Je restai surprise et interdite lorsque j'entendis les pleurs, mais je repris mes esprits quand la mère se leva pour rejoindre son enfant. Je déposai précipitamment ma tasse et je me levai à mon tour, arrêtant la dentiste par ce geste.
«Est-ce —, commençais-je.»
Ma voix tremblait et des larmes me piquaient aux coins des yeux. J'inspirai profondément afin de mieux me maîtriser. Je me passai une main dans la nuque. Je devais me calmer. J'inspirai une deuxième fois profondément, sous le regard attentif des moldus, avant de continuer.
«Est-ce que je peux vous accompagner ? Je voudrais voir votre enfant.»
Les traits du père s'adoucirent et la mère me sourit aimablement. La fierté illuminait leurs yeux.
«Oui, bien sûr. Elle se trouve à l'étage.»
Je trottai derrière les docteurs. Je montai les escaliers qui m'étaient étrangement familiers. Le berceau se trouvait dans la chambre du fond, celle qui deviendrait la chambre de grande fille de ma douce. La même chambre dans laquelle notre secret serait révélé au grand jour dans un peu moins d'une vingtaine d'années.
Les goûts en matière de décorations étaient légèrement moins affreux qu'en bas. La mère ouvrit la porte doucement avant de s'y engouffrer, suivie par son mari. Je les talonnai sans attendre. La chambre était jolie comme tout. Peinte en bleu et jaune. Des constellations étaient peintes au plafond. Connaissant la minutie des parents, je supposai facilement qu'elle respectait la position relative des vrais astres.
Aujourd'hui, c'était notre dernier soir à Las Vegas. Actuellement, nous marchions en amoureux jusqu'à l'hôtel. Ma moitié me surprenait une fois de plus avec sa mémoire phénoménale. Elle était passée ici deux ou trois fois en autobus et déjà, elle possédait des points de repère qui lui permettaient de se diriger comme si elle se trouvait dans notre petit patelin d'Holyhead. Je la laissai mener, m'inquiétant nullement d'où elle m'emmenait. Cela m'importait peu, j'allais être avec elle. De toute façon, si on se perdait, on pouvait toujours transplanter jusqu'à notre chambre ou appeler un taxi si on se sentait trop épuisées. Ce fut dans cet état d'esprit que je me laissai conduire par mon épouse dans les rues. Je m'occupai juste à profiter pleinement du moment. Me promener avec la main de ma femme dans la mienne. Avoir, ici et là, sa bouche proche de mon oreille pour me murmurer des faits divers qu'elle avait appris au cours de ses lectures sur ce que nous voyions et visitions. Même à un moment donné, j'ai même pu glisser mon bras autour de ses épaules et le sien autour de ma taille.
Selon ma douce, les Californiens pouvaient se montrer très ouverts d'esprit. Surtout ceux de San-Francisco. Elle racontait qu'ils étaient les pionners dans le combat des droits LGBTQ. Je crois qu'inconsciemment cela rendait Hermione plus à l'aise avec son orientation sexuelle et du coup, elle se montrait plus ouverte aux démonstrations d'affection publique. Même si nous nous trouvions à Las Vegas, à 10 heures du Golden Gate. La raison pour laquelle Hermione était plus démonstrative m'importait peu, cela me rendait juste extrêmement heureuse. La cerise sur le gâteau était que même le reste du groupe restait indifférent face à notre état matrimonial. Le fait d'être les uniques sorciers du voyage devait la rassurer aussi. Elle pouvait oublier qu'elle était la fameuse Hermione Granger, celle qui avait sauvé le monde de la magie contre Voldemort aux côtés d'Harry Potter, et moi Ginny Granger, joueuse étoile chez les Harpies, la plus jeune joueuse qui gagna la coupe d'Europe. Nous étions simplement deux personnes durant leur troisième voyage de noce.
Hermione voulait absolument voir le Cirque du Soleil avant de passer à la prochaine ville, même si cela impliquait se coucher à 1h du matin sachant pertinemment qu'il faudrait se lever à 6h pour manger à 6h30 et partir à 7h. Pour plaire à ma femme, j'achetai deux billets. Étant donné que je m'étais prise à la dernière minute, ils me coûtèrent une véritable petite fortune. Néanmoins, je ne regrettais aucunement. Ils méritaient amplement leur prix quand je vis les yeux d'Hermione s'illuminer lorsque je les ai sortis de derrière mon dos. Et puis, si ce n'est pas durant ma lune de miel que je peux me permettre ce genre de folie, alors quand est-ce? Cela dit, ma douce ne devra jamais apprendre combien je les avais payés.
Alors, nous nous sommes habillés chics et sommes allées au cirque. Maintenant que je sais de quoi il était question, je comprenais pourquoi Mione se montrait si enthousiaste à l'annonce de notre sortie. Le spectacle était complètement sublime. Loin de la finale mondiale du quidditch ou un film au cinéma, mais il était, à sa manière, éblouissant. Il faudra que je donne à notre guide un bon tip. Elle le méritait bien car ce fut grâce à ses efforts que j'ai réussi à mettre la main sur une paire de billets.
« Je suis tellement épuisée, soupirai-je lorsque nous entrâmes enfin dans notre chambre d'hôtel. » J'avais l'impression que nous n'avions que marcher aujourd'hui. Nous promenant d'une attraction à l'autre avec une brève pause d'autobus pour nous transporter jusqu'au prochain site. Ce que nous faisions depuis près d'une semaine. Cette marche à 1h du matin venait de puiser dans mes dernières réserves.
Hermione enleva son blazer pour le déposer sur notre valise et se mit à déboutonner sa chemise pour se changer dans son pyjama. Je l'imitai, me préparant pour la nuit. Car oui, tous nos effets de voyage et plus, pouvaient entrer dans la sacoche de ma belle, mais puisque nous étions dans un tour guidé moldu , elle avait insisté de prendre une valise et de ne pas la charmer. C'était logique et compréhensible, autrement, cela aurait attiré trop d'attention et aurait soulevé des questions. Toutefois, ce qui ne rentrait pas, nous le mettions dans sa sacoche que nous rangions dans la valise.
« Ah, mais notre soirée n'est toujours pas terminée, ma lionne. » Susurra-t-elle en glissant ses doigts sur mon ventre pour déboutonner mon chemisier. Elle tassa du menton le collet de mon chandail pour lui permettre de déposer des baisers dans mon cou juste sous mon oreille avant de descendre jusqu'à mon épaule. Je frissonnai d'anticipation et d'excitation. Je souris. Je crois que Madame Granger voulait me dire merci pour sa surprise. Sauf que j'ai cruellement besoin de dormir et si je me couchais, ça sera uniquement pour dormir. Ça serait l'unique chose dont je serais capable d'accomplir dans cette position de toute façon.
Je me retournai dans ses bras. Je parcourus ses épaules nues, son dos avant de laisser mes mains se poser sur ses hanches, savourant sa chaleur et sa proximité. Sa peau était tellement douce et sentait tellement bon. Je l'embrassai sur les lèvres. Hum? Est-ce que c'était possible qu'elle ait ressorti son gloss au chocolat? Elle lui en restait depuis l'année passée… passée? Je l'embrassai de nouveau pour vérifier. Oui. Elle l'avait bien et bel ressortie. Merlin. Pourquoi devais-je me sentir aussi épuisée? Merlin. Elle était tellement désirable présentement.
« Désolé, Mione… Pas ce soir. Je suis juste épuisée. Me connaissant, je vais m'endormir en plein ébat. En réalité, dès que je toucherai le matelas. » J'essayai de l'annoncer avec le sourire et une plaisanterie. Je descendis les mains sur son derrière et je serrai légèrement ma prise, forçant mon bassin contre le sien. Je déposai un baiser juste sous l'os de sa mâchoire. Même si je n'étais pas en état, je voulais que ma douce moitié sache que je la trouvais toujours aussi attirante et qu'elle continuait de me faire de l'effet.
Je sentis sa gorge vibrer avant d'entendre son rire. Je sentis ses doigts s'enfoncer sous mes cheveux pour me caresser la nuque. Elle déposa un énième baiser sur mon oreille gauche. Je sentis mon cœur battre rapidement et mes genoux se dérober. « On va se reprendre, lui promis-je la voix faible. » Puis je sentis ses lèvres migrer vers mon lobe pour le mordiller gentiment. Merlin. Oh doux Merlin. Ma respiration resta prisonnière de mes poumons. Je devais sortir de cette situation, même si elle m'était des plus agréables. J'approchai ma tête de la sienne pour lui déposer un bec de consolation avant de me retirer, mais elle posa sa main sur ma bouche et elle me murmura : « Ceci n'était pas ce que j'avais en tête. J'ai une surprise pour toi. »
J'arquai un sourcil. Quoi? Une surprise? À 2h du matin? Hermione ne pouvait pas attendre demain? J'avais vraiment envie de dormir… Alors que j'étais sur le point de protester et de lui demander de remettre le tout au lendemain, elle me leva les mains, paumes vers le ciel, et y déposa des vêtements, puis m'enferma dans la salle de bain m'ordonnant de me changer. Je lui posai des questions: «Pourquoi? À quoi penses-tu? Qu'as-tu préparé? Où on va? Qu'est-ce qu'on va faire? Serons-nous seules?» Elle s'est contentée de dire à travers la porte : « Change-toi et tu verras. Laisse-moi mener. » Oh. Je te laisse mener. Comme d'habitude, tu ne rencontreras pas grande opposition de ma part, mais je voulais juste savoir où nous allions et ce que nous allions y faire de si important. Surtout à 2h du matin. Et qui ne pouvait pas être reportée au lendemain.
Elle m'avait donné des vêtements chauds, mais confortables. Ce n'était pas non plus des vêtements que j'allais porter en public et ce choix me laissa encore plus perplexe sur les intentions de ma douce. Hermione aussi s'était changée pour une tenue décontractée. Elle m'attendait avec sa sacoche en main. Lorsqu'elle me vit, elle me tendit le bras pour que je la prenne en me souriant. Juste avant qu'on transplane, elle me glissa que je continuai d'être une femme fatale et à ses mots, mes joues rougirent. Merlin. Même après six ans de fréquentions et deux ans, début de la troisième, de mariage, elle continuait de m'affecter autant.
Ce qui me frappa le plus, lorsque nous arrivâmes, ce fut que nous n'étions nulle part. Littéralement nulle part. Pas un bâtiment, une maison, une ruine, un monticule, un arbre, un rocher. Seulement les montagnes brisaient la monotonie du paysage, mais ces dernières se trouvaient à des centaines de kilomètres de nous.
« Où sommes-nous?» demandai-je. J'ignorai comment réagir ou me sentir. Est-ce que je devais être bouche-bée? Éblouie? Impressionnée? Rire? M'inquiéter? Est-ce que je dois sortir ma baguette? Je me retournai vers elle et lui serrai la main. Je voulais des réponses et rapidement.
« Tu ne reconnais pas? Nous sommes à la vallée de la mort! » Je regardai de nouveau autour de moi. Ah… oui… Maintenant que tu le disais. Ça ressemblait à ce que nous avions vus lorsque nous étions arrivés à Las Vegas, il y avait deux jours de cela. Du sable et des montagnes. Je me souviens aussi qu'il faisait beaucoup plus chaud. Je me souviens aussi qu'Hermione avait failli perdre connaissance à cause du changement brutale de température entre l'intérieur du bus et celle du désert. J'étais satisfaite de sa réponse, mais cela ne répondait toujours pas à pourquoi nous étions ici au lieu d'être sous les couvertures dans notre lit, collées ensemble, prêtes à entamer notre nuit. Alors que j'ouvrais la bouche pour lui poser la question, elle me serra la main et me fit signe de regarder le ciel.
Et ce fut à ce moment-là que je compris. Le ciel était… Incroyable. Magnifique. Encore plus incroyable que le ciel à Poudlard ou du plafond enchanté de la Grande Salle. Il y avait tant d'étoiles et nous les voyions toutes si nettement.
« J'ai lu qu'ici était la 5e meilleure place dans le monde pour regarder le ciel. Étant donné que nous étions tout proches, je ne voulais pas rater l'occasion de voir cette merveille.
— C'est effectivement une merveille, chuchotai-je. »
J'ignorais pourquoi je chuchotais. Je crois que c'était parce que j'avais peur de détruire le moment. Me rendre compte que finalement tout cela n'était qu'un rêve. Merlin… Le ciel est tellement beau. J'ai toujours aimé le ciel et l'observer. C'est peut-être une des raisons pour lesquelles j'aime voler ou peut-être que j'aime le ciel parce que j'aime voler. J'ignore dans quel ordre j'ai commencé à aimer les choses, mais cela m'importait peu. Je pouvais contempler tant de constellations d'ici. Je voyais même plus clairement certaines que durant mes cours d'astronomie. Petite et grande ourse. Dragon au Nord. Céphée à l'Est avec Cassiopée au Sud-Est. Avec Persée et Andromède juste en dessous de Cassiopée… Je réussis même à voir Jupiter tant que le ciel était dégagé de pollution lumineuse. Holyhead est une petite ville, ce qui permet d'avoir un ciel dégagé, surtout en hiver, mais jamais autant que celui-ci. Ici, il n'y avait pas un bâtiment à la ronde. Il ne me manquait plus qu'un balai pour que je puisse parcourir le ciel. Si je l'avais su, j'en aurais caché un dans mon sac, malgré les règlements d'Hermione. Ça n'aurait sûrement pas été juste. Moi-même l'empêchant d'apporter ses livres de lois, mais maintenant, un balai était tout ce qu'il manquait pour que le moment soit parfait.
« Tu sais qu'est-ce qu'il manque, Mione? demandai-je à voix basse. » À ces mots, la main de ma femme quitta la mienne. Surprise, je redéposai mes yeux sur elle. Je la vis sortir des couvertures de son sac, avec des vestes supplémentaires, des bouteilles d'eau, des livres de lecture légère et finalement un balai. Pas n'importe lequel. Mon Météore 160. Celui que j'avais acheté un an et des poussières après sa sortie. Ou plutôt Hermione m'avait acheté pour me féliciter après que j'aie joué ma première partie officielle pour les Harpies. Balai sur lequel je gagnai la coupe d'Europe. À l'époque, malgré les nouvelles générations, le Météore continuait d'être parmi les balais de haute qualité. Mes yeux s'agrandirent de stupéfactions. Depuis quand ma douce avait préparé le coup? Quand l'avait-t-elle pris? Et comment ça se faisait-il que je n'avais rien remarqué avant?
« Je sais que ce n'est pas ton dernier modèle, mais si je l'avais pris, tu te serais doutée de quelque chose, m'expliqua-t-elle en me tendant le manche.
— Attends!? Ça veut dire que tout cela était planifié?
— Quelques semaines après que tu es arrivée avec les réservations pour le tour guidé, m'avoua-t-elle. »
J'hochai la tête. Depuis très longtemps en gros. Elle avait prévu cette surprise avec presque cinq mois d'avance. Et je n'avais jamais rien suspecté. Merlin. Je n'avais rien vu. Ma douce cachait réellement bien son jeu. J'entourai sa taille de mes bras avant de l'embrasser passionnément «Merci, Mione. T'es vraiment, vraiment exceptionnelle, lui murmurai-je en la serrant contre moi. Je suis tellement chanceuse d'avoir comme épouse.
— Oh Vix, je suis tout aussi chanceuse de t'avoir. Merci à toi, d'être une épouse si attentionnée et à l'écoute. Merci ma chérie.»
Elle méritait certainement un baiser et beaucoup plus. Mais c'était tout ce que je pouvais lui offrir pour le moment. Elle méritait un très gros merci une fois que nous serions dans la chambre et après que je m'aie reposée quelques heures. Alors, je me séparai d'elle et enfourchai mon Météore.
« Est-ce qu'il y aurait de la place pour un passager supplémentaire, me demanda-t-elle timidement. » Je relevai la tête surprise de sa demande. Normalement, elle essayait à tout prix d'éviter ce genre de situation, mais pas ce soir. Elle me le demandait. J'ai toujours considéré Hermione et le vol comme l'eau et l'huile: deux choses qui ne se mélangeaient pas. Mais Hermione était en train d'accomplir un miracle à sa manière. Elle rendait le mélange de l'eau et l'huile possible. Elle combinait les deux choses que j'aime le plus au monde. Ce n'était pas la première fois qu'elle posait une telle requête, mais la rareté de celles-ci leur donnait toute leur valeur. Je sentis des larmes me monter aux yeux, mais je les refoulai. J'inspirai profondément et le plus subtilement possible.
« Pour toi? Toujours. Devant ou derrière? demandai-je. » J'entendis ma voix échapper un tremolo, mais Hermione ne réagit pas, sauf si ce n'était de lever un sourcil tandis qu'un sourire apparaissait sur ses lèvres. J'ignorais si elle avait remarqué mon moment de faiblesse ou si elle avait décidé de l'ignorer sachant que je n'aimais pas pleurer. D'autant plus devant quelqu'un. Même quand ce quelqu'un était ma douce. Et Merlin savait qu'elle m'avait vue régulièrement pleurer et pour plusieurs raisons.
« Devant. Évidemment.» Aussitôt, je me me décalai sur le balai pour lui laisser de la place. Elle passa sa jambe par-dessus celui-ci. D'une main, je serrai le corps de ma douce contre le mien avant d'agripper le manche fermement. Les délicats doigts de ma femme se posèrent autour des miens. La sentant si proche de moi, je sentais ses tremblements. Elle était nerveuse. Mione n'a jamais aimé voler, mais je savais qu'elle essayait de rendre cette nuit mémorable en partageant mon balai volant. Je lui embrassai l'épaule en resserrant mes coudes proches de sa taille.
« Je ne te laisserai pas tomber. Promis. » Dis-je avant de déposer un autre baiser. Je ne la sentais pas encore totalement détendue pour prendre l'envol.
« Je sais. Mais tu sais… voler et moi, répondit-elle en riant nerveusement sans finir sa phrase. » J'hochai la tête doucement. Je connaissais son malaise. Je sentis ses mains resserrer plus fermement leur prise.
« Prends une bonne inspiration, tout va bien se passer, chuchotai-je dans le creux de son oreille. » Puis je sentis son torse monter signe qu'elle suivait mon conseil. Elle recommença une deuxième fois et cette fois-ci, je la sentis se détendre et prête pour le décollage. Je frappai le sol du pied et pris de la hauteur. Je sentis ma douce se blottir contre moi-même. Je la sentis même retenir son souffle, mais elle ne m'arrêta pas.
Arrivées à une hauteur que je considérais suffisante, je nous stabilisai. D'un geste lent, je lâchai le manche d'une main pour la placer sur le ventre de ma douce et la collai encore plus contre moi. L'incitant à calquer son rythme sur le mien. Doucement, je lui caressai le ventre, comme lorsque ses crampes menstruelles étaient des plus pénibles. L'expérience m'avait appris que ce petit geste la calmait. Je l'entendis expirer fortement, mélange entre un soupir de soulagement et de joie. Si cela ne tenait qu'à moi, j'aurais tout lâché et serré ma femme dans mes bras, mais Hermione avait imposé comme règlement que lorsqu'elle montait, je devais avoir en tout temps au moins une main qui tenait le manche, comme si ça allait m'empêcher d'être téméraire si je le désirais. Je la sentis se détendre et se caler contre moi. Sa tête se posa contre mon épaule et j'en profitai pour lui embrasser le cou et l'épaule avant d'observer le ciel de notre nouvelle position. D'ici, il était encore plus vaste et encore plus grandiose.
Tout était parfait. Ma femme dans mes bras. Nous sur un balai. Avec un ciel étoilé magnifique. Durant notre voyage de noces pour fêter nos deux ans. Je ne voyais pas ce que je pourrais demander de plus, à cet instant. Je me sentais vraiment comblée. Tellement comblée. Tellement heureuse. Je sentis des larmes s'échapper aux coins de mes yeux. Je pleurais. Je le savais, mais je n'essayai pas de les arrêter ou de les cacher. J'étais heureuse et j'avais tout ce que j'avais toujours souhaité. Je resserrai la prise autour d'Hermione, voulant sentir sa chaleur et sa douceur. Étonnamment, je sentis une de ses mains se poser sur celle qui caressait son ventre. Ses longs doigts arrêtèrent mes mouvements, mais me serrèrent encore plus contre elle. Elle devait sûrement me regarder et remarquer que je pleurais. Elle devait aussi me sourire, mais je refusais de quitter le ciel des yeux.
« On se sent toutes petites n'est-ce pas? souffla-t-elle. » J'hochai la tête. Oui. Effectivement. Toutes petites. Nous rappelant que nos problèmes n'étaient pas si importants que cela en fin de compte. Qu'Hermione, moi, ma famille et la sienne, nous étions tous, au final, que des grains dans le temps. Des grains dans le désert. Mais Merlin… que ma vie ne serait pas aussi belle et comblée sans Hermione. Sans ma moitié, elle serait vide.
« Je t'aime, Ginevra Granger, dit-elle en déposant un baiser sous la mâchoire. » Une boule se forma dans la gorge et mes yeux me piquèrent violemment.
« Je t'aime aussi, réussis-je à formuler après un certain temps. » Puis je lui embrassai la tempe. Je sentis ses lèvres se poser une nouvelle fois sur ma mâchoire avant de l'entendre soupirer et reprendre une position plus confortable pour contempler Hercule, le Bouvier, le Lion et son Lionceau en compagnie du Lynx.
« Ici, je me rends compte à quel point nous sommes seules, mais, je n'en ai pas l'impression. Tu remplis tellement ma vie, Vixy… Avec toi, je ne me sens jamais seule, me confia ma douce. Je n'ai jamais le temps de m'ennuyer avec toi. C'est une aventure constante.»
Ma boule grossit et m'empêcha de répondre. Je me contentai de lui embrasser une nouvelle fois la tempe pour lui dire « merci » et un « je t'aime. » avant de coller ma joue contre son crâne.
« Tu me rends heureuse, Gin. Véritablement heureuse, chuchota-t-elle. Je t'aime.»
Pareil. Tu me rends pareillement véritablement heureuse, ma douce. Je t'aime tellement. Tu ne sais pas à quel point. Tu ne sais pas toutes les choses que je serais prêtes à accomplir pour toi. Je sais que sans toi, je ne serais même pas la moitié de la femme que j'étais devenue.
«Ne me quittes pas, me demanda-t-elle en se retournant pour me regarder dans le blanc des yeux. Jamais. Autrement… Je… Je crois bien que je me noyerais dans les regrets…
— Tu as des regrets? demandai-je étonnée.
— Aucun quand tu es à mes côtés, répondit-elle en me souriant et en me caressant la joue.
— Jamais, promis-je en déposant un baiser sur son front. Je t'aime Mione.»
Sur ce, je l'embrassa sur les lèvres. Savourant une nouvelle fois le goût chocolaté et sa douceur. Puis elle cachait son visage dans le creux de mon épaule et je la serrai contre moi. Je murmura un autre «Jamais.» et Hermione déposa un baiser sur ma peau sensible créant des frissons électriques qui moururent à mes extrémités. Tandis que je jouais avec ses cheveux et la gardais serrer contre moi, je levai les yeux au ciel juste à temps pour apercevoir une étoile filante. Je ne souhaitais rien de plus de ce que j'avais déjà, alors je souhaitai simplement que cela dure et reste ainsi pour longtemps. Éventuellement, Hermione se remit à la contemplation de la voûte céleste et nous restâmes ainsi un bon moment, me déplaçant légèrement, pour changer d'angle ou de hauteur.
« Te rends compte que cela fait depuis deux ans que nous sommes mariées, me demanda Hermione.
— Non… Le temps passe tellement vite, dis-je en la regardant de nouveau. J'ai encore l'impression que c'était l'été passé que nous avons fini l'école.
— L'été passé, répéta-t-elle en riant. Ça fait presque 5 ans que nous n'avons plus mis pied à Poudlard. Du moins, que tu n'as plus mis pied à Poudlard.
— 5 ans! Déjà, mais qu'est-ce que j'ai fait pendant tout ce temps? demandai-je surprise que le temps ait passé aussi rapidement. »
J'avais l'impression que je venais tout juste d'obtenir mon diplôme. Qu'à peine un an de ma vie s'était écoulé. J'avais l'impression que ma demande en mariage était le mois passé et mon déménagement en appartement avec ma douce fut durant le dernier été. Le temps passe si vite. Ma mère avait raison sur ce point : « Le temps passe vite lorsque nous sommes bien accompagnés ».
« Oui… Cinq ans déjà… et tu te rends compte de toute les choses que nous avons faites depuis? Je me suis fait embaucher dans le Département de contrôle et de régulation des créatures magiques.
— Comme je te l'avais dit lorsque nous étions à l'école, répondis-je souriante.
— Oui, comme tu l'avais dit. Et toi, comme tu le souhaitais, tu as trouvé un poste chez les Harpies.
— Avec un début difficile.
— Mais comme je l'avais dit, tu as montré de quel bois tu te chauffes et maintenant, Gwenog ne saurait pas se passer de toi, dit-elle en m'embrassant la joue.
— Je trouve que nous avons bien réussi côté carrière, dis-je souriante les poumons gonflés de fierté. »
Nous avons parcouru tellement de chemin et surmonté tellement d'embûches pour diverses raisons. Parce que nous revenions de la guerre. Parce que je continue d'être une traîtresse de sang auprès des sangs-purs, tout comme Hermione, une née-moldue. Certes, les personnes comme les Malfoys se taisaient dorénavant, mais le monde continuait de nous traiter différemment et de nous dire à voix basse et à haute voix à quel point nous devions nous sentir misérable pour notre statut de sang. Parce que nous étions célèbres, attirant des fans hystériques, des paparazzis sans-scrupule, des faux-amis et des lèches-cul. Parce que nous remettions en questions les dogmes de nos anciennes pratiques, Hermione par des chartes et des décrets et moi en utilisant ma célébrité pour promouvoir ses idéaux. Parce que nous étions femmes dans un milieu patriarcal et que nous nous ne nous taisions pas. Parce que nous étions simplement lesbiennes. Mais malgré tout cela, malgré tous les obstacles volontaires et involontaires rencontrés, nous avions brillamment réussi. Nous avions de quoi à être fières, mais je n'arrivais pas à me rendre compte que nous avons fait tout cela en 5 ans. Merlin… Sans Hermione, j'aurais craqué bien avant et j'étais sûre que je n'aurais jamais aussi bien réussi. Merlin… qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une personne aussi extraordinaire qu'elle?
« Toi, tes promotions et tes distinctions.
— Oui. Effectivement, nous pouvons en être fières. Toi aussi tu peux être fière. Tu es la plus jeune joueuse à avoir gagné la coupe d'Europe. Est-ce que tu as d'autres prodiges que tu souhaites à accomplir avant de te retirer ?
— Hum… Gagner la Coupe du Monde et devenir Capitaine.
Rien de moins, ria Hermione à gorge déployée. »
Je me contentai de sourire bêtement en regardant la jolie créature se reposer sur moi afin de ne pas tomber du balai. Hermione était encore en train de rire. Elle ne riait pas de moi ou de mes chances de réaliser mes rêves, mais plutôt de l'évidence même de mon désir. Elle devait se demander pourquoi elle ne le savait pas déjà. J'aurais réagi pareil si Hermione m'annonçait qu'elle souhaitait devenir Directrice de son département ou qu'elle voulait libérer les elfes de maison. C'était ce genre de « Rien de moin». Je n'en attendais pas moins, ça aurait été tellement elle. Je la voyais déjà diriger la Grande-Bretagne. Comme elle, j'aurais ris parce que je le savais déjà inconsciemment et qu'elle venait d'annoncer ce que je savais déjà.
« Capitaine, répéta Hermione lorsque son fou rire se calma. Vraiment? Tu ferais un bon capitaine. Et quand ça sera le temps de construire des stratégies, je pourrais t'aider. »
Ce fut à mon tour de rire. Je m'imaginais déjà. Ma douce assise à mes côtés, m'aidant à prévoir une partie de Quidditch, créant des combinaisons de mouvements et de feintes. Je la serrai fort contre moi et enfuit mon nez dans ses cheveux pour étouffer mon rire.
« Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
— Mione, tu es peut-être la sorcière la plus brillante de ta génération, mais malgré toutes nos années de fréquentation, tu ne comprendre toujours pas grand-chose au Quidditch.
— Hey, s'écria Hermione en se redressant et en se retournant partiellement. Ça c'était méchant à dire. J'essayais de te montrer mon soutien ici.
— Oui, désolée. Je sais. Désolée. Merci pour la proposition et c'est très apprécié, dis-je en essayant de ravaler mon sourire. »
Je lui embrassai l'embrassure de la bouche pour me faire pardonner de ma maladresse. Je sentis ses lèvres bouger, mais pas pour répondre à mon baiser.
« Merci, répétai-je. Tes idées seront sûrement intéressantes à entendre… Surtout surprenantes. » Rigolais-je m'imaginant ma femme me raconter en détails ses stratégies complètement loufoques et irréalisables. Oui, ses idées seraient sûrement être très surprenantes. Elle se contenta de me lancer un de ses regards qui me disait de faire attention à moi et à mes prochaines paroles, mais ses prunelles me rassuraient en même temps qu'elle n'était pas sérieuse dans ses menaces. Je lui souris et l'embrassai sur les lèvres avant de reprendre notre observation du ciel… Jusqu'au moment où je remarquai qu'Hermione jouait nerveusement avec ses doigts. Du coin de l'œil, je remarquai aussi qu'elle mâchouillait sa lèvre inférieure. Elle ne devait même pas s'en rendre compte. Je l'observai attentivement jusqu'au moment où ses yeux se posèrent sur moi. Je lui souris l'encourageant à me confier ses préoccupations. Elle se contenta de me sourire en retour, avant de dévier le regard et de continuer à étudier le ciel. Je gardais le silence pendant plusieurs minutes, espérant qu'elle entame le sujet en premier. Ce qu'elle ne fit pas… jusqu'au moment où j'ouvris la bouche pour la questionner.
« Tu sais, commença-t-elle lentement.
— Hum ?
— J'ai beaucoup réfléchi à la famille ces derniers temps. »
Merlin. La famille… L'Accroche dans notre parcours. La seule ombre au tableau. Pourquoi Hermione pensait à ça maintenant? C'était vrai qu'avec Fleur, Ron et Bill de notre côté, la situation s'était améliorée, mais elle restait loin d'être réjouissante… Je n'aimais pas l'idée qu'Hermione pensait à la famille maintenant. Je me contentai de faire un autre « hum. » pour la laisser développer.
« Maintenant, que je suis bien installée au ministère, et toi chez les Harpies, que l'argent n'est plus une question aussi stressante qu'à nos débuts, que nous nous sommes trouvées une maison et que celle-ci est relativement grande… »
— De quoi me parlait-elle? Je pensais qu'elle allait me parler de Ron et de Fleur ou de ses parents? Pourquoi continue-t-elle de me parler du travail? Et d'argent? Et de la maison?
« Oui, la pressai-je, perplexe d'où Hermione voulait en arriver.
— Est-ce… Est-ce que tu te sentirais prête pour avoir des enfants? Car moi, je serais prête. Du moins, si toi aussi tu l'es et si tu en veux toujours, parce qu'on peut toujours attendre et –
— Hey… C'est bon Mione. Calme-toi. Et parle moins vite, s'il te plait. »
Je sentis ma moitié expirer et inspirer profondément plusieurs fois avant de recommencer son discours. Je l'arrêtai. Elle n'avait pas besoin, j'avais très bien compris la première fois. C'est juste surprenant. Et je ne m'attendais certainement pas qu'elle tienne une telle conversation maintenant.
« Alors? Est-ce que tu te sentirais prête pour devenir mère, me demanda-t-elle nerveusement.
— Prête? répétai-je lentement. »
Oui… mais en même temps non… Devenir parent était une responsabilité qui te suit comme ton ombre le reste de ta vie, et est-ce que j'étais prête? Qui l'était vraiment? C'était une grande responsabilité de devoir s'occuper d'une vie humaine. Avoir le devoir de l'éduquer, de lui montrer le bien et le mal, lui montrer à se battre pour ce qui est juste et ce qu'il le rend heureux, à se surpasser, à courir après ses rêves… C'était énorme… Je veux, lorsque je serais maman, pouvoir m'investir à 100%, mais avec ma carrière, mes projets et le temps qu'il me restait pour les accomplir, j'avais peur de ne pas réussir à équilibrer ma vie de famille grandissante et ma carrière sans qu'un côté en pâtisse. Oui, je voulais des enfants. J'étais prête à me lancer à deux pieds joints dans l'aventure de la maternité avec Mione à mes côtés… mais! Mais je ne pouvais m'empêcher de me montrer réticente. «Effrayée» serait peut-être un terme plus exact ?
« Est-ce que tu veux toujours avoir des enfants? me demanda ma douce en se redressant et se retournant le plus possible pour me faire face.
— Si je veux des enfants? Oui. Par la barbe de Merlin. Oui, dis-je confiante et pleine d'entrain. » De ça, j'en étais sûr… juste pas du « quand ».
Je vis le regard d'Hermione s'illuminer, rassurée que je n'aie pas de doute à ce niveau-là. Pour de vrai, j'avais vraiment hâte de voir pleins de mini-Hermione bouquiner un peu partout dans la maison et de les emmener en balade en balai. J'avais hâte que de voir ma douce en train de faire la lecture à un de nos enfants avec celui-ci assis sur ses genoux et elle assise dans son Fauteuil. Merlin, j'avais presque hâte de punir nos enfants lorsque ceux-ci feront les garnements et refuseront de nous écouter. J'avais juste hâte d'entamer l'aventure avec ma moitié.
« Alors? Qu'est-ce qui te fais hésiter?
— Je ne sais pas trop, avouai-je. » Bien que j'aie une vague idée du pourquoi. « J'ai peur de ne pas pouvoir m'impliquer suffisamment à cause du Quidditch…
— Hum… Oui, je vois. Si on décide de porter les enfants, je pourrais toujours porter le premier, ainsi ça te donnera du temps pour conclure ta carrière d'athlète professionnel. Tu ne devrais plus en avoir pour longtemps, non?
— Oui, c'est un plan… J'en ai pour environs encore 5-6 ans avec de la chance… Ce qui me donne environ deux chances pour la coupe.
— Et? Est-ce que d'autres choses te font hésiter? »
Cette fois-ci, j'haussai les épaules. Malgré la solution apportée par mon épouse, cela ne semblait pas suffisant pour tuer mes angoisses.
« Je ne sais pas… malgré cela… je continue d'avoir l'impression d'être prise dans un dilemme. Avec ma carrière comme poursuiveuse pour les Harpies d'un côté et de l'autre toi et notre futur enfant… J'ai l'impression que je saurai satisfaire juste un des deux à la fois et je déteste cette impression. Je veux ce qu'il y a de mieux et que tu sois heureuse. Je veux que mes enfants soient heureux et qu'ils y aillent le meilleur… mais quand la saison va recommencer et que je vais devoir m'absenter pendant plusieurs jours, je –
— Hey, Vix… Doucement. Actuellement, nous en parlons seulement. Rien ne presse… Afin, ça sera pressant seulement dans une dizaine d'année… Ce n'est pas pressant-pressant. Nous avons du temps, me rassura Mione en posant une main sur ma joue, me forçant à concentrer mon regard dans le sien. De toute façon, ce n'est pas pour demain. Je veux juste savoir comment tu te sens à cette idée… »
Elle me sourit tendrement, m'encourageant à prendre le tout beaucoup plus allégrement. Je sentis son pouce me caresser la joue et ses doigts jouer avec la racine de mes cheveux, créant au passage milles petits frissons. Je fermis les yeux, profitant du contact de ma femme. Quand je rouvris les yeux, elle continuait encore de me sourire. Je crois qu'à ce moment, je n'ai pas réussir à cacher un sourire bêta. Elle ria légèrement et dit :
« Ça va mieux? C'est la première fois qu'on s'en parle, du moins sérieusement… Avant d'avoir un enfant, il faut penser et prévoir une tonne de choses ! Déjà, je crois que dans notre cas, la première question serait : Comment en avoir un ? Si nous formions un couple hétérosexuel, cette question ne s'aborderait pas, mais dans notre cas, elle est inévitable.
— Je suis d'accord avec toi à 100%, dis-je un sourire en coin. Est-ce que tu as déjà commencé à regarder les différentes possibilités ?
— Non. Non, pas du tout. Avant d'entreprendre une quelconque démarche, je voulais savoir comment tu te sentais sur la question des enfants… Que nous entreprenons cette nouvelle parcelle de notre vie ensemble.
— Malgré cela, je suis sûre que tu as déjà réfléchi aux différentes méthodes pour avoir des enfants, dis-je avec un sourire connaisseur.
— Effectivement, avoua-t-elle en traînant la dernière syllabe. Mais j'ai juste réfléchi, je ne me suis nullement documentée ou cherchée à le faire, du moins jusqu'à présent.
— Et à quoi à tu pensé jusqu'à présent ?
— Adoption. Trouver un donneur et dans ce cas, il faudra choisir entre passer entre la voie naturelle et –
— Voie naturelle ? Car il y a d'autres voies ? Et quand tu dis cela, est-ce que tu impliques qu'une de nous deux devras avoir du sexe avec un homme.
— Comme j'étais sur le point de le dire, entre voie naturelle et voie artificielle dites aussi clinique. Et quand je dis voie naturelle, c'est bien de copuler avec un homme.
— Et avec qui tu ferais cela?! m'exclamai-je énervée d'une telle proposition. »
Le balai vibra fortement lorsqu'Hermione agrippa son manche surprise.
« Ginny! Toujours au moins une main sur le balai!» me cria-t-elle, paniquée.
Dans mon énervement, j'avais levé les mains au ciel. Toujours mécontente, je tenais de nouveau Météore. Lorsque ce fut fait, Hermione me lança un regard noir et terrifié, m'avertissant et que cela ne devait pas se reproduire. Elle était aussi responsable de cet oubli. Mione n'avait pas à commencer un sujet aussi délicat que celui-ci lorsque nous sommes 500 pieds dans les airs. Ma femme respira plusieurs grands coups pour calmer son rythme cardiaque qui a sûrement monté dans le plafond. Elle m'invita fortement et silencieusement à l'imiter. Au début, je trouvais cela débile, puis je me suis laissée convaincre quand je sentis à quel point j'étais prête à exploser de nouveau.
« Présentement, nous ne faisons que discuter. Rien n'est choisi Ginny. Donc garde ton calme. Et pour tout savoir, j'avais pensé que si nous passions par la voie naturelle et que je devais porter l'enfant. J'avais pensé à Ron com—
— Ron, la coupai-je en resserrant ma prise autour du balai. »
Je ne regardais pas mes jointures, mais elles devaient être blanches car je sentais déjà un engourdissement aux mains et une grande tension dans mes muscles jusqu'à la hauteur de mes épaules. Et je savais que si je relâchai moindrement la tension, j'arrêtai de tenir le balai et là, Madame Granger paniquerait de nouveau, et rien de bon s'annoncerait pour moi.
«Ron? Comme dans Ronald Bilius Weasley, mon frère? Je n'aime pas cette idée. Absolument pas! Non! Hors de question. Non.
— Mais il est ton frère et vous—
— Avec Ron qui a toujours un béguin pour toi, la coupai-je encore. Ah-ah-ah. Laisse-moi rire. Non! Non. Hors de question. Non. Est-ce que tu te rends compte que votre enfant serait officiellement mon neveu ou nièce? J'imagine déjà très bien lorsqu'il sera rendu dans l'adolescence, tout le drame que ça pourra occasionner. Non. Certainement pas avec lui ou avec n'importe quel autre de mes frères.
— Vix…
— Et puis moi? Si c'est moi qui porterai l'enfant ? Avec qui je le ferais ? Ton père, peut-être? demandai-je en inclinant la tête pour appuyer mon propos.»
Je la fixais. Comprenait-elle à quel point ce qu'elle proposait était une bombe à retardement de drame? Du même genre qui se trouvait dans les comédies romantiques ou les drames qu'Hermione écoute quand elle se sentait sentimentale. La proposition de ma femme avait facilement la capacité de devenir énorme et de causer beaucoup de dommage en chemin. Je me souviens encore parfaitement de la fois où Ron était venu cogner à notre porte pour s'excuser. Je me souviens encore de son regard lorsqu'il avait revu Hermione pour la première fois et encore plus de son commentaire. Non. Ce n'était pas sage. Je n'aimais pas du tout cette idée. Juste l'idée de devoir baiser un homme ou savoir ma femme dans le lit avec une autre personne que moi me déplait. Si en plus cette autre personne devait être mon frère. Non je ne saurais pas vivre avec cela.
« Évidemment que non. Non, fit ma moitié en grimaçant. Comme je te l'ai dit, c'est juste des idées. Nous ne faisons que parler et puisque de toute évidence, cette idée te répugne, on va l'oublier dès maintenant.
— Merci. Et la voie artificielle ? Qu'est-ce que c'est, demandai-je déjà plus détendue. J'en ai jamais entendu parler.
— C'est une nouvelle pratique chez les moldus. Principalement utilisé par les couples qui possèdent des problèmes de fertilité. On prend un donneur pour qu'il donne ses spermatozoïdes et on les injecte dans la femme grâce à une seringue. Parfois, on prélève des ovules chez la femme aussi pour les –
— En gros, l'arrêtai-je. Si ce dit donneur est Ron et que tu es cette femme qui veut tomber enceinte, ces enfants continueraient d'être mes neveux et mes nièces ?
— Oui, répondit lentement Hermione en se mordant la lèvre inférieure. Mais sans tout le côté physique… et puis! Nous ne sommes pas obligées de prendre ton frère, non plus. J'avais initialement pensé à lui, car vous partagiez jusqu'à un certain point le même bagage génétique, mais rien ne nous oblige à arrêter notre choix sur lui.
— Je continue de ne pas être convaincue, avouai-je sincèrement. À part, l'adoption et la voie naturelle et la voie artificielle… Qu'est-ce qu'il y a comme autre choix ?
— Côté moldu, rien d'autre, du moins à ma connaissance. Côté magie… Je ne sais pas. Je connais le sort pour connaître le sexe du bébé, celui du test de grossesse, celui pour avorter, celui pour favoriser nos chances de tomber enceinte ou même d'avoir des jumeaux ou des octuplés, ainsi que celui qui nous indique quand le faire pour tomber enceinte… Je n'en connais pas qui nous permet de tomber enceinte… et toi ?
— Je connais celui du contraceptif? »
Après quoi nous restâmes silencieuses perdues dans nos pensées à la recherche d'une autre manière d'étendre notre famille. Pour ma part, aucune révélation ne me passait par l'esprit. À vrai dire, il restait principalement vide, pourtant je cherchais.
« Donc, c'est correct avec toi, si en revenant de voyage, je commence à chercher les différentes pratiques? me demanda ma douce en me prenant la main et en plongeant son regard dans le mien. Elle continuait de se mordiller la lèvre nerveusement.
— Oui, tout à fait, dis-je calmement et en lui serrant sa prise. Au pire, si c'est infructueux, tu pourras toujours inventer de quoi ou on pourra toujours adopter.
— Avec un peu de chance, notre enfant sera le prochain Harry Potter, blagua Hermione.
— Peu importe, tant que nous le faisons ensemble. Seulement toi et moi. »
Elle me sourit tendrement et m'embrassa. Avant de me chuchoter à quelques millimètres du visage. « Ensemble. Pour le meilleur et pour le pire. » Elle m'embrassa de nouveau les lèvres puis se retourna dos à moi et se calât contre moi, tête sur épaule. Heureuse, je repassai mon bras autour de sa taille pour la coller contre moi et reprendre notre observation des constellations. En vérifé, ma femme observait la voûte céleste tandis que moi, je la contemplais. M'étonnant une nouvelle fois à quel point, elle était jolie. Jolie comme il y a huit ans quand nous avons commencé à se fréquenter. Désirable comme cette fois dans sa chambre après notre journée de folie à Londres. Ravissante comme le jour de notre mariage. J'étais émerveillé par tout, par le moindre détail qui la composait. Ses cheveux bouclés toujours aussi énergique que son caractère. De ses yeux grains de café qui observaient tout et brillants d'une intelligence vive. De son sourire encadré par deux petites fossettes et de ses longues dents qui ne paraissent finalement plus aussi démesurées grande que lorsqu'elle était jeune et qui lui donne un petit-je-ne-sais-quoi mignon. Des grains de beauté à ces endroits cachés et inattendus. De ses mains toujours tachées d'encre aux longs doigts de pianiste. Si douces mais si fortes. J'avais l'impression en cet instant de voir pour la première fois la femme dans mes bras et Merlin. Si je n'étais pas déjà mariée avec elle, je l'aurais fait ici-maintenant. Sans faute. Sans attendre. Tout était parfait. Merlin, même avec ses défauts, elle continue d'être parfaite.
Nous restâmes de longues minutes là-haut, juste à contempler le ciel et ses étoiles. Ensuite, j'en profitai pour voler au-dessus du désert afin de mieux le connaître. Nous vîmes des traces derrière des roches comme si celles-ci avaient été poussées sur toute la distance. Hermione me raconta joyeusement que ces pierres mouvantes étaient un des mystères du désert. Aucun scientifique, du moins moldu, n'arrivait de donner une explication à la raison et à la cause de leur déplacement. Elle ignorait ce qu'en disaient les sorciers, ayant oublié son livre chez nous et elle maudissait quotidiennement son oubli. Nous vîmes aussi des lézards et serpents. Ma douce me racontait que la majorité des animaux vivant dans le désert étaient nocturnes. Ils profitaient de la fraîcheur de la nuit pour combler leurs besoins vitaux, comme se nourrir. Cela faisait partie de leur tactique pour s'épuiser le moins possible. Elle me raconta d'autres faits sur divers mammifères et insectes de la région. Apparemment, il y avait une sorte de souris qui pouvait vivre jusqu'à 5 ans sans jamais boire d'eau. Mione parlait pour tenter d'oublier qu'elle se trouvait sur un balai, ce qui fonctionnait, car je la sentais plus détendue dans mes bras. Je l'écoutais attentivement, même si je savais que j'allais oublier la majorité de ses informations dans une heure. Je crois qu'elle comprendrait mon cerveau, passé 2h du matin, n'était plus aussi performant que durant le jour. Lorsque je me sentis somnolente, je retournai à l'endroit où Hermione avait laissé nos couvertures. Elle les étala par terre, avant de se coucher dessus et d'utiliser nos vestes comme oreiller. Je la rejoignis. Hermione posa sa tête sur mon épaule, m'embrassa juste sous l'oreille et me remercia pour le tour d'horizon. Je l'embrassais sur les lèvres qui étaient toujours chocolatées bien que plus sèches. Ses yeux brillaient. Elle était heureuse et j'étais heureuse. Oui. Tout était parfait.
Je me souvenais encore dans l'état de béatitude dans lequel j'étais lorsque je me réveillai le lendemain à l'hôtel. Je me souvenais encore plus vivement de la brindille sèche que j'avais retrouvée dans les cheveux de mon épouse, confirmant notre sortie nocturne dans le désert. Je n'en revenais tout simplement pas. Ce n'était pas juste un rêve. Je m'étais mise à pleurer, une nouvelle fois.
Le reste du voyage continua d'accumuler les surprises. Hermione me surprit une fois de plus, lorsqu'elle nous transplana illégalement jusqu'à l'île d'Alcatraz. Elle voulait absolument aller visiter la prison désaffectée au point de recourir aux les méthodes des sorciers. Je la taquinais régulièrement par la suite, lorsque j'entendais un de ses sermons où elle me demandait de me comporter comme une parfaite moldue durant nos voyages.
Trois jours avant notre départ, nous tombâmes sur un couple de sorciers écossais. Ils nous reconnurent et nous demandèrent des autographes. Ils remercièrent Hermione d'un ton admiratif pour son sacrifice lors de la guerre et des réformes qu'elle entreprenait au ministère puis ils m'avouèrent qu'ils étaient déjà venus à quelques-uns de mes matchs et que c'était toujours fort divertissant. Le couple m'encouragea aussi pour la nouvelle saison. Depuis cette rencontre, bien qu'en soi, n'eut rien de méchant, cette dernière créa une vague de curiosité chez les autres voyageurs. Ceux-ci crurent que nous étions des célébrités britanniques. Ils nous questionnèrent constamment sur notre carrière. Comment ces inconnus nous connaissaient ? Pourquoi nous avaient-ils demandé notre autographe ? À mainte occasion, je faillis briser le Code International du Secret Magique soit par inadvertance soit par frustration afin que nos compagnons de voyage me laissent tranquille. Par chance, Hermione réussit à les satisfaire en leur disant qu'elle occupait un haut poste au ministère et que j'étais une athlète professionnelle dans notre petite ville de 13 mille habitants. Ma moitié n'était pas particulièrement fâchée ou triste par cet accident. Elle me semblait plutôt décourager qu'elle ne puisse jamais trouver le calme et l'incognito même à l'autre bout du monde.
Allo tout le monde!
Alors super long hiatus où j'ai publié beaucoup moins que j'espérais. Pardon pour la déception, cela dit, j'ai depuis fini l'université, rencontré une femme incroyable et nous nous sommes fiancées 3 .
C'est fou comment la correction et la grammaire est un frein pour la publication de la suite et que malgré les années, j'ai l'impression de faire encore les mêmes erreurs débiles et je continue d'oublier des mots clés dans les phrases. En tout cas, j'espère que vous avez aimé ce chapitre :)
Hâte de vous lire.
