Bonjour tout le monde!
Voici la suite des aventures de notre pauvre Draco.
Je suis désolé de ne pas suivre les délais que je vous avez indiqué mais il y a eu quelques petits chamboulement. Premièrement, ma chère collègue a été obligée, pour des raisons personnelles, de mettre notre collaboration en stand-bye. J'espère qu'elle reviendra bientôt, mais pour l'instant je suis toute seule.
Ensuite, entre l'écriture de mon livre et la prise de mon nouveau poste, je suis extrêmement débordée.
Maintenant, soyez sans crainte, je ne vais pas abandonner le projet, mais je ne posterais peut-être pas de façon régulière.
Sachez en tout cas que j'apprécie chacun des commentaires que vous laissez. Ca fait plaisir de voir que vous suivez l'histoire! :)
Bonne lecture.
Mower.
Chapitre 6
En dépit de son état d'esprit et de sa journée stressante, la soirée du vendredi avec Blaise était juste ce dont Draco avait besoin pour commencer à mettre en perspective une ou deux choses. Après un jour d'autoflagellation, il se sentait mieux à l'idée d'aller plus loin avec Harry. Il avait même été anormalement agréable envers deux jeunes sorcières qui s'étaient approchées de lui en ricanant dans le bar généralement moldu qu'ils fréquentaient, pour lui offrir leurs félicitations. Quoique, c'était peut-être dû à l'alcool.
Quelle que fût la raison, Draco se coucha dans son lit très tôt le samedi matin, enveloppé dans sa confortable chemise Paul Smith fraîchement achetée. Il dormit comme un bébé et se réveilla avec le sourire aux lèvres. Je bande moins avec l'âge, pensa-t-il. Mais un regard sous les draps prouva que ce n'était définitivement pas le cas.
Alors qu'il déboutonnait sa chemise, qu'il aurait tout aussi bien pu enlever pour aller plus vite, Draco rêva qu'il déshabillait Harry et que ses mains avides se promenaient sur sa poitrine avant de descendre plus bas et de se perdre complètement sur cette si désirable barre de chaire.
Il lui fallut un temps inquiétant et pathétiquement court pour cracher la sauce et, tandis qu'il se dirigeait vers la douche, il se demanda si en fait, ce n'était pas plutôt les petites bites qui venaient plus rapidement que les grosses, après tout. De son point de vue, l'exercice de ce matin pouvait être expliqué comme un incident ponctuel ou une excuse pour plus de, hem, pratique afin de vérifier l'état de sa libido concernant Harry. Draco rit de lui-même lorsqu'il envisagea le dilemme, pensant que cette dernière possibilité n'était pas si ennuyeuse à travailler.
Les dimanches matin étaient réglés comme une horloge et se passaient rituellement à la gym. Draco aurait préféré s'y rendre plus de deux fois par semaine, mais la vie étant ce qu'elle était, c'était tout bonnement inenvisageable. Après tout, il devait aussi dormir, manger et travailler. Et bien sûr, il allait maintenant devoir prévoir du temps supplémentaire pour se branler s'il voulait ne pas avoir la gaule à chaque fois que le vent changeait de direction. Peut-être qu'un entraînement plus régulier l'aiderait à se mettre un peu plus en forme, réduisant ainsi le risque de mauvaise redistribution de son sang à des moments inopportuns. Ça valait la peine d'essayer.
Alors, après trois heures de torture physique et mentale, un rameur explosé et un ongle cassé en empilant des poids supplémentaires sur une barre, Draco se retrouva dans la douche du vestiaire, érection en main, se demandant quoi en foutre. Bien, que ce n'était pas l'exacte vérité. Il savait quoi en faire, mais il s'octroya une minute de sagesse pour réfléchir à l'idée de retourner faire une heure de sport avant de décider d'aller faire du shopping à la place. Bien plus thérapeutique.
« Besoin d'un coup de main pour ça ? »
Draco se tourna à demi vers la voix et soupira d'ennui à la vue indésirée de Dave, l'abruti des cabines de douches. « Non. » Draco ne pensait pas pouvoir être plus clair que ça, surtout qu'il joint à sa réponse un ricanement abrupt et dédaigneux.
« Pourtant, on dirait bien que si, » l'aguicha Dave.
Merde. Draco lâcha sa bite et se tourna avec suffisamment de lenteur pour que Dave ait le temps de lire son langage corporel et réaliser qu'il était à un cheveu de se faire frapper avec quelque chose de dur. Et ça n'allait pas être le pénis de Draco ; c'était garanti.
« J'ai dit non, » cracha Draco. « Maintenant, dégage tes putains de mains du rideau de douche et va-t'en. »
Dave, qui avec tous ses muscles et pesait facilement cinq tonnes de plus que Draco, ricana à son tour et s'avança d'un pas dans la cabine, suivant la trajectoire de sa bite sous stéroïdes.
L'agacement de Draco grandit tandis que son érection diminuait, mais Dave ne se sentit pas repoussé. « Je t'ai vu me mater », susurra Dave de sa voix la plus séduisante, faisant grimacer Draco d'embarras pour lui. À un autre moment et à un autre endroit, il aurait pu lui offrir quelques conseils sur la manière de charmer quelqu'un, mais pour une raison quelconque, toute sa magnanimité s'était évaporée et avait été remplacée par un mélange de colère et de répulsion.
« Tu fais erreur, » dit Draco avec fermeté, avançant d'un pas vers l'homme plutôt que de reculer comme une proie. Après tout, Dave était un Moldu, donc pas de taille contre Draco. « Si je t'ai regardé, ce dont je doute sérieusement, c'est que j'étudiais simplement les effets de la toxicomanie sur la communauté des bodybuilders ». Draco laissa transparaître son dédain pour l'homme.
Dave, bien sûr, baissa le regard sur son érection et fronça les sourcils. « Qu'est-ce qui ne va pas avec ça ? » demanda-t-il, la préoccupation teintant ses paroles.
Draco soupira. D'abord, cet homme avait tenté de le forcer ce qui était compréhensible. Il savait qu'il était magnifique après tout, et maintenant, il cherchait à se rassurer ? C'était trop ridicule à décrire. « Écoute, Dave » commença Draco de la manière la moins agressive qu'il put. « Tu n'es pas mon genre. Et même si tu l'étais, j'ai un petit-ami. »
Aussi inquiétant que cela puisse paraître, Draco pensa effectivement à Harry lorsqu'il le dit.
« Ne te fous pas de moi, Drake », répliqua Dave, semblant de plus en plus irrité alors que son excitation s'estompait et sombrait dans le néant. « Tu t'aimes bien trop pour aimer quelqu'un d'autre. »
Aïe. C'était blessant. Un point pour Dave ; ce qui était étrange, car un mois en arrière, Draco n'aurait pas été le moins du monde ennuyé par ce commentaire.
Draco se frotta les yeux d'une main et appuya son dos contre la paroi de douche, afin que le jet d'eau jaillisse entre eux comme un rideau scintillant. « Premièrement, » commença Draco, « C'est vraiment méchant de dire ça. » Est-ce que je viens juste de m'entendre dire ça ? Je dois être malade. C'est soit ça, soit les effets secondaires d'avoir eu le rectum rempli de foutre de Gryffondor. Merde ! Peut-être qu'il s'agit d'une vraie pathologie, et une infectieuse en plus de ça, pensa-t-il.
Dave haussa les sourcils et recula jusqu'au bord de la cabine.
« Et deuxièmement, » poursuivit Draco d'une voix légèrement embarrassée. « J'ai réellement rencontré quelqu'un. Alors je ne suis pas intéressé. » Draco se sentit rougir un peu, plutôt gêné d'avouer à une connaissance moldu qu'il avait le béguin pour quelqu'un, même si cet attachement n'était officiel que dans sa propre tête.
Il y eut quelques secondes de silence, pendant lesquelles ils semblèrent tous les deux contempler l'eau qui coulait.
« Je n'y crois pas, Drake, » dit Dave étonné. « Après deux ans à te voir te pavaner ici comme si tu possédais la salle et jouer avec chaque gay qui passait la porte, tu n'es plus sur le marché ? » Draco fut perturbé en remarquant le haut niveau d'amusement dans le ton de sa voix et le rictus grandissant sur son visage. « Je ne sais pas lequel de vous deux est le plus chanceux ! » Dave sourit et se corrigea aussitôt. « Non, non. Tu es le plus chanceux. Je parie que ton nouveau mec doit avoir la patience d'un sacré saint pour être avec une personne si exigeante à entretenir ! »
La bouche de Draco s'ouvrit en grand sous le choc et il planta fermement ses mains sur les hanches. « Ne m'appelle pas Drake, » dit-il d'un ton cassant « Je déteste ça. Et je ne suis pas si exigeant ! » Le sourire de Dave se mut en un gloussement et Draco sentit un premier pincement d'insécurité naître dans son ventre. Les yeux de Dave lui disaient : « Oh si, tu l'es ».
« Et peu importe, » aboya Draco. « Que s'est-il passé cette dernière minute pour que je passe de la victime du jour à la reine des hystériques ? » Je t'en prie ne me laisse pas être une reine, grogna-t-il pour lui-même, à demi paniqué.
Dave regarda Draco avec gentillesse, comme s'il était sur le point de lui adresser une mauvaise nouvelle. Il plaça confortablement sa main sur l'épaule de Draco avant d'ajouter. « Ne sois pas offensé, Draco, » dit-il avec précaution. « Tu es beau à voir et je ne refuserais pas une pipe. » Dave réfléchit un moment, sa tête sur le côté. « Ou une branlette. Mais une relation ? Pas possible ! »
Draco tressaillit. Un foutu Moldu avec le cerveau de la taille d'un pois chiche imagine que je représente trop de boulot. Que diable Potter doit-il penser ?
« Qu'est-ce qu'il fait ce mec ? » demanda Dave. « Trancher des dragons pour gagner sa vie ? »
Draco renifla à l'ironie. « Quelque chose comme ça. » Toute cette scène était trop surréaliste.
« Ramène ce faiseur de miracles ici un de ces quatre, » dit Dave alors qu'il quittait la cabine et refermait le rideau derrière lui. « J'aimerais le rencontrer. » Pas moyen songea Draco avec jalousie.
Après ça, Dave laissa Draco tranquille. Ou plutôt, avec juste ses pensées pour compagnie, et ça n'équivalaient pas à avoir la paix au sens habituel du terme. En fait, la seule chose positive était qu'il n'avait plus à se soucier d'une nouvelle érection. Il apparut que Dave avait son utilité après tout.
Draco passa le reste de sa douche à réfléchir longuement à lui-même et son caractère. Il s'était toujours considéré comme un perfectionniste, avec des exigences élevées pour lui et son entourage. Pouvait-il repousser Harry par inadvertance ? Balivernes ! Il n'était pas encore avec lui qu'il s'inquiétait déjà que tout aille mal.
Une fois qu'il fut habillé, Draco se dirigea vers le sanctuaire de Diagon Alley, réalisant qu'il était prêt pour être honnête envers Harry, mais sans savoir comment faire. Il arpenta plusieurs magasins, s'interrogeant sur quoi acheter qui serait à la fois apprécié et significatif. Il était perplexe et cela en disait long pour un accro du shopping comme lui.
Il passa deux fois devant le plus grand fleuriste de Diagon Alley, Fabulous Flora, sans vraiment le voir, car il était sûr qu'envoyer des fleurs était naze. Il ne l'avait certainement jamais fait de lui-même et c'est peut-être pour cette raison qu'il pensait à le faire. Ce fut en réalisant cela qu'il se persuada d'entrer dans la boutique et de jeter un œil. Si jamais il devait acheter des fleurs pour quelqu'un dans sa vie, autant que ce soit pour la personne qui avait eu l'habilité de tout bouleverser en l'espace d'une semaine et changer sa propre perception de lui-même. Il s'approcha de la jolie vendeuse et lui demanda le bouquet le plus gros et le plus cher qu'elle pouvait lui faire. Elle remua sa baguette avec vigueur, causant une folle envolée de fleurs et de pétales délicats, les arrangeant dans un immense ensemble, présenté avec soin et entouré d'un ruban violet.
La femme tendit la main et captura le bouquet suspendu dans les airs, l'apportant gracieusement au comptoir pour procéder à une inspection rapprochée. Elle était gonflée d'orgueil face au bon goût et à l'exubérance de sa création. Draco était impressionné par les fleurs, mais quelque chose le dérangea lorsqu'il se pencha pour les humer.
Il n'y avait presque pas d'arôme et le peu qu'il sentait était à peine plus odorant que des mauvaises herbes. Il plissa le visage dans une légère moue de dégoût et fit non de la tête. Les fleurs étaient trop voyantes, trop impersonnelles. Le seul message que cet arrangement dégageait était « Je suis onéreux », et Draco était certain que ce n'était pas une façon d'attirer Harry.
La femme se découragea et remua tristement la main pour défaire le bouquet et ramener chaque fleur dans son vase. « Je veux quelque chose de plus, oh je ne sais pas, de plus expressif » soupira Draco, en agitant ses mains tentant de décrire l'indescriptible.
La femme sourit en comprenant. « Quelque chose qui attise les sens, peut-être ? » Il acquiesça. « Bien. J'ai ce qu'il faut. » Draco la vit s'éloigner et sélectionner de larges et grosses roses couleurs roses. Elles étaient jolies, mais loin d'être les plus originales ou les plus belles fleurs de la boutique. La femme se dirigea jusqu'à lui, déplaçant lentement le bouquet dans les airs, comme si elle tissait un sort avec les tiges. Le parfum entêtant des fleurs atteint Draco et il remplit ses poumons de leurs senteurs enivrantes.
« Quelle merveilleuse senteur, n'est-il pas ? » demanda la vendeuse. Draco sourit ravi et acquiesça une nouvelle fois. L'odeur rappelait un calme et doux après-midi ensoleillé d'été passé à lire à l'ombre d'un arbre, la tête posée sur les genoux de quelqu'un de spécial.
Elle porta le bouquet à son visage et pressa les pétales contre sa joue. Si doux, souffla-t-il à lui-même. Il ferma les paupières et laissa la caresse lui rappeler la peau d'une certaine partie du corps d'Harry qui était tout aussi délicate et avec une fragrance égale.
« Je veux celles-ci, s'il vous plaît » dit Draco doucement.
La femme le regarda de ses yeux rieurs. « Oui, bien sûr que vous les voulez. »
Il l'observa rassembler quelques autres petites fleurs et feuilles pour magnifier les roses, et s'émerveilla de la manière dont elle composa sans effort un si bel arrangement. Elle poussa une carte sur le comptoir et Draco sortit sa plume pour écrire. Il était difficile de trouver les mots justes. Il voulait être sans prétention et éloquent, authentique pour offrir quelque chose de lui-même et réconforter Harry aussi. Finalement, il coucha trois mots simples :
Je suis désolé.
La vendeuse créa un bel emballage en tissu pour envelopper le bouquet, et appela un livreur de cheminette pour les prendre.
« Pour qui sont ces fleurs ? » demanda-t-elle à Draco alors qu'il fixait le vide, essayant de ne pas se souvenir qu'il était dans un magasin de fleurs, sur le point d'envoyer une composition de roses à un autre homme. Comment avoir l'air encore plus gay ?
« Harry, » murmura Draco, sa concentration ailleurs pour le moment.
« Harriet qui ? » insista la gérante, faisant doucement rire Draco alors qu'il ramenait son attention sur elle.
« Harry Potter, » dit-il en haussant un sourcil, un sourire chaleureux sur les lèvres.
Le visage de la femme fondit devant son expression et elle rosit légèrement en lui rendant son sourire. « Avez-vous son adresse ? » demanda-t-elle.
« Non. Je n'avais pas réfléchi à ça. Je pensais qu'un hibou pouvait les apporter, » marmonna Draco, ennuyé face à son manque d'anticipation.
« Ne vous inquiétez pas », dit-elle gentiment. « Mon Peter n'a jamais échoué dans ses livraisons, n'est-ce pas Peter ? » Elle indiqua un jeune homme dans un costume de livreur qui semblait très gêné, mais compétent néanmoins. Peter hocha la tête et attrapa le bouquet avec une révérence qui rassura Draco.
Draco retourna dans l'agitation de Diagon Alley, heureux de lui, non seulement pour avoir présenté ses excuses de lui-même pour la première fois de sa vie, mais pour avoir pris le taureau par les cornes et avoir répondu aux avances d'Harry. Maintenant, il n'y avait plus qu'à espérer que ce ne soit ni trop peu ni trop tard.
~oOo~
Il rentra chez lui peu de temps après avoir acheté les fleurs. Il se sentait étrangement agité et anxieux, pour une raison inconnue. Il grignota une salade et but deux tasses de thé avant de réaliser qu'il attendait. Il attendait un hibou de Harry. Merde, c'est cela que ça faisait ?
Draco n'avait jamais été du mauvais côté de la lettre ou d'un appel de cheminette. Il avait toujours été celui qui, après s'être amusé d'une fantaisie passagère, se désintéressait et laissait de longs silences. Pour la première fois, Draco réalisa à quel point il s'était rendu vulnérable. Et si Harry choisissait de lui répondre en agissant en bâtard ? Non. Il ne le ferait pas. Le ferait-il ?
Incapable de rester inactif, Draco se rendit dans sa chambre et ouvrit le tiroir de sa commode. Il s'assit par terre, tournant dans ses mains les deux paires de menottes en acier, jusqu'à réchauffer le métal. Alors qu'il tripotait le jeu de clés qui était avec, il se décida.
~oOo~
C'était étrange d'emballer les menottes et leurs clés soi-même. Habituellement, c'était Pippin qui faisait ce genre de choses, mais il ne voulait pas que l'elfe favori de sa mère lui raconte par inadvertance les frasques sexuelles à venir de son fils. Il ne savait pas quoi écrire comme note accompagnatrice, alors il n'en fit pas. Les menottes en disaient long sur son intention et il avait l'intuition qu'Harry comprendrait la différence de signification notable de ce cadeau comparé aux fleurs.
Il appela son hibou grand-duc, qui patienta alors que Draco le chargeait avec son colis tintant. Sammael pouvait être aussi déterminé qu'Hedwige, mais Draco aimait à penser qu'il avait de bien meilleures manières. Il ouvrit la fenêtre de sa chambre pour le laisser sortir et il le regarda devenir un point au loin, puis plus rien du tout.
Il passa trente secondes frustrantes à ranger son tiroir à boutons de manchettes avant de perdre son intérêt dans cette tâche et de tout remettre à l'intérieur dans un gros tas scintillant. Il descendit à la bibliothèque et tira quelques livres obscurs de potions des étagères. Draco adorait en faire, et ces bouquins auraient pu le distraire pendant des heures avec leurs contenus cruels et insolites, mais pas aujourd'hui. Il les laissa dans une pile désordonnée sur la table et retourna dans sa chambre où il se jeta dans son lit. Il était dans un tel état qu'il ne pouvait même pas bander, ce qui était, en ces jours, véritablement bizarre.
Après ce qui parut être cinq années plus tard, ce qui était en fait seulement vingt-cinq minutes, le tap-tap distinctif retentit au carreau. Draco bondit, le cœur au bord des lèvres, pour trouver Hedwige qui le jaugeait d'un air supérieur avec sa tête de plumes. Il n'en revint pas d'être aussi heureux de la voir. C'était pathétique, vraiment. Il tourna la poignée et lui fit signe rapidement, sentant la tension monter dans son corps alors qu'elle volait dans sa chambre, semblant chercher le meilleur perchoir. Théâtre de basse-cour, pensa Draco avec méchanceté.
Quand Hedwige daigna atterrir et permettre à Draco de récupérer sa lettre, elle tendit une patte avec raideur, comme si on lui avait demandé de faire quelque chose d'absolument dégoûtant. Il avança la main pour caresser la tête de la chouette et elle se déplaça prudemment jusqu'à lui tourner le dos. Elle tortilla son derrière et ouvrit les ailes, décollant avant que les doigts de Draco ne la touchent. Il était sûr que cette sale bête venait de lui montrer son cul ! N'était-ce pas typique ?
Draco retourna sur son lit avec le parchemin roulé, retira le sceau de cire et déroula le papier de ses doigts tremblants.
Salut. Je n'aurais jamais cru qu'il y avait un romantique derrière cette apparence froide. Je crois que j'aime ça ! Et ne sois pas désolé. J'ai passé un bon moment avec toi jeudi. J'aimerais qu'on le refasse, mais peut-être avec moins de monde autour.
J'ai mis les roses à côté de mon lit pour pouvoir les sentir quand je pense à toi. Peut-être pourrais-tu venir et vérifier que le vase est au bon endroit ?
Alors quand ressort-on ensemble ? Ou tu préfères rester à l'intérieur ? Comme tu peux le remarquer, je ne suis pas difficile.
Harry.
Draco attrapa un morceau de parchemin et une plume sur son bureau et griffonna en retour :
Je suis content que tu les aimes. Je n'étais pas sûr que ça serait le cas. Tu fais quelque chose ce soir ?
Draco
Il descendit les escaliers en vitesse et prit le hibou de sa mère sans demander, trop impatient d'attendre le retour de Sammel, et un peu irrité qu'Hedwige ne soit pas resté pour sa réponse.
Il se sentait léger et chaud alors qu'il remontait les marches comme sur ressort. Draco fut éternellement reconnaissant qu'Harry ne se joue pas de lui. Il était de toute façon trop confus pour pouvoir envisager des plans de secours.
Décidant de se glisser dans un bain pour une heure ou deux, il s'assit sur le rebord de la baignoire lisant et relisant la lettre de Harry. Il souriait, imaginant Harry placer le vase à côté de son lit et s'y allonger en songeant à lui. Enfin peut-être pas uniquement penser, non plus.
Lorsqu'il sortit de l'eau presque deux heures plus tard, Sammael descendait juste en piqué et se faufila par l'ouverture de la fenêtre. Il prit à peine le temps de le caresser et de lui donner une friandise avant de se saisir de la lettre et d'arracher le sceau d'excitation.
Des menottes, Malfoy ? Es-tu un taquin ou un allumeur ? Je parierais sur le dernier. Elles sont accrochées à ma tête de lit, à attendre que tu ramènes tes jolies fesses ici et que tu les utilises. Je suis impatient de voir comment tu les portes. En fait, il est probable que j'aille dans ma chambre pour « réfléchir' à ça immédiatement.
Et puis quarante minutes plus tard, une drôle de chouette se montra pendant que Draco lisait. Il accueillit l'oiseau à l'intérieur, croisant les doigts et tout ce qui était assez souple pour être croisé espérant voir Harry tout à l'heure. Son cœur se serra lorsqu'il lut :
À moi de m'excuser. Quelque chose vient d'arriver et il n'y a presque aucune chance de se voir ce soir. Je te promets que ce n'est pas un manque de volonté, mais je n'ai aucune idée de l'heure à laquelle je pourrais m'échapper. Si je le peux. Alors, ne m'attends pas ou change tes plans. Si je pouvais venir malgré tout, je saurais te trouver. Harry
Draco se sentit vide. Il avait déjà choisi une tenue spéciale « Baise-moi » et préparé un petit sac avec quelques affaires pour passer la nuit ailleurs. Il souffla de frustration. « Je saurais te trouver. » Que voulait-il dire ? Le Manoir n'était pas accessible aux visiteurs inattendus, et si Draco sortait, Harry ne saurait par où commencer à le chercher. Ce n'était pas comme s'ils se connaissaient suffisamment bien pour savoir leurs lieux de prédilection.
Résigné à ce qu'Harry ne puisse pas le localiser plus tard, Draco s'habilla rapidement et alla chez Blaise pour du thé et de la sympathie. Ce dernier se préparait pour un rencard, mais il s'interrompit et passa un peu de temps avec lui, lui offrant le soutien et le réconfort nécessaires. Blaise lui fit un gros câlin quand il lui raconta pour les fleurs et il fut sûr que les yeux de son meilleur ami briller de fierté. Il n'avait jamais ressenti une telle joie irradier de lui auparavant et Draco fut confus de le voir continuer à rire et à le cajoler autant sans aucune raison. Mais il ne protesta pas. Il se sentait très bien, comme s'il avait finalement fait quelque chose qui remportait l'approbation totale de son meilleur ami.
Après que Blaise lui ait extorqué des promesses comme quoi il n'irait pas immédiatement sortir et baiser tout ce qu'il pouvait, il retourna à ses occupations et Draco rentra au Manoir pour se changer afin de se rendre au Sunset Club. Il calcula que deux heures intensives de pornos gay seraient suffisantes pour l'envoyer au lit non seulement avec le sourire, mais aussi en allégeant la tension qu'il ressentait. Il se sentait toujours anonyme et libre parmi tous les Moldus furtifs qui niaient si douloureusement leur vraie nature, se glissant dans des sièges isolés bien loin des autres clients et ne trouvant leur plaisir en personne d'autre qu'eux-mêmes. Draco réalisa dans un sursaut qu'il avait fait partie de ces gens — mais plus maintenant.
Alors qu'il descendait les escaliers pour vérifier que Sammael était bien revenu, Draco tomba sur sa mère assise dans la cuisine, croquant une branche de céleri. Cette fichue femme en mangeait tellement qu'il fut surpris qu'elle ne devienne pas verte et filandreuse.
« Tu sors quelque part, chéri ? » demanda-t-elle entre deux bouchées.
« De toute évidence, » dit-il, narquois, montrant sa veste pour souligner ses propos.
« Puis-je me joindre à toi ? »
« Ce n'est pas une bonne idée, » répondit Draco gêné, faisant de son mieux pour être déplaisant.
Narcissa renifla de déception. « Oh. Tu te rends à cet endroit donc, » déclara-t-elle, maussade.
Hm, oh. Ça n'était pas un bon signe. « De quel endroit parles-tu, exactement ? » demanda-t-il avec toute la nonchalance possible, souhaitant qu'elle se trompe dans sa supposition.
« Ne sois pas timide, mon cher. Ça ne te va pas, » dit-elle avant de lui lancer un petit sourire. « Tu vas à ce cinéma pornographique, » ajouta-t-elle en connaissance de cause.
Oh, par Merlin. « Bien. Tu m'as percé à jour, » dit-il catégoriquement. « Et je ne t'amène pas avec moi, alors tu vas devoir trouver quelqu'un d'autre pour t'amuser ce soir. Je refuse de prendre ma mère pour, bien, tu sais quoi », finit-il mal à l'aise.
« Tu vas regarder des tas d'hommes sexys se pomper mutuellement ? » lui sourit-elle en retour.
« Précisément, » répondit-il, un sourcil haussé par défi.
Elle soupira fortement. « Assure-toi que le siège soit propre avant de t'asseoir, mon chéri. J'imagine que le rembourrage en mousse peut devenir assez humide. »
Draco regarda le visage de sa mère se tordre de pur dégoût. C'était hilarant. « Merci beaucoup pour ce conseil hygiénique » renifla-t-il. « Je prendrais garde à éjaculer au sol et pas sur le siège, si ça peut aider. »
« Par la grâce de Merlin, Draco ! » s'écria-t-elle choquée. « As-tu besoin de me dire ça ? »
« C'est toi qui as commencé, » dit-il en haussant les épaules. « Ne m'attends pas. » Il ne s'ennuya pas à la regarder alors qu'il se dirigeait dans le hall et transplana en ville.
~oOo~
Le film avait commencé depuis une heure quand Draco entendit quelqu'un entrer et s'installer derrière lui. Il n'y avait que quatre autres hommes dans le cinéma, ce qui laissait bien des sièges libres pour l'intimité de chacun. Il haussa les épaules, refusant de se retourner et de regarder l'individu. C'était déjà arrivé une fois auparavant, quand un mec avait essayé de le brancher. Draco se demanda paresseusement si cet homme s'était rendu chez son médecin moldu pour savoir pourquoi il avait développé un cas sévère d'hémorroïdes du jour au lendemain.
Il pencha juste sa tête pour avoir un meilleur angle de vue d'une double pénétration anale particulièrement horrible quand la personne derrière lui s'approcha et murmura, « Qu'est-ce qu'un gentil et riche garçon comme toi fait dans un endroit aussi minable que celui-ci ? »
Putain. Potter.
Tournant légèrement le visage, il répondit « Je m'imprègne de culture. »
Harry rit doucement et le son de son rire se propagea dans tout son corps, se concentrant sur son érection excitée, mais à peine intéressée. Draco sentit Harry s'appuyer sur le dossier de sa chaise, son visage sur le point de toucher ses cheveux. « Et bien, tu vas sûrement t'imprégner de quelque chose sur ses fauteuils, mais je doute que ce soit de la culture. »
Draco étira le haut de son corps, roulant des épaules et les faisant toucher par inadvertance celui d'Harry. « As-tu parlé à ma mère ? » dit-il dans un rire.
Harry ne répondit pas. À la place, il enjamba la rangée de sièges et s'assit à côté de Draco, se tournant vers lui au lieu de regarder l'écran. Draco ne bougea pas. Il ne voulait pas lui montrer le malaise qu'il ressentait d'avoir été surpris ici. Il voulait être cool si ça devait être la dernière chose qu'il faisait.
« J'ignorais que tu aimais mater, » dit Harry sans faire de bruit, la taquinerie transparaissant dans sa voix.
Draco eut un petit sourire. « Et bien, maintenant tu sais que oui, » répondit-il. Harry se mit à rire avec plaisir. Draco l'entendit malgré les bruits sonores, les grognements et les gémissements de la bande-son. « Je ne pense pas que ça soit nécessaire de chuchoter, Potter. Ce n'est pas comme si tu allais gâcher le reste des dialogues aux spectateurs. » Il se sentait excité et nerveux intérieurement, comme un adolescent qui découvre les premières vagues d'hormones du désir. La température avait considérablement grimpé en quelques minutes depuis qu'Harry avait parlé contre sa nuque.
La respiration de Draco s'affaiblit puis se figea quand Harry posa sa main sur sa cuisse. Il ne fit aucun mouvement, il la plaça juste ici, chaude et lourde, pleine de promesses. Il sentit son sexe tressauter pour la première fois depuis son arrivée au cinéma. Il fixait l'écran, assailli par le mélange de couleurs de peau, mais sans rien vraiment voir. Alors qu'il reprenait son souffle, celui-ci fut tremblant et inégal.
« Tu souhaiterais que ça soit toi ? » demanda Harry, d'un ton dépourvu de plaisanterie.
Draco fronça les sourcils et se tourna vers Harry pour la première fois. « Quoi ? » demanda-t-il, regardant ses yeux rieurs, s'émerveillant qu'ils soient si expressifs, malgré les reflets constants de l'écran sur son visage.
« Tu sais, en prendre deux à la fois, comme lui là-haut, » dit Harry avec douceur. Son regard lui disait que s'il le souhaitait, il s'arrangerait pour lui.
« Oh. Non, » répondit Draco en secouant la tête. « Un à chaque bout, peut-être. Mais pas dans le même trou. » Grimaça-t-il. Harry lui lança un long regard et glissa sa main de quelques centimètres vers son aine, mais une fois encore, sans aller plus loin. À ce moment, l'érection de Draco hurlait sans bruit pour qu'il l'attrape et la branle comme jamais.
« Très bien, » lâcha finalement Harry, un soulagement évident dans la voix. « Je ne suis pas sûr de vouloir te partager de toute façon. » Draco sourit largement et se remit face à l'écran, prétendant regarder le film.
« Comment m'as-tu trouvé ? » Demanda Draco l'air de rien, se triturant les méninges pour savoir comment Harry avait fait, maudissant à jamais Blaise pour avoir livré, sans aucun doute, ses secrets.
« Ne sois pas si surpris, » répondit légèrement Harry. « Je t'ai dit que je saurais. » « Je sais, mais comment ? » pressa Draco, clairement intéressé.
« Sort de Suivi, » dit Harry en même temps que sa main glissait plus haut sur la cuisse de Draco jusqu'à toucher du bout de ses doigts le renflement serré du pantalon.
Draco tourna la tête. « Tu as placé un sort de pistage sur moi ? » demanda-t-il vivement.
Harry sourit avec désinvolture. « Non. Pas besoin. » Draco laissa apparaître sur son visage l'agacement que provoquait son manque de loquacité. Cela fonctionnait, car Harry lui en dit un peu plus.
« Je suis doué pour trouver les gens. J'ai comme une sorte de carte intérieure qui me donne les directions à prendre. C'est d'autant plus facile lorsque la personne que je veux trouver pense à moi. » Draco fut sur le point de répliquer, mais les mots ne sortirent pas. Harry se rapprocha. « Tu pensais à moi, Malfoy. Je pouvais le sentir. » Draco sentit le picotement des cheveux de Harry contre sa pommette. Il espéra qu'il l'embrasse, mais il ne le fit pas. Il resta là, exhalant un souffle chaud sur son visage en le fixant intensément.
Draco soupira. Harry avait raison. Il n'avait pratiquement pensé à rien d'autre depuis qu'il s'était levé ce matin. « On peut y aller ? » demanda-t-il à Harry qui palpait son entrejambe, laissant des traces brûlantes sur son pantalon et sa chair.
« Où ? » demanda Harry, son excitation soudainement audible.
« Chez toi ou chez moi. Peu m'importe, » réussit à articuler Draco alors qu'il se laissait aller dans la main d'Harry. Il tenait en coupe son entrejambe et le pressait doucement et fortement. Assez fort pour que chaque muscle de son corps se contracte et se tende simultanément. Il laissa s'échapper un gémissement et le visage d'Harry se fit quémandeur. Rien que cette simple expression était mille fois plus allumante et excitante que la scène de sexe fougueuse et explicite projetée juste devant eux.
Les lèvres d'Harry sucèrent son lobe, ses dents le mordillèrent et sa langue fit rouler sa chair. Draco sentit son corps se détendre, s'affalant dans le fauteuil. Harry dut le prendre pour une invitation, puisqu'il se pencha tellement qu'il était presque couché sur lui.
Sa main frotta son sexe avec force, l'empoignant de bas en haut, au point que Draco crut être sur le point de jouir dans son pantalon. La bouche d'Harry sur son oreille et ses baisers dans le cou étaient incroyables, et il l'aurait autorisé à le mettre à poil ici, à le renverser sur la rangée de sièges et le prendre devant tous ceux qui auraient voulu les regarder. Harry lui faisait perdre les pédales !
« Si nous n'y allons pas maintenant, » souffla Harry, « Je vais te baiser ici. »
« Je ne crois pas que ça me dérangerait » répondit Draco d'une voix brisée et à bout.
La main d'Harry se dirigea droit sur sa ceinture et tenta de la défaire brutalement. Ils gémirent tous les deux d'ennui face à l'obstacle et Draco poussa les doigts d'Harry pour ouvrir de lui-même son pantalon. L'allure effrénée de la scène de sexe à l'écran maintenait les nerfs de Draco à vif et s'ajoutait à son plaisir.
Alors que la main d'Harry le pelotait à travers son caleçon, l'inimitable bourdonnement d'un vibreur de téléphone interrompit leurs préliminaires. « Merde ! » s'exclama Harry, arrachant ses doigts et les faisant courir dans ses cheveux qui semblaient plus verts sous la frustration.
« Ne t'arrête pas maintenant, » implora Draco, observant Harry retirer son petit téléphone de sa poche arrière.
Son cœur se serra en regardant l'expression sur le visage d'Harry et en entendant la conversation coupée qui lui disait qu'il allait partir aussi vite qu'il était arrivé.
Effectivement, ce dernier mit fin à l'appel et soupira profondément, un son rempli de tristesse. « Je dois y aller, » dit-il doucement.
Draco était ravagé. « Pourquoi ? » aboya-t-il en colère, alors qu'il remontait sa braguette et essayait de se rhabiller avec difficulté, gêné par la force de son érection.
Harry baissa le regard sur lui, son visage empreint de détresse. « Hermione a commencé le travail d'accouchement. Avec trois mois d'avance. »
La bouche de Draco forma un « Oh » silencieux et il indiqua à Harry qu'il pouvait continuer à parler s'il le voulait.
« Ron est Auror à présent, et il était en déplacement pour une mission, car ils n'attendaient pas ça maintenant. J'ai été à l'hôpital avec elle tout l'après-midi. Je suis venu te retrouver lorsque Ron est arrivé, car elle avait besoin de lui et pas de moi. » Harry semblait sur le point de pleurer, mais il ne le fit pas. Il n'y avait pas l'ombre d'une larme, mais son expression débordait d'anxiété. Draco attrapa doucement sa main inerte, apportant son réconfort. Harry continua, « Les médicomages ont déclenché le travail, car il y a des complications. Elle a des jumeaux et ils sont inquiets que l'un des deux ne survive pas. »
Le visage de Draco s'effrita alors qu'il regardait Harry visiblement dévasté. « Tu devrais y aller, » dit-il avec douceur. « Ils auront besoin de toi là-bas. On peut se voir une autre fois. » Harry approuva lentement, reconnaissant. « Désolé, » murmura-t-il.
« Ne le sois pas. Je sais ce que c'est. Pansy et Vincent ont eu trois fausses couches. Ça a failli les briser. » Il pensa au désespoir de ses amis qui essayaient de fonder une famille et se demanda à quel point cela pouvait être dur pour ceux qui avaient une grande famille.
Alors qu'Harry se leva, il se pencha et déposa un baiser sur le front de Draco. Ça n'était qu'une simple caresse de lèvres, mais cela signifiait le monde pour Draco à cet instant. « Si je peux revenir, je le ferais, » dit Harry sans réel espoir dans la voix.
Draco secoua la tête tristement. « D'accord. »
Il s'éloigna de lui et Draco se vit le retenir. « Est-ce que je peux faire quelque chose ? » demanda-t-il nerveusement, sachant qu'il faisait cette proposition plus pour Harry que pour Weasley ou Granger.
Harry lui caressa la joue et lui sourit. « Je ne pense pas, mais merci d'avoir proposé. À bientôt. »
« Salut, » murmura Draco au dos d'Harry, sans être entendu. Il resta au cinéma un moment, le temps de rassembler ses pensées puis finalement rentra chez lui, sans n'avoir aucune idée de ce qui c'était passé durant le reste du film.
~oOo~
Draco remua et se tourna dans son lit plusieurs heures, s'assoupissant pendant de brèves minutes avant de se réveiller à nouveau. Il ne se souvenait pas d'avoir jamais été aussi sexuellement frustré. Il aurait pu se branler jusqu'au sang s'il ne prenait pas garde. Il avait donc décidé d'être un gentil garçon et de maintenir ses mains à distance. Il avait occupé ses doigts tremblants en boutonnant et déboutonnant encore et encore son haut de pyjama, révélant son corps nu à un Harry imaginaire et puis l'aguichant en se couvrant à nouveau. Il était sûr que cet exercice ne faisait qu'aggraver son agonisante solitude, mais il avait besoin de faire quelque chose.
Il avait bien dû finir par s'endormir à un moment, car il fut réveillé par un bruit cinglant contre la vitre, le son incontestable d'une chouette qui cherchait à entrer. Il tira le rideau et fut à la fois excité et déprimé de voir Hedwige perchée sur le rebord, portant un paquet et une lettre. Elle sautilla à l'intérieur et resta calme cette fois. Elle l'autorisa presque à la délester de sa livraison sans faire de chichi.
Draco défit le sceau de cire sur le parchemin, déplia la lettre et lut.
Comme tu as pu le deviner, je ne peux revenir, mais j'espère que tu accepteras ceci à la place. Je l'ai fait pour toi il y a quelques jours. Je t'enverrai un hibou demain si je quitte l'hôpital.
Harry.
P.S. Personne ne m'avait jamais offert de fleurs avant. Ou de menottes. J'adore ces deux cadeaux, Draco. Ils sont parfaits.
P.P.S. Hermione va bien. Je ne peux pas les quitter. J'espère que tu comprends.
Il leva le regard sur la grande chouette blanc neige, elle le fixait alors qu'il tenait le paquet dans une main et la lettre dans l'autre. Elle était avec Harry depuis l'école ; Draco s'en souvenait maintenant. « Tu devrais rester dans notre volière ce soir, Hedwige. » Lui dit-il posément. Elle hulula de désaccord en retour, mais ne s'envola pas comme elle aurait pu. « Tu pourras voir Sammael, » ajouta-t-il, avant d'appeler Pippin. « Vous feriez bien de devenir amis, car vous allez bientôt passer beaucoup de temps ensemble si tout va bien. »
Une fois que Pippin vint et récupéra Hedwige, Draco retourna sur son lit. Il écarta l'épais papier marron du paquet et fut très intrigué en découvrant une petite fiole de cristal qui contenait le nuage blanc nacré incomparable d'un souvenir. Draco, pensif, fit tourner le flacon entre ses doigts pendant quelques secondes avant de réaliser, ou de plutôt espérer, qu'elle avait été créée pour lui. Son rythme cardiaque commençait déjà à accélérer alors qu'il bondit hors du lit et sortit la Pensine de son armoire.
Draco s'assit lourdement au bord du matelas, fixant la bouteille. Une main touchait le bol en pierre gravée, retraçant distraitement les inscriptions inscrites sur l'extérieur.
Ça pouvait être n'importe quoi ! J'espère que c'est ce que je pense que c'est.
Il sortit le petit bouchon de liège à l'aide de son pouce et admira le souvenir glisser dans le bol, brillant et roulant sous son propre pouvoir. Cette gracieuse fluidité était hypnotisant. À moitié allongé et à moitié appuyé sur son lit, Draco prit quelques respirations pour se calmer avant de plonger sa tête dans la Pensine.
Tandis que son visage se pressa sur la surface brumeuse, Draco relâcha son corps dans une chute langoureuse. Il fut ravi de se retrouver devant la porte de la chambre d'Harry. Oh oui ; jusqu'à présent, tout se déroulait exactement comme il voulait. Harry savait maintenant qu'il était un voyeur, mais Draco se demandait ce qu'il penserait du durcissement rapide de sa queue à la perspective d'observer certaines de leurs activités précédentes.
Il fut quelque peu perturbé de regarder Harry arriver dans la chambre par la salle de bain, portant des vêtements qu'il n'avait jamais vus avant. La peur s'abattit sur lui en lui suggérant qu'il allait être le spectateur des ébats d'Harry avec quelqu'un d'autre. Potter ne ferait pas quelque chose d'aussi cruel, n'est-ce pas ?
Son pouls battait dans sa gorge. Il s'appuya contre l'encadrement de la porte, luttant contre la vague de craintes qui tournoyait dans son ventre.
« Je me demande où tu es, » la douce voix d'Harry fondit droit sur Draco, lui coupant le souffle. Il observa Harry faire face au lit, regardant l'endroit où il s'attendait à trouver le Draco sans substance. « Ou tu es peut-être déjà dans le lit. J'aimerais le savoir, » continua Harry. Draco le regarda grimper sur lit et s'allonger sur un côté, tapotant le matelas à côté de lui. « Viens là, Malfoy, » ordonna-t-il, un léger sourire étirant ses lèvres.
Draco traversa la pièce, trouvant cela étrange qu'Harry ne puisse pas le voir. C'était fou de pouvoir être si proche sans pouvoir interagir. Il s'allongea à son tour, en face de lui. Ils n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Draco ne put s'empêcher d'essayer de le toucher, mais sa main le traversa, ne produisant rien d'autre qu'un froissement d'air contre sa paume.
« Tu sais que c'est ton côté de lit maintenant, n'est-ce pas ? » sourit Harry paresseusement, le regardant avec tant d'intensité qu'il était sûr qu'il avait trouvé un moyen de le voir. Mon côté, pensa-t-il. Je préférerais être couché sur le lit juste en dessous de toi, si tu n'y voispas d'inconvénients, merci. Il n'y avait pas vraiment d'utilité à parler à voix haute, n'est-ce pas ? Il se serait senti un peu stupide aussi, songea-t-il.
Harry soupira bruyamment. « Bien que je préférerais passer mon temps au-dessus de toi. » Son visage se fendit d'un sourire mauvais, et Draco ne put se retenir de rire, touché par la synchronie de leurs pensées. « Je suis gêné de te dire ça, » commença Harry, ses yeux brisant le contact avec l'endroit où était couché Draco. « Je n'ai changé les draps que deux jours après que tu sois parti. »
Quelque chose se pinça à l'intérieur du torse de Draco face à cette confession et il s'émerveilla de l'habilité d'Harry d'être si honnête. Il scruta son visage et vit une légère rougeur sur ses joues, réalisant à quel point cela coûtait à Harry de l'admettre. Le quelque chose grossit en chaleur et se propagea également à son estomac.
Harry grogna de frustration et se laissa tomber sur le dos, les yeux au plafond. Draco détailla son profil et tendit la main, traçant dans l'air son oreille, à défaut de pouvoir le toucher. « Comment fais-tu pour sentir aussi bon, Draco ? » demanda Harry dans un murmure.
Quand il prononça son prénom de cette manière, sans colère ni passion, mais avec une telle intimité, il fut choqué. Répète-le encore, supplia-t-il. C'est si beau lorsque tu le dis, ça ne ressemble pas à la malédiction auquel il semble être parfois associé.
« Je sais que je t'ai dit que je te laisserais le temps de réfléchir, mais je ne peux pas, » déclara Harry. Il tourna sa tête en direction de Draco et ce dernier se tortilla dans le lit pour avoir l'impression qu'ils se regardaient sans être séparés par le temps et l'espace. « Tu m'intrigues, Draco, » sourit-il. « Tu me rends curieux de plus te connaître. Tu m'excites. »
Je te rassure, tes sentiments sont entièrement partagés, se sourit Draco à lui-même.
« Tu me donnes envie de t'attraper. De te garder. » Ajouta Harry, ses yeux plus carnassiers.
Il se figea complètement. Tu ne me ferais jamais de mal, pensa-t-il, surpris par cet élan de certitude, mais ravi au-delà des mots. Il n'avait jamais considéré que cette sécurité émotionnelle puisse être aussi importante qu'en ce moment.
« Je ne pense pas que tu apprécierais une déclaration sentimentale de mon total engouement pour toi, » dit Harry calmement. « Mais je pense que tu aimerais voir exactement l'effet que tu me fais, » finit-il.
Je parie que ça n'a rien à voir avec l'effet que toi tu me fais, pensa Draco avec ironie, essayant de ne pas accorder d'attention à l'érection qui frôlait le coton de son tee-shirt.
« Tu me fais bander, Draco. Presque tout le temps. »
Draco déglutit avec difficulté et ses yeux errèrent sur le corps d'Harry jusqu'à ce qu'il tombe sur la longueur indéniable de son érection couchée sous ses vêtements.
Laisse-moi-la voir, supplia Draco silencieusement. Je veux te regarder te toucher en pensant à moi. Il observa le torse fébrile d'Harry monter et descendre, remarquant qu'il était lui-même dans le même état d'excitation. Leurs respirations étaient haletantes, parfaitement en phase.
« J'ai toujours aimé me branler, Draco, mais le faire sous mon bureau en espérant ne pas me faire prendre n'est pas drôle. » Ils ricanèrent tous les deux, les souvenirs similaires de Draco le faisant largement sourire. Les yeux rivés sur Harry, il l'observa passer son pull noir par-dessus sa tête pour le jeter par terre, puis retomber à plat sur le dos. Le regard de Draco parcourut alors tout son corps, mais ils étaient surtout attirés par les quelques centimètres de chair qui dépassaient du pantalon noir sans ceinture. Il lécha ses lèvres sans s'en rendre compte, hypnotisé par le liquide clair qui suintait du gland rosé d'Harry et qui laissa une tâche brillante sur son ventre. Si tu étais réellement là, je serais déjà en train de nettoyer tout ça avec ma langue, grogna intérieurement Draco.
« J'aime l'idée que tu me regardes faire ça, » dit-il, la voix légèrement étouffée.
Je pourrais te regarder faire ça toute la journée. En fait, je pourrais t'admirer toute la journée, soupira Draco. Il observa les mains d'Harry déboutonner son pantalon, l'eau à la bouche et son cœur cognant douloureusement.
Harry batailla pour détacher le premier bouton, devant pousser son érection sur le côté. Quand celui-ci il fut ouvert, il tira dans la direction opposée du tissu, et ils se défirent tous simultanément.
Merde, il ne portait pas de sous-vêtement. Draco s'empara de son propre tee-shirt par l'ourlet et le retira d'un mouvement. Impossible de regarder Harry se toucher sans prendre son pied. Harry avait baissé son jean jusqu'à ses genoux et l'avait ensuite enlevé maladroitement, jusqu'à se retrouver totalement nu et rougissant, à une distance d'une longueur de bras, mais complètement hors d'atteinte.
« Je me sens obscène, » murmura Harry en attrapant son sexe d'une main et en commençant à se masturber. « C'est si bon, » grogna-t-il après un court moment, les effets de son activité transparaissant dans sa voix tremblante.
Pas aussi bon qu'à voir. Draco mouvait sa main en rythme avec celle d'Harry, ralentissant quand il ralentissait, accélérant lorsqu'il le faisait.
Les yeux de Draco dévorèrent Harry avec avidité, profitant de cette incroyable opportunité de le mater sans honte ni retenue d'aucune sorte. Les jambes d'Harry étaient légèrement écartées, et les muscles de ses cuisses se tendaient et sautaient alors que le plaisir consumait son corps. Draco enregistra tout sur la façon dont il se tenait, dont il se masturbait. Il n'y avait rien de tendre dans sa manière de se prendre en main. Ses doigts s'enfonçaient autour de son membre et sa paume parcourait toute sa longueur alors que son bras allait de plus en plus vite. Quand le pouce d'Harry caressa et étala le liquide qui s'échappait de son gland séduisant, Draco fit pareil. Il grogna bruyamment de plaisir, souhaitant qu'Harry puisse le voir.
« Tu sais ce qui serait parfait ? » parvint à sortir ce dernier entre deux halètements, sa main travaillant en rythme sur son manche. Draco regardait le prépuce d'Harry se rétracter et revenir, encore et encore, alors qu'il se branlait, imaginant comme ce gros bout rond irait parfaitement dans sa bouche, comment il l'aurait sucé si fort qu'Harry l'aurait supplié de ne jamais arrêter. Il n'aurait pas voulu s'interrompre.
La main d'Harry ralentit suffisamment pour lui permettre de reprendre son souffle et de parler. Celle de Draco en fit de même tandis qu'Harry tourna la tête vers l'espace qu'il occupait. Son visage était rosi de chaleur et quelques gouttes de sueur perlaient sur son front. Draco savait que s'il le pouvait, il se serait penché et l'aurait embrassé malgré tout, ses lèvres auraient été salées et il les aurait léchées jusqu'à ce qu'elles n'aient plus de goût. Dis-moi, supplia-t-il Harry en silence.
« Toi à quatre pattes au-dessus de moi, Draco », lui dit-il. Draco le regarda fermer les yeux alors que ses narines se dilataient et qu'un soupir vint du fond de sa poitrine. Il ne pouvait pas détourner son regard, même si sa vie en dépendait. « À me sucer. Pendant que j'enfoncerais ma langue en toi au même moment. »
La main de Draco accéléra le mouvement avec son accord. La proposition était plus qu'alléchante. Le souvenir d'Harry le dévorant fut suffisant pour mettre fin à sa patience et il se dépêcha de finir, grognant à voix haute alors qu'Harry souriait tout du long. Ses yeux étaient presque clos, ses longs cils flottants alors que son visage se tendait puis se relaxait successivement, mordant sa lèvre inférieure pendant que son corps suivait le mouvement puissant de sa masturbation.
« Je peux sentir ta peau tendue sous mes paumes, Draco. Mes ongles s'enfonçant en toi alors que je t'écarte, et Merlin, ton goût dans ma bouche. »
Quand le dos d'Harry se cambra au-dessus du matelas, Draco jouit. Il hurla, entendu de lui seul, giclant des gouttes blanches sur le dessus de lit, disparaissant à travers la peau fantomatique d'Harry, comme s'il n'avait jamais existé. Alors qu'il était pantelant et rendu, à regarder Harry s'administrer de dernières longues et dures caresses, Draco s'émerveilla de son idée d'utiliser la Pensine. Le voyeurisme était une activité sous-estimée, particulièrement lorsqu'il s'agissait d'un sujet aussi absolument délectable qu'Harry.
Il regarda longuement son visage alors que son corps avait besoin de venir, mémorisant chaque tressautement de son menton, chaque hoquet pendant qu'il s'enfonçait dans l'oreiller en gémissant. Sa bouche forma un « O » parfait tandis qu'il fut pris d'un orgasme, le froncement de ses sourcils bruns sur sa douce peau rose, brillante de l'exercice et rayonnant au-delà de sa beauté intérieure.
Quand ses yeux purent enfin se détacher de son visage, ils glissèrent sur son torse avec possessivité, suivant les traces et tâches de sperme crémeux sur sa peau propre et irréprochable.
« Merlin, » soupira doucement Harry. « Je ne peux pas faire ça trop souvent, » il rit un peu de lui-même avant d'ajouter, « Je ne me souviens pas la dernière fois que je me suis senti aussi épuisé après une telle branlette. »
Je sais ce que tu veux dire, bailla silencieusement Draco. Il renifla, comprenant que la tension avait dû être encore meilleure pour Harry que pour lui. Que n'aurais-je pas fait pour pouvoir rouler au-dessus de toi maintenant et nous faire devenir moites et suants, pensa Draco, rangeant ses idées pour plus tard. Il ne pouvait imaginer à quel point cela serait dingue de le voir se toucher en vrai, de pouvoir sentir son odeur et sa chaleur, l'aguichant avec des suggestions coquines alors qu'il se tripoterait. Il y avait beaucoup à dire sur l'imagination humaine.
Harry tourna la tête pour regarder l'espace occupé par Draco. « Comment suis-je supposé faire quoi que ce soit d'autre alors que tout ce que je veux, c'est nous enfermer dans ma chambre et jeter les clés ? » Draco plongea profondément son regard dans les yeux d'Harry, y lisant son besoin de sérénité, sachant que cela correspondait à son même besoin d'appartenir à quelqu'un juste fait pour lui.
« Ce n'est pas qu'une question de sexe, Draco, même si Merlin sait que c'était incroyable, » sourit Harry avec timidité. « Tu me pousses à être meilleur par tous les moyens, à être quelqu'un d'autre qu'une personne à l'existence toute tracée pour que le peuple se sente en sécurité. Tu me fais mériter ton respect au lieu de me l'offrir sur un plateau. »
Draco regarda Harry soupirer. « Laisse-moi une chance de te rendre heureux, Draco. Je sais que je le peux. Je le veux. » Il fut silencieux pendant une minute ou plus et Draco s'allongea confortablement, songeant ce qu'il ressentirait en dormant chaque nuit à côté d'Harry, enveloppé dans son étreinte, ou en se chamaillant au chaud dans les draps. Draco rit en s'imaginant frotter ses pieds gelés contre les jambes chaudes d'Harry, dépeignant l'inévitable exclamation et les jeux qui en suivraient.
« Je pense à t'embrasser, » dit-il. « J'espère que tu me l'autoriseras la prochaine fois qu'on se verra. »
« Je te le promets, Harry » murmura Draco en retour.
« Au revoir, Draco » dit tristement Harry, tendant sa paume vers l'endroit où il était et en caressant le drap du bout des doigts. Bien qu'il ne puisse pas le toucher, Draco ne put s'empêcher de poser sa main sur la sienne. Elle disparut sous la surface de l'illusion de sa peau.
« Bonne nuit Harry » dit-il.
Après quelques secondes de désorientation, Draco fut de retour dans son propre lit, sentant la froide éjaculation sous ses paumes sur les draps. Il se sentait plus tremblant et seul qu'il ne voulait l'admettre.
Avec un doigt, il retira une goutte de sperme sur la Pensine, surpris de la distance qu'elle avait parcourue pour arriver si loin. Il contempla les runes sur la pierre lourde du bol un moment, examinant ses sentiments avec attention, refusant de dissimuler quoi que ce soit.
Quand il reprit conscience de son environnement, Draco plongea à nouveau sa tête dans la Pensine et atterrit une fois de plus directement dans le souvenir d'Harry.
Il le regarda encore deux fois avant de finalement s'endormir.
