Bonjour tout le monde !
Je suis sûre que vous vous êtes dis que c'était foutu. Que nous avions, nous aussi abandonné la traduction de cette fiction. Hé bien non ! XD
Je poste le chapitre 9 ce soir et vous auriez bientôt, très bientôt, le chapitre 10.
D'ici là, bonne lecture.
Chapitre 9
Il faisait encore nuit noire quand Draco fut tout à coup tiré de son sommeil. Il n'aurait pu dire pourquoi il s'était réveillé, seulement que quelque chose, un petit mouvement, devait en être la cause. Il tourna la tête vers Harry et dut cligner quelques fois des yeux avant d'y voir clair. Harry était réveillé. Le regardant dormir, ou peut-être veillant sur son sommeil, mais néanmoins, il le regardait.
« Ça va ? » murmura Draco d'une voix rauque, mais inquiète.
« Ouais » répondit-il d'un ton morne.
« Tu n'arrives pas à dormir ? » demanda-t-il, plus réveillé que jamais à cause de l'inquiétude qu'il ressentait soudainement. Il se tourna sur le côté pour être face à lui, et instantanément il sentit la raison de son insomnie s'enfoncer, humide, dans sa hanche.
Harry gloussa. « Non. Il semble que j'ai quelques problèmes » dit-il avec ironie, faisant également ricaner Draco.
Alors qu'il tendait une main vers la hanche d'Harry pour le rapprocher de lui, il sentit une autre agripper fermement la sienne et la tirer jusqu'à ce qu'il n'ait plus d'autre choix que d'attraper l'érection. Sa main était fermement maintenue en place alors qu'Harry parlait doucement. « Est-ce que tu la sens ? » lui demanda-t-il et Draco ne put qu'acquiescer, faisant un doux bruit de gorge. « Tu en es la cause », lui dit Harry, déplaçant leurs mains pour qu'il le branle, avant de remonter la sienne et prendre la queue à moitié dure de Draco, la travaillant jusqu'à ce qu'elle soit complètement en érection. « Tu me rends dur Draco » déclara-t-il dans un murmure et ce dernier déglutit douloureusement alors que sa gorge se contractait d'excitation. « Même si tu n'étais pas allongé ici » continua Harry « Je serais toujours aussi dur, car il suffit que je pense à toi pour que ça arrive. » Draco grogna et ses lèvres s'ouvrirent alors que le son sortait. Harry poussa ses hanches dans son poing et Draco augmenta la pression en bougeant plus vite, sentant la main autour de son propre sexe se serrer et accélérer en même temps. « Dis-moi que tu sens ce que tu me fais » souffla Harry, chacun de ses mots enflammant Draco.
« Oui je le peux », répondit-il rapidement, se rapprochant jusqu'à ce que leurs poitrines se touchent, ne laissant que peu de place à leurs mains pour bouger.
« Viens sur moi », réclama Harry, alors Draco le poussa sur le dos et grimpa sur lui, se soutenant juste assez pour garder de la place afin que leur masturbation mutuelle puisse continuer. Il pouvait sentir leurs articulations se frôler à chaque coup, leurs efforts tout juste coordonnés devenaient plus frénétiques, plus brutaux. « Viens sur moi, Draco » répéta-t-il, si proche de l'orgasme qu'il ne pouvait retenir l'émotion dans sa voix. « Je veux le sentir partout sur moi », soupira Harry, faisant gémir Draco en s'imaginant les traces de son plaisir partout sur sa poitrine, son bras toujours occupé, se mélangeant avec son sperme jusqu'à ce qu'il en soit recouvert. « Tu es tellement doué, putain » souffla Harry, à peine audible.
Draco grogna alors que la pression lâchait finalement, baisant la main d'Harry jusqu'à venir bruyamment, créant l'orgasme de son amant presque en même temps, chacun regardant les yeux de l'autre, quelques centimètres les séparant dans l'obscurité, leurs visages portant le masque rigide de la concentration. Harry rugit en éjaculant, se cambrant tellement que leurs mains furent bloquées entre leurs corps. Alors qu'il se détendait sur le lit, haletant, il rit doucement, et Draco rit avec lui, sortant sa main d'entre leurs deux corps et s'allongeant sur lui, barbouillant leur plaisir entre eux, l'humidité glissante se propageant de leur aine à leurs mamelons. Harry enroula ses bras autour de Draco, le serrant fort, l'embrassant à plusieurs reprises, alors qu'ils reprenaient le contrôle de leurs corps.
« Tu vas finir par me mener à la mort » murmura-t-il dans le cou de Draco avant de s'amuser à mordiller la peau tendre qu'il s'y trouvait.
Draco rit diaboliquement. « C'est une possibilité, » dit-il en gloussant. « Mais au moins nous serons ensemble et nous serons foutrement heureux jusqu'à la fin »
Harry l'embrassa doucement, profondément, avant de lui répondre. « J'aime entendre ça, Draco » dit-il, sa voix plus sérieuse. « Tu me laisserais te rendre heureux ? »
« Oui » répondit-il. « Je pense que j'aimerai bien », déclara-t-il avec un grand sourire avant d'embrasser Harry sur le bout du nez, lui tirant un rire vraiment mignon, mais toujours viril. « Bon, et maintenant, lequel de nous deux va nettoyer tout ce bazar ? » demanda-t-il d'une voix sévère, clairement implicite dans le fait qu'Harry devait entreprendre cette tâche. « Je préférerais ne pas me faire épiler par les draps ce matin. Il m'a fallu des années pour faire pousser ces trois poils sur mon torse, et tu peux courir pour que je me les fasse arracher parce que le sperme du " Garçon qui a vaincu " sèche plus fort qu'un sort de Glue » dit-il dédaigneusement, faisant ricaner Harry.
Ils se séparent au son de subtils bruits de succion, la semence se figeant déjà d'une manière pas-du-tout-désirable. « Fait » confirma Harry en bâillant, un rapide mouvement de ses doigts faisant un petit travail de nettoyage.
« Bien. Et maintenant, puis-je me rendormir ? » demanda Draco fatigué. « Je dois vraiment faire ma nuit tu sais, » finit-il en se tortillant sous les draps, se mettant en cuillère devant Harry, tout en frottant ses fesses contre son entrejambe.
Harry enroula ses bras autour de lui et rapprocha leurs corps l'un de l'autre. « Je parie que tu es épouvantable quand tu es fatigué, » dit-il taquin.
« Si tu n'arrêtes pas de parler, tu pourrais le savoir plut tôt prévu » le réprimanda Draco avec espièglerie.
« Bonne nuit Draco » répondit Harry endormi. « Désolé de t'avoir réveillé. » Draco étouffa un ricanement. Il ne paraissait absolument pas sincère dans ses excuses.
« Tu n'auras jamais besoin de t'excuser de me réveiller au milieu de la nuit pour des séances cochonnes, » fit-il avec un petit rire.
Draco ne pouvait le croire quand il entendit les indubitables sons de ronflements dans son dos moins d'une minute plus tard. Le baiseur sans honte l'avait non seulement réveillé pour un coup rapide, mais il avait le culot de se rendormi en premier ! Les hommes ! Draco soupira en fermant les yeux, attendant que le sommeil revienne. Quand il s'endormit, il avait toujours un sourire sur les lèvres.
~oOo~
Il se réveilla doucement le dimanche matin, sentant qu'il avait finalement pu récupérer le bout de nuit dont il avait été privé. Il sut qu'il était seul dans le lit avant même qu'il soit totalement réveillé, mais il n'était pas inquiet. Harry devait être quelque part par là. Draco tendit l'oreille mais il ne pouvait entendre aucun bruit venant de la salle de bain. Peut-être était-il sorti pour aller chercher un chouette petit déjeuner à lui apporter au lit. Il sourit intérieurement alors qu'il s'étirait, anticipant l'imminente arrivée de quelque chose de délicieux. Avec un plateau de nourriture.
Il se réinstalla sous les couvertures chaudes et confortables, fermant les yeux pour attendre Harry, mais sans se rendormir. À la place, Draco resta allongé là, se demandant ce qu'ils allaient faire aujourd'hui. Peut-être pourraient-ils sortir ? Marcher un peu, prendre un déjeuner décontracté dans un petit bar tranquille, peut-être même s'embrasser sous les arbres d'automne dans un parc anonyme et désert. Faire n'importe quoi avec Harry était bien pour lui.
Après un moment, Draco commença à s'ennuyer. Il attendait depuis au moins dix minutes, et il commençait à se demander si son hypothèse concernant le petit-déjeuner était, en fait, correcte. Il se dirigea vers l'armoire et fit glisser une porte, cherchant des vêtements dans son sac de voyage. Attrapant une chemise et un boxer, Draco les enfila et partit à la recherche de son Harry perdu.
« Ah ! Tu es là », dit-il alors qu'il entrait dans la cuisine, voyant Harry faire quelque chose qui avait l'air à la fois salissant et compliqué avec un énorme morceau de bœuf cru. Harry sourit en regardant Draco par-dessus son épaule, mais sans laisser ce qu'il faisait. « Est-ce que tu penses nourrir l'ensemble des Chevaliers de la Table Ronde avec tout ça ? » lui demanda-t-il, d'une voix légèrement taquine.
« Hum, non », répondit ce dernier d'une voix qui sonnait légèrement prudente à son oreille. Draco était debout à côté d'Harry resté face au plan de travail et attendait le complément. Le silence s'étira un moment avant que Harry ne finisse par céder. « C'est pour nous quatre, en fait. » Draco remarqua qu'il ne regardait absolument rien d'autre que le morceau de bœuf en face de lui.
Il poussa un grand soupir. « Explique » fut tout ce qu'il dit, bien qu'il sentît un lourd poids s'installer au fond de son estomac à la pensée d'une maison pleine de Weasley.
Harry finit de préparer la graisse du bœuf et alla vers l'évier pour se laver les mains. Pendant qu'il les savonnait, il dit « Ta maman et Blaise viennent déjeuner. » Il y avait un net 'Ne me crie pas dessus' dans la voix d'Harry, et Draco aurait pu rire de soulagement d'avoir échappé de justesse à une invasion de belettes.
« Je vois » répondit calmement Draco. « Quand avais-tu prévu de me prévenir de ta généreuse invitation ? Juste avant leur arrivée je parie ? » Le sarcasme pouvait être la plus basse des formes d'esprit, mais Draco était foutrement bon à ça, et il refusait de déposer une de ses armes conversationnelles favorites.
Harry sécha soigneusement ses mains et marcha vers lui, enroula ses bras autour de sa taille, le tenant sans serrer. « En vérité », commença-t-il avec un petit sourire, « Je ne les ai pas invités. »
Draco rit et le visage d'Harry se décomposa en retour. « Oh mon Dieu, » fit Draco. « J'imagine que ma mère s'est invitée toute seule du coup ». Harry hocha la tête et frotta ses lèvres contre la joue de Draco. « Et Blaise est bien trop un bâtard de fouineur pour rester loin, donc il s'est rajouté à 'l'invitation' bien évidemment, » finit-il, serrant Harry afin qu'il puisse poser son menton sur son épaule et le reste de sa tête entre son oreille et sa nuque, baignant ainsi dans la parfaite odeur qu'était celle d'Harry.
« Je voulais, en quelque sorte, que nous restions seuls, » fit timidement Harry. Le cœur de Draco bondit dans sa poitrine, tellement heureux que Harry veuille la même chose que lui. « Mais ça ne me dérange pas qu'ils viennent, même si je dois modifier mes plans de la journée. » Harry expulsa un bref rire et Draco bougea pour se mettre face à son visage et en découvrir la cause. Harry bougea ses sourcils de manière suggestive avant de répondre, « J'ai sérieusement pensé à cacher tes habits pour t'obliger à rester nu toute la journée. J'aurais même pu me joindre à toi, » fit Harry en riant. « Mais il n'y a pas moyen que je divertisse ta mère et ton meilleur ami dans ma tenue de naissance. »
« Bien » fit Draco d'une voix basse et chaude. « Ils seraient bien trop stupéfaits par ton anatomie pour être divertis, je pense. » Il caressa le bas du dos d'Harry de ses mains, sentant le doux coton de son t-shirt glisser librement sur la peau.
« Flatteur, » murmura-t-il, levant la tête vers les yeux de Draco, demandant un baiser avec les siens.
Draco se pencha et pressa sa bouche contre celle d'Harry et se fut tellement bon. C'était un doux baiser, pas énergique ou demandeur. Non, c'était le partage d'une émotion bien plus tendre. Juste un simple rappel de ce que chacun avait de l'autre. Compagnie et sécurité, chaleur et amour.
Quand ils se séparèrent, ils partagèrent un petit sourire. Harry poussa Draco vers la table de la cuisine et lui fit signe de s'asseoir. « Laisse-moi te préparer un petit-déjeuner, » dit-il, en peignant affectueusement les cheveux fins de Draco avec ses doigts avant de s'atteler à la préparation de quelque chose de spécial. « Tu peux même avoir les pages de Quidditch si tu veux, » fit-il en souriant et poussant le journal toujours fermé à travers la table de chêne blanc. « Ou les pages mondaines, » ajouta-t-il espiègle, guettant, tel un faucon, l'expression de Draco. « Je sais que tu aimes ça », fit-il avec un sourire sournois.
Draco leva le nez en l'air et renifla impérieusement, légèrement surpris d'avoir été pris en flagrant délit la dernière fois, alors qu'il avait été si prudent pour cacher les pages incriminées. « Il est nécessaire de savoir ce que portent nos contemporains », fit-il d'un ton léger, laissant un brin d'humour dans sa voix, ce qui fit sourire Harry, peut-être à cause de l'aveu rapide.
« Tu n'as pas besoin de t'expliquer auprès de moi, » lui dit ce dernier. « Tout le monde a besoin, de temps en temps, d'un passe-temps ennuyeux. Prends-moi, par exemple. Je t'ai. »
Feignant l'indignation, Draco regarda Harry trancher un ananas frais et déposer les morceaux sur un grill chaud pour qu'ils cuisent et se dégorgent quelques secondes, la douce odeur de fruits mûrs se répandant dans la cuisine. Alors qu'il plaçait une coupelle de yaourt grec sur la table, entre leurs places, Harry ajouta, « Si tu veux je pourrais t'avoir un abonnement à Alohomora ! comme ça tu ne courras plus jamais le risque de rater la prochaine querelle de célébrité. »
Alohomora !, le magazine sorcier hebdomadaire avec l'horrible slogan Tous les secrets sur les Stars, dont les ventes étaient seulement dépassées par le Daily Prophet. C'était le genre de magazine que personne n'admettait lire (excepté lorsqu'ils étaient l'unique lecture dans une salle d'attente) parce qu'il était rempli de bêtises ineptes concernant des célébrités mineures et leurs acolytes. Le numéro de la semaine, Draco le savait, avait vingt-quatre pages couleurs à propos de Merlin's Watching, une épouvantable compétition annuelle où dix personnes étaient enfermées dans une maison hantée pendant huit semaines, avec aucune magie pour les aider à survivre. La presse reportait jour après jour des querelles et des défis quotidiens et menait une campagne pour ou contre certains des concurrents. Le monde sorcier, dans son entièreté, semblait être devenu obsédé par cela pendant ces deux mois, et vous ne pouviez pas mettre un pied dans le Chemin de Traverse sans être bombardé d'affiches parlantes et de drapeaux exposant les vertus d'un des colocataires supérieurs aux autres. Le gagnant, élu par le public sorcier recevait ce que Draco considéré comme une piètre quantité de Gallions et une sorte de renommée qui part aussi vite qu'elle est venue.
Il leva le nez à la proposition et regarda Harry avec dédain. « Est-ce que j'ai l'air d'appartenir au prolétariat, Potter ? » ricana-t-il. « Ce magazine est plein de photos édulcorées de mariages de personnes tout juste célèbres et d'images floues de joueurs de Quidditch à moitié nus, faisant des choses qu'ils ne devraient pas faire. »
« C'est pour ça que j'ai pensais que tu pourrais aimer ça, » répondit malicieusement Harry, retournant à son ananas grésillant
Draco sourit dans son dos, prenant un grand plaisir à le regarder cuisiner. « Il n'y a pas besoin de gaspiller ton argent, » dit-il alors que Harry éteignait le feu, mettait l'ananas cuit sur deux assiettes et les portait sur la table.
Alors qu'il mettait une portion de yaourt crémeux sur le fruit chaud à l'odeur délicieuse, Draco ajouta, « Patricia l'achète et le cache sous son bureau, je le lis quand elle ne regarde pas ».
Le rire réjoui et ravi d'Harry emplit non seulement la cuisine, mais l'ensemble de son appartement.
~oOo~
Ils mangèrent leur petit-déjeuner tranquillement, se racontant des blagues à leurs dépens et en riant beaucoup. Alors qu'il était assis sur son siège et qu'il regardait Harry préparer la pâte du Yorkshire pudding et éplucher des pommes de terre pour le déjeuner, Draco pensait intérieurement, C'est ma vie. Le reste de ma vie sera juste comme ça — partager mon espace avec Harry, passer du temps avec lui. Il n'avait jamais développé un tel attachement pour quiconque auparavant. Il avait toujours été terrifié par la restriction que pouvait imposer un lien si étroit, mais maintenant qu'il était dedans, il se demandait comment il avait pu penser que ça pouvait être une mauvaise chose. Il ne se sentait pas prisonnier, bien au contraire.
Le temps ralentit autour de lui, et il regardait Harry Potter dans sa cuisine, lui lançant de temps en temps des sourires éblouissants et pleins de sous-entendus. La façon dont les yeux d'Harry s'illuminaient et son visage se plissait alors qu'il riait à une blague stupide fit réaliser à Draco à quel point il était spectaculaire à regarder — si préservé, en dépit de toutes ses expériences. Il y avait juste quelque chose de particulier chez Harry, une qualité que même une vie d'étude n'arriverait pas à définir.
Ils finirent par se doucher et s'habiller, Harry soudoyant Draco pour qu'il porte certains de ces nouveaux achats, l'attirant avec la promesse de faveurs sexuelles s'il portait les vêtements qu'il avait choisis pour lui. Comment Draco aurait-il pu refuser ? Mais le meilleur moment, et de loin, fut d'être habillé par Harry. Être déshabillé par quelqu'un était une chose, mais Draco n'avait jamais été habillé par quiconque avant. Enfin, pas depuis qu'il était enfant, et c'était une chose complètement différente.
Harry joua avec lui, pendant qu'il le séchait, après leur douche, restant sur tous les bons endroits pour le taquiner. Il réprimanda Draco pour son excitation, mais celui-ci pouvait voir qu'il était heureux, se sentant de plus en plus confiant dans le plaisir que ses caresses lui donnaient, prenant de plus en plus de liberté alors qu'il passait la serviette sur sa peau. Entrer dans le boxer que Harry lui tendait fut difficile, mais pas autant que d'ajuster la ceinture sur son érection. Il le supplia de lui donner un semblant de soulagement, mais Harry rit sournoisement et lui dit d'apprendre à se maîtriser, avec l'idée sous-entendue que si Draco n'apprenait pas, Harry serait très heureux de lui enseigner. Et cette leçon pourrait s'avérer particulièrement frustrante, étant donné le stupéfiant contrôle d'Harry sur lui-même.
Draco s'appuya sur les épaules d'Harry alors qu'il s'agenouillait et qu'il ouvrait le jean pour qu'il puisse l'enfiler. Il remua les hanches pour aider le voyage ascendant du tissu raide, et son mouvement fit rire Harry, reculant sa tête pour que l'érection de Draco ne lui frappe pas le nez quand il se releva. Mais, la partie la plus agréable de cet habillage fut, et de loin, la fermeture de la braguette de son pantalon par Harry. De nouveau debout devant lui, ses mains se posèrent sur la taille de Draco et se traînèrent langoureusement sur la chair nue alors qu'il tournait autour de lui, s'arrêtant directement derrière Draco. Les bras d'Harry l'encerclèrent et le serrèrent un moment, et Draco pouvait sentir chaque partie de sa poitrine nue se presser dans son dos, et il aimait la chaleur de sa peau. La sensation ne fit rien pour calmer son érection, et c'était une constante et lancinante toile de fond à chacun des touchers d'Harry. Finalement, la main tomba pour englober ses testicules à travers son jean, et Draco ne put s'empêcher de se presser fort contre elle.
Harry ne semblait pas tenté, en apparence. Son autre main tomba sur la braguette et fit passer les boutons dans les boutonnières en douceur, prenant soin d'effleurer l'érection de Draco à chaque fois que ses doigts bougeaient. Faire le bouton du haut fut une torture. Pas parce que le jean était serré. Il ne l'était pas. Non, c'était la façon dont Harry déplaça sa longueur sur le côté pour que le bouton soit plus facile à fermer, et comment il reposa sa paume le long de la braguette, brûlante à travers les couches de tissu, pour que la bite de Draco devienne encore plus chaude. Mais le pire dans tout ça, ce qui fit se tortiller et gémir Draco, fut la façon dont le pouce remonta et frotta l'humidité de la tête de son érection, faisant sortir plus de liquide, et rendant sa peau incroyablement tendue. C'était comme si le moindre souffle d'air pouvait le faire passer de l'autre côté. Comme celle d'Harry, la bite de Draco ne pouvait pas être contenue par la ceinture quand il était si dur, quelques centimètres coquins poussaient avec insistance vers la lumière du jour. C'était une torture, mais la plus agréable qu'il puisse imaginer.
Se penchant en arrière pour prendre appui contre le corps solide d'Harry, Draco murmura « S'il te plaît Harry ». Il pouvait sentir son besoin à travers tout son corps, de la tension dans ses mamelons aux muscles tendus de ses fesses.
Harry se mit sur la pointe des pieds et souffla doucement dans le cou de Draco avant de murmurer à son oreille, « Si tu as la force de t'en passer maintenant, je ferais en sorte de me rattraper cette après-midi. » Draco soupira, frottant sa tête contre les cheveux d'Harry, le niveau de sa frustration étant presque trop lourd à supporter.
« Ça a intérêt à être bon », réussit à répondre Draco, d'une voix étranglée et serrée.
Harry sourit dans le cou de Draco. « Oh, ça le sera » promit-il.
Il y avait quelque chose dans la voix d'Harry, un tourment érotique tacite, qui n'attendait que de sortir et de jouer. Draco le croyait. Il ne pouvait que difficilement attendre.
~oOo~
Blaise fut le premier à arriver, mais seulement de quelques minutes. Draco regarda avec stupéfaction Harry et Blaise se saluer comme de vieux amis, et il se demanda s'ils s'étaient rencontrés pendant son absence. Cela semblait évident. Blaise haussa un sourcil alors qu'il regardait la tenue de Draco, notant son appréciation d'un hochement de tête. Blaise le prix dans une de ses rares étreintes et lui murmura, « Tu sembles heureux, » à l'oreille, rendant les joues de Draco roses de plaisir.
Les yeux de Draco se plissèrent de suspicion lorsque sa mère arriva. Ou plutôt, il regarda le sac qu'elle portait avec méfiance. Elle savait manifestement qu'il dérangeait Draco, car elle refusa de le poser, le gardant avec elle alors que Harry la conduisait poliment vers le coin salon, ce qui ne ressemblait pas du tout à son comportement habituel. Elle lui sourit furtivement quand Harry lui tourna le dos, lorgnant le sac et souriant d'autant plus. Blaise était clairement dans le coup, nota Draco, même s'il semblait moins à l'aise avec ce qu'elle avait planifié. C'était évident à la façon dont il fronçait les sourcils à chaque fois que Narcissa lui jetait son sourire espiègle.
Dès qu'elle eut un verre dans son autre main, Narcissa demanda coquettement à Harry de lui faire faire le tour de la maison, on lui donnait le Bon Dieu sans confession partout où elle allait. Toujours gentleman, Harry acquiesça et lui fit faire le grand tour de son appartement (ou 'loft' ainsi qu'il informa Narcissa avec amusement). Draco vagabondait derrière Harry et sa mère, ses yeux fermement fixés sur les fesses hautes et serrées d'Harry qui travaillaient sous son jean délavé, jusqu'à ce que Blaise lui donne un coup de coude en se raclant la gorge en signe d'avertissement. Draco regarda son ami, et fronça les sourcils d'agacement.
« Tu baves », l'informa Blaise avec un clin d'œil. Draco ne put s'empêcher de sourire.
Il savait qu'il avait été pris la main dans le sac. C'était un bon flic.
Narcissa faisait « ooh » et « aah » sur un paquet de choses qu'on lui pointait du doigt, et elle posait beaucoup de questions à propos de l'immeuble (une ancienne usine de textile semblait-il) et commentait favorablement les choix d'Harry en termes de décoration. Elle farfouilla dans sa cuisine, clairement fascinée par la gamme des appareils Moldus, posant une succession rapide de questions. Draco pouvait la voir lister dans sa tête ceux qui lui plaisaient et il savait que Pippin allait suivre un cours intensif de lecture de manuels d'instruction.
« Ah, » soupira confidentiellement Blaise. « La bonne vieille table de cuisine. » Il fit courir ses doigts le long du bord de la table et lança un sourire de connivence à Draco. « Avez-vous ? » demanda-t-il effrontément, en haussant un sourcil pour accentuer sa question.
Draco regarda la table et réfléchit à ça. Assez robuste. Bonne hauteur, pensa-t-il. « Non, mais maintenant que tu en parles, » répondit-il, en s'interrompant, un sourire narquois grandissant sur ses lèvres alors qu'il tournait ses yeux vers l'endroit où était Harry. Je peux l'imaginer maintenant, songea-t-il. Rentrant du travail, pantalon sur les chevilles, cul en l'air, recevoir ma gâterie de bienvenue à la maison après une dure journée au bureau.
Avant qu'ils ne quittent la cuisine, Draco caressa la table en chêne avec révérence, fixant l'image dans son esprit pour un besoin futur.
S'aventurant dans la chambre, Blaise murmura, uniquement pour les oreilles de Draco, « Donc, c'est ici que tout se passe, n'est-ce pas ? » Draco envoya une version édulcorée du regard mortel des Malfoy à son ami, mais Blaise ne semblait pas impressionné. « À qui sont destinées les menottes Draco ? » Taquina Blaise.
Draco sentit le sang quitter son visage. Les deux paires de menottes, et qu'ils n'avaient pas encore utiliser, scintillaient de façon menaçante contre la tête de lit en bois sombre, tout juste dissimulée par le tas d'oreillers. La bouche de Draco s'ouvrit un instant, mais les explications lui manquaient. Blaise rit doucement à son malaise, et la seule réplique que Draco put émettre fut « Il n'y a que les tristes bougres qui limitent leurs activités à la chambre, Blaise. Si tu as besoin de conseils sur des jeux sexuels créatifs, je réserverais du temps dans mon agenda pour t'expliquer tout cela. »
« Quelle susceptibilité » ricana Blaise, passant sa tête par la porte de la salle de bain avant de suivre Harry et Narcissa. Draco resta un moment seul debout dans la chambre, ne voulant pas croire que sa mère ait pu voir les menottes. Oh, merde. Il ne pouvait pas se leurrer. Cette femme ne ratait jamais rien. Il résista à l'envie urgente de déplacer les cousins devant les menottes alors qu'il fermait la porte et partait à la poursuite de Blaise.
Ils s'assirent tous les quatre et discutèrent pendant un moment avant que Harry ne se lève pour finir de préparer légumes. Durant ce laps de temps Draco dut subir les taquineries de sa mère et de Blaise à propos de sa relation trop évidente avec Harry. Mais, à travers toutes ces boutades, Draco pouvait voir à quel point ils étaient heureux pour lui. Il était évident que tous deux approuvaient et encourageaient cette liaison et Narcissa laissa échapper une ou deux fois qu'elle avait de bons espoirs sur une relation à long terme. Draco rit intérieurement, décidant de la laisser dans l'ignorance et ne lui confirma pas ses propres projets avec Harry.
En entrant dans la cuisine pour remplir son verre, Draco prit une seconde pour regarder Harry devant la cuisinière une cuillère en bois dans la main, faisant de lents cercles dans le plat à rôtis pour mélanger le jus de viande avec de la farine de maïs afin d'épaissir la sauce. Draco posa son verre sur le plan de travail et s'approcha de lui, enroulant ses bras autour de sa taille pour le serrer contre lui. Ce dernier soupira de plaisir et se cala contre son torse, frottant sa tempe contre la joue de Draco.
« Merci d'avoir fait ça », dit Draco, pressant ses lèvres sur l'épaule d'Harry tout en le tenant.
« Ce n'est pas un problème » répondit-il. « Ils sont tous les deux vraiment gentils. D'agréable compagnie, tu vois ? »
Draco regarda la sauce épaissir sous le geste ferme d'Harry. Elle bouillonnait doucement et dégageait une bonne odeur de viande qui lui mettait l'eau à la bouche. « Ils t'aiment, » fit-il à Harry. « Ils t'aiment vraiment beaucoup. »
Le rire d'Harry fut juste assez fort pour atteindre les oreilles de Draco. Il pouvait sentir le grondement à travers le dos d'Harry et dans sa poitrine et il serra les bras plus fort, absorbant les vibrations.
« Qu'est-ce qu'on pourrait ne pas aimer ? » demanda Harry, l'autodérision présente dans son intonation.
« Rien » répondit doucement Draco. « Rien du tout ».
Harry se tourna légèrement, se tordant dans l'étreinte de Draco pour que leurs yeux se rencontrent par-dessus son épaule. « N'es-tu pas un amour ? » dit-il avec un grand sourire sur son visage.
« Mm, » fit Draco, « Effectivement, je le suis. »
Harry étira son cou et Draco le rencontra à mi-chemin, leurs lèvres se touchant dans un bref et tendre baiser.
Le bruit de la sauce bouillonnante ramena Harry à sa tâche et Draco le lâcha avec regret avant de se détourner. Sa mère et Blaise se tenaient silencieusement à la porte de la cuisine, leurs visages plus que ravis. Draco ressentit une once de malaise alors qu'il se demandait depuis quand ils se trouvaient là à espionner sa tendresse affichée pour Harry. L'admettre lui-même était une chose, mais l'exhiber à son entourage en était une autre. Draco ne pensait pas qu'il était prêt à cela. Mais alors qu'il regardait le visage de sa mère et constata la chaleur sur ses joues, il ne put s'imaginer lui refuser la fierté de voir son unique enfant grandir. Il leur sourit timidement et se sentit rougir jusqu'à devoir regarder le sol, son sourire devenant de plus en plus idiot.
« Je suis sur le point de servir » cria Harry, inconscient de la proximité de ses invités. Draco les regarda repartir et reprendre leur place à la table de la salle à manger.
Le repas dominical d'Harry était sans aucun doute le meilleur repas fait maison que Draco ait jamais mangé. C'était un vrai rôti de bœuf et pudding Yorkshire avec tous les accompagnements. La tentation de ne pas se gaver était rude et Draco se retrouva, après la glace à la noix de coco faite maison, penché en arrière sur sa chaise se sentant ballonné et inconfortablement plein.
Mais chaque bouchée avait été divine. Il devrait être prudent ou il aurait des poignées d'amour dans six mois.
Ils buvaient leurs cafés confortablement affalés sur le gigantesque sofa d'Harry, le complimentant plusieurs fois pour ses prouesses culinaires. Narcissa se plaignait de l'absence d'un elfe de maison dans la demeure d'Harry, faisant de son mieux pour lui vendre les bénéfices d'avoir un peu d'aide à domicile. Draco aurait pu rire aux éclats à l'expression du visage de sa mère quand Harry l'informa d'une manière très terre à terre qu'il avait un elfe de maison, mais que celui-ci était parti en voyage pour « se trouver ». Comme si cela ne suffisait pas, Draco faillit presque recracher du café chaud par ses narines lorsque Harry annonça que Dobby était son elfe de maison et que sa mère eut un rire nerveux et changea rapidement de sujet de conversation.
Draco commença à se sentir tendu quand sa mère récupéra son sac et s'installa juste à côté d'Harry. Il se recroquevilla intérieurement alors qu'elle sortait deux grands livres, qu'il reconnaissait comme ses albums photo de bébé. « Maman, s'il te plait » fit-il consterné. « Harry ne veut pas les regarder », l'irritation clairement visible dans sa voix. Il espérait fortement que Harry ne voulait pas les regarder de toute façon. Il y avait une ou deux photos embarrassantes dedans, et il savait qu'il n'arrêterait jamais d'en entendre parler.
« Oh, ne sois pas si bête chéri », dit-elle avec hauteur, son ton laissant entendre qu'aucun argument ne la ferait changer d'idée. « Tu étais simplement le plus magnifique des enfants et je pense que Harry a besoin de voir la qualité de nos capacités de reproduction ».
« Mère ! » cria-t-il sous le choc. « Aucun de nous deux n'a d'utérus, femme ! Pourquoi, par l'enfer, cela serait important ? » Il pouvait se sentir trembler d'inconfort et d'humiliation.
« Une de mes relations de déjeuner m'a parlé des remarquables progrès qui sont faits dans le domaine de la fertilité, mon cher Draco », fit-elle en reniflant, semblant légèrement surprise par la force de la réaction de son fils. « De plus, » continua-t-elle sur la défensive, « Tu étais vraiment le plus bel enfant qui ait jamais existé, et je veux que Harry le sache. »
Les yeux de Draco rencontrèrent ceux d'Harry et la compréhension passa entre eux. C'était juste une de ces choses que les parents fiers faisaient, une de ces choses que Harry n'avait jamais connues, qu'il ne connaîtrait jamais. Ce simple regard dit à Draco que sa période androgyne ne serait pas une longue source de taquinerie, alors il agita la main, renonçant, laissant sa mère libre de faire ce qu'elle souhaitait.
Narcissa tourna les pages lentement, régalant Harry des contes de leur histoire familiale, présentant les ancêtres Malefoy ainsi que les siens, pointant les personnes sur l'arbre généalogique des Black et expliquant leurs relations à elle et Sirius. C'était un geste attentionné, se dit Draco, et il pouvait voir à quel point Harry était intéressé d'en apprendre plus sur la famille de son parrain.
Harry resta plutôt silencieux pendant que Narcissa parlait, ses yeux fixés sur les images animées, un doigt passant occasionnellement au-dessus de la surface alors que de minuscules Draco titubaient dans le cadre et adressaient des grimaces mignonnes à la caméra. Draco regarda les images familières de lui-même avec un détachement travaillé. Il ressemblait à un petit ange, ses cheveux d'un blond si pâles qu'ils étaient presque blanc argent et ses grands yeux gris innocents, grands ouverts, émerveillés par le monde qui l'entourait.
Sa mère s'attarda sur ses clichés préférés. La première était de Draco à St Mangouste, le jour de sa naissance. C'était un paquet rose, qui gazouillait et prenait des expressions amusantes alors que son père le tournait vers l'appareil photo. L'image recommençait encore et encore sous le regard de Narcissa, et à chaque fois, Lucius avait la même expression prudente et Draco se tortillait hors de la couverture, tout nu un bref instant, avant d'être recouvert par décence par la main apparemment énorme de son père. Narcissa leur dit qu'elle n'avait jamais vu Lucius plus heureux qu'à cet instant, et ils restèrent silencieux pendant quelques instants alors qu'elle rassemblait ses émotions et dissimulait sa douleur sous une autre histoire heureuse.
L'autre image préférée était celle d'un Draco en bas âge, habillé d'une robe de sorcier miniature et parfaitement soignée, grimpant sur un grand fauteuil en cuir derrière un grand bureau laqué. Le haut de la tête de Draco apparaissait au-dessus du bord du bureau et se levait lentement, presque secrètement, jusqu'à ce que ses grands yeux regardent par-dessus et que le reste de son visage apparaisse. Draco pouvait presque entendre le son du rire enfantin, bien qu'il ne se souvienne pas de la photo ou qu'il se soit trouvé dans le bureau sacré de son père.
Comme l'album suivait l'enfance de Draco, il reflétait aussi la vie au sein du Manoir Malfoy. Ce fut une évidence de voir à quel moment le petit être sautillant partout dans les robes de sa mère pour avoir des câlins et des bisous, prit un air hanté, son visage délicat marqué par la tension et la méfiance. Beaucoup des photos prises à l'époque où Draco commença l'école, vers quatre ou cinq ans, le montrait rigide, immobile, un petit fantôme debout dans l'ombre des robes de son père. Narcissa essaya de tourner les pages plus vite, cherchant des excuses pour les sombres expressions, mais Harry arrêta sa main, une ride entre les yeux alors qu'il regardait un petit Draco, livide de terreur dans sa propre maison, bien au-delà de toute l'aide que sa mère pouvait lui apporter, elle-même impuissante face à son mari.
Quand le second album fut fermé à son tour, ils restèrent un long moment assis perdu dans leurs pensées, l'atmosphère devenant triste et oppressante. Narcissa les en sortit en décrivant avec un semblant d'excitation les semaines à venir. Draco lutta pour dissiper les sensations désagréables provoquées par les photos, se demandant pour quelle raison sa mère avait fait cela. Son enfance avait été mise à nue devant Harry et sans doute que la seule chose qui allait en ressortir serait de la pitié, dont il n'avait ni besoin ni envie. Il se sentait perturbé, hors de lui, et il remarqua à peine quand Blaise et Narcissa se levèrent pour partir. Harry dut lui tapoter le genou pour attirer son attention et il se traîna lentement hors du canapé, grimaçant lorsque son corps protesta à l'exercice.
Harry et Draco se tenaient côte à côte dans le salon, partageant câlins et baisers avec Narcissa et Blaise, avant leurs départs. Après qu'ils furent tous les deux partis par Cheminette, ils restèrent là, debout, regardant la cheminée vide. Aucun d'eux ne bougea pendant un long moment.
Draco finit par se tourner et fit face à Harry, recevant une expression indéchiffrable en retour. Il semblait pensif, voire même troublé. Se sentant inexplicablement concerné, Draco attira Harry dans une étreinte serrée, entourant ses bras autour de son cou et déposant un léger baiser sur son oreille. Harry le serra à son tour. En fait, c'était moins une étreinte amoureuse que le fait de s'accrocher à la dernière chose solide qui existait, essayant de ne pas être emporté ou disparaître à jamais. Aussi troublé qu'il se sentait lui-même, Draco se surprit à vouloir réconforter Harry, le rassurer, le garder en sécurité. Pas un mot ne fut dit entre eux, pourtant l'atmosphère était palpable et Draco devenait de plus en plus préoccupé à chaque seconde qui passait.
Un consentement muet les sépara et plutôt que de regarder Draco, Harry baissa la tête, prenant sa main avec tendresse pour le tirer doucement vers le salon.
Ils étaient allongés ensemble sur le canapé, inclinés l'un vers l'autre, la tête d'Harry sur l'épaule de Draco, un bras vaguement accroché à sa taille. Après de longues minutes d'immobilité, Draco murmura « Qu'est-ce qui ne va pas Harry ? » Et alors qu'il n'obtenait pas de réponse, il ajouta « Est-ce que ce sont les photos ? »
Harry bougea, se tournant sur le côté et glissa une jambe entre celles de Draco, s'accrochant plus fort à son corps. Il y avait dans ce geste quelque chose qui toucha Draco, lui donnant envie de protéger Harry contre tous les maux du monde.
« Ouais », répondit Harry calmement.
Draco soupira lourdement, ressentant une douleur trop familière lorsqu'il repensait à son enfance. « Elle n'aurait pas dû les amener, » dit-il. « Je ne sais pas pourquoi elle l'a fait, mais elle n'aurait pas dû. »
« Elle voulait que je voie, » murmura Harry, sans la moindre hésitation dans la voix.
Draco se frotta le front, sentant une émotion proche de la frustration. « Voir quoi ? » dit-il brusquement, sans viser Harry dans son intonation. « Que je ressemblais à une putain de fille ? » ajouta-t-il sèchement, embarrassé et perturbé en même temps.
Harry leva la tête et fronça les sourcils de confusion. « Bien sûr que non ! » dit-il rapidement, avant de se redresser, une légère tension restant dans son corps. Il parla avec hésitation. « Tu étais vraiment heureux quand tu étais petit » dit-il. « Toi et ta maman semblez si parfaits. Elle voulait me montrer combien elle t'aime. Combien elle t'a toujours aimé, en dépit de ce que j'ai pu penser dans le passé, » soupira-t-il tristement, avant de se taire de nouveau.
Oh, c'est ça, pensa Draco, arrivant à la conclusion que l'humeur d'Harry était due à l'oppression et au malheur que Lucius avait apporté dans leur maison.
« Mon père est mort Harry, », répliqua doucement Draco. « Et, de toute façon, une fois que j'ai eu appris à le gérer, ma vie n'était pas si mauvaise. » Il le serra contre lui, voulant lui prouver qu'il allait vraiment bien et que Harry ne devait pas perdre son temps à s'inquiéter sur des choses qui ne pouvaient être changées. Il embrassa le dessus de sa tête, touché au-delà des mots qu'il se soit attardé sur un problème qui, jusqu'à récemment, n'avait pas lieu d'être.
« Ce n'est pas ça, » dit Harry d'une voix rauque et inégale dans un murmure grave. « Ou plutôt, » clarifia-t-il, « ça ne l'est qu'en partie, » avant de se taire à nouveau. La tension se dégageait littéralement d'Harry et Draco était alarmé de sa propre incapacité à comprendre ce qu'il se passait.
Prenant son temps, Harry lui dit, « Est-ce que tu sais combien de photos de mon enfance j'ai ? »
Oh, mon Dieu. Sa famille. Draco grimaça, furieux contre lui-même de ne pas s'en être rendu compte avant et de ne pas avoir stoppé l'interférence de sa mère.
« J'ai deux photos de moi avec ma mère et mon père quand j'étais bébé, » dit Harry, sa voix serrée et tendue. « Deux photos. »
Avant que Draco ne puisse répondre, Harry continua, l'émotion flamboyante balayant la barrière de sa réticence première. « Hagrid me les a données. Ce sont les seules que j'ai. Ma famille, » dit-il durement, l'amertume et la solitude présentes dans sa voix.
« Je suis désolée, » murmura Draco dans les cheveux épais et doux d'Harry.
« Ce n'est pas bien de ma part d'être jaloux de ta famille quand je peux plus ou moins deviner de qui est arrivé, » fit Harry, en colère contre lui-même. Il enfouit son visage dans le cou de Draco, ses cils balayant sa peau à chaque fois qu'il ouvrait ou fermait les yeux. « Je pouvais voir ta peur, » s'étrangla Harry. « Je pouvais voir ce que Lucius vous avait fait à tous les deux, et j'étais quand même jaloux. Nos mères nous ont protégé Draco, » soupira-t-il. « Mais ma mère m'a protégé de sa vie et j'ai toujours été seul. »
Draco voulait pleurer. Il voulait pleurer pour Harry parce qu'il était clair que ce dernier ne pouvait pleurer pour lui-même. La perte, la dévastation, tout était là, mais engloutis par la rage impuissante qui aurait dû mourir avec Voldemort.
« Harry... »
« Même si je sais que ta vie était loin d'être parfaite, et même si je sais ce que ton père a fait, je ne peux pas m'empêcher de voir les rappels que ce que je n'ai jamais eu dans ces albums. Je veux des racines Draco. Je veux une histoire, des ancêtres, une famille autour de moi. Je ne te reproche pas ce que tu as eu, ce n'est pas ça, » dit Harry rapidement, les mots s'échappant comme un souffle. « Je le veux, parce que chaque enfant devrait avoir droit à une vie de famille heureuse. »
Ils gardèrent le silence un instant. Draco ne trouvait pas les mots justes, alors il ne dit rien, offrant plutôt le confort et la chaleur de son étreinte, disant à Harry qu'il était aimé par son seul toucher.
Cela sembla fonctionner, car il y eut un relâchement notable dans le corps d'Harry. Il parla de nouveau après un instant. « L'autre photo que j'ai a été prise à Poudlard, quand j'avais onze ans. L'équipe de Quidditch. Il y a un trou de onze ans et je voudrais les récupérer, mais je sais que je ne le pourrais jamais. »
« La vie est injuste, n'est-ce pas ? » dit Draco, se retrouvant transporté dans le passé jusqu'à être de nouveau un petit garçon, recroquevillé devant son père qui était toujours furieux sans aucune raison. « Je pense que nous voulons toujours ce que nous n'avons pas eu nous-même, » ajouta-t-il doucement.
Harry agrippa Draco enfonçant douloureusement ses doigts dans les côtes de ce dernier, mais le lâcha au bout d'une seconde ou deux. « J'aurais juste aimé avoir quelque chose, tu sais » Il y avait comme un appel silencieux dans la voix d'Harry, presque plus qu'un besoin de lui faire comprendre. « Des photos de moi ouvrant mes cadeaux d'anniversaire, ou jouant avec des pétards à Noël. Je sais que tu n'apprécies pas beaucoup les Weasley, mais être avec eux c'est ce qui se rapproche le plus de tout ça. »
Draco garda le silence et se retrouva à imaginer Harry dans son esprit. Il pouvait le voir, dans sa cuisine, découpant une énorme dinde de Noël et passant la journée avec un Arthur Weasley éméché. Il pouvait l'imaginer entouré par une marée d'enfants Wealsey aux cheveux roux, se battant pour avoir l'attention de leur oncle qui les gâtait tant, leur donnant en douce des galions en chocolat quand leurs parents ne regardaient pas, et en en cachant les cadeaux comme s'il était lui-même un petit enfant. Draco pouvait voir exactement pourquoi il aimait les Weasley même s'il ne partageait pas le sentiment. Il n'était pas Harry Potter pour eux. Il était simplement un membre de la famille, traité comme les autres, et partageant la vraie joie des fêtes. Il s'agissait juste d'être ensemble, et de rire, d'être heureux, d'être en compagnie de ceux qui nous sont chers, sans se poser la question de qui avait le plus de cadeaux ou de leurs prix.
Draco pouvait voir l'image de manière très nette. Le seul cadeau que voulait vraiment Harry était une famille. Un sentiment d'appartenance. Pouvoir compter les uns sur les autres comme le font les familles. Draco réalisa soudain que, comme tous les autres enfants, Harry n'avait pas choisi sa famille. Mais que les Weasleys étaient néanmoins là.
Draco entendit tellement de douleur dans la voix d'Harry qu'il sut brusquement ce qu'il allait faire. Il donnerait sa famille à Harry. Il tiendrait sa langue et deviendrait ami avec les Weasley, parce que Harry ne devrait jamais avoir à choisir entre eux. Il devrait avoir les deux. Draco pensait que ce pourrait être bon pour sa mère aussi, d'avoir des personnes autour d'elle pour changer. Elle et Draco passaient habituellement leur Noël à tourner en rond au Manoir Malfoy, et même s'ils étaient heureux ensemble, il y avait une sensation de solitude qui n'avait peut-être plus sa place dans leurs vies. Plus maintenant qu'il y avait également Harry.
Draco s'entendit dire, « Les Weasleys sont ta famille non ? »
Après un moment, Harry répondit, « Ouais. Ouais, ils le sont. »
Un changement notable s'opéra chez Harry. Les dernières tensions se dissipèrent et il s'installa contre Draco, semblant s'assoupir.
De son côté, Draco resta allongé passant ses doigts dans les cheveux d'Harry en réfléchissant. Pas juste réfléchir, mais planifiant. Harry ne se résumait pas au sexe et à la luxure. Pour le rendre heureux, il fallait penser à tous ses besoins et pas uniquement écarter les jambes comme une méthode de résolution pour un inévitable conflit.
Draco était en train de changer, il s'en rendait compte. Il grandissait, se dit-il. Les relations amoureuses sont un travail de longue haleine, songea-t-il. Mais je suis prêt à lui donner tout ce que j'ai. Il ferma finalement les yeux et eut un petit sourire pour lui-même. Je le mérite, se dit-il. J'ai gagné la chance d'être heureux. Mais Draco savait que ce ne serait pas gratuit. Et il réalisa qu'il n'en avait rien à faire.
~oOo~
Leur après-midi tranquille fut brisée par la sonnerie insistante du portable d'Harry. Il n'arriva pas assez vite dans la cuisine pour répondre, mais Draco l'entendit rappeler et crier joyeusement le nom de Hermione. Draco l'écouta rire et plaisanter et assaillir son amie de questions. Il s'allongea sur le canapé sans vraiment écouter les mots, mais s'endormant au son de la voix d'Harry, une fois de plus illuminé par le bonheur et l'excitation.
Après dix bonnes minutes, Harry entra dans le salon, et regarda vers Draco, le téléphone toujours collé à l'oreille. Il haussa les épaules en guise d'excuses, et Draco agita une main en lui souriant, acceptant l'interruption, heureux au-delà des mots de voir l'humeur légère d'Harry se raviver.
Quelques minutes plus tard, Harry bondit énergiquement dans la pièce, le téléphone éloigné de son visage. « Tu fais quoi jeudi prochain ? » lui demanda-t-il vivement.
« Le soir ? » questionna Draco qui reçut un vigoureux hochement de tête en retour. « Rien. Pour le moment. » Puis il garda le silence, attendant que Harry continue.
« Ça te dirait de sortir boire un verre avec une ou deux personnes ? Il est temps que tu te fasses cuisiner par mes amis, » fit Harry en riant, agitant le téléphone et faisant les cent pas autour du canapé.
« J'aimerais bien les voir essayer bon sang, » ricana Draco en hochant tout de même la tête.
« Bien, » fit Harry, remettant le téléphone à son oreille. « Il a dit oui, Hermione. Dit aux jumeaux de laisser les crèmes Canaris à la maison, tu veux ? » Il fit un clin d'œil à Draco à cette phrase et le visage de Draco se barra d'un froncement de sourcil à la pensée de passer du temps dans cet enfer roux.
Harry se pencha par-dessus le dossier du sofa et lui donna un baiser rapide et bruyant sur les lèvres. « Amène Blaise comme soutien moral si tu veux, » fit-il joyeusement à Draco.
Draco renifla lourdement. « Blaise et morale ne vont ensemble dans aucun contexte que ce soit, Harry, » sermonna-t-il. « À moins que tu ne veuilles parler d'un manque flagrant de celle-ci. »
Harry rit et ébouriffa les cheveux de Draco avant de faire demi-tour et de partir dans la cuisine continuer sa conversation.
Après quelque temps, Draco reprit les pages financières du Prophète du dimanche et s'installa pour une lecture sérieuse, de nouveau allongé sur le canapé, sa tête bien calée sur une pile de coussins, le journal en équilibre sur ses cuisses. Une plume à Papote prenait des notes dans la marge, alors que Draco dictait ses pensées et ses idées sur les prévisions financières. Totalement absorbé par son travail, Draco ne remarqua pas Harry revenir dans la pièce, mais il regarda par-dessus ses genoux alors que ce dernier escaladait l'accoudoir opposé et se pencha pour attraper les tibias de Draco dans ses mains.
Alors que Draco gardait le silence et levait un sourcil en guise d'interrogation, Harry attrapa ses genoux et les écarta jusqu'à ce qu'ils soient complètement ouverts. Le journal s'envola des genoux de Draco et flotta jusqu'au sol.
« Hey ! J'ai perdu ma page maintenant ! » s'exclama Draco avec une irritation plus que légère.
Harry baissa les yeux vers Draco et sourit. Il descendit entre les cuisses écartées et s'installa là, déplaçant légèrement le renflement de son aine contre celui de Draco, jusqu'à ce qu'ils soient écrasés l'un contre l'autre. Alors que Harry s'allongeait, Draco enroula ses jambes autour de ses hanches et le serra fermement. Ils soupirèrent ensemble de contentement et des premières bouffées d'excitation prometteuses.
« Bien, » dit vivement Harry, ses paupières à moitié fermées, « J'ai trouvé la mienne. » Il baissa sa bouche et embrassa doucement Draco, juste un avant-goût de ce qui allait suivre. Ils étaient à peine séparés que Harry l'embrassait de nouveau et Draco lui tint l'arrière de la tête ne voulant pas le laisser s'éloigner avant d'être prêt à y mettre fin.
Ils se séparèrent et se regardèrent l'un l'autre quelques secondes.
« Allons au lit. »
Après un moment tendu et érotiquement chargé :
« Mmmm. Allons-y. »
Et, quand ils y furent, Harry tint sa promesse de faire en sorte que ça en vaille la peine.
~oOo~
Le jeudi soir suivant, Draco, Harry et Blaise se rendirent dans un pub de style Tudor à l'allure très rustique, située juste à côté du Chemin de Traverse, appelé « Les cent cinquante chevaliers ». Ce soir-là, Draco découvrait pour la première fois le cercle social d'Harry. Bien qu'étant de type loyal et inébranlable, la plupart des amis d'Harry dataient de l'école. C'est pourquoi Draco était nerveux, et il n'avait jamais été aussi heureux d'avoir Blaise avec lui.
« Ils sont là » dit joyeusement Harry en jouant des coudes pour se frayer un chemin dans l'espace trop étroit, faisant signe à Draco et Blaise de le suivre.
« Tu vas bien ? » cria à moitié Blaise, pour être sûr qu'il serait entendu par-dessus le bruit qui emplissait le pub. Draco se retourna et hocha la tête avant de plonger dans la foule, suivant la trajectoire d'Harry. Sur le chemin, il mit son masque je-n'en-ai-rien-à-foutre-si-vous-me-détestez tout en s'approchant de l'alcôve hébergeant les amis d'Harry. S'arrêtant à côté de celui-ci, Draco salua d'un signe de tête les visages accueillants de Seamus Finnigan, Neville Longbottom, Fred et Georges Weasley, ainsi qu'un Weasley plus âgé qui se trouva être Charlie. Luna Lovegood, qui était assise sur les genoux d'un homme asiatique à l'air très étourdi, leur fit un signe de sa baguette et arrosa la table de bulles humides qui éclataient au moindre contact.
Draco observait le groupe, avec un sourire prudent, réconforté par le poids du bras possessif d'Harry posé lâchement autour de sa taille. Blaise, de son côté, se penchait par-dessus la table et serrait avec enthousiaste la main de chacun et désarma le groupe avec son sourire contagieux.
Harry et Draco prirent des chaises supplémentaires et s'installèrent l'un à côté de l'autre, pendant que Blaise allait se serrait lui-même contre la table, s'installant entre deux Weasley.
Un barman à l'air confus mais chaleureux s'approcha d'eux et resta de côté alors qu'ils débattaient sur les boissons à commander.
« De quoi avez-vous envie ? » demanda Harry avec un sourire. L'aparté flagrant était tacite, mais plana tout de même entre eux, faisant sentir à Draco un premier soupçon de chaleur sur ses joues.
« Oh, une bouteille de champagne, je pense » dit clairement Draco, atténuant ainsi le bruit de fond de leur table en une fraction de seconde.
« Euh, » fit le barman, regardant Harry en soutien. « Nous sommes en rupture actuellement, » ajouta-t-il avec une pointe d'humour dans sa voix. « Peut-être pourriez — vous essayer une de nos bonnes bières ? »
Draco soupira. « Du vin blanc sec alors, » déclara-t-il, notant avec une certaine inquiétude les ricanements à peine cachés autour de la table.
« Je suis désolé, Monsieur » dit doucement le barman, un sourire ironique sur les lèvres. « Nous ne sommes simplement pas ce genre de pub. »
Quel genre de pub ? Pensa Draco avec confusion. Il soupira, sa frustration augmentant. « Bien, alors, » claqua-t-il. « Qu'est-ce que vous avez exactement ? » lança-t-il avec défi en regardant le barman prendre une grande inspiration, se préparant à énumérer sa carte. « La version abrégée, si cela ne vous dérange pas, » affirma-t-il d'un ton ironique, conscient que tous les yeux autour de la table étaient fixés sur lui, avec une sorte de fascination étrange.
« La gamme habituelle de spiritueux, » commença le barman, « la Guinness, » continua-t-il, faisant un signe de tête à Seamus recevant un petit encouragement de sa part. « Et cent cinquante bières à la pression » finit-il fièrement. « Une pour chacun des chevaliers d'Arthur. Si vous voulez me décrire vos goûts, je serais plus qu'heureux de vous en proposer une qui devrait vous plaire. »
Draco grogna intérieurement. Je suis en enfer et il a des poutres en chênes.
« Pourquoi tu ne prendrais pas la même chose que moi ? Dit Harry pour l'aider. Draco se tourna pour le regarder. Il semblait si sérieux et gentil qu'il se retrouva à hocher la tête pour acquiescer. « Deux pintes d'Épée de Mordred, s'il vous plaît, » demanda poliment Harry au barman.
« Je ne veux pas une pinte ! » aboya Draco de surprise. « C'est forcément ignoble, » clarifia-t-il plus gentiment, notant l'expression médusée d'Harry. Se tournant vers le barman, Draco dit, « J'en voudrais une demie, s'il vous plaît. »
Le nombre de reniflements autour de la table fit se tourner Draco vers les amis d'Harry, un froncement de sourcils clairement marqué sur son visage. Même Harry regardait ses genoux, se mordant les lèvres pour retenir un rire.
« Tu n'en auras pas une demie, » dit fermement Seamus, ses yeux pétillants d'hilarité.
« Pourquoi pas ? » répondit Draco avec entêtement.
« Parce que seuls les pédés boivent des demis, » répliqua Seamus avec un petit rire, provoquant une petite gêne autour de la table, jusqu'au barman.
« Cela t'a peut-être échappé, Finnigan, » commença Draco d'un ton hautain « mais je suis "un pédé', comme tu le dis si bien. »
« Je le sais, » répondit Seamus, le visage rouge d'hilarité. « Mais il n'est pas nécessaire de jouer les fillettes pour autant, non ? »
Les yeux de Draco se plissèrent alors qu'il réfléchissait à quel serait le meilleur sort à lancer au 'comédien' irlandais assis en face de lui.
« Soyez gentils les enfants, » dit Blaise, dissipant la colère de Draco avec un clin d'œil de soutien. « Une demie-pinte ce sera » ajouta-t-il au barman, qui fit la grimace à cela, mais le nota sur son carnet avant de prendre le reste des commandes.
Alors que le barman s'éloignait, Georges Weasley se pencha sur la table pour s'adresser à Draco. « Tu aimes faire du shopping ? » demanda-t-il avec empressement.
« Euh. Oui. Bien sûr » répondit Draco guindé, plutôt confus par la question.
« Merveilleux ! » s'exclama Georges, tendant une main à Draco. « Tu es, indubitablement, le sauveur de la bonne santé mentale de tous ceux assis autour de cette table. » Draco se trouva à lever la main pour serrer celle de Georges. « Hey, tout le monde ! » cria Georges. « Fini les journées shopping avec Harry ! »
Il y eut une longue et forte acclamation de l'ensemble des amis réunis et Draco fut remercié par moults serrements de main et tapes dans le dos. Il rit malgré lui, se sentant plus accepté qu'il n'aurait pu l'imaginer.
« Bande de branleurs ! » répondit Harry amusé, repoussant une tempête de dessous de verre venant de ses amis qu'il avait fait souffrir trop longtemps.
Quand le barman revint à leur table, il avait un sourire roublard. Il servit les boissons, gardant celle de Draco pour la fin. D'un grand geste théâtral, il présenta à Draco sa demie-pinte, accompagnée d'une ombrelle en papier, d'une cerise et d'une paille ostentatoirement tordue, et un « Voilà pour toi, chéri, » que Draco eut du mal à entendre à travers les hurlements de rires et les applaudissements frénétiques autour de la table.
Draco ne savait pas s'il devait se joindre au rire ou être vraiment offensé. Il se tourna vers Harry pour se faire une idée et vit son visage qui luttait contre un énorme sourire. Quand ils se regardèrent, les yeux d'Harry parlèrent pour lui et Draco ne put que fondre. Son sourire était petit au départ, mais il se transforma en un rire éclatant alors qu'il voyait le changement sur le visage d'Harry, et l'affection réelle qui y était.
Se penchant vers lui, Harry plaça une main sur sa cuisse et se tourna pour l'embrasser légèrement sur les lèvres. Draco sentit son ventre se contracter avec délice et son visage et son cou rougirent de chaleur. « Les gens vont nous regarder ! » dit-il rapidement, conscient du nombre de regards qui les suivaient depuis qu'ils étaient entrés dans le pub.
« Je sais, » lui murmura Harry à l'oreille, les longues mèches de sa frange effleurant la joue de Draco. « Ils n'arrivent pas à croire à quel point tu es magnifique. »
Combattant contre son excitation et faisant de son mieux pour ne pas se transformer en un tas de gelée tremblante, Draco se recula et dit, « Qui aurait cru que tu avais une langue aussi mielleuse ? » Il haussa un sourcil alors qu'il souriait, sachant que la seule mention du mot donnerait à Harry un tas d'idée à faire avec sa langue. De préférence, pensa Draco, toutes activités impliquant le retrait de son pantalon.
« Pas la barbe de Merlin ! » s'exclama Charlie. « Prenez une chambre, voulez-vous ? » Mais en dépit des mots, il y avait de l'affection dans sa voix et Draco et Harry pouvaient voir le groupe d'amis autour d'eux, souriant à la remarque, ainsi qu'à eux.
« Bon allez, » cria Seamus. « Prends une gorgée de ton Épée de Mordred et dis-nous ce que tu en penses. »
Draco sentit la première torsion du doute dans son ventre. « Je me dois de vous apprendre que je suis assez difficile par rapport à ce que je mets dans ma bouche. » dit-il, essayant au mieux de cacher son manque d'enthousiasme. Il y eut quelques rires et commentaires, la plupart en direction d'Harry, et Draco se força à en finir avec ça.
Il arracha la paille et le parapluie de sa bière et la porta à ses lèvres. Tous les yeux étaient posés sur lui, attendant avec impatience son opinion. Se préparant au pire, il prit la plus petite gorgée possible. Beurk ! Ce n'est même pas froid ! pensa-t-il, plissant le nez en signe de jugement. Le goût légèrement amer et acidulé frappa sa langue et il se dit Supportable, mais pas vraiment agréable. Il l'avala d'un trait, faisant de son mieux pour ne pas trop le goûter.
« Alors ? » demanda Harry.
« Ça va, je suppose », proposa généreusement Draco, se jurant silencieusement de se lancer un sort de Récurage sur la bouche à la première occasion.
« Ah, mais ce n'est pas une vraie boisson », dit Seamus à voix haute en poussant sa Guinness sur la table et en faisant signe à Draco d'y goûter.
« Ça ressemble à la boue au fond d'un chaudron de potions », dit Draco avec dégoût, en regardant Harry.
« Goûte, » ordonna Seamus, un sourire radieux sur le visage, probablement à l'idée d'initier un non-buveur de bière aux délices de la bière brune irlandaise.
Après avoir répété l'opération « goûter et avaler » sous le regard attentif de la foule rassemblée, Draco finit par dire : « Oui, ça a aussi le goût de la boue. »
Seamus était contrarié, mais tout aussi amusé. Il reprit son verre et marmonna quelque chose à propos du gaspillage d'une bonne Guinness pour un païen sans espoir.
« Ne t'inquiète pas, Draco. C'est un truc infâme. » Charlie lui fit un clin d'œil et donna un signe de tête consolateur à Seamus. « Je peux faire revenir le barman si tu veux autre chose », proposa-t-il en hochant la tête devant la demie-pinte de Draco. La façon dont Charlie parlait était presque chevaleresque, pensa Draco. Pendant une seconde, il se demanda si c'était comme ça que se sentait une femme en compagnie d'un vrai gentleman.
Il adressa un petit mais authentique sourire à Charlie, le remerciant du regard pour sa réflexion. « Je vais m'en tenir à l'eau de vaisselle pour le moment, merci, Charlie », dit-il en faisant un geste vers sa moitié, ce qui amena Harry à lui donner une claque sur la cuisse et à faire un bruit dégoûté du même style que Seamus quelques instants plus tôt.
« Bois, » lui dit sévèrement Blaise. « Plus que cent quarante-neuf bières à goûter. »
« Ne sois pas stupide Zabini » lui répondit Draco sur le même ton. « Personne ne peut espérer les essayer toutes. »
Un fort rot coupa Draco et il se retourna pour regarder Seamus qui s'essuyait la bouche avec le dos de sa main. Il avait déjà descendu sa pinte et souriait de son propre comportement grossier. « Je ne suis pas d'accord », dit Seamus. « Non seulement c'est tout à fait faisable, mais ça a été fait plusieurs fois par au moins trois personnes autour de cette table. »
Draco était à la fois horrifié et effrayé. « Tu plaisantes ? » murmura-t-il en regardant les personnes présentes une à une, se demandant lesquelles avaient un estomac en forme de chaudron d'étain ou étaient dépourvues de papilles gustatives.
Seamus proposa : « Si tu peux deviner les trois correctement, sans utiliser la Légilimancie, je t'obtiendrai une caisse de champagne en moins d'une demi-heure, et je demanderai au gérant de la stocker derrière le bar pour ta consommation personnelle, » termina-t-il avec confiance. Draco regarda Seamus cracher sur sa paume et la tendre pour sceller le pari. Il y eut de forts gémissements de « pas encore » autour de la table et Draco eut l'intuition que Seamus était un peu un joueur. Il sourit intérieurement.
« Pari tenu », dit Draco d'une voix claire, en crachant dans sa propre main et serrant fermement celle de Seamus.
« Tu as cinq minutes, Draco », déclara Seamus. « Et pas de questions. »
Draco fit ses estimations dans les vingt premières secondes, mais il fit transpirer tout le monde. Il scruta leurs visages individuellement, provoquant une gamme intéressante de réactions, de ceux qui font tout leur possible pour le dévisager (en échouant misérablement, cependant) à ceux qui pouvaient à peine croiser son regard pendant plus d'une seconde ou deux. Et puis il y avait Harry, qui faisait tout son possible pour ne pas flirter alors que Draco le fixait, voulant clairement qu'il gagne le pari.
« Dix secondes », dit Seamus, avec une expression victorieuse et confiante sur le visage.
Draco plissa ses doigts et les replia vers l'arrière, faisant craquer plusieurs de ses articulations simultanément. Il sourit à Seamus et il y eut une lueur d'incertitude dans l'expression de l'Irlandais. « Luna, Neville et Harry », répondit Draco en se calant sur sa chaise et en croisant les bras, déjà convaincu de son succès.
La table devint complètement silencieuse et les bouches s'ouvrirent. Puis Harry éclata de rire et se mit à applaudir frénétiquement.
« Bordel », murmura Seamus, complètement abasourdi. « Mais comment t'as fait ça ? »
Draco rétrécit ses yeux et inclina sa tête sur le côté en fixant son adversaire perdant. « Tu n'as pas besoin de la Légilimancie quand tu peux lire les gens », lui dit Draco calmement. « Et je dois être bon dans ce domaine pour mon travail. Les Weasley ici, » dit-il d'un geste de la main, « sont des personnes d'habitudes. Ils aiment ce qu'ils aiment et ils s'y tiennent », dit-il, recevant des hochements de tête de confirmation de la part des trois rouquins. « Wai », dit Draco en souriant au partenaire de Luna, « est aussi intimidé que moi par cette histoire de " vraie bière " ».
« J'étais sûr que tu me choisirais », dit Seamus en secouant la tête d'un air incrédule.
« Tu étais le plus facile de la bande », dit Draco avec un sourire. « Tu as entrepris de toutes les déguster plusieurs fois, mais tu reviens toujours à ton seul véritable amour, n'est-ce pas ? » ajouta-t-il en désignant le verre de Guinness vide.
« C'est effrayant » dit Seamus. « Tu es doué. En fait, tu es vraiment incroyable. »
« Oui, je le suis », dit Draco avec ironie. « Maintenant, arrête de perdre du temps et va me chercher mon champagne. » Il avait l'air hautain, comme avant, mais c'était purement de l'affectation, et il termina son commentaire avec un large sourire effronté.
Lorsque Seamus se leva de son siège, les jumeaux mirent en place un charme de comptage pour s'assurer qu'il reviendrait dans les trente minutes qui lui étaient allouées. Draco se tordit dans son siège et regarda son dos disparaître à travers le pub bondé avec une satisfaction chaude dans l'estomac. « Je ne pense pas que tu sois effrayant », lui chuchota Harry à l'oreille, faisant se hérisser les cheveux alors que le souffle d'Harry s'engouffrait dans son cou. « Putain d'incroyable, oui », ajouta-t-il en embrassant doucement Draco.
Draco soupira de contentement et se retourna pour regarder l'objet de son affection. « Maintenant, bois ton eau de vaisselle et tiens-toi bien jusqu'au retour de Seamus. » « Tout ce que tu voudras », dit-il gentiment à Harry. « Tout ce que tu voudras. »
~oOo~
Près d'une bouteille de champagne plus tard, Draco dut répondre à l'appel de la nature et lorsqu'il revint des toilettes, il vit que sa place était prise et qu'une femme aux cheveux roux faisait de son mieux pour grimper sur les genoux d'Harry. Il vit que ce dernier avait un air de résignation ennuyée sur son visage, et de l'autre côté de la table, Charlie avait une expression de pierre.
Ginevra Weasley. Draco s'immobilisa et prit une grande respiration. C'était une décision très sage. S'il ne faisait pas l'effort de se calmer, il était fort probable qu'il lui arracherait le visage à mains nues et lui enfoncerait la chair ensanglantée dans la bouche, à travers ses dents. La haine était loin de définir ce que Draco ressentait pour elle.
Charlie et Neville regardèrent Draco faire les derniers mètres jusqu'à la table, et il put voir que Blaise avait une expression proche de la peur. Il connaissait Draco suffisamment bien pour reconnaître la tique meurtrière dans son regard, et Draco était prêt à parier n'importe quelle somme de galions que sous la table, sa baguette était déjà sortie.
« Oooh ! Regarde, Harry, » commença Ginny, les bras s'accrochant à son cou dans une imitation macabre de flirt, jusqu'à l'entraîner vers elle. « Voici ton seigneur et maître ! »
Draco observa avec indifférence le regard calculateur et manipulateur qu'elle avait dans les yeux. « Ginny », réussit-il à dire, ajoutant un signe de tête sec en guise de salutation tandis qu'il regardait Harry enrouler ses mains autour de ses poignets et faire de son mieux pour les retirer sans la blesser. Il était tellement poli, pensa Draco. Lui-même aurait utilisé un couteau à découper pour les enlever.
« Rends son siège à Draco, Ginny », dit Charlie d'une voix ferme, l'avertissement sous-jacent étant clairement audible dans ses mots.
« Pas du tout », s'entendit dire Draco, l'illusion parfaite des bonnes manières. « Je ne voudrais pas prendre le siège d'une dame. » Putain de merde. Par quelles manières il n'avait pas craché quand il avait dit ça, il ne le saura jamais. « Je vais trouver une autre chaise. » Il balaya rapidement le pub du regard, voyant qu'il était toujours aussi plein, et qu'il n'y avait aucune place disponible. Soupirant intérieurement, il accepta d'être debout pour le reste de la nuit.
« Je suis surprise qu'il ne te fasse pas te lever », déclara Ginny à voix haute pour Harry. « C'est ce que font les maîtres, n'est-ce pas ? Te donner des ordres et te traiter comme une merde, je veux dire. » Sa bouche était pincée si fermement que ses lèvres avaient pratiquement disparu. Elle tenta un sourire mais tout ce que cela la fit ressembler encore plus à une harpie.
« Je pense que tu devrais rentrer chez toi si tu ne sais pas te tenir », lui dit Fred sèchement. Elle répondit d'un rire aigu mais ne répliqua pas.
« Je pose une question franche ! » s'exclama-t-elle un peu trop fort. « Je suis vraiment intéressée de savoir comment fonctionne cette histoire d'homosexualité ». Elle plissa les yeux en jetant un coup d'œil malicieux entre Harry et Draco et elle mesurait sans aucun doute le nombre de problèmes qu'elle pourrait causer. Harry, quant à lui, continuait à se battre calmement avec elle, faisant de son mieux pour s'arracher de ses mains. Draco était furieux de voir à quel point il devait se retenir.
En regardant directement Harry, Ginny pencha la tête sur le côté et s'attaqua à son point le plus faible. « Tu n'as pas honte d'écarter les jambes pour un sale Serpentard ? » demanda-t-elle innocemment, essayant d'avoir l'air confuse d'une jeune fille aux yeux des autres.
Draco ne ressentit rien à ses paroles. Il ne se souciait pas des conneries qui pouvaient sortir de sa bouche. Tout ce qui l'intéressait, c'était Harry. Et il était évident pour toute personne un tant soit peu sensée que son calme atteignait sa limite. Les choses pouvaient mal tourner, très vite.
« Je n'arrive pas à y croire », ajouta-t-elle plus doucement maintenant, feintant la détresse. « Je veux dire, Bill, je peux comprendre. C'est un Weasley et tu aimes manifestement nos cheveux roux. Mais comment es-tu passé de la simple curiosité d'aller avec un homme à celle d'être la pute personnelle du fils du bras droit du Seigneur des Ténèbres ? »
« Ce n'est pas ma pute », dit Draco, la voix basse et dangereuse malgré ses efforts pour maîtriser son tempérament. Du coin de l'œil, Draco vit les autres Weasley se tendre comme s'ils attendaient le début de l'inévitable violence. Il se demandait distraitement de quel côté ils allaient se ranger.
« Mais il est celui qui prend », répliqua-t-elle en fixant Draco, se débattant à peine avec Harry maintenant, puisqu'elle avait réussi à attirer leur attention d'une autre manière. « C'est honteux de voir le héros du monde des sorciers se prostituer pour toi. Comment cela pourrait-il être plus dégradant ? »
« Je te préviens, Ginny », déclara Harry. Il y avait de la violence dans sa voix et Charlie se leva et commença à se frayer un chemin hors de l'alcôve. La main de Draco le démangeait de pointer sa baguette sur elle. « Ne dis rien sur lui. Jamais. »
« Mais regarde qui tu es », insista-t-elle. « Tu ne devrais pas avoir à être la fille. Ce n'est pas bien. Et lui », grogna-t-elle, les yeux rivés sur Draco, « il ne te laissera jamais le prendre Harry. Il a trop peur. Je peux le voir dans ses yeux. Il ne voudra de toi que tant qu'il pourra jouer le rôle du garçon. »
Draco ouvrit la bouche pour parler, mais Harry le devança. « J'aime être en dessous », dit Harry d'un ton égal. Draco le fixa avec confusion, son regard se posa sur celui de Blaise une seconde plus tard et il vit son ami hausser les épaules. « Il est gentil et doux et il me touche comme tu ne l'as jamais fait. »
Aïe. Explosion de colère en perspective, pensa Draco en regardant le visage de Ginny devenir rouge de rage.
« Il est temps de rentrer à la maison, Ginny », dit Charlie en faisant de son mieux pour qu'elle se lève. Mais Ginny ne voulut rien savoir.
« Il veut juste te baiser. » Elle cracha les mots comme s'ils étaient du poison, et dans un sens, ils l'étaient. « Et ensuite il te larguera », termina-t-elle triomphalement. « Tu n'es rien pour lui. Juste une autre conquête. »
« Assez », dit Harry tranquillement, les yeux dénués de toute émotion. Draco comprit qu'il était dans cet endroit dans sa tête où il avait dû aller pour gagner la guerre. Il avait vu la même expression sur son visage à Little Hangleton, juste avant que Voldemort ne tombe finalement. C'était l'endroit où Harry se rendait lorsqu'il devait vraiment blesser quelqu'un, et tout à coup, des baguettes furent tirées tout autour de la table. Draco fut soulagé de voir qu'elles étaient toutes pointées sur Ginny.
« Il ne voudrait pas se salir en laissant quelqu'un entrer dans son précieux petit corps serré », dit Ginny, un air hystérique dans les yeux.
Charlie la redressa et elle lutta contre lui, mais George se leva de son siège pour l'aider et ils la maintinrent immobile alors qu'elle rageait intérieurement et lançait des regards meurtriers à la petite assemblée. Ils commencèrent à la traîner loin de la table, mais elle planta ses talons juste à côté de Draco et ils s'immobilisèrent devant lui.
Ils se regardèrent fixement pendant ce qui n'était probablement que quelques secondes, mais qui semblèrent être une éternité. Draco n'était plus en colère, il était étrangement calme, tirant peut-être sa force de la perte totale de contrôle de la jeune femme. Il regardait la haine modeler son visage et lui enlever tout ce qui aurait pu être qualifié de beau.
Inclinant la tête sur le côté et parlant clairement, Draco dit « Je suis le soumis, espèce de salope stupide ». Il se rendit soudainement compte qu'il ne se souciait pas de ce que les gens pensaient de ça, après une vie entière à être convaincu que c'était faible.
Il la regarda voir la vérité dans ses mots, et il y avait une vraie peur sur son visage. « Tu mens », murmura-t-elle, mais Draco savait qu'elle le croyait.
« Je suis heureux de dire qu'il y a beaucoup de différences entre toi et moi, Ginny », déclara Draco. « Mais la principale est que tu veux Harry Potter, alors que je ne veux que Harry. »
« Non », dit-elle, le reflet des larmes rendant ses yeux vitreux et faux, en quelque sorte. La défaite se lisait sur son visage, et Drago savait qu'elle en avait conscience. Lorsque Harry s'approcha de lui et le prit dans ses bras, la première larme tomba, aussi vite qu'un sort sortant d'une baguette.
« Laisse-nous tranquilles, Ginny », prévint Harry avec prudence. « Parce que si tu ne le fais pas, je pourrais être obligé de te forcer et je te garantis que tu n'aimeras pas ce que je ferais. »
Draco vit les hommes Weasley se raidir à la menace, mais ils tinrent leur langue et détournèrent Ginny, la faisant sortir du pub, laissant les autres réunis dans un silence choqué.
« Elle a besoin d'aide », dit Fred en prenant les manteaux de ses frères et en les suivant. « On va demander à maman de parler à Hermione pour qu'elle lui trouve un médicomage pour les maladies mentales. Laisse-nous gérer, d'accord ? » Draco entendit le plaidoyer dans la voix de Fred, et il réalisa à cet instant à quel point une famille qui vous soutient peut vous rendre fort. Les Weasley prendraient soin de Ginny parce qu'elle était l'une des leurs, quel que soit son comportement. C'était de l'amour inconditionnel, pur et simple. Il se surprit à souhaiter bonne chance à Fred, qui lui tapota l'épaule en guise de remerciement avant de se retourner et de partir.
Le bras d'Harry tomba de sa taille et Draco se retrouva à attraper sa main et à la serrer brièvement, la chargeant de mille questions, mais surtout, voulant juste lu idire qu'ils allaient bien. Ils se sourirent faiblement en retournant à leur place, incapables de faire autre chose que de mesurer le silence inconfortable qui planait sur leur table.
Seamus, manifestement le blagueur de la bande, rompit l'atmosphère par un éclat de rire abrupt.
Ils le regardèrent tous avec étonnement.
« Putain de merde, Malefoy », dit Seamus avec son accent irlandais le plus prononcé. « Tape m'en cinq », poursuit-il en levant la main et se penchant sur la table.
Draco serra la main de Seamus pour la deuxième fois de la soirée, reconnaissant pour l'absence de salive cette fois-ci, mais se demandant pourquoi ils le faisaient.
Seamus garda la main de Draco et le rapprocha de la table, jusqu'à ce qu'ils se penchent l'un vers l'autre en toute confidentialité. « La bite d'Harry est légendaire dans la Tour Gryffondor », dit Seamus avec un large sourire. « Je suis vraiment étonné que tu puisses marcher sans aide ! »
« Seamus ! » cria Harry, complètement choqué. Mais il était un peu tard pour cela, et les grognements et les ricanements commencèrent tout autour de la table, jusqu'à ce qu'ils rient tous ensemble, relâchant enfin la soupape et se détendant après la tension des dernières minutes.
Lorsque Draco s'assit finalement dans son fauteuil, il sentit la pression chaude du bras d'Harry autour de son épaule. Il se blottit contre lui, savourant le confort et l'affection que ce contact lui offrait. Il se pencha vers Harry et posa sa tête sur son épaule pendant un moment, se sentant à nouveau en sécurité.
« Je pense que nous avons besoin de plus d'alcool », dit Luna d'un air rêveur, en envoyant une fontaine d'étincelles dans l'air et en faisant un signe de la main au barman.
« Allons-y, » dit Harry d'un ton fatigué. « Allons-y. »
~oOo~
« Je suis désolé pour tout à l'heure », dit Harry plus tard, alors qu'ils s'éloignaient tous les deux main dans la main du pub et s'engageaient dans un dédale de ruelles, à la recherche d'un endroit où se dire au revoir en privé avant de prendre des chemins séparés.
« Je n'aurais pas dû perdre mon sang-froid », répondit Draco, un léger sentiment de culpabilité le rongeant de l'intérieur. « Je sais que tu ne veux pas d'elle », ajouta-t-il, reconnaissant l'importance de le dire à voix haute.
Harry le tira jusqu'à ce qu'il s'immobilise et ils s'enlacèrent avec une aisance exercée, se serrant fort pour sentir l'autre sous les couches de leur lourd manteau d'hiver.
« Tu aurais dû me laisser leur dire que j'étais en dessous », réprimanda gentiment Harry. « C'est une chose très privée que tu leur as dite et tu n'avais vraiment pas besoin de le faire. Je n'aurais jamais rien dit », ajouta-t-il en embrassant la joue de Draco et en se déplaçant pour le regarder dans les yeux.
Draco soupira. « C'est pour ça que je devais le dire », répondit-il à Harry. « Parce que tu aurais été heureux de les laisser croire que tu t'étais donné à moi. Ça m'a fait comprendre qu'il n'y a vraiment aucune honte à être en dessous. Aucune honte du tout. »
« Mais nous sommes tous les deux plus ou moins " polyvalent " », dit Harry. « Je pense qu'on se relaiera toujours et ça me convient parfaitement. » Harry le regarda fixement, ses yeux brillant sous l'éclat d'un réverbère. « Tu m'émeus », poursuivit-il doucement. « Comme personne d'autre ne l'a jamais fait. »
Il y aurait pu y avoir d'autres mots, mais Draco lui vola un baiser avant qu'il puisse les dire. Ce n'était pas non plus un baiser poli et affectueux. C'était un baiser affamé et exigeant qui leur coupa le souffle à tous les deux. Draco gémissait dans le fond de sa gorge en se sentant durcir au-delà du point de confort et il s'écrasait contre la hanche d'Harry, ayant besoin de sentir ne serait-ce qu'un soupçon de douleur pour soulager son excitation soudaine. Les mains d'Harry s'attaquèrent aux boutons du manteau de Draco jusqu'à ce qu'elles parviennent à en défaire quelques-uns et à plonger dans les couches chaudes du vêtement. En l'espace de quelques secondes, ils étaient haletants et chauds au contact l'un de l'autre, incapables de s'en passer un instant de plus. Leurs mains luttèrent frénétiquement avec les boutons, les fermetures éclair et les étendues de tissu jusqu'à ce qu'ils atteignent chacun leur objectif de peau nue et gémissent leur satisfaction.
« Rentre avec moi », réussit à dire Draco entre deux baisers maladroits et humides. « S'il te plaît. »
« Et le travail demain ? » répliqua Harry en enfonçant sa main dans le boxer de Draco et en enroulant sa paume brûlante autour de la longueur de sa queue. Draco s'effondra de quelques centimètres sur le mur et se débattit avec le pantalon d'Harry jusqu'à ce que sa main soit assez loin à l'intérieur pour pouvoir presser ses délicieuses couilles poilues.
« Je te veux », plaida Draco, en enfonçant doucement ses dents dans la lèvre inférieure d'Harry.
« Dis-le encore », marmonna-t-il dans la bouche de Draco, faisant monter et descendre sa main, de haut en bas, jusqu'à ce que Draco pense que ses genoux allaient céder sous l'effet du plaisir pur et simple.
« Je te veux, je te veux, je te veux », murmura-t-il encore et encore, sentant le flot de l'émotion menacer de serrer le fond de sa gorge.
« Tiens bon », le prévint Harry.
Draco sentit la main d'Harry toujours sur son érection qui le pressait. Il sentit les premiers picotements de leur Transplanage imminent et il serra Harry contre lui, se demandant vaguement si leur intimité actuelle allait les désartibuler, pas vraiment effrayé à l'idée que cela se produise car ça pourrait les rapprocher encore plus l'un de l'autre.
Et puis ils Transplanèrent et la main d'Harry sur lui était comme une ombre fantomatique. Mais ça allait, car Draco savait que c'était Harry et qu'il ne le laisserait jamais partir.
Et ils étaient là l'un pour l'autre.
