yza - c'est chapitre 165 que tu auras la passage de Macnair. C'est normal que l'info t'aie pas marquée : elle est très survolée ^^
(et d'ailleurs, en recherchant le passage, pouah les problème de rythme... je suis tellement désolée, encore une fois _)
Comme toujours, merci de tes encouragements et compliments
Emilie Narya - je PROMETS price est fini èAé Certes, son nom est prononcé avant celui de harry et dès la première ligne, mais euh, mais euh mais euh... Voila. XD
Drago ne sut jamais trop ce que Macnair avait fait ou dit à Kieran Price et ne chercha jamais à savoir. Quoi qu'il en soit, l'architecte sortit de l'infirmerie le jour-même et quitta l'île dans la soirée pour être remplacé par l'un de ses collègues moins d'un semaine plus tard et sans que le pénitencier n'ait rien à débourser.
Pendant deux jours, les bruits de couloirs à son égard furent pire que jamais dans l'équipe des Bâtisseurs et les théories les plus insultantes ou dégradantes furent énoncées pour expliquer le départ de Kieran Price. Le troisième jour, une réunion de travail eut lieu durant laquelle tous virent son visage déformé, et leurs mines horrifiées furent bientôt remplacées par une espèce de déférence étrange. Drago avait le soutien du Survivant, du personnel pénitencier, des prisonniers, et probablement de l'île elle-même qui avait décidé de le marquer comme un être à demi minéral.
Ce jour-là, Drago s'attarda un peu à la fin de la réunion : il tint la porte ouverte et toisa sans un mot chaque personne à sortir, à passer devant lui et à le dévisager, puis il referma doucement quand il ne resta dans la salle que Potter et lui.
« Tu ne crains plus les rumeurs ? plaisanta Potter en se rapprochant.
– Non. C'est l'avantage de ressembler à une bête : je ne pense pas que quiconque me considèrera encore comme un bourreau des cœurs. Je voulais te parler de ton anniversaire.
– C'est bien mal me connaître. Je trouve presque ça sexy. » Il leva la main pour venir lui toucher la joue mais se reprit au dernier moment et fourra celle-ci dans sa poche avant de poser son épaule contre le mur pour observer Drago, la tête penchée. « Je t'écoute ? »
Drago ignora cette maladroite tentative d'humour et annonça :
« Je ne viendrai pas célébrer ton anniversaire avec toi.
– Je t'avais pas invité, pouffa Potter.
– Tu comptais forcément le faire, accusa Drago.
– J'y ai pensé, admit Potter avec un haussement d'épaules. J'étais un peu deg d'avoir loupé le tien et je…
– J'en ai assez de ces histoires, Potter. Il n'y aura plus de repas, plus de cadeaux, plus de promenades, plus rien que ce soit, entre toi et moi. »
Les yeux de Potter se voilèrent un peu, mais il hocha une fois la tête.
Drago petit une inspiration hachée en détournant les siens.
« Tu m'as demandé plusieurs fois si je souhaitais que tu arrêtes tes déclarations et tes… Je ne t'ai jamais répondu, souffla-t-il. Ton… Tes marques d'attention m'arrangeaient bien. Mais aujourd'hui, je… »
Il aurait dû préparer ce discours. Il détestait les hésitations qui morcellaient son argumentaire, les marques d'émotions qui le rendaient désinvolte.
« Je n'ai plus besoin de toi, affirma-t-il enfin. J'ai des alliés plus… moins encombrants. »
Potter garda le silence jusqu'à ce que Drago ose le regarder à nouveau. Il lui adressa alors un sourire triste mais sincère :
« Ouais, confirma-t-il. C'est aussi pour ça que ça s'est fini avec Ginny. Enfin, elle a pas utilisé ces mots-là, mais l'idée y était. Je suis un peu trop Harry Potter pour une relation stable, je crois. En plus du reste.
– Je suis désolé, Potter. Je vois bien que tu es… quelqu'un de bien, mais… Je n'y arriverai pas. Je ne crois pas qu'on puisse réparer ce qu'il y a eu entre nous.
– Ce que j'ai fait », corrigea Potter d'un ton machinal.
Drago haussa maladroitement les épaules.
« Je suis désolé, répéta Drago.
– Le sois pas, soupira Potter en réponse. Donc… Plus de dîner, plus de déjeuners non plus, je présume ?
– Non, plus de repas.
– Plus de promenades romantiques pour aller voir les pingouins ? soupira Potter en lui souriant.
– Des macareux. Et non. Plus rien. Je veux que tu cesses d'essayer de me tenter. Je veux que tu cesses d'utiliser ta position ainsi.
– Deal. »
·
Le vieux discours du Professore Kenaran semblait résonner sur l'île à chacun de ses pas : « Une créature grise et solitaire, aussi fragile que dangereuse… Provoquant des naufrages pour pouvoir se repaître de la chair des malheureux qui auront été attirés par sa lumière… Une part d'homme, une part de monstre, et une part de mystère et de magie. » Les regards sur son visage étaient plus impressionnés que dégoûtées, et parfois, dans la discrétion de son bureau ou de sa cellule, Draco suivait tout doucement du bout des doigts les arêtes tranchantes qui saillaient sur sa pommette.
Il fallut quelques jours pour que le message soit correctement transmis, mais cette fois, il fut accepté. Cette fois, les tristes rumeurs ne firent que confirmer la vérité : l'histoire d'amour du Directeur et du prisonnier était belle et bien terminée, tous deux ayant compris que les cœurs brisés étaient irréparables et que Drago Black né Malfoy, enfant conçu sans amour et élevé sans amour, était désormais même incapable d'aimer.
« Êtes-vous obligés d'être si mélodramatiques ? demanda Drago en tamponnant rageusement une énième fiche de paie. Je n'ai pas été élevé sans amour. J'étais même particulièrement gâté par ma mère, durant ma petite enfance.
– On dit plutôt que ta mère est une garce qui a trahi son camp et son fils unique quand elle a vu dans quel sens tournait le vent, énonça Wihelma Vine. On dit qu'elle a gardé le manoir alors qu'elle n'est plus une Malfoy et qu'elle est pote avec la Zabini. On dit qu'elle s'en est juste sortie parce que Potter a vu une mère de substitution chez elle et l'a défendue. »
Drago leva un sourcil et la toisa avec éloquence. La situation ressemblait plutôt à celle d'une mère ayant menti pour sauver un fils de substitution un peu plus charismatique que le rejeton biologique.
Wihelma l'ignora en regardant autour d'elle
« Tu vas quand-même continuer les Patronus ?
– Je vais continuer les Patronus. Mais pas pour voir Potter. Je trouve simplement le sujet intéressant.
– Oui mais bon… J'ai l'impression que ça sert à rien. C'est frustrant que ça avance pas du tout…
– En effet. »
Drago avait laissé tomber l'idée de maîtriser le sortilège : il prenait à peine part aux exercices pratiques, mais la théorie, en revanche, le passionnait. Le discours de Potter entrait en résonance avec celui du Mage Ekrizdis. Toutes ces pensées positives qui s'amalgamaient, qui prenaient consistance et formaient un esprit protecteur…
Le Mage était parvenu, après deux nouvelles frégates capturées et près d'une centaine de marins torturés, à reproduire l'expérience du renard. Il avait obtenu un cheval spectral et avait passé des jours, peut-être des semaines, à expérimenter sur l'animal. Drago regrettait presque qu'il ne soit pas parvenu à capturer un Sorcier qui aurait maîtrisé le charme de protection : les découvertes se seraient alors enchaînées un peu plus rapidement… Les Détraqueurs attaquaient la pauvre bête qui périssait, l'homme s'éffondrait, et Ekrizdis recommençait, inlassablement. L'intérêt devenait obsession et l'obsession folie.
« En parlant de trucs qui avancent pas, t'as pas du tout essayé de draguer Medwin, en fait.
– Qu'est-ce qui te laisse croire cela ? interrogea Drago en reprenant son tamponnement méthodique des bulletins de salaire.
– Je le saurais, si c'était le cas, affirma Wihelma avec suffisance.
– Bien sûr que non. Car ni Medwin, ni moi-même n'aimons nous faire remarquer, contrairement à Potter ou à Kieran Price. »
Il se félicita mentalement pour n'avoir pas buté sur le prénom du gardien. Le fait qu'il ait fallu distinguer longtemps les anciens époux dans leur dénomination avait aidé. Il y eut un silence, uniquement troublé par les « pof » réguliers du tampon sur le papier, et Drago finit par lever les yeux.
« Tu l'as dragué, du coup ? s'étonna Wihelma.
– Je ne te dirai rien. Le but est que tu deviennes jalouse et cela ne fonctionnera jamais si je te révèle absolument tout. Nous devons jouer sur le mystère et le non-dit.
– Ouais, tu l'as pas du tout dragué, en fait.
– Crois ce que tu veux », susurra Drago en se remettant au travail.
Le 31 juillet arriva en traînant son lot de bâillements, de cernes, de mines tirées et de glamour mal effectués. Les albatros se faisaient rares sur la plage, occupés qu'ils étaient à encombrer les balcons directoriaux pour proposer – en vain – des escapades sportives à leur camarade de vol. L'île réagissait à la détresse de son maître, ou bien la Magie à celle du Sorcier : de nouveaux Épouvantards apparurent, la Patinoire s'agrandit encore, les couloirs distordus se replièrent davantage sur eux même et des Surveillants malchanceux s'y perdirent pendant des heures… Potter plaisanta sur le sujet, chassa les monstres et sauva les employés qui en avaient besoin. Il promit un rapide retour à la normale et accusa les antiques murs de pierres de ne pas apprécier les changements apportés par l'équipe de Bâtisseurs. Ceux-ci n'osèrent pas trop contredire les allégations du Survivant, même si ces affirmations remettaient indirectement en cause leur travail irréprochable.
Potter semblait décidé à faire comme si de rien n'était et Drago hésitait entre surcharger sa journée d'anniversaire de rendez-vous et de réunions afin de le distraire, ou bien lui accorder vingt-quatre heures de repos bien mérité.
Le Directeur d'Azkaban décida à sa place en déplaçant quelques tâches la veille même de l'événement afin que la page de l'agenda ressemble à toutes les autres.
Le matin venu, après avoir avalé son petit déjeuner, il indiqua simplement à son tour « Je serai au Laboratoire avec Nguyen » sur le papier, bien que l'information soit déjà connue de Potter.
Ils avaient dû bricoler une annexe à la petite bibliothèque d'Azkaban à la hâte, et celle-ci était déjà remplie. Si Drago avait une idée assez précise du nombre de Moldus peuplant la planète et n'ignorait rien du talent romanesque de certains d'entre eux, il n'avait jamais imaginé l'importance de leur production littéraire. Ils avaient écrit à quelques maisons d'édition Moldues et réclamé la liste des ouvrages traitant de psychologie qu'ils possédaient, puis, incapables de juger le sérieux de ces auteurs inconnus, ils avaient commandé au hasard.
Entre les potions, les soins aux malades ou aux blessés et les commandes, Nguyen avait peu de temps à offrir à leur nouvelle passion pour l'art moldu des soins de l'esprit. Drago en avait à peine plus, et c'était Drago qui s'abimait les yeux et compilait ses découvertes. Parfois, ils débattaient d'un concept ou d'une idée mais en général, ils travaillaient en silence.
C'était le cas ce jour là quand on frappa à la porte et que le Major Runcorn se présenta à eux :
« Je passe pour l'enveloppe de Potter », prétendit-il en plissant les yeux dans l'ambiance tamisée du laboratoire.
Nguyen sembla trouver du sens à la remarque puisqu'il soupira et alla farfouiller dans un tiroir de son bureau.
« Malfoy. Tu veux participer ? D'habitude, on met quelques mornilles ou un petit mot. Bon, là, vu que c'est Potter, ya pas grand monde qui file de l'argent… »
Drago considéra avec répulsion l'espèce de petite boite-aux-lettres que le Major lui agita sous le nez avant de secouer la tête. Runcorn haussa les épaules et attendit que Nguyen apporte sa part au butin avant de s'en aller.
L'idée que Potter soit forcé d'accepter le cadeau, et pire que cela, de le faire avec le sourire, de prétendre que l'attention le touchait, avait quelque chose de triste et de dérangeant. Lui offrir, pour son anniversaire, d'être plus que jamais au centre de l'attention, sans prêter attention au fait que les seules personnes auxquelles il tenait véritablement étaient absentes était presque une insulte.
Draco soupira et se remit au travail.
En milieu d'après-midi, il entendit résonner la chanson reprise en cœur dans la salle de pause des Gardiens et même le rire de Potter leur répondre. Il se leva pour fermer la porte.
Quand sonna l'heure du cours de Patronus, il se rendit sur place comme n'importe quel jour, et quand le Survivant apparut, il lui adressa un signe de tête auquel Potter répondit par l'un de ses sourires tristes. Durant un exercice, ce dernier vint lui conseiller une nouvelle position, puis chuchota après quelques secondes d'essais infructueux :
« T'es sûr que tu veux pas manger avec moi, ce soir ? »
Drago lui adressa un regard menaçant, mais Potter ne sourcilla pas et continua de le fixer tristement.
« Nous en avons déjà parlé, Potter. N'essaye pas de m'apitoyer.
– J'insiste pas, alors. Continue comme ça, ta prise est parfaite. »
Et il s'éloigna à nouveau.
À la fin du cours et pendant l'habituel discours de félicitations et d'encouragements de Potter, Drago hésita tout de même à retourner lui parler. Un regard dans sa direction le convainquit cependant de s'en aller.
Comme chaque soir, il s'installa confortablement dans son lit pour étudier le carnet d'Ekrizdis avant de prendre son dîner.
« Je suis enfin parvenu à les séparer totalement l'un de l'autre. Désormais le cheval ne défend plus son maître et celui-ci est aussi obéissant qu'un homme peut l'être. Il a perdu avec ce sort ce qui le retenait du côté des vivants, mais ne semble pouvoir prétendre au rivage des morts. J'hésite à le livrer aux Selkies car sa disparition m'attristera. Le cheval est palpable et respire. On ne peut l'étouffer, ni le brûler, ni trancher dans sa chair. On ne peut plus le dissoudre dans l'essence des Détraqueurs comme c'était le cas avant. On peut lui passer les mors et le monter, mais difficilement le contraindre. J'ai tué l'homme, mais le cheval demeure. J'ai surpris une expédition de chasseurs de baleines. J'ai huit nouveaux cobayes. Trois sont déjà morts. J'ai enfermé les autres à proximité du cheval. Les Détraqueurs craignent sa présence. Je fouille leurs âmes à la recherche de ce qu'ils ignorent cacher. »
Drago fut tiré du cours de sa lecture par le bruit des portes des cuisines, puis par celui du défilement des petits chariots. Le sien ralentit et obliqua en arrivant à proximité de sa cellule et la porte de celle-ci s'ouvrit seule, en grinçant, comme elle avait commencé à le faire depuis qu'il avait accepté de se nourrir des repas des cuisines. Le chariot vint se garer à côté de sa souche et fit tinter sa clochette.
Drago lut encore un peu de passer à table.
Le mage était parvenu à extraire de l'âme de ses prisonniers un nouveau renard, un cormoran et deux chiens de traineau, mais avait perdu presque tout ce cheptel en tuant pas mégarde et trop tôt leurs propriétaires. Parfois, au fil des jours, il précisait « Le cheval est encore là », comme si l'information ne faisait que lui passer par la tête. Quand il ne resta que l'un des chasseurs et l'un des chiens, Ekirzdis se montra plus patient et délicat :
« Je lui dis que je lui rendrai sa liberté et le chien lèche ma main. Je lui dit qu'il mourra par mon fait et l'animal perd de son éclat. Je prends garde à ne pas le brusquer. Le cheval est toujours là. J'ai ordonné au chien de l'attaquer mais il n'obéit pas. Je ne crois pas que l'homme soit capable de le faire obéir. J'ai utilisé l'essence des Détraqueurs pour lui ôter les dents. En utilisant sa mâchoire comme une pince, je suis parvenu à fouiller sa poitrine. Le cheval avait un cœur et je le lui ai arraché. Le cheval et le chien ont disparu. L'homme est mort. Demain je partirai en quête d'un nouvel équipage. Le cœur est indestructible. il bat et pèse dans ma paume, et je ressens l'espoir de l'homme comme s'il s'agissait du mien. Je ne sais encore que faire de cette chose qui me répugne. »
