Étendus nus dans le lit du Winchester dans sa chambre de motel, il enroula son bras autour du corps mince et élancé de l'ange et l'attira contre le sien. Enfouissant son nez dans le creux de son cou, Phaliel se lova contre lui. Ils écoutaient le rythme de leur cœur et de leur respiration se calmer, profitant ensemble de cet instant de silence agréable.
Les lèvres de Dean avaient trouvé celles de l'ange à la seconde où ils s'étaient vus. Il avait agrippé ses hanches et l'avait poussé contre le mur le plus près, la faisant sursauter et gémir alors qu'il l'embrassait comme si sa vie en dépendait.
Dean aurait pu prendre ce bel ange là directement contre ce mur tellement il n'avait qu'une seule envie.
Des couches de vêtements furent tombées et ils s'étaient retrouvés sur le lit à gémir le nom de l'autre et à toujours vouloir plus de contact.
-Si on est pour faire ça régulièrement, on devrait établir des conditions.
-Pourquoi ?
N'étant pas la première fois qu'il avait un plan cul, Dean le lui expliqua du mieux qu'il put.
-Tu vois, les humains ont tendance à vouloir mettre en place des ententes quand ils voient quelqu'un d'autre uniquement pour le sexe comme nous le faisons.
Voyant que l'ange ne répondit pas, Dean continua sur cette lancée, fixant silencieusement son visage, presque comme pour voir ce qu'elle attendait de lui.
- Chaque dynamique est différente. Nous, ça peut être d'avoir le droit de continuer de voir d'autres gens.
Phaliel l'avait fixé et écouté attentivement en silence, le laissant s'exprimer comme il le souhaitait.
-Je veux dire…
-Je comprends, avait-elle répondu avant qu'il ne dise quoi que ce soit d'autre, un léger sourire sur ses lèvres.
Dean serait bien foutu si Phaliel voulait une relation sérieuse avec lui parce qu'il n'était pas vraiment prêt pour se caser.
Cela faisait à peine quelques mois qu'ils se connaissaient. Dean éprouvait encore toujours des doutes quant aux intentions de Phaliel, le nombre d'anges en lesquels il pouvait avoir confiance étant limité.
Ça avait plus ou moins bien fonctionné avec Cassie et Lisa. Bien qu'il aimât un peu trop les femmes, Dean n'était pas un enfoiré, hein, il était capable d'être fidèle.
Son train de vie n'étant pas exactement le plus stable et sécuritaire, Il était donc préférable de ne pas se mettre en couple avec qui que ce soit pour le moment.
- On devrait pouvoir arrêter de se voir si jamais cela venait difficile pour une raison quelconque.
Dean hocha doucement la tête. Ça, il pouvait le comprendre. Une des raisons les plus fréquentes d'arrêter de se voir était parce qu'un des deux partis avaient développé des sentiments bien plus profonds que de la simple amitié. Quant était-il des anges ? Pouvaient-ils le faire ? Sans doute. N'habitaient-ils pas dans le corps d'un être humain, non ?
- Je ne suis pas prêt à être père tout de suite.
- D'accord.
Phaliel lui avait offert un léger sourire et un hochement de tête qu'il avait retourné.
- Voudrais-tu que j'utilise ma magie pour que ça n'arrive pas ?
-Oui, si ce n'est pas trop demandé parce que des capotes ça fait bizarre avec un ange.
Cette dernière éclata de rire et le sourire ainsi que le regard de Dean s'illuminèrent comme des étoiles en entendant ce doux son à ses oreilles.
Le Winchester avait rapproché son visage de celui de Phaliel et avait soutenu son regard, devenant sérieux tout d'un coup.
- On n'est pas obligé de toujours baiser quand on se voit et… on a le droit de dire non quand on n'aime pas quelque chose.
- D'accord, lui répondit-elle, un large sourire sur ses lèvres et elle se pencha pour lui donner un baiser.
Les deux jeunes gens avaient donc continué à se voir comme ça plusieurs fois par semaine, fidèles à leurs règlements mis en place. Dean et Phaliel étaient disponibles et n'arrivaient pas à garder leurs mains et leurs lèvres pour eux une seule seconde quand ils se voyaient. Ils pouvaient donc bien se voir autant de fois qu'ils le désiraient.
Il était quelques fois arrivé à Dean d'avoir essayé de draguer d'autres femmes et de ne pas avoir ressenti de chimie sexuelle avec elles. Frustré de ne pas avoir réussi à les avoir dans son lit, Phaliel était souvent la première femme qui lui traversait l'esprit quand cela arrivait et elle acceptait, heureuse de le revoir.
D'autres fois, ils se jetaient dans les bras de l'autre au moment même où ils se voyaient et y allaient sauvagement ou bien ils se rapprochaient de l'autre après avoir abordé un sujet délicat et prenaient leur temps.
Dean savait aussi que la femme qui partageait son lit était présente pour lui et à l'écoute. Il osait quelques fois lui expliquer ce qui le tracassait si moindrement l'ange lui posait des questions à ce sujet et lui montrait son soutien en l'écoutant et en lui offrant des mots encourageants et apaisants.
Jamais de sa vie il n'avait vu une ange aussi chaleureuse et attentive qu'elle et cela le faisait flipper à quel point elle lui permettait de se montrer vulnérable. S'ouvrir de cette manière était super inconfortable et étranger. Comment devait-il s'y prendre ? Pouvait-il lui faire entièrement confiance ?
Il lui était déjà arrivé de lui avoir dit des trucs comme ''Ça va, garde ta psychologie à deux balles pour toi''. Dean c'était vite repris en voyant ses yeux se remplir d'eau et se détourner, l'air soudainement nerveuse. Il l'avait blessé. Non, mais quel con.
Montrer ce que Dean ressentait au plus profond de son cœur était trop personnel à son goût.
Être vulnérable signifiait risquer d'être blessé, d'être trahi, d'être déçu et de faire voir aux autres que sous son armure ii ressentait quelque chose.
Justement, ils avaient abordé le sujet de Sam et Phaliel n'avait fait que ça, l'écouter. Ils avaient discuté plusieurs questionnements et en étaient ensuite venu à une conclusion à propos de son frère.
- J'ai l'impression de l'avoir vu hésiter pour me sauver. Je me demande… je me demande s'il ne m'a pas laissé me transformer.
- Vu ce que tu me racontes, je pense que Sam n'a pas son âme.
Cette fois-ci, au lieu de contacter l'ange pour évacuer un désir, Dean l'avait fait pour discuter avec elle à propos de quelque chose qui le dérangeait au sujet de Sam. Assis à une table en face de l'un et l'autre sur le bord d'une fenêtre dans sa chambre, l'ange avait posé une main sur son avant-bras alors que Dean s'ouvrait à elle.
Le chasseur avait terminé une chasse de vampire avec son frère et son grand-père Samuel, ayant été transformé en un de ces monstres et guéri.
- Quoi ? s'étonna-t-il, levant le regard vers l'ange.
- Il est revenu sans son âme, répéta-elle doucement.
- Ça explique... Dean secoua la tête, incapable de prononcer quoi que ce soit sur le coup. Pleins de trucs en fait.
- Qu'il dorme et mange peu et qu'il résonne sans sa conscience.
- Qu'il soit capable de tuer sans remords.
- Voilà.
Dean avait levé le regard vers Phaliel sur le coup de la réalisation et avait soutenu le sien, un frisson lui parcourant la peau sous le contact de sa main sur sa peau.
Par la suite, avec l'aide de Castiel, Dean avait compris que c'était lui qui lui avait redonné son frère. L'intention fut là, mais il y avait un autre problème à gérer.
Il fallait la lui rendre à présent.
Dans quel foutoir ils s'étaient mis encore ?
Le chasseur continuait d'enchaîner les chasses. Cette dévotion fit justement en sorte qu'il la revit une fois de plus. Cette fois-ci, ce fut en dehors de sa chambre.
Sam et lui étaient de passage au Lebanon au Kansas et avaient trouvé une enquête bien intéressante.
Super ! C'était l'occasion rêvée pour eux de se revoir. Ça, Dean ne l'avouerait jamais à Sam, lui qui ne le lâcherait pas une seule minute s'il savait.
Il y eu des meurtres de patients à l'hôpital de la ville en l'espace de quelques jours et personne n'arrivait à expliquer pourquoi. Ils mourraient la nuit et pratiquement tous dans leur chambre. C'était assez étrange pour que même le personnel de l'hôpital s'en rende compte.
- Je vais aller interroger la psychologue de l'hôpital. Toi, pourquoi tu n'irais pas t'occuper des autres membres du personnel.
- Et pourquoi elle en particulier ? avait répondu Sam avec un léger sourire sur les lèvres.
- Bah, parce qu'elle doit sans doute avoir eu des contacts avec les patients, non ?
- Oui, sans doute… Ou bien, c'est parce que tu ne peux pas te concentrer une seule minute sur l'enquête.
- Sammy, t'es pas drôle, rigola Dean, un léger sourire sur les lèvres, sachant que son frère avait raison.
Quand il avait découvert que Phaliel travaillait à l'hôpital, il avait eu du mal à ne pas penser à elle.
Ils terminèrent d'ajuster leurs habits agents spéciaux FBI devant un miroir dans leur chambre d'un motel de la ville et prirent donc la route direction l'hôpital.
- On se rejoint au motel après ? Avait demandé Dean alors qu'ils se retrouvaient à la réception.
- D'accord. Oh, et Dean… je sais que tu veux sauter sur la psychologue.
Est-ce que… est-ce que ça voulait dire que Sam était au courant pour elle et lui ?
- Tu fais chier, Sam. Bon, à plus tard, avait répondu Dean en passant devant son frère pour se faire passer pour l'agent Holt.
Tout avait bien fonctionné jusque-là. Le chasseur avait réussi à s'infiltrer dans l'hôpital sans attirer les soupçons sur lui. Une agente administrative l'avait ensuite mené au bureau de la psychologue traitante qui avait suivi les victimes. Apparemment, ces dernières avaient été suivi pour des troubles de santé mentale.
Derrière la porte de son espace de travail, l'ange que Dean avait du mal à oublier était assise à un bureau en bois brun foncé et à une chaise en cuir noir.
- Un agent du FBI veut vous voir, madame Adams !
- Oui, faites-le entrer, avait-elle répondu.
Cette voix… Le ventre de Dean se noua en entendant la voix de l'ange.
Au moment où l'agente administrative ouvrit la porte du bureau de Phaliel, les regards de Dean et de celle-ci se croisèrent et leurs souffles se coupèrent.
- Agent spécial Holt, FBI. J'aurais quelques questions à vous poser au sujet des récents événements dans l'hôpital.
- Agent Holt.
Phaliel avait mis l'accent sur le nom de famille de cet homme qui se trouvait devant elle, lui faisant savoir clairement qu'elle était au courant de son petit jeu. Un silence lourd, écrasant et embarrassant s'était installé entre eux. Vite, il fallait que l'agente administrative quitte avant qu'elle ne se rende compte de quoi que ce soit.
- Vous pouvez nous laisser. Merci.
Ouf. Une chance que Phaliel lui avait dit qu'elle pouvait les quitter sinon elle aurait peut-être remarqué que Dean et Phaliel semblaient déjà se connaître. Après que la femme ferme la porte derrière elle, les deux jeunes gens avaient soufflé et s'étaient tournés vers l'autre.
- Holt? Vraiment ? Avait demandé Phaliel, levant un sourcil d'un air amusé, un léger sourire moqueur sur ses lèvres. Je préfère de loin Winchester.
- Je préfère garder mon nom pour les personnes avec lesquelles je suis vraiment intime, si tu vois ce que je veux dire.
- Très drôle, Dean, rigola-t-elle.
Phaliel ne s'attendait pas à revoir Dean vêtu d'un habit qui mettait en valeur sa sature carrée et musclée. Mis à part une chemise blanche bien rentrée dans son pantalon, le reste de son habit était noir. Les vêtements épousaient parfaitement les courbes du Winchester.
Sa cravate autour de son cou commençait à sérieusement lui démanger. Il leva une main afin de se soulager et tenta de se distraire un peu des pensées inappropriées qu'il avait à propos de cet ange devant lui.
Dean l'aurait pris tout de suite sur son bureau s'il avait pu.
Sentant sa peau lui brûler et un désir ardent s'accumuler dans le bas-ventre, Dean toussota et tenta de rediriger son regard ailleurs. Phaliel cligna des yeux et détourna le sien alors qu'elle se remémorait la manière dont Dean avait eu de l'embrasser et de la toucher la dernière fois qu'ils s'étaient vus, voulant qu'il le fasse à nouveau et sachant que ce n'était pas la place ni le moment.
- Tu souhaitais discuter des morts à l'hôpital. Je t'écoute, dit-elle, s'enfonçant sur le dossier de sa chaise derrière son bureau pour se calmer un peu.
La bouche de Dean s'était asséchée et il s'en voulu d'avoir oublié sa flasque d'alcool dans l'impala. Merde. Reprenant un peu plus de contenance, il s'approcha de la femme devant lui et pris place sur une chaise devant le bureau.
- Hm… pour les morts, oui. J'ai réussi à mettre la main sur ces dossiers. La seule chose qu'ils avaient en commun semble être le fait qu'ils souffraient tous de dépression.
Il avait déposé des dossiers devant l'ange afin qu'elle les examine et lui dise ce qu'elle en pensait. Le chasseur ouvrit les dossiers aux bonnes pages et remarqua qu'ils avaient tous consulté une certaine P. Adams à un certain moment. C'était étrange parce que pour beaucoup d'entre eux ça remontait à loin.
- Tiens, c'est bizarre, ça. P. Adams ?
L'ange s'était rapprochée et avait observés les dossiers de plus près. En regardant la signature plus près, elle comprit que c'était la sienne.
- C'est moi. Adams est le nom de famille de mon véhicule. Moi aussi j'ai le droit à des faux noms, tu sais, avait-elle dit d'un air presque moqueur. Son expression changea immédiatement. Je n'y suis pour rien. Il faut que tu me croies, Dean.
L'ange s'était levée de sa chaise et s'était mise à faire les cents pas. Elle ignorait tout de ce foutoir avant quelques semaines. Dean la croirait-il responsable des meurtres ? Elle en déduisit qu'il lui faisait un minimum confiance parce qu'il lui avait révélé des choses qu'il n'avait jamais dit à personne. Le cœur de son véhicule lui martelait les côtes et voulait sortir de sa poitrine.
Oh, c'était donc elle la psychologue traitante ! Elle semblait penser que Dean la croirait responsable et cela le fit froncer des sourcils alors qu'il l'observait faire les cents pas dans la pièce. Il ne s'attendait vraiment pas à ce qu'elle réagisse de cette façon. Les anges avaient des drôles de façons de se comporter. Leur véhicule ressentait pleins d'émotions et de sensations, mais ils ne savaient pas toujours comment réagir.
Une part de lui ne put s'empêcher de la dévorer du regard malgré le fait que ce n'était vraiment pas la place ni le moment. C'était que cette jupe noire lui arrivant aux genoux épousait bien ses courbes. Le léger décolleté de son chemisier blanc laissait entrevoir ce qui se cachait dessus. Ses talons hauts de la même couleur que sa juge claquaient sur le sol alors qu'elle faisait des allers-retours dans la pièce. Les chaussures lui donnaient un joli pied et allongeait ses jambes. Il y avait de quoi de sexy à entendre une femme marcher avec des talons hauts.
Dean pu sentir son pénis durcir dans son pantalon alors qu'il se mordillait la lèvre inférieure.
Il ne pouvait pas se permettre de telles sortes de pensées. Ça ferait tout foirer son enquête.
Un peu de contenance, Dean, voyons !
Phaliel arrêta de marcher, se retourna vers Dean et lui lança calmement :
- Y avait-il des ondes magnétiques ? Les gens ont-ils ressenti des points froids ? Y avait-il du souffre sur les lieux ?
Cela faisait pas mal de questions, mais Phaliel avait besoin de savoir. Pour des habitués, peut-être qu'elles étaient des questions de routine, mais pour des gens bien normaux, elle aurait l'air d'une débile mentale et mériterait sa place à l'hôpital dans l'aile psychiatrique.
Dean sorti de sa contemplation et cligna des paupières plusieurs fois, se mettant une bonne claque mentale.
- Je n'ai pas encore pu aller voir les chambres et scanner les lieux. On ne m'a pas lâché depuis mon arrivée.
S'il s'était mis à se balader avec le lecteur d'ondes magnétiques, cela aurait attiré beaucoup trop l'attention.
- Il faut retourner dans les chambres des patients. Je ne peux pas rester ici à attendre que les médecins effectuent leur travail. Nous devons nous en charger.
C'était d'ordre surnaturel. Les humains et les médecins trouveraient sans doute une excuse scientifique qui expliquerait leur mort soudaine.
Dean fut surpris de voir à quel point la femme devant lui sentait le besoin d'intervenir pour aider l'hôpital. En plus de cela, elle avait un humour dégoulinant de sarcasme qui lui rappelait le sien. C'était admirable. Elle semblait avoir une force de caractère propre à elle et il ne put s'empêcher de sourire doucement.
Le Winchester acquiesça, ramassa ses affaires et se leva de la chaise. Il se dirigea ensuite vers la porte du bureau puis se retourna afin de s'assurer qu'elle suivait.
Phaliel passa devant, mais en traversant le cadrage de la porte, le haut de son corps avait frôlé celui de Dean. Il déglutit difficilement et avait retenu son souffle alors que la sensation de chaleur et de pression dans son bas-ventre revint à toute vitesse. C'était quoi ça ? Elle ne réagissait même pas, et il en déduisit qu'elle ne se rendait même pas compte de ce qu'elle faisait. Dean faisait tout en son possible pour ne pas céder à la seule chose qu'il voulait, chose qui risquerait de faire foirer toute l'affaire.
Ils avaient donc commencé à se balader dans les couloirs afin d'aller rejoindre les chambres des patients. Ce fut à ce moment-là qu'au détour d'un couloir un patient heurta Dean et continua son chemin sans le regarder ni s'excuser.
Phaliel remarqua que les veines du patient étaient beaucoup plus foncées et proéminentes que la normale.
- Et la politesse, personne vous l'a appris ?! Avait hélé Dean à l'intention de la personne qui avait foncé droit sur lui.
Il avait secoué la tête et avait continué son chemin, ne prêtant pas attention au fait que leurs mains avaient touchées l'une et l'autre.
Arrivé devant la chambre du patient indiquée dans le dossier qu'il tenait en main, Dean s'assura qu'il n'y avait personne, sorti son lecteur d'onde magnétique et se mit à scanner la pièce.
- Ça réagit.
L'ange, quant à elle, observa autour d'elle le plancher en tuile blanche, les murs tout aussi blancs et la fourniture. Il n'y avait rien d'anormal.
Alors que Dean avait le dos tourné, les yeux de Phaliel le détaillèrent de haut en bas. Non, mais ce que cet habit lui allait à merveille !
Elle s'accroupit ensuite au sol pour examiner en-dessous du lit.
Dean releva les yeux de son lecteur et jeta un coup d'œil aux fesses de l'ange qui étaient bien définies, rondes et près du sol avec une jupe qui risquerait de laisser entrevoir ce qu'elle portait. Ses yeux remontèrent pour se poser sur son léger décolleté dévoilant le haut de sa poitrine.
Phaliel était toujours aussi séduisante que la première fois qu'il avait posé les yeux sur elle.
C'est alors que celle-ci remarqua une substance gluante et noire. Ce n'était aucunement de la gelée ou un reste de jell-o. C'était autre chose que même les médecins et les scientifiques ne sauraient identifier.
- Hé, Dean, il y a de l'ectoplasme par ici, dit-elle tout en se relevant.
Ce dernier ne put s'empêcher de détailler le mouvement de ses hanches, ses fesses et ses jambes qui se dépliaient au passage. Saleté de vêtements toujours là pour déranger !
Alors qu'elle fut sur ses pieds, l'ange fut pris de vertige. Elle put détecter dans la pièce une énergie sombre, un peu moins que les démons. Elle était remplie de haine, de rancœur et de folie. Extrêmement instable.
Cependant, si elle se concentrait, Phaliel put en détecter une autre. Celle-là était un peu moins sombre et remplie de tristesse ainsi que de pitié.
Elle en déduisit donc qu'il y avait deux entités. Il restait à savoir si elle pourrait détecter ces énergies dans toutes les chambres des patients qui furent tués.
Dean s'approcha de Phaliel et elle releva les yeux vers lui.
- Je ne pense pas que ça soit ta faute. Il y a clairement un fantôme dans cet hôpital, maintenant, il faut savoir pourquoi il fait ça et qui il est. J'aurais besoin d'accéder à la morgue pour mieux mener l'enquête, voir si le fantôme laisse des traces distinctes sur ses victimes.
- Tu sais, l'homme qui t'a foncé dessus ? Ses veines étaient plus foncées que la normale. Bonne idée pour la morgue. Je vais avoir besoin de ces documents, dit-elle, tendant une main pour prendre les papiers.
Lorsqu'elle les prit, ses doigts se refermèrent autour de ceux de Dean. Un délicieux frisson parcouru les dos de Dean et de Phaliel au moment où leurs doigts entrèrent en contact.
- J'ai également ressenti deux énergies différentes dans la pièce. Si tu veux mon avis, je pense que nous avons à faire à deux entités.
Il lui offrit un sourire qui se voulu rassurant et lui dit :
- On va retrouver le coupable, tous ces meurtres vont cesser. Fais-moi confiance.
- Je te fais confiance, dit-elle tout en lui retournant son sourire.
Ils quittèrent la chambre et après avoir jeté un dernier coup d'œil aux alentours le chasseur s'était retourné vers elle avant de partir.
- Pendant que je vais à la morgue, tu peux aller enquêter de ton côté. Tu y verras sûrement mieux que moi avec tes sens d'ange. On se retrouve à l'accueil une fois que c'est fait.
Dean n'avait vraiment pas l'intention de donner des ordres, mais disons qu'à force de travailler avec Sam, Dean en est venu à avoir tendance à être assez entreprenant et direct.
Les deux jeunes gens marchèrent ensemble dans les couloirs vers une porte menant à un endroit réfrigéré où des cadavres de gens décédés étaient entreposés et où des autopsies étaient faites.
- C'est ici que je te laisse, dit Phaliel en posant une main sur son épaule avant de s'éclipser vers les autres chambres en emportant les documents avec elle.
Dean acquiesça lorsqu'elle lui dit ces mots, entra dans la place et constata que c'était vide. Il enfila des gants et ouvrit l'un des tiroirs contenant l'une des victimes, à la recherche d'une marque quelconque. Le Winchester observa la nuque, les oreilles, le front, le torse… tout endroit susceptible de contenir une marque.
Après plusieurs minutes à chercher, il constata qu'il y avait une légère entaille, à peine perceptible au niveau du plis du bras, comme si une aiguille avait été enfoncé à cet endroit-là. Ne sachant pas très bien si le patient avait été sous soluté avant sa mort, Dean alla chercher les documents concernant le cadavre et remarqua que ce dernier n'avait pas été sous traitement pour quoi que ce soit.
Il fit donc le tour de tous les autres cadavres pour voir s'ils avaient la même marque et en vint à la conclusion que c'était ça, la marque de l'esprit. Allez savoir maintenant en quoi une marque de piqûre allait vraiment l'aider…
Dean avait aussi remarqué des résidus d'ectoplasme dans les oreilles et un peu dans le nez, mais rien qui puisse lui donner d'indice sur les entités qui se baladaient dans l'hôpital.
Après avoir fait le tour des chambres, l'ange avait remarqué la même chose que dans la première. De l'ectoplasme et deux énergies différentes. Cela ne faisait aucun doute qu'ils avaient à faire à deux entités. Jugeant qu'elle avait assez de preuves pour arriver à cette conclusion, Phaliel se dirigea vers l'accueil, là où Dean lui avait donné rendez-vous.
Ayant assez d'informations, Dean retira ses gants, les jeta à la poubelle et remonta à l'accueil pour rejoindre Phaliel qui l'attendait déjà.
Un étrange sentiment de défaite l'envahit soudainement sans aucune raison apparente, comme s'il n'avait plus aucune emprise sur la barrière qu'il mettait pour séparer son boulot et ses émotions. Dean dû fournir un effort presque surhumain pour reprendre contenance et éviter de foutre en l'air sa couverture.
- Je n'ai pas trouvé grand-chose à la morgue… juste une entaille, comme une piqûre au niveau du coude. Tu as pu confirmer la théorie des deux entités?
Ne voulant pas que le personnel de l'hôpital et les autres patients les traitent de débiles, l'ange l'entraîna dans un couloir vers une chambre vide. Là au moins ils pourraient parler en toute discrétion loin des oreilles indiscrètes.
- Oui, j'ai pu confirmer la théorie, dit-elle en s'approchant de lui pour s'arrêter à sa hauteur.
Dean se sentait un peu nerveux, bien qu'il tentât de le dissimuler. Il allait bien pourtant, quelques instants plus tôt… c'était quoi ce bordel?
- Tu as une petite idée de qui ou de quoi ça pourrait être ?
Pour être honnête, Phaliel n'avait aucune idée sur le moment. Il devait sûrement y avoir un lien avec les deux entités, les personnes mortes, leurs histoires médicales... À moins que... mais oui !
Elle posa une main sur l'épaule de Dean, voyant sur son visage que ses expressions faciales changeaient.
- Et si le spectre s'en prend aux personnes atteintes de maladies mentales dans le genre dépression, schizophrénie, bipolarité, psychose, anxiété ? Toutes les personnes retrouvées mortes étaient mes patients et je les traitais pour ces types de maladies.
Cela faisait quand même du sens quand on y pensait. Toutes les personnes décédées, sans aucune exception, furent diagnostiquées avec des maladies mentales dans ce genre. C'étaient des troubles d'humeur ou de personnalité qui pouvaient en faire flipper plus d'un vu leur nature.
Dean pencha la tête pour regarder ses pieds, marmonnant un truc sans queue ni tête du genre: ''Et si les morts se tuaient tout seul en fait…''
Il avait envie de se foutre des claques à lui-même pour reprendre ses esprits, mais il aurait eu l'air encore plus débile qu'il ne l'était déjà. Après tout, il était taré de se faire passer pour un agent du FBI ! Peut-être que tout ça, tout ce monde était dans sa tête depuis son enfance ?
Soudainement il releva la tête et fixa Phaliel.
- ... Les anges sont réels ? Je demande ça parce qu'on est quand même dans un hôpital psychiatrique… et que peut-être, je dis bien peut-être… que tout ça c'est dans ma tête… ?
Phaliel fronça les sourcils, inquiète pour lui. Que se passait-il ? Tout à coup, elle remarqua que les veines dans son cou commençaient à avoir une teinte beaucoup plus foncée que la normale. Avait-il été infecté par ce qui se baladait dans l'hôpital ?
Il posa ses deux mains sur ses épaules, plantant son regard dans le sien.
- Dis-moi que j'suis pas complètement cinglé !
- Les anges sont bien réels. Je suis peut-être dans le corps d'un humain, mais je suis bien réel, Dean.
L'ange leva une main et la déposa sur la joue de cet homme devant elle afin d'essayer de le calmer.
- J'ai une idée. On sait ce que le spectre fait, mais on ignore ce que l'autre entité veut. Et si... l'un de nous restait éveillé ce soir pour observer ce qu'il va se passer ? De cette façon, on saura ce qu'elles veulent et on pourra les éliminer pour ne plus qu'elles causent de dommages.
- C'est une idée, oui.
L'ange enroula ses bras autour de Dean pour lui apporter un peu de soutien, sentant qu'il changeait, qu'il n'était plus lui-même. Le Winchester avait retourné le geste, posant sa tête sur la sienne. Allez savoir pourquoi la simple présence de cette femme calmait la tempête qui faisait rage dans son cœur et sa tête, comme si, pour un petit instant, tout se passerait bien.
Il avait suffisamment d'information comme ça pour discuter avec Sam de ses découvertes et de voir ce qu'il avait réussi à dénicher sur cette histoire.
Peut-être qu'en fait Dean cherchait à se séparer de l'ange pour calmer sa tête qui voulait lui exploser. Il ne saurait dire ce que c'était, mais cette ange avait quelque chose de différent et d'agréable en même temps de le faire flipper comme pas possible. S'il ne prenait pas ses distances, il risquerait de fermer la porte derrière eux et de prendre ce qu'il voulait avec elle.
Non, il devait se décoller d'elle, prendre ses distances et voir avec son frère où il en était sur l'enquête de son côté.
Phaliel resta ainsi pendant un moment à attendre qu'il se calme avant de se détacher de lui.
- On se retrouve tout à l'heure pour élaborer un plan ? Je dois aller rejoindre Sam à l'accueil. Il doit sans doute m'y attendre déjà.
Le cœur de l'ange tomba comme une pierre dans son estomac.
Elle aurait pu passer des heures comme ça dans ses bras l'un contre l'autre. Oui, il devait sans doute avoir raison. Il fallait qu'ils se quittent parce que ceci pouvait s'avérer être super dangereux.
- Pas de souci. À plus tard, sourit-elle avant de quitter le chasseur et de se rendre à son bureau.
Dean poussa un soupir et ferma les yeux lorsqu'elle fut hors de son champ de vision. C'était quoi tout ça ? Nom d'un chien que cette femme lui faisait perdre la tête !
Quant à l'ange, elle venait de refermer la porte de son bureau, s'était appuyée dessus et avait secoué la tête, confuse à propos de ce qu'elle avait ressenti tout à l'heure. Pourquoi est-ce que son coeur avait éclaté en morceau en l'entendant lui dire qu'il devait aller rejoindre Sam ? Pourquoi est-ce qu'être près de lui était si... naturel ? Pourquoi est-ce qu'elle n'était pas capable de le supporter s'il n'allait pas ? Et par-dessus tout, pourquoi voulait-elle si désespérément qu'il fasse tout ce qu'il voulait avec elle ?
