77Hildegard : Concernant les bugs, il semble se passer des trucs depuis 3 jours : On reçoit de nouveau les mails d'alerte ! Ils arrivent de façon erratique et il reste plein de problèmes partout, mais... Au moins, on a enfin la confirmation que l'équipe du site existe encore ;u;
Eeeeet oui, bien vu pour la Selkie X,D Tu te serais mieux débrouillée que Drago, pour ce coup !
Harry a su redonner un peu de confiance en lui et d'orgueil à Drago, mais ca se retourne contre lui, au final, parce que Drago s'est rendu compte qu'il méritait qqun avec qui il se sente en sécurité... Et que Harry est à la fois une grosse sécurité et un gros danger (tu me diras, ca fait une moyenne XD )


Le lendemain, Drago fut rassuré de constater que ses craintes avaient été prises en compte : Quand il était de nouveau sorti pour vider la tonnelle de la plage de ses affaires et récupérer le courrier des albatros, il avait pu voir deux gardes Européens monter la garde devant le cercueil du Détraqueur.

Il n'avait pas osé s'approcher, et l'envie de lui venir en aide s'était heurté à sa couardise.

Il connaissait désormais par cœur les horaires de relève des Surveillants, et il s'arrangea pour aller chercher Carrow tôt, afin de réduire les risques qu'il croise quiconque dans les couloirs.

Peut-être qu'au contraire, il serait plus sage de choisir une heure où il y avait du passage, afin de ne donner à personne la possibilité de le surprendre à nouveau, seul et vulnérable…

Il était trop tôt pour se décider.

Il fit de même le lendemain, et le jour suivant, et une routine rassurante se mit en route :

En journée, il travaillait principalement de sa cellule, où il se sentait tranquille et à l'abri. Il avait récupéré l'un des tapis de son petit logement de la patinoire pour amortir le sol derrière sa table basse, et parvenait à s'y installer confortablement.

La plupart du temps, il avait la compagnie de Carrow à qui il prenait le temps de faire la lecture des documents les moins à risques dont il s'occupait, ou à qui il ordonnait de trier le bois dans les réserves des cellules voisines, bien que la tâche fût parfaitement inutile.

Il avait compté les chariots magiques qui rythmaient de nouveau ses journées, et constaté que le sien était de retour dans la file. Il partageait son contenu avec Carrow qui parvenait désormais à utiliser des couverts relativement proprement.

Il passait chaque jour à l'infirmerie pour laisser au détenu l'occasion de prodiguer quelques soins à Jugson, et Ginny Weasley était souvent là pour les observer. Il avait craint, au départ, que ce soit là-aussi pour commenter sa relation ou son absence de relation avec leur ex commun, mais elle semblait s'en moquer comme de son premier chaudron. Sa présence empêchait en revanche Nguyen de fourrer son nez dans ses affaires, et Drago appréciait donc sa présence et son silence. Quand, en quittant les lieux, il repérait la présence inquiétante d'un Surveillant, il lui parlait des progrès du malade pour gagner du temps et voir la route se libérer.

A part ça, il voyageait entre les bureaux personnels de Runcorn et Mullan, qui avaient repris leur rôle de Surveillants Majors et récupéraient les procès-verbaux de leurs Brigadiers respectifs, que Drago recopiait à son tour avant de les amener dans le bureau personnel du Directeur. Il faisait également des sorties régulières sur la plage pour le courrier, à la Patinoire pour vérifier les denrées alimentaires disponibles et s'occuper du linge, ou là où quiconque pouvait avoir besoin de lui. Il s'arrangeait pour que ses déplacements soient le moins prévisibles possibles, s'organisait par rapport aux horaires des repas, et trimbalait son petit réveil mécanique en cas de doute sur le temps dont il avait besoin.

Il se noyait confortablement dans son travail, et parvenait à ne penser à Potter que rarement, ainsi qu'à ne surtout jamais croiser sa route ou celle de ses amis. Quand un courrier nécessitait la signature ou le sceau du Directeur d'Azkaban, il l'abandonnait lâchement dans le bureau ou le glissait sous la porte de son logement, à la Patinoire.

Il avait évidemment cessé de lui écrire des petits mots, mais il gardait consciencieusement la clochette d'or enchantée sur lui, et parfois, il prononçait, du bout des lèvres, le nom de « Harry » pour voir le battant indiquer la direction de son lit, du dehors, du Hangar, ou de la salle au puits de lave selon l'heure de la journée.

Le samedi venu, une autre épreuve vint ébranler ses maigres certitudes :

Chaque matin, il effectuait une brève sortie sur la plage pour récupérer le courrier des albatros et observer le Détraqueur de loin, en espérant ne jamais voir le moindre changement dans sa position ou dans l'éclat de son cercueil magique. Il en profitait pour caresser et gâter les oiseaux, et proposait parfois des noms aux individus qui semblaient le moins réfractaires à l'idée.

Il venait tôt – Le terme de nuit était peut-être plus adapté que celui de matin – enveloppé dans sa peau de bête pour ne pas trop souffrir du froid, et ne s'attardait jamais plus que nécessaire.

Ce jour-là, une enveloppe attira son attention à tel point qu'il se trouva forcé de la décacheter sur place, debout au milieu des oiseaux : Habituellement, les courriers dont ils s'occupait avaient pour destinataire « Harry Potter », « Monsieur Potter », « Directeur d'Azkaban », ou encore « Pénitencier d'Azkaban »… C'était la première fois qu'il voyait écrit sur l'enveloppe « Drago Abraxas Cygnus Malfoy, secrétariat du Directeur, Pénitencier d'Azkaban, Mer du Nord »

Le papier beige et épais, l'encre violette, le sceau qui fermait l'enveloppe, tout indiquait la provenance du Magenmagot

Il déplia la missive, la parcourut des yeux, et une nouvelle fois, courut comme un dératé, retenant maladroitement ses pleurs, pour aller tambouriner à la porte du logement de Potter.

Celui-ci lui ouvrit rapidement, sur le qui-vive, prêt à réagir vaillamment, comme toujours.

Drago ne l'avait pas vu depuis trois jours et pourtant, pris dans sa panique, il lui adressa à peine un regard : Il poussa le Survivant pour pénétrer chez lui, en gémissant un discours décousu et sans queue ni tête. Il ne fut capable de reprendre à peu près ses esprits que lorsque Potter lui eut saisit les épaules, puis lui ai déplacé le menton pour pouvoir le fixer dans les yeux.

Alors il prit conscience des cheveux décoiffés, de la tenue débraillée avec le jogging qu'il mettait pour dormir, des cernes violets, de l'expression épuisée, et puis de l'heure qu'il était.

« Drago. Calme-toi. Dis-moi ce qu'il se passe. »

Les lèvres de Drago se mirent à trembler. Merlin comme il pouvait se haïr d'être aussi faible, aussi vulnérable, et d'imposer encore ses problèmes à cet homme qui en avait déjà tellement fait pour lui, dont il continuait de profiter et qui…

« Drago. »

Drago inspira longuement avant de fermer les yeux et de plaquer la lettre sur le torse de Potter pour le laisser la lire et le repousser.

« Ils veulent m'extrader. Ils veulent me faire quitter Azkaban. »

Le papier disparut de sous ses doigts, et il recula précipitamment la main, comme s'il avait peur de se bruler en effleurant l'épiderme du torse de Potter. Il entendit un bruit de papier qui se déplie puis plus rien, tandis que Potter lisait la lettre. Une main descendit se poser sur son poignet, et Drago attendit nerveusement.

« Je suis désolé, Potter. Je vais… Tu sais quoi ? Laissons tomber cette histoire de rupture. C'est ridicule. Recommençons là où on en était, et…

– Tout va bien. Je suis là.

– Non, ça ne va pas ! hurla presque Drago. Ils veulent que je… ! »

Sa voix mourut quand il ouvrit les yeux et croisa à nouveau le regard assuré de Potter. Celui-ci le fixa quelques secondes, puis ses yeux retombèrent sur la lettre qu'il tenait d'une seule main.

Peut-être que Drago avait mal lu. Peut-être qu'il avait surinterprété les choses.

La missive était signée par Griselda Marchebank, Présidente du Magenmagot. Après un rappel des crimes qui lui étaient reprochés, de la sentence qui lui avait été attribuée, la Sorcière soulignait les lointaines origines Françaises du condamné puis déclarait qu'un transfert de prisonnier vers la prison Parisienne de la Bastille avait été exigé par son pays d'origine et accepté par son pays de résidence. Un rendez-vous était prévu dans le courant de la semaine suivante, où Drago était convié, en plus du Ministre Britannique de la Magie Shacklebolt, du Président Français De-Saint-Brasier, de la Présidente Italienne Vecchiaforza, du Directeur d'Azkaban Potter, de la Directrice de la Bastille Marchelier, et enfin, d'elle-même, Présidente du Magenmagot, qui se tenait à disposition, de, etc…

« Ah, annonça finalement Potter. C'est pour ça que ton arbre généalogique l'intéressait. Fait chier…

– Je m'en fous de mon arbre généalogique ! éclata une nouvelle fois Drago. Je ne veux pas partir ! Je ne veux pas que tout ça recommence ailleurs ! Je ne veux pas que… ! »

Il s'interrompit à nouveau quand Potter releva la tête vers lui et il ferma les yeux, comme s'il venait de recevoir un coup. C'était tellement égoïste de sa part de lui réclamer de l'aide après ce qu'il lui avait fait, tellement…

« Ça ne recommencera jamais, Drago. Ni ici, ni nulle part. Ne t'inquiète pas, je vais régler ça.

– TU N'EN SAIS ABSOLUMENT RIEN ! TU CROIS QUE… ! »

Il n'eut pas le temps de finir de hurler : La porte s'ouvrit une nouvelle fois, et Weasley apparut, lui aussi débraillé et vêtu d'un pantalon de pyjama à rayures. Il analysa la scène en une fraction de seconde, puis se mit à hurler encore plus fort que Drago :

« CASSE-TOI, MALFOY ! TU CROIS PAS QUE T'EN AS DÉJÀ ASSEZ FAIT ?! CASSE-TOI ! »

Les barrières mentales de Drago se brisèrent d'un coup, et il éclata en pleurs hystériques incontrôlables. Après quoi, les cris continuèrent de s'élever :

« ARRÊTE DE TE LAISSER BERNER, HARRY ! C'EST UN PUTAIN DE MANIPULATEUR ! IL PROFITE DE TOI !

– ÇA TE CONCERNE PAS, JE M'EN OCCUPE !

– C'EST DES PUTAINS DE LARMES DE CROCODILE ! ARRÊTE DE… ! »

Drago se retrouva tiré hors de la patinoire par Potter. Plusieurs autres Sorciers étaient sortis de leurs lits, alertés par le vacarme, et il baissa la tête, honteux, en accélérant le mouvement. Les hurlements et les mises en garde de Weasley les suivirent un moment, et continuèrent de résonner sous son crâne longtemps après qu'ils se soient suffisamment éloignés.

« Je suis désolé, Potter, geignit Drago en reniflant. Il a raison : je… Je suis désolé de t'imposer tout ça, je… Ça ne te concerne plus, et…

– Ça va aller, ne t'inquiète pas.

– Je ne le pensais pas, quand j'ai dit que je ne t'aimais pas, prétendit-il dans un nouveau discours incohérent. On devrait… On devrait baiser, et… Ce que tu veux. Je pourrais rester avec toi, et on pourrait peut-être… » Drago était à peine conscient des contradictions de ses affirmations. C'était comme si toutes ses digues avaient cédé d'un coup.

Il se retrouvèrent rapidement dans les appartements du Directeur où Drago fut doucement amené dans la salle de bain. Quand Potter ouvrit les vannes du lavabo, il hurla de nouveau : Un vieux souvenir des tortures que lui avait fait subir Waren avant qu'il n'ait l'autorisation de le violer :

« NON ! Non, je t'en prie, je vais me calmer ! Je vais… ! »

Potter se contenta de passer un gant de toilette sous le filet d'eau avant de lui nettoyer le visage avec une tendresse presque paternelle, et Drago reprit le flot de ses excuses pitoyables, d'une voix basse et tremblante qui finit par s'éteindre en emportant avec elle les reniflements. Potter lui caressa encore doucement le visage, lui essuya les yeux avec précaution, et même la respiration de Drago put reprendre un rythme normal, bien que tremblant.

« Est-ce que tu te sens un peu mieux ? »

Le simple fait de réfléchir à cette question était douloureux.

« Je suis désolé, Potter, répéta encore une fois Drago. Je devrais te laisser tranquille, mais je…

– Non. Je trouve ça très bien que tu viennes vers moi quand ça ne va pas. Je sais que ça demande du courage de… »

Il s'interrompit quand Drago ricana en toussant lamentablement. Ça demandait peut-être du courage à quelqu'un comme Potter, qui avait rarement besoin d'aide. Du côté de Drago, ce n'était que de la bêtise et de l'emportement.

« Bon, reprit Potter avec une voix tranquille et rassurante. C'est Vissarion qui est derrière tout ça. Mais si ça peut te rassurer, je peux t'affirmer qu'il n'a aucune intention de te faire juste changer de prison. Cette histoire de Bastille, c'est juste une étape pour te transférer ensuite au Maléfistinat, je pense. Ça fait un moment qu'il…

– Je ne veux aller nulle part, le coupa immédiatement Drago en tremblant.

– Tu n'iras nulle part où t'as pas envie d'aller, je te le promets. Plus personne ne te forcera jamais à quoi que ce soit. Il faudrait qu'ils me passent sur le corps. » Les yeux verts avaient l'air si confiants que Drago en eut le vertige.

« Tu n'es pas de taille à lutter contre eux… souffla Drago.

– Pas de taille ? Il ferait beau voir. Tu oublies que je suis Harry Putain de Potter. »


Apparemment, dans le fandom, il est admis que le deuxième prénom de Draco est celui de son père : Draco Lucius Malfoy... J'ai préféré mettre ceux des grands-pères, Draco Abraxas Cygnus Malfoys, ce qui ne me semble pas complètement aberrant... Si vous faites une recherche google image sur Abraxas et Cygnus, vous comprendrez vite pourquoi je me suis permis cette petite excentricité, je pense :D