Bonjour à toutes et à tous !

Merci beaucoup pour vos commentaires et vos vues sur cette histoire.

A ce jour, j'avance à un rythme de 1 chapitre par semaine, et ai un peu plus d'une douzaine de chapitres d'avance, je suis donc positive quant à la régularité de cette histoire.

Réponse aux reviews :

Cassye : Alfira est un de mes NPCs favoris, lors de ma toute première run Dark Urge j'ai été extrêmement choquée haha. Mais en même temps, c'est ce qui rend "marquant" et conséquent les particularités de cette run. J'ai beaucoup de mal avec le personnage de Kagha aussi, je suis d'ailleurs curieuse plus tard dans cette histoire d'avoir ton retour sur ce que je lui ai prévu, je me suis un peu éloignée du jeu ! Et tout à fait, le "Avec plaisir" était bel et bien un clin d'oeil au super doublage de Neil Newbon, bien joué !

Boulays : J'aime beaucoup Tatie Ethel aussi, d'ailleurs dans toutes mes précédentes runs je ne la tue jamais à la fin de son combat, j'ai toujours fait en sorte de la revoir dans l'acte 3 ! Mais malheureusement pour cette histoire, j'ai dû faire pas mal de cuts dans ce que nous proposait le jeu, histoire que cela reste fluide. Mais on est bien d'accord que c'est un super personnage ! Merci beaucoup pour ton retour, en espérant que tu apprécieras également ce nouveau chapitre.

Je vous souhaite une bonne lecture !


Chapitre 6 :

Âmes éveillées

Cette nuit-là, il leur fut permis de camper à proximité du Bosquet. Le moral n'était guère à la fête, et chaque compagnon s'était isolé dans sa tente.

Nettie n'avait eu aucune guérison à leur proposer. Le spécialiste de ces sujets était son maître, Halsin, mais ses connaissances s'étaient perdues avec lui. L'unique salut se présentait sous la forme d'un venin de vouivre, rapide et indolore. Lae'zel n'avait pas été séduite par cette proposition, et Nettie reposait désormais évanouie dans son propre laboratoire. De ce qu'Ombrecoeur leur avait rapporté, la guerrière l'avait tout bonnement assommée.

Depuis, ils ruminaient leurs options. La prêtresse pensait qu'il y avait une chance qu'Halsin soit encore en vie au sein du camp gobelin. Néanmoins, cela supposait beaucoup de risques pour peu de certitudes, sans compter qu'ils ignoraient tout des effectifs ennemis. Les gobelins les ayant attaqués aujourd'hui n'avaient pas eu un comportement habituel, pour ce qu'ils en savaient. Ils s'étaient montrés stratégiques, méthodiques ; sans leur intervention, Aradin et ses hommes ne s'en seraient pas sortis. Un tel agencement laissait deviner qu'ils auraient affaire à forte partie s'ils souhaitaient les confronter.

D'un autre côté, la crèche githyanki - dont Lae'zel garantissait le succès - n'était accessible que si la menace gobeline était écartée. Il semblait donc que l'affrontement soit inévitable. Ils étaient moins démunis que la veille, possédant un meilleur arsenal, ainsi que de quoi soigner les blessures superficielles. Mais leur attaque devait être réfléchie : il leur faudrait espionner le camp gobelin, repérer une brèche par laquelle s'engouffrer, éventuellement créer une diversion pour éloigner le plus gros des troupes.

Pour le moment, l'heure était toutefois au repos… et aux questions.

— Qu'est-ce qui vous a fait cesser d'être artiste itinérante ? lança Ombrecoeur depuis sa tente.

Nymuë grimaça. Cette question devait être posée tôt au tard. Après leur petite entrevue avec Alfira, il était naturel que ses camarades s'interrogent. Leur situation précaire les obligeait à compter les uns sur les autres, néanmoins elle ne se sentait pas d'humeur à aborder ses crève-cœurs personnels.

— Ça ne payait pas assez bien, répondit-elle simplement. Les grandes villes offrent plus de stabilité.

— Vous suscitez des réactions assez enflammées en société, intervint Astarion. J'ai perdu le compte de ceux ayant précisé que vous étiez une drow, au cas où l'évidence nous aurait échappé. Votre public était-il aussi réceptif ?

Le haut-elfe était nonchalamment allongé sur sa couchette. Nymuë se rappela leur récent "accord", justifiant cette question loin d'être innocente. Le fourbe rassemblait des informations. Un arrangement à l'amiable dépendait surtout de la bonne volonté de votre interlocuteur ; un risque que peu de personnes étaient aptes à prendre.

— Oh, j'étais une véritable star, siffla-t-elle. Mais en effet, les spectateurs ne venaient pas me voir pour mes talents. J'ai eu une offre intéressante m'amenant à Baldur's Gate, ça m'a décidé à raccrocher.

— Jouer de la musique vous manque ? demanda la prêtresse.

— Beaucoup, se surprit à répondre Nymuë. Cela fait des années que je ne me suis pas produite. Pour une barde… Pour ceux qui, comme moi, pratiquent la magie via leur art, cette abstinence peut se révéler compliqué. Cela impacte nos capacités, notre aptitude à jeter des sorts. Si je me sens la force de manier à nouveau l'archet… j'ignore à quel point les arcanes me répondront.

— Ces compétences pourraient se révéler utiles en combat, grogna Lae'zel tout en aiguisant son épée. Vous devriez essayer de vous y entraîner. Mais pas de vacarme.

— Faites donc ça Nymuë, soupira Ombrecoeur en levant les yeux au ciel. Jouez d'un instrument en silence s'il vous plaît.

Les deux femmes échangèrent quelques piques de fortune avant de se retirer pour la nuit. Nymuë resta éveillée. En tant qu'elfe, elle pouvait se passer de sommeil pendant plusieurs jours, du moment qu'elle méditait. Cela lui éviterait peut-être les cauchemars. Alors qu'elle s'installait, elle s'aperçut qu'elle était loin d'être la seule à fuir les bras accueillant de la nuit.

Astarion était toujours allongé près du feu de camp, observant avec intensité le ciel étoilé. Elle hésita ; depuis leur rencontre, le haut-elfe lui faisait l'effet d'un charmeur de serpent. Sauf qu'il était à la fois le joueur de flûte et l'animal, se montrant tour-à-tour aguicheur ou menaçant. Si Lae'zel et Ombrecoeur avaient toutes deux leur caractère, Nymuë avait su instaurer un semblant de dynamique avec ses camarades. Elle ne savait sur quel pied danser avec le roublard.

Elle se leva, et alla à sa rencontre :

— Quel beau spectacle ! l'accueillit-il. Les étoiles, je veux dire. Votre minois, je pourrais m'en passer.

La jeune femme retînt à grand peine un profond soupir. A la place, elle observa avec attention son condisciple ; sa mine maladive semblait s'être nettement améliorée. Une fois encore, il avait dédaigné dîner, préférant "faire une ronde" aux alentours. Néanmoins, il paraissait plus détendu, presque serein à défaut d'être aimable. Résolue à se montrer cordiale, Nymuë prit le parti d'ignorer sa réflexion :

— Elles sont magnifiques ce soir, acquiesça-t-elle en levant la tête vers les astres.

— On peut les voir aussi depuis Baldur's Gate, bien sûr, mais pas avec autant de clarté. Cela m'a fait réfléchir… À ce qui arrivera, lorsque nous approcherons de cette crèche gith. Apprendrons-nous à contrôler le parasite ? Est-ce que notre petite… aventure s'achèvera ?

— Probablement, songea Nymuë. Si nous nous en sortons, je ne pense pas retourner à Baldur's Gate. A vrai dire, j'étais sur le point de partir quand les flagelleurs mentaux m'ont capturée. Mais rien ne nous empêche de continuer à voyager ensemble jusqu'à ce que nos chemins diffèrent.

— Tant mieux, susurra-t-il en se levant. Je ne tiens pas particulièrement à vous voir vous en aller tout de suite.

Nymuë sursauta ; le roublard avait soudainement – volontairement ! - réduit la distance entre eux. Ses gestes étaient lents et étudiés : il lui sortait le grand jeu, assez habilement elle devait le reconnaître.

— Vous êtes très appréciable comme alliée, savez-vous ? poursuivit-il. Traverser l'Avernus, survivre à l'accident et à tout ce qui s'en est suivi par la suite… Il est rare que quelqu'un arrive à m'impressionner, mais je ne me serais jamais attendu à ce que vous ayez une telle force en vous.

"Tu m'en diras tant.". Malgré son franc amusement, la jeune femme ressentait une légère gêne face à la proximité de son compagnon. C'était probablement là son but ; la décontenancer, envahir son espace personnel pour la troubler. Bien que consciente de ce badinage, Nymuë ne parvenait pas à cacher son malaise. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas expérimenté le jeu de la séduction, et elle n'était pas sûre d'avoir envie de tenter l'aventure avec Astarion.

— Je cherche juste à survivre, tout comme vous, répondit-elle posément.

— Oui, nous sommes plus semblables que je ne le pensais…

Ses yeux s'attardèrent sur son visage, descendant de temps à autre sur sa nuque. L'elfe noire tiqua ; il y avait quelque chose dans son regard, une voracité qui tenait plus de l'animal affamé que du bourreau des cœurs. Il était vraiment trop près.

— Est-ce que tout va bien ? demanda-t-elle en s'éloignant.

— Hm ? murmura-t-il. Oh, mes pensées vagabondaient. J'ai juste besoin de… prendre un peu l'air… M'éclaircir les idées. Je vous verrai plus tard, je n'en doute pas. Dormez bien.

Il se retira dans sa tente, toute affectation disparue. Perturbée, Nymuë se rendit à sa couchette, mais cette fois-ci, elle en était sûre : le sommeil ne viendrait définitivement pas.


Le lendemain, les aventuriers se dirigèrent vers le col de la montagne. Selon leur carte, ils devaient suivre une rivière à proximité d'un ancien village. Les lieux avaient été abandonnés il y a une centaine d'années, et ne restait du bourg que des ruines.

Dans cette région, ils trouvèrent des indices de leur malencontreux accident avec le Nautiloïd ; certains pans de végétation étaient brûlés, et des décombres illithids - guère reconnaissables désormais - étaient ensevelis sous des mottes de terre. Le vaisseau avait dû survoler la zone lors de sa chute. Nymuë peinait à croire que tout cela datait déjà d'il y a deux jours.

Ils atteignirent le pont aux alentours de midi, et s'arrêtèrent pour déjeuner. L'elfe noire accompagna Ombrecoeur remplir leurs gourdes à la rivière. Elle restait néanmoins distraite par leur camarade roublard, qui faisait les cent pas. Il s'était montré agité toute la matinée, prétextant n'être que peu habitué aux longues marches champêtres. Quand Lae'zel lui avait recommandé de manger un morceau, il avait hoché la tête, mais n'avait guère touché à sa gamelle… encore. Suivant son regard, la prêtresse émit un petit ricanement :

— Vous savez ce que je pense ? lui lança-t-elle. À mon avis, monsieur le magistrat fait la fine bouche, et n'apprécie guère les rations de pain dur et de viandes séchées. Je suis sûre qu'il s'est dégoté des mets plus raffinés au Bosquet, et qu'il s'éclipse pour festoyer ailleurs.

Nymuë hocha la tête. Cela aurait pu être plausible, oui… si elle ne savait pas déjà qu'Astarion était tout, sauf un homme de loi. Pourtant, il devait y avoir du vrai dans ce que disait Ombrecoeur, car à peine revenaient-elles de la rivière que le haut-elfe annonçait son désir de se dégourdir les jambes.

— Besoin d'être accompagné ? demanda insidieusement l'elfe noire.

— Nullement, darling. Profitez donc de votre collation, vous êtes tellement irritable quand vous êtes affamée. Je reviens rapidement.

Elle l'observa s'éloigner, ajoutant cette excentricité de plus à sa liste. Il fut de retour rapidement, alors que les trois femmes achevaient leur repas :

— Nous ne sommes pas seuls, chuchota-t-il. J'ai entendu des cris, plus loin. Un homme et une femme.

Elles laissèrent Astarion ouvrir la marche. En amont de la rivière, deux humains s'affairaient autour d'un troisième individu, couché au sol. Celui-ci ne répondait pas aux sollicitations de ses camarades :

— Il est en train de mourir, déclara le roublard. Il a perdu trop de sang.

— Comment le savez-vous ? s'enquit Ombrecoeur. Je ne vois pas de blessure à cette distance.

— Je… Et bien, quand j'ai repéré leur présence, je me suis dissimulé. J'ai pu observer la scène de plus près.

Dans un coin de son esprit, Nymuë sentit son parasite s'agiter. Quelque chose l'attirait chez ces inconnus. Sans même s'en rendre compte, elle se leva et s'approcha :

— Vous êtes une âme éveillée, murmurait l'humaine. Vous êtes immortel. Restez avec nous, s'il vous plaît.

— Brynna, je ne pense pas qu'il soit conscient, paniqua son compagnon. Est-ce que tu nous entends, Ed ?

Elle était désormais tout près d'eux. L'appel dans sa tête se faisait pressant, concentré sur le visage des deux étrangers. La femme dégaina :

— Vous ! N'approchez pas ! rugit-elle.

Un étrange symbole se grava dans la chair de l'inconnue, sans que celle ne réagisse. Il paraissait invisible à l'œil nu, bien que parfaitement repérable pour sa larve illithide. Un sifflement lui confirma que ses camarades assistaient au même phénomène. Ressentaient-ils eux aussi cet afflux de pouvoir ? Nymuë peinait à contrôler l'euphorie qui la gagnait, tandis que son parasite frémissait de contentement. Elle l'expérimentait à nouveau, ce sentiment de plénitude… d'autorité. Les mots qui sortirent de sa bouche ne furent pas les siens :

— J'irai où bon me semble, ordonna-t-elle.

Une grande fatigue la gagna alors que le ver se repliait, satisfait… et rassasié. Il digérait quelque chose qu'il lui avait dérobé, un morceau d'elle-même qu'elle ne retrouverait jamais. Ses yeux papillonnèrent pour se poser sur Brynna. L'humaine paraissait curieusement absente :

— Pardonnez-moi, vraiment. C'est notre frère, l'âme éveillée Edowin. Il est blessé et je… j'ai la tête à l'envers.

Nymuë s'accroupit face à l'homme. Maintenant qu'elle était proche, elle percevait les blessures dont Astarion avait parlé ; des entailles profondes, causées par des griffes aussi longues qu'un poignard. Quand leur regard se croisèrent, la jeune femme eut l'impression qu'il voyait au-delà de sa personne, derrière son crâne. Elle n'aurait su dire pourquoi, mais elle avait la certitude que le mourant savait, pour sa larve.

— Protégez-les, gémit-il. Andrick, Brynna, faites confiance à l'âme éveillée. Elle va… elle va…

Un râle s'échappa de ses lèvres, et son agonie prit fin. Le dénommé Andrick serra l'épaule de sa consœur :

— Il a rejoint l'Absolue, désormais, déclara-t-il. Vous êtes vraiment des âmes éveillées ? Notre frère Edowin, a été choisi lui aussi. Quels sont nos ordres ?

Nymuë les observa avec stupéfaction. Jetant un bref regard en arrière, elle ne put que constater la même hébétude chez ses trois comparses. Lae'zel la poussa en avant d'une brève bourrade, tandis qu'Astarion articulait silencieusement : "Jouez le jeu".

— Quelle insolence ! s'exclama-t-elle impérieusement. Ne devrais-je pas être celle posant des questions ? Vous venez de laisser mourir l'un des nôtres.

— Je… je ne voulais pas… bafouilla Andrick.

— Nous ne sommes que des recrues, madame, répondit Brynna avec ferveur. Mais nous rêvons de devenir des âmes éveillées. D'être choisis, comme vous, par l'Absolue pour porter sa parole sacrée. Vous n'avez qu'un mot à dire, et nous agirons : vos désirs sont ses ordres. Elle vous confère le pouvoir d'exécuter sa volonté.

— Quand l'heure viendra, reprit son frère, les âmes éveillées régneront. Vous régnerez. C'est pourquoi nous suivions Edowin, à la recherche de ces fugitifs…

— Dites-en plus, intervint Ombrecoeur.

— Des survivants du vaisseau qui s'est écrasé un peu plus loin à l'Est. On ne sait pas à quoi ils ressemblent, mais l'Absolue veut qu'on les retrouve, coûte que coûte. Mais à la place, Edowin est tombé sur une ourse-hibou, mal lunée avec ça. On a réussi à la repousser mais… ses griffes avaient déjà fait trop de dégâts.

— Voilà qui est clair, lança Astarion doucereusement. Vous devez retrouver la créature et vengez votre frère.

Nymuë ressentit une seconde vague d'énergie, émanant cette fois-ci du roublard. Les yeux plissés, il étudiait les deux fanatiques avec ravissement ; un chat en face d'une souris.

— Vous… vous êtes sûrs ? s'écria Andrick.

— Il a tué l'un des nôtres ! rugit Brynna. Il a tué Edowin. C'est un ennemi de l'Absolue. Vous avez raison, monsieur. Il faut abattre cette créature, ou mourir en essayant. Ton arme, Andrick !

Elle se précipita en hurlant vers une grotte en contrebas, son frère sur les talons. Nymuë était trop consternée pour réagir… Et Astarion était bien trop satisfait de lui-même :

— Voilà au moins qui nous évitera d'être poursuivis par deux idiots sans cervelle ! s'exclama-t-il.

— Poursuivis pour quelle raison exactement ? hésita Ombrecoeur.

— Mais nos larves, bien évidemment ! Ne comprenez-vous pas ? Nous ne nous sommes toujours pas transformés. Nous avons mystérieusement survécu à la destruction d'un vaisseau illithid… Et maintenant, nous avons la faculté d'influencer autrui ? Ces parasites sont différents des autres. Ils nous offrent des dons très intéressants…

— Ignorez-les, cracha Lae'zel. Refusez-les ! Ce ne sont pas des cadeaux, mais une maladie. Chaque utilisation ne pourra qu'aggraver notre état.

— Ridicule ! Tout pouvoir offert de plein gré est bon à prendre. Et celui-ci a assurément une grande valeur…

— Uniquement si nous le comprenons, rétorqua la prêtresse. Et c'est loin d'être le cas, pour le moment.

Ses compagnons pivotèrent vers elle, attendant de sa part le dernier mot. Ils semblaient s'être fait rapidement une opinion sur la question… En ce qui la concernait, Nymuë était en proie à des sentiments plus conflictuels.

— Ces pouvoirs m'inquiètent autant que la situation dans laquelle nous nous trouvons, détermina-t-elle. Tâchons peut-être de les comprendre avant de prendre une décision.

Astarion fit la moue et Lae'zel siffla que, pour sa part, le choix était tout fait. Seule Ombrecoeur approuva sa logique prudente.

Alors qu'ils revenaient sur leurs pas, Nymuë se tînt un peu en retrait, pensive. Elle détestait que le parasite puisse prendre l'ascendant sur son esprit, quand bien même cela pourrait se révéler utile. Mais cette sensation, plus tôt, face à Andrick et Brynna… Elle s'était sentie invincible. Invulnérable. Toutes ses craintes, toutes ses angoisses intérieures avaient été balayées en un instant. Pourquoi frôler les murs, baisser la tête et appréhender le rejet des autres, quand ce pouvoir lui permettait simplement de prendre ? Elle l'avait vu, alors que la puissance s'ouvrait à elle ; si elle l'embrassait, plus jamais elle n'aurait à courber l'échine. A être contrainte d'encaisser, sourire poliment face à une énième insulte sur ses origines. Il lui suffisait de tendre les doigts et…

La jeune femme inspira longuement. Non. Accepter de se laisser dominer par une larve illithide était contre-nature, abject. Lae'zel avait raison : en abdiquant, elle ne ferait que se rendre esclave de cette force. Elle penserait la dominer, mais serait soumise à ses appétits. Et alors, qu'est-ce qui la différencierait d'un flagelleur mental ? Quand elle avait écrasé la conscience de Brynna, elle n'avait pas contrôlé cette énergie. Elle s'était juste… laissée posséder.

A la constatation suivante, Nymuë s'immobilisa, écœurée.

Pourquoi, mais alors pourquoi est-ce que cela lui avait fait tant de bien ?


Notes de fin :

Nymuë qui est séduite par le côté obscur... Mais cédera-t-elle ?

Hâte de vous montrer les prochains chapitres ! Je vous souhaite une excellente semaine.