Bonjour à toustes,
Voici à nouveau un chapitre écrit quasiment à la dernière minute, j'ai vraiment eu du mal à trouver de l'énergie et de la motivation pour écrire ce mois-ci... Je n'ai même pas avancé autant dans l'histoire que je le prévoyais, mais j'aime bien ce que j'ai écrit aujourd'hui, qui n'était pas entièrement prévu non plus xD
Bref, vous verrez bien.
Merci encore à celleux qui me laissent des reviews, j'ai vraiment besoin du coup de boost (coucou Isy :p)!
Bonne lecture!
Le vendredi suivant, j'apprends que l'infirmière a pu fixer un rendez-vous avec mes parents pour le week-end d'après, le samedi matin. Heureusement qu'ils ont pas choisi l'après-midi, ç'aurait été compliqué d'expliquer que je sèche le dernier entraînement avant le match contre Serdaigle ! L'équipe est de plus en plus sous tension, je le vois bien. Le lendemain, à l'entraînement, on discute stratégie. Lily est sans surprise le plus gros danger de leur équipe, mais leur jeu repose beaucoup sur leurs batteuses. Apparemment, ce sont un couple de sixième année, très habiles, capables de se coordonner avec une précision diabolique. D'après ce que les autres en disent, l'équipe de Serdaigle utilise cinq formations de base sur lesquelles elle tisse des variations secrètes. Même si je suis moins directement impactée que le reste de l'équipe par tout ça, du fait de mon rôle d'attrapeuse, je reste attentive. Après tout, c'est une question de fierté maintenant. Lily a rendu ce match personnel.
Je profite de l'entraînement pour apprendre une ou deux nouvelles astuces à base de pirouettes pour esquiver et plonger pour attraper le vif. Je passe beaucoup de temps à optimiser mes trajectoires pour mieux quadriller le terrain, et j'emploie le temps qui me reste à m'entraîner à tourner sur moi même pour ne pas être atteinte de nausée pendant le match si je me retrouve à faire certaines cabrioles. Me concentrer sur l'entraînement m'aide beaucoup à ne pas trop penser à mes parents, et j'accueille la pause avec soulagement.
Je passe ma journée de dimanche avec Ewald. Arthur se consacre à Cian, et je ne suis qu'à moitié surprise lorsque le Serpentard me suit après le petit déjeuner. Nous commençons par une séance de duel dans un cachot à l'écart, qui me laisse en nage mais guillerette : j'ai réussi à désarmer mon meilleur ami deux fois ! Un record pour moi. Après une douche dans nos dortoirs respectifs, nous passons du temps à la bibliothèque pour faire nos devoirs et lire. Nous parlons un peu des romans que je lui ai offerts à Noël, qu'il a fini de lire et qu'il a appréciés. Apparemment, je lui rappelle Fitz, dans l'assassin royal, par certains côtés.
Après le repas de midi, nous nous dirigeons d'un commun accord vers le parc. Nous marchons tranquillement, sans nous presser, nous éloignant des autres élèves. Une fois hors de vue du château, nos mains s'effleurent, sans que je sache dire lequel d'entre nous est à l'initiative du mouvement, ou si c'est un accident totalement fortuit. Ce qui est sûr, c'est qu'une fois qu'elles se sont trouvées, ma main se cale naturellement dans la sienne, et je respire mieux. Il faut que je lui parle de mon histoire de poitrine. Je le sais. Je n'aurai pas de meilleure occasion. En même temps, j'aime ce moment avec lui, cette journée avec lui. Ça faisait longtemps. J'ai du mal à me convaincre de former mes mots. J'ai peur. De sa réaction ? D'un rejet ? C'est absurde, je le sais.
Mes coups d'œil à la dérobée sont loin d'être discrets, et je sais pertinemment qu'il les a remarqués. Ça commence à être vraiment ridicule. Je soupire profondément, puis je me lance.
« Je crois que je suis trans. »
Wow, okay, c'est pas du tout sorti comme je voulais. Ewald s'arrête, me forçant à stopper moi aussi, ma main toujours dans la sienne.
« C'est ce dont tu voulais me parler ?
-C'est ça. » je réponds
« Je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire. » admet-il, nous dirigeant doucement vers une zone d'herbe dégagée qu'il s'assure de sécher de sa baguette.
Nous nous asseyons, côte à côte, et sa main lâche la mienne dans le processus. Ça fait un peu froid, dans mon cœur. Je lui explique tout, employant les mots nouveaux qui tournent dans ma tête depuis ma conversation avec Ocean. Je lui explique ma poitrine, le malaise que j'éprouve à la sentir pousser, le rôle d'Arthur, les échanges avec l'infirmière et mes parents, ma discussion avec Ocean… Je lui explique mes réflexions, depuis.
« Je ne sais pas trop ce que je pense de tout ça, mais je crois que ce mot, agenre, il me correspond. Je ne comprends vraiment pas le concept de genre, ces normes. Mais je ne suis pas sûre de comprendre la transidentité non plus, ni de comprendre ce que ça veut dire. J'ai jamais ressenti de besoin de mettre un mot là dessus, mais maintenant que j'en connais un autant l'employer je suppose.
-Je vois. » répond Ewald, d'une voix neutre. Je détourne le regard avant de demander :
« Tu ne me trouves pas trop bizarre ? »
Le silence qui suit ma question me semble trop long, et sa réponse me surprend.
« Ce n'est pas vraiment ça, la question, non ?
-Comment ça ? »
C'est au tour du Serpentard de regarder ailleurs, avant de dire :
« Tu as peur que je te rejette, pas que je te trouve bizarre, non ? »
On dirait que je ne suis pas la seule à avoir du mal à formuler les choses qu'on est deux à savoir sans l'avoir jamais dit clairement. La vérité, ainsi mise à nue, me fait me sentir très vulnérable. Je reste figée quelques instants avant de hocher la tête timidement.
« Honnêtement, je ne crois pas vraiment t'avoir mis dans une case homme ou femme depuis qu'on se connaît. Tu es juste… Vivian. »
Il semble hésiter à continuer, et ses doigts se resserrent à nouveau sur ma main, comme pour poursuivre la conversation sans mots. Il finit pourtant par en trouver.
« Je tiens à toi, tu le sais. Je ne vais pas te rejeter pour ça. »
Il ne me regarde pas. Je sais qu'il est sincère, je réalise aussi doucement qu'il a un peu de mal à dire ça. Il a autant de problèmes que moi à se rendre vulnérable. Il ne m'aurait jamais dit ça clairement avant Noël. Une part de moi ne peut s'empêcher de se demander ce qui le ferait me rejeter.
« Pour ce qui est de ta poitrine, je pourrai me renseigner sur les potions qui pourraient t'aider, si jamais madame Pomfresh n'arrivait pas à convaincre tes parents. »
Je lève les yeux vers lui. Ewald, toujours prêt à m'aider, même si c'est illégal. Juste à faire ce qui doit être fait, sans avoir froid aux yeux. Sa solidité, à l'instant, m'apaise.
Je me passe de mots pour lui répondre, me contentant de lui transmettre la gratitude qui m'étreint par voie télépathique. Elle est teintée de la confiance pleine que je lui accorde. Je me sens vulnérable, moi aussi, de lui faire sentir, mais je le fais quand même.
Nous ne parlons pas beaucoup plus ce jour là, se contentant de reprendre notre marche, main dans la main. Je profite simplement de sa présence, et j'espère qu'il fait de même. Mais la part de moi qui craint de le lasser, de le déranger, n'arrive pas à se faire entendre au-dessus de la chaleur de sa paume contre mes doigts. Pour une fois, pour ce moment, je me sens en paix. À ma place. C'est de l'amour que je ressens, et de la reconnaissance. Je ne m'explique pas notre lien.
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La semaine suivante se passe sans incident notable. Ewald est assez présent, Arthur aussi. Alphonse est plutôt infréquentable, il ne fait que parler de Quidditch quand on est ensemble. Il faut dire qu'outre la menace Lily Potter, le résultat du match va sans doute déterminer le gagnant de la coupe des maisons de cette année. Je ne me suis pas trop intéressée au délire, mais apparemment nous sommes présentement troisièmes. Une victoire avec le vif d'or nous ferait remonter en première place, avec une courte avance. Je pense que j'aurais préféré ne pas le savoir. Je me fiche de ma maison et ce stupide concours, mais ça rajoute un peu de pression.
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Trop vite, le samedi arrive. Madame Aster est allée chercher mes parents chez eux, et m'a proposé de les attendre à l'entrée de Poudlard. Je n'en ai pas franchement envie, mais j'imagine que ça semblerait suspect si je ne le faisais pas… Ewald est au courant, bien sûr, et en voyant ma nervosité au petit-déjeuner il me propose de m'accompagner.
« Je ne vais pas venir avec toi au rendez-vous, bien sûr, mais je peux te tenir compagnie pour accueillir tes parents si tu veux. »
Je suis touchée par la proposition. Je ne sais pas si je devrais accepter. Je peux me débrouiller toute seule, et j'ai pas envie que mes parents le harcèlent de questions parce que ce serait le premier de mes amis qu'ils rencontreraient. En même temps, je me dis qu'en voyant son âge il se diront peut-être que j'ai de bonnes raisons de vouloir grandir et que leur raisonnement était stupide (sur ma volonté de rester en enfance). Bon, ils sont suffisamment bêtes pour tirer je ne sais comment des conclusions opposées, les connaissant. Au moins, ils me surprennent toujours, je me dis, sarcastiquement.
« Tu es sûr ? » je demande à Ewald
Il se contente de hocher la tête.
« Okay. » je souris.
Arthur, qui mange avec nous et qui a fini par être au courant, comme les autres, de mes démêlés avec mes parents, se propose aussi, et je considère sérieusement sa proposition. Mais je ne veux pas donner l'impression d'avoir besoin d'eux pour me rassurer, ou que mes parents s'imaginent je ne sais comment qu'ils me mettent une pression quelconque… J'en sais rien. Ewald me suffit de toute façon.
« Merci Arthur, mais je pense que si mes parents réalisent que j'ai plusieurs amis on atteindra jamais l'infirmerie ! Ils auront trop de questions à vous poser et ça va être ingérable.
-Comment ça ?
-T'as pas idée à quel point la simple mention de mes amis déclenche l'émerveillement chez eux. Je crois honnêtement qu'ils doutent presque de votre existence. »
Devant l'incompréhension du Poufsouffle, je me résous à développer.
« Vous êtes mes premiers amis dans cette vie, ils commençaient à désespérer de mes compétences sociales. »
Ewald lève un sourcil amusé, et persifle
« À tort, bien entendu, nous savons tous à quel point tu es extravertie. »
Arthur éclate de rire et je fais la moue, assénant un léger coup de poing sur l'épaule du Serpentard qui me lance un regard sceptique. Je grogne théâtralement avant de me lever.
« Allons y, j'adorerais être en retard mais j'ai encore plus envie qu'on en finisse. »
Mon meilleur ami me suit sans protester tandis qu'Arthur, reprenant un peu son sérieux, me souhaite bon courage.
« Je serai là si tu as besoin de parler après le rendez-vous, Vivian. Tu me raconteras ! »
Alors qu'on s'éloigne de la table, je réalise qu'Ewald m'a probablement évité des remarques larmoyantes d'Arthur sur ma relation à l'amitié, avec sa blague. Et le mieux, c'est qu'il a peut-être bien fait exprès.
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Nous atteignons les grilles du château avec une dizaine de minutes d'avance sur ce que Madame Aster m'a indiqué comme horaire d'arrivée. Je suis toujours aussi nerveuse. J'ai envie de me couper, mais je ne peux pas le faire avec Ewald à côté de moi. Enfin… Je ne peux m'empêcher de me dire qu'il ne le remarquerait pas forcément, si je m'y prends bien. J'ai une lame dans ma poche, enveloppée dans un mouchoir. Je pourrais la sortir sans qu'il la remarque. Je pourrais avoir le bon angle pour qu'il ne me voie pas me couper, ensuite. Je coule un regard dans sa direction. Il regarde les grilles du château sans un mot. Lentement, je glisse ma main dans ma poche. Je fixe les grilles sans les voir, concentrée sur les sensations sous mes doigts. Enfin, je réussis à libérer ma lame que je dissimule au creux de ma paume, ressortant la main de ma poche d'un geste naturel. Un coup d'œil vers mon ami m'indique qu'il ne me regarde toujours pas, concentré sur l'arrivée imminente de ma famille. Il fronce les sourcils. J'espère qu'il n'a rien remarqué… Je lui demande :
« Tout va bien ? »
Son regard vient se fixer sur moi, brièvement, avant de se poser à nouveau sur les grilles.
« J'avoue que je ne sais pas trop à quoi m'attendre, je suis un peu stressé je crois.
-Tu n'as jamais rencontré de moldus ? »
Le serpentard a un petit rire un peu amer, et je ressens une pointe de surprise. Je disais ça pour plaisanter.
« Jamais. C'est ridicule, pas vrai ? Ils habitent le monde entier, ils sont bien plus nombreux que les sorciers, et pourtant tout ce que je sais d'eux c'est par proxy. Dans notre microcosme, tout tourne autour de nos baguettes et de nos dons. »
C'est inquiétant, plutôt que ridicule, en vrai. Je ne lui dis pas néanmoins, me contentant d'essayer de le rassurer.
« Tu verras, il n'y a vraiment rien à craindre. Mes parents sont… Banals.
Ewald réajuste sa tenue sans répondre tout de suite. Pour un œil non averti, il paraîtrait sans doute maître de lui même et un poil arrogant. Moi, je sais lire la nervosité dans son geste, peut-être teintée d'embarras. Je déboutonne discrètement la manche de mon uniforme sur mon poignet gauche, avant d'en approcher la lame, m'assurant de masquer mes mouvements à Ewald.
« Ce n'est pas vraiment le fait qu'il soit moldus qui me stresse, honnêtement. Je suis plutôt curieux à vrai dire. Mais… Ce sont tes parents quoi... »
Un léger sourire de contentement m'échappe presque alors que la lame entaille ma peau. Je fais deux marques, peu profondes car ma position ne me permet pas beaucoup de maniabilité.
« Et ? »
Je demande, poursuivant la conversation comme si de rien n'était.
« Je n'ai pas vraiment l'habitude de rencontrer les parents de mes amis, je n'en ai pas tant que ça. » répond mon ami avec une touche de sarcasme. « Et… Tu es importante pour moi. J'ai envie de leur faire une bonne impression. »
Je ne sais pas tout de suite quoi répondre à ça. Je suis touchée. Discrètement, je remets la lame dans ma poche, tout en répondant d'un ton rassurant
« Ça va bien se passer. » j'ai un petit rire, et j'ajoute, tout en reboutonnant ma manche « Et si ça se passe mal, je leur ferai regretter, crois moi ! »
Ewald secoue la tête avec un air un peu amusé, avant de me regarder droit dans les yeux.
« Qu'est-ce que tu viens de faire ?
-Comment ça ? » Je sais désormais comment se sent un daim piégé dans la lumière des phares.
« Tu as fait un mouvement bizarre. » explicite Ewald, inclinant légèrement la tête d'un air intrigué.
« C'est rien. » je réponds avec un petit rire entièrement simulé.
Le visage du Serpentard s'assombrit, mais c'est à ce moment là que nous apercevons un petit groupe marcher dans notre direction depuis Pré-au-lard, et notre attention se fixe dessus. Machinalement, Ewald se rapproche un peu de moi, et nous regardons mes parents approcher en compagnie de leur chaperon. Ils sont encore bien trop loin pour que je les voie distinctement, mais ça ne peut être qu'eux, n'est-ce-pas ?
Concentrée sur l'approche de mes géniteurs, je suis prise au dépourvu lorsqu'Ewald attrape mon bras et relève ma manche. Je baisse le regard sur mon poignet, où les deux marques rouges sont bien visibles, un peu de sang coulant encore. Sans le voir, je sens le regard d'Ewald sur ma peau nue, et je lutte pour ne pas me dégager d'un coup sec. Il a déjà vu de toute façon. Je ne veux pas lui faire mal. Je n'ai pas le temps d'être trop mal à l'aise, car il me lâche rapidement, tournant le regard vers les adultes qui se rapprochent.
« Tu devrais sans doute relancer ton glamour. »Je sais que ses murailles occlumentiques sont bien levées juste au ton de sa voix. « Tu dois voir madame Pomfresh, non ?
-C'est vrai. » je réponds, d'une voix tout aussi neutre, usant moi aussi de mon Occlumencie.
Je lance rapidement le sort, avant que les adultes ne puissent nous voir trop distinctement. Avant qu'ils n'arrivent à portée de voix, mon ami se tourne vers moi.
« Il va falloir qu'on discute de ça, Vivian. »
Je ne réponds rien, incapable de juguler complètement l'inquiétude qui est montée en moi.
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La rencontre entre Ewald et mes parents se passe bien. Je crois qu'ils sont tellement heureux de voir que j'ai des amis qui n'existent pas seulement dans mon imagination qu'ils ne se demandent même pas pourquoi il est là. Ou alors c'est juste un comportement normal d'enfant ? Peut-être bien en vrai. Madame Aster est assez pressée, donc nous ne prenons pas trop de temps pour discuter. La professeur mène la marche vers le château, accompagnée par mon père qui semble la bombarder de questions enthousiastes sur Poudlard, son métier, et la sorcellerie en général. Ma mère, elle, reste à mon niveau et interroge Ewald sur sa vie ici, ses centres d'intérêt, et essaye de me parler, aussi, mais je n'ai pas franchement envie de discuter avec elle. Je suis trop agacée. De toute façon, Ewald s'en sort très bien. J'aimerais lui donner la main, mais ma mère est entre nous. Et puis, je n'ai pas envie de savoir ce que mes parents en penseraient.
Je sens l'esprit du Serpentard effleurer mes barrières, alors même qu'il discute avec ma mère. Je m'ouvre au contact sans hésiter, et même si je sens la retenue que nous mettons tous les deux dans notre échange, sans doute à cause de ma coupure, le lien est réconfortant.
« Je suis là pour toi. » me transmet il, et ça me réchauffe un peu le cœur.
Nous n'échangeons pas davantage de mots, il est concentré sur son échange avec ma mère de toute façon. Mais c'est vrai. Il est là, pour moi. Je suis la raison de sa présence. Je ne mérite pas cette chance. Mais pourtant, il est là.
Trop vite, ou pas assez, la porte de l'infirmerie se présente au détour des couloirs et mon ami prend congé poliment. J'aimerais presque qu'il reste. Je lui dit simplement « À plus tard, Ewald ! » d'un ton enjoué tandis que ma mère le salue à son tour. Madame Aster s'esquive aussi après avoir ouvert les portes de l'infirmerie, et soudain il n'y a plus que mes parents et moi qui suivons Madame Pomfresh à travers son domaine. Elle nous fait asseoir dans son bureau, moi à gauche de ma mère, mon père de l'autre côté.
« Je vous remercie d'avoir pris la peine de faire le déplacement jusqu'ici. Je suis toujours contente de rencontrer les parents de nos élèves, et de voir votre implication dans l'avenir de votre enfant. Comme je vous le disais, je suis l'infirmière scolaire, madame Pomfresh. Comment souhaitez-vous que nous menions l'entretien ? Je peux revoir avec vous la situation et les solutions envisagées, ou bien vous pouvez me demander directement des précisions sur les points qui vous inquiètent.
-Merci pour votre accueil. » répond mon père, avant de poursuivre. « Nous sommes ravis que les sorciers se soient souvenus qu'il s'agit de notre enfant cette fois-ci, et que nous avons certains droits en tant que parents. »
Le ton est courtois, et il me faut une fraction de seconde pour réaliser ce qui vient d'être dit. Et que la discussion ne va pas tourner du tout comme je m'y attendais.
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Je garde les lèvres serrées en me changeant rapidement dans les vestiaires de Quidditch. Personne n'essaye de me parler, et c'est pour le mieux. Mon cerveau me repasse la mine poliment surprise de l'infirmière, le visage fermé de mes parents, et j'ai le sentiment d'avoir assisté au déraillement d'un train. Je sors sur le terrain. Le vent s'est levé, et de grosses gouttes de pluie s'écrasent violemment contre le sol encore sec. J'entends les autres joueurs râler un peu devant les éléments qui commencent à se déchaîner. Je souris avec mépris. Au moins, la nature me fait le cadeau de s'accorder avec ma colère.
« Cet incident a effectivement été porté à ma connaissance, et je comprends que vous vous sentiez lésés. Je suis infirmière, et j'ai toujours déploré la tendance de mon monde à compter les parents moldus comme quantité négligeable alors qu'on parle de la chair de leur chair. »
Madame Pomfresh avait réussit à apaiser mes parents, je ne sais comment. À recentrer la conversation sur le sujet du jour. Moi, dans mon coin, j'avais juste regardé, interdite, avec la sensation d'être mise à nu par des charognards, ma vie privée exposée et jugée par leur prisme.
« Concentre-toi, Vivian ! » me hurle Alphonse alors que je frôle les buts, gênant la passe des poursuiveurs et facilitant le travail de la moitié de l'équipe contre laquelle on joue. Ce n'est pas la première fois qu'il me dit ça. Je m'éloigne en piqué, sans répondre, espérant noyer mon esprit dans la tempête qui fait rage autour de nous. D'autres capitaines aurait peut-être renoncé à l'entraînement, avec cette météo. Pas Alphonse. Par contre, il a donné des consignes très strictes pour éviter les blessures.
« Avec ce qu'elle a vécu, c'est normal que Vivian rejette sa féminité. Mais je pense que ce n'est pas une réponse appropriée de modifier son corps pour soigner son esprit. »
La rage continue à me bouffer. Je joue mal, je le sais. Je joue pire que mal. Le vif d'or pourrait bien danser la macarena devant moi que je serais même pas capable de le remarquer. Comment ma mère a t'elle osé ? J'ai envie de tout casser.
« J'ai conscience que c'est une réaction possible à ne pas négliger, néanmoins dans les mots de votre fille je n'ai pas eu l'impression que ce traumatisme soit un élément déclencheur. Les termes qu'elle a employés, et le malaise qu'elle a décrit, me semblent se rattacher à de la transidentité, telle qu'elle est vécue par d'autres patients que j'ai pu accompagner. Néanmoins, il est vrai que vôtre inquiétude est plus que légitime, et il serait souhaitable de demander un second avis d'un collègue psychomage. »
Le choc est violent, presque suffisant pour m'éjecter de mon balais. Ça m'aurait simplifié la vie, je grogne amèrement, en me cramponnant à ma manche.
« Mais regarde où tu vas, bouse de dragon ! Tu fais que de la merde ! Jenkins au moins il sait voler ! Connasse ! »
Je ne réponds même pas, ce n'est pas la peine. Le jeu est interrompu. Alphonse m'ordonne de rentrer au château. Il a l'air furieux, et déçu.
« Tu es un danger public aujourd'hui ! Tu as intérêt à te reprendre pour le match ! »
Son visage est fermé, mais il ordonne quand même à ceux qui critiquent le simple fait qu'il me laisse quand même jouer de fermer leur gueule. C'est injuste. C'est mérité.
Je file vers le sol, m'arrêtant au dernier au moment, ça ne me fait rien. Je me dirige vers les vestiaires pour récupérer mes affaires, le reste de la conversation tournant en boucle dans ma tête. Ils avaient continué à parler de moi comme si je n'étais pas là, comme si je n'étais pas concernée, et ma colère était telle qu'elle avait scellé ma bouche. Ma surprise, aussi. Madame Pomfresh semblait un peu plus raisonnable que mes parents, mais même elle avait suggéré que je vois un psychomage.
Je donne un coup de poing dans le mur du vestiaire, éprouvant une certaine satisfaction en éprouvant la douleur sourde, à décharger une partie de ma colère.
« Je suis là, je vous signale ! Ça vous dérange pas de parler de moi sans me demander mon avis ?!
-Vivian…
-Non, maman ! On a déjà parlé de ça en plus ! Quand est-ce que vous allez arrêter de nier mes efforts, de nier le fait que j'aille bien, que je sois en paix, juste parce que ça ne correspond pas à ce que vous pensez ? Juste parce que vous, vous l'auriez pas vécu de la même manière ? »
Je m'étais tournée vers madame Pomfresh, à ce moment là.
« Oui, j'ai tué un homme ce jour là, après qu'il m'ait attaquée, après qu'il aie attaqué Arthur, mon ami. Je l'ai tué pour nous protéger. Je ne regrette rien. Et je suis en paix avec ce qui s'est passé. Oui, j'aurais préféré que ça n'arrive pas. Mais ça s'est passé, et je l'ai accepté. On doit vous apprendre ça, non ? Que toutes les victimes ne vivent pas les agressions de la même manière ?! »
Elle avait hoché la tête, sans parler, avec douceur. Je n'avais pas besoin d'encouragement pour continuer à hurler de toute manière.
« Je ne veux pas avoir de poitrine. C'est une décision mûrement réfléchie. C'est pour mon bien. Oui, je suis trans. Il n'y a pas d'autre explication alambiquée qui vous conviendrait mieux. Vous arrêtez pas de pleurnicher sur votre légitimité en tant que parents à être consultés sur les décisions qui me concernent, et vous faites quoi ? Vous niez ma propre légitimité à décider de ce qui est bon pour moi ? Il s'agit de mon corps, à moi ! Je suis la première personne concernée, putain ! »
Je m'éloigne du vestiaire sans même prendre la peine de me jeter un impervius. De toute façon, je n'ai que des vêtements dans mon sac de cours. Rien de fragile. Je fais quelques pas vers le château, avant de tourner les talons vers la forêt interdite. Je n'ai pas envie de voir des gens.
Mon éclat avait un instant imposé le silence, avant que mes parents et l'infirmière ne se mettent à parler tous en même temps. Madame Pomfresh essayait de ramener le calme, je crois. Mes parents étaient scandalisés par mon ton, mes mots, pleins d'une colère soi-disant légitime. Il avait fallu longtemps pour que tout se calme. Évidemment, mes parents m'avaient rappelé que toute mature et intelligente que j'étais, je n'étais qu'une enfant. Ma langue m'avait brûlé du désir de leur cracher la vérité. Je m'étais tue.
Je marque une pause en arrivant à la lisière de la forêt. Pas de prof en vue. Le souvenir de la course d'obstacle s'impose à moi et je sors mon balais. On va voir à quelle vitesse je peux voler là dedans. Je démarre en trombe, forcée de ralentir presque aussitôt pour éviter un arbre. Maintenant, ma vie est en jeu, ou du moins mon intégrité physique. Mon esprit s'aiguise comme une lame, les pensées parasites me désertent alors que le branches fouettent mes membres. À cette vitesse, les gouttes de pluie sont comme des milliers d'aiguilles que je percute sans ralentir. L'air est saturé d'odeur d'ozone et de terre mouillée, d'orage et d'humus. Je ne dois pas ralentir. Je ne peux pas ralentir. Car lorsque je ralentis…
Ils avaient pris mon avis en compte, au final. Contraints et forcés. S'empressant d'oublier ma présence à nouveau mais davantage prudents dans leurs affirmations. Au final, personne n'avait réellement eu gain de cause. Je pouvais continuer à avoir mes bloqueurs de puberté, mais aucune opération définitive ne serait envisagée avant un 'délai de réflexion raisonnable'. Au moins quatre mois. Concédé du bout des lèvres par mes parents. J'étais évidemment encouragée à discuter avec un psychomage dans l'intervalle, idéalement à en voir un sur une base régulière.
« Ne vous braquez pas, jeune fille. Même si vous êtes en paix avec cet événement, il a sans doute laissé des traces, et ce n'est pas normal qu'on vous aie laissé sans suivi. De plus, vous trouverez peut-être agréable d'avoir quelqu'un avec qui partager votre découverte de la transidentité. »
J'ai le souffle coupé. Je n'ai pas vu la branche, en m'enfonçant dans la forêt, avec l'orage, elle était trop sombre. Je tombe violemment sur le sol, ma course arrêtée net. Je tente désespérément de reprendre mon souffle alors que mes larmes coulent librement sur mes joues. J'entends un choc distant lorsque mon balais rencontre un tronc. Mon ventre est en feu. Un incendie qui consomme tout l'air qui atteint mes poumons.
Il me faut plusieurs minutes en position fœtale sur le sol pour réussir à forcer mes poumons à fonctionner normalement. J'espère que je n'ai rien de cassé. J'espère que mon balais n'est pas brisé. Si au moins la branche avait pu me heurter le crâne, j'aurais peut-être pu clamser… Je reprends doucement conscience de mon corps qui hurle de douleur, maintenant que mon abdomen ne me semble plus brûlé au au fer chauffé à blanc. Tout me fait mal, je suis trempée, la joue dans la boue. Je suis pathétique. J'ai mal.
Tout ce que j'ai retenu, c'est que le psychomage n'est pas obligatoire. J'ai à peine réussi à dire un au revoir poli à mes parents, trop furieuse qu'ils m'aient imposé leur volonté, et ils sont partis avec Madame Aster sans que je les raccompagne.
Je reste allongée plusieurs minutes, je crois, avant d'essayer de me relever. Il me faut un certain temps pour y parvenir. Mon ventre est réticent à se déplier, le sol glissant n'aide pas. Une fois debout, je cherche ma baguette et je lance un tempus. Bientôt l'heure du dîner. Mon état nécessite sans doute un médicomage, mais il est hors de question d'aller voir madame Pomfresh après cet après midi. Elle risquerait de se convaincre que j'ai vraiment besoin d'un psychomage. Je me mets à la recherche de mon balais, lançant à contrecœur un lumos, car il fait vraiment sombre. J'ai pleinement conscience que oui, j'ai des problèmes, des traumatismes. Mais pour autant, mes réactions n'y sont pas vraiment liées, et loin d'être irrationnelles. Des gens ont voulu décider à ma place ce qui était bon pour moi, et le pire c'est qu'ils ont un pouvoir sur moi. Alors que même si sans doute, une partie de ma répulsion à avoir une poitrine vient de son hypersexualisation, ce n'est pas la raison de fond. C'est un bonus. Et bien sûr que j'ai des séquelles de mon ancienne vie, mais ce qui m'aide ce sont mes amis. Parler de tout ça à un inconnu me révulse. Je n'ai pas besoin d'un psychomage. J'ai peut-être, peut-être, d'une certaine façon, besoin d'aide, mais d'une autre manière. C'est juste une solution qui ne me convient pas. J'ai besoin de soutien émotionnel, pas d'une analyse de mes pensées. Je fais ça très bien toute seule, merci. Même si c'est injuste de solliciter mes amis, ils sont là pour moi. Et c'est la seule aide que je peux accepter. Je suis forte. Et j'ai grandi seule.
Mon balais n'est pas aussi difficile à trouver que je ne l'avais craint. Il est à une dizaine de mètres du lieu du crash, avec une brindille tordue mais rien de plus grave. Je suis contente d'avoir pu éviter d'avoir à lancer un accio. J'avais peur de l'abîmer davantage si il avait été coincé quelque part. J'envisage un instant de voler pour rentrer au château, mais je ne suis pas sûre de tenir sur le balais, et une branche dans le ventre me suffit. La colère a laissé place à un vide dévorant en moi, empli de résignation et de découragement. Comme si la branche, en expulsant l'air de mes poumons, m'avait aussi privée de cet incendie qui me poussait en avant. Il faut bien que je bouge, pourtant. Je m'oriente rapidement avant de commencer à boitiller vers le château. Il faut que je trouve un moyen de me laver, si possible. Et de mettre des vêtements propres avant de croiser quelqu'un.
Je marche longtemps avant d'émerger de la forêt. Mes douleurs ne s'apaisent pas. En relevant mon t-shirt, je découvre un large hématome sur mon ventre que j'observe avec détachement. Il faudrait sans doute le soigner. Je hausse les épaules. Je me remets à boiter en direction du chemin. C'est en relevant la tête, quelques mètres plus loin, que je vois les deux silhouettes qui se dirigent dans ma direction. Même à cette distance, dans la nuit naissante, je les reconnais. Je m'assois. Ils vont me rejoindre de toute façon, et j'ai mal. Il leur faut une petite minute pour arriver à mon niveau.
« Vivian ? » me demande Arthur
« Coucou. » je grimace un sourire à leur intention.
« J'en déduis que l'entretien ne s'est pas bien passé. » fait Ewald, pince-sans-rire.
« Pas vraiment, non. » je réponds avec un sourire, me surprenant à trouver la situation presque drôle, reconnaissante pour le détachement dont le Serpentard fait preuve.
« Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? » demande Arthur, l'air soudainement inquiet.
J'imagine que mes blessures se voient, donc.
« J'ai rencontré un arbre d'un peu trop près. » je réponds, avec une pointe de sarcasme.
« Sérieusement, Vivian... » le Poufsouffle soupire, se rapprochant de moi pour m'examiner. « Il va te falloir un médicomage. Qu'est-ce que tu as fait ?
-Volé dans la forêt interdite. » je réponds, laconiquement, avec un geste dans la direction des premiers arbres, pas très loin.
Le regard d'Ewald pèse sur moi, mais je ne me fais pas prier, pour une fois. De toute façon, je n'ai pas de problème à leur dire. Je leur fait un résumé de la scène chez l'infirmière, privilégiant les phrases courtes parce que parler me fait mal au ventre, apparemment. Je découvre que toute ma colère ne s'est pas envolée, finalement. Elle reste telle une poignée de braises lovée dans mon cœur sur laquelle mon récit souffle. Les réactions de mes amis m'apaisent, néanmoins. Ils me soutiennent. Ils me comprennent, ou semblent me comprendre, et c'est tout ce dont j'ai besoin pour l'instant.
« Il va quand même falloir te soigner, Vivian. » soupire Arthur.
« Je sais. » je reconnais, de mauvais cœur. « Tu peux le faire, s'il-te-plaît ?
-Je ne suis pas un médicomage ! » proteste le Poufsouffle.
« Mais tu es suffisamment compétent, et je ne veux pas revoir madame Pomfresh maintenant. S'il-te-plaît.
-Très bien. » cède Arthur, mais je sens qu'il n'aime pas ça. « Si je me rends compte que ce que je fais ne suffit pas, par contre, tu n'auras pas le choix. »
Je hoche la tête à contrecœur, sèchement.
« Commençons par rentrer au château. » soupire Ewald. « Je vais te porter. »
Je m'apprête à protester, mais il me lance un regard et ajoute :
« Je t'ai vue marcher. »
Je ne dis plus rien, le laissant me lancer un léger sort pour m'alléger avant de me soulever doucement de terre. Il me tient devant lui, comme un bébé, et j'entoure son cou de mes bras pour me trouver à peu près en position assise. Mon ventre est moins douloureux recroquevillé. Je salis l'uniforme impeccable du Serpentard, mais il ne dit rien. Avec hésitation, je blottis mon corps contre son torse, m'attendant à tout moment à ce qu'il me repousse, mais il n'en fait rien.
« Désolée pour ta chemise. » je lui souffle
Ses bras se resserrent brièvement sur moi, signe qu'il m'a entendue, mais il ne dit rien. Lorsque nous arrivons en vue du château, il lance un sort de désillusion sur nous deux. Arthur reste visible, ouvrant et fermant les portes pour nous, nous guidant vers ma tour par les chemins les moins fréquentés. Je suis trop vulnérable en cet instant pour nier la gratitude qui me serre le corps en les voyant agir ainsi.
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Au final, Arthur traite mes blessures les plus sérieuses tandis qu'Ewald prend en charge toutes les égratignures et les bleus que les branches d'arbre m'ont faites. Il me lave aussi doucement les bras avec un aquamenti très maîtrisé, qu'il parvient à faire produire de l'eau chaude va savoir comment. Il ne m'échappe pas qu'il cherche à tâtons les coupures que je me suis faites plus tôt pour les refermer aussi. Il ne commente pas, moi non plus, mais c'est un rappel clair qu'on a une discussion en suspens. Il finit avant Arthur, et me tient la main en attendant que le Poufsouffle ne finisse. Finalement, ce dernier se recule avec un air à peu près satisfait.
« J'ai fait tout ce que je pouvais. Il faudra que tu fasses attentions demain et après-demain, et si il y a des douleurs étranges va à l'infirmerie, d'accord ? »
Je soupire, mais je ne proteste pas. Je verrai bien le moment venu. Je me contente de le remercier chaudement, et il me répond :
« Je suis content de pouvoir aider. Et heureux que tu aies appris à reconnaître que tu as besoin d'aide. »
Je grogne. Il n'a pas complètement tort, mais je n'aime pas le reconnaître. J'ai changé. Contre mon gré, mais j'ai changé. I présent une confiance qui me lie à Arthur, Ewald et Alphonse qui n'était pas là avant la révélation de mon passé. Malgré moi. Et je n'ai pas encore décidé si c'était bien ou mal. Les garçons me proposent de m'accompagner à la tour des Gryffondor, mais je décline avec un sourire. Je me change avant que nous quittions la tour ensemble, nous séparant ensuite pour rejoindre nos salles communes respectives. Ewald me lance un long regard au moment de nous séparer, et je me demande à quoi il pense. Il me laisse partir, néanmoins, et je me demande si il sait la présence de la lame dans ma poche. Si il se doute que je vais m'en servir. Sans doute. Il n'est pas du genre à se voiler la face.
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Enfin allongée dans mon lit, je ne trouve pas le sommeil. Rien de surprenant, mais c'est épuisant. J'essaye de m'étrangler un peu, mais comme toujours je ne parviens pas à tomber dans les pommes. C'est à ce moment là que je réalise que je pourrais voir si le sort assommant qu'on a vu en DCFM fonctionne contre les humains. Je pointe ma baguette sur ma tempe, éprouvant une pointe d'excitation à ce geste, et je prononce la formule. L'univers disparaît enfin.
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Mes insomnies m'égarent et me torturent. Mon esprit ne semble jamais connaître de repos alors même qu'il y aspire. Les pensées s'entrechoquent avec violence aux heures sombres de la nuit alors que mes yeux fixent le plafond et ses abîmes d'obscurité. J'ai essayé les techniques de relaxation de l'armée, j'ai essayé de couper l'afflux de sang à mon cerveau. J'ai essayé de lâcher bride à mes pensées, aussi, mais ça ne les apaise en aucun cas. Et je reste dans les ténèbres, jouet de mon esprit épuisé, à attendre qu'enfin le chaos se calme, qu'il me laisse glisser vers mes rêves qui peut-être ne me blesseront pas de leurs contours affûtés.
-Extrait d'un document retrouvé sur l'ordinateur d'Aurore Berger par Quentin Lemage après sa mort-
Alors, qu'est-ce que vous en pensez? Je remercie un membre de ma famille pour l'inspiration involontaire sur la convo avec les parents "les viols/agression sexuelles qui mèneraient à des opérations de transition pour rejeter sa féminité". /s
J'aime beaucoup l'interaction avec Ewald et Arthur, j'espère que vous aussi.
Le fun fact, c'est qu'à la base l'entretien avec les parents devait mieux se passer, enfin, je croyais avant d'y réfléchir, et je pensais commencer le prochain chapitre avec un truc détendu du style: "Maintenant que l'entretien avec l'infirmière est derrière moi, je peux me concentrer sur..." blablabla. Oops? xD
On se retrouve le mois prochain pour le match de Quidditch normalement!
Pensez aux reviews :p
