Hey hey hey !

Chapitre sauvage un jeudi soir, j'avais envie :3. Comme je l'ai dit à certains par MP on repasse du côté de Kanda et Allen ici ;) ! J'espère que ça va vous plaire :3 !

Merci à Ookami97 pour la correction !

Bonne lecture !

Réponse anonyme :

cookiepower : Merci à toi pour ce petit commentaire :) ! Je suis contente que ces histoires te plaisent, j'espère que ça continuera :D !

Kanda était irrité.

Allen l'avait rejoint tôt ce matin pour sa séance de méditation, et le con n'était absolument pas concentré. Il était juste à côté de lui, assis en tailleur, mais il soupirait, grognait parfois entre ses dents. Quelques instants plus tôt, Kanda lui aurait peut-être proposé de s'allonger sur ses jambes, qu'il se calme une bonne fois pour toute. Néanmoins, il l'agaçait vraiment trop pour ça, puis il voulait se concentrer. Quand Allen était sur ses genoux, ses odeurs lui montaient à la tête. Si c'était bien, il planait. L'effet de la méditation n'était pas tout à fait le même qu'à la normale. Quelque fois, c'était mieux, il fallait l'avouer, bien que Kanda ait trop d'orgueil pour ça. D'autres fois, c'était frustrant, car le Japonais était agacé de compter sur ce putain de lien pour se relaxer. Il voulait obtenir un véritable vide. Rigoureusement impossible avec l'autre idiot surexcité. On aurait dit Lenalee. Ça faisait longtemps qu'elle ne lui avait pas fait le coup de venir l'emmerder, en y repensant. Il espérait bien qu'elle s'abstiendrait encore quelques temps, parce qu'entre elle et Moyashi, ça aurait fait lourd.

Un autre soupir fut celui de trop. Kanda décroisa les jambes, jetant un regard assassin au blandin :

« Qu'est-ce qui te prend, bordel ?

—J'arrive pas à me concentrer.

—Sans déconner. »

Allen s'obstina à regarder ailleurs, bougon. Il essaya de réadopter une position similaire à la sienne, mais Kanda voyait bien à ses sourcils froncés que ça ne marcherait pas. Il comprit, pour sa part, que la méditation était avortée. Soupirant à son tour, Kanda hésita furieusement. Il n'appréciait pas de ne pas pouvoir méditer comme il le voulait, sauf qu'il appréciait encore moins l'accumulation d'essences négatives au sein de la petite pièce.

« Qu'est-ce que t'as ? »

Le blandin se tourna vers lui, un sourire ironique aux lèvres.

« Je croyais que tu voulais pas de bavardages ici. »

Un poing rude s'aplatit sur son crâne. Pas fort, juste suffisamment pour qu'Allen glapisse un 'aïe, espèce de brute !'. N'étant pas en reste, l'oméga attrapa l'Asiatique par le bras, et lui donna lui aussi un coup sur la tête, ricanant face à son visage courroucé. Kanda grogna, prêt à lui saisir les mains pour le bloquer et lui faire arrêter ses singeries. Lorsqu'il se pencha, Allen s'échappa à son emprise, d'un mouvement souple, et lui tira la langue, interrompant leur chahut.

« C'est bon, j'ai compris. Je vais te dire ce que j'ai. »

Kanda se tut, attendant ses paroles.

« Tu te rappelles quand Lenalee nous a interrompu, il y a une semaine, parce que Lavi et Link s'étaient disputés ? »

Le brun soutint son regard sans mouvement, montrant son assentiment. Il avait été furieusement embarrassé qu'elle les ait surpris ainsi. Allen s'en était plaint et il l'avait remarqué lui-même, Lavi et elle faisaient souvent des allusions stupides sur leur relation. Ce genre de conneries risquaient encore plus de les conforter dans l'idée qu'ils avaient raison. Kanda n'aimait pas qu'ils s'en mêlent. Moyashi et lui faisaient ce qu'ils voulaient. Personne n'avait rien à dire. Il trouvait les deux autres très chiants à interférer comme ça. Puis, Allen était son ami, rien de plus. Il tenait à leur relation, mais quelques fois, comme lors de ces moments, les interactions sociales pouvaient lui taper sur le système. Il faisait l'effort de tolérer Allen malgré ça, car le blandin ne le collait pas outre mesure. Kanda ne se gênait jamais pour lui dire lorsqu'il avait besoin de tranquillité. Il l'avait déjà remarqué lui-même, en dépit de son caractère solitaire, il acceptait de plus en plus l'oméga à ses côtés, et ce de bonne grâce.

Il aimait sa compagnie. Y avait-il besoin de quelque chose de plus ? Kanda ne voulait pas y réfléchir. Étant têtu, il n'y réfléchirait pas.

« Ça s'est beaucoup reproduit, cette semaine, » expliqua Allen, « donc je n'ai pas eu le temps de t'en parler. Link est persuadé que Lavi est un oméga. Il l'a accusé ouvertement de mentir. Depuis, Lavi ne le supporte plus, et Link refuse de s'excuser, en réponse à son hostilité. C'est compliqué à gérer, on ne sait plus quoi faire avec Lenalee. On a essayé de parler à Lavi, et à Link, aussi, mais rien à faire. Ils sont tous les deux bornés. »

Kanda demeura inexpressif, ne sachant pas quoi dire. Il avait, en tout cas, cru voir le Baka Usagi gueuler sur le chien de Luberrier à plusieurs reprises, en effet. Ça l'avait bien fait marrer. Lavi ne s'énervait que rarement. En soi, c'était surprenant. Il n'aimait pas vraiment Link, alors il avait eu un sourire goguenard en le voyant se faire envoyer paître.

« Ouais, » rétorqua-t-il enfin, « j'sais pour les soupçons de l'autre clébard, j'vous ai entendu en discuter la dernière fois.

—Link a un nom, Bakanda ! Et comme ça, tu écoutais ? Les commérages t'intéressent, alors ?

—Vous gueuliez devant la porte. J'étais obligé d'entendre. »

Allen souffla encore. Il était vraiment dépité.

« Toute cette histoire m'agace. Je déteste les conflits à la noix comme ça. Tu n'as jamais senti quelque chose à propos de Lavi, toi ?

—Nan.

—Vraiment ? Link en est convaincu, et son odorat est celui d'un alpha, comme toi. Tu serais en panne ? »

S'autorisant un clin d'œil, le maudit le taquinait, roulant sur son flanc jusqu'à lui donner un coup d'épaule. Kanda resta sourd à ses tentatives d'humour.

« J'ai surtout ton odeur de merde dans le nez tout le temps. Je risque pas de sentir grand-chose d'autre.

—Et avant qu'on soit liés, Bakanda ?

—Non plus, Moyashi. J'ai jamais essayé de sentir cet emmerdeur, t'façon. Moins il m'approche, mieux c'est. »

Allen ricana, mais redevint vite sérieux.

« Bon. Tu pourras essayer d'y faire attention et me le dire, s'il te plaît ? »

Le brun n'avait pas tellement envie de sentir le Baka Usagi. Cependant, il se contenta de resserrer sa queue de cheval avec nonchalance.

« On verra.

—Kanda…

—Ok. Maintenant on médite, ou merde ? »

Rigolant, le blandin pénétra son regard, continuant dans la provocation :

« Merde.

—Moyashi, j'vais te foutre dehors si tu te calmes pas. Je suis pas d'humeur aujourd'hui. »

Kanda n'était pas contre passer du temps avec lui. Par contre, s'il voulait déconner, ce serait à un autre moment. Il comprenait que le blandin avait plutôt envie de quelques joutes verbales, et de discuter. Pas lui en cet instant. Ne pas méditer le rendait même de mauvaise humeur. Allen leva les yeux au ciel, mais, visage entendu, il se força à se calmer.

« Désolé, je plaisantais. On peut s'y remettre.

—Allonge-toi sur moi. »

Se remettant en position du lotus, Kanda tapota ses cuisses. De l'épaule, Allen recula en arrière, circonspect.

« T'es sûr ? Tu disais que je te gênais la dernière fois avec mon odeur.

—C'était la dernière fois.

—Toi et tes humeurs, Ba-Kanda. C'est moi le capricieux, après ? »

Il l'asticotait encore. Kanda répondit par un énième 'tch'. Sans se faire prier, Allen finit par poser la tête contre ses cuisses. Il n'y avait que comme ça qu'il allait se calmer, Kanda le savait. C'était certes contradictoire de son côté, cependant, finalement, il consentait à s'aider de l'odeur pour se détendre, en plus de ses capacités usuelles. Moyashi serait calme, sa nervosité ne déteindrait pas sur lui. L'une de ses mains se posa sur le crâne blanc, comme souvent, qu'il massa d'abord gentiment. L'oméga ferma les yeux sous le bien-être. Il ne disait jamais rien et le laissait faire à sa guise. Kanda roula sa paume contre son crâne, en descendant, jusqu'à ses épaules. Allen rouvrit les yeux, le fixant.

« T'es tendu, » fit l'alpha en réponse à son interrogation muette. Il le voyait depuis le début de la séance, et même il y a quelques jours. Il s'inquiétait qu'Allen se soit foulé un muscle lors de leurs entraînements. Ça méritait d'être regardé. « Relève-toi.

—Mais je croyais que tu voulais bien que je me mette sur toi ! J'ai fait quelque chose ? »

Kanda captura ses yeux hagards.

« C'pas ça, j'vais essayer un truc. »

Incrédule, Allen se laissa faire. Kanda le fit s'asseoir juste devant lui, les jambes croisées, et il posa les mains sur ses épaules, exerçant une douce pression. Le blandin émit un petit son surpris.

« Ça fait longtemps que t'es contracté comme ça ?

—Quelques jours, oui. Je crois que c'est la fatigue. »

Il eut un rire nerveux. Kanda continua à appuyer. Cette fois-ci, un son, qui ressemblait à une marque d'aisance, sortit de sa bouche.

« Hm… Tu fais quoi, au juste ? » interrogea le symbiotique.

L'alpha sentit ses joues chauffer – à peine. Il bougonna entre ses dents.

« J't'aide à te décontracter. Ça te plaît pas ?

—Si, si. Je suis juste surpris. T'es pas obligé, tu sais.

—Tch. La ferme. »

Sur ces belles paroles, Kanda reprit son action, Allen obéissant, acceptant ses gestes.

Les soupirs d'aise retentirent à foison. L'alpha se rendait compte qu'il devait avoir l'air ridicule à masser ce foutu Moyashi. C'était, comme il l'avait dit, simplement pour aider ses muscles à se dénouer. Il faisait ça en toute amitié. Moyashi ne pourrait pas se permettre de ne plus pouvoir s'entraîner parce qu'il se foulait un truc. En plus, tant qu'il serait raide au niveau musculaire, ça n'arrangerait pas non plus ses émotions. Le corps et l'esprit devaient lâcher prise. Ce que Kanda crevait d'envie de faire en méditant sereinement. Il en avait marre de ses émotions. Pourquoi ne virait-il pas Allen, conformément à sa menace ? Toujours car il n'était pas contre sa compagnie. Pareillement à ce qu'il avait appris de lui pendant ses chaleurs, persister à en apprendre sur lui depuis maintenant deux mois faisait qu'il y était attaché. Voilà toute la problématique à laquelle Kanda était sujet vis-à-vis de leur relation, ce depuis le début. Accepter un autre à ses côtés… C'était dur. Cependant, il l'avait choisi, et le pire, c'est qu'il avait beau râler… tout ça, il le voulait sincèrement.

Putain, ça sonne con dit comme ça.

Kanda se mordit la lèvre, une fraction de seconde. Allen gémit encore.

« Bon sang, ce que t'es doux. Ça fait trop du bien ! »

Putain. Kanda s'empourpra nettement, un sifflement renfrogné traversant ses dents. La dernière fois qu'Allen l'avait complimenté sur sa douceur était pendant ses chaleurs, dans un contexte totalement différent. Ils n'en avaient jamais reparlé – qu'y aurait-il donc eu à dire sur ça ? Ils avaient été enfermés ensemble quasi deux semaines, chauds comme la braise ardente, ils avaient fait ce qu'il fallait pour tenir le coup – mais, évidemment, ils s'en rappelaient. Loin d'être assez cons, l'un comme l'autre, pour y voir quelque chose de plus que ce qui s'était produit rien qu'à cause du sexe, ça n'empêchait pas que le souvenir du corps de l'autre et du plaisir étaient loin d'être désagréable. Quand ils lui revenaient en mémoire, Kanda les chassait. En cet instant, avec le concerné devant les yeux, c'était plus dur. Manquerait plus qu'il se mette à bander comme le dernier des blaireaux…

Peut-être que, si Kanda était confus sur ce qui se développait entre eux, il ne pouvait pas nier qu'il n'avait pas cessé de désirer l'oméga. Il se demandait si c'était réciproque, et s'engueula intérieurement d'y penser. Ce désir stupide finirait par passer. Il le devrait. Rien que par le fait que l'affection naissante – il consentait, bien que réticent, à appeler ça comme ça – était amicale à ses yeux. Allen était son ami. Rien d'autre.

Le blandin sembla vouloir se tourner vers lui. Certain qu'il rougissait encore, quand bien même ce ne serait pas assez pour que ça saute aux yeux, Kanda fit un mouvement de pouce plus en profondeur, le forçant à rester droit.

« Tu voudras pas que je te le fasse aussi ? » demanda le symbiotique. « Aah, c'est super bon ! Arrête pas encore, s'il te plaît ! »

Avec les pensées qui l'avaient traversé, Kanda faillit gronder de rage contre ses propres réactions corporelles qui lui échappaient totalement. Le corps humain était faible, bordel.

Foutue érection de mes burnes.

« On verra, une autre fois, » répondit-il d'un ton rauque.

—OK. »

Pendant qu'il le massait, Kanda se recomposa sa façade. Il réfléchit à quelque chose durant une poignée de secondes. Sa bouche s'ouvrit alors :

« Évite de t'en faire comme tout à l'heure pour des trucs que tu peux pas contrôler. Laisse le Baka Usagi et l'autre con gérer leur engueulade.

—Oui, je le sais, Kanda. Ne t'inquiète pas pour moi. »

À son intonation, l'alpha devina qu'il souriait. Kanda avait conscience qu'Allen n'était pas si con et qu'il savait très bien que si ça le dépassait, il ne pouvait pas influer. Il connaissait quand même son Moyashi et voyait bien qu'il avait du mal à laisser les problèmes de côtés, alors il avait tenu à lui donner ce conseil.

« Tu vas continuer longtemps ?

—Jusqu'à ce que tu sois relâché. Mais j'arrête si tu te tais pas. Ou si ça te plaît pas.

—Non, je me tais, promis. Merci de faire ça pour moi, Kanda. »

Le brun eut un ricanement.

« La ferme si tu veux que je continue, Moyashi.

—Allen ! »

Kanda s'appliqua dans son massage, qui dura jusqu'à ce qu'il arrive à débander. Il ne fallait absolument pas qu'Allen se retourne, sinon, il était grillé. Autant dire qu'avec les petits soupirs qui échappaient à l'oméga, ce ne fut pas chose aisée. Le Japonais avait un bon contrôle de ses émotions et n'était pas particulièrement émotif. Cela étant, fallait pas déconner, il n'était pas un iceberg et restait une cible pour la gêne ou l'envie.

Regrettablement, à son humble avis.

Au bout de quelques jours, Allen se reposait avec Lenalee, Lavi et Link à la salle de loisir. Ils discutaient. Ça se passait relativement bien. Lavi ne faisait plus de sarcasmes dès que Link ouvrait la bouche. Ce dernier ne faisait plus la morale à Lavi sur son comportement immature. Allen et Lenalee en étaient ravis. Sans rien dire, car ils ne voulaient pas raviver les tensions, ils se demandaient s'ils s'étaient parlés, ou si Link avait finalement été s'excuser. Le blandin voyait l'Allemand moins sur la défensive, et Lavi, quant à lui, était moins déprimé. Soit quelque chose s'était passé, soit ils avaient tous deux pris conscience qu'ils étaient exaspérants. Peut-être un peu des deux. Ils étaient intelligents, et Link était adulte, bien sûr qu'il le savait. C'était d'ailleurs un des derniers reproches que Lavi lui avait adressé, de le traiter comme un enfant sous prétexte qu'il était plus âgé. Ce à quoi Link avait rétorqué qu'il agissait comme un enfant. Le ton était monté haut ce jour-là.

Ça, y avait pas à dire, c'était bien mieux que ce soit terminé.

Link lisait, ne se concentrant que peu sur leur conversation. Laquelle prenait une direction qu'Allen n'aimait pas tout à fait. Voire pas du tout. Ils posaient encore des questions sur sa relation avec Kanda. Si Allen était content que ses amis se préoccupent de lui, ils l'agaçaient à poser trop de questions. Ils avaient le droit d'être curieux, de s'inquiéter, mais il ne fallait pas que ce soit excessif non plus ! Il avait l'impression que les deux autres le bassinaient pour qu'il leur dise qu'il aimait Kanda. Alors que ce n'était nullement le cas, enfin ! Il se disait qu'il était temps de remettre les points sur les i. Bon, il fallait qu'il se l'avoue à lui-même… La dernière séance de méditation, quand Kanda l'avait massé pour le détendre, lui avait fait un effet quelque peu… inhabituel. Il avait tout bonnement fini par être excité de sentir ses mains sur lui. En soit témoin une belle érection qui l'avait gêné durant tout le processus. Semblant totalement ignorant de sa gêne, Kanda était resté neutre derrière lui. Ses mouvements n'avaient pas changé, signe qu'il n'avait rien capté. Et heureusement. Allen avait voulu mourir sous la gêne intense. Kanda était beau, bien sûr qu'il le désirait. Il était son alpha, quelque part, ça jouait. Toutefois, ce n'était que des réactions corporelles. Les sentiments, c'était différent.

Il ne voulait pas se poser ces questions-là. Il aimait trop leur relation telle qu'elle était, dans ce qui lui restait de simplicité. Qu'y avait-il de mal à ça ? Pourquoi cherchaient-ils à trancher pour lui ?

Toujours est-il que Kanda et lui n'avaient pas médité ensemble depuis. Oh, ce n'était en rien à cause de ça. Allen avait simplement compris à son attitude qu'il avait besoin de solitude. Kanda avait quand même fait des efforts, ce qu'il trouvait assez mignon. Ils s'étaient revus pour s'entraîner, avaient un peu discuté. Le sujet Kanda était venu de là, en fait. Lavi demandait pourquoi il n'avait pas été méditer avec lui ce matin, Lenalee embrayant sur le fait qu'il était très enthousiaste chaque fois qu'il passait du temps avec lui. Devenant cramoisi en se défendant, Allen avait attisé la moquerie de ses deux amis. Et ça continuait toujours.

« Le prends pas mal, Allen, » rigola Lenalee, « j'ai juste dit qu'à chaque fois que tu passes du temps avec lui, tu as un sourire radieux toute la journée et tu es de bonne humeur.

—Puis, » argua à son tour Lavi, « vous avez tous deux du mal à supporter qu'on vienne avec vous. Vous êtes hyper fusionnels ! »

Le blandin soupira.

« Vous savez ce qu'être liés signifie, non ? Qu'on le veuille ou non, on est obligés d'être fusionnels ! C'est un peu le principe du lien !

—Pas dans ce sens-là, Al. Y a le lien, mais y a aussi la vraie relation.

—Kanda ne supporte pas qu'il y ait trop de monde, c'est pas ma faute ! Je m'en moque, que vous veniez, moi. Ce serait même bien qu'on puisse parler tous les quatre. Mais il est encore trop renfermé. En ce moment, j'étais déjà trop pour lui. Vous l'avez remarqué, il se barre toujours dès qu'on est tous les quatre, ça a toujours été comme ça, même avant qu'on soit liés. Vous savez comment il est ! Puis ça nous sert à échanger nos odeurs, comme ça. Encore à cause du lien. »

Lavi hocha la tête, ses lèvres s'étirant davantage.

« Ben justement. On le connaît depuis plus longtemps, surtout Lenalee, elle est la seule qu'il n'envoyait pas chier ouvertement, mais il te tolère encore mieux qu'elle, maintenant. Y a un truc spécial entre vous.

—Ça s'appelle de l'amitié, idiot. C'est pas juste de la tolérance. On est devenu proches. Comme ce qui nous lie vous et moi. Dis plutôt que t'es jaloux parce que t'es le seul de nous trois qu'il envoie toujours autant bouler. »

Sur ces paroles, Allen croisa les bras sur son torse, boudeur. Lenalee se mit à rire, tandis que Lavi tira les joues du blandin, après une grimace fugace.

« Tu cherches les ennuis, Al ?

—Lâche-moi, Lavi ! »

Lenalee les sépara, attrapant Lavi par l'oreille. Ce dernier beugla une série de 'aïe, aïe'. Pendant qu'il se tournait machinalement vers Link, Allen vit que le blond avait un brin de sourire. Il grogna entre ses dents.

« Bon, sérieusement. Ne le prenez pas mal, » commença-t-il gentiment, « mais j'aimerais mettre les choses au clair une bonne fois pour toute. Kanda et moi ne sommes qu'amis, je vous l'ai déjà dit plus d'une fois. Je suis content que vous vous préoccupiez de moi, mais arrêtez de me tanner pour qu'on sorte ensemble ! On n'en est pas là. Je l'aime beaucoup et je me sens proche de lui, j'ai envie que ça reste comme ça. Je ne veux pas d'autre relation avec lui. Je sais très bien qu'il ne le voudrait pas, en plus. Je ne tiens pas à ruiner notre amitié pour des histoires de sentiments. » Allen observa les mines attentives des deux autres, et se mordit la lèvre. « S'il se passe quelque chose, je vous en parlerai. Ce n'est pas le cas mais j'avoue que dans ces conditions, quand bien même ça le serait, ça ne me donne pas trop envie. »

Il restait calme, mais il se devait bien d'être honnête sur l'agacement que leur attitude lui procurait. Allen ne comprenait pas cette manie qu'avaient certaines personnes, à interpréter les choses à la place des autres, et à rester convaincu qu'un désaccord était du déni. Personne ne pouvait savoir à sa place ce qu'il ressentait. Personne ne pouvait interpréter ses sentiments. Il n'aimait pas ce genre d'attitude. Un instant, il craignit de les avoir blessés, mais les deux autres échangèrent un rapide coup d'œil, avant de se concentrer sur lui.

« Bon, peut-être qu'on a été lourd, » admit Lavi, « mais on ne voulait pas que ça te fâche.

—Oui, » renchérit Lenalee, « on a pas voulu te mettre la pression. Excuse-nous. »

Le blandin décroisa les bras, posant ses mains sur ses genoux.

« Ce n'est pas que je suis fâché, c'est surtout que j'aimerais que vous me croyiez. Si Kanda et moi on se rapprochait… hm… dans un sens… disons romantique, ou que je doutais, je serais assez grand pour venir vous demander des conseils ou vous l'annoncer. »

Ses deux amis hochèrent la tête.

« En fait, si on t'en parlait autant, c'est parce que tu nous avais dit que tu doutais de tes sentiments, depuis tes chaleurs, » expliqua Lenalee. « Tu nous en as reparlé, mais on se demandait juste si ça avait encore évolué, ou si tu étais catégorique au sujet de votre amitié. Et c'est vrai que le voir semble te faire beaucoup de bien. On est pas liés, donc on ne sait pas ce que c'est, mais c'est flagrant. Puis, des histoires de sentiments, comme tu dis, c'est naturel, il n'y a rien de mal à ça. »

Allen croisa maintenant les jambes, dépité. Il pouvait comprendre la confusion des deux autres. Après ses chaleurs, il était en effet passé dans un bel ascenseur émotionnel concernant Kanda. Il avait des hésitations. Cependant, il ne tenait pas à ce que Lavi et Lenalee pensent qu'ils avaient raison. C'était peut-être de l'orgueil mal placé, mais bon, il avait surtout envie de gérer ça tout seul. En parler ne l'aurait pas gêné, pourtant. Il préférait quand même être assuré sur le fait que ses amis ne sauteraient pas aux conclusions à sa place. C'était vraiment ça, ce qui lui déplaisait.

« D'accord, je comprends, ça, » concéda le maudit, « seulement au lieu de partir en hypothèses, pourquoi vous ne m'avez simplement pas posé la question ?

—Bah on vient de te le demander indirectement, en fait, » ricana Lavi.

Allen leva les yeux au ciel.

« J'ai bien compris, mais je veux dire avant aujourd'hui.

—On a été maladroit, » avoua Lenalee. « On était stupide, c'est vrai. Je comprends que ça t'ait mis en colère. »

Lavi eut un signe d'assentiment. L'oméga consentait bien sûr à leur pardonner ça, et cette erreur n'entamait pas la confiance qu'il avait en eux. Il restait encore un peu sur la défensive quant à ce qu'il allait leur répondre.

« Si jamais je vous dis ce que je ressens, vous me promettez de ne pas conclure à ma place ? »

Encore une fois, deux têtes se hochèrent.

« Eh bien… je ne sais pas. » Il restait honnête. « Je n'ai juste pas envie d'y penser, en fait. J'aime beaucoup Kanda, ça s'arrête là. Si je découvre que je ressens plus, je ne lui en parlerais pas. Je ne veux pas perdre ce qu'on a. »

Nouvel échange de regard entre Lenalee et Lavi, mais cette fois, Link avait lâché son livre.

« Donc tu y as réfléchi, » fit l'alpha blond.

Allen se mordit la lèvre, regrettant légèrement d'avoir ouvert la bouche. Ses mots se coincèrent dans sa gorge. Il se sentit furieusement embarrassé, craignant de retomber dans une discussion à la mord-moi-le-nœud.

« J'y ai réfléchi oui, mais vu tout ce que j'ai ressenti, c'est normal, j'ai simplement voulu…

—Prévoir le coup ? » demanda Lavi.

Le maudit ricana. Il fut instantanément soulagé. Cette fois, il s'en rendit compte à leurs visages et leurs attitudes, ils le laissaient s'exprimer et ne cherchaient pas à juger de la situation à sa place.

« En quelque sorte, oui. Mais je n'ai fait aucune conclusion et je ne veux pas en faire… Ça me fait un peu peur, en fait. Quoiqu'il y ait, je pense que ça naît encore, et c'est grâce au temps qu'on passe ensemble, pas aux chaleurs. C'est ce qui me plaît.

—Tu sais, et c'est juste mon avis, » affirma Lavi, « ce n'est pas parce que ce qui s'est passé pendant tes chaleurs était influencé que c'est à jeter. La partie physique n'avait pas de sens, sans doute. Mais quand tu disais que tu as pu t'ouvrir à lui et lui un peu à toi… C'est quelque chose de réel, il me semble. »

Lenalee cherchait les réponses dans son visage. Allen s'humecta à nouveau les lèvres avec le bout de sa langue. Elles étaient dangereusement sèches. Il s'était remis à rougir comme un fou.

« Oui, ce n'est pas comme ça que je le vois. Je n'oublie pas ce qu'il a fait pour moi et la manière dont il s'est comporté. Mais je n'oublie pas aussi qu'il était influencé par mes émotions, et que s'il en est capable, en temps normal, ça nous aurait pris beaucoup plus de temps pour arriver à cette intimité. Il est quand même super renfermé. On commence à recréer tout ça doucement et ça me plaît. Je pense que lui aussi aime mieux que ça aille lentement. »

Link, Lavi et Lenalee parurent pensifs. Le blond et le rouquin s'exprimèrent au même moment :

« Si tu ne sais pas, c'est peut-être qu'il y a plus que ça, tu ne crois pas ? »

L'alpha et le jeune bêta se jaugèrent du regard, Lenalee et Allen les fixant. Ils passèrent vite à autre chose et se retournèrent vers lui.

« Peut-être, » avoua-t-il, « je n'en sais rien. Mais c'est à moi de le découvrir. Quand j'en saurais plus, je vous le dirai.

—D'accord. On ne t'embêtera plus avec ça. On est désolés. Ne crois pas qu'on te prend pour un idiot et qu'on a voulu conclure à ta place. Ce n'est pas le cas.

—Merci. Ne vous inquiétez pas, c'est déjà oublié. »

Allen fit un sourire sincère à ses amis. Quant au sujet de la conversation, il restait dans l'attente de voir comment les choses évolueraient avec le Bakanda, sans aucune espérance particulière. Ce qui arriverait finirait par arriver.

À suivre...

Si vous avez lu ma petite fic expérimentale 'Lost' c'est pas la première fois que je traite du cliché des personnages qui jouent les entremetteurs au point de limite interférer dans la relation, ça apparait pas mal dans les fics, et mon avis sur la question est que c'est un cliché qui m'énerve pas mal XD. Toutefois, j'aime bien le traiter parce que ça me semble tout de même plus réaliste de voir un personnage qui proteste et n'est pas soumis à l'opinion que les autres essaient de lui imposer :p. Même si c'est plus de la maladresse qu'autre chose venant de Lavi et Lenalee ici ^^.

Petite dose de fluff, ceux qui voulaient que ça avance niveau Yullen risquent d'être contents ;) ! C'est succinct mais je pense qu'on peut le considérer comme un progrès, même si Allen ne sait toujours pas où il en est x').

Sinon, aux intéressés, j'ai recommencé à mettre des extraits de chapitres à venir, mais pas sur la page FB cette fois ! (Même si je suis toujours très active dessus et que les infos sur les projets sortent toujours là-bas en premier ^^) J'ai créé un blog, jugeant que ce serait plus pratique pour faire des posts un peu long, et pour ceux qui n'ont pas/n'aiment pas les réseaux sociaux :). C'est aussi (et surtout) un blog d'auteure, donc un blog que je pense utiliser pour parler de divers sujets qui m'intéressent et de projets originaux hormis la fanfic, si vous voulez en savoir plus le lien est sur mon profil :D. (Of course, vous êtes tout à fait libre d'y aller uniquement pour les extraits/le côté fic si vous voulez un peu de teasing, ou pour le reste si ça vous branche davantage ! Il est tout récent donc y a encore que des extraits mais ça viendra prochainement ^^)

Reviews sur ce chapitre :3 ?

Merci d'avoir lu !