Ginny fixait la bague de fiançaille qui encerclait son doigt. Elle n'arrivait pas à mettre un nom sur l'émotion qu'elle ressentait avec ce poids supplémentaire. Ce n'était pas de l'excitation… ni de la peur… encore moins de l'impatience…
- Ma puce ?
La rousse leva la tête et sourit à son partenaire… son fiancé.
- Excuse moi, tu disais ?
- Je disais qu'il fallait faire notre choix entre l'agence Polynectar et celle Protego.
Depuis plusieurs semaines, le couple avait décidé de lancer la rénovation de l'ancienne maison des Weasley qui étaient à l'abandon depuis plusieurs décennies.
Elle méritait un bon coup de balais, voire un coup de baguette, mais ce n'est pas si qui embêtait Ginny.
Se retrouver aussi loin de ses amis, au milieu de la campagne, n'était pas pour l'enchanter. Mais son… fiancé était enthousiaste à l'idée de reprendre cet héritage.
- J'ai vu les réalisations de l'agence Polynectar. Ils font des miracles sur les rénovations, mais ils changent du tout au tout. Ils ne sauront pas conserver l'âme de la maison.
- Et Protego ?
Ginny soupira :
- Tu as jeté un oeil à leurs travaux ? Si je voulais m'enfermer dans un bunker, c'est eux que je choisirais. Mais je veux de la lumière.
Avant qu' Harry ne puisse répondre, un petit groupe débarqua dans l'appartement sans prendre la peine de frapper :
- … juste que vous saurez vous tenir, c'est tout ! expliquait Ron en entrant dans la pièce.
- Je sais pas comment tu fais, elle me fout les j'tons, marmonnait Neuville.
- Qui fout les jetons à Neuville, demanda Harry, la maison disparaîssant instantanément de ses pensées à la vue de son meilleur ami.
- Leta, répondit Hermione.
- Tu lui as enfin demandé de boire un verre avec toi ? s'exclama Ginny
- Pas… exactement, répondit son frère embarrassé.
La rousse le fixa, attendant une explication. Il soupira.
- Bon, tu sais qu'elle a des origines turques.
- Je sais aussi qu'elle travaille avec Malfoy…. commença Ginny
- …. quelle a les cheveux aussi longs que le Nil… enchaîna Harry en souriant,
- … qu'elle sent la menthe coupée le matin, continua Neuville en se retenant de rire,
- … qu'elle est teeeeeellement jolie quand elle se décide à sourire, conclurent Fred et Georges en franchissant la porte à ce moment.
Tout le petit groupe éclata de rire, sauf Ron qui lâcha un juron.
- Vous allez jamais me laisser oublier cette soirée, hein ? Bref, je disais donc que Leta a des grands parents turcs, et que le match de ce soir est contre Fenerbahçe, alors…
- Tu l'as invitée à voir le match avec nous ? s'étonna Harry
- J'aurais pas dû, tu crois ? J'avoue que l'excuse de ses grands parents, c'était vraiment pas top…
- C'est pas ça, répondit son meilleur ami, mais Fred, Georges et Charly vont te charier toute la soirée, je ne pensais pas que tu prendrais le risque !
Un court silence s'installa dans la pièce alors que Ron se tournait vers ses frères.
- Vous n'oseriez pas…
- Enfin, petit frère, s'avança Georges, une main sur son cœur, tu as donc si peu foi en nous ?
- …. Je suis dans la merde, lâcha Ron.
Tout le monde éclata de rire.
- Ça veut aussi dire qu'elle va venir avec nous au Chaudron Baveur pour célébrer la victoire de Ginny ? demanda distraitement Hermione.
- Calme toi Hermione, Fenerbahçe a gagné 3 fois l'Euroleague en 3 ans. On va éviter de nous porter la poisse.
- On va pas à la tête de Sanglier ? demanda Neville sans tenir compte de la remarque de la rousse.
- Hé ho ! Les chances qu'on remporte le tournoi sont particulièrement basses. Ne vous faîtes pas d'illusions, les gars.
- Mais non, rappela Fred, on est banni de Prêt au Lard depuis qu'on a fait un pierre-papier-ciseau avec le videur de Mme Pieddodu.
- Il a toujours dit qu'on avait triché, se remémora Georges.
- Euh… vous aviez triché, glissa Neuville.
- Possible, remarqua Fred. Alors, va pour le Chaudron Baveur !
- C'est pas là où Ginny avait fait un coller-serrer avec cette danseuse super chaude ? s'interrogea Neuville
- NEUVILLE !
Tout le monde rit alors que Harry regardait sa fiancée les yeux ronds, qui haussa les épaules. Elle n'y pouvait rien si elle dansait serrée avec des femmes quand elle avait trop bu. C'est pas comme si elle était attirée de toute manière.
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- Les bureaux sont magnifiques, encore merci de votre travail Mme Parkinson. Maître Malfoy, vous vouliez rappeler la dernière clause il me semble, celle sur la garantie des travaux.
- En effet, la clause 18. Vous bénéficiez d'une garantie décennale, ce qui signifie que pendant 10 ans, l'agence Slytherin est responsable de toute malfaçon qui pourrait affecter la solidité du bâtiment ou le rendre impropre à son usage.
- Exactement. Nous avons l'habitude d'inclure cette garantie pour tous nos gros chantiers, appuya Pansy. En plus de la décennale, nous offrons une garantie de parfait achèvement qui couvre toutes les réparations nécessaires durant l'année suivant la réception des travaux.
- C'est parfait, ça me convient. Merci encore pour votre professionnalisme, Madame Parkinson, Maître Malfoy.
- Avec plaisir. Passez une bonne journée, Madame Dubois.
La cliente sortit de l'agence. Une fois la porte fermée, Pansy sortit 4 verres et une bouteille de pinot noir.
La porte s'ouvrit de nouveau et deux hommes entrèrent dans la pièce.
- Alors ? demanda Théodore
- C'est officiellement terminé, annonça Pansy.
- J'ai cru que ce projet ne se terminerait jamais ! S'exclama Blaise en s'enfonçant dans un des fauteuils scandaleusement confortable de sa patronne.
- Ce n'était pourtant pas bien compliqué.
- Parle pour toi Malfoy, tu n'as fait que copier-coller un de tes contrats, avoue ! le taquina Théodore, tout en acceptant le verre que lui tendait Pansy.
- N'empêche que la cliente a bien craché ! Comment t'as fait pour négocier un pourcentage sur les fournisseurs ET avoir un avenant, Pans' ? demanda Blaise en appréciant le vin.
- Ce n'est qu'une des multiples compétences que je pourrais t'apprendre, Blaise.
- En parlant de tes compétences, Padma demande de tes nouvelles, Pansy. Elle a particulièrement hâte de te revoir, commenta Théodore avec un sourire entendu.
- Tu as remis le couvert avec la jumelle Patil ? s'étonna Draco. Je pensais que tu ne pardonnais pas l'homophobie intériorisée.
- Elle a su trouver les arguments, j'imagine, répondit son amie. Et ça date du lycée, il y a prescription.
- Je t'en prie ! Tu n'as jamais voulu passer les portes de l'ASVEL alors que tu adores le basket. Tout ça parce que Ginny t'a…
- J'aime les basketteuses, le coupa Pansy. J'ai un intérêt tout à fait limité pour le basket. Et ce n'est pas pour ça que je ne vais pas voir l'ASVEL.
- Ah ouais ? Pourquoi tu n'y vas pas ? s'entêta Draco en prenant une nouvelle gorgée
- Elles n'ont jamais gagné l'EuroLeague, voilà tout.
- Viens ce soir les voir alors Pans'! Elles vont battre Fenerbahçe cette année, je le sens!
- Non, je dois choisir notre prochain projet. A moins que vous souhaitiez des vacances imposées le mois prochain ? Demanda-t-elle à Théodore et Blaise.
- En parlant de ça, glissa Théodore en se levant, on a eu une proposition pour une rénovation d'un couple. Je suis sûr que ça va te plaire.
Il ouvrit la porte :
- Leta ? Tu peux m'apporter le dossier dont tu m'as parlé hier ?
Une jeune femme aux très longs cheveux noirs entra dans la pièce, donna un fin dossier au jeune homme et sortit de la pièce après un bref salut aux autres personnes dans la pièce.
- J'ai entendu dire que Leta parle à Weasley frère, mentionna Théodore avant de donner le dossier à Pansy.
- Ah tu ne savais pas? Il l'a invité au match de ce soir contre Fenerbahçe. Il lui a dit que vues ses origines turques, ça devrait l'intéresser, répondit Draco.
- Leta a des origines turques ? demanda Blaise en fronçant les sourcils.
- Non, elle a dit ça pour qu'il l'invite. Ça fait des mois qu'il lui tourne autour, expliqua Draco.
- Comment tu sais ça ?
Draco haussa les épaules.
- Aaaaah, c'est ta…
- Tu fous de ma gueule ? coupa Pansy en fermant sèchement le dossier.
Theodore haussa les épaules à son tour.
- Je ne vois pas le problème. Le projet a tout ce que tu aimes : du charme, une histoire, un budget énorme… Pourquoi tu le prends comme ça ? A moins que… Tu ne veuilles pas travailler pour eux ? Demanda-t-il d'un air malicieux.
- Ce n'est pas parce que je ne lui en veux plus que j'ai envie de travailler avec.
- Ça ferait un beau projet pour ton portfolio, ajouta Draco après avoir rapidement parcouru le dossier.
- Non.
- Et la réputation de l'agence exploserait si on les avait en clients !
- J'ai dit non, trancha Pansy sèchement. Je n'aurais pas les Potter en clients.
- Arrête de l'énerver, Draco, sinon elle ne va pas venir danser ce soir.
- Elle danse toujours pour conclure un contrat, ne t'inquiète pas. Surtout si on va au Chaudron Baveur !
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L'ambiance au Chaudron Baveur était électrique. Ses 3 étages offfraient une expérience unique.
Au rez-de-chaussée, hommes et femmes dansaient au rythme électrisant des basses de la Salle Commune. Le 1er étage était accessible par un immense portrait à taille réelle d'une grosse dame tenant un verre vide dans sa main et le fixant avec colère. Seuls les habitués connaissaient ce passage, pour accéder à un espace feutré avec des alcôves en demi-cercle, où se réfugient ceux qui cherchent à échapper à l'effervescence du rez-de-chaussée.
Si Pansy adorait danser dans la Salle Commune, elle était à présent en compagnie de ses amis pour célébrer la fin de la prestation de Madame Dubois au sous-sol du Chaudron Baveur : Le Cachot.
L'ambiance nettement plus sombre et confidentielle était parfaite pour son humeur. Elle se laissait bercer par la playlist deep house qui résonnait dans les voûtes basses. Elle se redressa quand Blaise lui apporta son cocktail préféré : un Horcrux Mojito.
Elle écoutait Milie, Théodore et Draco parler du match qui avait opposé Fenerbahçe et l'ASVEL quelques heures plus tôt.
- Elles ont un jeu tellement collectif ! criait Milie pour couvrir le bruit de la musique. Les passes à l'aveugle de Johannes sont un régal !
- Si Williams ne s'était pas fait la cheville dès le premier quart-temps, se lamentait Théodore. Perdre sa capitaine dès le début du match, ça craint !
- Fenerbahçe est meilleur avec ou sans Williams, opposa Draco. Quoi ? Ne me dîtes pas que vous pensez que l'ASVEL allait gagner ? On dirait la clique de Potter !
- Ne m'insulte pas, protesta Milie. Oui, les filles de Fenerbahçe sont plus fortes. Mais il y avait une chance…
- Si Weasley avait eu un peu plus de réussite à 3 points…
- Bon, coupa Pansy qui commençait à s'ennuyer, on est venu pour danser ou pour parler Potter et Weasley ?
- Pansy a raison, l'appuya Draco en terminant son Sex on the Nimbus cul sec. Prêts ?
Les 5 amis terminèrent leur verre et montèrent les escaliers.
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Sous un ciel gris perlé, elle avançait lentement à travers les collines brumeuses.
Son père lui racontait jadis des légendes d'ombres et d'immortels qui rôdaient dans la nuit. Chaque pas qu'elle faisait dans cette terre imprégnée de mystère lui rappelait les histoires qu'il avait laissées en héritage, comme un écho lointain de sa présence disparue.
Le regard tourné vers les montagnes sombres, elle se demandait si quelque part, dans ces recoins hantés, il veillait encore sur elle, invisible comme les secrets que cette terre murmure à ses enfants.
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La musique était forte. Trop forte. Mais quelle importance ? Pensa Ginny.
Harry n'était pas là.
Fred et Georges s'étaient mis à dos le videur.
Elle avait perdu son match.
Elles avaient perdu contre Fenerbahçe…
Elle attrapa une nouvelle pinte de bièraubeurre glacée. Le liquide froid lui fit du bien et elle fut capable de sourire.
Le bras de son frère se posa sur ses épaules :
- héééé Ginnny… Vous êtes 2e d'Europe ! Ouaiiiis!
- Charly, il est à peine minuit et on dirait que tu es déjà terminé, se lamenta Hermione. Et Ron ! Vient m'aider à ramener ton frère sur le côté !
Mais Ron était sur la piste de danse, toute son attention tournée vers Leta qui lui danser avec lui.
- Laisse tomber… Ginny, tu m'aides ?
Ginny regarda sa bière et son frère, puis finit par hausser les épaules : Elle descendit son verre à grandes gorgées, posa son verre vide et attrapa son frère.
Elle était juste bien. Pas saoule, mais sa tête tournée légèrement. Juste assez pour…
- Allons danser 'Mione ! s'exclama-t-elle en tentant d'entraîner son amie.
- Si ton plan c'est de noyer ta déception dans un grand verre d'alcool et de danser jusqu'à la fermeture du Chaudron… Alors c'est parti !
Les deux femmes rejoignirent Ron, Leta, Neville, et quelques joueuses de l'équipe de Ginny.
Il sembla à Ginny qu'elles descendèrent ainsi pendant des heures. Les morceaux s'enchaînant sans vraiment se distinguer et ses amis lui amenant régulièrement une bière.
Quand Hermione amena un mètre de shooter, elle commença à perdre légèrement pied.
Elle bouscula une nouvelle personne qui se retourna avec un air énervé, mais beaucoup plus sobre que le sien.
- Mais faîtes gaffe, put… Hé… Votre tête me dit quelque chose…
- C'est la meneuse de l'ASVEL ! hurla Neville, la 2e meilleure équipe de toute l'Europe et de Tunisie !
- Fenerbahçe est en Turquie, Neville, s'amusa Hermione. Et ça reste l'Euroleague.
- POURQUOI LA TURQUIE EST DANS L'EUROLEAGUE ? GINNY EST LA MEILLEURE MENEUSE D'EUROPE ! C'EST UN SCANDALE!
- Neville…
L'attention de la brune était restée focalisée sur Ginny.
- Ah ! Il se trouve que je suis spportrice de Fenerbahçe, rit la jeune femme. On règle ça sur la piste ? demanda-t-elle avec un clin d'oeil
Et c'est ainsi que, l'esprit brouillé, Ginny continua sa soirée en dansant collée à une femme, comme après chaque défaite.
- Qu'est ce que tu regardes, Pans' ? hurla Draco pour couvrir la musique.
Pansy secoua la tête. Que l'ASVEL termine au Chaudron Baveur, soit. Que le groupe des Weasley soit sur sa piste de danse, soit. Mais que Ginny flirte avec une femme ? Par Merlin, elle n'était pas assez saoule pour que la situation ait un sens.
- Tu pensais pas que la fille Weasley était dans ton équipe, hein ? rit Milicent.
- J'aurais pas parié sur son coming out, non, acquiesça Pansy en tapotant le comptoir de son verre vide.
Quelqu'un qui n'était clairement pas de son groupe se colla à elle pour attraper des pailles multicolores.
- Oups! Désolée, je ne fais que passer ! s'exclama une petite rousse au nez retroussé.
- hm. Dommage.
La réponse fit se retourner la rousse qui dévisagea Pansy avec attention. Suspendant son geste, elle s'appuya au bar.
- J'imagine que je peux rester un peu plus longtemps que prévu, déclara-t-elle avec un grand sourire.
- Pans'... Si tu dragues, moi, je retourne danser !
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3h du matin venait de passer quand Ron et Leta décidèrent de quitter le Chaudron Baveur et que Neville prit un uber pour finalement ramener Charly chez lui.
Il ne restait qu'Hermione, profitant de la piste sans que personne n'ose ne l'approcher depuis qu'elle avait jeté son Gin Toxique au visage d'un homme qui avait posé la main sur elle.
La jeune Turque avec qui Ginny avait dansé venait de s'éclipser, non sans avoir glissé son numéro de téléphone dans le répertoire de la basketteuse.
Ginny décida d'aller chercher un verre d'eau avant de reprendre une bière et de retourner danser avec son amie.
Le bar était blindé, mais la rousse réussit à se faufiler jusqu'à atterrir entre 2 femmes qui avait laissé un léger espace entre elles. Elle tenta d'attirer l'attention du barman.
- Tu permets ? demanda une fausse rousse en la regardant de haut. On était occupées.
- Ça va, j'en ai pour une minute le temps de commander, répondit difficilement Ginny, le cerveau au ralenti.
- Weasley… toujours aussi à côté de la plaque quand tu interromps deux femmes. T'as pas changé.
Ginny tenta de se reculer pour regarder l'autre personne qu'elle avait bousculée.
1m 65, les cheveux courtscouleur ébène, un regard noir et une tenue en cuir moulante qui mettait particulièrement en valeur sa poitrine. Une poitrine que Ginny eut du mal à lâcher des yeux.
- Mes yeux sont ici, Weasley. Insista Pansy en relevant le menton de la basketteuse.
Ginny fronça les sourcils. Ce visage lui disait quelque chose… Puis après vingt bonnes secondes :
- Parkinson ! C'est alors ! Depuis quand tu es aussi canon ? Je t'aurais jamais reconnu !
Pansy croisa les bras.
- Surtout en fixant ma poitrine.
- Ecoute, petite, va commander ailleurs, on a pas le temps pour les baby gays, souffla la rouquine.
- Les quoi ? Haha, mais je suis pas gay ! rit Ginny que l'alcool rendait euphorique.
- Ecoute, Weasley, retourne fouiller dans ton déni. Qui sait peut être qu'en plus de ton orientation amoureuse, tu trouveras un moyen de battre Fenerbahçe.
Ginny fixa Pansy, douchée. Elle quitta le bar en un coup de vent. La brune la regarda partir, ennuyée.
- Bon, on est était où ? roucoula la rouquine en se pressant contre elle.
Tout à coup, Pansy n'avait plus envie de jouer. Elle repoussa la jeune femme et s'excusa, avant d'aller chercher où étaient ses amis.
Ginny était agacée. Une remarque d'une femme qu'elle n'avait pas vu depuis 10 ans, et jamais appréciée ne devrait pas l'atteindre. Mais cette défaite était tellement frustrante !
Elle cherchait Hermione pour rentrer. Sa tête tournait un peu trop pour être seule. Pourquoi n'avait-elle pas bu plus d'eau entre les bières ? se maudissait-elle. Elle tenta d'appeler son amie.
Mais Hermione n'était plus sur la piste de danse. Elle n'était pas non plus aux toilettes, ni dans le Cachot. Elle ne serait jamais allée à l'étage.
Après avoir hésité, Ginny se décida à grimper les marches. La musique était plus douce, ce qui lui fit du bien.
Après avoir scanné la pièce des yeux, elle reconnut la silhouette de son amie qui riait avec un grand blond.
- 'Mione, t'es partante pour partir ?
Hermione sursauta et repoussa l'homme qui se figea.
- Euh… oui bien sûr, tout va bien ? Désolée 'Gin je pensais que tu dansais avec Aylin.
- Qui ça ?
- La supportrice de Fenerbahçe. Laisse tomber, rentrons, décida t elle en prenant Ginny par le bras.
Elle fit discrètement signe à l'homme et s'engagea dans les escaliers.
Alors que les deux femmes quittaient le Chaudron Baveur, Pansy venait de retrouver Millicent, Théodore et Blaise en train de danser.
- Pans' ! Tu es pas repartie avec ta rouquine ?
- Non, on a été interrompus. Draco est pas avec vous ?
- Il a dit qu'il partait te chercher il y a… 30 minutes je dirais.
- Et personne ne s'inquiète ? s'agaça Pansy en sortant son téléphone.
- Relax, Pans', il est sûrement en train de profiter d'une alcôve en duo !
- Ca, c'est ce que toi tu ferais, Blaise. Mais clairement pas mon genre, intervint une voix.
- Draco! T'étais où, copain ? Je pensais que tu étais retourné à Victoria Embankment s'exclama joyeusement Théodore.
- Je ne serais pas rentré chez moi aussi tôt. J'étais parti explorer les alcôves pour trouver Pansy et sa rouquine.
- J'étais à 15 mètres, au bar, répondit suspicieusement la brune.
- Oui, bah il y a du monde, je ne t'ai pas vu.
Pansy était douée pour détecter les mensonges. Mais avec les cocktails de la soirée et sa fatigue, elle préféra laisser tomber. Tout à coup, une nouvelle chanson retentit.
- Aaaaah les lacs du Connemara ! Vous savez ce que ça signifie ! s'exclama Milicent.
- Dernière chanson, allez !
- Hors de question que je chante du Sardou, répondirent en coeur Draco et Pansy.
Toute la bande rit sur ces dernières phrases, rituelles d'une bonne soirée au Chaudron Baveur.
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Le lendemain matin, une dizaine de personnes se réveillèrent avec une jolie gueule de bois. Mais pour l'une d'entre elles, ce fut l'odeur d'œufs brouillés qui l'incita à ouvrir les yeux.
- Hello Princesse.
En reconnaissant la voix, la rousse s'enfonça dans son oreiller en marmonnant.
- Hey, ne m'ignore pas. Je t'ai apporté des fleurs et des excuses.
Ginny soupira et se décida à se redresser. Son regard plongea dans deux prunelles vertes désolées. Un marteau piqueur se fit entendre dans son crâne.
- Outch
Harry sourit.
- Vous avez célébré la défaite comme il se doit apparemment.
Ginny n'appréciait pas l'ironie de la situation. Mais elle prit le café que lui tendait son… fiancé.
- Tu as passé une bonne soirée ?
Des flashs apparurent dans la tête de Ginny. De la bièraubeurre. Ses frères qui se font jeter dehors par le videur. Un verre renversé. Une Turque qui danse. Une brune aux yeux noir dans une tenue en cuir…
Ginny secoua la tête comme pour effacer cette dernière image. Elle n'avait pas envie de penser à Pansy Parkinson à cette heure-là. D'ailleurs…
- Quelle heure il est ?
- 13h15.
- … on devait pas faire quelque chose ce matin ?
- Si. On avait rendez-vous à 11h avec les 3 dernières agences pour la rénovation.
- Merde ! Je suis désolée Harry, ça m'est sortie de la tête ! Le match, la soirée…
- Ne t'inquiète pas, je savais que tu n'étais pas super impliquée dans le choix de l'agence.
- Harry… Écoute, c'est juste que quelque soit l'agence qu'on choisit, on aura une maison similaire. Je ne vois pas pourquoi on avait besoin de les rencontrer avant de signer. Mais, bon. Merci d'y être allé. Tu as choisi ?
- Yes, le contrat est signé. On a rendez-vous pour la réunion de lancement mardi prochain.
- Super, merci mon coeur.
- Je dois filer voir si Ron va bien. On se voit ce soir ?
- Oui. Et prend de l'aspirine, Ron en aura besoin, sourit Ginny tout en luttant contre son propre mal de crâne.
- Ça marche. Si tu es curieuse sur l'agence avec qui on va bosser, je t'ai envoyé leur site web sur WhatsApp et tu as tous les échanges par email. C'est Ron qui me les a recommandés d'ailleurs.
Harry embrassa sa fiancée et quitta la pièce.
Après une seconde, un nouveau flash apparut dans l'esprit de la jeune femme.
- Merde ! Harry ! Ne va pas chez Ron ! Il est avec Leta !
Harry devait déjà avoir quitté l'appartement. Ginny attrapa son smartphone et ouvrit le contact d'Harry pour l'appeler, mais tomba sur son message à propos de l'agence de rénovation. Elle cliqua rapidement sur le lien.
- C'est une blague ?
Sur le site web, la silhouette de Pansy Parkinson flottait derrière les lettres vert et argent :
Agence Slytherin.
Ginny va-t-elle réussir à convaincre Harry de ne pas travailler avec l'Agence Slytherin ?
Que pensez vous des 2 groupes d'amis ?
J'ai hâte de lire vos reviews :)
