Bonjour à toutes et tous !

Merci à Gwen who et Miss Desiderium pour leurs reviews sur la Chronologie et le Chapitre 1 et merci aux ajouts en favoris. Coeur sur vous !

J'espère que vous allez bien et que vous êtes prêt-e-s pour ce nouveau chapitre ensoleillé !

Bonne lecture !


Chapitre 2

Île d'Esmé, 14 Juillet 2019

POV Bella

Le vol direct jusqu'à Rio de Janeiro s'est passé plutôt rapidement malgré les nombreuses heures de vol. Nous avons ensuite enchaîné avec la navette jusqu'au port, puis Edward nous a conduits jusqu'à notre destination finale avec le bateau de ses parents amarré au port. Nous avons débarqué sur l'île en deuxième partie de soirée, heure locale.

Nous n'avons même pas pris le temps de défaire nos affaires, nous nous sommes effondrés de fatigue sur le lit et n'avons émergé qu'avec les rayons du soleil perçant la baie vitrée au petit matin.

Au programme de ses vacances : aucun programme, en dehors de profiter de l'un de l'autre, de la plage et du soleil. Vu le climat estival de Forks, nous allons faire des envieux à notre retour avec notre beau bronzage.

Nous venons de passer la matinée à prendre nos quartiers dans la maison, rangeant nos affaires pour les 3 semaines que nous passerons ici.

L'appel de l'océan étant irrésistible, nous appliquons de la crème solaire et enfilons nos maillots avant de nous immerger dans l'eau turquoise. Nous passons l'après-midi à jouer dans l'eau tel des enfants, retrouvant notre insouciance d'ados.

Ce que j'aime avec Edward, c'est qu'il est capable de me faire me sentir incroyablement femme ou aussi insouciante que l'ado de seize ans que j'étais il y a près de 10 ans. Avec lui, je me sens entière, à ma place. Il est capable de me faire me sentir à sa hauteur, son égale, malgré mon manque cruel de confiance en moi et mes insécurités constantes. Grâce à lui, j'oublie ma silhouette disgracieuse, mes bourrelets dépassant de mon bas de bikini et mon corps tremblotant. Il est aimant, patient et tellement adorable avec moi, que je me demande même parfois comment je peux mériter tout son amour et surtout, pourquoi le destin m'a mis un être si extraordinaire sur ma route.

Nous avons chacun notre langage de l'amour, le sien étant beaucoup plus démonstratif au quotidien que le mien. Pourtant au fil des années, j'ai su m'affirmer et trouver ma place dans notre couple, devenant plus expansive et moins réservée. Ma pudeur me rattrape cependant lors de nos séjours en famille chez les Cullen ou en présence de mon père, malgré les années.

Nous passons une bonne partie de l'après-midi à sauter dans les vagues avant de rejoindre nos transats pour lézarder au soleil. Le soir, nous dînons sur la plage, puis nous profitons du spectacle qu'offre le coucher de soleil sur l'océan.

Assise dans le sable, j'observe les vagues caresser le sable humide sous mes pieds. Une légère brise fait bouger mes cheveux gonflés par l'air marin et l'humidité ambiante. Le fond de l'air s'est rafraîchi depuis que le soleil a laissé sa place au clair de lune. Le temps est clair, agréable.

Je ne sais depuis combien de temps je suis, installée ainsi, perdue dans mes pensées quand Edward me rejoint. Il dépose un châle sur mes épaules et s'installe avec moi, son corps m'entourant. Il mélange ses jambes avec les miennes et m'attire contre son torse, enlaçant ma taille. Je me laisse aller contre lui. Je ne m'en étais pas rendu compte avant, mais sa chaleur est bienvenue. Je n'avais pas pris conscience que la température s'était rafraichie à ce point. Il pose son menton contre mon épaule, l'embrassant au passage.

-Tu es bien pensive ce soir, tout va bien, s'enquière-t-il. Ses bras caressent les miens pour me transmettre un peu de sa chaleur. A quoi tu penses, ajoute-t-il contre mon oreille.

Edward s'est donné énormément de mal pour notre première vraie soirée sur l'île. Il a cuisiné un merveilleux repas aux chandelles et, vu le ton romantique de la soirée, il n'y a que peu de doute sur la suite du déroulé de la seconde partie de soirée. Le connaissant, il a préparé tout ce qu'il faut pour nous mettre dans de bonnes conditions pour notre mission bébé : petites bougies, pétales de roses, musique douce et massage…

Mais pour être honnête, j'appréhende. J'ai ce sentiment que depuis que nous avons décidé de concrétiser cette étape, ce n'est plus spontané. Ce n'est plus juste un acte d'amour intime entre une femme et son mari, mais une mission à accomplir.

Cela me fait d'autant plus peur qu'étant mal à l'aise avec ma nudité, j'ai peur que cela devienne une corvée pour moi. Il faut le faire, car c'est le bon moment si on veut que cela marche pour ce cycle, tout calculer, tout penser, tout le temps.

Dans le fond, ce sentiment étrange me dérange et, sachant que ces vacances sont implicitement un prétexte pour mettre les choses en route, j'appréhende de faire l'amour par devoir plus que par véritable envie.

Ayant par-dessus le marché un cycle encore irrégulier suite à l'arrêt de la pilule et des sécheresses résultant de ça également, ma libido n'est clairement pas en phase avec « le programme », si je puis dire ainsi.

Et surtout : je me sens égoïste de penser ainsi, car ce bébé, nous le désirons tous les deux réellement. En agissant et pensant ainsi, j'ai l'amère impression de mettre des bâtons dans les roues à notre projet et de priver Edward de ce rêve de devenir père. J'ai la sensation de passer pour la méchante, celle qui n'y met pas du sien.

Sans que je m'en rende compte, une larme solitaire perle sur ma joue. Edward la remarque quand elle touche sa peau collée à la mienne.

-Bella, demande-t-il, inquiet.

-Ce n'est rien, dis-je en essuyant la larme traitresse.

-Bella, insiste-t-il, tu sais que ton mutisme n'est pas ta meilleure qualité… Dis-moi ce qu'il ne va pas, souffle-t-il en me berçant contre lui.

-Je ne sais pas comment t'en parler… j'ai peur que tu ne le prennes mal, je débute.

Cependant, il ne me laisse pas le temps de poursuivre, puisqu'il nous relève sur nos pieds, époussette le sable sur nos vêtements et nous entraîne à l'intérieur, au salon. Je m'assois en tailleur sur le canapé, attrapant un coussin que je cale dans mes bras, tout contre mon ventre, pour me donner réconfort et contenance.

-On sera mieux ici, lance-t-il. Qu'est-ce que je pourrais prendre mal, alors, m'interroge-t-il, de l'inquiétude dans ses traits.

Je reste silencieuse quelques secondes avant de me lancer.

-Tu sais, ces vacances, dis-je en cherchant mes mots. Elles ont aussi indirectement un but et… ça…, ça me fait peur. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais j'ai l'impression qu'on va faire « ça » mécaniquement « parce qu'il faut », je mime avec mes doigts. Mais en disant ça, je culpabilise de donner l'impression de ne pas y mettre du mien… Et…

Je sens son regard surpris sur moi et m'interromps. Me faisant face de l'autre extrémité du canapé, il se lève et s'agenouille devant moi en saisissant mes doigts qu'il enlace entre les siens. Sa caresse se veut apaisante et je lis dans son regard toute la compréhension et l'amour qu'il cherche à me transmettre à travers ses iris verts.

-Si je comprends bien, tu as la pression de devoir faire l'amour par devoir et non par envie, demande-t-il avec une pointe de chagrin dans la voix.

-C'est ça, je lui réponds dans un souffle. Désolée.

-Tu n'as pas à t'excuser, ni à te mettre la pression mon amour. Tu sais, pour tout te dire, j'y ai pensé aussi, dit-il en riant dans sa barbe, quelque peu gêné. Comment ne pas passer pour un obsédé sexuel ou ne pas paraître pressant justement, lance-t-il avec une pointe d'humour. C'est nouveau pour nous deux et on veut bien faire, mais à force de vouloir bien faire, on risque bien de tout faire de travers, termine-t-il en me soutirant un petit rire ainsi qu'un sourire.

-Donc, tu vas me dire que tu n'avais pas du tout prévu la petite musique douce et les bougies pour ce soir, je l'interroge, sachant pertinemment qu'il avait sûrement tout prévu.

-Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, élude-t-il en d'un rire franc. Comment ça, des bougies et de la musique ?

Il se relève pour s'installer avec moi sur le canapé. Je change de posture, laissant glisser le haut de mon corps contre les coussins. Je déplie mes jambes et les étends sur celles d'Edward, qui se saisit alors de ces dernières et caresse distraitement mes mollets laissés nus par ma robe.

-Je te promets qu'on ne tombera pas dans ce piège, poursuit-il, sérieux. Je t'aime et te désire comme un fou, je te ferais l'amour matin, midi, et soir si tu me laissais le champ libre, projet bébé ou non, si ça peut te rassurer, confesse-t-il en me regardant dans les yeux.

Comment ne pas fondre d'amour et ne pas se sentir coupable face à une telle déclaration ? Comme tout couple ensemble depuis de nombreuses années, nous avons vu notre vie intime évoluer avec nous. Ados, nous découvrions la sexualité ensemble, passant le plus clair de notre temps à nous aimer charnellement. Puis, les choses ont évolué. La vie de jeune adulte aux études supérieures nous a remis sur le droit chemin, passant d'une sexualité débordante à une certaine normalité. Puis la vie active et la fatigue sont passées par là, rendant notre vie intime encore plus calme, mais régulière tout de même.

Enfin, c'était avant que la question de mon poids ne me rende les choses plus compliquées et que l'arrêt de ma contraception ne me flingue les hormones et le peu de libido qu'il me restait.

Depuis, j'ai l'impression bien malgré moi d'être le bad cop de notre couple, refusant de faire l'amour parce que je ne suis pas d'humeur ou parce que je me sens au trente-sixième dessous de ma féminité.

Edward s'est toujours montré respectueux et compréhensif, mais cette différence d'envie dans notre couple me pèse de plus en plus. Je suis consciente qu'il ne réfrènera pas éternellement ses désirs et qu'un jour, qu'il le veuille ou non, il se lassera. Et d'un autre côté, j'ai envie de retrouver notre complicité intime, car cela me manque, mine de rien.

D'autant plus que cette différence peut vite devenir un gouffre dans le cadre d'un désir d'enfant. Edward remarque mon trouble. Il sait très bien à quoi je pense et ne manque pas de le relever.

-Bella, ne te culpabilise pas, s'il te plaît, mon amour, dit-il en traçant des arabesques sur le creux de mon genou droit.

-Plus facile à dire qu'à faire, je lance, amer. Si seulement c'était si simple…

-On ne peut pas être au top tout le temps et avoir constamment envie, explique-t-il. C'est d'autant plus vrai chez vous les femmes avec vos hormones qui fluctuent tout au long de votre cycle…

-Tu fais médecine, toi, maintenant, je le coupe, aigrie.

-Pardon d'être prof de biologie, ma chérie, rit-il. Mais mon médecin de père te dira la même chose.

-Tu veux vraiment mêler Carlisle à la conversation, je lui réponds amusée.

Il secoue la tête vivement, chassant visiblement l'image de son paternel de sa tête.

-Effectivement, il n'a rien à faire là, répond-il, sur un ton léger. Bella, poursuit-il, à nouveau sérieux. Ce que j'essaie de te dire, c'est que je sais et comprends que c'est difficile pour toi à ce niveau-là car les hormones te jouent des tours et parce que tu n'acceptes pas ton corps, et je l'accepte. Mais n'oublie pas que je t'aime et que jamais je ne te forcerai à faire quoi que ce soit dont tu n'aies pas envie. Il n'y a pas que le sexe dans la vie. Ok, j'adore faire l'amour avec toi parce que c'est magique, ok peut-être que je ne dirais pas non à ce que ce soit plus souvent, mais je ne m'en formalise pas, parce que je t'aime au-delà de notre relation physique et que tu as tellement plus à offrir que ça. Tu me crois, j'espère ?

Ses yeux verts sincères se fondent dans mes iris chocolat. Bien sûr que je le crois. Comment ne pas le croire ? Et surtout, comment ne pas aimer un être aussi aimant et doux, prêt à laisser passer sous silence ses désirs pour votre propre bien ?

-Oui, je te crois, Edward. Merci pour tes mots. Ça me touche et me rassure, je lui réponds, sincère.

-Ça me rassure moi aussi, dit-il, me souriant. Maintenant que nous sommes tous les deux rassurés, poursuit-il en étouffant un bâillement. Il est tard, que dirais-tu d'aller au lit ? Sans arrière-pensée, bien sûr, s'empresse-t-il d'ajouter.

-Le programme me convient, ris-je à sa remarque.

Nous nous levons et partons en direction de notre chambre. Je ne peux m'empêcher de rire en voyant Edward se dépêcher de retirer les pétales de rose sur le lit et de ranger le flacon d'huile de massage, alors que je me dirige vers la salle de bain pour me préparer pour la nuit.


Alors, qu'est-ce que vous en avez pensé ? Dites-moi tout en laissant une petite review ! :)

A vendredi prochain,

Solange