Hello !

Ah, depuis que j'ai posté le 7, j'avais vraiment trop hâte de poster ce chapitre, donc je poste jeudi x'D.

Je dois dire que pour la structure de ce chapitre je me suis pas mal inspirée de 'Tempête sous un crâne' de Victor Hugo dans Les Misérables, que j'ai dû lire pour mes études de lettres (ce bouquin est génial), alors attendez vous à une grosse tempête sous le crâne de Kanda, c'est à dire un bon vieux dilemme.

Il y aura du big spoil sur son passé, mais ça devrait vous permettre de mieux comprendre sa psychologie et son ressenti ;). J'ai énormément travaillé la psychologie des personnages dans cette histoire, alors j'espère que ça fera bien :).

Il y aura aussi une suite au développement du concept de l'omégaverse dans la fic au travers du chap :) !

On se retrouve tout en bas pour des infos ^^.

Bonne lecture !

Edit du 06/06/18 : Merci à Ookami97 pour la correction !

Réponse anonyme :

Deydeykagamine : Haha merci beaucoup pour ta gentille review :) ! Je vais bien et j'espère que toi aussi ;). En tout cas je suis contente que ma fic et mon écriture te plaisent à ce point :). Contente aussi que tu aies aimé le passage avec Lenalee et le travail sur les chaleurs d'Allen :). La fic va rejoindre le manga à un moment, mais c'est dans un long moment, je ne te le cache pas xD. Là dans la partie 1 elle suit son développement propre :).

Yumi : Merci beaucoup pour ton commentaire, ça me fait très plaisir :D ! J'espère que ma fic continuera à te plaire ! :D

Hajime : Merci beaucoup de ta review, je suis contente que le chapitre t'ait plu :D ! Pour Kanda, ce chapitre va sans doute répondre à ta question ;). Bonne continuation à toi aussi :) !


Kanda était en train d'essayer de dormir quand Lenalee était arrivée comme une furie. Depuis que les chaleurs du Moyashi s'étaient déclenchées en plein entraînement, qu'il avait croisé son regard alarmé, il avait été perturbé. Son corps plus que son esprit, même si le regard d'Allen lui revenait régulièrement en tête. Pour dire vrai, il tournait en boucle. Il n'avait jamais entraperçu le Moyashi sans le masque de force qu'il affichait habituellement, sans son aspect faussé, surfait. La peur, l'angoisse, profondes qui vibraient en lui avaient semblées sincères et pétrifiantes aux yeux du kendoka. Kanda ignorait pourquoi il y prêtait tant d'attention. Qu'importe qu'ils soient liés, qu'importe sa détresse, ça ne restait qu'un oméga terrifié par ses chaleurs, alors que ça faisait pourtant partie de la vie. Il y avait du ridicule là-dedans. Cela étant dit… Kanda ne se moquait pas de lui. À cause du lien, il avait toujours cette foutue envie de le protéger qui faisait des siennes. Voir le Moyashi si physiquement perdu avait renforcé ce sentiment contre-nature pour Kanda, mais s'il n'y avait eu que ça !

Son essence émotive, qui en disait bien plus que tous mots ou regards ne sauraient le faire, avait creusé un passage des narines aux poumons, l'avait empli. Il avait cru tomber en même temps qu'Allen. Dans ces conditions, il faisait ce qui lui apparaissait comme la meilleure option en attendant que ça passe : se terrer dans son coin. Mais pas avec un grand succès, il fallait le dire. Ça ne passait pas. Quoi qu'il fasse, les odeurs restaient. Les souvenirs se ressassaient. Il se sentait poursuivi, hanté, harcelé. Chez Kanda, ça se traduisait inévitablement par une envie d'exploser sa colère sur tout ce qui l'entourait, objets inanimés ou être vivants. Il était, en réalité, à deux doigts de cogner son mur et de se fracasser contre le mur au moment où la Chinoise avait débarqué.

S'en était suivi leur engueulade. C'était rare que Lenalee soit si furieuse. Kanda avait beau la connaître, il ne s'attendait pas vraiment à ce que Lenalee se pointe pour le convaincre et le persuader de s'occuper du Moyashi en chaleurs. Certes, elle lui avait déjà gracieusement brassé les couilles sur le fait de nouer une amitié avec lui, arguant que ça pourrait lui être profitable. Kanda n'avait pas réagi des masses, à part pour lui jeter un regard d'ennui profond, dire « non », hausser dédaigneusement les sourcils, ou avoir un petit sourire sarcastique en coin. Bien sûr, c'que ce serait agréable d'essayer d'être ami avec un type qu'il ne pouvait pas blairer, tout ça parce qu'un foutu lien s'était créé entre eux ! Tout le monde en rêvait ! Kanda n'avait jamais compris ce pataquès que tous faisaient à propos du lien. En quoi devait-il changer quoi que ce soit à sa vie parce que son corps et celui du Moyashi avaient décidé qu'ils étaient compatibles ? Il avait déjà une existence gâchée à cause de sa compatibilité avec l'Innocence, qui le foutait dans la merde jusqu'au cou, il était d'avis qu'il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus !

Maintenant, est-ce que le discours de Lenalee l'avait laissé totalement de marbre ? Non. Il n'avait pas apprécié qu'elle l'accuse de la souffrance du Moyashi, s'en était même senti réellement offusqué, mais il avait réalisé que quelque part, elle n'avait pas tout à fait tort. Il avait beau avoir du mal avec tout ça, il n'était pas con non plus et connaissait la vie. Il savait que la plupart des omégas avaient besoin d'être soutenus par leurs alphas dans les moments difficiles. C'était ce qu'on lui avait expliqué lorsqu'il était petit, à la branche asiatique. Ironiquement, le couple de scientifiques Edgar Martin et Twi Chang croyaient dur comme fer qu'il serait lié à Alma, et, voulant lui expliquer pourquoi l'oméga s'acharnait à le coller, ils lui avaient également enseigné ses 'devoirs' en tant qu'alpha. La chose avait été loin d'être aisée, sachant que comprendre comment naissaient les humains avait été difficile pour Kanda. Lui, le produit du projet exorciste seconde génération, qui était venu à la vie dans un trou cryogénisé avait cru sincèrement que tous naissaient ainsi. Quand il y repensait, Kanda se sentait ridicule et irrité par sa sottise. Il était ironique de penser qu'après tout ce qui lui était arrivé, il lui soit resté une part d'innocence, même si depuis, il ne l'avait plus tellement.

Si chronologiquement, il n'avait pas plus de neuf ans, son corps était celui d'un homme. Il ne savait pas tellement combien de temps il avait été conservé en plus. Mais en considérant qu'il avait derrière lui une vie de jeune homme, il n'était pas un gosse. Il avait surpris Marie et Tiedoll en plein débat à propos de son évolution, croyant qu'il ne les entendait pas. Son maître et son ami étaient convaincus que son âge chronologique se ressentait sur sa personne, qu'il avait un comportement enfantin en étant râleur, en ayant ce tic de langage de rétorquer 'tch' à qui voulait l'entendre, cette manie de surnommer les personnes qu'il rencontrait, même avec mesquinerie, en sa langue natale, et celle de ne manger presque que des Soba. Pour eux, c'était la preuve qu'il cherchait à se rassurer, à se raccrocher à quelque chose, comme un enfant le ferait. Kanda n'avait bien entendu pas aimé ces réflexions. Mais, contrairement à son habitude avec son caractère irascible, il n'avait rien dit, était resté caché dans l'ombre, quelque chose en lui endormant sa colère. Peut-être qu'au fond, ils n'avaient pas tout à fait tort. Cela étant, il avait copieusement envoyé chier son maître le jour où ce vieux cinglé lui avait offert un ours en peluche pour son anniversaire, lorsqu'il atteignit l'âge physique d'onze ans soit deux chronologiquement, même ours qu'il avait gentiment éventré, en souriant méchamment à celui qui le lui avait offert.

Son corps avait bel et bien évolué comme celui d'un adolescent, de même que son esprit, si bien qu'à l'âge physique de treize ans, il avait eu sa première période de rut, comme tout alpha normalement constitué. Comme un oméga, un alpha n'avait pas nécessairement besoin d'être stimulé par un partenaire pour être en rut. Cela se produisait une fois pendant une semaine à la puberté, et, là où la différence se constatait avec les omégas, ça ne se poursuivait pas par cycle, mais de manière aléatoire, soit en même temps que les chaleurs du partenaire une fois lié, soit à un moment imprécis en l'espace d'un an ou deux, selon les hormones de l'alpha, tout simplement. Kanda ne gardait pas un très mauvais souvenir des fois où cela s'était produit, au nombre de trois en six ans. Il avait passé son temps à s'astiquer rageusement le poireau en pestant contre son corps en effusion, mais il n'avait eu aucun souci majeur.

Naïvement, Kanda s'était imaginé qu'il en était de même pour les omégas, même si son maître s'était fait un devoir de continuer son éducation sexuelle là où les scientifiques de la branche asiatique s'étaient arrêté, résultant qu'il était au courant que les omégas, en tant qu'hommes pourvus d'utérus, subissaient des transformations internes pour s'adapter à leur condition. Kanda savait ces choses-là, maintenant. Il comprenait ce qu'Allen traversait, en théorie, du moins. Il ne fallait pas se fourvoyer, Kanda jouait les connards insensibles avec une délectation malsaine, qu'il jugeait de mise en guise de vengeance pour cette vie qu'il ne voulait pas dans un monde qu'il haïssait. Il manquait de tact, de compassion, et ne tentait pas d'en acquérir. Bien que la plupart du temps il ne soit qu'indifférent, parfois, il lui arrivait en effet d'être heureux de blesser autrui, avec une espèce de joie mauvaise. Seulement, il était humain. Il avait beau se sentir comme tel et extérioriser cette image de lui-même en automatisme, il n'était pas un monstre. Le brun voulait se donner l'air d'en être un, nuance. Entendre qu'Allen souffrait et qu'il pouvait y faire quelque chose, se voir reprocher de le blesser, en plus de l'offusquer, ça le travaillait aussi.

Kanda hésitait. Pour une des rares fois dans sa vie où cela s'était produit, il ne savait pas ce qu'il allait faire, ni comment il allait réagir.

Merde, rien ne l'obligeait à s'occuper du Moyashi, au fond, Lenalee avait eu beau jouer sur la notion de responsabilité, de 'devoir', ça restait subjectif. Kanda n'était pas le genre à faire les choses parce qu'il le fallait et surtout pas parce que c'était bien. Les acquis de conscience, il les baisait royalement. Seulement… En sachant qu'Allen désirait sa présence, il lui était plus difficile de tourner le dos au sermon de Lenalee. Kanda lui-même pensait que c'était con de sa part et presque incohérent… N'était-il pas celui qui avait rejeté Allen avec pertes et fracas, doublé d'une méchanceté cruelle, lorsqu'il avait voulu devenir son ami à cause du lien ? Si, il l'avait fait. Avec le temps, ses motivations n'avaient pas changées, toujours cette envie qu'il n'y revienne pas, mais le fait était que ça se compliquait plus que prévu. Kanda comprenait que la situation était importante pour que Lenalee s'énerve à ce point. Si elle était venue contre l'avis du concerné, Kanda n'aurait pas considéré l'idée de s'en mêler, ou peut-être avec moins d'ardeur, le choix aurait été moins compliqué. Il ne savait pas trop, en fait, vu que ce n'était pas comme ça que ça s'était passé et qu'après tout, les mots de Lenalee le soulevaient par eux-mêmes.

Mais qu'Allen le veuille… Bordel, c'était exactement comme cette fois-là où Alma lui avait demandé en souriant comme un débile s'il voulait être son alpha. C'était durant la période de six mois où ils avaient sympathisé, avant que Kanda ne soit contraint de le tuer suite à sa folie meurtrière. Le premier réflexe de Kanda avait été de répondre « plutôt crever », suite à quoi, pour une raison qui lui échappait encore, un voile de tristesse infini était passé dans le regard d'Alma et il s'était mis à chialer.

De grosses larmes dégoulinaient sur ses joues alors qu'il sanglotait « Yû, Yû, pourquoi t'es méchant comme ça avec moi ?! » Le Japonais était resté con, interdit devant la tristesse de l'autre, qui répondait habituellement en s'énervant ou en cherchant la bagarre lorsqu'il était vexé. Il avait réussi à se figurer que sa demande lui importait si Alma réagissait ainsi face à sa réponse. Perdu, ne désirant pas promettre quelque chose qu'il ne se voyait pas faire ou ne pourrait peut-être pas tenir, à cause de la femme de ses hallucinations à qui il s'imaginait être probablement déjà lié, Kanda avait reconsidéré sa position. « Si on est liés, oui ». À ces mots, Alma lui avait sauté au cou et avait poussé un cri de joie. Grinçant des dents alors que le son lui avait vrillé les tympans, Kanda s'était laissé faire. Il avait vite déchanté lorsque la bouche de l'autre garçon avait voulu rencontrer sa joue, et ils s'étaient de nouveau battus quand il l'avait repoussé, alors qu'Alma l'engueulait parce que « allez, quoi, c'est juste un petit bisou ! Yûuuu ! » le brun irascible n'arrêtait pas de gueuler qu'il ne voulait pas, mais son ami n'abandonnait pas. D'où le fait qu'ils en soient venus aux mains. Kanda se rappelait qu'il avait été heureux que le baiser n'ait pas été important pour Alma au point qu'il ne pleurniche à nouveau, car là, à part l'engueuler de pleurer comme un gros bébé, ce qui aurait fait redoubler ses larmes connaissant l'énergumène, il n'aurait rien pu faire de plus.

Ces pensées faisaient naître des sentiments confus chez Kanda, car il n'avait pas l'habitude de les ressentir. Une sorte de tendresse, et une sensation de manque. Évidemment, Alma lui manquait, qu'importe combien il avait pu lui casser les couilles. Quelque part en lui. Il s'était endurci, s'efforçait de ne pas y penser et de vivre en pénitence, mais pas avec le succès escompté.

Ça lui rappelait sa situation avec Moyashi parce que sa présence devenait une question importante, bien que ce soit très différent. L'épéiste ressentait un certain malaise à l'idée de se détourner de lui et de l'abandonner à son sort, tout comme une certaine partie de lui, la plus froide et la plus sévère, lui chuchotait que pour une semaine, Moyashi n'allait pas mourir, qu'il se sentirait mieux après avoir fait chier son monde puis s'être vidé les couilles. Il n'avait rien promis au Moyashi, ne lui devait rien, s'était fait clair. Allen paraissait avoir compris son désir qu'ils se débrouillent par eux-mêmes. Kanda n'avait pas tellement envie d'aller le voir. Avec ses chaleurs, comme ils étaient liés, ce con risquait de le mettre en état de rut, même s'il n'y avait pas plus de raison que ça : Kanda ne l'aimait pas, et ne l'avait jamais considéré autrement que comme un emmerdeur. Oméga ou pas, il ne le reluquait pas. Certes, le gamin n'avait pas choisi délibérément d'être dans cet état, ce n'était pas de sa faute et il était peut-être méchant de l'en insulter, mais Kanda, qui était déjà rudement titillé par son odeur, ne voulait pas que ça parte en vrille.

Il ne manquerait plus qu'il ne perde contrôle et ne le saute dans une pulsion bestiale. Comme si, quand le Moyashi et lui reviendraient à leurs états normaux, ça améliorerait leur rapport d'une quelconque façon. Bien au contraire. Le blandin lui en voudrait sûrement, qui sait même s'il se laisserait réellement faire durant l'acte, et Kanda n'était pas prêt à assumer les conséquences d'une telle connerie. Vu qu'Allen avait voulu son amitié rien avec qu'un lien, s'il le baisait, il était bien parti pour l'avoir sur le dos, ainsi que Lavi et Lenalee s'ils le découvraient, comme il aurait, ce coup-ci, encore plus de responsabilités à assumer. Puis, s'ils ne pensaient pas à se protéger, ils pourraient avoir un gosse. Ce serait vraiment la pire alternative qui puisse arriver, le Japonais n'avait même pas envie de penser à ce qui découlerait de ça…

Malgré tous ces arguments, d'autre part, Kanda se sermonnait aussi. Il était un grand garçon, capable de contrôler sa queue, il avait déjà été en rut trois fois et s'il était certes très excité, et ce sans oméga aux alentours, ça restait gérable. Un oméga décuplerait peut-être son sentiment d'excitation, mais ça ne serait sans doute pas impossible à contrôler. Ce n'était pas dit non plus qu'il entre en rut, vu qu'Allen était moins enclin à se laisser aller à sa libido s'il avait compris, ça devait forcément se sentir dans ses phéromones. Un oméga en souffrance n'était pas très excitant, Kanda pensait être davantage aux prises d'un sentiment paternaliste qu'autre chose. Bon dieu, ce serait bien assez ! Qu'est-ce que ça serait, après tout, une semaine ? Rien. Ils n'auraient pas le temps de faire connaissance, pas le temps de devenir amis, Kanda ne le voudrait pas et il pressentait qu'Allen, qui possédait lui aussi une fierté bien imbibée, ne se livrerait pas sous prétexte qu'il était affaibli. Ils auraient bien sûr du mal à se supporter, qui sait s'ils ne se battraient pas et s'il n'y aurait pas un mort au bout de l'opération ? Qui sait ? Moyashi ne serait pas en état de se battre, mais s'il le gonflait trop, Kanda ne se retiendrait pas de lui asséner la gifle qu'il mériterait. Ça pouvait sembler rude et horrible de sa part, mais Kanda n'était pas un tendron. S'il faisait l'effort de l'aider, l'autre aurait intérêt à faire profil bas, et, pour parler crûment, s'écraser, fermer gentiment sa gueule devant lui.

Toutefois, cela jouait aussi en défaveur d'une telle initiative. Kanda ne se voyait pas être gentil avec lui. Lenalee l'avait clairement dit : les omégas avaient besoin d'affection. Oh, Kanda savait bien qu'une gifle ne serait pas tellement appréciée par le Moyashi dans son état. Pas qu'elle y serait en temps normal, mais là encore moins, la violence allant à l'encontre de son besoin. Certes, si le Japonais y allait, ce n'était certainement pas dans l'idée de lui faire un portait tout neuf, cette alternative n'était là qu'en réponse à l'idée qu'Allen puisse les lui péter – mais vu leur relation, ce n'était pas dit qu'il ne les lui piétine pas au moindre mot, donc il y pensait en premier, logiquement.

Kanda comprenait qu'il devrait être un peu patient, ce qui n'était pas inné chez lui. Mais affectueux ?! Kanda ne se voyait absolument pas lui tenir la main, le cajoler d'une quelconque façon. À vrai dire, il partait limite en fou-rire amer et flippant rien qu'à imaginer de quoi il aurait l'air à faire ça. Kanda n'était donc pas capable de lui prodiguer ce qu'il voulait. Et ça, il l'avait déjà constaté avec Alma. L'épisode anecdotique dont il s'était souvenu n'était pas le seul exemple des tentatives tactiles de l'oméga. L'autre brun avait même réussi à lui plaquer ses lèvres sur le front par surprise, une fois. Kanda avait méchamment gueulé, mais Alma et son sourire satisfait, on ne peut plus niais, s'en moquaient.

Quelque part, Kanda ne pouvait pas s'empêcher de comparer la situation présente avec celle qu'il avait connu avec Alma. Car Alma était un oméga, comme Allen, et car ils se ressemblaient, par bien des côtés. Kanda n'était pas idiot, il ne pensait pas que les omégas avaient tous le même type de personnalité, ils étaient des gens, non une espèce à part. Seulement… Ces deux-là avaient des points communs, que l'Asiatique avait remarqué. Dans sa vie, il avait rencontré d'autres omégas, croisés lors de missions. Ils étaient souvent sages, dociles, baissaient les yeux avec soumission. Il en avait bien vu qui avaient plus de caractère que ça, semblaient même avoir un tempérament bien trempé. Pour autant, jamais personne ne lui avait rappelé Alma comme Allen le faisait. Cet acharnement à se dévouer pour les autres, ces grands sourires lumineux… Kanda se disait bien, peu après leur rencontre, qu'il avait déjà vu ça quelque part et qu'il n'aimait pas. Il lui avait fallu quelques temps pour faire le lien. Et puis, comme Alma, Moyashi pouvait être bruyant, et largement aussi chiant. Oh, il savait bien que Moyashi et Alma étaient deux personnes différentes, qu'ils n'avaient pas exactement la même personnalité – même s'il ne connaissait pas Allen plus que ça, après tout. Cela ne le rendait pas vraiment curieux à l'idée de voir ce qui différenciait les deux omégas. En outre, il l'avait déjà déclaré, il n'avait pas envie de connaître Allen, se fichait de lui comme de son premier mot. Il n'avait pas peur de s'attacher à cause de ses côtés qui lui rappelaient Alma, pas plus qu'il ne craignait de se ressentir de l'intérêt ou, encore plus risible, de la sympathie pour lui à force de le côtoyer. Ça ne marchait pas aussi bêtement. Surtout pour une putain de semaine, il l'avait déjà statué.

Le fait qu'il soit réfractaire et sceptique interdisait-il totalement la possibilité ? Kanda eut cette pensée, mais la repoussa, la jugeant déplaisante.

Tout s'emmêlait dans la tête du Japonais, lui qui détestait se compliquer la vie plus que nécessaire et se perdre en élucubrations mentales. Il y était bien obligé, pourtant. Les mots de Lenalee résonnaient encore. « Réfléchis bien, Kanda. Pense à lui. », « Tout n'est pas qu'à propos de toi. » Certes, il n'était pas le seul enjeu. Pourtant, la décision devait venir de lui. Personne ne pouvait faire ce choix à sa place. Et, après toutes ces pensées décousues, où il oscillait dans un sens puis dans l'autre, il ne savait toujours pas. Les réponses étaient simples. Il pouvait, soit, refuser, rester dans sa chambre le temps qu'il s'habitue à l'accroissement des phéromones d'Allen dans l'atmosphère, ignorer les effluves de tristesse et d'abattement, s'efforcer de garder son calme, laisser l'oméga se débrouiller, qu'il souffre ou non. C'était l'option la plus égoïste, la plus sécurisante, mais aussi la plus cruelle. Kanda aurait souhaité s'y réfugier. N'était-il pas un égoïste de première, l'enfoiré type ? Bon sang, il avait tué son meilleur et seul ami pour retrouver une femme qui lui apparaissait en songes, par laquelle il était obsédé. C'étaient dans ces moments que la culpabilité revenait, et que si le brun n'avait pas été rendu insensible par la force des choses, il aurait pu tout à fait en pleurer comme le misérable salopard qu'il était. Il y a quelques années, ça lui arrivait encore, mais Kanda n'avait plus pleuré depuis ses quinze années d'âge physique. Quatre ans plus tard, même avec son lien à un oméga en détresse émotionnelle qui le fragilisait également, il n'allait pas craquer lamentablement.

Mais, plutôt que de rester indéfiniment dans son entêtement, il pouvait aussi, et c'était la porte ouverte à l'inconnu, à quelque chose qu'il voulait s'efforcer de contrôler, de prévoir dans sa tête, qui ne souffrait néanmoins d'aucun caractère prévisible, s'occuper d'Allen. C'était la bonne chose à faire, et si Kanda se foutait de faire le bien, dans cette situation, il avait du mal à céder à sa part sombre.

Juste pour une semaine, se répétait-il, tu fais un effort pour ne pas péter la gueule à Moyashi, tu t'occupes de lui, et comme ça ni lui, ni Lenalee, ni cet imbécile de Baka Usagi ne te feront chier. T'auras fait ta bonne action de l'année, ça pèse pour le karma. Pis vous serez pas amis pour autant, bordel.

Il s'insurgeait tout aussi fort.

Qu'est-ce que j'en ai à foutre, de faire des efforts ?! S'il avait eu ses chaleurs mais qu'on était pas lié, comment il aurait fait, hein ? Lenalee a l'air de dire que c'est le lien qui lui cause des emmerdes, mais s'il est malade, avec ou sans lien, ça change pas grand-chose. Puis je suis sûr qu'il m'a réclamé juste parce qu'il croit que ça va passer. Quand il va se rendre compte qu'il continue à se tordre de douleur, il va vouloir que je dégage et va pas supporter d'être faible devant moi. Ça sert à rien que j'y aille.

Dans ce dialogue interne un brin schizophrénique, le caractère chancelant de Kanda était palpable. Droit comme un i, assis dos au mur en travers de son lit, Kanda serrait si fort le drap entre ses poings qu'il aurait pu le déchirer. Quant à sa mâchoire, elle était tellement crispée que son collier dentaire semblait lui aussi proche de péter. Allen le faisait décidément bien chier. Le Japonais ignorait s'il devait le laisser souffrir, mettre un terme à sa souffrance… N'était-ce pas, effectivement, extrêmement malveillant, de ne rien faire s'il pouvait améliorer la situation ? D'accord, il n'aimait pas le Moyashi, et s'il aimait moucher les gens avec des paroles amères, se complaire dans l'indifférence, il y avait un chemin entre ça et faire le mal purement et sciemment. Il avait fait souffrir Alma, fallait-il qu'il fasse aussi souffrir Allen ? Pourquoi devait-il être si égoïste ? Si son lien s'était déclenché avec le Moyashi, c'était qu'il n'était pas lié à cette femme, dans cette vie, du moins. Certes, il n'abandonnerait jamais de la chercher, tant pis s'il devait parcourir le monde et s'il ne la trouvait jamais, lui courir après, c'était tout ce qu'il savait.

Néanmoins, il avait promis à Alma que s'ils étaient liés, il prendrait soin de lui. Il l'avait tué. Ils n'étaient pas liés. Mais ne pouvait-il pas faire ce qu'il n'avait pas pu accomplir avec Alma pour Allen ? Ces mots avaient été comme promettre qu'il s'occuperait de la personne à qui il serait uni.

Lui qui détestait les menteurs ou ceux qui proféraient des paroles en l'air avait pourtant commis cette action.

Quelque chose se serrait dans son cœur alors que sa volonté faiblissait. Cette phrase le frappait. Faire avec Allen ce qu'il n'avait pas pu faire avec Alma.

Kanda déglutit.

Il n'arrivait pas à prendre une décision, et ce dilemme devenait petit à petit oppressant. Alors il arrêta de penser. Il voulait se laisser la nuit.

Comme un automate, il se leva. Il alla jusqu'à la cafétéria, commanda ses Soba, mais fut incapable de manger. L'odeur sucrée du Moyashi était partout, et elle était faible, signe de la faiblesse de son propriétaire. Les relents de blés avaient disparu, mais Kanda ne s'en inquiéta pas. En dépit de sa mâchoire vissée, il parvint à grogner. Avec sa foutue odeur, Moyashi semblait faire exprès de lui rappeler qu'il le laissait souffrir comme un enculé. Quelque chose en lui s'agitait, l'empêchait de faire comme si de rien était. Il ne le pouvait plus. Il aurait pu réfléchir encore, mais à quoi bon ? Il avait déjà trop réfléchi. Kanda gronda encore. À chaque seconde, le Japonais se sentait sortir un peu plus de son personnage. Il n'arrivait pas à ignorer le Moyashi. Il eut la pensée avisée qu'il ne tiendrait pas la nuit. Quant à savoir si la phrase précédente le désignait lui ou Allen, ça…

Autant à contrecœur que déterminé, après avoir déposé son plateau à peine touché, le kendoka marcha en direction de l'infirmerie. Au fur et à mesure qu'il avançait, son être reculait. Dieu savait qu'il détestait y aller. Devant le sigle à l'entrée et la porte fermée, il pouvait encore faire demi-tour. Poings serrés, dos droit et regard éternellement assassin, il allait le faire.

Son pied tressauta dans sa chaussure, les orteils bougèrent, un nerf reçut l'ordre, en haut de la cuisse, son buste pivota à peine. Son corps voulait partir.

Mais il ne remua plus.

Ce qu'il faisait, c'était sa décision, c'était son choix. C'était bien ce qui lui portait sur les nerfs plus que tout autre chose. Le lien ne le commandait pas, rien ne le commandait. Il était celui qui se commandait. Si avoir le contrôle était crucial pour Kanda, il ne pouvait pas jouer la carte de la mauvaise foi dans de telles conditions.

Yû Kanda, du nom maudit qui n'était en fin de compte même pas le sien, allait venir en aide à Allen Walker, l'exorciste maudit, le Moyashi.

Le Japonais s'entendit prendre une inspiration, et ouvrit la porte.

L'infirmière écarquilla les yeux en le voyant entrer, elle qui peinait à le garder ici lorsqu'il avait besoin d'être soigné.

Assise à son bureau, elle le regardait passer comme on regarde une apparition. Effarée, les pupilles dilatées, une espèce d'expression sotte et indescriptible, mélangeant plusieurs émotions à la fois, dominant le doute. Le Japonais ne comptait pas crécher ici jusqu'à ce que Moyashi aille mieux. Aussi, il savait très bien qu'on n'entrait pas à l'infirmerie comme dans un moulin. Le registre des malades comportait le nom d'Allen, et, en tant que son alpha, il savait qu'il était habilité à signer pour son départ. Ce qu'il fit, pesant sur lui l'incompréhension de la femme. Lui aussi, ne comprenait pas. Il agissait, pour le mieux, ou pas, mais il avait, après tout, décidé. Kanda avança en direction des lits, dans l'autre pièce à sa droite. Les sons de la conversation faussement enjouée qu'avaient les trois compères se stoppèrent net au moment où il entra. Kanda se sentit toisé de la même manière que l'infirmière l'avait toisé par Lavi, Lenalee, et plus particulièrement Allen. Le symbiotique paraissait peiner à en croire ses yeux. Kanda, quant à lui, hésitait une nouvelle fois à faire demi-tour aussi promptement qu'il était venu, fort ramolli, mais il avait conscience qu'à ce stade, ç'aurait été ridicule.

Il ne parla pas, et les autres non plus.

Finalement, alors que le regard désemparé du Moyashi croisa le sien, Lenalee se leva de sa chaise, indécise.

« Kanda, tu… »

Le brun affronta leur regard.

« Je suis venu prendre Moyashi. »

Ledit Moyashi n'eut pas son réflexe spontané d'hurler « C'est Allen ! », mais s'étrangla avec sa salive.

« Bakanda, qu'est-ce que tu dis ?! »

Ah, pour l'insulter, il était tout de suite plus en forme, cet abruti. Vrai, toutefois, qu'il était pâle et que ses yeux étaient rougis, comme s'il avait beaucoup pleuré. Kanda durcit le regard. Il s'avança.

« Tu supportes pas tes chaleurs sans alpha, soit, je m'occuperai de toi. Mais pas ici. Je ne supporte pas l'infirmerie. Tu vas venir dans ma piaule, avec moi. »

Instantanément, Allen rougit, sa peau s'accordant à la couleur de sa cicatrice. Il se mit à bégayer des paroles inintelligibles. Échangeant un regard porteur d'anxiété, Lavi et Lenalee questionnèrent :

« Euh, ouais, Yû, tu vas vite en besogne, là, t'es sûr de ce que tu fais ?

—Oui, » renchérit Lenalee, « le prendre avec toi, c'est… »

Mais Kanda regarda directement Allen, comme provocateur, attendant qu'il se remette de sa proposition.

« Ça te va, ou pas ? »

Le silence qui suivit dura. Le blandin était toujours écarlate, et indécis. Pour le réveiller, Kanda insista, à sa manière :

« Moyashi. »

Le visage d'Allen se crispa un peu plus, sans que les couleurs ne le quittent, et il rétorqua, hésitant :

« Je m'appelle Allen ! M-Mais… oui. Laisse-moi juste m'habiller, Bakanda. »

Il insistait sur son 'surnom' comme Kanda avait accentué le sien. Lavi lui tendit un pyjama bleu pâle plié sur la table de chevet, mais au moment de lever la couverture pour s'habiller, Allen jeta un regard anxieux aux deux Asiatiques de la pièce, visiblement mal à l'aise de se montrer en caleçon devant une fille, et devant un alpha. S'il pouvait comprendre son attitude avec Lenalee, Kanda fut irrité par cette pudeur exagérée à son égard, ils étaient quand même deux mecs. Même s'il était en chaleur, le kendoka avouait qu'il sentait bon, mais avec tous les sentiments négatifs qui émanaient de lui, il n'avait absolument pas envie de lui faire quoique ce soit d'ordre sexuel. Surtout que Kanda se rappelait qu'Allen n'était pas excessivement pudique devant lui auparavant, ils s'étaient déjà entraperçus en sortant des douches communes, s'habillant dans les vestiaires avant les entraînements. Si Allen semblait en effet n'être pas le genre à s'exhiber sans problème, il ne regardait jamais le corps d'autrui avec insistance et se changeait avec rapidité, être en caleçon devant un autre homme, alpha ou non, ne lui posait pas de problème jusqu'à présent. Puis Kanda devina qu'il bandait peut-être, ce qui rendait sa réaction plus compréhensible.

Tout de même agacé par cela, puis se faisant la réflexion qu'il s'en foutait de toute façon, il fixa son regard sur Lenalee, qui se rapprocha de lui, tournant le dos à Allen. La surprise de son revirement n'était pas cachée sur son visage. Elle lui souriait pourtant.

« Je vois que tu as été raisonnable.

—Tch. »

Lenalee clôt les paupières et les rouvrit. Elle s'inquiétait.

« Kanda, s'il te plaît, occupe-toi bien de lui. Il en a besoin. »

Sec, le Japonais répondit :

« Je sais. »

Enfin, n'ayant pas la patience d'attendre gentiment qu'on lui dise qu'il pouvait se tourner, il le fit au moment où Allen terminait de boutonner son haut de pyjama. Le blandin ne parut nullement perturbé et voulut se pencher, en vacillant, signe qu'il n'était toujours pas au top de sa forme, pour attraper ses chaussures, mais Kanda s'avança sur lui et le saisit par la taille, surprenant les deux autres quand il le bascula sur son dos comme un sac à patates. Allen beugla immédiatement :

« Je compte marcher, Bakanda ! Pose-moi !

—Non, tu vas galérer et on va mettre des plombes si je dois te tirer. »

Détestant l'infirmerie, Kanda ne voulait pas perdre du temps. Si porter le Moyashi n'était vraiment pas son plaisir, il était prêt à le faire du moment qu'il pouvait se tirer de là. Allen cessa de se débattre, non sans râler, Lavi et Lenalee étant médusés. Lavi le regarda :

« Faudra que tu lui prennes des affaires dans sa chambre. Mais Yû, t'es sûr…

—Je sais, et oui, me faites pas chier. »

Au milieu de ses injures, telles que « Sale Bakanda, tu te crois tout permis ou quoi ?! », Allen s'arrêta. Il reprit, voix faible, hésitant :

« Pourquoi est-ce que tu fais ça ? »

Kanda eut un pincement au cœur. Marqua une pause. Répondit sans émotion, la voix forte, en opposition à celle de l'oméga, l'agacement transparaissant :

« Je suis ton alpha, non ? »

Donner une réponse qu'il n'avait pas, c'est-à-dire plus intelligente que celle-ci, c'était difficile.

À cet instant, Kanda sentit le corps du Moyashi trembler contre le sien. Le Japonais ne sut comment l'interpréter, mais était d'avis qu'il ne devait ni s'emballer ni se mettre à flipper. Il ne comptait pas le baiser gentiment ni le violer. Plus qu'exaspéré, il l'emporta alors. Lavi et Lenalee se concertaient en se demandant s'il allait bien prendre soin d'Allen. Il entendit Lavi déclarer que « si Yû l'a pris, c'est qu'il sait ce qu'il fait. Faut lui faire confiance. » Lenalee avait donné son assentiment d'un ton enjoué, rassurée par le rouquin. Ignorant son envie d'engueuler Lavi pour l'avoir appelé une énième fois par son foutu prénom, Kanda aurait aimé être aussi certain qu'eux. L'infirmière lui lança juste de revenir en cas de complication. Même si Allen était tendu, signe qu'il rageait d'être transporté par Kanda comme un objet, il se laissait faire. L'alpha, quant à lui, nageait en eaux troubles. Il n'avait plus aucun contrôle sur rien et ses pensées valdinguaient continuellement alors qu'il se demandait ce qu'il foutait avec Moyashi.

Cependant, en dehors de ce que ça donnerait, il allait devoir l'assumer.

C'était son choix.


Hahaha x'DD. So, je sais qu'il y en a que ça va sûrement choquer que Kanda ait pris Allen avec son sale caractère, et encore plus son comportement à la fin. Si je l'ai tourné comme ça c'est pour ne pas non plus aller dans le paroxysme de l'ordure sans cœur avec Kanda, que j'aurai jugé un poil exagéré et cliché. Même si ce revirement fait un peu cliché aussi, j'espère que vous l'aurez trouvé bien amené, car il n'est après tout pas illogique quand on y réfléchit, puis ça fait prendre un virage au récit, ce qui est mon but ici :).

Pour peut-être vous aider à mieux comprendre, plusieurs personnes m'ont demandé si le lien avait des conséquences pour les personnages, la réponse est oui. Jusqu'à présent, c'était évoqué de manière très succincte, et je pense que ça commence à se voir dans ce chapitre, mais ça les influence l'un et l'autre. D'où le fait qu'ils peuvent réagir bizarrement. Pour vulgariser un peu, on peut dire que c'est comme s'ils étaient sous l'influence d'un alcool ou d'une drogue, en moins extrême mais ça n'empêche que ça agit sur leur cerveau et leur comportement. (Ça sonne creepy et nettement moins romantique, mais c'est voulu, vous verrez jusqu'à quel point plus tard)

Après, et c'est là qu'intervient le long développement psychologique que j'ai fait ici avec Kanda à travers son dilemme (j'ai beaucoup joué sur la notion de haine de soi, de remord pour son personnage), en plus d'être influencé (car je le rappelle, les alphas ont une réponse très importante aux phéromones d'omégas, même Kanda ne peut pas y échapper :')) Kanda n'est pas totalement un enfoiré et il est capable d'avoir des remords/de la compassion malgré tout. Donc je trouvais plausible qu'il se décide à prendre Allen, et ce n'est pas pour ça que ça va être facile. Comme je fais exprès de jouer avec des clichés avec ce revirement et que je veux néanmoins les sortir de leur carcan habituel, ainsi que respecter les caractères autant que possible, ne vous attendez pas à ce qu'à peine arrivés dans la chambre de Kanda ils s'envoient en l'air et hop c'est pesé voici le Yullen :'). Ce sera plus complexe :).

Justement quant à cette décision de prendre Allen avec lui, je voyais bien Kanda décider ça en étant à bout de nerfs à cause de sa longue débâcle et car il déteste l'infirmerie, mais sans vraiment réaliser ce qu'il fait en grand idiot :'). D'où le 'tu vas vite en besogne' de Lavi, qui est là pour souligner que le récit a totalement conscience de ça ^^. Mais en fait s'il veut être dans sa chambre c'est surtout car c'est un lieu connu où il a une emprise et que ça l'aide à être moins perdu.

Quant à ce qui va se passer ensuite, vous comprendrez mieux la direction que prend le récit à partir du prochain chap, je referai une note 'introductive' plus précise que celle du chapitre 1 au début anyway :). Je ne pouvais pas avant au risque de spoiler les chaps jusqu'à celui-ci qui prémâchent les idées essentielles et donc que ça perde en intérêt pour vous de les lires en sachant ce sur quoi ils débouchent :).

J'espère que le chapitre vous a convaincu, même si j'imagine quand même que certains d'entre vous vont se demander dans quoi on s'embarque, mais soyez patient car ça ne fait que commencer :) ! J'ai beaucoup bossé pour que ce soit cool, en tout cas, je peux déjà vous le dire :).

Comme toujours, les commentaires sont très appréciés, n'hésitez pas à dire ce que vous pensez de tout ça :).

Merci d'avoir lu et à la prochaine ! (Je pense encore poster plus tôt, maybe, idk x'D)