Guest : XD allez, il mérite au moins ce qui lui arrive... tadadaaaaaaa... maintenant !
Hildagarde : Drago a toujours cicatrisé ultra vite, et ses dents repoussaient régulièrement... La repousse extérieure, ca date de l'épisode des cuisines : Ackerley l'a bien tabassé, ses dents ont sauté, mais quand Harry l'a retrouvé inconscient, il a voulu le soigné, et lui a lancé un sort de repousse qui a mal réagi avec le pouvoir cicatriciel naturel de Drago... C'est pour ça que ça ne dégoutait pas trop Harry qui savait qu'elles étaient le résultat de leurs magies combinées, et un signe que Drago était résistant
En passant : Oui, l'idée c'est surtout que Lucius est capable de manipuler les hommes.. il aura plus de mal avec les elfes
Drago avait préparé son raisonnement, et il put répondre, patiemment, un air de plus en plus arrogant sur le visage, à chacun des arguments qu'on lui assena :
« Hors de question de relâcher ce monstre dans la nature ! Il est trop dangereux !
– Dans ce cas, hors de question de le ramener dans une capitale surpeuplée telle que Rome.
– C'est un sujet d'études absolument unique en son genre.
– S'il est si unique que cela, alors l'étudier ne vous apprendra rien sur ses congénères.
– C'est inenvisageable ! On ne sait pas comment il réagirait en retrouvant sa liberté !
– Tout comme on ignore comment il réagira, à la longue, à cette captivité.
– Ce n'est pas comme s'il souffrait de sa condition !
– Vous l'ignorez, puisque vous êtes incapable de pénétrer son esprit. Je l'ai pu, moi, et je vous affirme qu'il a souffert et qu'il souffre encore. Le garder en cage ainsi est inhumain.
– Justement, il n'est pas humain !
– Si vous êtes incapable de comprendre sa détresse, alors vous ne valez pas mieux que lui. Vous le libèrerez loin des hommes, ou bien je le libèrerai ici-même. Vous connaissez ma haine pour cet endroit et pour les Sorciers qui y résident. Je me moque du nombre de ceux qu'il tuera. »
Même Potter avait fini par gémir :
« Drago… Tu savais que tu risquais d'avoir ce genre de pensées. Tu t'en souviens ? Tu sais que c'est une mauvaise idée, tu m'as demandé de t'empêcher de faire ça…
– Et bien je suppose que je suis tout aussi dangereux que lui, puisque je serais supposément celui responsable de son évolution. Vous devriez m'enfermez à ses côtés, et dans le même genre de cage, pour éviter que je ne devienne une menace pour les Sorciers. »
Cette fois, ils ne souriaient plus. Plus aucun d'entre eux. La discussion était trop rapide, agressive, les mots se chevauchaient trop pour que les deux présidents parviennent à suivre les évènements. Apparemment, Kenaran avait omis d'informer sa Présidente de son souhait de rapatrier le Détraqueur dans son pays, dans sa capitale, au milieu de son peuple. Shacklebolt ignorait également à quel point ce Détraqueur-ci était différent de ses congénères, et refusait désormais qu'il passe un jour de plus sur le sol Britannique. Finalement, le Grand-Élu accepta, de mauvaise grâce, de montrer sa prise aux Politiques présents.
C'est quand tout le monde fut occupé à enfiler capes d'extérieur et à discuter avec les secrétaires, traducteurs et conseillers respectifs que Lucius Malfoy profita du désordre pour annoncer doucement à son fils :
« Tu me déçois beaucoup, Drago. »
Ce dernier frissonna, et ses mains glissèrent légèrement sur la peau de morse. Il parvint toutefois à s'en draper, et sa chaleur excessive, son odeur d'huile le rassurèrent quelque peu. Il osa à nouveau planter ses yeux dans ceux de son père :
« Je n'ignore pas que j'ai toujours été une source de déception pour vous, père. Aujourd'hui, pendant quelques minutes, je vous ai rendu fier, et je chérirai ce souvenir jusqu'à ma mort. »
Pour la première de sa vie, Drago avait été incapable de déchiffrer le regard de son père. C'était peut-être une expression nouvelle, une émotion qu'il n'avait jamais éprouvée en sa présence. Ou bien Drago avait perdu l'habitude d'observer ce visage-ci.
·
Kenaran et Potter affirmèrent que le Détraqueur n'avait pas changé de position, qu'il était solidement enchaîné dans sa gangue de Magie concentrée. Peut-être étaient-ils sincères, mais Drago voyait bien, lui, que la main était davantage crispée, les tendons davantage visibles, la silhouette un peu plus voutée, que la mâchoire s'était resserrée sur le bâillon ardent qui lui pénétrait la gueule.
Il souffrait.
Il souffrait comme il n'avait jamais souffert.
Il devenait autre-chose.
Il était devenu moins que rien, moins que le Non-Être qu'il avait toujours été, une chose qui ne méritait même plus le respect que l'on accorderait à un animal, à un meuble, ou à un foutu caillou sur la plage.
Il avait été espoir.
Et on lui avait tout arraché.
« Libérez-le. Tout de suite », ordonna Drago, sitôt qu'il le vit, en revenant sur son idée de procéder à l'acte loin de toute victime potentielle.
« Drago… » Potter lui saisit le bras, et Drago ne savait pas si c'était pour le rassurer, pour le protéger ou pour l'empêcher de se précipiter vers le cercueil.
La forteresse noire avait souffert : Ses murs étaient toujours aussi épais et infranchissables, aussi effrayants. Les libellules n'avaient fait que la rendre plus immonde encore, parce que le Sang suintant s'était transformé en basalte noir, et qu'elle se retrouvait maintenant parsemée de pics, de dégoulinades, de geysers figés dans le temps. La mer était plus déchainée que jamais, et pourtant on n'entendait pas le son des vagues. La plage avait quasiment disparu : Elle avait été rongée par la tempête.
Les murs ne servent à rien : Tu es vide à l'intérieur. Tu n'as rien à cacher, rien à protéger. Tu es cloitré à l'intérieur de murs, à l'intérieur de murs, à l'intérieur de murs… Tu croyais te protéger, mais tu t'es enfermé.
« Il ne représente aucun danger tant qu'il est dans cette cage, expliquait Kenaran aux Politiques. Je vous assure qu'une fois au Maléfistinat, les protections qui l'entourent seront encore renforcées, et…
– À quel point pouvez-vous être aveugles pour ne pas voir à quel point il souffre ?! »
Drago les regarda tous, éberlué : Kenaran, ses gardes qui étaient sortis du carrosse, les Présidents, le Ministre, leurs employés, son père, Potter…
« Il ne souffre pas, affirma Kenaran. Rappelez-vous la façon dont il s'automutilait pour détruire les boucliers magiques. Il ne possède pas de nocicepteurs ou de…
– La faim est une souffrance ! L'enfermement est une souffrance ! L'humiliation est une souffrance ! »
Même son père semblait s'intéresser au discours du Maléfistinien. Seul Potter continuait de le regarder, avec son air inquiet. Drago sentit un coup contre sa cuisse et baissa les yeux : Deux albatros. Deux ne signifiait rien.
« Il a malheureusement appris à protéger son esprit en imitant l'occlumancie de Monsieur Malfoy, mais je gage qu'avec un peu de…
– Je vous montrerai comment pénétrer son esprit si vous me promettez qu'après ça, vous le libèrerez », tenta désespérément Drago.
Kenaran eut un rire léger : « N'exagérez pas votre pouvoir, Monsieur Malfoy. J'ai certes échoué à percer vos barrières, mais je ne doute pas qu'avec quelques tentatives de plus, j'y serais parvenu. Ce n'est qu'une question de temps avant que nous ne venions à bout de celui-ci ! »
Drago renifla et baissa les yeux. Cinq albatros. Cinq ne signifiait rien non plus.
« Le Détraqueur restera ici, affirma soudain Potter.
– Pardon ? répondit Kenaran d'un ton outré.
– Je refuse que vous emmeniez les deux ensemble, grogna-t-il en montrant Drago. C'est trop dangereux. Pour lui, comme pour vous, comme pour n'importe qui qui se trouverait à proximité.
– Vous n'avez pas le droit de…
– Je ne vous ai jamais promis quoi que ce soit le concernant ! cracha Potter. Je l'ai capturé !
– Harry, intervint Shacklebolt en lui posant une main sur l'épaule. Je ne pense pas qu'il soit judicieux de…
– Vous l'avez capturé avec l'aide de mes hommes ! siffla Kenaran en se penchant vers Potter. Vous n'auriez jamais réussi si je…
– Je ne veux pas de cette créature dans mon pays, Professore, prévint soudain la Présidente Italienne. Si son Sang détruit la Magie, alors je… »
Et puis ils se mirent tous à parler en même temps, et finalement à se hurler les uns sur les autres.
Drago recula nerveusement, et sa jambe heurta un albatros. Sept. Sept n'était pas alarmant. Il releva la tête, puis prit peur : De nouveau, la Magie pulsait.
Il connaissait par cœur le vide glacial et asphyxiant de Potter. Il avait aperçu la noirceur dévorante de Kenaran qui déformait sa silhouette en l'allongeant horriblement. Il crut que les autres sauraient se contenir, mais réalisa qu'il se trompait : Il sentit son poil se dresser sous l'électricité grésillante que Shacklebolt émit malgré lui, crut devenir sourd quand un sifflement suraigu jaillit de la poitrine de la Présidente Italienne, et enfin, quand la terre se mit à trembler sous les pas du Président Français, il sut que les choses étaient allées trop loin.
« Potter. »
Neuf. Dix. Vif-Eclair : Onze.
Les magies luttaient les unes contre les autres, et Drago entendit, malgré les cris, un craquèlement résonner. Il tourna la tête et vit la fissure qui parcourait le cercueil de bas en haut, et puis soudain…
Tout explosa.
Tous les Sorciers furent projetés sur la plage quand le Détraqueur écarta ses bras de son corps. Pour la première fois, il émit un son qui n'était ni un râle, ni un hurlement de souffrance : Il s'agissait d'un son métallique et vibrant qui ressemblait au sifflet du Poudlard Express. Il leva ses mains grises et immondes vers le bâillon étincelant qui lui violait la gueule, ses doigts tordus et couverts de cicatrices se crispèrent sur l'objet dans un effort visible pour l'arracher, mais elles se couvrirent aussitôt de cloques suintantes, et une odeur de brulé empuantit l'atmosphère.
Potter fut le premier à se relever, mais un albatros lui percuta le torse pour le remettre à terre et le protéger. Shacklebolt fut le deuxième : Il brandit sa baguette en hurlant les premières syllabes d'un sortilège de Patronus, mais Déjà le Détraqueur s'était précipité sur lui, et il fut brutalement repoussé en arrière sur plusieurs mètres.
« Non ! » Drago voulut se relever à son tour, mais lui aussi, un albatros lui fonça dessus pour le maintenir au sol. Avant de tomber à nouveau, il put voir un Patronus de macaque attaquer le Détraqueur, suivi par une libellule…
« DÉGAGE ! MERDE ! MERDE ! SPERO PATRONUM ! » Potter avait réussi à se débarrasser de son protecteur ailé, et son cerf jaillit.
Le Détraqueur s'était déjà envolé.
Toujours aussi aveugle, il percuta le dôme et y rebondit plusieurs fois avant de redescendre attaquer les Sorciers restés au sol. Une dizaine de Patronus le poursuivaient, et la moitié d'entre eux s'évanouit en fumée quand le Détraqueur effectua son demi-tour et traversa leur groupe.
« OBICE PATRONUM ! » Le cerf disparut quand un mur horizontal et éthéré apparut pour protéger le groupe.
C'était la panique : Drago était pétrifié. Il vit plusieurs gardes européens venir protéger les Présidents, les mettre à l'abri dans le carrosse Maléfistinien.
Drago se secoua pour débarrasser son dos de l'albatros qui s'y était perché. Il avait sa baguette. Il avait sa baguette alors que son père était désarmé. Il y avait des robes noires, mauves, bleues, blanches… Il repéra la robe grise et lui lança un ridicule protego avant de ramper à toute vitesse vers lui. Il entendit des cris, il reçut une vague de Magie qui le fit chuter d'un côté, mais il parvint finalement à son but, et passa un bras autour du corps de son père avant de brandir sa baguette vers le vacarme.
Lucius Malfoy lui tira le bras pour s'emparer du bout de bois entre ses doigts.
« Non ! » Instinctivement, sans y penser, Drago lutta contre lui pour garder la main sur la baguette d'aubépine. C'était stupide : Il ignorait si son père savait faire apparaître un Patronus.
Pendant ce temps, l'autre combat se poursuivait : Potter et Shacklebolt dirigeaient leurs Patronus de cerf et de lynx sur le Détraqueur, toujours engoncé dans son espèce de muselière magique. Kenaran les protégeait avec des libellules, d'autres gardes luttaient avec des animaux spectraux ou tentaient de dresser des murs de protection magique. Et puis il y avait ceux qui déjà, étaient évanouis au sol.
Lucius Malfoy parvint à s'emparer de la baguette. Une part de Drago s'en trouva presque rassuré : S'il était capable de produire un Patronus, alors…
« PROTEGO ! » hurla son père.
Le bouclier obtenu fut encore plus misérable que le sien.
Malgré la panique, malgré l'urgence de la situation, Drago sentit sa bouche béer : C'était pour ça qu'il lui avait pris sa baguette ?! Pour produire le même sort inutile que le sien ?! Alors qu'il n'avait pratiqué aucune forme de magie depuis des années, et avec une baguette qu'il ne maîtrisait pas ?!
Les yeux de Lucius Malfoy s'écarquillèrent d'effroi en voyant quelque chose qui se trouvait dans le dos de son fils. Sans réfléchir une seconde, celui-ci se jeta sur ses épaules pour le protéger de son corps.
Encore une fois, songea-t-il confusément, un comportement absurde : Aussi stupide que celui des albatros qui faisaient de leur mieux mais dont les corps n'offraient qu'un faible rempart face à la puissance du Détraqueur.
Le Détraqueur qui passa à toute vitesse par-dessus son dos. Il sentit ses griffes déchirer l'épaisse cape de morse, puis entendit le cri de souffrance de son père. Une explosion, devant lui : Le Détraqueur, pris dans son élan, s'était projeté contre le mur du château.
« DRAGO ! »
La voix de Potter.
Il l'ignora.
Son père avait levé les mains vers son visage et hurlait de douleur. Un sang rouge et gluant coulait entre ses doigts.
« EPISKEY ! » cria Drago.
Il y eu quelques étincelles blanches sur le sol, deux ou trois mètres sur le côté. Sa baguette se trouvait là, abandonnée sur les pierres. Son père l'avait lâchée quand il avait été blessé.
Il repoussa l'homme sur le sol pour se jeter sur elle et s'en saisir à nouveau, mais fut retenu dans son mouvement par les bras de son père qui lui enlaça désespérément les hanches :
« Non ! Non, ne t'éloigne pas ! »
Il n'avait pas le temps de s'expliquer : Il leva rapidement le genou, tendit encore plus vite la jambe, et le coup de pied que son père reçut dans le ventre le força à lâcher prise avec un nouveau cri de souffrance. Drago s'effondra une nouvelle fois sur le sol, et parvint à récupérer sa baguette.
Il la leva aussitôt vers le visage de son père, mais n'eut pas le temps de prononcer la première syllabe du sortilège de soin qu'un autre sort s'échappait d'elle : Il entendit Potter crier à nouveau « Obice Patronum », et un mur d'argent terni s'éleva une seconde avant que le Détraqueur qui avait fait demi-tour ne s'écrase sur lui dans un choc violent.
Le mur était moins résistant que ceux que Potter obtenait seul, et celui-ci se couvrit de craquelures minuscules évoquant une toile d'araignée.
Drago était capable d'invoquer un Patronus. Il avait été à deux doigts d'y réussir, une dizaine de jours plus tôt, quand Potter lui chuchotait des conseils dans le creux de l'oreille.
Une deuxième fois, le Détraqueur se précipita sur le mur magique, mais Drago se tenait prêt : Dès que le bouclier magique vola en éclat, il cria « Spero Patronum ! » désespérément.
Une bêtise, encore une fois. Un orgueil démesuré et stupide : Il s'était senti capable d'y arriver parce qu'il était alors à l'abri, et se sentait bien dans les bras de Potter. Ce n'était pas le cas ici, et la baguette resta inerte.
Le Détraqueur ne l'attaqua pas, cependant : une petite loutre spectrale s'était dressée devant lui, et lui barrait la route. Il reconnut le Patronus de Granger.
Les renforts arrivaient déjà.
Peu importait : Son père gémissait sur le sol, à quatre pattes, tâtant aveuglément les pierres à la recherche d'une arme, d'un abri, d'un protecteur… Du sang s'égouttait toujours de son visage, et Drago crut défaillir quand il leva les yeux vers lui : Enfin il vit ce que les mains du Détraqueur lui avaient infligé, avec les cinq griffures parallèles qui lui barraient le visage, du bas du menton au haut du crâne. La paupière gauche était déchirée, et dans l'orbite, l'œil avait disparu.
