Histoire écrite pas Calanthe
Traduit par: Les Scandalies
Bonjour tout le monde!
On vous souhaite une souhaite une bonne et heureuse année. Et pour bien démarrer 2021, avec deux jours d'avances, voici pour vous le Chapitre 5!
Pour le chapitre précédent, nous avons encore reçu beaucoup de commentaire d'encouragement et de remerciement. Et l'on tenait à vous dire que les plus chanceuse dans cette histoire c'est nous. Car vos commentaires sont un vrai délices à lire!^^
Aller, bonne lecture, Bonne Année et à Bientôt,
Les Scandalies
Chapitre 5
À sept heures moins le quart le lendemain matin, Draco arriva plus que déterminé à son bureau. Il avait passé une nuit merdique, pleine de remords à son égard, de culpabilités et de rêves sur la queue d'Harry. En fait, ça n'était pas totalement vrai. Des fantasmes sur Harry auraient été meilleurs. Spécialement la bouche d'Harry. Il sortit son porte-document de sa mallette et l'agrandit, il avait envie de le balancer, mais l'option la plus convenable fut de jeter son sac près de son bureau.
Il appuya son front contre le cadre de la fenêtre, regardant dehors la vue plutôt moyenne du Canary Wharf, se maudissant d'avoir approché Harry en premier lieu. La vie était censée être ordonnée, organisée, le temps géré et contrôlé au énième degré, n'est-ce pas ?
Draco fut dérangé par le son de sa porte de bureau qui s'ouvrait. Il se retourna pour trouver Patricia, sa secrétaire, rentrant avec une pile de parchemins.
« Oh ! Désolée, M. Malfoy. Je ne vous attendais pas avant une quinzaine de minutes. Je vous apporte un café. »
« Quels sont mes rendez-vous aujourd'hui ? » demanda-t-il sans détour. Il n'en avait vraiment rien à foutre de ce qu'il devait faire, mais il était bien trop professionnel pour laisser des problèmes personnels interférer avec son travail.
« Déjeuner d'affaires à Gringotts à huit heures trente. Cuthbert Mockridge a envoyé un hibou tard hier à propos de l'organisation des comptes pour les dépenses de la Coupe du Monde de Quidditch. Il a dit qu'il vous verrait là-bas, » répondit-elle vivement.
Merveilleux, pensa-t-il en lui-même, très peu emballé par la perspective d'une matinée passée avec une tripotée de visages aigres, des gobelins asociaux et leurs lèche-bottes de sorciers.
Patricia se tourna pour partir, ayant déposé les dossiers sur le bord de son bureau. Il la rappela, et elle fit volteface rapidement, son carré noir coupé court se balançant sur son visage simple et professionnel. « J'ai besoin que vous fassiez quelques courses pour moi. » Elle acquiesça et attendit patiemment la suite des instructions.
Draco eut une joute verbale avec lui-même pendant de longues secondes avant de continuer, « J'ai besoin d'une chemise. Elle doit venir d'une boutique moldus appelée "Paul Smith'. Rayures verticales. Bleues, violettes et vertes. » Il comptait les couleurs sur ses doigts, faisant les cent pas derrière son bureau alors qu'il parlait. Évaluant mentalement la taille de Harry, il ajouta, « Seize centimètres pour le col. Prenez-en une en rayons. Pas besoin de sur-mesure. »
Il se tourna et laissa son regard aller par la fenêtre. C'était stupide ! Il ne pouvait pas croire qu'il cédait à son impulsion. La chemise serait trop grande pour lui, mais il était sûr qu'elle serait à la taille d'Harry. Admets-le, se moqua-t-il en lui-même. Tu as seulement envie de la porter au lit. Il gémit de frustration. Il détestait être si faible.
Mais elle ne sentira pas comme ton précieux Harry, le railla la vilaine voix dans sa tête. Et que pensera-t-il si jamais il le découvrait ? C'était trop horrible pour y songer. Mais la voix continua, Il va rire de toi. Il va penser que tu es pathétique. Immature. Et tu l'es.
« Et voici, » dit légèrement Patricia, interrompant sa déplaisante rêverie alors qu'elle faisait léviter la tasse de café et le journal à travers la pièce et sur son bureau. « J'ai aussi le Prophète du matin. J'ai noté quelques articles qui seraient susceptibles de vous intéresser, et il y a un article à propos de l'événement d'hier soir dans les pages affaires et sociétés. »
Patricia valait vraiment son pesant d'or. Pas que Draco ne lui ait pas déjà dit, bien sûr. Elle lisait toujours la presse et notait les articles d'affaires étrangères qui pouvaient impacter les taux de change ou les dettes internationales, et mettait en lumière les nouveautés locales que toute personne dans sa position était censée connaître.
Pris d'une soudaine impulsion, Draco la rappela de la porte. « J'ai besoin que vous me rapportiez quelque chose d'autre du Londres moldu. »
Elle l'observa fixement. Il lui rendit son regard. Nerveusement. Mais il espéra que cela ne se vit pas. « Deux paires de menottes », dit-il d'un ton qui ne souffrait aucune question. Bien qu'elle n'ait rien demandé, soit dit en passant. « Efficace » et « discrète » sont les deux premiers mots qu'il utiliserait pour la décrire à qui que ce soit. Elle acquiesça simplement, aucun jugement apparent, et ferma la porte du bureau derrière elle.
Il avait hérité de Patricia suite au départ à la retraite de son prédécesseur. Elle n'était pas une confidente, ni même une amie, mais sa présence réconfortait Draco. Il la connaissait. Il pouvait la prédire ; savait comment elle allait répondre à une situation donnée. Pas comme Harry. Il était beaucoup plus déroutant.
Draco siffla distinctement alors qu'il voulait s'asseoir dans sa chaise. Il se baissa et prit place avec lenteur, se réprimandant silencieusement d'avoir été peut-être un peu trop vigoureux la nuit dernière. Huh. Il n'y avait pas de « peut-être ». Quand il s'était mis en tête d'être insensé, il n'avait en réalité pas prévu d'aller si loin. Mais encore, il n'avait jamais été très bon pour savoir quand s'arrêter. Draco aimait prendre tous les plaisirs avec excès, et cela expliquait sans aucun doute son obsession pour le pénis monstrueux d'Harry. Mais cela n'éclaircissait pas vraiment son engouement grandissant pour Potter, non ?
Plaçant son menton dans sa main, il attrapa la tasse de café et en but une gorgée, les yeux fermés. Il s'était promis de ne plus passer de temps à ressasser les événements de la veille, mais au moment où ses yeux furent clos, tout ce qu'il put voir fut l'expression ravie d'Harry mangeant son dessert au chocolat, la manière paresseuse et suggestive de ses paupières qui battaient à chaque fois qu'il avalait. Sans mentionner ses soupirs étouffés qui avaient fait se dresser chaque poil du corps de Draco, même maintenant.
Draco savait que tout ce que Blaise lui avait dit était vrai, mais il n'arrivait pas à trouver une solution pour poursuivre sa relation avec Potter. Peut-être fallait-il mieux qu'ils n'aient des rapports qu'occasionnellement. Oui, bien sûr. Et c'est pour ça que tu achètes cette chemise, murmura sa voix intérieure. Il fit rouler ses épaules et étira son dos pour essayer de relâcher la tension, mais en tordant sa taille et en serrant ses fesses, il sentit une chaleur crue au fond de lui et ses pensées retournèrent à la nuit précédente, après qu'il fut rentré chez lui.
Malgré son état tremblant, Draco avait pris le temps de pendre correctement son costume pour qu'il soit nettoyé par les elfes de maison. Ça n'était quand même pas une raison pour être négligé, après tout. Il s'était débarrassé de son caleçon avec mépris, constatant les « dégâts » causés par une soirée passée à avoir soit la trique, soit la moitié d'une trique. Il se sentait collant, sale et honteux, alors au final, prendre une douche chaude fut un merveilleux soulagement.
Il avait appuyé sa tête contre le mur et avait laissé l'eau coulée entre ses omoplates, sentant sa peau se délasser, mais sans être capable de bouger pendant un moment. Draco pensait avec force à quel point il avait sous-estimé Harry, à presque tous les niveaux. Mais il avait aussi sous-estimé la force de son attrait pour lui et il était ennuyé d'avoir été entraîné si facilement dans son jeu.
Il était presque inévitable que, debout dans la douche, les paumes appuyées contre le mur, les pieds écartés juste assez pour permettre l'accès à une main errante entre ses jambes, il se remette à penser à Harry. Et bien sûr quand cela se fut produit, quelque chose d'autre arriva. Il avait ouvert ses yeux et avait regardé son érection rebelle, laissant échapper un gémissement d'amère déception. Pourquoi n'était-il pas rentré chez Potter ? Qu'est-ce qu'il foutait seul chez lui avec un gourdin qui ne suppliait pas de l'attention, mais l'exigeait ? Draco s'était rapidement lavé, manquant complètement de maîtrise en passant le savon quelques fois de trop sur son manche, lui causant quelques contractions et avertissements dans sa respiration lorsqu'il était trop proche de jouir.
Quand l'eau avait finalement fait disparaître toutes les bulles glissantes, Draco avait attrapé une serviette et s'était dirigé vers son lit, ou plutôt la commode à côté. Le tiroir du bas était celui où il gardait ses jouets, et toutes les autres choses qu'il ne voulait pas que sa mère ou les elfes de maison voient. Le sortilège de verrouillage était compliqué. Il l'avait acquis grâce à un contact à la sécurité de la Banque de Gringotts pour une somme considérable, mais cela lui avait apporté la paix face aux incessantes remarques de sa mère à ce sujet et ce qui doublait la valeur du coût dans son estimation.
Le sortilège avait pris une bonne demi-minute à déverrouiller le tiroir, et Drago s'était inconsciemment préparé à être presque douloureusement excité alors qu'il attendait, envisageant toutes les délicieuses possibilités cachées à l'intérieur.
Une fois le charme accompli, le tiroir scintilla, et il put l'ouvrir avec facilité pour en étudier le contenu, sa respiration déjà légère comme des ailes de papillons. Il aimait faire parcourir sa main sur ses trésors, sentant alternativement des textures douces, souples, dures, hérissées, soyeuses et élastiques jusqu'à toucher l'objet qu'il voulait le plus. Mais la nuit dernière, il avait eu envie de la seule chose qui n'était pas en sa possession, alors il avait dû se contenter de faire appel à une autre solution.
Le godemiché que Draco avait choisi était le plus gros de tous ceux qu'il détenait. En le faisant claquer dans la paume de sa main, il avait souri tristement en se rappelant combien il avait été excité lorsqu'il l'avait acheté. Il l'avait déniché en visitant l'équivalent danois de Diagon Alley et ça avait été comme si tous ses Noëls et tous ses anniversaires s'étaient produits en même temps, et il pouvait se souvenir de la première fois où il avait joui en l'utilisant. C'était un bel objet à regarder, clair comme du cristal et de la forme d'un vrai pénis, mais avec des proportions plus grandes que tout ce qu'il avait vu à l'époque.
Il le tordit entre ses doigts, sentant les contours réalistes moulés sur la tige en caoutchouc, se rappelant comment ses imperfections l'avaient rendu si agréable à sucer avec force et gourmandise. À genou devant le tiroir, Draco avait senti l'intérieur de son corps se liquéfier dans une chaude anticipation, et il avait longuement caressé le gode, un soupir silencieux s'échappant de ses lèvres entrouvertes.
Comme Draco avait aimé ce gode. C'était la chose la plus grosse qu'il avait jamais eue à l'intérieur de lui. Mais maintenant Harry était passé et avait tout ruiné. Il avait mis la barre si haut avec une nuit de passion torride que Draco ne pouvait plus ressentir le même enthousiasme à pousser le gode en lui. S'il n'en avait pas eu autant besoin, il se serait perdu dans sa déprime et s'en serait sorti. Mais il n'en était pas question.
Sélectionnant une bouteille de son lubrifiant favori dans le tiroir, Draco avait apporté son jouet du soir sur son lit, laissant tomber sa serviette au sol et s'installant, nu, au-dessus des couvertures.
Draco aimait les massages. Il avait imaginé les mains puissantes d'Harry explorant son corps et il aurait parié la moitié de sa fortune qu'un massage de sa part était au-delà du paradisiaque. Alors qu'il ouvrait le capuchon de la bouteille et avait fait gicler le liquide limpide dans le creux de son ventre, il avait fermé les yeux et visualisa Harry le taquinant, maintenant le récipient en l'air et laissant l'huile couler une goutte à la fois, répartissant des gouttelettes sur le reste de son torse et s'il avait été très chanceux, sur la peau sensible de son gland, aussi. Il avait même imaginé le doux rire espiègle d'Harry face à son impatience. Mettant le lubrifiant de côté pour un moment, Draco avait trempé ses doigts dans le liquide et les avait glissés vers l'extérieur, dessinant des motifs sur sa cage thoracique et entourant ses tétons déjà durs avant de les pincer violemment entre son pouce et son index. Il siffla fort, désirant un traitement brutal, écrasant fermement ses mamelons entre la pulpe de ses doigts jusqu'à ce qu'ils soient imbibés d'huile, perdant le contrôle de l'emprise tandis qu'il les avait tirés de sa poitrine et les avait tordu sans pitié. Le dos de Draco s'était cambré, et il avait imaginé les dents d'Harry mordant ses deux mamelons ; assez fort pour lui faire des bleus. Au même moment, il avait mordu sa lèvre inférieure avec compassion pour son fantasme, faisant rouler la chair entre ses dents si fort qu'il sentait encore sa douceur alors qu'il posait le bord de sa tasse de café contre sa bouche, égaré dans son souvenir excitant.
Les hanches de Draco avaient tressauté et ses jambes étaient tombées écartées à la pensée d'Harry au-dessus de lui, le pressant dans le matelas pendant qu'il enfonçait ses dents acérées, peut-être assez fort pour saigner. Oui. Ça aurait été bon ; se goûter par procuration sur la langue d'Harry lorsqu'il l'aurait enfin embrassée. Draco durcit encore plus à cette pensée, à la fois à cause de la nuit dernière dans sa chambre et là maintenant dans son bureau.
Draco avait fait glisser sa main le long de son corps, le recouvrant d'huile avant de caresser son érection avec amour. Mais c'était juste pour s'aguicher, seulement assez pour s'essouffler et s'allumer pour une éventuelle pénétration. Tandis qu'il était allongé là, il avait contracté les muscles de son fondement, se préparant, voyant dans sa tête le corps nu d'Harry et son regard luisant de loup alors qu'il était prêt à s'enfoncer en lui. Et puis ses yeux émerveillés une fois qu'il serait entièrement rentré, ayant peur de croire aux gémissements de plaisir de Draco pendant qu'il baissait le regard sur son visage.
Traçant d'un doigt huilé le doux pourtour de ses bourses, Draco avait évité leur ferme rondeur pour atteindre l'arrière, entre ses cuisses légèrement écartées, plongeant le bout de son doigt à l'intérieur dès qu'il avait senti le rebord de sa chair serrée pousser sous son toucher. Une sensation de calme, de justesse envahit son corps avec intensité, accueillant l'invasion avec le soulagement qu'elle apportait à sa libido abusée.
Assis sur sa chaise de bureau, le dos de Draco fléchit à la pensée de ce doigt glissant et il sentit la tasse trembler dans sa main, mais il ne voulait pas la poser, car elle était agréablement chaude. Il soupira et replongea dans son souvenir.
Cela ne lui avait pas pris longtemps avant de ressentir le besoin d'un deuxième, puis d'un troisième en lui. Trois doigts étaient toujours plus difficiles à mettre que ce qu'il se figurait et il avait été frustré de sentir l'étroitesse de son trou s'étirer face à une si petite intrusion. Il n'arrivait jamais à enfoncer les trois bien loin sans avoir à se contorsionner de manière inconfortable. Mais cela n'était pas grave, car au moment où son anus était assez détendu pour recevoir le gode, ses doigts n'avaient plus d'importance. Alors qu'il avait retiré sa main, il s'était posé pendant de longues secondes, sentant les battements de son cœur cogner dans son aine. Il avait visualisé son corps et s'était remémoré la vision du membre d'Harry disparaissant dans l'espace entre eux, et il avait succombé à la tentation vertigineuse d'être pénétré dans la partie cachée à sa vue. Plus que n'importe quoi d'autre, il s'était demandé de quoi il aurait l'air, les jambes écartées et la tête en bas, avec Harry le pilonnant. Il voulait observer sa grosse queue glisser tout droit à l'intérieur de lui, avait envie de regardait chacun de ses centimètres se forçant un passage et revendiquer son trou comme le sien. Si seulement il pouvait le voir, il s'observerait se désintégrer sous les soins tendres et violents d'Harry.
Il avait huilé le gode avec précaution, répandant le liquide sur toute la surface cristalline avec ses doigts avant de positionner la tête avec attention et de la pousser vers l'intérieur.
Alors que le gode le pénétrait, il avait expiré tout son souffle dans un long et bas soupir de plénitude. Il avait senti ses muscles se détendre et inviter la pression ferme plus profondément à l'intérieur. Il l'avait avalé plus loin, incapable d'ignorer la façon dont son passage fuyait l'intrusion, appréciant son pouls palpitant dans le fond de sa gorge et sa poitrine rougissante alors qu'il brûlait de désir.
Draco avait été lent au départ, localisant le point de nerfs sensible et le titillant avec les contours du gode. Il avait gémi à chaque passage, sentant ses hanches entamer un mouvement fluide alors que son corps répondait et suppliait silencieusement Harry. Harry. Il avait serré le manche du gode et l'avait poussé plus fort. Assez fort pour que son poing bute contre son corps, et c'était aussi loin qu'il le pouvait ; mais pas aussi loin qu'Harry, pas par les centimètres, du moins.
Pour pallier au manque de longueur, il l'avait forcé à entrer et à sortir, devenant négligent tandis qu'il abîmait son corps, à la poursuite de tout ce qui était Harry. Il avait senti les muscles de ses jambes vaciller alors qu'il s'assaillait, frottant son aine contre son avant-bras pendant que sa main s'étendait entre ses cuisses et son derrière, battant son trou dans un abandon fou.
Les gémissements de Draco étaient devenus aussi cassés et irréguliers que ses mouvements étaient saccadés et brutaux. Ses hanches avaient tellement poussé hors du lit que son dos et ses fesses lui criaient d'arrêter de les blesser. Mais rien ne pouvait le stopper tandis qu'il se concentrait sur Harry et sur son corps se liquéfiant. Il pouvait à peine entendre le bruit de succion humide alors qu'il s'était baisé, car chacune de ses respirations était soient un gémissement soit un cri. Ses yeux étaient fermés, concentrés, tournés vers l'intérieur pour sentir chacune des ondulations agréables envahissant son corps, s'écrasant sur ses terminaisons nerveuses jusqu'à ce qu'il ne puisse plus que pousser plus fort alors que la première vague de son explosion imminente éclatait et traversait ses entrailles comme une boule de feu.
Son ventre était déjà humide avec l'huile et collant de la moiteur de sa queue, et son bras en était couvert, apportant du lubrifiant sur son érection oubliée tandis qu'il s'enculait vigoureusement. Il avait été si proche ! À chaque fois que son gland mouillé se frottait sur son bras, il avait pensé qu'il viendrait.
Draco s'était finalement contemplé, secoué, haletant et brillant de sueur, regardant les rapides mouvements de son bras et il eut un flash d'Harry se glissant entre ses jambes. Et ce fut tout ce qu'il lui fallait. « Harry ! » avait-il crié à la première giclée brûlante qui sortit de lui et éclaboussa son torse. Son bras tremblait et il s'était efforcé d'évacuer les jets suivants avec le plus de force possible, ayant besoin d'une intensité aveuglante pour calmer les sentiments honteux de leur soirée ensemble.
Il s'était affalé, épuisé et cherchant de l'air alors que sa queue terminait d'éjaculer les dernières gouttes, tressautant sur son estomac. Il avait laissé sa main choir loin de son aine et s'était allongé, plongeant dans le matelas à chaque nouvelle inspiration, retrouvant ses forces après cette énergique scène de masturbation.
Dans son bureau, Draco, assis une tasse de café dans sa main vacillante, regrettait ne pas s'être adonné, comme toujours, à son habituelle branlette ce matin. Mais il s'était lui-même puni aujourd'hui, alors il s'était abstenu. Mais à présent, il n'était pas question de cela. Il fallait mettre ce souci de côté ou il n'arriverait jamais à se concentrer sur quoi que ce soit.
Le café refroidi tomba sur le bureau alors qu'il poussa sa tasse pour se tâter et libérer sa bite tendue. Ce fut un soulagement de pouvoir se caresser, la sécurité de ses mouvements le réconfortant dans un moment confus. Il essaya d'être silencieux, bien que cela ne fut pas nécessaire grâce au perpétuel Silencio protégeant son bureau. Mais c'était tabou. Il ne mélangeait pas le travail et sa vie privée et cette masturbation enfreignait les restrictions qu'il s'était imposées.
Il se branla rapidement, avide de la relaxation post-branlette plus que de l'orgasme en lui-même. Mais quand il jouit dans son poing, ce fut glorieux et électrisant, comme à chaque fois, et il erra un long moment dans ses souvenirs d'Harry léchant ses doigts après une activité similaire, mais bien plus satisfaisante.
Draco s'arrangea rapidement et réajusta sa tenue, au cas où Patricia débarquerait. Puis il se cala dans son fauteuil et ferma les yeux, peut-être même somnola-t-il, jusqu'à ce que la culpabilité le force à retourner au travail.
Draco feuilleta les parchemins sur son bureau, se concentrant sur les affaires du jour. Les Gobelins étaient de difficiles négociateurs dans le meilleur des cas et il devait toujours être sur ses gardes lorsqu'il se rendait à Gringotts. Mais il était confiant, sachant qu'ils lui léguaient leurs affaires, car il pouvait les gérer très efficacement.
Il transplana à l'accueil de la banque et fut conduit à une salle de réunion, la table étant dressée pour le petit-déjeuner. Il passa une dizaine de minutes à saluer les autres participants avant de choisir une chaise et de prendre un thé.
Au moment où Draco porta la tasse à sa bouche, Cuthbert Mockridge arriva dans la pièce, aussi ennuyeux que d'habitude. Il masqua son irritation lorsque Mockridge tira la chaise à côté de lui et se laissa tomber, brandissant son Journal du Daily Prophet devant lui comme une baguette.
« Je dois dire, Malfoy, vous me surprenez ! » gronda Mockridge.
Draco fronça les sourcils. Il se tourna avec hauteur vers l'homme et dit, « Signification ? » Il haussa un sourcil pour accompagner sa simple question.
« Allons, allons, mon bon monsieur. Vous et Potter bien sûr ! Le journal est sur cette histoire ! »
L'estomac de Draco se plomba. Il figea son visage dans une expression dure, invitant du regard l'homme empoté à cesser. La menace lui passa par-dessus la tête.
« Regardez ! Ici ! » Indiquant Mockridge, ouvrant son papier froissé et pointant du doigt une image qui prenait une demi-page où l'on pouvait voir Harry et lui à la soirée dernière, vêtu à la perfection dans leurs costumes de tailleurs et leurs boutonnières assorties.
La pièce disparut autour de Draco. Un seul regard sur la photographie le glaça sur place. Harry était, eh bien, magnifique, mais ce fut l'image de lui-même qui le choqua, faisant s'écouler tout son sang hors de son corps et le laissant froid, moite et désolé.
Ils avaient dû être pris à la dérobée quelque part, discutant joyeusement, probablement après le repas. Ils se regardaient, et parlaient de façon animée, leurs doigts frôlant les manches de l'autre pour attirer l'attention sur un point particulier. L'image se rejouait toutes les dix secondes, et donc, les mêmes caresses, les mêmes sourires exposés, encore et encore. Mais ce n'était pas les sourires qui contrariaient Draco. C'était l'irrépressible, complète et totale adoration gravée dans chacun des traits de son propre visage. C'était clair comme de l'eau de roche. Tous les lecteurs du journal sorcier du monde savait qu'il était amoureux d'Harry Potter, simplement grâce à cette photo. Il allait — putain — tuer ce foutu photographe. Il fallait juste qu'il trouve une méthode bien plus douloureuse qu'un Avada Kedavra. Aucune mort ne serait assez atroce pour l'auteur de cette... cette violation.
Draco ne s'était jamais senti aussi nu et vulnérable auparavant. Qu'importe comment il regardait l'image, ses expressions ne disaient rien d'autre que « Tu es le centre de mon univers et je veux te vénérer à chaque souffle de mon corps sans valeur. » L'humiliation de la nuit dernière était à son paroxysme. Sa faiblesse était connue de tous, signifiant qu'il ne pourrait jamais s'y abandonner maintenant. Il était inflexible sur le fait qu'il devait prouver à tout le monde qu'il était plus fort, meilleur que ça. Il n'avait besoin de rien ni personne pour valider son existence. Il allait leur montrer à tous.
Il se mit une gifle mentale, retournant facilement à la réalité de la pièce pour découvrir que plusieurs personnes adressaient des questions dans sa direction et il trembla en constatant qu'il n'avait aucune idée de ce dont ils parlaient. Les voix n'étaient que des bruits statiques, bourdonnants comme des sons irritants jusqu'à ce que l'assourdissement menace de faire bouillir son cerveau à même son crâne. Il tremblait tellement qu'il n'osait pas lever sa main, car il craignait que ses secousses fussent visibles par tous ceux qui regardaient. Il devait se ressaisir ! Ça n'était pas une façon de se tenir. Il perdrait toute sa crédibilité professionnelle s'il n'étouffait pas sa panique maintenant.
« Vous tenez la réunion, Mockridge », retentit une voix forte et caustique. Draco osa un regard dans la direction de l'orateur et fut soulagé de voir Galar, le président Gobelin de la banque de Gringotts, debout sur une chaise, anéantissant les nuisances sonores en balayant la salle d'un seul coup d'œil. Draco n'avait jamais plus aimé l'insociabilité des gobelins qu'en cet instant. Le silence se fit en une seconde, et tous les regards passèrent de son visage à celui sévère du parleur, qui ouvrit la réunion.
S'immergeant dans la sécurité de son emploi, Draco mit de côté sa détresse et se concentra sur le travail du jour.
~oOo~
Retournant à son bureau après le déjeuner, Draco trouva Patricia en prise avec une large chouette blanc neige. Elle tentait de la dégager de son dossier de chaise d'où elle observait ses mouvements avec un air d'ennui détaché. Elle sautillait simplement d'un côté à l'autre, refusant de lui remettre la large enveloppe en sa possession.
« Patricia ? » questionna-t-il abruptement.
Elle se tourna vers lui, ses cheveux légèrement en désordre, sans doute dû à ses efforts de déloger l'imposante chouette. « Elle ne veut pas livrer sa lettre ! » s'écria-t-elle, grimaçant au ton de sa voix. Il l'ignora. « Elle est là depuis une demi-heure. Elle ne veut pas donner l'enveloppe, et je doute qu'elle puisse vous parvenir de Gringotts, avec leurs mesures de sécurité plutôt extrêmes. »
Il passa devant son bureau et ouvrit la porte du sien, remarquant la vitesse avec laquelle la chouette le suivit. Elle atteint son bureau avant lui, se plaçant dans sa position visiblement favorite, en haut du dossier, comme dans celui de Patricia.
« Donne-la-moi ici alors », soupira-t-il, tendant la main à l'animal autoritaire. La chouette leva ses ailes et permit ainsi à la lourde enveloppe d'être détachée de sa patte. Il s'assit à son bureau et la posa intentionnellement sur le côté, dans l'optique de l'ouvrir plus tard. Mais la chouette avait une autre idée. Elle agita ses énormes ailes à proximité de son visage, ébouriffant ses cheveux et brassant tous ses papiers. Il sortit son bras et éjecta l'irritant volatile loin de lui dans un bruit sourd.
La chouette blanche était obstinée ; il devait faire son devoir. Elle se lança sur sa main, la griffant de son bec acéré et le fit saigner jusqu'à ce que Draco admette sa défaite et consentisse à ouvrir l'enveloppe.
Il glissa un doigt sous le rabat arrière puis en sortit une carte carrée et une feuille de parchemin, faces cachées. Il la retourna et fut frappé de voir que c'était l'original de la photographie publiée dans le Prophète. De près et en couleur, c'était encore pire. Il sentit sa poitrine se serrer insupportablement et il laissa tomber sa tête contre le bureau dans une complète exaspération. Il se fixait, ne remarquant même pas Potter sur l'image. Tout ce qu'il pouvait voir était sa chute personnelle et professionnelle étalée devant lui. Sa poitrine se serra lorsqu'il essaya de respirer et cela fut douloureux d'inspirer l'oxygène nécessaire.
Draco ne sut combien de temps il resta assis, transpercé par cette image. Ce devait être un long moment, car il était raidi par la tension lorsqu'il atteint finalement le parchemin et le retourna.
J'ai vu ça et j'ai pensé à toi.
Ta mère avait raison, « Sublime » n'est pas un mot assez fort pour décrire combien tu es superbe dans ce costume. Armani est « ta » marque, c'est sûr.
Je voulais te remercier pour la nuit dernière. Je me suis plus amusé que ce que j'aurais pu imaginer, bien que je doive admettre que te regarder te tortiller était le meilleur moment. Cela m'a donné tout un tas d'idée qu'il convient de ne pas écrire ici.
Je pense que c'est la photo la plus honnête qui a été prise de nous deux. Admets-le, on rend bien ensemble. La chose que j'aime le plus est-ce petit mouvement que tu n'arrêtes pas de faire avec tes yeux, les baissant vers ma bouche. C'est un regard qui veut savoir quand je vais t'embrasser, n'est-ce pas ? Et quand le ferais-je ? Me laisseras-tu faire ? Je pense que oui. Mais quand tu seras prêt.
Je t'écris pour que tu saches que je pense à toi. Je te laisse le reste. N'attends pas trop avant de me contacter. Ma bite te veut, Malfoy. Maintenant, soit un obéissant petit fessier et donne-lui ce qu'elle souhaite. Tu sais que tu en meurs d'envie.
Harry
P.S. – Ne t'embête pas avec Hedwige. Elle se bat souvent avec des gens qui veulent me dérober mon courrier. Si elle est un peu agressive, c'est compréhensible.
Se frottant le dos de sa main griffée, il jugea que le mot « compréhensible » n'était pas celui qui pouvait s'appliquer au comportement de l'animal. Il ne pouvait pas y croire ! Même la foutue chouette de Potter le protégeait !
Draco mit du temps à se remettre au travail lorsqu'il fut seul. Hedwige avait dû s'envoler lorsqu'il écumait d'amertume devant la photo et il ne pouvait pas dire qu'il était désolé pour cela. Il venait juste de se plonger dans des calculs de formules de sortilèges mathématiques complexes quand Patricia toqua et entra avec plusieurs sacs et une pile de courrier.
Elle posa les lettres ouvertes sur le bord de son bureau, légèrement inquiète de sa réponse à leur contenu. Il fronça les sourcils. Se raclant la gorge, elle commença, « Ce n'est pas en lien avec le travail, monsieur. Ce sont des réponses à la photographie et à l'article à propos de vous et M. Potter. » Draco pouvait dire qu'elle avait envie de plonger la tête la première dans le trou le plus proche, sachant intuitivement quelle serait sa réaction. Mais ça n'était pas sa faute à elle, alors il bouillonna en silence à la place.
Elle posa le sac Paul Smith sur son bureau et s'éclaircit à nouveau la gorge, mais encore plus nerveusement cette fois. Ce genre de comportement était inquiétant. Rien ne perturbait Patricia. Jamais. Il l'intima de parler d'un simple regard. « Je vous ai pris la taille 15 et demie au lieu de 16 », balbutia-t-elle trop vite de sorte que la phrase sortit tel un seul et long mot.
« Pourquoi ? » demanda-t-il sèchement.
« Parce que la taille 16 serait trop grande pour lui. » Il la regarda grimacer d'horreur aux mots qu'elle venait de prononcer, clairement désespérée de ne pas pouvoir les ravaler. Il s'assit avec raideur, la fixant, mais incapable de parler. Elle sait, pensa-t-il. Elle sait, et dorénavant elle ne me respectera plus. Il n'avait pas besoin de demander comment. Elle avait vu la photo, comme tout le monde. Et elle avait su que la chemise n'était pas pour lui, car elle connaissait sa taille, et ça n'était pas du 16.
« J'ai quelques difficultés avec les menottes, monsieur. » Il se reconcentra sur son visage, réalisant qu'il avait regardé droit à travers elle. « Elles existent en noir mat ou en acier inoxydable, et vous ne m'avez pas précisé votre préférence. J'ai donc pris une double paire de chaque. J'espère que cela vous convient ».
Elle avait retrouvé son aspect calme et Draco trouva que ça lui permit de se détendre aussi. « Merci, Patricia » s'entendit-il dire. « Vous avez fait ce qu'il fallait ».
Elle n'avait jamais fait d'histoire, ne le regardait jamais différemment ou ne donnait aucune indication sur ce qu'elle pensait de son étrange comportement d'aujourd'hui et sa soirée avec Harry Potter la veille. Il souhaita que tout le monde soit aussi respectueux qu'elle.
Quand elle fut proche de la porte, il l'appela doucement. « Je le pense vraiment », dit-il sincèrement. « Merci. » Il n'avait pas besoin d'en dire plus. Il savait qu'elle savait exactement de quoi il parlait. Après tout, elle le connaissait aussi bien de l'extérieur qu'à l'intérieur, semblait-il. Cette pensée ne fut pas affreuse, comme il le craignait, et il se sentit un immense soulagement quand elle referma la porte, gardant le monde à distance alors qu'il avait une crise en privé.
Il ouvrit les sacs un par un, souriant de résignation à ses achats, bien que la colère continua de le ronger de l'intérieur. Alors qu'il enlevait les étiquettes de la chemise soigneusement emballée, il la fit glisser le long de son bras et caressa le fin coton avec ses pouces. Elle avait raison, pensa-t-il. Le 16 aurait été trop grand.
~oOo~
Draco transplana de chez lui au Manoir ce soir-là, il était tendu et sentait un mal de crâne poindre. Il avait maintenant huit lettres de parfaits inconnus dans son sac, toutes lui disant qu'il formait un couple parfait avec Harry, qu'ils étaient si beaux ensembles sur la photo, et qu'il était si chanceux. Seule l'une d'elles était menaçante, lui promettant de transformer ses testicules en boucles d'oreille s'il faisait du mal à Harry d'une quelconque manière. Draco avait haussé les épaules avec un soupir à peine surpris, s'émerveillant de la façon dont Harry captivait sans le moindre effort, et de la loyauté dont lui témoignait des personnes qu'il n'avait jamais rencontrées. Charismatique, pensa-t-il. Comme le vieux Lucius. Mais tellement différent de lui d'une autre manière, merci.
Il pouvait entendre le son de voix et il se dirigea vers elles, se renfrognant à la vision de Blaise et sa mère assis à la table à manger, attendant clairement son arrivée pour commencer. Il souhaitait réellement qu'ils ne familiarisent pas trop.
Il devrait rapidement y remédier si cela devenait le cas.
« Oh, chéri, tu ressembles à un fantôme ! » s'écria sa mère avec effusion, bien qu'il nota qu'elle ne lâcha ni son verre ni ne lui apporta aucune forme de réconfort.
« Bonsoir à toi aussi », répondit-il dans un murmure sarcastique, croisant le regard de Blaise et roulant des yeux alors qu'il jetait sa veste et prit place autour de la table. Une fois assis, il attrapa presque négligemment un verre de vin et avala une grosse gorgée avec soulagement.
« On dirait que tu en avais vraiment besoin », dit Blaise d'un ton pince-sans-rire. Il pouvait voir du coin de l'œil sa mère hocher exagérément la tête. « Alors, quelle sorte d'excuse spectaculaire as-tu faite à Harry ? »
Oh, c'est bien, pensa Draco avec colère. Remue directement le couteau dans la plaie, t'en que tu y es. En un éclair, il vit ce qu'allait être cette petite soirée — ils allaient le clouer au pilori et ne pas le lâcher avec son erreur.
« Pourquoi es-tu là ? » Répliqua-t-il à Blaise d'un ton cassant, provoquant une expiration bruyante et choquée de la part de sa mère.
« C'est vendredi. » Répondit Blaise mollement. « On sort ensemble les vendredis. » Il y eut un moment de flottement. « À moins, bien sûr, que tu aies un chaud rencart avec l'humain à trois jambes. »
Narcissa retint un petit rire, et Draco lui lança un regard mauvais, la défiant de poursuivre. Mère ou non, il lui jetterait un sort si elle continuait à l'observer ainsi.
Se tournant vers Blaise, il dit avec raideur, « Je ne me rappelle pas t'avoir donné assez d'informations pour que tu puisses en juger par toi-même. » Blaise lui rendit son regard plein de défi, attendant la surprise finale. Draco plissa les yeux et pencha sa tête, son expression venimeuse. « À moins que tu reconnaisses être un hétéro curieux et que tu l'aies suivi à la maison pour une expérience de première main ? »
Blaise se pencha au-dessus de la table, sans jamais briser le contact visuel. « Serais-tu jaloux si je te disais que oui ? » Draco pouvait sentir le bouillonnement brûlant de son sang à travers son corps. Il ne saurait dire pourquoi, mais la pensée de serrer son poing et de le balancer sur la tête de son ami provoqua une vague de satisfaction farouchement attendue, le genre que l'on ne ressent pas même après un très bon duel.
« Non, » grogna-t-il en se penchant également, refusant de lui laisser gagner du terrain.
Blaise recula, les mains en l'air, juste comme Draco savait qu'il ferait. Ils étaient amis depuis assez longtemps pour que Blaise sache jusqu'où il pouvait pousser les limites et il venait clairement de comprendre que le point de non-retour de Draco était imminent.
« Tu veux en parler ? » proposa Blaise, qui semblait réellement se soucier de lui.
Draco se réinstalla dans son fauteuil et soupira lourdement. « Non, » dit-il, mais il leva les yeux tout en hochant la tête. Les coins de la bouche de Blaise se relevèrent de manière infime et Draco sut que tout allait bien entre eux.
Il tourna la tête au son d'un journal froissé. Putain, tu aurais dû t'en douter ! Sa harpie de mère venait de déplier le journal sur cette foutue photo ! Mais ça n'était pas que le papier qui le fit grogner à voix haute. Ce fut la vision d'un plateau lévitant à côté de lui sur lequel était posé un tas précaire de parchemins scellés. Il ferma les yeux, agacé.
« Tu n'aimes pas ça, » dit sa mère raisonnablement. Ça n'était pas une question, nota-t-il reconnaissant. « Ton père aurait aussi détesté ça ». Il leva le regard en fronçant les sourcils. Elle soupira gravement, toute trace de superficialité ayant disparu. « Tu lui ressembles tellement en grandissant, Draco ».
Il se figea. Ça n'était pas un compliment. Il fronça encore plus les sourcils, essayant de trouver dans ses paroles autre chose qu'une critique évidente, mais il échoua.
« Je ne t'ai jamais vu aussi heureux, » dit Blaise si doucement que Draco se concentra pour comprendre les mots entendus. « Jamais. »
Draco sentit le picotement des larmes envahir ses yeux et il les repoussa en fermant les paupières. Il ne les ouvrit à nouveau que lorsque la compulsive envie de pleurer disparut. Deux rencarts, pensa-t-il, consterné. Deux rencards et je suis plus foutu que jamais.
« Blaise a raison, Draco, » dit sa mère. « Je pense que j'aime cette photo plus que n'importe quelle autre, mis à part peut-être celle où tu avais deux ans, assis au bureau de ton père. » Sa voix s'interrompit, et Draco vit défiler les souvenirs devant le visage de sa mère, pas tous heureux à en juger par le pli entre ses sourcils. À cet instant, il la vit comme la survivante qu'elle était. Toute la douleur et la souffrance de tant d'années et il ne ferait jamais assez pour la remercier de l'avoir protégé. « Mon fils, » soupira-t-elle. « J'ai placé tous mes espoirs en toi, depuis le tout début. »
Elle ne lui avait jamais parlé ainsi auparavant. Pas même lors de l'exécution de Lucius, ou après ses funérailles. C'était réconfortant, cette clarification.
Elle le regarda, les yeux emplis de douleur. « Ne sois pas lui, Draco. Je t'en prie. »
Draco ne pouvait pas faire ça, absolument pas. Il doutait de pouvoir dévoiler son âme à Blaise, qui connaissait presque tous ses secrets, alors en parler à sa mère.
Il se sentit se refermer, scellant tout derrière une barrière impénétrable. « Je suis un Malfoy, » répondit-il, sans joie ni fierté.
« Oui, tu l'es, » sourit-elle tristement. « Et parce que tu l'es, tu peux apprendre de ses erreurs et avoir une vie plus joyeuse. » Mais, quels que soient les mots, Draco l'entendit comme si elle avait hurlé dans la salle de bal, et l'écho se répercutait sur les murs, l'assourdissant.
La pile de parchemins choisit ce moment exact pour s'effondrer, roulant de chaque côté du plateau jusqu'à ce que presque tout fut par terre. Draco et sa mère les regardèrent tous les deux en silence, comme s'ils attendaient qu'ils se relèvent, ou disparaissent.
« C'est arrivé pour toi toute la journée, » dit Narcissa. « Tu veux les ouvrir maintenant ou plus tard ? » Elle le regardait, le visage toujours empreint de douleur.
« Brûle-les, » répondit-il abruptement, agitant la main en les rassemblant du sol au plateau, écrasant les tubes qu'il maniait sans soin.
« Tu ne veux pas savoir de qui ils viennent ? » le questionna-t-elle, réellement confuse. « Ils pourraient être d'Harry. »
Il la regarda et s'enfonça dans son fauteuil, avalant une autre grosse gorgée de vin. « Ils ne sont pas de lui. Ils viennent d'autres personnes. J'en ai autant dans ma mallette. De complets étrangers qui me disent comme nous sommes beaux ensemble. » Cracha-t-il, la voix emplie de mépris.
« Mais l'un d'eux pourrait provenir de lui, » hésita Blaise. « Tu devrais vérifier, juste pour être sûr. »
« Bien, » dit Draco en regardant son ami. « Tu les ouvres. Mais tu vas être déçu. » Il remarqua l'expression intriguée sur les visages de sa mère et de Blaise puis soupira. Il ajouta, « La chouette de Potter m'a livré une enveloppe aujourd'hui. Je l'ai reçu en main propre. Elle n'a même pas daigné la donner à Patricia. »
Il échappa un bref rire avant de continuer, « Comme je ne voulais pas l'ouvrir tout de suite, son affreux piaf m'a fait ça ! » Il leva sa main gauche, leur montrant les pinçures de bec sur le dos. Ils semblèrent tous les deux choqués, mais Draco nota que Blaise avait l'air aussi très amusé. Quand il reporta son regard sur sa mère, il vit que le plateau avait heureusement disparu.
Blaise se pencha en avant. « Qu'est-ce qu'il y avait dans l'enveloppe, Draco ? » demanda-t-il narquois.
Draco se sentit rougir sous cette perquisition. Il ne pouvait regarder ni l'un ni l'autre, et il entendit le rire étouffé de son ami face à sa gêne évidente. « L'original, » marmonna-t-il les yeux rivés sur ses genoux.
« L'original de quoi ? » pressa Blaise.
« La photographie originale parue dans le Prophète. » Draco n'avait pas prévu de le confier à quiconque et il se demanda comment ils avaient pu réussir à lui tirer les vers du nez. Il devait vraiment être faible pour être si manipulable.
Narcissa roucoula d'excitation et Blaise se rassit dans sa chaise, lançant à Draco un regard complice.
« Tu pourras l'utiliser pour tes faire-part de mariage ! »
Draco fit lentement pivoter sa tête vers sa mère, une expression de doute intense sur le visage. « On ne peut pas se marier, idiote » lui expliqua-t-il en détachant ses mots comme s'il parlait à une petite enfant. « Nous sommes tous les deux des hommes, chère Mère, au cas où cela aurait échappé à ton attention. » Il vit sa personnalité familière revenir sur ses traits comme un cheval au galop.
« Oh, balivernes ! » s'écria-t-elle en agitant sa main pour souligner ses propos. « Nous sommes presque nobles. Nous pouvons faire ce que nous voulons. »
Il enfouit sa tête dans ses mains, les coudes sur la table. Il grogna bruyamment. « Dis-lui, Blaise. Je t'en prie. »
Aucune réponse n'arrivant, il leva les yeux vers son ami, qui haussa les épaules comme pour dire « Qu'est-ce que je peux faire ? »
« Avons-nous besoin d'avoir une conversation sur les oiseaux et les abeilles, Mère ? » Demanda-t-il avec condescendance. « Parce que si tu crois que l'on peut se marier, pas de doute que tu penses que l'on peut aussi avoir des enfants. » Il leva un sourcil, la regardant avec un soupçon de pitié pour sa stupidité.
« Oh, chéri ! » s'exclama-t-elle. « J'ai une idée pour ça ! »
Merlin, si tu peux m'entendre, je t'en prie, arrête cette foutue femme qui se croit intelligente, dit Draco silencieusement. Il attendit patiemment son idée — qui serait ridicule à n'en point douter.
« Bien évidemment, » commença-t-elle, « Je me suis résignée à ce que tu ne procrées jamais. » Draco n'était pas sûr d'aimer son ton. Il sentit une inquiétude poindre dans son estomac.
« Alors, j'ai pensé que, moi, je le pourrais ! » finit-elle.
C'était bien pire que ce qu'il avait imaginé. Sa mère ! Enceinte à son âge ! Et qui serait le père ? Une vision hideuse le frappa et il regarda Blaise avec de grands yeux choqués. « Elle ne t'a pas demandé de… » Il ne trouva pas les mots pour terminer sa phrase.
Blaise rit. Draco était sûr que si la peau de son ami n'était pas si noire, il aurait pu la voir rougir. « Uh, » répondit-il.
« NON ! Tu ne seras pas mon nouveau père ! » s'écria Draco d'une voix plus haute d'au moins trois octaves qu'habituellement. Il pouvait entendre le rire tintant de sa mère et se tourna pour la regarder avec une expression de dégoût empreinte sur son visage.
« Oh non, chéri, » ajouta-t-elle. « J'ai fait quelques recherches de mon côté sur ton Harry et — » « Il n'est pas "mon' Harry ! » aboya Draco.
« Peu importe, chéri. Il le sera, si tu es un bon garçon. » Elle haussa le ton pour étouffer les protestations incohérentes de Draco, et il abandonna, la laissant poursuivre. « Comme je disais, j'en ai parlé à mes dames du déjeuner et j'ai découvert quelque chose d'intéressant à propos de Harry Potter. »
Elle se réinstalla, attendant qu'il la supplie de continuer. Mais il n'allait pas montrer sa curiosité. La curiosité est une faiblesse, après tout.
Elle mit fin à l'attente et reprit. « Il semblerait que Harry ait eu des petites histoires avec des femmes, aussi. »
Draco refroidit. Il le savait déjà, bien sûr, mais...
« Es-tu en train de me dire qu'il a un enfant quelque part ? » Son estomac fit une roulade et il se sentit malade.
« Non, non, chéri. Rien de ça. » Elle lui sourit tendrement. « En fait, je pensais que Harry et moi pourrions — »
« NON ! » rugit-il, jaillissant de sa chaise, qui tomba à la renverse. « Je te défends de le toucher ! Il est à moi ! »
Il resta là debout, tremblant de rage, se sentant plus nauséeux que jamais, à observer cette femme et se demandant qui avait pu remplacer sa mère avec cette version diabolique de Voldemort féminine pendant qu'il ne regardait pas. Sa main droite le démangeait d'attraper sa baguette, mais sa colère se fana alors qu'il la vit s'enfoncer, contentée, dans son fauteuil, un sourire triomphant courbant les coins de sa bouche vers le haut.
« Oh. Je vois, » dit-elle doucement. « Je n'avais pas remarqué à quel point tu t'étais entiché de lui. »
Draco se sentit vide. Il savait qu'ils comptaient bien le pousser à l'admettre, mais il ne s'était pas attendu à ce qu'ils le lui fassent dire ainsi.
« Mais maintenant que tu nous l'as dit. Et je suis très contente pour toi, chéri. Si vous voulez bien m'excuser, je dois me préparer pour mes engagements de cette soirée. »
Narcissa quitta son siège avec grâce, et Draco aperçut du coin de l'œil Blaise se lever au même moment. Une fois qu'elle eut déserté la pièce, il se laissa tomber sur sa chaise, épuisé et nerveux. Blaise lui remplit son verre et il le but d'une traite. « Putain, » soupira-t-il.
« Tu ne peux plus le nier, » dit Blaise doucement. « C'est tout ce que nous voulions. Juste pour toi, que tu te l'admettes. » Draco observa Blaise, mais ne put lui sourire. Alors il le regarda, le visage impassible. « Tu n'as pas besoin de nous le dire, après tout. C'est clair comme le jour. »
Draco renversa sa tête en arrière et contempla le plafond. Il entendit les plats arriver, et picora, désintéressé, désirant pour une fois dans sa vie être entouré de gentil, simple et affectueux Poufsouffle, et pas de bâtards sournois de Serpentard. Ou de Gryffondor tout-puissant.
La suite de la conversation du repas fut très limitée. Blaise laissa Draco se ressaisir et il lui en était reconnaissant. Il repoussa finalement son assiette presque pleine et regarda Blaise.
« Alors, », dit brièvement Blaise. « Que devons-nous faire ce soir ? Tu sembles avoir besoin d'une visite au palais de la Branlette si tu ne te fais pas sauter par Potter ce soir. »
Draco secoua la tête, habitué au sens de l'humour de Blaise. « C'est soirée hétéro. Tu sais que je ne m'y rends que lorsque j'ai un point à prouver. » Il frémit avant de poursuivre. « La dernière chose que mon estomac a besoin de voir est une bande de décervelées, des bimbos avec des poitrines gonflées comme des ballons, bondissant de bas en haut sur des sexes mi-durs. Je jurerais que la majorité des stars du porno sont gays. Tu ne vois jamais de chair molle dans les films pour hommes. »
« Je ne voudrais pas savoir ça, » marmonna Blaise. « J'essaye de ne pas regarder. »
Draco n'avait emmené Blaise voir qu'un seul porno gay. Cela ne se reproduira plus jamais, bien que ça avait été très drôle (pour Draco, bien entendu). Il pouvait se rappeler la peau foncée de son ami devenir grise avec une clarté qui le fit sourire.
« Bien, » répondit finalement Blaise, repoussant la chaise avec ses mollets. « Tu prends ta douche et je vais choisir une boîte en t'attendant. Et ne passe pas la moitié de la nuit à te coiffer ! »
« Ok! Je viens, je viens, » sourit Draco, marchant derrière Blaise en direction du bureau.
« Je parie que c'est exactement ce que tu cries à Harry aussi, » dit Blaise, suggestif, faisant rosir le visage de Draco. En bas des escaliers, Blaise lui mit une claque aux fesses et dit « En selle, amant fougueux. »
Alors qu'il était sous la douche contemplant sa situation, Draco sut qu'il allait s'effondrer sous la pression exercée à la fois par sa mère et par Blaise. L'unique question était, pourrait-il tenir assez longtemps pour sauver le moindre morceau de son estime ? Seul le temps pourrait le dire.
Mais entre-temps, une petite branlette sur l'un des nombreux fantasmes sur Harry ne pouvait pas faire de mal, non ?
Il décida que non.
