Désolée pour le retard ! Je suis en vacances et j'avais oublié qu'on était lundi ^^'
Alors comme ça on est content que Drago soit parvenu à se débarrasser aussi facilement de Kieran Price ? Mais depuis quand les choses sont faciles pour Drago, je vous le demande ?!
Yza - Drago a une capacité d'apprentissage assez aléatoire XD Et une façon d'affronter le danger du genre "logiquement, si je titille tout doucement le dragon, il ne devrait pas me bouffer direct, hein ?"
Melynee - Je crois qu'il y a un nouveau bug au niveau des reviews selon si tu envoie via l'appli ou via le site X,) Ca fait 2 semaines que j'ai commencé ta nouvelle et j'ai peur de commencer en passant par l'appli
C'est ce que j'essaye de montrer, que Harry essaye de respecter les décisions de Drago, même quand tout le monde voit bien qu'elles sont mauvaises... Le pauvre ne peut qu'essayer d'être patient, vu que sinon, Drago va lui reprocher de se mêler de ce qui ne le regarde pas
Je pense que Drago rationalise à fond tout ce qui lui est arrivé, essaye de donner du sens à tout ça...
La selkie est ultra adorable avec Drago, mais elle joue un peu à la petite citadine qui papouille sa poule de compagnie sans voir le problème à manger du poulet le dimanche midi XD
En passant - C'est un peu le but de l'arc Price : Drago doit apprendre à ne plus agir que pour obtenir l'approbation d'un autre, que ce soit lucius ou Harry ^^
Lyashura - Pour info, tu as commencé ta lecture alors qu'on en est à ce chapitre :D Et j'ai tellement hâte de savoir si tu en es au Harry ou au Potter, désormais 3
« J'en ai compté plus d'une centaine ce matin. Je pense toutefois que leur nombre se stabilise après avoir augmenté de façon…»
Drago chercha le mot dans son dictionnaire…
« …exponentielle. Je reconnais ceux qui sont… »
Nouvelle vérification…
« … rassasiés… »
Drago se mordilla l'ongle du pouce.
Ekrizdis n'avait en tout cas rien eu d'un Legilimens. Autrement, il aurait su que jamais rien ne comblait durablement la faim.
Ses observations, connaissances et découvertes sur les Détraqueurs étaient bien moins pertinentes que ce que Drago avait espéré. Ceci dit, le simple fait de voir quelqu'un parler d'eux autrement que comme de choses méritant à peine le nom d'Êtres le rendait incapable de reposer le carnet. Le Mage avait attiré les Détraqueurs sur l'île à moitié malgré lui, mais n'en avait rien regretté : leur présence et leurs pouvoirs étaient un outil de plus dans son arsenal de sadique. Pour autant que Drago pouvait en juger – Ekrizdis n'indiquait jamais aucune date – il avait fallu des mois, peut-être des années, à son époque, pour que le nombre de Détraqueurs à Azkaban approche celui qu'ils avaient atteint en quelques semaines quand son Détraqueur avait attiré les autres. Le Mage s'amusait vaguement de l'effet que les créatures avaient sur ses prisonniers quand lui ne ressentait rien. La seule réelle expérience qu'il avait effectuée – mais Drago n'avait décrypté qu'une demi-dizaine de pages sur un carnet qui en comptait plus d'une centaine – avait consisté à enchaîner un homme de plus en plus près d'une fenêtre barrée derrière laquelle les Détraqueurs rodaient. Le cinquième jour, une créature était parvenue à pénétrer la pièce malgré les barreaux, laissant supposer, soit qu'elle pouvait transplaner (improbable : si cela avait été possible, son Détraqueur l'aurait fait également), soit qu'elle était capable d'altérer la composition de son corps pour se glisser, comme une fumée noire, à travers les espaces les plus étroits. Par ailleurs, le fait intéressait peu Ekrizdis qui avait préféré écrire sur le malheureux dont l'âme avait finalement été arrachée. Réalisant qu'il ne pourrait plus tirer de ce pantin les moindres cris ou pleurs, il avait abandonné sa carcasse sur la plage où les Selkies (elles étaient trois à l'époque, et Drago espérait que Lucile n'en avait pas fait partie) avaient échoué à l'attirer à l'eau, et l'avaient donc dépecé et dévoré sur la plage.
Une lecture qui changeait de celle de ses romans moldus, et Drago ignorait si c'était en bien ou en mal.
Il s'était installé sous le pommier de Gregory, histoire de profiter des quelques rayons de midi qui parvenaient à percer la couverture nuageuse. Par ailleurs, il ne voulait pas qu'on puisse l'accuser d'avoir comploté dans l'ombre avec cette lecture secrète si jamais il devait arriver qu'on le retrouve fou, mort ou évanoui, et l'extérieur lui avait paru une bonne idée. Pour finir, un frisson désagréable le prenait à chaque fois que le Mage évoquait une nouvelle pièce dans laquelle il s'était adonné à sa passion. Drago ignorait à quoi avaient ressemblé sa cellule et son bureau avant les aménagements des ministères et de Potter et ce que ces endroits avaient connu avant lui. Ceci dit, à présent que la plage était mentionnée, elle perdait, elle aussi, de son aura à peine réconfortante à ses yeux.
Vif-Eclair chevrota dans son demi-sommeil et Drago lui caressa la nuque.
Il reprit sa lecture laborieuse jusqu'à ce qu'une ombre se pose sur la blancheur des pages. Kieran Price se tenait là, l'air gauche et timide, comme au premier jour.
« On peut parler ? demanda-t-il d'une voix peu assurée.
– Bien sûr. »
Drago referma le carnet, le posa sur son genou et garda la main sur la couverture. Ce n'est pas qu'il voulait dissimuler l'ouvrage, mais celui-ci ne concernait en rien l'architecte. Devant Potter, ou un autre membre du personnel, il aurait peut-être été moins protecteur.
Kieran Price s'accroupit en face de Drago, tendit les doigts vers Vif-Eclair pour tenter une caresse, mais l'albatros caqueta d'un air menaçant en gonflant ses plumes et en reculant la tête, comme pour prendre son élan pour mordre. Comme toujours, seuls le Directeur d'Azkaban et son secrétaire, parfois le greffier, méritaient l'honneur d'effleurer les oiseaux. Kieran Price abandonna le combat perdu d'avance et poussa un soupir.
« Comment tu vas, en ce moment ?
– Bien. »
La langue de Drago butta. Il aurait voulu retourner la question à son interlocuteur, mais il ne savait plus trop ce qui, du tutoiement ou du vouvoiement, était de mise entre eux.
« De mon côté, ça va pas fort, répondit tout de même Price. J'ai agi comme un con avec toi. C'est cet endroit, cette ambiance… La pression, les rumeurs… Enfin bref… » L'architecte fit une pause en laissant ses yeux errer sur le cimetière, s'arrêter sur un tombe éventrée et frissonner. « Enfin bref, ce que je voulais te dire c'est que… Tu me manques. Notre relation me manque. »
Drago baissa les yeux et se mordilla les lèvres. Ça aurait été un mensonge que de ne pas abonder dans le sens de son ancien amant : il regrettait les escapades dans leur petite salle secrète, les baisers qu'ils y avaient échangés, les mots doux murmurés, les fugaces impressions de libertés que lui avaient donnés ces instants à s'échapper de son bureau et de sa routine bien huilée… Même leurs relations sexuelles dépassionnées avaient un goût de nostalgie : les regards chargés de désirs que Kieran Price avait posés son son corps, les soupirs qu'il avait poussés… Et puis, la tranquillité que lui avait accordée Potter, le temps de cette mascarade…
« Je ne sais pas quoi répondre, indiqua doucement Drago.
– Est-ce que tu ne voudrais pas qu'on se laisse une deuxième chance ? »
Le problème venait de Drago, évidemment : il ne s'était jamais réellement investi dans cette relation, n'y avait jamais vraiment cru. Dès les premières difficultés, il avait fui, comme un lâche, et comme d'habitude. Il n'avait jamais pris la peine de communiquer réellement avec Kieran Price, d'évoquer ses doutes et ses craintes, de le mettre en garde contre les ennuis qu'il avait pressentis.
« Si… commença-t-il lentement, cherchant ses mots à chaque syllabe. Si nous décidons de réessayer… les choses devront être différentes.
– Bien sûr. C'est pour ça que je suis là. On peut en discuter, non ? »
Le souffle que Drago relâcha alors lui donna l'impression d'avoir pesé une tonne.
La discussion prit longtemps, et Drago se livra un peu : il garda secret le nombre de ceux qui l'avaient violé et avoua à demi-mots n'avoir jamais vraiment eu le choix. Kieran Price arbora une drôle d'expression que Drago décida d'interpréter comme de la peine, même si tout lui suggérait qu'il s'agissait de dégoût.
« Avec Potter… marmonna-t-il en baissant les yeux et en triturant son auriculaire tordu. Avec Potter aussi, ça a commencé comme ça. C'est pour ça que ça ne sert à rien de s'inquiéter de… Je veux dire qu'il n'existe aucune chance au monde que je lui pardonne, et… » Le pli étroit que formaient les lèvres de Kieran Price l'intimidait, et il n'osa pas regarder plus haut. Il poursuivit tout de même : « Quant à Nguyen, s'il l'avait voulu, il l'aurait fait. Il en a eu l'occasion. Je n'intéresse pas Nguyen. Et lui non plus ne m'intéresse pas. »
Le silence dura longtemps jusqu'à ce que Kieran Price ne souffle un « Okay » à peine audible.
Puisqu'il avait fait l'effort de se confier autant, Drago n'hésita pas trop longtemps à poser la question qui l'inquiétait, celle qu'il aurait voulu adresser au monde entier mais qu'il ne pouvait prononcer que devant une seule personne qui se trouvait, pour le moment, n'être que cet homme-là. La première syllabe lui échappa avec une légèreté trompeuse, mais les suivantes tombèrent de plus en plus brutalement, lourdement, inexorablement traitresses :
« Est-ce-que je te dégoûte ? »
La réponse aurait pu fuser, rassurante, mais il fallait se réjouir du fait que Kieran Price réfléchisse sérieusement et qu'il ait décidé de peser sa réponse avant de l'asséner. Une politesse hypocrite aurait été dévastatrice.
« Non… Non, pas vraiment, marmonna l'Architecte. C'est juste… difficile à imaginer, je suppose. »
Les yeux de Drago parvinrent, par à-coups, à retourner se fixer dans ceux de son interlocuteur. Son regard n'avait pas changé, et Drago y trouva une forme de réconfort.
« Tout ça, marmonna-t-il avec un sourire contrit, les sentiments, les relations sérieuses… C'est un peu nouveau pour moi. » L'expression de Kieran price se réchauffa un peu et Drago termina : « Je suis soulagé de découvrir ça avec quelqu'un comme toi. »
Ils discutèrent un bon moment, jusqu'à ce que les albatros ne rappellent à Drago ses horaires d'employé. Il retourna à son bureau en ayant l'impression d'avoir grandement avancé sur le chemin de la maturité.
Le soir venu, il y avait l'une de ces séances de groupe avec Nguyen, et il expliqua calmement qu'il se sentait de plus en plus confiant envers l'avenir. Et puis il informa le Potionniste qu'il le laisserait désormais utiliser son laboratoire en paix, à moins qu'une aide ne soit absolument souhaitée ou nécessaire.
Il musarda dans sa cellule jusqu'à l'heure du couvre-feu, heure à laquelle il se faufila dans les couloirs déserts, aussi silencieux qu'une ombre, pour rejoindre la Patinoire et le logement de fonction de son amant. L'Architecte était parvenu à poser un Assurdiato sur les murs désormais réguliers et solides, et ils purent laisser libre-court à leur fantasmes. Drago supplia presque l'homme d'être brutal, et ses mains fermement serrées sur son cou, il parvint enfin à jouir. Ensuite, la joue posée sur son pectoral et écoutant les battements de son cœur se calmer dans un silence de moins en moins complice et de plus en plus inconfortable, il regretta son audace. Il traçait, du bout des doigts, le creux qui reliait son nombril à sa cage thoracique.
« Les choses seront plus simples, quand je serai libre, annonça-t-il finalement. Ici, tout le monde me connaît, je suis un sujet de plaisanterie, mais à l'extérieur, je saurai être plus discret.
– Ici déjà, tu pourrais être plus discret, supposa Kieran Price. Tu pourrais t'habiller normalement, couper tes cheveux…
– On pourrait essayer, admit Drago. Peut-être que si c'est quelqu'un en qui j'ai confiance qui les coupe, ils resteront courts. Quand j'étais petit, c'était ma mère qui s'en occupait. »
Il buta à peine sur la dénomination de la Traîtresse et s'en félicita. Après tout, puisqu'il était capable de parler de Lucius Malfoy comme de son père, il devait être capable de faire de même pour Narcissa Black.
Il poussa un soupir qui fit se dresser les poils épars de la poitrine de Kieran Price.
Il doutait être assez proche de lui - émotionnellement - pour que l'astuce fonctionne. Pour ce qui était de sa peau de phoque, il pouvait s'en passer. Pour ce qui était des cheveux… Petit, il voyait sa mère comme une déesse de grâce, de douceur et d'intelligence. Il était resté proche d'elle même en grandissant, et ses beaux yeux bleus et soucieux étaient ce qui lui avait donné la force d'affronter sa sixième année de scolarité. Quand elle avait décidé de révéler sa véritable nature en trahissant les siens, il avait douté être assez fort pour la renier entièrement. Aujourd'hui, il doutait avoir pris la bonne décision : elle avait eu un courage certain en mentant, et s'il fallait en croire Potter, elle ne l'avait peut-être pas fait tout-à-fait volontairement, aveuglée par ses instincts de femelle et de mère… L'idée était dérangeante à plus d'un titre : elle le rendait, de facto, responsable de l'attitude de sa mère.
Quoi qu'il en soit, elle avait survécu et était libre.
Et l'attendait.
Il exila l'idée dans un coin de son crâne. La pensée était troublante et honteuse.
Il réalisa que le souffle calme de Kieran Price avait pris le rythme un peu plus profond du sommeil, et que ses soupirs étaient devenus des ronflements.
Il resta là un moment encore, hésitant, et puis il se leva avec précaution, se rhabilla en silence et, les bottines à la main pour ne pas faire de bruit ou salir le sol, il sortit doucement du logement.
La glace de la Patinoire s'accrocha au coton fin de ses chaussettes dès qu'il eut fait un pas dehors. En équilibre précaire, une main en appui sur le le mur du petit tunnel qui protégeait la porte, il se rechaussa. Quand il fut parvenu à ses fins, il voulut reprendre sa marche et releva les yeux.
Potter était là, immobile, et des flocons de neige tourbillonnaient lentement autour de lui. De sa bouche entrouverte s'échappait une vapeur si blanche qu'on aurait dit de la fumée. Le verre de ses lunettes était complètement opaque, mais Drago ne doutait pas – l'inclinaison des sourcils, la crispation du menton, le tremblement du crâne – qu'ils étaient humides.
Le silence était assourdissant, comme si les échos de la Patinoire lui donnaient une consistance et un poids propres.
« Potter… »
L'interpellé eut un brusque mouvement de recul, puis il fit demi-tour et quitta les lieux si rapidement et silencieusement que Drago douta soudain l'avoir réellement vu.
