Auteur : Lady Zalia

Type : Euuuuh… PWP rafistolé au scotch. Du cul enrobé d'une pseudo-histoire.

Disclaimers : Univers appartenant à J.K. Rowling. Les paroles en italique sont prononcées en fourchelang. POV Voldemort, hormis la fin racontée par Harry. Je suis désolée, vous n'attendiez sans doute pas ça. Mais elle était dans ma tête, elle voulait sortir... Et je n'ai pas su résister. J'espère que cette histoire vous offrira un divertissement agréable.

Résumé : UA. Le 31 octobre 1981, lorsque James et Lily sont tués et que le sortilège est renvoyé contre lui, Voldemort perd simplement connaissance. Il est alors emprisonné dans une cellule de haute sécurité jusqu'à ce que Harry soit en âge d'accomplir la prophétie et de le tuer. Harry est élevé par les Dursley et mène une scolarité relativement paisible jusqu'à l'obtention de ses ASPIC, si ce n'est l'ouverture de la Chambre des Secrets lors de sa 2e année et l'évasion de Sirius Black lors de sa 3e année. Dumbledore parvient à trouver et détruire tous les Horcruxes avant de décéder, laissant à Harry pour seule tâche d'exécuter Voldemort. En 2000, Harry est apprenti Auror. Il a tout juste 20 ans.


One-Shot

Voldemort ouvrit les yeux alors que de ténus bruits de pas approchaient de sa cellule. L'événement à lui seul était suffisamment intéressant pour le faire sortir de sa transe, car il était pour le moins exceptionnel.

Depuis quinze ou peut-être vingt ans qu'il était emprisonné ici, personne ne lui rendait jamais visite, si ce n'est Dumbledore, et il aurait été capable de reconnaître sa démarche entre mille. Il lui semblait d'ailleurs que le vieillard n'était plus venu le voir depuis plusieurs années…

De fait, les pas qui approchaient étaient légers. Ceux d'une personne jeune, athlétique. Un homme sans doute, dynamique mais aussi légèrement nerveux. Comme s'il essayait de faire le moins de bruit possible.

Et puis il y eut une lumière… Fixe et vive… Une lampe torche moldue manifestement, puisqu'aucune magie n'était possible dans sa prison.

Voldemort plissa les yeux pour se protéger de la brusque luminosité. Il aurait aimé mettre sa main en coupe pour mieux observer le nouveau venu, mais il était toujours désespérément immobilisé, les mains attachées derrière le dos, tout comme ses deux chevilles liées entre elles par une chaîne de 15cm. Le vieux fou avait tout fait pour que sa punition soit la plus désagréable possible. Aucune lumière ni aucun son ne lui venait de l'extérieur, il n'avait aucun moyen de connaître le temps qui passe et puisqu'il était immortel, on n'avait pas jugé utile de lui fournir eau ni nourriture et encore moins hygiène.

Il était là, à attendre que l'élu de la prophétie se décide à mettre fin à ses jours, mais son instinct lui chuchotait que les choses allaient bientôt changer.

- Voldemort ?

Il retint un grognement. Le nouveau venu osait prononcer son nom ! Si seulement le Tabou avait été encore actif, ce simple mot aurait fait apparaître ses partisans à ses côtés, malheureusement pour lui, rien ne se passa.

- À qui ai-je l'honneur ?

Sa voix était rauque de n'avoir été utilisée depuis probablement des années, mais son interlocuteur le comprit sans mal.

- Je suis Harry Potter.

Son visage s'étira en un rictus moqueur. Il n'allait certainement pas s'abaisser à supplier sa Némésis prophétique de l'épargner. Il avait peut-être été privé de sa magie, mais il lui restait encore un minimum de fierté.

- Alors le jour est venu ? J'aurais pensé que le vieux fou aurait donné dans le grandiloquent avec une exécution publique.

Le sorcier s'approcha un peu plus des barreaux, abaissant la lampe pour ne plus l'éblouir. Voldemort distingua un jeune homme aux yeux verts et aux cheveux bruns en bataille, équipé de lunettes rondes, d'un imperméable et d'une paire de tennis moldues.

- Une exécution publique est prévue, oui, mais ce n'est pas encore le jour. Je dois vous tuer dans 12 heures exactement, le 31 octobre 2000 à 10h. Fudge veut en faire une fête nationale je crois.

Son ton était badin malgré le sujet morbide. Comme s'ils ne faisaient que discuter de la pluie et du beau temps. Voldemort grinça des dents.

- Et donc, tu es venu pour me raconter tout ça ? Comme si j'en avais quelque chose à faire.

Il avait déjà envie de tordre le cou de ce sorcier inepte. Avait-il seulement conscience qu'il était enfermé ici depuis des décennies ? Harry Potter soupira.

- Oh, ce n'est pas vraiment pour vous que je suis là. C'est plutôt pour moi, à vrai dire. Depuis que j'ai 11 ans, on me répète que je suis celui qui vous tuera, que je suis l'Élu, seul capable de vaincre le Seigneur des Ténèbres. Moi je n'ai rien demandé à personne, je voulais simplement être Auror. Mais je n'ai pas eu mon mot à dire, donc je vais devoir utiliser le sortilège de mort avec la bénédiction du Ministère. Cela ne m'apporte aucune joie, je vous l'assure.

- Je vois. Le gentil héros de la nation sorcière a peur de se compromettre avec un sortilège Impardonnable. En seras-tu seulement capable ? Il faut de la volonté pour tuer quelqu'un. Je te ferai bien une démonstration, malheureusement on m'a privé de ma magie. Épargne-moi donc tes pathétiques états d'âme !

- J'ai déjà utilisé l'Avada, vous savez. Le professeur Dumbledore s'est assuré que je sois capable de le faire. Et puis il a trouvé et détruit tous vos Horcruxes. Vous n'aurez aucun moyen de vous en sortir…

Voldemort s'efforça de rester imperturbable, mais il avait trop de questions. Son plus grand secret, le garant de son immortalité… Toutes les visites de Dumbledore n'avaient-elles été que pour lui extorquer des informations… Maintenant qu'il y repensait, c'était bien possible. Il avait besoin d'en avoir le cœur net.

- Comment le vieux fou a-t-il découvert cela ? Parle !

- Vous devriez remercier l'un de vos anciens fidèles. Quand j'étais élève à Poudlard, Lucius Malefoy a dissimulé votre journal dans les affaires de Ginevra Weasley. Le fragment d'âme a possédé Ginny et rouvert la Chambre des Secrets. Par chance, je suis parvenu à tuer le Basilic et à détruire le journal avant que quiconque perde la vie. Mais c'est ce qui a mis Dumbledore sur la piste. À présent, vous êtes bel et bien mortel. Je suis presque sûr que n'importe qui pourrait vous tuer, mais à cause de cette stupide histoire de prophétie, c'est moi qui dois m'y coller.

Nouveau soupir de sa part, comme si tout cela l'ennuyait profondément. Quant à Voldemort, il avait une furieuse envie d'étranger la famille Malefoy toute entière…

- Combien d'Horcruxes avez-vous détruit ?

- Cinq. Le médaillon, la bague, la coupe, le journal et le diadème. Je ne suis pas venu vous narguer, hein ! Je voulais simplement… discuter avec vous. Savoir qui était l'homme que je suis censé tuer.

- Voyons, Dumbledore ne t'a-t-il pas brossé mon portrait ? L'horrible mage noir qui a tué tes parents…

Son ton était moqueur. Il aurait aimé pouvoir le blesser par ses paroles, mais le Survivant semblait imperturbable.

- Le professeur Dumbledore m'a parlé de vous oui, mais je doute qu'il ait été parfaitement objectif, et puisqu'on veut m'obliger à vous tuer, j'estime avoir le droit de connaître la vérité.

Cette fois, Voldemort éclata d'un rire sans joie.

- Je ne suis pas innocent. J'ai tué et torturé des centaines de personnes dans ma quête de pouvoir. Qu'espères-tu ? Une grande cabale qui t'éviterait d'avoir à te salir les mains ? Tu peux déjà ravaler tes illusions, tu vas devoir me tuer, que tu le veuilles ou non.

- Je sais ce que vous avez fait. Mais j'aimerais comprendre. Vous vous êtes rendus immortel, et pourtant cela ne suffisait pas ? Pourquoi être aussi cruel ? Vous auriez pu devenir Ministre de la Magie…

Le mage noir le regarda comme s'il était complètement stupide.

- Quelqu'un comme toi est incapable de comprendre le vrai pouvoir. Quel intérêt d'être puissant si c'est pour ne rien en faire. Tu dis que tu as déjà utilisé l'Avada. Était-ce seulement sur un être humain ? Qu'as-tu ressenti ?

L'autre sorcier pinça les lèvres.

- Dumbledore m'a obligé à le lancer sur des sorciers condamnés au baiser du Détraqueur. Il m'a dit que c'était un acte de pitié, que sans moi ces gens allaient souffrir longuement. Mais je n'en ai ressenti aucun plaisir, bien au contraire. C'est pour ça que je suis ici ce soir. Je veux me faire ma propre opinion… Me convaincre que vous méritez bien la mort.

- Tu es pitoyable, Harry Potter. Et dire que j'ai cru que tu pourrais menacer mon règne. Quel idiot j'ai été…

- La prophétie… je ne l'ai apprise que tardivement, vous savez. Dumbledore… il ne me disait pas tout. J'ai fini par comprendre que si je voulais la vérité, je devais aller la chercher par moi-même. Vous ne la connaissez que partiellement, n'est-ce pas ? Est-ce que vous voulez l'entendre ?

La question provoqua un sentiment étrange chez Voldemort. La première fois qu'il l'avait entendue, la prophétie l'avait terrifiée. Et maintenant, il semblait qu'il ne pourrait rien faire pour l'empêcher de se réaliser. Néanmoins il était curieux de voir ce qui lui avait échappé ce jour-là.

- Je t'écoute.

- "Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche, il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal, mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit." Personnellement, je trouve ça assez obscur, mais c'est à cause de ces quelques mots que ma vie a été gâchée.

Son ton était amer, et pourtant malgré sa rancœur évidente, il envisageait de ne pas le tuer. Voldemort ne le comprenait vraiment pas, cependant quelque chose l'intriguait fortement chez cet Harry Potter à la fois rebelle et ingénu. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas eu le moindre divertissement qu'il ne put résister à l'envie de poursuivre cette discussion surréaliste.

- Il n'y avait que deux enfants qui auraient pu être concernés par la prophétie. Toi et le fils Londubat. Survivre au sortilège de mort était… inattendu, je dois le reconnaître. Mais cette histoire de marquer comme un égal, ce n'est qu'une absurdité.

Il était dubitatif. Il ne considérait personne comme son égal, si ce n'est peut-être Dumbledore, son rival de toujours. Quant au pouvoir qu'il ignorait… Il avait parcouru le monde, étudié toutes les formes de magie. Il doutait qu'il existe encore grand-chose qui échappe à sa compréhension. Harry Potter avait survécu au sortilège de mort grâce au sacrifice de sa mère, rien d'autre.

À son grand étonnement, l'Élu se baissa et releva les quelques touffes de cheveux qui recouvraient son front. Entre les mèches brunes, Voldemort distingua une étrange marque en forme d'éclair.

- La plupart des sorciers pensent que c'est cette cicatrice. Là où votre sortilège de mort m'a touché. À cause de ça, les gens me regardent comme une bête de foire où que j'aille…

Voldemort se trouva malgré lui fasciné par ce visage aux traits encore juvéniles. Ses yeux étaient d'un vert surnaturel, couleur de l'Avada, et il n'avait aucune compétence en Occlumancie. Il pouvait lire sans mal ses pensées, comme s'il les projetait vers lui : Il doutait de Dumbledore, de l'Ordre du Phénix. Il avait été profondément choqué par la mort des criminels qu'il avait dû exécuter, et tout son être se rebellait face à ce qu'on voulait l'obliger à faire.

Le mage noir réprima un rictus. Peut-être pourrait-il le manipuler… Le convaincre de le libérer, et pourquoi pas même de lui prêter allégeance…

- Si tu ne veux pas me tuer, Harry Potter, que comptes-tu faire ? Me laisser enfermé ici jusqu'à la fin des temps ? Comptes-tu annoncer à tous ces gens que tu refuses d'accomplir la prophétie ? Le vieux fou ne te laissera certainement pas faire.

Le survivant détourna le regard. Il était évident que son plan allait faire de lui un traître aux yeux de tous. Néanmoins il semblait déterminé.

- Dumbledore est mort. Il a tout préparé pour que je mette fin à vos jours à cette date bien précise, mais il n'a jamais été question de me laisser le choix. Il ne voulait même pas que je puisse vous parler. Sauf que j'en ai marre qu'on prenne des décisions à ma place alors je vais vous faire évader… en quelque sorte. Aux yeux de tous, vous serez mort, mais en vérité vous serez enfermé chez moi, jusqu'à ce que j'aie décidé si vous méritez de vivre ou mourir.

Il semblait très fier de son plan, mais Voldemort y voyait déjà plusieurs failles. D'une part, aucun de ses Mangemorts ne serait dupe, grâce à la Marque des Ténèbres. Et d'autre part, Dumbledore avait créé cette prison pour rendre son évasion totalement impossible et il doutait que la maison de Harry Potter soit aussi sécurisée. Mais tout cela, il allait bien se garder de le lui dire. Si la stupidité de l'Élu pouvait lui permettre de retrouver sa liberté, il n'allait certainement pas l'en empêcher. Ainsi, il garda un visage imperturbable, se contentant de pencher la tête de côté comme si tout cela le laissait de marbre.

- Le vieux fou serait enfin décédé ? Quelle excellente nouvelle ! Comment est-il mort ?

Potter se mordit la lèvre, comme si l'information était confidentielle.

- Il est mort suite à une malédiction. Je n'en sais pas plus.

Ses yeux racontaient cependant tout autre chose, et Voldemort put voir le souvenir de Dumbledore, la main noircie et nécrosée. Le vieil homme avait succombé à la cupidité et enfilé son anneau. Il réprima un éclat de rire sadique. Le directeur n'avait eu que ce qu'il méritait, et il savoura l'idée d'être indirectement responsable de son décès.

- Je vois. Et donc, comment comptes-tu me transférer chez toi aux nez et à la barbe de tous les sorciers présents pour ma mise à mort ?

- Par un Portoloin amélioré, tout simplement ! Les gens s'attendent à ce que votre corps se transforme en poussière lors de votre mort, donc je n'ai pas à m'inquiéter de l'absence de cadavre. Je l'ai programmé pour s'activer au moment où je prononcerai la formule. Et même si quelqu'un s'aperçoit de quelque chose, personne ne me soupçonnera jamais. On me chargera même de votre capture… J'imagine que ça doit vous paraître ridicule : L'Élu qui vous sauve la vie parce qu'il refuse de vous tuer. Peut-être que ce n'est que partie remise, peut-être que je vais vous tuer d'ici une semaine. Mais j'aurais fait ce choix moi-même, en mon âme et conscience, et pas parce qu'une vieille prophétie a décidé que je devais le faire.

Le Survivant avait sorti une fine chaîne en argent de sa poche et il passa le bras à travers les barreaux de la cellule. Voldemort s'avança péniblement jusqu'à se retrouver suffisamment proche, et il frissonna alors que le jeune homme passait le collier autour de son cou, son souffle chaud atterrissant sur son visage. Depuis combien de temps n'avait-il pas sentit autre chose que sa robe de mage sur sa peau ?

Potter glissa la breloque sous ses vêtements pour la dissimuler et Voldemort s'efforça de rester stoïque alors que son impatience grandissait en flèche : Dans quelques heures il allait retrouver sa liberté et sa magie… Dans quelques heures il allait pouvoir prendre sa vengeance… Oh, comme il avait hâte !

- Tu es quelqu'un de curieux, Harry Potter. N'importe qui dans ta situation aurait mis fin à mes jours. Je ne sais pas encore quel type d'enfermement tu comptes me réserver, mais rien ne pourra être pire qu'ici.

L'autre sorcier se redressa et s'éloigna d'un pas.

- Il faut que je parte. Je vous retrouve dans quelques heures pour la grande mascarade de votre mise à mort. À demain, Voldemort.

Il fit volte-face et s'éloigna rapidement tandis que la cellule était à nouveau plongée dans la pénombre. Une fois seul, le mage noir s'autorisa à sourire. Les prochaines heures allaient être intéressantes, à n'en pas douter…

***/+/***

Sans surprise, son exécution avait été organisée en grandes pompes. Voldemort n'avait toujours aucun moyen de connaître l'heure, mais pas moins de six Aurors étaient venus le chercher dans sa prison, quatre d'entre eux tenant une chaîne tandis que les deux autres tenaient des torches. La cage qui le retenait avait été ouverte et il les avait suivis sans broncher, sans même dire un mot, savourant l'effroi que son simple regard provoquait chez ces sorciers.

Il marchait péniblement à cause de la petite taille de la chaîne entre ses chevilles, mais il voulait rester digne, et il s'efforça de paraître imperturbable alors que ses gardiens le menaient jusqu'au lieu de son exécution.

Il était inconscient lorsqu'il avait été amené ici, il ignorait donc tout de l'endroit où se trouvait sa prison. Curieux malgré lui, il découvrit que sa cellule se trouvait dans le sous-sol d'un petit château partiellement en ruine. Le poteau d'exécution avait été placé contre un mur de la cour et plusieurs spectateurs se tenaient là. Voldemort reconnut Cornelius Fudge, qui devait avoir succédé à Millicent Bagnold comme Ministre de la Magie. Il y avait aussi Rufus Scrimgeour, le directeur du Bureau des Aurors, Elphias Doge, Dedalus Diggle, Alastor Maugrey, Remus Lupin, Hestia Jones, Emmeline Vance et Sturgis Podmore, des membres historiques de l'Ordre du Phénix, tandis que plusieurs membres du Magenmagot étaient aussi présents : Barty Croupton Sr, Griselda Marchebank, Amelia Bones et Tiberius Ogden. Un photographe avait été recruté pour l'occasion, ainsi qu'une journaliste aux cheveux blonds bouclés.

Tout ce beau monde était positionné sur une estrade à bonne distance, comme s'ils allaient assister à un spectacle de prestidigitation. Voldemort les fixa tour à tour jusqu'à ce qu'ils détournent le regard et aucun d'entre eux ne tint plus de quelques secondes, si ce n'est Maugrey. Contrairement à eux, Harry Potter se tenait près du poteau d'exécution, un fin sourire au visage, et il soutint son regard sans ciller.

- Voldemort.

À la lumière du jour, le mage noir put distinguer de nombreux détails qui lui avaient échappés dans l'obscurité de la cellule : les quelques taches de rousseur sur son visage, ses lèvres charnues, les longs cils qui entouraient ses yeux verts.

- À qui ai-je l'honneur ?

- Harry Potter. Je viens pour accomplir la prophétie.

Voldemort répondit par un rictus moqueur.

- Le fameux Survivant… Voilà une manière bien héroïque de vaincre Lord Voldemort.

- Je vous ai déjà vaincu. Le soir où vous avez essayé de me tuer. Aujourd'hui, je ne fais que terminer ce que j'ai commencé.

Le Serpentard fut attaché au poteau d'exécution, pieds et poings liés, des chaînes entourant sa taille et sa gorge pour faire bonne mesure. Des runes gravées à même le métal contenaient sa magie, il était incapable de s'éloigner ne serait-ce que de quelques centimètres, et pourtant trois Aurors continuaient de le tenir en joue!

Harry Potter s'éloigna de quelques pas et tendit sa baguette dans sa direction avec un air déterminé. Son bras ne tremblait pas, pas plus que sa voix lorsqu'il prononça la formule.

- Avada Kedavra !

Voldemort eut à peine le temps de cligner des yeux qu'il était dans un tout autre endroit. Il avait vu le rayon de lumière verte quitter la baguette et il avait cru un quart de seconde que le Survivant lui avait menti et qu'il allait mourir, néanmoins le Portoloin s'était activé pile au bon moment, le transportant avec cette sensation de crochet caractéristique.

La pièce dans laquelle il était apparu ressemblait en tout point à une cellule de prison, cependant il y avait une couchette, une petite table et son tabouret, et dans un recoin des WC et une douche, dissimulés derrière un paravent.

Les chaînes anti-magie qui entouraient sa gorge, ses poignets et ses chevilles avaient disparues, et le mage noir tenta immédiatement d'ouvrir la porte de la cellule, malheureusement pour lui, les barreaux ne bougèrent pas d'un pouce. Voldemort laissa échapper un grognement.
Manifestement, l'Élu de la prophétie n'était pas aussi stupide qu'il en avait l'air…

Il tenta sans succès d'utiliser la force brute, mais après 19 ans d'immobilité forcée, il était aussi faible qu'un nouveau-né, et il fut contraint de s'asseoir sur le lit alors que sa tête lui tournait. Il avait la désagréable impression d'être revenu au début de sa vie, lorsqu'il était enfermé dans sa chambre à l'orphelinat. Il sentait bien sa magie circuler autour de lui, mais elle était comme comprimée, contenue par ces parois vraisemblablement enchantées.

Voldemort soupira. Bien qu'il ne soit pas libre, il y avait néanmoins une nette amélioration par rapport à sa situation précédente. Il ignorait où pouvait se trouver la maison de Harry Potter, et aucune fenêtre n'était visible aux alentours, néanmoins il pouvait espérer que ses Mangemorts iraient à sa recherche, à présent qu'il n'était plus dans la prison de Dumbledore.

Plus trivialement, il n'était plus enchaîné à genoux, il pouvait se lever, faire quelques pas et même s'allonger. Potter avait aménagé sa prison avec une prévenance dont il ne se serait certainement pas attendu et que lui-même n'aurait jamais offert à quiconque. Il était même presque certain qu'il allait lui offrir à manger et à boire…

Il n'eut guère à attendre bien longtemps pour retrouver le Survivant. Comme s'il était pressé de s'entretenir avec lui, il était venu à sa rencontre à peine était-il rentré dans sa demeure. Depuis sa cellule, Voldemort pouvait entendre presque tout ce qui se passait au rez-de-chaussée. Cela devait être une vieille maison, car l'isolation était inexistante.

Potter avait claqué la porte d'entrée assez vigoureusement avant de traverser un couloir. Puis il avait dévalé les marches pour atteindre le sous-sol. La prison aménagée pour lui était dissimulée derrière un mur secret, et lorsque celui-ci pivota, le mage noir put discerner une cave occupée par plusieurs cartons et étagères.

Son nouveau gardien avait perdu tout sourire et Voldemort ne put s'empêcher de l'interroger sur ce qui avait provoqué son ire.

- Harry Potter… Tu sembles de bien méchante humeur. Quelque chose ne se serait-il pas passé selon tes plans ?

- Non, tout s'est déroulé exactement comme je l'avais prévu. Mais j'ai dû gérer avec les journalistes et… Je déteste ça. Rita Skeeter est un vautour capable de raconter n'importe quoi pour le simple plaisir de salir ma réputation. Elle n'aime rien de moins que me faire passer pour un déséquilibré ou un mage noir en puissance.

- Tu es bien soucieux de ta réputation, pour quelqu'un qui vient de faire évader le plus grand mage noir du Royaume-Uni.

Potter leva les yeux au ciel et invoqua une chaise avant de s'y asseoir.

- Ce que vous êtes orgueilleux… Je veux simplement me faciliter la vie, comme tout le monde. Mais ce n'est pas la première fois que je passe de héros à antagoniste. Je suppose qu'ils finiront par se lasser, comme toujours… Alors, comment trouvez-vous votre nouvelle demeure ?

- Tu as fait preuve d'une certaine ingéniosité, je dois le reconnaître.

- Vous pensiez que vous pourriez vous enfuir une fois chez moi ? Je ne suis tout de même pas si stupide. Je sais ce dont vous êtes capable, je ne compte pas vous libérer. Je veux simplement comprendre qui vous êtes…

- Et décider si je mérite la mort. Je retire ce que j'ai dit cette nuit, c'était une admirable incantation du sortilège de mort. Ton regard était si déterminé que j'ai bien cru que tu allais me tuer.

Le Survivant grimaça, manifestement mal à l'aise à cette idée.

- Je n'aime pas ça. Qu'on m'utilise comme un vulgaire bourreau… Vous n'avez pas répondu à ma question cette nuit. Pourquoi n'avoir pas utilisé vos compétences pour devenir Ministre de la magie ? Dumbledore m'a dit que vous aviez été un élève brillant. Vous auriez eu tout le pays à vos pieds, sans résistance…

- Tu m'intrigues autant que je t'intrigue, Harry Potter, alors je répondrais à tes questions en échange de quoi tu répondras aux miennes. Cela te convient-il ?

- Très bien, que voulez-vous savoir sur moi ?

- Déjà, dans quelle maison étais-tu ?

- Gryffondor.

Il avait répondu sans hésiter, avec une certaine fierté dans sa posture. Voldemort lâcha une exclamation méprisante.

- Peuh ! Cela ne m'étonne pas. Le héros de Dumbledore ne pouvait être que Gryffondor.

- Figurez-vous que le Choixpeau voulait m'envoyer à Serpentard. Il m'a laissé le choix entre les deux. Et donc, votre réponse ?

Voldemort soupira.

- Devenir Ministre de la Magie ne m'aurait jamais satisfait. Je voulais les voir s'agenouiller devant moi, je voulais que mon nom soit craint et révéré. Je voulais marquer l'histoire. Ministre de la Magie n'est qu'un poste de gratte-papier, temporaire et limité. Je voulais montrer à tous ces gens la vraie puissance. Je voulais m'affranchir des lois, être supérieur à tous les autres sorciers, et la Magie noire, la vraie, est la seule manière qui permet d'obtenir tout ça. Je doute que quelqu'un qui ait aussi peu d'ambition que toi puisse ne serait-ce que comprendre. Le Choixpeau a peut-être voulu te mettre à Serpentard, mais c'est sans doute pour une autre de tes qualités.

Le Survivant roula des yeux.

- C'est bon, je vois que j'ai affaire à sa majesté la vanité incarnée. N'empêche que vous avez eu peur d'un nouveau-né. Je n'avais qu'un an lorsque vous avez essayé de me tuer. J'étais inoffensif.

- Tes parents s'étaient déjà opposés à moi. J'ai voulu faire d'une pierre deux coups. J'étais loin d'imaginer que cela aurait de telles conséquences.

- Bien sûr, puisque pour vous, ôter des vies n'avait jamais eu la moindre conséquence jusqu'à ce jour. C'est bien fait pour vous. Vous n'avez aucune notion de l'importance d'une vie humaine, vous êtes tellement méprisable.

Son visage exprimait tout le dégoût qu'il ressentait pour lui, et Voldemort le fusilla du regard. Dès qu'il retrouverait sa liberté, il tuerait Harry Potter pour lui faire payer son effronterie, et massacrerait tous les membres de l'Ordre du Phénix. Cet idiot allait regretter de ne pas l'avoir tué…

Alors qu'il pensait cela, le jeune sorcier plaqua la main sur son front en gémissant, manifestement en proie à une douleur intense.

Voldemort plissa les yeux, intrigué par cette réaction. Était-il possible que ses émotions soient directement reliées au jeune homme à travers sa cicatrice ? Il devait se calmer, car il n'était pas question de le tuer avant d'être libre. Il n'avait aucune envie de rester enfermé ici par sa propre bêtise, les vingt premières années avaient largement suffi.

Il inspira longuement, et bientôt le Survivant se redressa, la peau pâle et la cicatrice presque rouge. Il porta immédiatement un regard accusateur dans sa direction.

- Qu'est-ce que vous m'avez fait ?!

- Il semblerait que cette cicatrice te lie à moi d'une manière étrange… Mes émotions se transmettent à toi sans même que je ne le veuille.

- Vous… Vous souhaitez ma mort ?!

Le mage noir fit une brève moue et commença à faire quelques pas pour se rapprocher de la grille.

- Je souhaite être libre. Mais je suis suffisamment lucide pour savoir que te torturer ne me rendra pas ma liberté. Retournons sur des sujets plus anodins, veux-tu ? Pourquoi avoir refusé d'aller à Serpentard ?

Potter garda le silence quelques secondes, sans doute pour se remettre de la douleur qu'il venait de subir, mais finalement il reprit la parole.

- C'est à cause de Drago Malefoy. Il s'était montré suffisamment détestable avant même la répartition pour que je ne veuille pas partager un dortoir avec lui.

- Le fils de Lucius, j'imagine. Est-il toujours en vie ?

- En vie et en liberté. Lucius Malefoy se pavane toujours au ministère, toujours à chuchoter aux oreilles de Fudge. J'ai remarqué qu'il n'avait pas osé venir ce soir. J'imagine qu'il n'avait pas le cran de se montrer devant son ancien maître.

- Je suis toujours leur maître. Les Mangemorts m'appartiennent jusqu'à la mort. Ne les crains-tu pas ?

Le Survivant haussa les épaules.

- Les plus enragés d'entre eux sont à Azkaban, surveillés par les Détraqueurs. D'autres comme Lucius ont préféré faire croire qu'ils avaient agi sous l'Imperium… Quand bien même ils sauraient où vous vous trouviez, je doute qu'ils prennent le moindre risque pour vous libérer.

Voldemort serra les dents, s'efforçant néanmoins de ne rien montrer de la fureur qui l'habitait. Potter pouvait bien le narguer, car il avait probablement raison. Le fait est qu'en vingt ans, aucun Mangemort n'était parvenu à le retrouver, et ces pleutres étaient sans doute bien trop effrayés à l'idée d'affronter sa colère après tout ce temps.

Se détournant des barreaux, il fit quelques pas jusqu'à la couchette où il s'assit. Le matelas semblait assez confortable et était surmonté d'un oreiller et d'une couette moelleuse. Face à lui, la petite table était fixée au sol, tout comme le tabouret.

Pris d'une idée, Voldemort reprit la parole, changeant brusquement de sujet au passage.

- Inutile de me servir à manger, je n'en ai pas besoin. Un pichet d'eau suffira, avec la Gazette du Sorcier.

Ainsi il allait pouvoir se renseigner sur l'état de la société sorcière et peut-être apprendre des informations qui pourraient lui être utiles lors de sa libération future… Car il s'était peut-être rendu à l'évidence qu'il ne pourrait détruire les barreaux de lui-même, mais il restait persuadé qu'il allait retrouver la liberté tôt ou tard. Si Dumbledore n'avait commis aucune erreur en vingt ans, Potter allait en faire, c'était une certitude.

L'Auror n'avait pas bougé depuis sa dernière prise de parole, se contentant de le regarder avec les bras croisés, un sourcil levé comme s'il essayait de lui faire comprendre quelque chose.

- Sérieusement, vous vous croyez à l'auberge ? Je ne suis pas un de ces larbins que vous pouvez commander à envie. Si vous voulez quelque chose, il va falloir le demander poliment.

Voldemort le fusilla du regard avec un réel désir de le faire souffrir. Cet insecte osait lui parler sur ce ton à lui, le Seigneur des Ténèbres ?! Moins d'une seconde plus tard, Potter se mit à gémir en se tenant le front, arrachant un sourire cruel au mage noir.

- Voilà la seule politesse que tu auras, Potter !

- Et puis merde, allez vous faire foutre !

Trouvant une force qu'il ne lui aurait pas imaginé, le Survivant se redressa tout d'un coup, le visage farouche malgré la douleur évidente qu'il ressentait. Et après un doigt d'honneur dans sa direction, il quitta la pièce sans se retourner. Lorsqu'il avait refermé la paroi derrière lui, toutes les torches s'étaient éteintes, plongeant la pièce dans l'obscurité, et Voldemort maugréa. Sans doute allait-il devoir se montrer plus subtile s'il voulait pouvoir inciter le Gryffondor à aller dans son sens…

***/+/***

Potter l'ignora pendant plusieurs jours.

Le lendemain matin, un pichet d'eau était simplement apparu dans sa cellule, enchanté pour se remplir à l'infini, et Voldemort ne put s'empêcher de ressentir un minuscule regain de gratitude pour le Survivant. Alors certes, boire de l'eau ne lui était plus vital depuis bien longtemps. Mais sa gorge était terriblement asséchée, et il vida le pichet d'une seule et longue gorgée dès qu'il constata sa présence.

Durant la nuit, le mage noir avait somnolé dans un demi-sommeil, savourant le fait de pouvoir s'allonger sur une surface moelleuse pour la première fois en 20 ans. Mais à son réveil, il se retrouva à nouveau à méditer pour passer le temps. Il avait beaucoup de choses à penser à présent.

Si ses Horcruxes avaient été bien détruits comme Potter le prétendait, cela signifiait qu'il était redevenu mortel. Et puisque sa baguette avait disparu, sans doute détruite par Dumbledore, il était totalement vulnérable du bon vouloir du jeune Auror. Il n'avait aucun moyen de contacter ses Mangemorts et il ignorait encore trop de choses sur Harry Potter pour pouvoir le manipuler à sa guise.

Le Survivant en lui-même était une énigme. D'un côté il était puissant, c'était un fait, et assez astucieux pour aménager cette prison. Il se méfiait de Dumbledore et de l'Ordre du Phénix, faisait les choses à sa manière, sans se préoccuper de l'opinion d'autrui… Mais d'un autre côté il avait une certaine candeur, une certaine innocence dans son attitude. Bien que Voldemort ait assassiné ses parents et fait de lui un orphelin, le jeune sorcier ne semblait pas le haïr, ni même le craindre. Il n'avait manifestement aucune méfiance et ne tentait même pas de protéger ses pensées, car elles étaient immédiatement accessibles, et il réagissait beaucoup trop facilement à ses provocations.

Pour l'heure, il semblait "bouder" simplement parce qu'il ne s'était pas montré assez polis, et Voldemort aurait pu en rire si cela ne l'énervait pas autant. Car Potter avait le pouvoir de rendre sa vie plus confortable, et après ces 20 années d'isolement et d'ascétisme total, il se sentait terriblement déprivé.

Les heures se transformèrent en jours, et Voldemort fut bientôt certain que près d'une semaine s'était écoulée.

Harry Potter n'avait-il pas dit qu'il voulait découvrir qui il était vraiment ? Apprendre à le connaître ?

Depuis sa prison souterraine, il pouvait entendre ses allées et venues dans la maison, lorsqu'il descendait des marches, lorsqu'il rentrait. Ces bruits lui avaient permis de se repérer dans le temps, puisque le Survivant partait travailler le matin et ne revenait que le soir, mais aussi d'apprendre qu'il vivait seul.

Un jour, alors que la maison était silencieuse depuis de longues heures, Voldemort entendit la porte s'ouvrir brusquement. Une fois n'est pas coutume, l'Auror n'était pas seul, et à en juger par la voix de l'invité, c'était un homme.

La seconde chose que le mage noir put apprendre était que Potter et cet homme étaient en train de s'embrasser. Ils avaient refermé la porte et étaient restés immobiles pendant un instant avant de reprendre la parole.

- Alors beau-gosse, tu me montres ta chambre ?

- Par ici.

Ils avaient monté les marches, puis le silence était revenu. Voldemort avait beau avoir l'ouïe fine, il ne pouvait entendre ce qui se passait au-delà du rez-de-chaussée. Il regarda autour de lui et tomba sur une canalisation qui descendait depuis le plafond.

Curieux, le mage noir colla son oreille contre le tuyau de fonte. Manifestement, Potter était en train de prendre du bon temps avec ce mystérieux visiteur…

Le sourire de Voldemort s'élargit en imaginant le Survivant plaqué nu contre un matelas, croupe relevée pour présenter son anus avide. Il n'avait aucun mal à s'imaginer à la place de cet amant, pilonnant le jeune sorcier jusqu'à lui faire perdre haleine…

Il soupira. Le souvenir de ses nuits torrides avec Lucius, Regulus ou Bartemius était bien loin à présent… Et dire que même eux n'avaient rien tenté pour le libérer…

Collé contre la canalisation, il souleva sa robe et empoigna sa verge d'une main ferme, allant et venant au son des halètements de plaisir de Potter et de son amant. Cela faisait combien de temps qu'il n'avait pas eu de plaisir charnel ? Avant même son emprisonnement, sa quête de pouvoir l'avait éloigné des certaines distractions auparavant bienvenues et aujourd'hui il le regrettait un peu.

Il se mena à la jouissance puis profita de sa solitude pour se laver et enfiler des vêtements propres.

Potter lui avait fait parvenir une robe sorcière strictement similaire à la sienne, et bien que Voldemort ne comptât pas le remercier pour autant, il lui en était tout de même reconnaissant.

Assis sur sa couchette, il se plongea en méditation jusqu'à ce que le bruit du mur en train de pivoter ne l'en fasse émerger.

Potter se tenait devant lui, un vague sourire aux lèvres et les cheveux encore humides de sa douche.

- Voldemort.

- Potter. Te voilà à nouveau disposé à me parler. J'imagine alors que la baise fut bonne.

Le Survivant écarquilla les yeux et se mit à rougir.

- Co… Comment vous pouvez dire des choses comme ça ?!

- Je t'ai entendu. Alors que préfères-tu… prendre ou être pris ?

- Je ne vois pas en quoi ça vous regarde ! Et puis qu'est-ce que ça peut vous faire ?! Ça vous défrise que je préfère les hommes ? Ça ne m'étonnerait pas de vous, vu les idéologies que les vôtres font circuler…

Son regard était farouche mais il avait croisé les bras en un geste de défense instinctif.

- Tu seras étonné de savoir que nous partageons les mêmes préférences.

Le Survivant écarquilla les yeux et le dévisagea de haut en bas. Le sourire du mage noir s'accentua. Il savait ce qu'il voyait, il pouvait presque entendre ses pensées. Grace à la magie noire, Voldemort était parvenu un conserver le corps de ses trente ans. Un physique svelte et élancé, une peau exempte de tout défaut, des cheveux bruns ondulés. On disait de lui qu'il était particulièrement séduisant, et cet attrait lui avait permis d'enchaîner les conquêtes du temps de sa scolarité.

Voyant que son interlocuteur ne semblait pas prêt à reprendre la parole, il se leva et s'approcha des barreaux.

- Est-ce que tu imagines ce que ça ferait de se faire prendre par moi? Je me suis masturbé au son de tes gémissements cette nuit, c'était très satisfaisant. Je te vois déjà offert à mes pénétrations, ton petit cul écartelé par ma bite…

C'en était trop pour le jeune Aurore qui quitta immédiatement la pièce sous le rire du mage noir.

Harry Potter était vraiment trop candide. À défaut d'être libre, il venait au moins de lui offrir une belle distraction. Sans compter que son physique était tout à fait dans ses goûts… Il avait initialement prévu de le tuer, mais finalement peut-être le garderait-il comme jouet.

***/+/***

Suite à cet événement, Harry Potter n'était plus descendu dans la cave pendant plusieurs jours, mais Voldemort avait pris l'habitude d'écouter à travers la canalisation pour en apprendre davantage sur le jeune Auror. Il avait déjà compris que le Survivant habitait seul et ne recevait que très peu de visites. L'un de ses amis, un certain Ron Weasley, était venu le voir un soir, mais c'était tout. Pour quelqu'un qui était censé être l'Élu sauveur de la nation sorcière, son manque de vie sociale avait quelque chose d'étrange. Il allait au travail 5 jours par semaine, revenait à heure fixe, et il n'avait plus osé faire venir d'amant depuis la dernière fois que Voldemort l'avait taquiné.

Le mage noir aurait pu se réjouir de ce fait, mais Harry Potter semblait trop isolé pour que ce soit normal, et lorsque le sorcier redescendit le voir, il ne put s'empêcher de lui poser la question.

- Moi qui espérais apprendre quelques secrets de l'Ordre du Phénix en vivant chez le Survivant, je suis déçu. La fameuse cabbale de Dumbledore aurait-elle été dissoute à mon prétendu décès ?

- L'Ordre du Phénix existe toujours, mais je n'en ai jamais fait partie. Dumbledore m'en a toujours refusé l'accès.

- Alors que tu es l'Élu de la Prophétie ? C'est pour le moins étonnant.

Potter haussa les épaules.

- Dumbledore était quelqu'un de très secret. Je n'ai appris l'existence même de la Prophétie me concernant que lorsqu'il était sur son lit de mort, et encore il ne me l'a pas répétée telle quelle, j'ai dû aller au Département des mystères pour l'écouter. C'est en partie ce qui m'a poussé à vous épargner. Je ne comprends même pas ce que signifie "Aucun d'entre eux ne peut vivre tant que l'autre survit" et ça me semble tout de même un détail important.

Voldemort plissa les yeux. Il avait commencé à faire les cent pas dans sa cellule. Lui non plus n'arrivait pas à comprendre pleinement le sens de la Prophétie, et cela ne lui plaisait pas.

- As-tu jamais fait part de tes doutes à quelqu'un ?

- À mon parrain Sirius Black mais… lui non plus ne fait pas partie de l'Ordre du Phénix. Il est en fuite après s'être évadé d'Azkaban. Puisque Peter Pettigrow est toujours introuvable, on ne peut pas prouver son innocence.

- J'ai toujours trouvé étrange que Potter choisisse Pettigrow comme gardien du Secret. Si je comprends bien, Sirius Black a été accusé d'être un Mangemort ?

Le jeune Auror hocha la tête.

- Tout le monde pensait qu'il avait trahi mon père. Il a été emprisonné sans jugement juste après la mort de mes parents. C'est pour cela que j'ai vécu toute mon enfance chez des moldus. Sirius n'est parvenu à s'évader que 12 ans plus tard, mais cela n'a rien changé.

Le mage noir pencha la tête avec un sourire cruel.

- Dumbledore aurait sans doute pu faire quelque chose pour l'aider. Je me demande pourquoi il n'a rien fait…

Il aimait semer le trouble dans l'esprit du Survivant, mais intérieurement son cerveau tournait à plein régime : Et si Dumbledore avait volontairement sacrifié les Potter pour accomplir la Prophétie ? Et s'il avait lui-même convaincu James Potter de choisir Pettigrow et non Black comme gardien du Secret ? Toutes les pièces s'emboîtaient presque trop bien. Et maintenant il avait devant les yeux un Harry Potter ignorant tout des manigances de l'Ordre du Phénix, isolé de toute famille sorcière.

Dumbledore aimait toujours manipuler ses pions comme sur un vulgaire échiquier mais sans doute n'avait-il pas imaginé que Potter irait jusqu'à organiser son évasion…

La réponse du Gryffondor ne se fit pas attendre.

- J'ai souvent pensé que Dumbledore me cachait trop de choses mais ce n'est pas pour autant que je vais vous libérer. Vous l'avez dit vous-même. Vous êtes un mage noir, vous avez torturé et tué bien trop de gens. Pour l'instant vous restez mon prisonnier. Ne vous avisez pas de croire que vous pourrez me manipuler facilement.

- Je continuerai tout de même d'espérer pouvoir un jour retrouver ma liberté. Sais-tu que c'est Dumbledore lui-même qui m'a appris que j'étais un sorcier ? Je vivais dans un orphelinat moldus, ignorant tout de ma nature…

Harry Potter semblait ce genre de sorcier à se soucier d'autrui. Peut-être pourrait-il attirer son empathie, lui faire croire qu'il n'avait été qu'un innocent jouet du destin ?

Le Survivant fit la moue et invoqua une chaise pour s'asseoir.

- Je sais déjà tout ça, oui. Tom Elvis Jesusor, le parfait préfet de Serpentard qui a ouvert la Chambre des Secrets en 5e année.

Son ton était moqueur et Voldemort grimaça à l'entente de son prénom, néanmoins il continua, comme si de rien n'était.

- Comment as-tu tué le Basilic ? Tu n'étais qu'un enfant, si j'ai bien compris.

- J'ai eu pas mal de chance. Fumseck, le phénix de Dumbledore, lui avait crevé les yeux. Et j'ai trouvé l'épée de Gryffondor dans le Choixpeau magique. Mais je serais mort dans la Chambre des Secrets si Fumseck n'avait pas soigné mon bras avec l'une de ses larmes.

Voldemort fronça les sourcils.

- Dans la Chambre ? Mais comment y es-tu entré ? Est-ce que mon Horcruxe t'y avait emmené ?

- Non. Nous avons compris que Mimi Geignarde était le fantôme de Myrtle Warren, votre première victime. Et j'ai trouvé le serpent gravé sur le robinet, j'ai eu l'idée de lui ordonner d'ouvrir la porte…

- Mais…

- Je suis Fourchelang.

- Impossible. C'est un don génétique. Potter ne le parlait pas et ta mère était une Sang de Bourbe.

- N'insultez pas ma mère.

La dernière phrase, prononcée dans la langue des serpents, eut le mérite de le faire taire. Harry Potter venait de parler fourchelang et malgré ses décennies d'existence et ses nombreux voyages, c'était la première fois que Voldemort en rencontrait un autre que lui.

Il le scruta quelques secondes, cherchant un quelconque trait Serpentard dans son physique, cependant il ressemblait beaucoup trop à son père pour envisager une infidélité.

- Parle le encore.

- Je n'aime pas le parler. Cela effraie les gens. Encore à cause de vous, je parie.

- Le fourchelang est une langue ancienne, caractéristique des descendants de Salazar lui-même. Tu es le premier que je rencontre. Tu devrais être fier.

Potter leva les yeux au ciel.

- Je ne suis pas un descendant de Salazar Serpentard. On dit que Herpo l'Infâme le parlait aussi, est-ce qu'il fait partie de vos ancêtres ? Peut-être que ça peut apparaître comme ça... Quoi qu'il en soit, ça m'a toujours attiré plus de problèmes qu'autre chose.

- Tu m'intrigues de plus en plus, Harry Potter. Raconte-moi. Comment a réagi ce cher Dumbledore en l'apprenant ?

Le Survivant soupira.

- Quand j'étais petit, je pensais que c'était une capacité normale, que de nombreux sorciers pouvaient le faire. Mais un jour, pendant un duel, Malefoy a invoqué un serpent. Il voulait m'effrayer mais quand je me suis mis à parler fourchelang, tout le monde m'a regardé comme si j'étais un monstre. C'était en deuxième année, et on m'a accusé d'avoir ouvert la Chambre des Secrets. Ça m'a révolté. Mais quand j'ai demandé à Dumbledore ce qu'il en pensait, il n'a pas eu l'air spécialement inquiet. Il m'a simplement dit que vous m'aviez peut-être transmis cette compétence en essayant de me tuer ce soir-là…

- C'est complètement absurde. Le sortilège de mort a rebondi sur la protection que ta mère a placée sur toi en se sacrifiant. Le Fourchelang est une capacité innée… Soit tu es né avec, soit un autre phénomène est à l'œuvre, quoi qu'il en soit cela fait partie de toi. Ne me fait pas croire que tu n'as jamais ressenti de fierté à détenir ce pouvoir.

Il s'interrompit pour se plonger dans ses pensées. Il y avait une vérité quelque part… Il sentait qu'il était tout proche de la découvrir, mais elle échappait encore à sa compréhension, et cela le frustrait. Pour l'instant, en tout cas, il était hors de question de tuer Harry Potter avant d'en savoir davantage. Le premier retour de bâton lui avait bien suffit…

Le mage noir releva la tête en entendant son geôlier reprendre la parole :

- Quand j'étais enfant, je trouvais ça plutôt cool de pouvoir discuter avec les serpents. Un jour, mon oncle et ma tante m'ont emmené au zoo. Il y avait un boa constrictor dans un vivarium. Je l'ai accidentellement libéré et mon cousin s'est retrouvé enfermé à la place du serpent. Je crois que ça reste l'un de mes meilleurs souvenirs avant que j'apprenne que j'étais un sorcier.

Potter avait l'air presque songeur en disant cela et Voldemort passa un bras à travers les barreaux de sa cellule, main tendue en direction du Survivant.

- Je sais ce que cela fait d'être montré du doigt pour ses capacités. Mais n'as-tu jamais songé à le voir comme une chose positive ? Cela pourrait te permettre de prendre un serpent comme familier, et ainsi tisser un lien plus fort qu'avec aucun autre animal ?

- Je suppose que ça aurait été cool mais… contrairement à vous, je n'ai jamais voulu voir la peur dans les yeux de mes camarades.

- Toi qui a tant cherché l'aval de tes camarades, où sont-ils à présent ? Tu vis seul, tu rentres chaque soir à la même heure… Où sont donc ces si nombreux amis pour lesquels tu as fait ce sacrifice ?

Le Survivant détourna le regard. Voldemort aurait aimé pouvoir saisir son menton entre ses doigts pour le forcer à le regarder, mais sa proie se leva de sa chaise et s'éloigna d'un pas.

- J'ai des amis, ils ont simplement leurs occupations. Et ils sont de bien meilleure compagnie que vous. Bonne nuit, Voldemort.

Il quitta la pièce, poings serrés, sous le regard moqueur du mage noir. Harry Potter était peut-être un Auror puissant, mais il restait humain, et c'était cette humanité qui était sa plus grande faiblesse…

***/+/***

Voldemort s'attendait à ce que Harry boude encore pendant plusieurs jours, mais il revint dès le lendemain soir, un large sourire aux lèvres.

- Bonsoir Voldemort !

- Potter. Que me vaut ta soudaine jovialité ? Tu as trouvé un nouvel endroit pour te faire baiser loin de mes oreilles indiscrètes ?

L'air scandalisé du Survivant lui arracha un éclat de rire.

- Quoi ?! Mais non ! Vous êtes vraiment un pervers ! J'ai repensé à ce que vous avez dit hier et je suis allé dans une animalerie moldue… Ils vendent des serpents.

- Et donc, tu as décidé d'en acheter un ?

- Pas encore. Je voulais surtout me renseigner sur ce qu'il fallait pour en prendre soin. Un vivarium, c'est facile, mais pour le chauffage… Ça fonctionne à l'électricité, et je vis dans une vieille maison sorcière. Je ne sais même pas comment fonctionne le frigo dans ma cuisine…

Le mage noir leva les yeux au ciel.

- Potter, ôte-moi d'un doute, tu es un sorcier ou un cracmol ?

- Mais… Je sais invoquer des flammes mais un serpent a besoin d'une température constante. Je ne sais pas comment enchanter un objet pour qu'il reste chaud en permanence, moi…

- Je te ferai bien la démonstration, mais je suis enfermé ici.

- Ben voyons! Ne vous inquiétez pas, je vais demander à mon amie Hermione. Je suis persuadé qu'elle saura me répondre.

- N'as-tu jamais ressenti le désir de te débrouiller par toi-même ? Tu comptes toujours sur les autres pour pallier ta propre médiocrité ? C'est pathétique.

Harry s'était retourné, sans doute pour lui envoyer une réponse bien sentie, mais alors qu'il venait d'ouvrir la bouche, un Patronus en forme de biche fit irruption dans la pièce. Le Survivant avait immédiatement sorti sa baguette de sa poche avant de la rabaisser et Voldemort admira distraitement sa vitesse de réaction.

- Qu'est-ce que…

- Harry Potter…

- Rogue !

La voix qui émanait du Patronus était éminemment reconnaissable et le mage noir en fut d'autant plus intrigué. Que voulait donc son Mangemort ?

- … Ce que j'ai à vous dire est capital. Croyez-le ou non mais l'Ordre du Phénix veut votre mort. Vous êtes le dernier Horcruxe du Seigneur des Ténèbres. Lorsqu'il a essayé de vous tuer il y a 20 ans, un fragment de son âme s'est accroché à vous. Lors de son exécution, vous avez détruit son corps, mais son esprit erre toujours en ce monde, et votre vie est la seule chose qui l'y rattache encore. Dumbledore avait tout prévu, et à l'heure où je vous parle, votre cheminée a sans doute déjà été coupée du réseau et une zone anti-transplanage a été placée autour de votre maison. Fuyez pour votre vie si vous le pouvez, ou acceptez de vous sacrifier pour le plus grand bien, mais désormais le choix est entre vos mains. Adieu.

Voldemort écarquilla les yeux. Alors que le Survivant restait figé, comme pétrifié par ces révélations, tout faisait désormais sens dans son esprit : la capacité de Potter à parler fourchelang, sa propre capacité à lui infliger de la douleur à distance… Leurs âmes étaient liées à travers l'Horcruxe. Harry Potter garantissait sa survie et Dumbledore le savait… Il n'avait jamais permis à l'Élu de faire partie de l'Ordre du Phénix car il était prévu depuis le début qu'il serait abattu sans la moindre pitié… Pour le plus grand bien…

Le Patronus s'était volatilisé mais le jeune Auror n'avait pas bougé, son visage exprimant toute l'horreur qu'il ressentait. Cependant, si son Mangemort n'avait pas menti, le temps leur été compté. Ils ne pouvaient rester ici.

- Potter…

- Non… Je ne veux pas le croire. Ils ne peuvent pas…

Il essaya de transplaner, mais sa tentative n'eut d'autre effet que de le faire tourner sur lui-même.

- POTTER !

Cette fois, il releva le visage pour croiser son regard, et Voldemort put sans mal y lire toute la douleur qu'il ressentait face à cette trahison.

- Décidément, vous aurez ruiné ma vie du début jusqu'à la fin. Vous avez tué mes parents, vous avez… mis un fragment de votre âme en moi…

- Je n'ai jamais eu pour projet de faire un Horcruxe humain, tu peux me croire. En revanche, la décision de Dumbledore n'a rien de bien étonnant. Après tout, il n'a jamais été du genre à s'embarrasser des détails lorsqu'il estimait que quelque chose était sur sa route. Voilà pourquoi il ne t'a jamais accepté au sein de l'Ordre. Voilà pourquoi il n'a jamais rien fait pour innocenter Sirius Black. Il voulait te voir isolé et vulnérable, sans personne pour intervenir pour te sauver.

- C'est injuste ! Je n'ai pas mérité d'être exécuté comme ça !

- Libère-moi. Je te promets que je ne te laisserai pas mourir.

- Non ! Si je vous libère, vous allez à nouveau faire le mal…

- As-tu une autre solution pour t'enfuir ? À moins que tu ne comptes affronter tous les sorciers de l'Ordre qui vont se présenter à ta porte…

Le Survivant garda le silence pendant quelques secondes, les yeux au bord des larmes. La violence avec laquelle son univers venait de voler en éclat l'empêchait de réfléchir sereinement à la situation mais Voldemort savait très exactement comment s'en sortir. Finalement, Potter secoua la tête et pointa sa baguette en direction de la cellule. Sa main tremblait mais son regard était déterminé.

- Très bien… Je suppose que je n'ai pas le choix…

Il traça plusieurs arabesques pour désactiver les différentes runes qui le gardaient prisonnier, et le mage noir vit bientôt avec bonheur la porte s'ouvrir. D'un bond, il se jeta sur l'Auror pour lui arracher sa baguette des mains. Ce dernier résista quelques secondes, mais un vif coup dans la gorge le fit instinctivement relâcher la pression, permettant de le désarmer.

- Parfait. Première chose, il est urgent de te mettre en sécurité… mon cher Horcruxe.

Voldemort récupéra le gobelet qui lui permettait de boire et le transforma en Portoloin. Direction son ancienne demeure…

L'objet brilla une seconde avant de les téléporter jusqu'à la destination prévue.

Le mage noir relâcha son nouvel otage pour s'étirer brièvement. Il était enfin libre. Son corps et sa magie n'étaient plus entravés. L'avenir lui appartenait…

Il porta son regard sur Harry Potter qui le regardait avec un air méfiant, poings serrés et prêt à bondir pour esquiver une attaque.

- Qu'est-ce que vous comptez faire de moi ?!

D'un geste vif, Voldemort lança un Incarcerem, ligottant son Horcruxe des pieds aux épaules.

- Je te l'ai dit, je vais te protéger. Il est hors de question que l'Ordre du Phénix ne détruise mon tout dernier Horcruxe. Pour l'instant, tu vas rester ici sagement pendant que je vais mettre mes affaires en ordre. Cela fait bien trop longtemps que je suis resté enfermé. Ne t'inquiète pas, je ne t'oublierai pas.

- NON ! Détachez-moi !

- Tu-tut… Personne ne me donne d'ordre, Potter.

D'un second coup de baguette, il fit apparaître un bâillon autour du visage du Survivant, puis il s'éloigna de quelques pas. Ils étaient apparus dans le hall de son ancienne demeure, et il grimaça face à toute la poussière qui s'était accumulée. Il n'avait jamais cherché à vivre dans le luxe comme les Malefoy mais le petit manoir qu'il s'était trouvé, était isolé de tout et protégé par de nombreux enchantements. Il savait qu'il était le seul à connaître sa localisation et à pouvoir y rentrer mais dans sa paranoïa, il n'avait jamais pris d'elfe de maison.

Pénétrant dans le salon, il chassa d'un coup de baguette toute la saleté qui s'était accumulée sur ses meubles. Il n'avait jamais imaginé vivre avec qui que ce soit, mais l'idée de l'enfermer dans une cellule lui déplaisait étrangement. L'Élu de la Prophétie était jeune et puissant. Son isolement et la trahison de Dumbledore et de l'Ordre du Phénix étaient des leviers qu'il pourrait utiliser pour le convertir à sa cause, mais il allait devoir accepter de lui obéir, et vu son caractère rebelle, ce n'était pas gagné…

Il fit léviter son Horcruxe vivant jusqu'au canapé où il l'installa un peu plus confortablement, souriant face à son air courroucé.

- Ne t'inquiète pas Harry Potter, je prends soin de ce qui m'appartient. Tu ne resteras pas indéfiniment attaché. Ce n'est que pour quelques heures, le temps que je revienne…

Il avait besoin d'observer de ses yeux ce que le Royaume Uni était devenu en son absence. Voir où se trouvaient ses fidèles, lesquels méritaient d'être punis, lesquels pouvaient encore le servir…

Il abandonna le Survivant pour transplaner au Manoir Malefoy. Puisque Potter lui avait dit que Lucius était non seulement vivant, libre mais aussi toujours fourré au Ministère, c'était sans aucun doute le Mangemort le mieux placé pour le renseigner sur la situation actuelle.

Arrivé devant les grilles en fer forgées, il les ouvrit d'une projection de magie avant de faire de même pour la double-porte d'entrée. La baguette de Harry Potter répondait parfaitement à sa volonté et il la fit rouler entre ses doigts avec satisfaction.

Il pénétra dans la première pièce venue et Narcissa Malefoy ne tarda pas à apparaître devant lui, sans doute alertée par ses elfes de maison, s'évanouissant presque à sa vue.

- Par Salazar… Mon seigneur…

Elle s'était rapidement agenouillée devant lui, attendant sans doute qu'il ne décide de son sort. Il garda le silence pendant quelques secondes, savourant la terreur qu'il provoquait chez la sorcière.

- Où est Lucius ?

- Il est encore au Ministère, mon seigneur. Il ne devrait pas tarder à entrer.

- Contacte-le. Dis-lui de venir ici immédiatement, s'il ne veut pas que je tatoue la marque des Ténèbres sur son épouse pour le convoquer ici par moi-même.

- Oui mon seigneur, tout de suite…

Narcissa Malefoy s'inclina à nouveau avant de quitter la pièce tandis qu'il s'installait dans l'un des luxueux fauteuils. Heureusement pour eux, son serviteur ne se fit pas attendre, arrivant bientôt en courant, ses longs cheveux décoiffés par sa course.

Lucius se jeta immédiatement à ses pieds pour embrasser l'ourlet de sa cape.

- Maître, oh maître… J'ignorais que vous étiez en vie…

- Tu m'en diras tant… Tu devrais pourtant savoir que je suis immortel, Lucius. Tu as été un bien piètre serviteur. Tu aurais pu chercher ma prison, tenter de me libérer… mais tu as préféré faire croire que tu avais été soumis à l'Imperium pour conserver tout ton confort et tes privilèges. Tu m'as déçu.

- Je vous demande pardon, maître. Dumbledore…

- Endoloris. Tu avais le temps et l'opportunité d'interroger des membres de l'Ordre du Phénix ou des hauts placés du Ministère, mais tu n'as rien fait. Tu ne peux pas me mentir, tu le sais, n'est-ce pas ?

Son Mangemort s'était mis à hurler sous le sortilège de torture, mais Voldemort y mit rapidement fin. Il voulait un compte rendu de la situation et cela irait sans doute plus vite si son serviteur n'était pas en train d'haleter comme un vulgaire chien assoiffé.

- Je suis… désolé, maître, j'ai… failli à ma tâche…

- Et tu n'es pas le seul. Maintenant rends-toi utile. Je veux savoir où se trouvent les autres Mangemorts du 1er cercle.

- Les Lestrange sont à Azkaban avec Barty Croupton Jr., Mulciber, Rookwood et Dolohov. Macnair, Yaxley et Travers travaillent au Ministère. Les Carrows tout comme Avery, Crabbe, Goyle, Nott, Jugson, Mulciber et Rowle sont en liberté. Rosier est mort, Pettigrew est porté disparu. Rogue est à Poudlard, quant à ce traître de Karkaroff, il se terre en Russie à Durmstrang.

- Je vois. Je me doutais que tu serais parfaitement informé. Tu me feras un rapport écrit sur la situation au Ministère et plus particulièrement sur nos possibles soutiens au sein du Magenmagot. Tu as un fils, si je ne m'abuse ?

Le visage de Lucius se crispa, cependant Voldemort savait qu'il n'oserait jamais lui mentir aussi effrontément et il se réjouit intérieurement du dilemme de son serviteur.

- En effet, Maître. Drago a 20 ans. C'est un potionniste talentueux. Crabbe, Goyle et Nott ont aussi des garçons du même âge.

- Bien. Tu me le présenteras. Nous avons besoin de sang neuf. Et bien entendu nous allons faire libérer tous nos fidèles.

- Oui, maître. Puis-je savoir quand vous souhaitez faire cela ?

Le mage noir fit un geste vague de la main.

- Plus tard. Je reviendrais te voir pour organiser cela. Je compte bien prendre ma vengeance contre tous ces idiots du Ministère et de l'Ordre du Phénix. Je vais leur montrer que Lord Voldemort est immortel et punir tous ceux qui ont osé profiter de ma prétendue exécution pour me narguer.

- À ce propos, maître, puis-je savoir comment vous avez réalisé ce miracle ?

Voldemort hésita, partagé entre le désir de se vanter et celui plus mesquin de frustrer son serviteur. Finalement, le souvenir de ce que Harry lui avait dit la veille de son exécution le décida.

- Tu le sais déjà, avec un Horcruxe. Il me semble d'ailleurs que je t'avais confié l'un d'entre eux. Puis-je savoir ce que tu as fait de mon journal, Lucius ?

Immédiatement, le patriarche du clan Malefoy perdit toutes ses couleurs et s'inclina plus bas encore, laissant son front toucher le sol.

- Je suis… Je suis désolé, maître… Je voulais…

Voldemort saisit le Mangemort par les cheveux pour le forcer à se redresser, provoquant un halètement de douleur chez ce dernier.

- Alors, où est-il ? Où est mon Horcruxe ?

- Il a été détruit… Maître… Par Harry Potter.

- Et peux-tu m'expliquer comment cela s'est produit alors qu'il était censé être en sécurité dans ton manoir ?

- Je… J'ai infiltré votre journal à Poudlard… J'ai pensé que s'il rouvrait la Chambre des Secrets, vous seriez satisfait. Mais…

D'un geste vif, il projeta Lucius en arrière avant de lui jeter un nouveau Doloris, maintenant cette fois le maléfice pendant plusieurs secondes.

- Je sais déjà tout cela Lucius. Je voulais voir si tu aurais le cran de m'avouer la vérité. Tu as pris la décision d'envoyer mon Horcruxe juste sous les yeux de Dumbledore ! C'est à cause de toi et de ton acte irréfléchi qu'il a découvert la source de mon immortalité !

Il avait bien envie de le torturer jusqu'à la mort pour le punir de sa bêtise, mais il avait encore besoin de lui, et il abaissa finalement sa baguette avant qu'il ne perde connaissance.

- Tu as tout intérêt à te rattraper, Lucius, si tu ne veux pas que je tue ton fils et ta femme pour tes erreurs.

- Oui… Maître. Pardon… Maître… Je ne vous… décevrai plus…

- Je n'en doute pas. Tu vas commencer par m'offrir l'un de tes elfes de maison.

- Oui, Maître… Leky !

Une petite créature gobelinoïde apparut bientôt devant eux, s'inclinant au point que ses oreilles touchent le sol.

- Maître Lucius a appelé Leky ?

- Désormais… ton maître est Lord Voldemort. Tu lui obéiras fidèlement. Seuls ses ordres compteront à présent.

L'elfe écarquilla les yeux, cependant les ordres de son maître étaient absolus et il n'avait de toute façon pas voix au chapitre.

Jusqu'à ce jour, Voldemort ne s'était jamais embarrassé d'un elfe de maison, mais maintenant qu'il avait Harry Potter sous son toit, il était bien obligé de le nourrir. Avec le temps, il lui apprendrait à s'affranchir de ses besoins primaires comme lui-même l'avait fait, voire même l'obligerait à faire un Horcruxe, mais pour le moment il devait composer avec son humaine fragilité.

Le souvenir du prisonnier ligoté sur son canapé le fit sourire. Il était temps de retourner chez lui, mais il avait une dernière question.

- Lucius, que peux-tu me dire sur Harry Potter ?

- Gryffondor, joueur de Quidditch talentueux, il a préféré faire Auror. On le présente comme le fidèle de Dumbledore, c'est pour cela que Fudge s'en méfie. Rufus Scrumgeour, l'actuel chef du Département de justice magique, ne l'apprécie pas non plus car il aurait tendance à faire les choses à sa manière. Il est néanmoins connu comme un Auror efficace et incorruptible. Il est puissant magiquement, et il résiste à l'Imperium.

- Je vois. L'Ordre du Phénix va bientôt tenter quelque chose pour discréditer Potter. Note bien tout ce que tu peux apprendre à ce propos. Je reviendrai demain soir.

Lucius s'inclina tandis que Voldemort attrapait son nouveau serviteur par le bras. Quelques secondes plus tard, il était de retour dans son hall d'entrée.

- Tu vas commencer par nettoyer la chambre et la salle de bain au premier étage, puis toute la maison. À partir de demain tu prépareras des repas pour une seule personne.

Dans le salon, Harry Potter s'était assoupi sur le canapé malgré l'inconfort lié à l'Incarcerem. Il faut dire que la nuit était tombée et la pièce plongée dans l'obscurité.

Voldemort dissipa les liens et alluma la cheminée d'un coup de baguette, faisant se réveiller en sursaut son prisonnier. Avant même qu'il ne puisse faire le moindre geste, le mage noir s'était assis à ses côtés, les mains posées sur ses épaules, envahissant son espace vital.

- Voldemort…

Il avait l'air un peu angoissé, mais ne tremblait pas.

- Harry. Ta baguette m'obéit admirablement. Qu'est-ce que c'est ?

- Bois de houx et plume de phénix. Ollivander disait…

Il s'interrompit et soupira, détournant le regard.

- Qu'est-ce qu'il disait ?

- Quand cette baguette m'a choisi, il a dit que c'était étrange, car la plume de phénix qui avait servi à fabriquer ma baguette était la même que celle contenue dans votre baguette. Il a dit que j'étais promis à faire de grandes choses, tout comme vous.

- Intéressant. Je suis persuadé que Dumbledore a détruit ma baguette lors de ma capture. Je te rendrais la tienne lorsque j'en aurais récupéré une qui me satisfait… Et lorsque je te ferai confiance.

- Qu'est-ce que vous allez faire de moi ?

- Je te l'ai dit, te protéger. Il n'est bien sûr pas envisageable que mon Horcruxe coure la campagne ou traque des bandits. Quand bien même l'Ordre du Phénix n'avait pas décidé ta mise à mort, je ne t'aurais pas laissé loin de moi.

- Alors je vais rester dans cette maison tout le reste de mon existence ?

Son ton était morne. Voldemort se rapprocha encore, ses lèvres à quelques centimètres du visage du Survivant qui détourna le regard.

- Tu pourras rester ici ou m'accompagner si tel est ton désir, mais n'envisage pas de t'enfuir, Harry Potter. Je suis le seul à garantir sa survie, tout comme tu es le garant de mon immortalité.

- Je veux être libre…

- Tant que l'Ordre du Phénix existera, tu ne pourras jamais être libre. Mais avec moi, tu pourras vivre, et lorsque j'aurais la certitude de ton obéissance, je ferais de toi le deuxième immortel à fouler cette Terre…

Et sans lui laisser le temps de réfléchir, il l'embrassa. De surprise, le Survivant avait entrouvert la bouche, et le mage noir s'y infiltra immédiatement, mêlant leurs langues avec avidité.

À présent qu'ils étaient aussi proches, il pouvait sentir l'Horcruxe en lui. Juste dans sa tête, pulsant comme un deuxième cœur. Il percevait aussi la magie de Harry Potter, à la fois différente et familière, dansant autour de lui, l'appelant, l'incitant à venir plus proche, à se mêler à lui.

Voldemort plaqua l'Auror contre le canapé pour venir coller leurs corps, et ce dernier gémit doucement. Il était resté passif et n'avait pas fait grand-chose pour le repousser, mais le Serpentard mit cela sur le compte de la stupeur plus que de l'excitation. Qu'à cela ne tienne. Lui aussi devait sentir l'Horcruxe réagir à sa proximité, et s'il pouvait lui provoquer de la douleur à travers sa cicatrice, sans doute pouvait-il aussi provoquer d'autre chose…

Lorsqu'il s'écarta enfin, les lèvres du Gryffondor étaient aussi rouges que ses joues.

- Pourquoi vous m'avez embrassé ?

- Ne le sens-tu pas ? Le fragment d'âme en toi. Il m'attire… Il réclame ma présence. Depuis plusieurs jours déjà je rêve de sentir ton corps contre le mien, de pouvoir enfoncer ma bite en toi encore et encore jusqu'à ce que tu cries grâce.

Se penchant en avant, il suça la peau tendre le long du cou du Survivant, et celle-ci se couvrit bientôt de chair de poule.

- Non… Je ne veux pas coucher avec vous…

Sa voix était gémissante, et lorsque le mage noir appuya plus fortement contre son entre-jambe, il se mit à trembler.

- Je sens ton corps réagir à mes caresses. Tu es à moi, à présent. Laisse-moi te montrer ce que signifie m'appartenir, mon précieux Horcruxe. Tu as passé une journée éprouvante. N'as-tu pas envie de ressentir du plaisir dans tout ce marasme ? Je peux te l'offrir…

Pour prouver ses dires, il s'écarta juste assez pour glisser sa main dans le pantalon du jeune sorcier qui haleta bientôt sous la caresse. Plus qu'un désir, c'était un besoin. S'approprier son corps, laisser la marque de sa propriété bien en évidence pour que tous sachent qu'il possédait Harry Potter corps et âme.

Le passage au fourchelang alluma quelque chose chez le Survivant car il resserra ses doigts sur ses vêtements, comme s'il voulait l'empêcher de s'éloigner. Il avait fermé les yeux et semblait retenir son souffle, manifestement partagé entre deux émotions contradictoires.

Avec un sourire concupiscent, Voldemort plaqua à nouveau ses lèvres sur les siennes, continuant en même temps sa progression dans le caleçon de sa victime. Lorsque ses doigts rencontrèrent enfin le sexe de Harry, ce dernier voulu crier, mais fut immédiatement bâillonné par la langue impérieuse du mage noir.

Ignorant les poings serrés contre son torse, le Serpentard avait passé son autre main dans la nuque de son amant pour l'empêcher de s'éloigner.

La verge était chaude et dure entre ses doigts. L'excitation le faisait déjà produire un peu de liquide séminal qu'il étala doucement sur le gland.

Oh, comme il aimait sentir Harry Potter aussi excité sous lui. Il avait bien émis quelques protestations, mais il était sur le point d'abandonner et Voldemort le savait pertinemment.

- Aaaah…

- Dis-le, Harry. Dis-moi ce que tu veux.

- Je ne sais pas… Vous…

- Tu veux que je te donne du plaisir ? Oui ou non ?

- Oui… m…

Il allait sans doute rajouter un "mais", mais Voldemort ne lui en laissa pas le temps. Il ne voulait plus le laisser réfléchir, fiévreux à l'idée de s'approprier le Survivant.

D'une pression de sa magie, il les fit tous deux transplaner dans sa chambre. L'elfe était manifestement déjà passé, car le lit était exempt de poussière et les draps semblaient propres.

Voldemort y projeta le Gryffondor avant de le chevaucher pour l'empêcher de bouger, puis il fit disparaître ses vêtements d'un coup de baguette. Maintenant il était trop tard pour l'arrêter.

Harry poussa un petit cri au contact des draps frais contre la peau nue de son dos.

- Ah ! Voldemort…

- Shhh… Mon Harry Potter. Mon Horcruxe. Je promets de te faire hurler de plaisir.

- … D'accord.

Il avait détourné le regard, comme s'il était honteux de sa propre faiblesse ou de ses désirs. Ses bras retombèrent le long de son corps, toute résistance abandonnée.

Voldemort prit son temps pour savourer le moment. Après 20 ans d'emprisonnement, voilà qu'il avait à nouveau un corps chaud et offert pour son plaisir. Un amant jeune et athlétique, qui ne pourrait jamais le quitter, jamais le trahir. Un amant avec qui il ressentait une véritable osmose à chaque baiser grâce à l'Horcruxe.

Avec satisfaction, il commença à parcourir le corps nu, provoquant une myriade de petits frissons sur son passage. Malgré son jeune âge, Harry avait de nombreuses cicatrices que le mage noir commença à cartographier. Il voulait tout savoir, connaître l'origine de chacune d'entre elles, mais il avait le temps. Il pourrait lui demander, plus tard…

Pour l'heure, il était beaucoup trop affamé pour patienter et il s'efforça de raviver l'excitation du jeune sorcier. Par de longues caresses, il lui fit remonter et écarter les jambes, longeant son aine du bout des doigts avant de s'approcher de son sexe.

Harry Potter était beau. Malgré ses blessures passées, son corps était élancé, ses muscles fins et harmonieux. On pouvait voir d'un seul coup d'œil que c'était un homme d'action, aux réflexes aiguisés.

Présentement, tout son corps était tendu, ses doigts resserrés autour du drap, haletant sous ses attentions. Voldemort embrassa l'intérieur de ses cuisses avec une référence qu'il n'avait jamais offert à quiconque. Mais c'était le réceptacle de son âme. Qui d'autre mériterait son respect ?

Désireux de passer à la vitesse supérieure, il glissa ses doigts en direction de l'anus du Survivant. Il murmura un sortilège de lubrification avant d'y enfoncer un doigt, puis un second.

- Voldemort…

Sa voix était rauque. Le mage noir sourit. Il avait parfaitement ressenti le spasme de plaisir qui avait traversé le Survivant.

- Que veux-tu ?

- Plus…

Ses pupilles dilatées, il semblait dans un état second.

Le Serpentard laissa sa magie envahir la pièce, intoxiquant Harry par son intensité. Il savait que sa puissance était telle que pour l'instant, l'expérience devait être désagréable. Sans surprise, son amant fronça les sourcils, ouvrant plus largement la bouche pour rechercher son souffle.

- Détends-toi. Fais-moi confiance. Ma magie ne te veut que du bien…

Dans les mois à venir, il allait y être si accoutumé, qu'il associerait instinctivement sa magie au plaisir charnel, agissant comme une phéromone, pour lui et pour lui seul.

Les doigts toujours en lui, il s'allongea sur lui pour l'embrasser, le sentant peu à peu se détendre sous le plaisir prodigué.

Finalement, lorsqu'il lui sembla prêt à le recevoir, il écarta plus largement les jambes du Gryffondor avant de se présenter à l'entrée.

- Ouiii…

Voldemort n'avait pas vraiment besoin de son autorisation, néanmoins il sourit face à son empressement manifeste. Harry réclamait déjà son sexe en lui.

Il le pénétra avec lenteur, concentré pour se contrôler. Il voulait se retenir, profiter pleinement du moment et surtout faire en sorte que l'expérience soit la plus agréable possible pour son amant. Car si Harry aimait leurs relations charnelles, cela signifiait plus de sexe, et après ces 20 années d'abstinence forcée, Voldemort était comme affamé.

Après plusieurs secondes de poussée, il atteignit la garde de son sexe, expirant brièvement alors que la chaleur de son amant l'entourait de toute part.

- Par Salazar, oui…

Désormais, il n'était plus question d'attendre. D'un mouvement de hanche, il se retira presque entièrement avant de se renfoncer en lui, leur arrachant un halètement de plaisir mutuel. Ici… profondément rentré en lui, l'Horcruxe lui renvoyait les émotions du Gryffondor en écho, démultipliant ses sensations et lui apportant une telle impression de plénitude qu'il se sentait à sa place comme nulle part ailleurs. C'était si bon. Si fort.

Lui qui avait habituellement un contrôle absolu sur son corps bougeait ses hanches sans pouvoir s'arrêter, pilonnant un Survivant qui en réclamait toujours davantage.

- OUI ! Voldemort, oui !

Encore. Plus profondément. Plus vite.

Harry Potter avait lui aussi laissé échapper sa magie, et la table de nuit s'était soulevée de plusieurs centimètres au-dessus du sol, pour la plus grande satisfaction de Voldemort. Son Horcruxe était un sorcier puissant. Il n'avait jamais songé à avoir de compagnon pour passer l'éternité à ses côtés. Tout juste avait-il envisagé d'offrir l'immortalité à Nagini, son familier. Mais le Survivant promettait d'être une distraction plaisante…

Le mage noir l'incita à changer leur position, et soudain, un spasme de plaisir plus intense que les autres les traversa. C'était là. Il réitéra son geste, leur arrachant à tous deux un râle étranglé. Le plaisir qu'il ressentait était si intense qu'il en était aliénant. Il sut tout de suite qu'il serait prêt à sacrifier beaucoup de choses pour continuer à profiter de ce Nirvana sensoriel qu'était le sexe avec son Horcruxe humain.

Quelques secondes plus tard, tous deux jouirent simultanément, dans un concert de gémissements, puis la pression retomba, le laissant étrangement fatigué. Harry semblait proche de s'endormir, son torse se soulevant à intervalles réguliers à mesure qu'il reprenait son souffle. Ses joues étaient rouges, et des mèches de cheveux étaient collées sur son front moite.

Voldemort resta quelques secondes à l'observer, mais il lui restait une dernière chose avant de se laisser aller au sommeil. Il saisit sa baguette sous le regard interrogateur du Survivant.

- Retourne-toi. Sur le ventre.

Harry fronça les sourcils.

- Pourquoi ?

- Fais-le. Ce ne sera pas long.

- Qu'est-ce que vous allez me faire ?

Il semblait épuisé, mais il s'était néanmoins redressé, poings serrés, toute sa méfiance remontée en bloc.

- Un sortilège qui va me permettre d'assurer ta protection. Fais ce que je te dis et ensuite nous pourrons dormir.

Ils étaient tous deux toujours nu, uniquement séparés par quelques centimètres, et le Gryffondor dut comprendre qu'il n'obtiendrait rien en résistant plus longtemps, car il s'exécuta avec un soupir.

Voldemort passa sa main le long de la colonne vertébrale de son amant en une brève caresse avant de pointer la baguette en direction de sa nuque.

- Morsmordre.

Immédiatement, la marque des Ténèbres s'imprima dans la peau du Survivant avec la même violence qu'un fer incandescent. Harry hurla, et son premier réflexe fut de se redresser, mais le mage noir avait posé un genou sur son épaule pour l'obliger à rester immobile.

- Ne bouge pas. Ça va passer.

- Qu'est-ce que vous m'avez fait ! Pourquoi ça fait si mal !

- Ma marque. Elle est reliée à ma magie. Grâce à elle, je saurai toujours te trouver.

Sa réponse fut accueillie par un éclat de rire amer.

- Vous avez peur que votre précieux Horcruxe se fasse la malle, donc vous m'avez mis une laisse. Et dire que j'ai eu la stupidité de vous croire. Ma vie est un putain de cauchemar !

La fatigue et la douleur aidant, les nerfs du Gryffondor étaient en train de lâcher. Malgré son sadisme, Voldemort était suffisamment intelligent pour savoir qu'il devait modérer ses propos pour maintenir une certaine paix.

- Harry. Avec cette marque, je suis assuré que personne ne pourra jamais te cacher de moi, ni l'Ordre du Phénix, ni les autres mages noirs jaloux de ma puissance. Il est évident que je ne vais pas t'accorder ma confiance alors que je t'impose une vie que tu n'as jamais voulu. Mais je vais prendre soin de toi. C'est une promesse. Il n'y a rien que tu ne puisses faire pour l'instant, donc laisse-toi aller.

- Mais je ne suis pas un objet…

- Tu es mon trésor le plus précieux. Le réceptacle d'un fragment de mon âme. Ta vie d'avant était dans la lumière mais tu étais seul et tu as été trahis. Je t'offre certes une vie dans les ténèbres, mais je ne t'abandonnerai jamais. Je ne te trahirai jamais. Tu auras le respect de mes hommes et je t'apprendrai à libérer ta magie.

Il s'allongea dans le lit puis attira son amant jusqu'à lui, prenant soin de ne pas toucher sa nuque encore sensible. Étonnamment docile, Harry se laissa faire, soupirant longuement alors que leurs corps nus étaient à nouveau l'un contre l'autre.

Pour l'heure, il avait obtenu tout ce qu'il voulait. Un Survivant consentant et relativement docile. Sans doute la tentative de meurtre de l'Ordre du Phénix jouait lourdement sur son moral. Voldemort n'oubliait pas que Harry Potter était un rebelle dans l'âme. Il allait devoir maintenir cet équilibre précaire s'il voulait le garder dans son giron…

***/+/***

Harry reprit doucement conscience, son esprit peinant à se remémorer tout ce qui s'était passé la veille.

Pour l'heure, il était bien, confortablement allongé contre un corps chaud. Le torse sous lui se soulevait à peine. Tout était calme autour de lui…

Il se sentait en pleine forme, si ce n'est le sperme gluant qui avait coulé sur ses cuisses. La veille, il avait couché avec Voldemort en personne, et malgré ses scrupules, ça avait été la plus formidable séance de baise de toute sa vie. Puis le mage noir l'avait marqué…

Il soupira et leva un bras pour palper sa nuque. Ce n'était plus du tout douloureux et s'il n'avait su exactement où elle se trouvait, il ne l'aurait jamais deviné.

Son mouvement avait manifestement réveillé le mage noir sous lui, car deux bras se refermèrent autour de sa taille dans une étreinte à la fois possessive et étrangement tendre.

- Harry. Comment te sens-tu?

- Bien, je suppose… Ma vie a été complètement bouleversée… J'ai besoin d'un peu de temps pour réfléchir à tout ce que ça implique.

- Ne réfléchis pas trop. Tu pourras venir avec moi tout à l'heure, je suis certain que Lucius aura des informations très instructives pour nous.

La voix du Serpentard était chuchotante, à la limite du fourchelang, et Harry frissonna malgré les mains chaudes qui parcouraient lentement son dos.

- Des informations à propos de quoi?

- À propos de l'Ordre… et de toi. Je suis persuadé que ta fuite n'est pas passée inaperçue. Je suis curieux de voir comment ils vont expliquer pourquoi ta tête est à présent mise à prix… N'as-tu pas envie de te venger pour ce qu'ils t'ont fait?

Le Gryffondor soupira. Il n'était pas certain d'avoir envie d'entendre ça. Non content de l'avoir trahi, ils allaient désormais salir sa réputation… Comment allaient réagir Ron et Hermione? Et le pire, c'est qu'il allait leur donner raison. Après tout, il avait bel et bien libéré Voldemort…

- Ça me déprime d'avance.

- Dans ce cas, je vais m'appliquer à te changer les idées…

À peine avait-il terminé sa phrase que ses lèvres étaient venues saisir le lobe de son oreille, et en même temps ses mains avaient empoigné ses fesses. Harry gémit alors qu'un doigt s'enfonçait en lui. Comment pouvait-il être aussi excité? Il avait l'impression d'être redevenu un adolescent. Et pourtant, à peine le mage noir avait-il commencé ses attouchements qu'il avait senti le désir monter en lui de manière fulgurante.

Voldemort n'était pas en reste, à en juger par la verge dure et gonflée pressée entre sa cuisse.

Cette fois, Harry ne perdit pas de temps en atermoiements. Il voulait que le mage noir le pénètre, il voulait ressentir à nouveau cette extase lorsque l'Horcruxe entrait en communion avec son tout. Après tout, l'Ordre du Phénix l'avait détruit son ancienne vie et Voldemort ne pourrait jamais lui faire de mal, pourquoi hésiter? Il n'y avait déjà plus de retour en arrière possible.

Il écarta plus largement les jambes. Il avait l'impression que son sang était en ébullition.

- Je vous en prie, venez en moi…

- Mon Horcruxe… Comment pourrais-je refuser une telle supplique?

Le mage noir s'enfonça bientôt en lui, et le plaisir était si puissant qu'Harry se demanda comment Voldemort était encore capable de bouger. Pour sa part, il était bien trop envahi par l'intensité des sensations, son cerveau saturé par l'endorphine.

Il se contentait de ressentir, prisonnier entre les bras d'un amant dominateur mais terriblement sensuel.

Comme la veille, ils jouirent simultanément, laissant un Harry presque sonné par la frénésie qui venait de les saisir.

Pris dans la brume post-orgasmique, il ne put s'empêcher de repenser à sa situation. La veille, il s'était senti désespéré, mais maintenant qu'il observait les faits à tête reposée, il y avait pire comme situation...

D'un côté, il avait été trahi par l'Ordre du Phénix qui cherchait à le tuer et était condamné à rester aux côtés du Seigneur des Ténèbres en personne. Ce dernier était intransigeant et sans doute aussi malveillant que sa réputation ne laissait présager…

Mais d'un autre, il garantissait sa protection, lui offrait un certain confort et semblait même prêt à se montrer conciliant en échange de son obéissance et de son corps, ce dont Harry n'arrivait pas à se plaindre.

Il avait encore de nombreuses incertitudes sur son avenir, et il aurait tout donné pour pouvoir s'expliquer auprès de Ron et Hermione, mais il pouvait être certain d'un chose: sa vie solitaire était loin derrière lui à présent…


FIN

Cette histoire pourrait sans doute se continuer, mais pour l'instant elle restera une one-shot avec une fin ouverte. Je vous laisse imaginer la suite de la vie de Harry avec Voldemort.

Notre cher mage noir se montre plutôt gentil avec Harry, mais ce n'est pas désintéressé. Il a bien compris que Harry était du genre têtu et que s'il voulait s'épargner quelques migraines, il avait tout intérêt à arrondir les angles. Il tentera peu à peu de changer le Gryffondor, pour lui faire perdre ses scrupules et sa bonté, mais cela se fera progressivement, et le sexe est un puissant moyen de motivation. L'Ordre du Phénix lui ont ouvert la voie royale avec leur trahison...

J'espère que cette histoire vous aura plu, même si vous attendiez sans doute la suite de "Prof à temps complet". J'ai eu un besoin d'écrire une Voldarry pour la sortir de ma tête, et j'aime beaucoup trop ce ship pour résister bien longtemps. J'ai vraiment hâte de pouvoir commencer le tome 2 de "Trahis-moi pour survivre". On va bientôt arriver dans la période hardcore de l'année avec des journées interminable, mais je pense que "Prof à temps complet" sera terminé avant Noël et peut-être même que la suite de "Trahis-moi pour survivre" verra ses premiers chapitres publiés.