pour vous dire que j'ai effectivement publié un bonus (cherchez "Plus de jamais plus" sur mon profil) pour la fic, celui ci portant sur Ewald.
Bisous,
Signé: une bulle de savon irisée
