Je ne possède aucun des personnages des différents fandoms.

Recueil de textes tout fandom confondus dans le cadre du Angstober 2024

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


Personne d'autre vers qui se tourner (Leverage)

La nuit était tombée sur la ville, une pluie fine et froide noyant les rues dans une brume grisâtre. Les lampadaires projetaient une lueur blafarde sur le trottoir désert. C'est dans ce décor morne qu'une silhouette claudicante apparut au coin de la rue, se dirigeant avec difficulté vers un immeuble en briques rouges. Quinn, le visage contusionné et le corps meurtri, s'arrêta devant la porte d'entrée. Il leva une main tremblante vers l'interphone, hésitant un instant avant d'appuyer sur le bouton. La douleur lancinante qui irradiait de son flanc droit lui arracha une grimace. Il savait qu'il prenait un risque en venant ici, mais il n'avait pas vraiment le choix. Après quelques secondes qui lui parurent une éternité, une voix grave et légèrement endormie résonna dans l'interphone.

- Ouais ?

Quinn prit une inspiration douloureuse avant de répondre.

- Spencer... ce… c'est Quinn. Je… J'ai besoin d'aide.

Un silence.

Puis le bruit de la porte qui se déverrouille. Quinn poussa la lourde porte et se traîna jusqu'à l'ascenseur…

Quatrième étage…

Chaque seconde était une torture, mais il tint bon. Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, Eliot Spencer était déjà là, dans le couloir, vêtu d'un simple pantalon de jogging et d'un t-shirt. Ses cheveux étaient en bataille, comme s'il venait de se réveiller. Son expression passa de la surprise à l'inquiétude en une fraction de seconde lorsqu'il vit l'état de Quinn.

- Bon sang, Quinn ! Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

Quinn tenta un sourire qui ressembla plus à une grimace.

- Disons que... j'ai eu une soirée mouvementée.

Il fit un pas hors de l'ascenseur, mais ses jambes cédèrent sous lui. Eliot réagit instantanément, le rattrapant avant qu'il ne s'effondre.

- Hey, doucement, murmura Eliot, passant un bras autour de la taille de Quinn pour le soutenir. Je te tiens.

Quinn s'appuya lourdement sur Eliot, reconnaissant pour ce soutien.

- Désolé de débarquer comme ça, marmonna-t-il. Je... sais qu'on n'est pas ami, mais… je… je n'avais personne d'autre vers qui me tourner.

Eliot le guida lentement vers son appartement.

- T'en fais pas. T'as eu raison de venir me trouver, dit-il d'une voix ferme mais douce. Allez, entrons. Il faut s'occuper de toi.

L'appartement d'Eliot était spacieux et bien rangé. Des touches de bois sombre et de cuir donnaient à l'endroit une atmosphère masculine, mais chaleureuse. Eliot conduisit Quinn jusqu'au canapé et l'aida à s'asseoir avec précaution.

- Ne bouge pas, ordonna Eliot avant de disparaître dans ce qui semblait être la salle de bain.

Quinn ferma les yeux, laissant sa tête reposer contre le dossier du canapé. La douleur pulsait dans tout son corps, mais pour la première fois depuis des heures, il se sentait en sécurité. Eliot revint rapidement, les bras chargés de fournitures médicales. Il posa le tout sur la table basse et s'accroupit devant Quinn, examinant ses blessures d'un œil expert.

- Tu peux me dire ce qui s'est passé ? Demanda Eliot tout en commençant à nettoyer une coupure sur le front de Quinn.

Quinn grimaça au contact de l'antiseptique.

- Un job qui a mal tourné. Le client m'a doublé, et son équipe de sécurité était... plus coriace que prévu.

Eliot fronça les sourcils, ses mains s'arrêtant un instant.

- Combien ?

- Six, répondit Quinn. J'ai réussi à m'en sortir, mais pas sans dégâts.

Un sifflement admiratif échappa à Eliot.

- Six contre un et tu es encore debout ? Pas mal du tout.

Quinn laissa échapper un petit rire qui se transforma vite en toux douloureuse.

- Je ne me sens pas vraiment « debout » en ce moment.

Eliot sourit et reprit ses soins, ses mains travaillant avec une douceur surprenante pour un homme capable de tant de violence.

- Tu as probablement des côtes fêlées, dit-il après avoir palpé délicatement le torse de Quinn. Il va falloir que tu restes tranquille pendant un moment et je vais négocier cette plaie au ventre, il n'a pas réussi à t'éventrer, mais tu as besoin de points.

Quinn hocha la tête, trop épuisé pour argumenter. Il observa Eliot travailler en silence, notant la concentration sur son visage, le pli soucieux entre ses sourcils. C'était étrange de voir cet homme, qu'il avait autrefois affronté, prendre soin de lui avec tant d'attention.

- Pourquoi tu fais ça, Spencer ? Demanda soudainement Quinn, sa voix à peine plus qu'un murmure.

Eliot leva les yeux, surpris par la question.

- Faire quoi ?

- M'aider. Après tout ce qui s'est passé entre nous...

Eliot soupira, posant le bandage qu'il tenait.

- Tu es venu me demander de l'aide non ? Et puis, on a peut-être eu nos différends dans le passé, mais c'était parce que nos clients étaient en conflit, ça ne veut pas dire que je vais te laisser crever sur le pas de ma porte.

Il y eut un moment de silence, puis Eliot reprit, sa voix plus douce.

- Dans notre job, on n'a pas beaucoup de personnes vers qui se tourner quand les choses tournent mal. Si on ne se serre pas les coudes, qui le fera ?

Quinn sentit quelque chose se serrer dans sa poitrine, et ce n'était pas dû à ses côtes fêlées.

- Je... merci, Spencer… Je savais que tu étais quelqu'un de droit.

Eliot hocha simplement la tête, reprenant ses soins.

- Ne me remercie pas trop vite. Tu n'as pas encore goûté à ma cuisine de convalescence.

Cela arracha un vrai sourire à Quinn, malgré la douleur.

- Tu veux me faire peur, mais je sais que tu cuisines bien… J'ai hâte de voir ça.

Eliot termina de recoudre sa plaie au côté avant de bander les côtes de Quinn, puis se releva, s'étirant pour détendre ses muscles crispés.

- Bon, tu vas rester ici cette nuit. Pas question que tu bouges dans cet état.

Quinn voulut protester, mais Eliot le coupa d'un geste.

- Ce n'est pas négociable. J'ai une chambre d'ami, et crois-moi, tu as besoin de repos.

Trop fatigué pour argumenter, Quinn acquiesça. Eliot l'aida à se lever et le guida vers la chambre d'ami. Une fois qu'il fut installé dans le lit, Eliot s'arrêta à la porte.

- Repose-toi. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis juste à côté.

Quinn hocha la tête, déjà à moitié endormi. Juste avant que Eliot ne ferme la porte, il murmura :

- Eliot ?

- Oui ?

- Merci pour tout.

Eliot resta silencieux un instant, puis répondit doucement.

- De rien, maintenant dors, tu es en sécurité.

La porte se referma doucement, laissant Quinn sombrer dans un sommeil réparateur, bercé par la sensation inhabituelle mais réconfortante d'être effectivement en sécurité.