Titre : Comment sauver un loup-garou ?

Genre : Romance/Aventure

Rating : M

Résumé : Que se passe-t-il lorsque Hermione décide de poursuivre ses études en potion avec comme sujet de mémoire la lycanthropie ? Mais qui a dit qu'elle le faisait uniquement pour son professeur ? Après tout beaucoup de personnes souffrent de lycanthropie, non ?

Une histoire autour du monde, avec une bonne dose de romance.

Couple : Hermione/Remus

Disclamer : Harry Potter ne m'appartient pas.

Spoiler : Les sept livres

Note : Bonjour à toutes et à tous ! Voici la suite un peu en avance car je ne suis pas sûre de pouvoir poster demain. Dans ce chapitre vous retrouverez un petit moment rituel de tous les couples ;) Je ne vous en dis pas plus et j'espère que vous aimerez. Bonne lecture !


Chapitre 19


Cette première semaine, ils la passaient tous chez Sirius qui en fut ravi. À ce stade, Aurora habitait presque au Square. Disons que son appartement était vide. Elle et Sirius n'étaient pas en vacances mais cela ne les empêcha pas de passer toutes les soirées avec eux. Hermione fit de son mieux pour étudier. Elle avait bien sûr lu et relu le livre donné par Dumbledore mais les contes ne précisaient pas les lieux exacts. Certains parlaient de loups en Russie d'autres en Asie profonde et d'autres encore en Amérique du Sud ou du Nord. Bref, cela ne l'aidait pas tant que cela pour le moment. De toute façon, elle comptait aussi profiter et passa beaucoup de temps avec ses amis.

Ils partirent au Terrier la deuxième semaine, Remus venant avec eux. Il avait bien essayé de protester mais Molly et Arthur avaient insisté. Cela amusa grandement Sirius. Bien sûr, ils l'avaient installé dans la chambre de Charlie et les filles se retrouvèrent ensemble dans celle de Ginny si bien que dans la nuit, Hermione montait dans la chambre de Charlie pour le rejoindre alors que Harry quittait la chambre de Ron pour rejoindre celle de Ginny. Tout cela dans le plus grand des secrets. Ce fut bien plus dur à garder quand les jumeaux arrivèrent, eux aussi ayant quelques jours de vacances avant la rentrée. Les deux couples durent redoubler de précautions pour ne pas se prendre de réflexion.

Un soir, Remus était en train de lire un livre passionnant sur les dragons, il était dans la chambre de Charlie après tout, quand Hermione entra dans la pièce. Elle referma vivement la porte et s'immobilisa en se mordant les lèvres. Elle l'avait échappé belle oh c'était sûr !

Remus voulut la rejoindre mais elle lui fit signe de ne pas bouger. Ils entendirent quelques grincements dans le couloir puis, plus rien.

Elle soupira alors et le rejoignit. Il lança un sort de discrétion et ferma la porte pour ne rien risquer.

« Tu es sûr que tu veux qu'on ne dise rien… marmonna Hermione en s'asseyant près de lui.

- Molly et Arthur ne sont pas bêtes, ils savent bien ce qu'il se passe, mais les jumeaux… »

Elle nia. Non, il avait raison. Ils seraient infernales. Ils l'étaient déjà d'ailleurs. Même Harry et Ginny évitaient les démonstrations d'affection devant eux.

Elle se blottit contre lui et sourit en voyant le sujet du livre.

« Tu me fais la lecture ? » demanda-t-elle, les yeux pétillants.

Il sourit. Elle adorait l'écouter lire. Elle adorait sa voix. Il le savait.

Il la cala un peu plus contre lui et reprit sa lecture. Il ne fut pas surpris de la sentir s'endormir dans ses bras quelques minutes plus tard et sourit, amusé, avant d'éteindre à son tour.

La semaine suivante fut bien plus mouvementée et pour cause, Sirius avait encore loué la maison au bord de la plage et cette fois Aurore put venir. Cela fit faussement râler Ron qui se plaignit d'être le seul pas en couple mais dans les faits, cela ne les empêcha pas de s'amuser grandement. L'organisation du concours de château de sable aurait pu être problématique avec une personne en plus mais Aurora décréta qu'elle ne participerait pas. Elle trouvait cela bien plus drôle de passer d'une équipe à une autre en les observant.

Cette fois, Hermione et Ginny se retrouvèrent ensemble, de même qu'Harry et Ron. Sirius se tourna alors vers Remus, amusé.

« C'est toi et moi mon vieux Moony, contre le reste du monde ! »

Remus leva les yeux au ciel mais ne put retenir son rire. Franchement, Sirius n'avait pas changé.

On ne sait trop comment, ou plutôt quel était le sujet de la conversation, mais la construction de château de Ginny et Hermione se termina à moitié en combat. Elles avaient reformé les animaux de la bataille de boules de neige d'il y avait quelques années en sable et entre le cheval et le loup, le combat fut féroce. Cela vint à bout du début de leur château.

« Ginevra ! » s'écria Hermione mi-exaspérée, mi-amusée.

La rousse éclata de rire et s'enfuit pour échapper à son amie. Les garçons et Aurora virent Ginny se précipiter vers la mer pour fuir à Hermione. La brune la suivit tenace et elles finirent toutes les deux dans l'eau, trempées avec leurs vêtements.

« Qu'est-ce qui se passe ? demanda Ron en relevant la tête devant leurs cris.

- Aucune idée, fit Aurora. Je croyais qu'elles discutaient de vous deux, dit-elle en désignant Harry et Remus.

- Ah ! » sourit Harry en comprenant

Remus eut le même sourire. C'était facile de taquiner Hermione à ce sujet.

Elles ressortirent finalement après qu'Hermione ait essayé de noyer Ginny plusieurs fois. Elles riaient cependant toujours, à bout de souffle, trempées. Leurs robes collaient à leur peau et elles se laissèrent tomber dans le sable en riant toujours.

Elles se remirent à leur château mais celui-ci ressemblait toujours à Poudlard après la grande bataille à la fin de l'heure. Cela ne les dérangea pas, s'étant bien amusées. Les votes furent surtout repartis entre les deux autres châteaux et finalement celui de Ron et Harry l'emporta.

« Enfin ! » s'écria le roux qui avait perdu deux années de suite.

Il fut enthousiaste pour le reste de la journée et célébra sa victoire le soir-même. Harry riait de le voir aussi heureux.

Lorsque la semaine s'acheva, ils se sentirent tous nostalgiques en quittant la maison.

La dernière semaine de ses vacances, Hermione avait prévu de la passer avec ses parents. Elle reviendrait juste pour la pleine lune deux jours au Square. Cependant, elle avait une autre idée en tête et en parla à Remus le soir avant son départ.

« Quoi ? » questionna ce dernier, assis à son bureau.

Elle le rejoignit et s'assit sur ses genoux avec un regard de chien battu.

« S'il-te-plait, fit-elle. Ils savent tous les deux qu'on sort ensemble alors… j'aimerais faire ça bien, avant que je parte. »

Elle voyait que Remus réfléchissait et se tut.

Il la regarda, faisant la moue.

« Tu penses vraiment que c'est le bon moment ?

- Je ne leur en ai pas parlé mais ce serait l'occasion. Et puis on ne bouge pas cette année donc ils seront reposés. »

Il pouffa.

« Argument très convaincant.

- Remus… j'aimerais beaucoup mais après, la décision te revient et si tu ne voulais pas je comprendrais… »

Mais Remus souriait en l'observant. Elle se tut en comprenant que cela ne le dérangeait pas tant que cela. Il ne s'y attendait pas surtout et il finit par lui donner son accord. Il ne pouvait rien lui refuser de toute façon.

« Mais… un jour… ajouta-t-il, plus lentement, quand je serai assez courageux, tu viendras rencontrer mon père ? »

Hermione ouvrit de grands yeux. Il ne parlait jamais de ses parents. Elle avait toujours pensé qu'ils étaient morts. Elle savait en tout cas que c'était le cas pour sa mère. Alors son père…

Elle opina, se mordant les lèvres pour retenir les larmes qu'elle sentait venir.

« Merci… » souffla-t-elle en se glissant contre lui.

Il ne savait pas si elle le remerciait pour la rencontre avec ses parents ou par ce qu'il venait de dire pour son père. Dans tous les cas, il la serra dans ses bras et la souleva.

« Allez, au lit », sourit-il en venant la déposer délicatement sur le lit.

Lorsqu'il releva la tête, elle portait sur lui un regard espiègle qu'il connaissait bien. Son sourire s'agrandit et il fit lentement remonter sa main le long de sa jambe. Il se glissa contre elle et elle rit en sentant ses doigts sur son ventre.

« Remus ! » s'écria-t-elle alors qu'il la chatouillait.

Elle voulut s'échapper mais il la retint contre lui et leurs lèvres se rencontrèrent bientôt, impatientes et taquines. Ses rires furent étouffés et on n'entendit bientôt plus que des gémissements de plaisir.


Lorsqu'Hermione parla à sa mère d'inviter Remus à manger, celle-ci arrêta ce qu'elle faisait.

« Tu veux l'inviter à manger comme… ton ancien professeur ou… »

Hermione pouffa et prit la poêle des mains de sa mère pour ne pas faire brûler les œufs.

« Plutôt comme petit ami, compagnon, ce que tu veux, dit-elle sans savoir quel terme convenait le mieux pour sa relation avec Remus.

- Oh ma chérie… »

Sa voix tremblait et elle vint la prendre dans ses bras.

« Maman… pourquoi… »

Jean nia.

« Ta vie semble si compliquée parfois, même si à Noël ça semblait aller, ton père et moi on ne sait jamais vraiment ce qu'il se passe… »

Hermione sentit les larmes lui monter aux yeux.

« Tout se passe bien avec Remus. Merveilleusement bien même, sourit-elle. Je l'aime. »

Jean hoqueta et la reprit contre elle.

« Oh ça je le savais, souffla-t-elle dans ses cheveux. Ma petite chérie… »

Elle vint essuyer les larmes sur ses joues.

« Nous avons tellement de chance de t'avoir. Bien sûr qu'on invitera Remus à venir manger. J'en parlerai à ton père. »

Hermione lui rendit son sourire et nia doucement.

« Je vais le faire. Merci Maman. »

Elles s'embrassèrent et Hermione sortit rejoindre son père. Elle savait qu'il était dans le jardin et le trouva au niveau de l'abri.

« Papa ?

- Ma chérie ? Tout va bien ? questionna-t-il en voyant ses yeux rougis. Tu as pleuré non ? »

Il vint la prendre dans ses bras et elle se laissa cajoler.

« Oui, un peu, dit-elle en reniflant. J'ai demandé à Maman si nous pouvions inviter Remus à venir manger en fin de semaine. »

Il eut l'air surpris avant qu'un sourire ne s'étire sur son visage. Il posa les outils qu'il tenait encore et revint la prendre contre lui.

« Oh mon Hermione. Tu grandis un peu trop vite, taquina-t-il alors qu'elle niait, amusée. Mais je suis content que tu l'invites enfin. »

Elle se mordit les lèvres et se jeta dans ses bras en riant.

« Moi aussi ! Merci Papa ! »

Il la regarda s'éloigner, sautillant presque, et eut un sourire nostalgique. Il revoyait sa petite fille, sa toute petite fille, des années plus tôt jouant dans ce même jardin. Elle avait grandi tellement vite. Quand était-elle devenue une femme déjà ?

Hermione partit comme prévu en milieu de semaine pour la pleine lune. Ses parents ne savaient pas vraiment de quoi ils étaient question mais il voyait bien qu'elle était ravie de rejoindre Remus. Il y avait bien cette pointe de tristesse aussi dans son regard mais ils ne lui demandèrent rien.

Elle revint en fin de semaine et Jean fut bien plus stressée qu'elle pour la venue de Remus au final. Elle nettoya toute la maison, ou tenta, avant qu'Hermione ne lui simplifie la tâche d'un coup de baguette. Puis, elle se mit en tête de cuisiner ses meilleures recettes.

« Il aime le hachis parmentier non ? » questionna-t-elle le matin même en sortant de la cuisine brusquement.

Hermione était en train de mettre la table avec son père et elle se retint bien de rire devant son air paniqué.

« Il aime tout, assura-t-elle. Et il adorera tout ce que tu cuisineras », fit Hermione.

Jean soupira et retourna en cuisine. Hermione et son père se jetèrent un regard.

« Je vais finir, déclara William. Va plutôt l'aider. »

Hermione opina et passa la reste de sa matinée à cuisiner avec sa mère. Elle monta se préparer et redescendit alors qu'on frappait à la porte. Elle avait mis une robe blanche assez élégante, elle la mettait aussi au travail celle-ci, et avait laissé ses cheveux à demi-attachés.

Elle passa devant ses parents et ouvrit la porte.

Remus fut à peine surpris en la récupérant contre lui.

« Hermione, salua-t-il avant de la redéposer au sol. Tu sembles bien plus en forme que moi, » taquina-t-il.

Elle se mordit les lèvres, consciente qu'il était encore fatiguée après la pleine lune, et se libéra de ses bras.

C'est que ses parents attendaient juste à côté.

« Bonjour, salua Remus avec un sourire avenant.

- Bonjour, répondit aussitôt Jean en l'invitant à entrer.

- Bonjour, sourit William avec un air malicieux qui inquiéta Hermione une seconde.

- Merci pour l'invitation », fit Remus en retirant sa veste.

Il avait mis un pantalon noir classique et une chemise blanche. Ce n'était pas dans ses habitudes et Hermione devina qu'il avait voulu faire un effort et s'habiller plus façon moldue.

« Avec plaisir, répondit Jean. Depuis le temps qu'on attendait, ajouta-t-elle, amusée.

- Maman », protesta faussement Hermione.

Ils ne connaissaient pas tous les détails de leur histoire et cela Remus le savait aussi.

« Ça tombe vraiment bien, ajouta William. Parce qu'on a plein de questions auxquelles Hermione ne veut pas répondre.

- Papa ! »

Remus ne put retenir un petit rire devant l'air courroucé d'Hermione.

« Tu es bien trop facile à taquiner », dit-il en caressant tendrement sa joue, la faisant rougir.

Ses parents avaient le même sourire amusé et Hermione soupira. Finalement, ce n'était peut-être pas une si bonne idée que cela… Le regard de Remus alors qu'il discutait avec ses parents dans le salon quelques instants plus tard la fit changer d'avis aussitôt. C'était une excellente idée. De toute façon, qui ne pouvait pas apprécier Remus ?

Il avait voulu la taquiner bien sûr mais cela n'empêcha pas William de poser quelques questions dont ils auraient aimé avoir les réponses au cours du repas.

« Et ce projet alors Hermione ? »

Ils savaient tous les deux qu'Hermione y passait beaucoup de temps et qu'elle avait choisi les lieux de ses stages en fonction de cela.

« Oh, fit Hermione. C'est… »

Elle jeta un regard inconscient vers Remus, assis à côté d'elle.

« Je pense qu'Hermione vous a parlé de ma maladie », commença Remus.

Les choses sérieuses commençaient.

« Je cherche un moyen de guérir de la lycanthropie, ajouta Hermione, réunissant son courage.

- Ce n'est pas dangereux ? questionna Jean.

- Ce n'est pas sans danger disons, dit prudemment leur fille, mais j'ai été bien plus en danger.

- Et qu'en pensez-vous ? » reprit William pour Remus avec un ton un peu plus dur.

Remus posa ses couverts.

« J'ai longtemps repoussé cette idée. Le lycanthropie est une maladie qui existe depuis bien longtemps sans remède… cela me semblait vain et en effet inutilement dangereux mais… »

Il se tourna vers Hermione qui l'observait, écoutant attentivement ses paroles.

« … Hermione est incroyablement têtue et brillante… »

Il plongea son regard dans le sien.

« Ce serait une insulte envers son intelligence que de ne pas croire en elle et… je crois en elle. Je sais que tu y arriveras parce que… tu parviens toujours à tes fins non ? » taquina-t-il avec un clin d'œil.

Elle sourit et il revint à la question de William.

« Même si cela peut être dangereux, je n'ai rien à dire sur les choix d'Hermione. Elle a choisi ce projet et moi j'ai choisi de la soutenir dans tout ce qu'elle entreprendrait », conclut-il.

Il sentit les doigts d'Hermione se nouer aux siens sous la table et lui adressa un sourire.

William acquiesça en silence. Il savait bien qu'Hermione était têtue mais il avait tout de même voulu savoir ce qu'il en pensait. Cela le rassura. Malgré sa maladie, il avait confiance en cet homme qui avait plusieurs fois protégé la vie de leur fille.

« Bon, fit Hermione, pour changer la sujet de la conversation. Et si on passait au dessert ? »

Tous avaient fini de manger et Jean approuva aussitôt. Hermione ramassa les assiettes et Remus fit mine de se lever.

« Non, non, taquina la brune en le faisant se rasseoir. Tu es notre invité. Ne fais rien pour une fois. »

Et elle déposa un baiser taquin sur sa joue, le laissant là. Il nia, amusé, et se retrouva en tête à tête avec William.

« Ce doit être assez spécial de sortir avec une ancienne élève ? » attaqua le père d'Hermione.

Remus manqua de s'étouffer dans son verre d'eau. Il savait qu'il voulait le taquiner mais prit le parti de lui répondre.

« En effet, assez spécial. C'est pas faute d'avoir voulu la repousser, mais… elle obtient toujours ce qu'elle veut », déclara Remus.

Ce à quoi William sourit. Il n'avait aucun doute sur les sentiments de Remus. Les regards qu'ils portaient sur Hermione étaient trop transparents. Il l'adorait, la chérissait, l'aimait tout simplement. La différence d'âge restait surprenante mais il savait aussi que dans le monde sorcier, cela était beaucoup plus courant que chez les moldus.

Jean et Hermione revinrent au même moment avec les assiettes à dessert et un gâteau au chocolat. Jean avait voulu faire un dessert plus léger mais Hermione avait insisté pour faire un dessert à base de chocolat.

Remus lui jeta un regard auquel elle répondit par un sourire taquin.

Il dut reconnaître que le gâteau fut excellent.

« Et si nous allions nous promener, proposa Jean après le repas. Ils ont aménagé un nouveau sentier au bord de la rivière, à l'orée de la forêt. »

Tous furent d'accord et Remus pâlit un peu lorsqu'il fut question de monter en voiture. Il avait déjà pris la voiture, même très souvent mais il n'aimait pas ça.

« Allez, allez, taquina Hermione. Je vole bien à dos d'hippogriffe moi. »

Ses parents ouvrirent de grands yeux en entendant ça mais se retinrent de tout commentaire.

Heureusement la route ne fut pas longue et ils se retrouvèrent bientôt en forêt. C'était le week-end avant la rentrée et l'endroit fut calme.

« Quand est-ce que vous accueillez vos élèves Remus ? questionna Jean alors qu'ils s'engageaient sur un sentier.

- Dans trois jours et il y a beaucoup de première année cette année.

- Et tout est prêt ? Que faites-vous apprendre aux premières années ? Ils sont si jeunes lorsqu'ils commencent Poudlard. »

Hermione lui lança un regard incertain.

« Oui, eh bien… quelques sortilèges classiques de défense, comment se soigner face aux morsures de loup-garou, ce genre de choses », résuma-t-il.

Elle leva les yeux au ciel. Comment ne pas les inquiéter ?

Jean et William échangèrent un regard, l'air de se dire « mais dans quoi est-ce qu'on a laissé notre fille s'embarquer ? ».

« Et euh… nous avons cru comprendre que le poste que vous occupez était un peu… maudit avant que vous n'arriviez. Enfin Hermione nous a dit que les enseignants changeaient tous les ans.

- Effectivement. Et je crois bien qu'à part moi en troisième et septième année, Hermione n'a pas eu deux fois le même professeur.

- Et heureusement… » marmonna-t-elle en se souvenant des autres professeurs.

Un suppôt de Voldemort, un menteur narcissique, un évadé d'Azkaban, une folle du ministère et Rogue… Non franchement, elle aurait adoré avoir Remus tous les ans.

Il ne put retenir un sourire en entendant sa réflexion.

Ils poursuivirent leur conversation tout en se baladant, Hermione au bras de Remus comme ils en avaient l'habitude.

Les parents d'Hermione le questionnaient sur les autres années quand elle sentit Remus se tendre.

« Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle aussitôt, une main sur sa baguette.

- Non, non, juste une odeur… tu ne sens pas ? »

Elle nia et pouffa à sa question. Bien sûr que non elle n'avait pas un odorat aussi bon que le sien.

« Ça vous dérange si on s'éloigne du chemin ? » questionna Remus.

Jean et William nièrent, curieux, et ils le suivirent. Remus passait souplement entre les racines des arbres et les buissons, habitué qu'il était à crapahuter en forêt. Hermione le suivait sans mal mais ils durent ralentir pour ses parents.

« C'est ici », fit-il alors qu'ils arrivaient dans une clairière.

Il se mit devant Hermione avec un air malicieux.

« Ferme les yeux et dis-moi ce que tu sens ? »

Elle se mordit les lèvres et obtempéra. Ce qu'elle sentait ? Les effluves de son après-rasage, quelque chose qui lui rappela Poudlard, l'odeur plus suave de sa peau…

Elle rougit et rouvrit les yeux.

« Décale toi un peu, grommela-t-elle. Je ne sens que ton odeur… »

Il rit et sans trop savoir pourquoi, elle rougit un peu plus.

« C'est marrant, émit Jean. Ça sent un peu comme le cabinet de dentistes ici… »

Hermione commença à comprendre et contourna Remus. Elle vit aussitôt la belle fleur rouge, irréelle, au milieu de la clairière.

« Et moi je sens un parfum à la rose, un après-shampooing avec une touche de miel et le goût de ta peau sur mes lèvres, susurra-t-il à son oreille.

- Remus ! »

Elle rougit fortement et se reprit alors que ses parents s'approchaient.

« Qu'est-ce que c'est ? demanda Jean.

- Une fleur d'amortentia, leur apprit Remus. C'est un des ingrédients d'un très puissant filtre d'amour. Vous y êtes moins sensibles que nous mais son odeur est propre à chaque personne. On y sent l'odeur de ce qui nous attire le plus.

- L'odeur d'un cabinet de dentiste ? s'interrogea Jean.

- Et les personnes qui s'y rattachent », compléta Remus alors qu'Hermione ouvrait sa sacoche.

Il lança un discret sort aux alentours pour s'assurer que personne n'était présent et ils observèrent Hermione cueillir la fleur avec d'infinies précautions. Il y avait une manière bien spécifique de ramasser cette fleur et il ne fallait briser aucune racine, ce qui lui prit un moment. Puis, elle la mit sous une espèce de cloche, la faisant flotter, et la montrant à ses parents.

« Vous ne devriez plus rien sentir maintenant.

- Non en effet. Tu vas t'en servir ?

- Oh je ne suis pas spécialisée dans les filtres d'amour, sourit Hermione. Peut-être que tu veux en faire un présent au professeur Rogue ? » taquina-t-elle pour Remus.

Il nia, amusé.

« Non, elle est à toi.

- Merci.

- La nuit commence à tomber », fit remarquer William.

Ils n'avaient pas remarqué qu'il était si tard et Remus les guida sans soucis jusqu'au chemin, tenant la main d'Hermione dans la sienne.

« Vous restez à dîner Remus ? » proposa le père d'Hermione alors qu'ils rentraient dans la maison.

Il savait bien que Remus et Hermione ne se verraient plus avant un moment après ça.

« J'en serai ravi », affirma le loup-garou, le remerciant d'un regard.

Ils le virent lever sa baguette alors qu'ils fermaient la porte d'entrée et une forme blanche indistincte s'en échappa.

« Dis à Sirius, Aurora et Harry que je ne dinerais pas avec eux. »

Une sorte de museau fin opina et la forme disparut dans un éclair.

« C'est votre manière de vous envoyer des messages ? questionna Jean.

- Un patronus, opina Remus. Ça repousse les détraqueurs et certains s'en servent pour transmettre des messages.

- Ah oui, Hermione nous en avait parlé. Ils ont des formes d'animaux.

- Il représente la personnalité profonde de chaque sorcier ou sorcière, ajouta Hermione.

- C'est comme un test de personnalité, s'amusa Jean. Le tien est une loutre non ? » se souvint-elle.

Hermione se sentit rougir.

« A vrai dire… ce n'est plus une loutre…

- Je croyais que les patronus ne pouvaient pas changer ? fit William.

- Et le vôtre Remus ? interrogea Jean qui sentait quelque chose.

- Le mien est lié à ma condition. C'est un loup. »

Il n'aimait pas trop en parler mais répondit. Après tout, ils savaient tous les deux qu'il était un loup-garou.

Puis, ils dirigèrent leur regard vers Hermione et elle leva sa baguette. Un loup blanc en sortit et parcourut la pièce en quelques bonds avant de revenir joyeusement vers Hermione attendant ses ordres.

« Oh ! fit Jean, comprenant. Mais quand tu nous as dit que tu étais un animagi alors… »

Hermione opina.

« Je suis aussi une louve.

- Eh moi qui pensais que tu étais une toute petite loutre », plaisanta Jean, amusée.

William fronçait les sourcils, surpris.

« Les patronus changent parfois de forme suite à… un traumatisme ou… un bouleversement émotionnel, expliqua Remus alors que ses joues rougissaient.

- Tu nous montres Hermione ? » demanda sa maman, surtout pour ne pas approfondir ce sujet qui les gênait tous les deux.

Hermione opina, les joues roses également.

« Laisse moi une minute. Je ne veux pas abîmer ma robe. »

Elle sortit, les laissant tous les trois dans le salon.

« Elle est têtue hein, fit Jean, amusée de voir Remus rougir.

- Oh oui, sourit-il avec un regard tendre. Elle est incroyable », ajouta-t-il.

Jean rit alors que William opinait. Un grondement les fit se retourner et Remus dissimula les fenêtres d'un discret sort. Une louve entra dans la pièce. Les yeux noisettes pétillants, sa fourrure chocolat épaisse, elle trottina jusqu'à eux et s'assit devant la table basse. Jean et William s'étaient tous les deux levés, surpris. Ils avaient voulu voir mais voir un vrai loup passer la porte de chez soi, ça n'arrivait pas tous les jours. Elle s'avança vers eux mais ils l'observaient à moitié inquiets.

« Hermione », appela Remus, comprenant bien la situation.

Elle réagit aussitôt et vint vers lui. Elle posa son museau sur ses genoux et il caressa sa tête, sa queue remuant comme les chiens.

« Sous la forme d'animagus, les réactions ne sont pas les mêmes, expliqua-t-il alors qu'elle montait sur le canapé et se couchait contre lui. L'instinct animal est plus fort.

- Mais elle comprend ce qu'on dit ? s'interrogea William qui avait fait rasseoir sa femme.

- Oui, mais l'importance qu'elle accorde à la parole est diminuée, poursuivit Remus qui continuait de caresser la louve. Sa priorité va être ses besoins primaires mais elle sait qui elle est et elle sait très bien qui vous êtes.

- Et qui vous êtes », ajouta Jean.

Remus sourit.

« Oui, et je suis un loup aussi. Elle le sent sous cette forme. Un loup dominant. C'est pour ça qu'elle est autant relaxée en ma présence, parce que je suis là pour la protéger. »

Pattenrond arriva sur ces entrefaites et sauta sur le canapé à son tour. Il se cala contre la louve et Remus lui accorda une caresse. Hermione couina, relevant son museau vers le loup-garou.

« D'accord, d'accord, sourit-il en caressant ses oreilles. Tu devrais reprendre forme humaine maintenant Hermione. »

Elle lécha sa main et s'éloigna d'un bond. Hermione réapparut dans la pièce quelques minutes plus tard, ayant remis sa robe blanche, ses cheveux détachés.

« Je suis désolée, souffla-t-elle avec un léger sourire. Je vous ai fait peur non ?

- Non, assura Jean. C'était surtout surprenant. Impressionnant… je veux dire, on dirait un vrai loup. Enfin tu ressemblais à…

- Je suis une vraie louve, sourit la brune en prenant Pattenrond sur ses genoux pour se rasseoir près de Remus.

- Oui, oh… c'est…

- Surprenant, répéta William, amusé à présent de la réaction de sa femme.

- Oui, j'imagine que c'est surprenant la première fois », sourit Hermione.

Et elle pensait fort dans sa tête que ce n'était pas un loup-garou qu'ils avaient vu mais bien un simple loup.

Ils ne tardèrent pas à passer à table, mangeant les restes, et Jean dut s'excuser au moins deux fois pour cela.

« C'est parfait comme ça », assura Remus pour la deuxième fois.

Hermione rit à ses côtés. C'était tout sa mère ça. Le repas se passa aussi bien que le reste de la journée. Comme déclaré par William, les parents d'Hermione en profitèrent pour poser les questions qu'ils avaient. Remus et Hermione firent de leur mieux pour répondre sans les inquiéter, ce qui n'était pas toujours aisé.

« Et si vous restiez dormir ? » proposa Jean à la fin du repas alors qu'ils buvaient du thé.

William manqua de s'étouffer dans sa tasse. Il lança un drôle de regard à sa femme et grimaça en sentant son pied écraser le sien.

« Je ne voudrais pas déranger, fit Remus, poli. J'ai déjà abusé de votre temps toute la journée. »

Il sentit la main d'Hermione dans la sienne et coula un regard vers elle.

« Reste, sourit-elle. Si Maman te propose. »

Jean lui sourit également alors que William opinait sans un mot.

Remus pouffa.

« Tu es vraiment une petite princesse, taquina-t-il, caressant sa main de son pouce.

- Hey ! » protesta-t-elle faussement.

Mais elle ne put retenir son sourire en comprenant qu'il acceptait de rester.

Ils discutèrent une partie de la soirée avant de monter se coucher. Ils saluèrent les parents d'Hermione et elle lui fit visiter l'étage.

« Voici ma chambre », fit Hermione en le faisant entrer dans la pièce.

Elle rit devant son air. Sa chambre n'avait pas changé depuis ses onze ans. Le papier rose, les stickers papillon, son petit lit simple avec sa couette rose, tout était resté pareil.

« Qu'est-ce que je disais ? plaisanta Remus. Une vraie princesse. »

Elle pouffa et leva les yeux au ciel. Il referma la porte et ne fut pas surpris de la sentir se blottir contre lui.

« Je suis contente que tu sois resté.

- Moi aussi », murmura-t-il, déposant un baiser dans ses cheveux.

Remus agrandit le lit d'un sort et se préparèrent rapidement avant de venir se blottir l'un contre l'autre sous les draps.

« Hermione ? » questionna-t-il en sentant la douceur du satin sous ses doigts.

Elle releva un regard innocent vers lui et lança un sort de discrétion. Il rit, la faisant protester doucement.

C'était leur dernière nuit ensemble avant la prochaine pleine lune et lui aussi comptait bien en profiter. Ils ne dormirent que peu en vérité. Ils discutèrent beaucoup et profitèrent l'un de l'autre jusqu'aux premières lueurs de l'aube. Cela n'empêcha pas Remus de sortir du lit aux alentours de huit heures. Il n'aimait pas se lever plus tard même s'il lui arrivait de faire des exceptions mais chez les parents d'Hermione, il ne pouvait pas.

Hermione le suivit, encore en robe de chambre. Elle était fatiguée mais le lit était froid maintenant. Non pas qu'elle ait froid en cette fin d'été. Elle voulait juste profiter de lui encore un peu plus.

Elle ne fut pas surprise de le retrouver assis dans la cuisine déserte, une tasse de thé à la main.

« Tu devrais dormir, dit-il face à son air fatigué. Je ne vais pas partir sans te dire au revoir.

- Tu n'oserais pas », marmonna-t-elle en venant s'asseoir sur ses genoux.

Il sourit, sa tête contre ses cheveux, et l'enlaça d'une main.

« Tu ne devrais jamais quitter mes bras, marmonna-t-il, la sentant se relaxer contre lui.

- J'aimerais beaucoup, répondit-elle, avec un sourire, une main sur son torse, son front contre son cou.

- J'ai ça pour toi, dit-il alors, sortant un pendentif de sa poche.

- Un nouveau ? » s'étonna Hermione en le prenant.

C'était une pierre d'une jolie couleur oscillant entre le beige et le marron. Hermione la sentit entrer en résonance avec elle et comprit.

« Œil de tigre ? Une pierre de protection ?

- Mon cadeau d'anniversaire pour toi, en avance. Avec en plus, un enchantement de Dumbledore. »

Elle pouffa et sourit, comprenant ce que cela voulait dire.

« Merci Remus. »

Elle la mit aussitôt, sentant l'aura magique de la pierre, et le remercia d'un baiser.

« Bonjour », salua Jean en entrant au même moment.

Il sentit Hermione s'extirper de ses bras, comme prise en faute, et ne put retenir son éclat de rire.

« Maman », souffla le brune, ne sachant plus où se mettre.

Celle-ci souriait, amusée, et vint la serrer dans ses bras.

« Oh courte nuit, hein », devina-t-elle, face aux cernes de sa fille.

Cela les fit rougir tous les deux et elle leur fit signe qu'elle se taisait.

Hermione revint s'asseoir correctement à côté de Remus et il lui servit une tasse de thé. Elle le remercia d'un regard.

William les rejoignit bientôt à la table du petit-déjeuner, puis il fut l'heure pour Remus de repartir. Il rassembla ses affaires et se prépara. Il remercia encore une fois les Granger pour leur hospitalité et ils le saluèrent.

« Je l'accompagne », fit Hermione en glissant sa main dans celle de Remus alors qu'ils sortaient.

Ils les virent tous les deux prendre la direction du parc pour transplaner et Jean referma la porte. Elle se tourna vers son mari et attrapa sa main dans la sienne.

« Ils sont mignons non ?

- Oh oui », soupira-t-il.

Elle vint le prendre dans ses bras.

« Mais ça reste étrange. Il n'a même pas dix ans de moins que nous. »

Elle sourit.

« Mais elle l'aime.

- Oui, oui et il l'aime, dit-il, ne pouvant en douter. C'est tout ce qui compte je sais, mais ça reste ma petite fille.

- Oh, tu ne les as pas vus ce matin dans la cuisine », ne put s'empêcher Jean.

Il fronça les sourcils.

« Qu'as-tu surpris ? »

Elle haussa les épaules avec un air taquin. Pouvait-elle lui dire ? Elle décida de tenter et lui murmura ce qu'elle avait vu à l'oreille.

« Non, non, nia-t-il, en fait je ne préfère pas savoir.

- C'est moi », fit Hermione en entrant au même moment.

Elle fut surprise de les voir toujours dans l'entrée.

« Eh ben, tout va bien ? questionna-t-elle alors que sa mère éclatait de rire.

- Oui, oui, rassura-t-elle entre deux rires. Tu m'accompagnes faire des courses ? »

Hermione approuva aussitôt. Elle voulait se changer les idées, c'était parfait, et elles laissèrent William tout à ses pensées.

Deux jours plus tard, ils accompagnaient Hermione à la station de portoloin. Elle aperçut Drago de loin et le rejoignit rapidement. Ils se serrèrent dans leurs bras avant que le blond ne salue ses parents et elle, Narcissa qui l'accompagnait.

« Vous êtes prêts, s'inquiéta cette dernière, passant une main tendre dans les cheveux de son fils.

- Oui, oui Maman, répéta Drago, peut-être pour la troisième fois de la journée. Tout ira bien et de toute façon j'ai une miss je-sais-tout avec moi, taquina-t-il.

- Drago, protesta cette dernière, embrassant ses parents. Bon le portoloin ne va pas tarder. »

Ils leur dirent au revoir et entrèrent récupérer l'étrange petite cuillère que l'agent leur tendit.

« Direction New-York, attention au départ », fit-il avant de l'actionner.

Ils sentirent une brise marine avant de rouvrir les yeux dans une station similaire à celle qu'ils venaient de quitter. Un agent vérifia leur passeport et la raison de leur venue avant de les laisser filer. Ils sortirent et ouvrirent de grands yeux. Ils étaient à New-York.


Petit chapitre de transition entre les vacances et la fameuse « rencontre » entre Remus et les parents d'Hermione. J'espère que cela vous a plu ! Les choses sérieuses reprennent au prochain chapitre ;) En attendant, n'oubliez pas de laisser une review bien sûr et à la semaine prochaine !