Bonjour tout le monde!
Je suis désolé de ne pas avoir posté ce chapitre plus rapidement, mais j'ai été beaucoup occupée. Entre la recherche de travail, les fêtes de fin d'année et mon livre qui était en préparation, je n'ai pas vu le temps passer.
D'ailleurs, je suis ravie de vous informer que j'ai effectivement publié un roman qui s'intitule 180°. Si vous aimez les romances entre hommes, je pense qu'il devrait vous plaire. Vous pouvez le trouver en format Ebook ou en papier. Je vous conseille toutefois de chercher le livre avec mon nom "Sandrine Chatard", car, pour une raison que j'ignore, il n'ait pas facile à trouver avec le titre.
En tout cas, vous pouvez l'obtenir sur beaucoup de sites internet (Editions Persée ; Amazon ; Fnac ; Cultura...).
Mais revenons-en à nos moutons.
Voici, ENFIN, le chapitre 10! Ce dernier est très important à mes yeux, car il marque la fin de la première traduction qui avait été effectuée.
Dorénavant, les futurs chapitres que vous lirez (pour ceux qui n'ont pas pu lire la fiction dans sa version originale) seront nouveaux pour vous.
Je profite donc de ce moment de joie intense (rire) pour rappeler que cette fanfiction ne nous appartient pas et qu'il ne s'agit que d'une simple traduction de l'histoire Big Dick Come Quick écrite par Calanthe.
Je vais également vous dire merci. MERCI à toutes et à tous pour vos encouragements et vos commentaires positifs. MERCI, de suivre cette traduction et de l'ajouter dans vos favoris ou histoires à suivre.
Je me suis toujours fait la réflexion que, le plus important n'était pas le nombre de commentaires, mais plutôt le nombre de personnes qui inscrivaient votre histoire dans leurs favoris. Ça montre à quel point ils ont adoré et c'est ce qui me réchauffe (pour ma part) le plus le coeur.
Bref, je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps et je vais vous laisser profiter de ce chapitre.
À bientôt j'espère,
Mower.
Chapitre 10
En très peu de temps, il devint évident pour tout le monde, des personnes qui les connaissaient au public sorcier en général, que la relation entre Harry et Draco était sérieuse. Des invitations à des dîners, des bals, des galas et des événements caritatifs avaient continué à leur parvenir, comme ils l'avaient toujours fait, mais elles leur étaient le plus souvent adressées en couple. Ils en riaient chaque fois que le sujet était mis sur le tapis, mais ils préféraient de loin cela que le statut de « compagnons ». C'est quoi ce bordel ? Compagnons ? Draco détestait particulièrement ce mot, se plaignant continuellement à tous ceux qui voulaient l'entendre que des amis platoniques étaient des "compagnons", ce qui n'était pas le cas des gens qui baisaient, suçaient et se branlaient à toutes heures du jour et de la nuit quand ils en avaient l'occasion. Comme ils étaient submergés par les invitations, ils se mirent d'accord pour ne pas prendre en considération celles qui s'adressaient à Harry Potter ou Draco Malfoy et son compagnon. C'était un bon moyen d'y voir plus clair dans leurs agendas.
Durant les premières semaines de leur relation, alors qu'il n'y avait que peu d'invitations, Draco était surexcité, pas seulement à cause du fait que leurs noms étaient devenus conjoints si rapidement, mais aussi parce qu'il aimait juste le glamour et le suspense qui allaient de pair avec ces affaires formelles. La pensée de s'y rendre en couple, et avec Harry, rien que ça, était merveilleuse pour Draco. Il ne savait pas à quel moment il avait cessé de s'inquiéter de ce que les gens pourraient penser, mais il était ravi de son évolution.
Harry, complètement incapable de refuser quoi que ce soit à Draco, trouvait clairement sa réintégration fulgurante au "devoir" public plutôt fatigante. Il ne s'était jamais plaint une seule fois, mais Draco savait toujours à quel moment de la soirée Harry arrivait à son quota de patience et il s'était donné pour priorité de l'emmener dès qu'il voyait les signes précurseurs. Harry était toujours ridiculement reconnaissant de l'attention que Draco accordait à ses besoins, et ce dernier en venait à attendre avec impatience les récompenses sexuelles, si généreusement distribuées par la suite, plus ardemment que les soirées en elles-mêmes. Harry était si incroyablement inventif et obscène quand il s'agissait de sexe qu'il y avait des jours où Draco voulait cesser de travailler et le suivre tout le temps, laissant son corps à disposition d'Harry pour toute utilisation ou abus qu'il voudrait lui faire subir. Draco savait qu'il ne pourrait plus jamais ouvrir une porte de réfrigérateur sans voir quelque chose à l'intérieur qui aurait joué un rôle essentiel dans l'un de leurs moments les plus intimes.
Tout alla comme sur des roulettes jusqu'à Halloween. Mais ensuite, comme pour tous les scénarios parfaits, quelque chose, ou plutôt quelqu'un, arriva et jeta un pavé dans la mare, détruisant leur tranquillité.
Ils étaient au Glastonbury Tor Festival Hall, participant à un événement de haut niveau pour renforcer la coopération internationale dans le cadre de la Coupe du monde de Quidditch lorsque M. Grand, Obscur et Totalement-Imbu-De-Lui-même jeta son implacable dévolu sur Draco.
Carlos Cavalliera, le très charmant ministre des Sports de l'Espagne, flirtait outrageusement avec Draco, et ce, juste sous le nez de Harry. Il toucha le bras de Draco un peu trop souvent, essaya de lui chuchoter une ou deux fois à l'oreille avec coquetterie, déplaça une mèche des cheveux fins et soyeux de Draco avec un seul doigt, caressant sensuellement son visage. Harry s'en sortit très bien, murmurant à l'oreille de Draco qu'il n'était guère surprenant qu'il suscite une admiration si intense. Le brun lui expliquait discrètement avec des mots silencieux et taquins à quel point il était magnifique, le faisant rougir. Carlos n'aimait pas ça du tout. Draco n'avait d'yeux que pour Harry. N'importe qui avec un peu de bon sens aurait pu le voir. Mais Carlos n'était pas sensé.
Après les rejets répétés par un Draco très poli mais manifestement désintéressé, Carlos dépassa les bornes et plaça un charme sur la tête de Draco qui produisit une pluie perpétuelle de pétales de rose blancs partout où il marchait. L'Espagnol le suivit de près, obnubilé par Draco alors qu'il écrasait les pétales sous ses pieds, et déclarait son amour éternel dans des tons feutrés et adorateurs. Draco se sentait embarrassé et en colère de devenir involontairement le centre de l'attention, et l'expérience lui donnait l'impression de se tenir debout dans une tempête de neige odorante.
Il était tout simplement impossible pour Harry de perdre de vue Draco dans la grande pièce bondée. Tout ce qu'il avait à faire, s'était de chercher la colonne de pétales tombant doucement et le visage serré parmi eux, devenant de plus en plus furieux à chaque seconde qui passait.
Draco avait tout essayé pour retirer le charme, mais ses efforts échouèrent, tout comme ceux d'Harry. Leur irritation initiale face à la situation s'était rapidement transformée en colère, et même la bonne humeur décontractée d'Harry s'évapora en peu de temps.
Il n'était pas la seule personne présente à avoir tenté de retirer la preuve de l'admiration ardente de Carlos pour Draco. Des aurors et des fonctionnaires embarrassés du Ministère de certains pays ont tous agité furtivement leur baguette derrière le dos de Draco, espérant mettre fin à cette démonstration grossière et indésirable. Mais tout ce qui se passa, fut que les pétales tombèrent avec plus d'abondance jusqu'à ce qu'il devienne difficile de le voir. S'il restait trop longtemps au même endroit, Draco pouvait sentir les pétales tombés s'accumuler autour de ses chevilles, alors il devait continuellement bouger. Bien sûr, cela créa un tapis blanc en constante expansion dans toute la salle, et plusieurs personnes étaient presque tombées lorsque leurs pieds avaient perdu l'adhérence du sol.
Beaucoup de gens parlèrent à Carlos, Harry et Draco inclus, mais il ignora Harry comme s'il n'était pas là, ses grands yeux limpides fixant avec convoitise Draco, prêtant peu d'attention à ses demandes, puis à ses exigences, d'arrêter. Il semblait que Carlos était aveugle à tout, sauf à la perfection frappante du visage de Draco, et il flottait toujours à un ou deux pas de lui, un regard d'engouement des plus manifeste modelant ses traits fins. Harry devint alors plus le garde du corps de Draco, seul rempart contre les assauts physique de Carlos, que son partenaire.
Draco et Harry essayèrent de partir, mais Draco ne pouvait pas transplaner ni utiliser le réseau de cheminette, et quand il devint évident que le problème n'allait pas se terminer de sitôt, Harry refusa de s'éloigner de son bien-aimé, ne serait-ce qu'une seconde. De moins en moins de gens s'arrêtaient pour discuter avec eux, trop gênés ou trop préoccupés par le charme pour s'approcher plus que nécessaire. Draco se sentait comme un lépreux.
Après une heure de souffrance continue à cause de Carlos, la tension était évidente aussi bien chez Draco que chez Harry. Frustré, il était aux bords des larmes et c'est Harry qui en pâtissait.
Ce dernier faisait de son mieux pour ignorer l'humeur de Draco, mais plus les gens les regardaient avec curiosité et les pointaient du doigt, moins il était enclin à maintenir une apparence calme.
Le véritable point de rupture se produisit lorsque l'organisateur de l'événement demanda à Draco de partir. Ils voulaient servir le repas assis, et les congères de pétales de rose qui recouvraient la plus grande partie du sol ainsi que de nombreuses surfaces rendaient la chose impossible. Si quelqu'un avait pu voir à travers le tourbillon de pétales qui pleuvait sur le visage de Draco, il aurait vu les larmes qui lui piquaient les yeux et qui avaient été refoulées uniquement grâce à la puissance de sa fureur.
Bien qu'ils avaient eux-mêmes tenté de quitter la salle des fêtes, dire qu'ils n'étaient pas satisfaits de la tournure des événements était un euphémisme monumental. Lorsque Harry s'interposa et informa l'organisateur que le problème était autant le sien que le leur, et qu'en aucun cas ils n'iraient quelque part avant que le charme ne soit levé, l'homme fut assez stupide pour annoncer que la demande de départ ne s'étendait pas à Harry ; Il pouvait bien évidement rester. C'était uniquement "M. Malfoy" qui devait partir.
Si Draco avait eu une image sans interruption de Harry, il l'aurait véritablement vu trembler de colère. Non. En fait, la colère ne l'aurait pas fait réagir de cette façon. L'apoplexie, par contre, l'aurait fait. Un calme étrange et tendu se dégageait de leur position, et Draco savait uniquement qu'Harry faisait La Chose Effrayante ; le seul geste dont tout le monde sorcier avait entendu parler, mais que peu de gens avaient vu. C'était légendaire. Il fallait être là pour le voir quand il avait eu lieu, et Draco l'avait été. Il savait à quel point c'était effrayant, et il était content de ne pas être celui qui était visé.
Oui, Draco aurait parié toute sa fortune qu'Harry pointait du doigt le vieux con.
Quand Harry montrait quelqu'un du doigt, des choses se passaient. Draco se souvenait clairement du rire aigu et maniaque de Voldemort lorsque Harry se tenait devant lui, l'index levé dans sa direction parce que sa baguette avait été incinérée lors de leur dernier duel. Il se souvient également de l'éloge moqueur de Voldemort à Harry, alors qu'il tenait sa propre baguette magique bien haut et avançait lentement, avec l'intention de l'humilier avant de l'achever. Draco pouvait encore voir l'expression de pure détermination sur le visage d'Harry. Il se souvenait également de la tirade rabaissante de Voldemort à son encontre, son inutilité en tant qu'adversaire et sa quête désespérée de la justice. L'image était si forte qu'elle était à jamais gravée dans sa mémoire. Bien des années après, Draco la revoyait encore lorsqu'il fermait les yeux. Il se souvenait de l'expression déterminée d'Harry qui se tenait face à son ennemi sans vaciller, alors qu'il respirait peut-être pour la dernière fois et que ses chances de réussites étaient plus que minces.
Draco pouvait se souvenir de chaque mot de ce bref échange final entre Voldemort et Harry. Il ne l'oublierait jamais aussi longtemps qu'il vivrait.
"Que comptes-tu faire, mon garçon ? Me donner le coup de grâce avec ce doigt ? Je ne crois pas." Et les rires moqueurs avaient continué.
Harry avait simplement répondu à la dernière question de Voldemort par l'une des siennes. "Je me demande si l'amour de ta mère aurait pu te sauver de tout cela ?"
L'onde de choc qui avait vaporisé Voldemort fut invisible, mais tous ceux qui étaient présent ce jour-là étaient d'accord pour dire qu'elle provenait de l'index de Harry. Il n'y avait pas de mots fantaisistes ou d'incantations, pas de fioritures compliquées du poignet ou du bras. Juste Harry qui le montrait du doigt, et la force pure de sa volonté avait jailli de lui comme une puissance imparable, s'écrasant sur un objet inamovible, sauf que l'objet n'était pas inamovible. Il n'y avait pas eu de dernier cri d'indignation car tout s'était terminé trop vite. Une seconde, Voldemort se tenait là, et la suivante, il ne fut plus qu'une myriades de tâches de sang qui effleura le visage des gens comme une brise fraîche, faisant virer tout le monde au rose le plus léger. Oui, vaporisé était exactement le bon mot. Draco se demanda vaguement comment il avait pu oublier ou minimiser ce jour-là. Il avait choisi d'ignorer le pouvoir de Harry à un moment donné après la fin de la bataille et il lui avait fallu tout ce temps pour constater son erreur de jugement. Debout, au milieu de la salle des fêtes, alors qu'on lui avait demandé de partir parce que son malheur était gênant, Draco avait reçu un coup de poing en pleine figure en réalisant que son petit ami était l'homme le plus puissant du monde. Une vague d'émotion le traversa, mais il l'enfouit en lui pour l'examiner plus tard, à un moment plus opportun.
Revenant à l'instant présent, Draco entendit Harry parler.
"Voici ce que vous allez faire", dit Harry à l'organisateur d'une voix basse et dangereuse. "Vous allez mettre immédiatement ce connard d'Espagnol sous la garde d'un Auror et ensuite vous allez lui arracher personnellement le contre-charme en lui causant, de préférence, une douleur indescriptible dans le processus."
"Mais...mais..." dit le vieil homme en semblant impuissant à Draco, même si bien évidement, il pouvait à peine distinguer plus que la silhouette de l'homme pour noter son comportement.
"Ne me dites pas 'mais' ", s'exclama Harry avec impatience. "Je suis encore raisonnable en ce moment et je vous invite à profiter de ma bonne humeur."
"Ne me menacez pas", répondit l'homme d'une voix haute et nerveuse.
"Que feriez-vous à ma place ? Rester sans rien dire pendant que votre partenaire est harcelé ?"
Draco pouvait entendre la tension dans la voix du brun et c'était la seule raison pour laquelle il restait silencieux. Mieux vaut ne pas interrompre le plus puissant sorcier du monde quand il est énervé, pensa-t-il.
"Est-ce ainsi que vous prenez soin de tous vos invités ?" Insista Harry d'une voix plus forte, ses mots provoquant un murmure de commérages dans la foule qui se calmait.
Draco sentit la main de Harry chercher la sienne, et il la saisit malgré sa réserve habituelle en public, ayant besoin d'affection.
Le vieil homme soupira bruyamment, clairement mécontent, mais se sentant peut-être obligé de répondre à la demande de Harry. "Très bien," renifla-t-il, et quelques instants plus tard, Draco entendit Harry murmurer :
"Trois Aurors ont escorté l'Espagnol à l'extérieur." Il serra avec force la main de Draco pendant qu'il parlait, et ce dernier y répondit, reconnaissant de ne pas avoir eu à s'occuper de cette affaire tout seul. C'était merveilleux d'avoir quelqu'un sur qui compter, et il n'avait jamais autant apprécié Harry qu'à cet instant. "Je pense que nous devrions y aller aussi", déclara Harry, et le blond acquiesça se laissant guider à un rythme lent, Harry donnant calmement les directives en gardant Draco près de lui.
Les principaux concernés se retrouvèrent dans une pièce annexe, et les négociations commencèrent pour libérer Draco de l'emprise du charme. Le principal problème venait du fait que Cavalliera bénéficiait de l'immunité diplomatique, ainsi la menace de la loi ne l'effrayait guère. Il ne pouvait être inculpé de rien, et son ton irritant et triomphant indiquait à Draco que Carlos allait exiger quelque chose qu'il ne voudrait pas donner, en échange de l'annulation du charme.
Comme un baiser, ou peut-être quelque chose d'encore plus intime. Draco se sentait malade à cette pensée.
Il demanda à Harry de les conduire à l'écart afin qu'ils puissent parler sans être entendus. "Fais quelque chose, Harry," implora-t-il presque. Ça faisait près d'une heure et demie qu'il était dans ce calvaire.
"Les Aurors sont en train de régler ça en ce moment," apaisa Harry en lui tapotant les fesses, se faisant envelopper en partie par les pétales de rose.
"Non", siffla Draco. "Je veux dire, fais quelque chose pour qu'il arrête ! Menacez-le ou fais-lui perdre son emploi ou autre chose", dit-il avec urgence, en chargeant sa voix de supplications.
Juste au moment où Draco entendit Harry commencer à répondre, le tourbillon de pétales cessa et les mots furent étourdis dans le silence. Il y avait une tension douloureuse autour des yeux de Harry et son front était encore plissé par le froncement de sourcils. Harry se jeta sur lui et il se retrouva légèrement déséquilibré sous la force de son emprise. "Je vais bien, je vais bien", s'entendit-il dire en le berçant dans ses bras, sentant son visage enfoui entre son cou et son épaule.
Draco perçut vaguement au loin Carlos argumenter rapidement en espagnol, mais il n'y prêta pas attention. Il avait les yeux fermés, concentré uniquement sur son partenaire. Il entendit Harry dire, "J'étais si furieux pour toi", dans un murmure rugueux et inégal alors qu'il essayait de se remettre de ses émotions. Il embrassa la tempe de Harry et sentit deux mains se glisser sous sa veste et se presser dans son dos. C'était incroyablement touchant, cette inquiétude, et Draco réalisa qu'Harry l'aimait. Il l'aimait vraiment. Il ne lui restait plus qu'à attendre patiemment que les mots viennent. Il ne doutait pas qu'ils arriveraient, tôt ou tard.
Ils semblèrent se câliner pendant des siècles et, en vérité, Draco aurait pu rester contre lui pour le reste de la soirée. La libération de la tension refoulée le laissait légèrement tremblant, sans compter le bruit sourd et douloureux d'un mal de tête, dû au stress, battant ses tempes qui ne l'aidait pas à aller mieux. Harry se retira et le regarda, ses lèvres s'entrouvrirent pour parler, mais Draco le fit taire et secoua doucement la tête. Il avait regardé par-dessus l'épaule de Harry la brochette de fonctionnaires et hocha la tête à celui qui était en train de sortir Carlos de la pièce. Ce dernier continuait à débiter des bêtises dans un anglais approximatif sur le fait que Draco était son destin et que rien ne pouvait s'opposer à leur amour éternel. Reportant son regard sur le visage de Harry, Draco caressa les cheveux bruns et court à la base de sa nuque. Il observa ses yeux se fermer à moitié sous le touché et un petit sourire étira ses lèvres vers le haut.
Ouvrant de nouveau les yeux, il murmura, "Tu sens les roses."
Draco lui lança un regard qui voulait dire 'Sans déconner' et lui avait mollement répondu, "Vraiment ?" Harry hocha la tête et se leva sur la pointe des pieds pour presser un baiser contre sa bouche. Ce n'était qu'un petit baiser, mais son effet sur Draco fut spectaculaire. Il sentit le reste de la tension s'apaiser alors que ses épaules s'affaissèrent de soulagement. Il souffla un peu en laissant passer le dernier moment de stress. Il sourit à Harry et lui dit : "Je ne veux plus jamais voir une rose blanche de ma vie".
"Tout ce que tu voudras", répondit Harry avec douceur et sincérité, visiblement ravi de voir les souffrances de Draco prendre fin.
"Dans ce cas," déclara ce dernier, en faisant semblant d'y réfléchir un instant, "Que dirais-tu de la tête de ce trou du cul sur un plateau d'argent ?"
Harry haussa les sourcils. "Viendras-tu me rendre visite dans ma cellule à Azkaban ?" demanda-t-il, plaisantant à moitié.
"Mais tu es Harry Potter !" Rigola Draco. "Ils n'oseraient pas t'enfermer !"
"Eh bien, je n'ai pas l'intention de tester cette théorie", murmura-t-il. "Maintenant", reprit Harry plus vivement, "Que veux-tu faire ? Rester ? Partir ?" Il retira ses mains du dos de Draco et les plaça sur ses pectoraux.
C'était très distrayant de sentir deux paumes chaudes, séduisantes et vagabondes frotter les pointes raides de ses mamelons, mais il réussit à dire : "Je suppose que tu préfères partir, cependant je pense que nous devrions rester un peu, juste pour préserver les apparences." Draco regarda Harry faire la moue un instant, son invitation à jouer ayant été rejetée pour le moment. C'était trop mignon et Draco se retrouva à embrasser le bout de son nez pour lui remonter le moral.
"Très bien," souffla Harry d'un air boudeur. "Mais je ne suis plus d'humeur à manger", ajouta-t-il de manière à ce que Draco entende à quel point c'était vrai.
"Allez," dit fermement Draco. "Finissons-en. Je ne sais pas pour toi, mais j'ai hâte de prendre un bon bain moussant pendant un long moment." Il étendit les bras au-dessus de sa tête, faisant craquer les articulations de son cou et de ses épaules. "Je pourrais même te laisser me sécher à nouveau," gloussa-t-il, saisissant la main de Harry et le tirant derrière lui alors qu'il marchait délibérément vers la porte.
"Prem's pour le côté sans robinet," gloussa Harry d'un air effronté, rattrapant finalement le rythme de Draco et marchant à ses côtés.
Il s'arrêta et fronça les sourcils devant Harry. "Tu te trompes lourdement, Potter," lui dit-il avec arrogance. "Tu seras beaucoup trop occupé à me laver pour te détendre," conclut Draco.
Harry s'approcha jusqu'à ce que leurs fronts se touchent. "D'accord," soupira-t-il avant de le taquiner. "Et je parie que je sais quelles parties de ton corps va avoir le plus besoin de nettoyage", ses yeux disant toutes sortes de choses que sa bouche ne pourrait jamais exprimer.
"Harry", se plaignit Draco. "Je n'ai vraiment pas besoin d'une érection en ce moment." Une fois de plus, une jolie moue à croquer embellit les traits de Harry et Draco s'efforça de ne pas sourire. "Et si on arrêtait de flirter jusqu'à ce qu'on soit seuls ?" Il parlait doucement, sachant qu'Harry ne serait pas offensé.
"Très bien," dit finalement Harry. "Allons-y."
~oOo~
Draco et Harry se retrouvèrent emportés dans une marée d'invités bienveillants quand ils rentrèrent finalement dans le hall principal. La plupart des pétales blancs avaient disparu, mais un intrus s'attardait ici et là, dernier vestige visuel des événements de la soirée. Il sembla que le repas prévu avait été complètement abandonné et que la soirée ait été une sorte de fiasco pour les organisateurs.
Alors que les autres invités commençaient enfin à s'éloigner d'eux, Draco fit un signe de tête à Harry pour qu'ils partent. Il observa le soulagement se répandre sur le visage de ce dernier, se perdant dans un large sourire éblouissant. "Merci Merlin pour ça," chuchota Harry du bout des lèvres. "Foutons le camp d'ici. »
Ils se tournèrent vers la porte, mais les manières empêchèrent Draco de s'éloigner, car une femme qui lui sembla familière s'approcha de lui et vint se placer à ses côté, levant son verre dans un toast silencieux. Il acquiesça poliment en retour, faisant de son mieux pour se rappeler de la femme. Elle était petite et ses cheveux étaient d'un brun si foncé qu'ils auraient pu être confondus avec du noir sous une certaine lumière.
Après avoir pris une gorgée de son verre, elle balaya la pièce et dit : "Honte à Cavalliera. Après tout, ce n'est qu'un fouteur de merde." Elle haussa les épaules avec désinvolture, faisant comme si la question ne l'intéressait pas plus que ça.
Ah, pensa Draco. Une des amies de sa mère. "Pardonnez-moi," dit Draco en embrassant la main de la femme et en s'inclinant légèrement. "Vous êtes Helena n'est-ce pas ?"
Elle lui sourit avec moins de réserve et il présenta à Harry l'amie avec qui sa mère déjeunait, espérant qu'il avait bien saisi les détails de son nom de famille et de sa profession. D'habitude, il était plutôt doué pour ce genre de choses et ça devait encore être le cas puisque Helena ne l'avait pas corrigé.
"Je l'aimais bien, vous savez", dit-elle en regardant Draco droit dans les yeux, pas du tout gênée par son aveu. Il n'y avait pas grand-chose que Draco puisse répondre à cela. "C'est ennuyeux", dit-elle, la voix un peu plus dure qu'elle ne l'avait probablement prévu. "Pourquoi est-ce que tous les beaux garçons sont gays ?" elle se retourna et les examina ouvertement pendant qu'elle parlait et Draco se sentit légèrement nauséeux à l'idée qu'une des amies de sa mère pose sur lui un regard libidineux. Il se souvenait d'elle maintenant ; elle était l'amie "célibataire" de sa mère. Celle qui n'avait jamais réussi à trouver le "bon" monsieur. Seulement une succession de M. Coup d'un soir.
"Oh, je n'en suis pas sûr", aida Harry. "Il y a beaucoup de bels hommes hétéros là-bas." Draco fixa un regard noir et inquisiteur sur lui et l'observa se recroqueviller sous le poids de ses yeux. "Non pas que j'en regarde encore, tu imagines", dit Harry avec un sourire, en jetant un bras autour de la taille de Draco et en le serrant brièvement avant de le relâcher.
"Je préfères ça.", renifla-t-il, plus ou moins apaisé.
Helena soupira. "Narcissa avait raison. Vous êtes un très beau couple. " Draco fronça les sourcils avec interrogation mais Helena n'en fut pas perturbée. "Si seulement elle lâchait cette stupide idée de bébé," finit-elle, les yeux errant à nouveau dans la foule.
"Pardonnez ma franchise," dit-il sèchement, "mais de quoi diable parlez-vous ?" Il avait l'horrible sentiment que sa mère avait partagé avec ses amis son idée de procréation avec Harry et c'était trop affreux à envisager. Ce n'était certainement pas une conversation à avoir à portée de voix d'Harry. Mais il était un peu trop tard pour s'en soucier.
Son regard passa entre lui et Harry pendant un moment avant qu'elle ne parle. "Elle donne beaucoup d'argent à ce professeur de médecine depuis quelques années maintenant. Depuis qu'elle a réalisé que vous étiez vraiment gay, et pas seulement confus." Oh mon Dieu, Draco n'aimait vraiment pas la tournure que prenait la conversation. Pas du tout. "Elle s'inquiète de l'absence d'héritier. Elle est terrifiée à l'idée que la famille Black et la famille Malfoy meurent avec elle. Il ne reste que toi", annonça de but en blanc Helena à Draco. "Et les hommes ne peuvent pas faire de bébés ensemble."
"Dieu merci", s'entendit-il dire sans pouvoir se contenir. Harry était terriblement silencieux et, pour une raison quelconque, Draco hésitait à le regarder en face pour voir ce qu'il pensait.
"Elle pense que si elle y met assez d'argent, ce professeur trouvera un moyen pour que les hommes puissent développer des utérus. Une pensée dégoûtante, si vous voulez mon avis", ajoute Helena, en avalant une grande gorgée de son verre. Même cela ne cachait pas l'expression dédaigneuse sur son visage.
"Oh non", réussit à dire Draco, choqué que ce qu'il avait pensé n'être rien d'autre qu'une petite blague de sa mère soit en réalité une obsession malsaine.
"Nous lui avons toutes dit", ajouta Helena avec précaution, en posant la main sur l'avant-bras de Draco. "Ça n'arrivera jamais. Ça ne devrait jamais arriver. Mais elle ne veut pas nous écouter. Elle ne voulait pas non plus nous écouter au sujet de votre père, et regardez comment ça a tourné."
Il y eut un long silence avant qu'Helena ne vide son verre et ne se retourne pour partir. "Elle vous aime, Draco. Ne doutez jamais de ça. Vous êtes tout ce qu'elle a et elle passe chaque seconde à s'inquiéter de votre avenir. Ce n'est pas bon pour elle. Peut-être que si elle avait autre chose à penser - eh bien, ça pourrait être exactement ce dont elle a besoin. " Faisant ses adieux à tous les deux, Helena disparut en quelques secondes parmi les invités restants.
"Je me demande s'il y a un lit pour mère dans le service où se trouve Ginny," dit sèchement Draco, provoquant un ricanement gênez chez Harry. "Honnêtement," poursuivit-il, en se tournant vers lui et faisant de son mieux pour détendre l'atmosphère et éloigner l'attention de son embarras. "Est-ce que ça ressemble à des hanches pouvant porter des enfants ?" Il désigna son corps des deux mains et le regard d'Harry glissa dessus avec appréciation, les coins de sa bouche se contractant avant que le bout de sa langue ne ressorte et ne trace une ligne mouillée sur sa lèvre inférieure.
"Non," dit Harry d'une voix haletante. "Elles sont beaucoup trop fermes - et minces - pour avoir des enfants."
Une boule commença à grossir dans le fond de la gorge de Draco alors qu'il regardait un malicieux désir charnel prendre forme sur le visage d'Harry.
"Mais je pourrais avoir besoin de les voir nues pour en être vraiment sûr", ajouta ce dernier, en observant le visage de Draco à travers sa frange. C'était un regard de désir pur et sauvage, et il sentit le sang dans son corps commencer à se frayer un chemin jusqu'à son entrejambe, s'infiltrant chaudement dans sa queue jusqu'à ce qu'il puisse sentir qu'elle commençait à s'épaissir de plus en plus. Le bras d'Harry fit à nouveau le tour de sa taille, mais cette fois, il resta fermement en place, ne semblant pas vouloir le lâcher. L'aine de Draco s'enfonça dans la hanche d'Harry et le contact attisa rapidement l'intensité croissante du sang pulsant vers le bas. S'ils ne sortaient pas rapidement, il allait avoir une érection au milieu de la salle des fêtes.
Il ne le supporterait pas !
"Et je pense que nous devrions baiser sans protection", ajouta Harry avec enthousiasme. "Juste pour m'assurer que je ne peux vraiment pas te mettre enceinte."
Il y eut un drôle de petit gémissement pendant une fraction de seconde et Draco réalisa en sursautant que ça venait de lui.
"Et si on retournait chez moi et qu'on commençait à essayer maintenant ?" chuchota Harry à son oreille, son souffle ébouriffant ses fines mèches de cheveux. "Et si tu me chevauchais lentement ? En t'étirant autour de moi et en utilisant tes incroyables muscles pour me faire jouir ? Jusqu'au plus profond de toi." Harry arrêta de parler pendant un moment et Draco découvrit qu'il était à bout de souffle, légèrement haletant. La main d'Harry se déplaça pour appuyer brièvement dans le bas de son dos et il se demanda si c'était à cet endroit qu'arrivait la bite d'Harry quand il s'enfonçait complètement en lui. "J'aime cette idée", taquina Harry, sans la moindre pointe d'humour dans la voix. "Je vais m'allonger et te laisser faire tout le travail", murmura-t-il, ses lèvres frôlant à présent le lobe brûlant de Draco. "Et quand je viendrais, ce sera si fort que tu me sentiras gicler en toi et je crierai ton nom parce que, bordel, tu es tellement bon."
Les yeux fermés, Draco se laissa entraîner par le flot rapide des paroles. Il sentait déjà son corps se contracter d'anticipation et il avait hâte qu'Harry s'allonge contre les oreillers pour qu'il puisse s'asseoir sur son visage et sentir sa langue s'élancer et se frotter contre son petit trou serré avant de se tendre et de pousser à l'intérieur. Il sentit sa tige se remplir jusqu'à ce que les coutures de son pantalon s'enfoncent dans des endroits où elles ne devraient pas. Il savait qu'il devait arrêter d'y penser, mais tout ce qu'il pouvait faire était de s'imaginer en train de se frotter contre la langue d'Harry, sentir l'humidité se répandre entre ses fesses, d'en vouloir plus jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus et qu'il s'empale sur la longue, dure et grosse queue de son amant.
Un petit rire espiègle fit redescendre Draco sur terre. "Je pense que nous pourrions avoir besoin de transplaner d'ici" dit Harry. "Si je bouge, tout le monde verra le renflement dans mon pantalon."
"On ne voudrait pas de ça maintenant, n'est-ce pas ?" Draco eut un sourire narquois, frottant sa propre érection contre la hanche d'Harry pendant qu'il parlait.
"Tu t'accroches bien ?" demanda Harry.
"Eh bien, pas là où je préférerais m'accrocher, mais oui, je m'accroche."
Ils partagèrent un sourire coquin, rempli de promesse de corps nus et en sueur, de doigts et de langues indiscrets, alors qu'ils se préparaient à transplaner. Juste au moment où le premier picotement traversa le corps de Draco, il entendit Harry dire : "Eh bien, allons-y et entraînons-nous à faire des bébés."
Il aurait pu éclater de rire mais ils transplanèrent soudainement et tout son fut perdu. Alors que ses molécules se réorganisaient dans la chambre d'Harry, Draco pensa, Je dois vraiment lui rappeler de ne pas utiliser cette tournure de phrase devant Mère. Je doute qu'elle la trouve très drôle.
Le premier baiser, celui qui rétablit la propriété d'Harry, suffit à faire vaciller les genoux de Draco. La langue dans sa bouche ravagea son imagination, alors qu'il fantasmait sur les autres endroits où elle irait et sur son désir ardent qu'elle prenne possession de lui.
Harry s'éloigna et accrocha un doigt dans sa cravate pour la desserrer. "Je vais faire couler le bain," dit-il doucement, son ton ne correspondant en aucune façon à l'expression sur son visage. "Tu ferais mieux d'être complètement nu avant que je revienne ici ou il n'y aura pas d'orgasmes pour toi ce soir," lui dit Harry, la menace étant livrée avec une passion brûlante.
Draco se déshabilla. Rapidement. Et quand Harry lui fit signe du doigt, appuyé nonchalamment contre le montant de la porte de la salle de bain, Draco se dirigea vers lui.
"Superbe," soupira Harry avec révérence. "J'ai hâte de te laver," murmura-t-il, plaçant de doux baisers contre la gorge de Draco. "Mais d'abord," dit-il, avec un peu plus de force, attirant toute l'attention de Draco, "Je pense que tu dois te mettre à genoux et me sucer."
Leurs yeux se rencontrèrent et Draco obéit aux instructions. Il plia les genoux et tomba lentement sur le sol. Alors qu'il fouillait le paquet d'Harry à travers sa braguette ouverte avec son nez et sa joue, il l'entendit murmurer, "Ne me fais pas jouir. Je garde ça pour plus tard. "
En suçant doucement un testicule puis l'autre, Draco se dit, Tu vas passer une très longue nuit, Harry. Il se sourit en entendant le souffle de ce dernier retentir bruyamment au-dessus de lui, répétant l'action pour provoquer plus de gémissements. Oh oui. Il allait prendre son temps et Harry devrait utiliser chaque once de son incroyable retenue.
La vie est belle, se dit-il. Alors qu'il frôlait de ses dents la tête tendue et gonflée de la bite d'Harry, provoquant un sanglot cassé au-dessus de lui. Belle en effet, songea Draco.
Il donna à Harry exactement ce qu'il voulait. Mais il le fit attendre très longtemps.
~oOo~
La journée du lendemain matin avait à peine débutée que les ennuis commencèrent. Et quand il pensait "ennuis", il voulait dire "Carlos". Plutôt que d'apparaître directement dans son bureau, Draco s'était rendu dans son café préféré pour y prendre un café chaud et deux brioches à la cannelle. Il sirotait la boisson en arrivant à son bureau, fredonnant une mélodie joyeuse tout le long de sa montée jusqu'aux derniers étages. Il fut perplexe de voir autant d'étincelles bleues et blanches s'échapper de la porte de Patricia, et il l'entendit souffler d'une frustration dégoûtée en se rapprochant. Regardant par l'encadrure de la porte, il vit Patricia, baguette sortie, s'évertuer à éliminer des bouquets de roses blanches les uns après les autres. En regardant les restes carbonisés qui recouvraient le sol, Draco devina qu'elle y était déjà depuis un certain temps.
"Bonjour, Patricia", dit-il, en entrant dans la pièce. Il posa le sachet de viennoiseries sur le côté et prenant sa propre baguette, la rejoignit dans sa tâche.
"Bonjour, Monsieur", dit-elle, avec cette voix pragmatique qu'elle utilisait avec les gens qui tentaient de se frayer un chemin dans son bureau sans rendez-vous. Non pas que cela se soit souvent produit. Patricia avait la réputation de dompter les Acromantulas, en particulier depuis que Draco avait commencé à fréquenter Harry, ce qui avait provoqué une forte augmentation de l'intérêt pour lui et son travail.
"Savez-vous d'où ils viennent ?" lui demanda-t-il, une résignation ennuyante s'insinuant dans sa voix à l'idée de devoir à nouveau s'occuper de Carlos.
"De cet idiot d'Espagnol", Cracha-t-elle, son instinct de protection s'exprimant avec force.
Draco renifla. "Non, je veux dire, savez-vous quelle boutique les envoie ? Nous pouvons peut-être les arrêter à la source, pour ainsi dire."
Elle hocha la tête alors qu'il parlait encore. "J'ai fait une liste mentale de candidats potentiels, mais je n'ai pas encore eu le temps de les contacter. J'espérais éliminer ce gâchis avant votre arrivée." Draco remarqua que Patricia avait l'air en colère contre elle-même. Il savait qu'elle considérerait cela comme un échec à faire son travail correctement.
Draco lui tendit le sachet en papier et lui dit : "Je nous ai apporté des brioches à la cannelle. Pourquoi ne pas vous offrir une tasse de thé et vous asseoir quelques minutes ? Je vais continuer avec les fleurs pendant un moment."
"Je ne peux pas faire ça, monsieur !" dit-elle, d'une voix choquée.
"J'insiste. Vous. Assis. Brioche à la Cannelle. Maintenant", lui fit-il signe et elle prit le sachet à contrecœur puis se dirigea vers son bureau.
Elle soupira fortement alors qu'elle s'asseyait sur sa chaise et attrapa une brioche. "C'est dans le journal, vous le savez peut-être", dit-elle, avec un air amer.
"Eh bien," répondit-il en toute honnêteté, "Cela ne peut pas être pire qu'hier soir. J'ai cru qu'Harry allait exploser". Draco se demanda pourquoi il avait envie de sourire à cette pensée. Ça semblait méchant, d'une certaine façon.
"J'ai bien peur que les fleurs ne soient pas toutes là", dit Patricia, époussetant une miette sur sa lèvre alors qu'elle mâchait pensivement. Draco la regarda, un petit sillon sur le front. "Il a également sortie une annonce de deux pages dans le Prophète", termina-t-elle, en ouvrant les pages jusqu'à ce qu'elle trouve la bonne et se penche sur son bureau pour qu'il puisse la voir.
"Quel putain de connard", dit Draco en posant les yeux sur les lettres de dix centimètres de haut proclamant le message d'amour de Carlos à la vue de tous. Mais pire que cela, Carlos décrivait Harry comme un voyou qui avait intimidé Draco pour qu'il refuse ses avances. "Désolé, Patricia," marmonna-t-il, réalisant que son langage honteux devait être gardé dans l'intimité de ses quatre murs.
Patricia renifla. "Pas besoin de s'excuser pour avoir dit ce que je pensais", déclara-t-elle, un petit sourire changeant l'aspect sérieux de son visage.
Draco l'observa. Il l'observa vraiment et il sentit grandir son inconfort sous son regard insistant. "Vous savez, vous êtes la meilleure secrétaire que l'on puisse avoir. Je ne vous l'ai jamais dit, " déclara sérieusement Draco," Mais j'aurais dû. J'ai été négligent. Je ne sais pas ce que je ferais sans vous, Patricia." Bon sang, je parle comme Potter ! se dit-il.
Heureusement, Patricia ne fit pas grand cas de ce compliment. Elle se contenta de répondre : "C'est très facile de travailler pour vous", avant de recoiffer son chignon et de se mettre à appeler les hiboux de messagerie d'urgence de la volière pour écrire des lettres aux divers fleuristes locaux.
Vingt minutes plus tard, le dernier bouquet de fleurs était brûlé et Draco se percha sur le bord du bureau de Patricia pour manger sa pâtisserie. Il lut le Prophète pendant qu'il mangeait, heureux que le point de vue sur les événements de la veille lui soit favorable, à lui et à Harry, mais furieux au-delà des mots qu'ils aient accepté d'imprimer la lettre d'amour de Carlos. Ce que ces putains de journalistes ne feraient pas pour augmenter leur tirage. Il décida d'envoyer une Beuglante au rédacteur en chef et il était en train d'ouvrir un tiroir de bureau pour récupérer le parchemin spécial quand Patricia l'interrompit.
"Vous cherchez ceci ?" demanda-t-elle en agitant entre ses doigts un morceau de parchemin rouge vif. La page avait sa propre vie et les coins ondulaient et se recroquevillaient avec une énergie non contenue. Il lui sourit, un sourire méchant et mauvais, sans véritable humour. Alors qu'il acquiesçait, elle lui dit : "Je pense qu'il vaudrait mieux que cela vienne de moi. Si nous procédons ainsi, nous prouverons au rédacteur en chef que vous êtes trop au-dessus de ce genre d'explosion de colère et il s'émerveillera de votre retenue".
Il rit et secoua la tête avec émerveillement. "Étiez-vous à Serpentard, par hasard ?" lui demanda-t-il.
"Non", répondit-elle. "J'étais à Reynard, à Beauxbatons. Mon père travaillait à l'ambassade britannique en France".
"Ah, rusé comme un renard", dit-il. "Ça explique beaucoup de choses."
Ils parlèrent brièvement de ce que Patricia allait dire, puis elle se laissa aller sur le parchemin d'une manière des plus indignes pour une femme professionnelle et posée. Draco était choqué par sa connaissance approfondie des insultes et des jurons. Il ne la regarderait plus jamais de la même façon. Il pensait que c'était une bonne chose. C'était une personne, après tout. Pas seulement une secrétaire.
Une fois la Beuglante soigneusement pliée et en route vers les bureaux de la rédaction du journal, Draco se rendit dans son bureau et s'assit pour enfin tenter de travailler. Il s'était bien débrouillé jusqu'à neuf heures du matin, puis tout dérailla.
La plume de Draco développa une vie propre. Pas seulement la plume qu'il utilisait, mais aussi toutes ses plumes de rechange. Chaque plume se mettait à gratter follement toute surface vaguement plane, déversant des mots d'amour et de passion de la part de Carlos. En moins d'une minute, Draco se rendit compte que Patricia était en proie au même problème. En moins de cinq minutes, il se rendit compte que le problème s'étendait à tout l'étage du bâtiment. En douze minutes, Patricia l'informa que chaque plume de l'immeuble écrivait des lettres d'amour à Draco. Même les plumes du président. Il frissonna à cela, espérant désespérément que les plumes n'écriraient pas sur son papier peint Pugin très cher, imprimé à la main. À neuf heures et quart exactement, Draco reçut sa convocation dans le bureau du président, où il reçut la soufflante de sa vie. Draco pâlit intérieurement en réalisant que son père n'avait rien sur son patron. Le fait qu'il n'était pas à blâmer n'avait pas vraiment aidé les choses. Il se sentait impuissant et n'avait d'autre choix que de rester là et encaisser.
A neuf heures vingt-sept, Draco retourna en trombe à son propre bureau, claquant la porte si fort qu'il fit craquer le plâtre sur les bords. Il récupéra le téléphone portable qu'Harry lui avait acheté dans la poche de sa veste et l'appela. Il n'avait même pas besoin de parler. La voix serrée et en colère de ce dernier parvint à l'autre bout de la ligne en criant : "Je suis en train de transplaner là. J'en ai pour moins de cinq minutes." Puis il raccrocha.
En colère Draco fit les cent pas, patientant. Heureusement, il n'eut pas à attendre très longtemps.
~oOo~
Lorsque Patricia fit entrer Harry dans le bureau de Draco, elle faisait de son mieux pour garder en elle l'envie, sans doute imminente, de vomir. Harry puait. Il n'y avait pas d'autre mot pour cela. La puanteur des œufs pourris semblait suinter de ses pores, et tout à coup, Draco se sentit un peu moins en colère contre sa propre souffrance, maintenant qu'il pouvait voir que Carlos avait gardé le pire pour Harry.
"Ne m'embrasse pas," dit Harry d'une voix tendue alors que Draco s'avançait, s'assurant de respirer uniquement par la bouche. Cela ne semblait pas l'aider. "Je ne pense pas que je pourrais supporter l'idée que tu vomisses tes tripes en essayant de le faire", déclara-t-il. "Ce serait une image qui ne sortirait jamais de ma tête." Harry essaya lamentablement de faire de l'humour, mais échoua.
"Oh, merde, Harry", dit Draco en s'affaissant à nouveau sur sa chaise.
"Je ne te le fais pas dire", fut tout ce qu'il dit, en restant debout du côté le plus éloigné de la pièce, comme si les quelques pas supplémentaires rendaient l'odeur moins nauséabonde. Ce n'était pas le cas.
Draco lui parla donc de sa matinée. Il n'omit aucun détail et il finit par dire, "Il faut que ça cesse, Harry. Tu dois faire quelque chose pour ça."
Avant même qu'Harry ne réponde, Draco nota avec inquiétude le tic dans le coin de son œil. "Et pourquoi, exactement, dois-je faire quelque chose ? Tu en as parlé hier soir, cependant j'ai laissé tomber parce que j'étais soulagé que tu ailles bien. Mais je pense que j'ai besoin d'entendre ce que tu as à dire". Harry avait croisé les bras pendant qu'il parlait et Draco ne pouvait concevoir une plus grande barrière entre eux à ce moment. Le message était clair, mais Draco ne pouvait pas nuancer ses propos.
Il découvrit qu'il se tordait les mains et se força à arrêter. Il y avait bien assez de remue-ménage dans la pièce pour attirer son attention, avec la vingtaine de plumes qui traçaient une écriture noire sur chaque surface fixe. "Écoute", commença-t-il, en prenant le troll par les cornes. "Il a l'immunité contre les poursuites, n'est-ce pas ?" Harry fit un signe de tête. "Et même s'il ne l'avait pas, ce dont il serait accusé serait négligeable. Il nous dérange plutôt que de nous causer un préjudice direct."
Harry, furieux, était sur le point de parler, mais il se retint. Draco continua. "Donc, à mon avis, la seule façon de faire quelque chose est soit d'avoir une confrontation en tête à tête, soit d'utiliser un peu de cette fameuse influence et de demander à quelqu'un d'autre de régler ça pour nous." Il s'assit, le pouls battant de stress et de colère et se demanda pourquoi Harry avait l'air tellement déçu. Merde. Il avait fait quelque chose de mal. Encore ! Draco allait avoir besoin d'indices pour pouvoir suivre. Il fallut à Harry une bonne trentaine de secondes pour lui donner ces indices et un peu de son avis.
"Ne me fais pas ça, Draco", dit Harry avec tristesse. "J'ai tellement essayé d'être normal. J'ai vraiment crû que tu avais compris, mais ce n'est pas le cas." La gorge de Draco était serrée. Il ne pouvait pas respirer. Harry poursuivit sur sa lancée. "Si je m'en prends à lui, il va perdre. Je ne suis pas stupide. Je sais ce qui va se passer et je sais ce que les journaux vont dire. Ce sera comme donner un coup de pied à un chien blessé. Je ne veux pas passer pour le méchant alors que je n'ai rien fait de mal."
Les sourcils de Draco se rapprochèrent sous la confusion. Harry ne disait sûrement pas...
"Et ce n'est pas ta faute non plus", ajouta Harry, juste au moment où Draco en avait vraiment besoin. Il se détendit un peu, mais Harry n'avait pas fini. "Tu ne peux pas t'empêcher d'être toi", dit-il et c'était la chose la plus chaleureuse qu'il ait dite. Cette petite brèche dans la froideur de Harry se referma en un instant. "Et je ne suis pas totalement sûr de bien comprendre ce que tu insinues par utiliser mon influence", termina-t-il, voulant évidemment une réponse.
Au lieu de déceler les signaux d'alarmes, Draco persévéra. "Ça pourrait être facile", commença-t-il en babillant. "Tout comme pour l'affaire Scrimgeour. Il suffit de dire le bon mot au bon endroit et tout le problème Carlos sera réglé en un rien de temps. Personne n'irait contre toi, Harry". Il se pencha en avant, serrant les mains sur le bureau, désireux qu'Harry comprenne. Mais au lieu de cela, son visage se ferma.
"Et qu'est-ce que l'affaire Scrimgeour, exactement ?" Demanda Harry, menaçant.
Il était beaucoup trop tard maintenant pour envisager de reprendre le commentaire, alors Draco clarifia, mais avec beaucoup moins de confiance qu'auparavant. "Eh bien, il a perdu son bureau parce que tu ne l'aimais pas. Je suppose que je pensais… " Mais il ne put continuer. L'expression sur le visage d'Harry lui brisa le cœur. Non. En fait, elle le transperça avec un long couteau et tordit la lame pour que le cœur de Draco ait l'impression de se déchirer lentement dans sa poitrine.
"Je n'abuserais jamais de mon influence comme ça", chuchota Harry entre ses dents serrées, une tâche rouge vif envahissant son visage et son cou alors que sa colère grandissait. "J'ai appris la leçon il y a plusieurs années et je ne répéterai pas les mêmes erreurs. Comment peux-tu ne pas savoir cela à mon sujet ?" Oh, la déception ! Cela blessa Draco bien plus que la colère ne pourrait jamais le faire.
"Si je jugeais les gens selon que je ne les aime pas ou parce qu'ils font quelque chose qui m'énerve, alors je ne vaudrais pas mieux que Voldemort", s'exclama-t-il. "Penses-tu que je veuille être le prochain mage noir alors que tout ce pour quoi je me suis battu toute ma vie est la paix ?" Conclu Harry en fulminant et Draco sut qu'il allait être écrasé par la fureur de ses mots. C'était bien pire que les remontrances que son patron lui avait adressées.
"Je. Ne. Serais. Pas le juge, le jury et le bourreau du monde sorciers", déclara Harry. "Ni pour toi. Ni pour personne. Je ne veux pas que le destin de quelqu'un repose entre mes mains, Draco. Je veux être comme tout le monde. Pourquoi ne le vois-tu pas ?" Il agitait maintenant ses bras de façon expressive, soulignant ses émotions par ses actions. Draco se sentit pâlir. C'était comme s'il n'y avait plus de sang dans ses veines et pourtant son pouls vibrait autour de son corps comme le marteau de Thor.
"Si je fais cela, Draco, les appels vont commencer à arriver. Des appels de partout. De gens qui veulent que je résolve leurs problèmes parce qu'ils savent qu'ils ont soudain la possibilité de ne pas avoir à les laisser en suspens et à attendre qu'ils se résolvent. Et c'est pourtant ce que nous allons faire", cria Harry. "Nous allons nous asseoir et attendre que cela passe. Je ne détruirai pas sa vie parce qu'il a eu le bon sens de tomber amoureux de toi !
Oh. Bon sang, pensa Draco. Il mit son visage dans ses mains et enfonça le bout de ses doigts dans ses yeux. Il ne voulait pas pleurer. Au lieu de cela, il se concentra sur la respiration haletante d'Harry qui s'élevait fort, sa détresse bien visible. Il oublia les plumes et leurs grattements incessants pendant ces longues secondes. Draco était complètement perdu. Il avait tout foutu en l'air et il n'y avait personne d'autre à blâmer que lui. Il était clair qu'Harry le détestait maintenant. Comment aurait-il pu en être autrement ?
"Je suis vraiment désolé", chuchota-t-il, ne sachant pas s'il avait parlé assez fort pour se faire entendre.
"Je sais que tu l'es", lui répondit Harry, mais sa voix était tranchante et abrupte. "Mais en ce moment, ce n'est pas suffisant. J'ai besoin de temps pour me calmer", dit-il et Draco sentit son estomac se plomber dans l'attente des mots qu'il allait prononcer et qui mettraient fin à leur relation. Draco songea qu'il pourrait mourir de douleur. Au lieu de cela, il entendit : "Je t'enverrais un hibou."
Ouais, pensa Draco. Dans dix ans, peut-être. "D'accord," s'entendit-il murmurer, puis la porte se referma et Harry partit, ne laissant que la puanteur des œufs pourris derrière lui.
~oOo~
Draco resta assis dans son bureau pendant une bonne une heure, complètement incapable de travailler. La pièce devint de plus en plus sombre au fur et à mesure que les plumes manquaient d'espace pour écrire et commençaient à écrire par-dessus les messages précédents. Tout devenait d'un gris sombre, reflétant ironiquement ce que Draco ressentait. Comment cela avait-t-il pu se produire ? Depuis la nuit dernière, il pouvait encore sentir le passage d'Harry en lui, cette délicieuse chaleur tenace qui mettait des jours à s'estomper après qu'il ait été pris. Maintenant, c'était juste insipide ; encore une douleur à ajouter au reste. Il n'avait même pas pris la peine de jeter un charme pour purifier l'air. Il était normal qu'il mijote dans l'odeur vile et envahissante du sort d'Harry.
On frappa avec assurance à la porte de son bureau, mais Draco ne répondit pas. Et pourtant la porte s'ouvrit et il leva les yeux pour voir Blaise dans l'encadrure, une expression déterminée sur son visage.
"Prends ton manteau. On sort", déclara Blaise.
"Je ne peux pas", marmonna Draco au désespoir. "J'ai du travail."
"Plus maintenant. Tu as un jour de congé", lui rétorqua Blaise en entrant dans la pièce et en rassemblant les quelques affaires de Draco pour les ranger soigneusement dans sa mallette. Lorsque Draco l'interrogea du regard, Blaise répondit simplement : "Patricia."
Quelle femme, pensa Draco, reconnaissant au-delà des mots pour son intervention. Il mit lentement sa veste de costume et permit à Blaise de les faire transplaner tous les deux au Manoir Malfoy.
~oOo~
"S'il te plaît, dis-moi que tu n'as pas dit ça", dit Blaise avec une grimace alors que Draco le mettait au courant de son accroc avec Harry. "Merde, Draco ! Comment as-tu pu être aussi bête ?"
"Quoi ?" cria-t-il brusquement, se demandant pourquoi Blaise avait choisi ce moment où il était le plus vulnérable pour souligner ses nombreux et divers défauts.
"Il est peut-être juste Harry pour toi, mais c'est Harry Potter, Draco, putain. Ne me dis pas que tu n'avais pas remarqué ?" Il y avait de l'exaspération dans sa voix et, au fond, Draco savait que c'était justifié.
"Comment puis-je réparer cela ? demanda-t-il timidement, priant que Blaise puisse l'aider à trouver la réponse.
"Je ne sais pas", répondit ce dernier, se frottant le front pendant qu'il parlait. "Mais je sais que ce n'est pas un différend qu'une bonne séance de sexe permettra de régler. Je pense que tu vas en baver un moment avant de trouver une solution".
"J'avais peur que tu dises quelque chose comme ça", souffla-t-il en regardant le brandy tourner dans son grand verre à cognac, traçant des motifs liquides à l'intérieur. Il ne le buvait pas, il jouait juste avec pour s'occuper les mains ; une tactique de diversion, peut-être, et pas très bonne, en plus.
Ils restèrent assis en silence pendant un très long moment avant que Draco ne parle à nouveau, et quand il le fit, ce fut au sujet de sa mère. Il parla à Blaise de sa conversation avec Helena la nuit précédente, et cela lui fit du bien de penser à autre chose. Il finit par dire : "Alors maintenant, je dois juste trouver quelque chose pour occuper son temps. Qu'elle arrête de s'inquiéter à propos de ce ridicule arbre généalogique."
Blaise, qui s'était assis en silence et sans poser de questions, avait une expression indéchiffrable sur le visage. "Je pense que ce dont elle a besoin", commença-t-il prudemment, "C'est de quelqu'un pour occuper son temps."
Draco laissa les mots couler avant de regarder son ami et de lui répondre, en faisant de son mieux pour rester calme. "Est-ce que tu suggères que tu es cette personne ?" demanda-t-il, essayant de garder en tête l'amitié inconditionnelle de Blaise, ainsi que son soutien indéfectible.
"Non," soupira-t-il. "Je pourrais la divertir pendant une semaine, peut-être, mais elle s'ennuierait avec quelqu'un comme moi. J'ai cependant rencontré une personne qui, à mon avis, serait idéal pour elle." Il attendit que Draco lui fasse un signe de tête intéressé avant de continuer. "Son nom est Griffin Cope. Il possède les Chudley Cannons. Un type très intéressant. Puissant, beaucoup de présence. Juste comme elle les aime. "
Draco acquiesça lentement. "Comment pouvons-nous les faire se rencontrer ?" questionna-t-il.
"Laisse-moi faire", dit Blaise avec un clin d'œil. "Laisse-moi gérer ça."
~oOo~
En milieu d'après-midi, Draco se trouva seul, étendu nu sur son lit après un long bain. Il détestait s'allonger dans des serviettes mouillées et il n'avait pas la force de s'habiller. Alors il était resté nu, mais pas pour se caresser. Il sursauta violemment quand son téléphone sonna. Cela ne pouvait être qu'Harry. Il était la seule personne à avoir son numéro. D'une main tremblante, il sortit son téléphone de sa table de chevet et dit avec hésitation : "Allô ?"
"C'est moi."
Oh, Merlin merci.
"Est-ce que ça va ?" demande-t-il à Harry, une inquiétude et une peur sincères dans la voix.
"Hum, oui. L'odeur a cessé il y a environ dix minutes. J'ai pris une douche et je t'ai appelé pour savoir si les plumes avaient également cessé."
"Oh, je ne suis pas au bureau", dit-il tranquillement, ne voulant pas avouer,
Ma secrétaire m'a renvoyé chez moi parce que j'étais dans un état déplorable.
"Pas de problèmes à la maison, alors ?" demanda Harry.
"Non, merci Merlin. C'est le calme plat ici. Aucune mère à l'affût. "
Harry rigola doucement et Draco sentit une partie de la tension s'envoler et la profonde douleur qui était présente depuis le matin s'apaisa.
"Je suis vraiment désolé, Harry", s'entendit-il dire, bien qu'il n'ait pas prévu de faire ses excuses. Il avait l'intention de bien plus y réfléchir avant d'aborder le sujet avec Harry. Il aurait aimé que ce soit parfait. "Je ne voulais pas tout gâcher, honnêtement, je ne le voulais pas." Sa gorge était trop serrée et une chaleur désagréable lui vrilla le crâne. Il chuchotait à peine lorsque les derniers mots sortirent.
"Hey. Chut", apaisa Harry. "C'est ma faute aussi."
Merde ! Pourquoi avait-il fallu qu'il se mette à pleurer ? C'était un Malfoy ! Les Malfoy ne pleuraient certainement pas ! Il ne devait pas le faire savoir à Harry. Il devait rester silencieux.
"Je ne peux pas m'attendre à ce que tu saches tout sur moi sans te donner quelques indices", ajouta Harry, la voix teintée de douleur. "J'ai vraiment laissé cet idiot m'atteindre", dit-il, "Ce qui est exactement ce qu'il voulait".
"Mm," réussit à dire Draco, espérant que ce serait une réponse suffisante pour qu'Harry ne lui en demande pas davantage.
"J'ai besoin de m'expliquer au sujet Scrimgeour", dit Harry, d'un ton annonçant son besoin de plaider. "Je n'ai pas réalisé à l'époque ce que les gens pensaient de moi. J'étais trop jeune ; je n'ai pas du tout compris." Draco pouvait entendre à quel point il était dévasté. Il réalisa que l'une des grandes forces d'Harry était sa capacité à faire preuve d'empathie. Même ceux auxquels il s'opposait. "Lorsque le manque de confiance du public s'est retourné contre lui et qu'il a été démis de ses fonctions, je l'ai vu. Il me regardait droit dans les yeux pendant qu'on lui faisait ça, et je savais que c'était ma faute".
Il y eut un lourd silence, pendant lequel Draco couvrit le micro du téléphone et poussa un sanglot silencieux, se promettant que ce serait son dernier. Ce fut le cas.
"J'ai arrêté d'aller à des événements publics parce que je ne pouvais pas ouvrir la bouche sur quoi que ce soit sans que quelqu'un se donne du mal pour me satisfaire. Si je disais que j'aimais les robes d'un tel, je les trouvais présentées à la fin de la soirée. J'ai fait cette erreur une fois en disant à une personne que je trouvais le service en argent joli et - je ne plaisante pas - il m'a été remis par les organisateurs de l'événement à la fin de la soirée. Il fallait que ça s'arrête, Draco. Je ne pouvais plus le supporter. Mais j'aurais dû te le dire et je ne l'ai pas fait. Alors ne sois pas fâché. Pardonne-moi, tu veux ?"
"Ça devrait être à moi de m'excuser," commença Draco, sa voix se brisant alors qu'il parlait.
"N'importe quoi", interrompit Harry. "C'est moi qui ai perdu la tête, Draco. Je n'avais pas le droit de faire ça. Je savais que tu étais bouleversé. Peux-tu me pardonner ?"
"Oui. Bien sûr que je peux", répondit Draco, presque submergé par l'émotion. "Je pensais que tu allais me quitter", ajouta-t-il, la détresse faussant à nouveau son ton de voix.
Harry soupira fortement. "Je ne pense plus que ce soit une option. J'ai trop besoin de toi."
Draco était stupéfait. C'était ce qu'il voulait entendre, bien sûr, mais il n'avait jamais pensé l'entendre après ce matin. "Harry", commença-t-il, mais il ne trouva pas la force de finir.
"Viens, Draco", supplia-t-il. "Je suis seul et je veux un câlin. Viens t'allonger sur le canapé avec moi et regarder un film. Je ne veux pas dire pour le sexe, ou quoi que ce soit. Je veux juste te serrer dans mes bras."
On aurait dit qu'il y avait des larmes dans sa voix, et quelque part, cela donna à Draco la résolution de répondre. "Pas de larmes, Potter", dit-il chaleureusement, espérant faire sourire la personne qu'il aimait plus que quiconque dans sa vie. Harry tenta un rire pathétique, et Draco pensa qu'il y était arrivé. "Met ce haut rouge et moelleux", ajouta-t-il. "J'aime la sensation contre mon visage." Il s'imagina allongé sur le côté, face à lui, la joue contre sa poitrine et un bras serré si fort autour sa taille qu'il pourrait sentir les battements de cœur d'Harry contre sa propre poitrine.
"Ok", chuchota Harry. "Viens vite."
"J'arrive tout de suite", dit Draco. "Choisis un DVD et installe-le. Je serai là avant que tu t'en rendes compte."
"Au revoir," dit doucement Harry et Draco entendit la ligne s'éteindre. Il s'allongea sur son lit pendant environ un centième de seconde avant de sauter et d'enfiler les premiers vêtements qui lui tombèrent sous la main. Alors qu'il enfilait une paire de baskets, tout ce à quoi Draco pouvait penser fut, Merci, Merlin, merci, Merlin, merci, Merlin, encore et encore. Ça avait été une douloureuse leçon. Il espérait ne jamais avoir à la revivre.
Il descendit les marches des escaliers trois par trois dans sa précipitation pour se rendre à la cheminée. Il arriva juste à temps pour voir sa mère en sortir et s'épousseter. Elle remarqua son état débraillé, mais ne fit aucun commentaire. Tout ce qu'elle dit en s'essuyant les mains avec mépris, fut : "Bien. Le cas de ce petit enfoiré d'Espagnol est réglé."
La bouche de Draco s'ouvrit alors qu'il réalisa que sa mère s'était impliquée pour le protéger. Encore une fois. Il n'aurait pas dû être surpris. Mais il était plus que touché par sa loyauté. Il passa ses bras autour d'elle, la souleva du sol et la fit tourner, lui arrachant un rire choqué. Il la reposa doucement et sauta par-dessus la grille, se préparant à aller chez Harry.
"Je t'aime," lui dit-il.
Son sourire d'adieu était suffisamment brillant pour illuminer la Terre entière.
