Histoire écrite pas Calanthe

Traduit par: Les Scandalies

Bonsoir tout le monde!

Voici le chapitre 4.

On tenait à vous remercier pour tous les commentaires d'encouragement que vous nous laissez. On n'y répond pas toujours, car c'est moi qui en avait la charge étant donné que je publie avec mon propre compte. Mais comme j'ai beaucoup de travail ces derniers temps, je me fais rare. Ne soyez pas fâché en tout cas, car même si on vous répond pas, nous sommes vraiment heureuse d'avoir votre soutient. Et soutient il en faut pour une telle fic.

Bonne lecture à vous.

Mower.


Chapitre 4

Le jeudi soir, à 19 heures et 2 secondes, Draco sortit de la cheminée et laissa ses yeux courir avec appréciation sur Harry. Avec beaucoup d'appréciation, en fait. Ils se sourirent alors que Draco parcourait les quelques mètres qui les séparaient. Harry portait le costume noir Ozwald Boateng comme demandé et il fut impressionné de noter que les accessoires choisis n'étaient pas en reste. Le col de chemise visible au-dessus de la veste boutonnée était de loin la pièce maîtresse. C'était une explosion vibrante de verts, violets et bleus, avec des motifs verticaux et de fines rayures de couleurs. Sa cravate unie était de la même couleur que le vert le plus sombre de sa chemise.

Draco remarqua pour la première fois que les lunettes d'Harry avaient disparu. En y pensant, il se rappela qu'il ne les avait pas non plus portées le weekend dernier. Il ne s'en plaignit pas. Il avait maintenant une vue imprenable sur ses yeux enjôleurs.

Debout face à lui, il leva les mains et ajusta correctement sa cravate. « Superbe chemise, Potter » dit-il avec sincérité.

Le visage d'Harry se fendit d'un large sourire. Son nez se plissant avec charme.

« Paul Smith, » dit-il. « Bien sûr, » répondit Draco. « Je t'ai amené quelque chose, » ajouta-t-il en fouillant dans sa poche et amplifiant une boîte qui tenait dans la paume de sa main. Il l'ouvrit et en sortit un sublime lilas Calla blanc crème. Se débarrassant de l'écrin, il passa la tige à travers la boutonnière d'Harry et l'ensorcela pour qu'elle se maintienne.

Ce dernier haussa un sourcil, son regard se portant sur sa boutonnière et celle de Draco. Ils étaient assortis. « Quel geste touchant, » dit Harry avec sarcasme. « Une fleur de deuil. »

Draco émit un « Tut-tut » de désapprobation. « C'est aussi un symbole de paix, Potter. Je pensais que c'était approprié. »

Il rigola chaleureusement. « Je te taquine. Pas besoin d'être sur la défensive. » Il leva sa main et caressa la taille de Draco du bout des doigts, avant de la laisser tomber. Celui-ci se sentit picoter de partout, se demandant si ce n'était pas une meilleure idée de rester là et de baiser violemment Potter à la place. « Es-tu prêt à me dire où nous allons ? ».

Il fit un pas en arrière et tourna autour de la silhouette fixe d'Harry, scrutant et examinant de près le tissu et la coupe magnifique du costume. « Non. C'est une surprise. »

Le tissu noir tombait parfaitement sur le corps d'Harry, sublimant ses meilleurs attributs. Ses épaules semblaient larges, mais pas trop, et elles s'équilibraient à merveille avec le léger gonflement de son derrière sous la veste. « Mmm. Tellement beau » murmura Draco, plus pour lui-même que pour Harry.

« Merci M. Malfoy. Ou devrais-je dire "Lord' Malfoy ? » Répliqua ce dernier avec insolence.

Draco se tint de nouveau face à lui et baissa les yeux sur son visage ouvert et honnête. « Je n'utilise pas ce titre, Potter. Pas tant que ma mère est en vie. Ça me donne l'impression d'être son mari. » Dit-il en grimaçant de dégoût à cette idée. « Et en fait, je parlais du costume, pas de toi », susurra-t-il d'un ton hautain.

Harry se hissa sur la pointe des pieds et se pencha sur l'oreille de Draco. « Je sais, » murmura-t-il, et il déposa un doux baiser sur sa joue.

Bon sang, il était définitivement trop tôt dans la soirée pour laisser Potter l'avoir, mais Draco sentit sa joue chauffer sous la tendre caresse de ces lèvres et ses yeux se fermèrent alors qu'il respirait l'odeur subtile de l'eau de Cologne et de savon. La tentation d'entourer Harry de ses bras et de le serrer tout contre lui était forte.

Se ressaisissant brusquement, il murmura, « Contrôle-toi, Potter. Je ne tolérerai aucune explosion grossière ce soir. J'attends de toi le meilleur comportement possible. » Il épingla Harry d'un regard aigu avant de retourner à la cheminée. « Rejoins-moi, maintenant. Nous ne pouvons transplaner à notre destination, alors tu vas devoir me suivre. »

Il se dirigea vers la table et souleva le couvercle du pot en pierre, offrant une pincée de poudre de Cheminette à Harry avant de se servir. Il se plaça prudemment sur la marche, et dit, « Nous allons à Charlecote Park. On se voit là-bas. » Après quoi, il jeta la poudre dans l'âtre et disparu dans un éclair de flammes vertes.

~oOo~

Sortant rapidement de la cheminée, Draco attendit avec empressement l'arrivée d'Harry. Le lieu ornementé était rempli par les invités qui apparaissaient, tous vêtus de leurs plus belles tenues de soirée.

Il hocha brièvement la tête vers plusieurs connaissances avant de ramener son attention à la cheminée. Il était impatient de voir la tête de Potter lorsqu'il réaliserait où il avait mis les pieds. Oh oui, cette soirée allait le pousser dans ses retranchements, pensa-t-il méchamment. Je ferai de lui ce que je veux.

Le grondement sourd de l'arrivée d'Harry rapporta l'attention de Draco sur la cheminée, et il afficha son sourire le plus gracieux, avançant une main par-dessus la grille pour l'aider à sortir. Potter hocha la tête en signe de gratitude alors qu'il prenait la paume tendue et entrecroisait ses doigts avec ceux de Draco. Sa peau était douce et chaude, et Draco se surprit à caresser inconsciemment les doigts de son pouce. Une fois dans le couloir, ils continuèrent de se tenir par la main et ils se regardèrent, simplement. Peut-être sont-ils restés ainsi pendant plusieurs minutes, Draco n'était pas sûr. Il se souvint seulement d'avoir lâché la main d'Harry lorsqu'un autre invité le bouscula. Draco s'éclaircit la gorge pour gagner quelques secondes et pour s'orienter.

« Cela semble très formel, » dit cyniquement Harry.

« Oui, ça l'est en effet », répondit rapidement Draco, le conduisant à la salle de bal, prenant un plaisir insensé au simple fait de placer sa main dans le creux du dos d'Harry. « Juste des trucs du Ministère, tu sais, » ajouta-t-il tranquillement, jubilant intérieurement.

« Confédération International des Banques Sorcières, me semble-t-il, » corrigea Harry, forçant Draco à se retourner pour le regarder, les sourcils froncés. « Bien, » ajouta Harry, un sourire narquois sur le visage, « Tu travailles pour eux, n'est-ce pas ? »

Draco fut si abasourdi qu'il gardât le silence. Il voulait savoir comment Potter pouvait être au courant, mais il se doutait que lui poser la question le ferait jubiler. Et il n'avait pas envie de lui donner cette satisfaction.

Harry continua rapidement, ignorant complètement la déconvenue de Draco. « Si tu étais un Moldu, tu serais un « banquier d'affaires'. » Puis, ricanant, il ajouta, « Et nous savons tous à quoi sert l'argot de Cockney (1), n'est-ce pas ? »

Draco s'arrêta net, fixant le visage amusé de Potter.

Ce dernier attrapa deux coupes de champagne et en tendit une à Draco, dont les yeux se plissèrent de suspicion alors qu'il l'acceptait. « Branleur, » rit Harry.

« Pardon ? » s'exclama Draco.

Harry gloussa. « Banquier d'affaires, branleur, tu vois ? » (2)

« Non, vraiment pas, » répondit dédaigneusement Draco.

« Oh, allez Malfoy. Détends-toi un peu, » taquina Harry, le regardant à travers ses longs cils noirs. Draco l'observa porter la coupe à sa bouche et prendre une gorgée de champagne. Quand il la retira, ses lèvres étaient brillantes à cause du breuvage et Draco sentit le premier véritable élan de désir poindre au creux de son estomac. Il voulait se pencher et lécher le liquide ou rendre ses jolies lèvres encore plus humides avec quelque chose de différent. Sa poitrine se serra tandis que des images traversaient son esprit dans un flash ; des corps nus enchevêtrés, tordus d'extase, les mains d'Harry l'empoignant alors qu'il prenait ce qu'il voulait.

« Malfoy ? » la paume d'Harry se posa sur sa hanche, comme si c'était sa place. « Ça va ? »

« Oui, » marmonna-t-il. « Je vais bien. » C'était juste un demi-mensonge. Il allait presque bien. Il avait seulement besoin d'avoir un peu d'emprise sur lui-même. Et d'arrêter de repenser au regard d'Harry les premières secondes où il s'était enfoncé en entier dans son corps impatient.

Mais juste après, les choses empirèrent. Au moins au centuple. Draco vit Blaise entrer dans la salle de bal, scanner les groupes d'invités jusqu'à ce que ses yeux se posent sur Harry et lui. Il regarda la personne qu'il pensait être un « ami » sourire malicieusement et se frayer un chemin jusqu'à eux.

« Harry ! » s'écria une forte voix féminine, attirant son attention sur le sublime Potter, qui se tenait si proche de lui, si tentant.

Merlin par pitié ! Je. Ne. Peux. Pas. Le. Croire ! Perdita Richards, la Ministre de la Magie arrivait vers Harry comme une ado aux hormones en ébullition. À demi dégoûté, il observa la vieille dame attirer Harry contre sa poitrine généreuse et le serrer contre elle comme un parent proche longtemps perdu de vue. Ce qui était encore plus perturbant c'est fut la familiarité avec laquelle Harry lui rendit son étreinte. Draco était choqué, c'est peu dire. La Ministre avait une réputation d'être froide et distante, bien plus que l'antique McGonagall, et elle faisait habituellement preuve d'une flexibilité digne d'un rocher de granit.

« Je ne pouvais en croire mes yeux quand j'ai reçu ton hibou ! » s'exclama la Ministre. « Cela faisait tellement longtemps que tu n'étais pas venu à un seul événement officiel. Tu dois me dire, qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ? »

Quoi ?! Draco était complètement confus. Comment diable Potter pouvait accepter une foutue invitation alors qu'il avait déjà un rencart ? Une vague de froid s'abattit sur son corps. Potter n'avait pas paru particulièrement surpris ou étonné quand ils étaient arrivés ce soir. C'était comme si... comme s'il avait su en avance. BORDEL ! Trompé par un faible Gryffondor ! Certes un chaud, mais faible Gryffondor. Draco ne pouvait pas croire qu'Harry puisse être aussi sournois.

« Draco m'a invité, » l'entendit-il répondre, presque timidement. « Tu connais Draco Malfoy, Peri ? »

Peri? PERI ?! Incroyable ! Potter était en très bons termes avec cette froide Ministre de la Magie.

Draco se tenait là, ou plutôt, était figé sur place sans avoir eu recours au Petrificus Totalus, regardant d'un côté Blaise se glisser près de lui, et la Première Dame lui tendre sa main potelée de l'autre.

Se forçant à agir, Draco porta la main de la Ministre à ses lèvres et déposa un bref baiser contre sa peau ridée. « Bien sûr que je connais M. Malfoy, Harry ! C'est un plaisir de vous voir Draco, » la vieille dame rayonnait, désarmant Draco au point qu'il se trouva à lui rendre son sourire.

« Vous êtes magnifique ce soir, Madame la Ministre, » lui dit-il, effectuant un salut formel en sa direction.

Elle soupira rêveusement et continua à parler à Harry. « C'est un tel gentleman. Et un atout pour le Ministère. Destiné à de grandes choses, ton jeune homme, Harry. »

Draco jeta un regard désespéré à Harry et reçut un sourire enjoué en guise de réponse.

« Merci beaucoup d'avoir tiré Harry hors de son exil, Draco, » continua la Ministre. « Je dois dire que vous faites un couple plutôt fringant. »

Draco la remercia d'un signe de tête, entendant Blaise renifler doucement de son côté et se demandant quand exactement le contrôle de la soirée lui avait glissé des doigts.

« Si ça ne vous ennuie pas, Draco, je dois emprunter Harry pour un moment ou deux, » dit la Ministre, et il lui sourit, donnant sa permission. Harry se tourna pour la suivre, laissant Draco sur un regard intense et appuyé, chargé de promesses salaces entre les draps. Le sexe de Draco montra son premier signe d'intérêt de la soirée et il pensa, Doucement mon gars.

Avalant une grande gorgée de champagne, il s'arma pour l'inévitable prise de tête. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » demanda-t-il abruptement à Blaise.

Ce dernier sourit largement, faisant tournoyer la flûte entre ses doigts avant de répondre, « Tu plaisantes ? Je n'aurais manqué ça pour rien au monde. »

Se pinçant l'arête du nez de frustration, Draco jeta, par-dessus l'épaule de Blaise, un coup œil à Harry, qui se mêlait à la foule comme un professionnel. Il sentit quelque chose de peu charitable envers son « ami » à ce moment exact. « Quelle triste veuve désespérée as-tu manipulée pour obtenir une invitation ? » balança-t-il à Blaise.

« Ah. Ça doit être à ta mère. »

Draco sentit l'ébullition instantanée de sa colère exploser au fond de son estomac. Il plissa les yeux et étira ses lèvres minces sur ses dents nues, fusillant Blaise d'un regard mauvais. Blaise lui sourit doucement en retour et continua calmement, « Et je ne l'ai pas touchée, au cas où tu te poserais la question. »

Draco remarqua le regard de son ami glisser sur le côté et un sourire paresseux grandir sur son visage. Il se retourna pour découvrir la source de son plaisir, et vit l'arrière de la silhouette élégante et élancée de sa mère, à peine vêtue d'une robe fourreau dos-nu étincelante. « Quoique, maintenant que tu viens de le mentionner » murmura Blaise.

« N'essaye même pas, » siffla Draco avec horreur.

« Tu dois admettre qu'elle est... sexy, » continua Blaise, ignorant complètement la fureur de Draco.

À cet instant, sa mère s'éloigna de ses compagnons et les salua de la main avec vivacité, marchant vers eux d'un pas raffiné à travers la foule des invités. Draco prit une profonde inspiration et tenta de calmer ses émotions déchainées, lui offrant un mince sourire alors qu'elle approchait, se rappelant pour une raison quelconque la première rencontre entre Lucius et Harry.

Bien sûr, Harry choisit ce moment précis pour revenir aux côtés de Draco et il ne put s'empêcher de penser que Potter avait prévu son retour pour lui provoquer un embarras maximal. « Mon chéri, » soupira Narcissa Malfoy, plaçant ses mains sur les épaules de Draco et se penchant, embrassant l'air de chaque côté de son visage.

Alors qu'elle reculait, il retint ses mains brièvement avant de les lâcher, comme le requérait le protocole social. « Mère, vous êtes magnifique, » lui dit-il respectueusement, provoquant un rire enfantin qui lui allait bien.

« Oh, ne sois pas si formel, mon chéri. Ne vas-tu pas me présenter ? » elle arqua un sourcil en direction de Harry et lui lança un regard manipulateur et suppliant.

« Mère, je vous présente Harry Potter. Harry ? Ma mère, Lady Malfoy ». Il fit un signe de main à chacun d'eux, grimaçant intérieurement à cette réunion malheureuse et inconfortable. En tout cas, c'était gênant pour lui. Que sa mère soit présente à son premier « rencard » ne présageait rien de bon.

Alors qu'Harry portait la main de sa mère à sa bouche et l'embrassait, elle rit coquettement et dit « Narcissa, Harry. S'il vous plait, appelez-moi Narcissa. » « Vous êtes vraiment superbe, Narcissa. » Lui dit-il sincèrement. Draco détourna les yeux, révulsé par l'honnêteté flagrante dans la voix d'Harry. Il capta le regard de Blaise et vit avec déplaisir un immense sourire orner ses traits.

« Oh ne faites pas attention à moi, » dit-elle à Harry, se penchant confidentiellement. « Mon fils n'est-il pas magnifique ? »

Merlin, gémit Draco intérieurement. Faites que cette situation n'empire pas dans la soirée.

« Oui, Narcissa, » dit Harry, son propre sourire transparaissant avec évidence dans le ton de sa voix. « Il l'est sans aucun doute ».

À ce moment, un plateau de champagne en lévitation passa doucement, et Draco et Blaise tendirent en même temps la main pour des boissons fraîches, attrapant également des verres pour leurs compagnons.

« Blaise m'a relaté quelques amusantes bribes de votre récente rencontre avec mon fils, » continua de converser Narcissa. Draco lança un regard de pure haine à Blaise, bouillonnant intérieurement de l'hideuse tournure des évènements. Son ami haussa à peine des épaules et sourit joyeusement, sans le moindre souci.

« Il l'a fait, » répondit Harry. « Pas trop amusantes, j'espère ? » Draco détectait-il un léger tremblement nerveux dans la voix de Potter ?

Il regarda sa mère placer sa main sur l'avant-bras d'Harry. Elle se rapprocha un peu de lui et murmura moqueusement, « Ne vous en faites pas mon cher. Je n'en ai pas cru la moitié. » Il observa Harry lui sourire avec un visage si ouvert et confiant. Levant son verre pour boire une gorgée de champagne, il regardait sa mère enchanter Harry avec une aisance pratiquée.

« Mais peut-être pouvez-vous nous éclairer sur un point ? » Narcissa afficha un sourire éblouissant pour Harry et reçut un signe d'assentiment.

Draco grogna doucement dans son verre alors qu'il prenait une seconde gorgée de champagne.

Ses yeux s'agrandirent avec une expression d'innocence. Argh! Danger ! Réalisa trop tard Draco.

« À quel point est-il gros, Harry ? »

La brûlure acide des bulles de champagne envahit les deux narines de Draco et il donna une bonne impression de quelqu'un qui crache ses poumons. La violente quinte de toux qui suivit réduit au silence les invités les plus proches. Après de longues et pénibles secondes, durant lesquelles sa pression artérielle augmenta si rapidement que Draco crut que sa tête allait exploser, il sentit une main douce se poser contre son dos. Harry murmura, « Anapneo » ce qui libéra ses passages bouchés, soulageant également le picotement désagréable dans son nez et l'enrouement de sa gorge.

Draco prit de rapides bouffées d'air, plus pour calmer ses nerfs à vifs qu'autre chose. Il se tenait droit, autorisant Harry à l'entourer de son bras pendant un bref moment avant de réussir à dire, « Je vais bien », d'une voix étranglée et de s'éloigner légèrement.

« Là, là, mon cher », dit sa mère. « Je constate que ton Harry dispose de multiples talents ! »

Oui, vieille bique. Exactement comme toi. Je pourrais sourire joyeusement et te tuer en même temps, pensa Draco. Il risqua un regard en biais à Potter et le trouva légèrement perplexe et le teint un peu rose.

« Bien. Puisque vous avez réussi à nous humilier publiquement tous les deux, » débuta Draco, d'une voix basse et grave. « Je pense qu'il est vraiment temps pour nous de chercher une compagnie plus acceptable. On y va ? » Il se tourna vers Harry et posa sa main sur son coude, prêt à l'éloigner.

« Oh, arrête de bouder, mon cher Draco, » minauda Lady Malfoy. « Je ne faisais que taquiner. Vous devez simplement rester et m'amuser avec votre histoire de soirée. »

Draco leva les yeux au ciel, choisissant de ne plus la laisser les manipuler. Il agrippa le bras de Harry et le guida brusquement entre Blaise et sa mère, la bousculant légèrement avec son épaule au passage. « Fille à pédé (3) », lui glissa-t-il à l'oreille.

« Sodomite (4) » lui envoya-t-elle sur le même ton, avec un clin d'œil suggestif avant de transférer son regard sur le cul d'Harry en souriant. En souriant ! Sa propre mère !

« J'ai besoin d'un autre verre », soupira-t-il, poussant Harry vers un plateau de coupes à proximité. Il prit une longue inspiration apaisante et ferma les yeux un moment, résistant à la tentation de frotter son front de frustration.

Il les ouvrit subitement quand Harry murmura, « J'aime quand tu fais la moue. » Draco écarquilla les yeux et le fixa, alors qu'il lui souriait, béat. Il observa le regard de Potter se poser sur sa bouche et remonter à ses yeux.

Ce dernier s'approcha sournoisement. Il leva les yeux sur Draco et continua, « Cela rend ta bouche désirable. » Le mot glissa sur sa peau comme un fin morceau de soie, causant une désagréable bouffée de transpiration picotant son cuir chevelu. Il déglutit avec difficulté, imaginant les dégâts que les lèvres d'Harry pouvaient infliger à son sang-froid.

Draco ferma ses yeux à nouveau. Bon sang. Ça allait être une longue nuit.

~oOo~

Draco espérait que cette séance de torture lui laisserait un peu de répit au moment du repas.

À certains égards, il fut exaucé, mais pas à d'autres.

Lui et Harry s'assirent avec dix autres personnes, certains d'eux étaient des banquiers bien connus de Draco, d'autres l'étaient d'Harry, soit de simples étrangers. Toute idée de s'enterrer doucement dans son assiette avait très vite été balayée.

Harry avait cette capacité naturelle de dialoguer avec les gens. Draco s'assit un moment et regarda le maître à l'œuvre. Et pourtant, Harry était si modeste à propos de tout ça. Il dégageait une innocence folle, mixée avec une adorable gaucherie qui faisaient fondre l'apparence froide de Draco, le réchauffant de plein fouet et l'entrainant sur un registre de plaisanterie légère qui était bien différent de son répertoire social habituel.

Le désir impérieux qu'il ressentait au plus profond de lui fut rejoint par une chaleureuse admiration pour Harry en tant que personne. Draco découvrit qu'il était plein d'esprit, modeste et qu'il possédait une culture surprenante sur une grande variété de sujets, dont le monde plutôt fade des banques internationales. Harry n'était clairement pas en reste dans le département des affaires courantes, séduisant le représentant de la Banque Nationale de Lituanie avec sa connaissance instantanée des taux de change et des problèmes d'endettement local.

C'était assis autour de cette table que le désir de Draco pour Harry se transforma en amour. Ils plaisantaient et se taquinaient sans pitié, et à chaque fois qu'il souriait juste pour Draco, ce dernier pensait qu'il allait exploser de joie. Merlin, il était si beau, si sûr de lui et si tranquillement confiant.

Étonnamment, ils trouvèrent le temps de discuter ensemble alors qu'ils mangeaient. Draco était fasciné par l'enthousiasme manifeste d'Harry pour son emploi dans le gouvernement sorcier local. Il s'avéra que son temps était partagé équitablement entre les affaires magiques et les celles moldus, qu'il effectuait beaucoup de travail de liaison, et qu'il contribuait à atténuer les évènements malheureux de la magie spontanée. Draco questionna plus précisément Harry sur l'évolution de sa carrière, ou son manque d'ambition envers celle-ci. Ce dernier avait ri en guise de réponse, disant qu'il voulait profiter d'une vie calme et ne souhaitait pas avoir le poids du monde sur ses épaules. Il avait eu sa dose lorsqu'il était jeune. Venant de n'importe qui d'autre, Draco aurait trouvé cette admission absurde, mais pas de la part d'Harry. C'était tellement vrai pour son personnage. Il était vaillant, mais ne courrait pas après la gloire pour autant. Draco se demanda s'il avait toujours été ainsi, ou s'il l'était devenu après la guerre.

Ce fut également après ce dîner que Draco découvrit la passion d'Harry pour le chocolat. Se passant de dessert lui-même, il le regarda, pendant plusieurs minutes parfaitement agréables et ininterrompues, manger sa tarte au chocolat. Merlin ! Draco n'avait jamais été aussi jaloux d'une petite cuillère auparavant. Il était hypnotisé par la manière dont Harry recueillait la plus petite portion de crème chocolatée et la portait à sa bouche avec une anticipation mal dissimulée. Et, bien qu'il fît tout son possible pour être silencieux, Draco était assez proche pour l'entendre émettre de faibles gémissements de satisfaction alors qu'il roulait sa langue autour de la cuillère et en avalait le contenu. Oh, mais c'est toi que je voudrais avaler, soupira Draco.

Draco ne réalisa pas qu'il était légèrement haletant jusqu'à ce qu'Harry le regarde et glisse délibérément sa cuillère entre ses lèvres serrées, tout en fermant ses paupières. Le message ne faisait aucun doute. Si Draco avait ouvert sa braguette à cet instant précis, Harry aurait été à genoux sous la table à le sucer, son dessert rapidement oublié. Bien sûr, cette vision et son implication firent durcir Draco en quelques secondes. Inconfortablement, il remua sur sa chaise, se mettant à son aise aussi discrètement que possible, sans manquer de remarquer le sourire sournois d'Harry dans son champ périphérique.

À chaque fois que la cuillère passait entre les lèvres d'Harry, l'érection de Draco surchauffait, imaginant ces lèvres pincées autour de son prépuce, le suçant assez fort pour enserrer délicieusement le bout de son sexe. Il fut légèrement choqué de lui-même lorsqu'il réalisa qu'il bougeait imperceptiblement les hanches, juste assez pour maintenir son excitation.

Presque à la fin de son dessert, Harry plongea la cuillère dans le gâteau et se pencha vers Draco, lui offrant la becquée, un air taquin sur le visage. Draco se rapprocha de lui, ouvrant ses lèvres aussi lentement qu'il le pouvait, espérant au moins maintenir l'illusion d'Harry partageant sa tarte. Alors qu'il ferma la bouche et laissa les délicieuses et riches saveurs parcourir sa langue, Harry tendit sa main sous la table et la glissa sur la cuisse de Draco.

Ce fut l'une des rares fois où il faillit jouir sans avoir été stimulé sexuellement. Son torse se soulevait visiblement, et Harry courba ses doigts pour que Draco sente la légère griffure de ses ongles à travers le tissu de son pantalon. Sa main s'arrêta dans le creux de l'aine de Draco, ses doigts s'enfonçant dans la chaleur infernale de sa chair excitée. Draco se retrouva à écarter ses jambes involontairement, implorant silencieusement la paume d'Harry d'explorer chaque partie de son corps. Il fut choqué de son propre comportement ; si flagrant à la vue des autres. Il déglutit douloureusement, entendant Harry lâcher un « Mmmmm... » langoureux alors qu'il retirait la cuillère de manière aussi séduisante qu'il l'avait enfoncée.

Donnant à Draco une dernière douce pression sous la table, Harry se replaça dans son fauteuil, un air de déni torturé sur son visage.

Il fallut bien dix bonnes minutes avant que Draco ne capte un seul mot prononcé dans sa direction.

~oOo~

Une fois le repas achevé, Harry et Draco continuèrent à se mêler aux dignitaires étrangers et aux fonctionnaires du Ministère, restant toujours ensemble. Harry se tournait souvent vers Draco chaque fois que le sujet passait à quelque chose qui l'intéressait particulièrement. Draco songea qu'il était facile de jouer au couple avec lui. Il ne pouvait pas comprendre que Potter n'aimait pas vraiment ce genre d'évènements et était convaincu qu'il avait dû être mal informé d'une manière ou d'une autre. Harry se comportait comme s'il était chez lui, plongeant dans le vif du problème le plus sensible, avec confiance et tact. En fait, il s'autorisa même à être traîné sur la piste de danse par Narcissa à un moment donné. Draco fut surpris de noter que Harry dansait un tango plus que correct, et il semblait avoir charmé Lady Malfoy sans difficulté, bien que Draco nourrissait quelques préoccupations à propos de leurs sujets de conversation. Assurément, elle rigola comme une jeune débutante alors qu'Harry la remit au bras de Blaise. La mère de Draco était aussi irrépressible que d'habitude. Elle s'éloignait quand l'envie lui prenait, toujours en tapotant avec affection le bras de Blaise, lui disant de ne pas s'inquiéter ; elle reviendrait tôt ou tard.

Lors d'un bref répit dans le tourbillon social, Draco, Blaise et Harry trouvèrent le temps de souffler un moment.

« Je dois te dire, Harry » commença gaiement Blaise. « Je trouve que c'est judicieux de coordonner ta tenue à tes cheveux. Le vert te va plutôt bien, tu sais. Peut-être aurais-tu dû aller à Serpentard ? » Draco regarda Blaise et Harry rire avec conspiration, s'entendant à une vitesse alarmante. Il se demanda, jaloux, comment Blaise pouvait réussir à être si ouvert alors que lui-même bataillait avec les subtilités sociales, particulièrement dans tout ce qui impliquait de nouer des liens d'amitié avec les gens.

Il resta en retrait un moment, juste à observer leurs interactions, notant la plaisanterie sans effort et l'authentique connexion qui semblait se créer entre eux. Draco ne put s'empêcher d'avoir à nouveau une envie ardente d'Harry. Il était vraiment appétissant dans cette tenue. Il ne pouvait attendre de la lui arracher. Peut-être qu'il n'était pas nécessaire d'aller aussi loin. Cela ne le gênait pas d'être nu sous Harry alors qu'il porterait toujours son costume, tant que sa braguette était suffisamment ouverte pour laisser son magnifique pénis jouer dehors. Non, ça ne le dérangeait absolument pas. Ni la pensée que son corps soit étiré à la limite ultime du plaisir et de la douleur pendant qu'Harry glisserait son large manche dans son trou chaud et impatient. Son propre service trois-pièces palpitait confortablement à l'intérieur de son pantalon, appréciant la taquinerie prolongée d'avoir Potter si proche, mais si inaccessible pour le moment.

Harry choisit ce moment pour le frôler, et il rejoignit la conversation, trouvant que c'était aussi facile de parler que lors du dîner. Cela ne prit pas longtemps pour que le sujet en vienne à leur rencart de ce soir.

« Alors, Harry » prononça malicieusement Blaise. « Comment as-tu trouvé la petite surprise de Draco ? » Harry les considéra un long moment, mais ne dit rien. Le silence devint assez tendu.

« Cette soirée n'était pas une surprise pour toi, Potter. Tu le savais depuis le début, » dit Draco, sa voix pleine de résignation.

Harry leva les sourcils en hochant la tête, augmentant la luminosité de son sourire déjà radieux. Il y eut un silence de plusieurs longues secondes durant lesquelles il continua de sourire, Blaise prétendit être ailleurs et Draco fit la moue.

Finalement, Harry dit « Je ne suis pas un grand partisan des surprises, Malfoy. » Il réduit la distance entre eux jusqu'à ce que leurs coudes se touchent, de sorte que Draco soit obligé de pencher son cou pour l'observer. Il y avait une nette expression de prédateur dans le regard d'Harry. C'était dans le rétrécissement presque imperceptible de ses yeux et la manière dont sa bouche se plissait.

Lorsque Harry se remit à parler doucement, Draco se pencha plus près, s'efforçant d'entendre. « Bien qu'il y ait des surprises que je pense beaucoup aimer ». Harry posa sa main sur le bras de Draco. Il appliquait à peine une pression, mais le subtil mouvement du tissu sur sa peau fit dresser tous les poils de son bras. Il retint sa respiration, impatient d'entendre ce qu'Harry pourrait dire ensuite.

En l'absence de réponse immédiate, il demanda froidement, « Tel que ? » Il pouvait sentir le souffle d'Harry dans son cou. Il souhaitait que ce soit sa bouche, parsemant sa peau de baiser, lui murmurant des mots coquins et brûlants à son oreille.

« Mmmm », soupira Harry. « Comme revenir de la maison après le travail pour trouver un magnifique homme nu et menotté, la tête plongée dans le lit, se tordant et s'étirant, me suppliant de le baiser. Ça serait une surprise parfaite, tu ne penses pas ? » Mm. Pour nous deux, grogna intérieurement Draco.

Tout le sang de Draco se redistribua en une demi-seconde. Il sentit une onde de chaleur frapper son aine, faisant sursauter sa queue alors qu'elle se remettait à vivre et se remplissait, tandis que le reste du sang se précipita à ses joues, les faisant briller d'un rose brûlant. La bouche de Draco s'ouvrit, mais rien ne vint. Il absorba les mots d'Harry et une inévitable image se forma dans son esprit. Il se vit lui-même frotter son érection collante contre le lit, mouvant ses hanches en cercle et s'offrant au plaisir d'Harry, cambré vers le haut, dévoilant un gros gode enfoncé en lui, pauvre substitut de la chose qu'il attendait. Il pouvait même s'entendre supplier, les mots qu'ils utiliseraient et le doux désespoir derrière eux.

« Et maintenant, si tu veux bien m'excuser, » ajouta Harry, « J'ai besoin de me rendre aux toilettes. »

Draco ne regarda pas Harry s'éloigner. Il était trop occupé à contempler le sol, faisant de son mieux pour limiter les dégâts de son excitation très publique. Il ne se tourna pas lorsqu'il entendit Blaise ricaner, « Bien, bien, bien. Quelqu'un ne te tiendrait-il pas par la queue ? »

« Je t'emmerde, Zabini, » s'entendit-il répondre sans conviction. Sa peau était écarlate, son rougissement enflammé le fit se sentir mal à l'aise avec son col et sa cravate.

« Par Merlin, » continua Blaise, ignorant complètement les mots et le langage corporel de celui-ci. « Il doit être sacrément incroyable au pieu pour obtenir ce genre de réponse de ta part. Sans faire mention de sa taille. C'est un aphrodisiaque, » Blaise se remit à rire. « Je n'aurais jamais pensé voir ça un jour. »

« Ferme immédiatement ta bouche ignorante. » Aboya Draco.

« Mais il est à peu près aussi puissant que tu peux l'être. »

« Putain, mais qu'est-ce que tu me chantes ? » Draco fronça les sourcils, contrarié et perdu.

« Ne fais pas ton Longdubas, Draco » plaisanta Blase, sous-entendant « ignorant'. « Selon toi, qui a éjecté Scrimgeour du ministère et mis la vieille Perdita en première ligne ? Ton amant a fait ça. Il a montré son peu de confiance en Rufus, et son petit empire s'est effondré autour de lui avant qu'il n'ait pu dire "Nous avons vaincu Voldemort'.

Draco regarda Blaise, commençant à comprendre. Il avait raison. Il avait toujours fait de son mieux pour ignorer les contributions d'Harry à la gestion du Ministère. Sa parole valait plus que la loi ; n'importe qui, qui était quelqu'un, le savait.

"Elle est dans sa poche, Draco, pas l'inverse. Ne le sous-estime pas."

"Laisse tomber, Blaise," gronda Draco.

Blaise haussa exagérément les épaules et mit ses mains en l'air. "Je dis juste que…"

"Eh bien ne dit rien," répondit — il catégoriquement, tournant les talons et allant remplir son verre vide. Quand il revint à contrecœur à côté de son ami, il but une grande gorgée de champagne et jeta un regard critique dans la direction opposée.

"Si tu ne ralentis pas, tu vas rapidement avoir besoin des toilettes," observa Blaise. "Peut-être qu'Harry t'y attend ? Peut-être veut-il que tu le suces là-bas ? Tu sais, comme une visite des toilettes publiques." C'était clairement la manière de Blaise pour alléger le ton de la conversation.

Draco se tourna lentement vers Blaise et lui lança le regard de la mort breveté Malfoy. Bien sûr, cela n'eut aucun effet. En fait, cela fit juste sourire un peu plus Blaise.

"Ooh! Ai-je touché un point sensible ?" gloussa-t-il. Il se pencha à l'oreille de Draco et lui murmura, taquin, "Je parie que Potter à quelques points sensibles qu'il voudrait que tu touches."

Draco n'avait jamais autant regretté d'avoir révélé les détails sexuels d'une de ses liaisons à Blaise. Il se concentra pour remuer ses hanches aussi discrètement que possible, souhaitant que son pantalon ne coupe pas si douloureusement ses couilles en deux.

~oOo~

Beaucoup plus tard dans la soirée, au premier signe de fatigue d'Harry, Draco l'attira à l'écart et lui proposa de l'escorter à la maison. Ils traversèrent le couloir principal, en direction des cheminées par lesquelles ils sont arrivés.

"Tu as été très vilain ce soir," le gronda gentiment Harry. Draco lui fit sa meilleure expression "innocent et confus', mais Harry n'en croyait rien. Il renifla et dit, "Vas-tu enfin me dire pourquoi tu m'as amené ici en sachant pertinemment que je déteste ce genre d'évènement ?" Harry agitant ses mains vers la salle de bal toujours bondée

Draco haussa les épaules. "Non".

Harry souffla. "Bien. Je vais te le dire moi, alors." Il se tenait si proche que Draco devait baisser son visage pour le regarder dans les yeux. «Tu voulais me prendre au dépourvu ce soir. Je ne sais pas ce que tu as cru pouvoir y gagner parce que je n'ai été rien d'autre qu'honnête avec toi."

L'estomac de Draco se plomba. Il y avait, sans erreur, une atmosphère de déception qui entourait Harry.

Harry continua, sa voix plus calme. « J'aurais accepté avec joie de venir avec toi si tu me l'avais seulement demandé. Il soupira avec une profonde tristesse. « Je pense que tu aimes le contrôle. Draco Malfoy : le soumis qui veut dominer. »

Les yeux de Harry étaient perçants, complètement hypnotiques. Draco ne pouvait regarder autre part. En fait, il pouvait à peine respirer. Il avait une vague sensation de panique qui bouillonnait au fond de lui.

« L'ironie c'est qu'en ce qui me concerne, tu peux tenir la barre autant que tu le veux. » Harry plaça ses deux mains sur la taille de Draco, les rapprochant tous les deux. Draco pouvait sentir les pouces de Harry caresser la crête de ses hanches. Il pouvait percevoir la chaleur émaner de lui, traverser ses vêtements et irradier son corps, lui faisant penser à des choses. Lui donnant envie de ces choses.

« Tu peux me contrôler autant que tu veux, Malfoy. » Le regard de Harry se posa paresseusement sur son entrejambe et il exhala un long et bas soupir. « Mais pas dans la chambre. En privé, tu es à moi. »

Draco ne pouvait pas répondre. Sa bouche s'ouvrit, toutes pensées cohérentes éconduites par la pression grandissante des doigts d'Harry sur ses côtés.

« Tu me veux, » murmura Harry.

Oui. Oui je te veux, songea Draco. Mais il ne dit rien.

« Peut-être que quand tu seras prêt à l'admettre, tu pourras m'envoyer un hibou. »

Draco frissonna, son corps parcouru par une vague de chair de poule glacée.

« Plus de jeux stupides, » réprimanda doucement Harry.

« Allé les gars ! » La voix forte et enjouée de Blaise résonna. « Dépêchez-vous et faites-vous un baiser d'au revoir pour que nous autres puissions utiliser la cheminée, voulez-vous ? »

La boule dans la gorge de Draco ne voulait pas partir. Harry semblait si déçu.

Souriant faiblement, Harry murmura, "Bonne nuit".

Draco se pencha et posa un baiser sur la joue d'Harry. "Bonne nuit, Potter", il y parvient, raide et tendu.

« Par la barbe de Merlin, Draco ! C'est le mieux que tu puisses faire ? » se moqua Blaise. « Regarde-moi ! » s'exclama-t-il fort. Bien sûr, tous les gens l'ayant entendu le firent. « Je suis la quintessence même de l'hétérosexualité et je peux quand même faire mieux que ça ! »

Blaise bougea et plaça ses mains sur les épaules d'Harry, le détournant de Draco vers lui-même. Draco fut mortifié de regarder son meilleur ami envelopper de ses bras l'objet de ses fantasmes les plus intimes, et l'attirer à lui. Les paumes d'Harry trouvèrent une place confortable sur le torse bombé de Blaise et il releva son menton, présentant ses lèvres prêtes.

Tandis que Blaise se penchait, les lèvres d'Harry s'entrouvrirent, et Draco fut envahi par la soudaine conviction que son cœur se briserait lorsque l'espace entre eux disparaitrait.

Et puis ce ne fut plus le moment pour réfléchir

Oh non. Draco aurait pu pleurer quand Blaise embrassa Harry. Ce n'était rien qu'un petit bisou ; une tendre pression entre deux lèvres, à peine ouvertes, mais juste assez pour que Draco sache que tous les deux sentiraient le souffle chaud de l'autre contre sa langue, cachée, hors de portée. Au moins, Draco espérait qu'elle l'était.

Les quatre ou cinq secondes que dura le baiser paraissaient s'étendre à l'infini. Pour Draco, le temps s'écoulait plus lentement que lorsqu'il avait regardé le Détraqueur dérober un dernier baiser à son père, le poussant à la fin de sa vie de mortel, gâchée inutilement au service du lunatique Voldemort. Il était tellement perdu dans sa rêverie désespérée qu'il ne remarqua pas qu'ils se séparaient. Au lieu de ça, il vit son propre froncement de sourcils se refléter dans le visage d'Harry alors qu'il se tenait dans la cheminée, prêt à lancer une petite poignée de poudre de Cheminette.

Leurs regards se verrouillèrent alors que les flammes vertes surgirent, et Harry fut parti.

« Tu l'as demandé, » dit Blaise d'un ton plat.

Tous les muscles du corps de Draco étaient sous tension. Il doutait même qu'il aurait pu bouger si sa vie avait été en danger. Il ne pouvait certainement pas mettre en route son cerveau pour exprimer une réponse cohérente.

« C'est vraiment quelqu'un de bien, Draco. Et à cet instant précis, tu ne le mérites pas. » Draco ne pouvait même pas regarder Blaise. Il continuait de fixer l'âtre vide. « Tu vas devoir travailler sur des excuses spectaculaires. » Il sentit le poids de la main de son ami claquer sur son épaule. « Fais-le vite », ajouta fermement Blaise. « Je suis sérieux. »

Quelque chose craqua à l'intérieur de Draco. Son diaphragme sembla faire un spasme, et il avala une douloureuse bouffée d'air. Il leva une main tremblante et se frotta les yeux, se réprimant lui-même pour sa stupidité. Le bras de Blaise glissa autour de ses épaules, et Draco s'autorisa d'être tenu ainsi pendant qu'il faisait de son mieux pour fouiller dans les restes de sa dignité pour pouvoir partir en une seule pièce. Ils demeurèrent de la sorte pendant plusieurs minutes, dans un soulageant silence béni.

Alors que Draco bougeait pour s'éloigner, Blaise le retint un instant de plus et lui murmura, "Pourquoi ne te laisses-tu pas vivre ? Il pourrait t'aimer, Draco. Je l'ai vu sur son visage. Et je pense que tu es déjà un peu amoureux de lui, n'est-ce pas ?"

Draco commença par nier en secouant la tête. Blaise le stoppa. « Tu recommences. Arrête de tout analyser, veux-tu ? Ressens quelque chose pour une fois. Mets ta fierté et ton air aristocratique de côté. Par Merlin, prends un risque. Profite de ta vie avant de te retrouver sur ton lit de mort, te demandant pourquoi tu as été si seul et si triste. »

Le mieux que Draco put donner en guise de réponse fut un petit hochement de tête. C'était suffisant. Blaise déposa un baiser sur son front et le laissa partir. "Maintenant, tu y vas. Prends une bonne douche bien chaude avant d'aller au lit. Je vais chercher ta mère et la ramener à la maison en toute sécurité," sourit Blaise.

Draco prit une pincée de poudre de Cheminette et se plaça dans l'âtre. Il regarda ses pieds un long moment. Juste au moment où il allait jeter la poudre, il marmonna, "Merci, Blaise."

« Je t'en prie. Bonne nuit, Draco. »

Puis des flammes vertes comme les yeux d'Harry flashèrent, et il fut à la maison. Seul. Encore.


1)le Cockney rhyming slang est un dialecte spécifique. De ce que j'ai pu lire, le but est de remplacer un mot par un autre qui aura la même signification que le premier. Donc c'est un peu du mensonge et de la tromperie.

2)Dans sa forme anglaise, Harry dit Merchand Banker, Wanker. Il fait donc un jeu de mot en remplaçant la lettre 'B' de Banker par 'W' pour faire Wanker. C'est ce qu'ils appellent le Cockney rhyming.

3)Fag hat en anglais veux dire filles à pédés. Littéralement. c'est une expression qui qualifie l'attitude d'une femme, souvent hétérosexuelle, fréquentant des hommes homosexuels avec assiduité. Le diminutif « FAP » est aussi parfois utilisé

4) Shirt lifter est un Argot urbain britannique désignant un homosexuel masculin qui soulève sa chemise pour permettre l'accès à un rapport sexuel avec un autre homme. On a donc trouvé que sodomite serait une bonne traduction.