Bonjour à tous, aux anciens et aux nouveaux! Une sacrée absence pour laquelle je suis désolée, mais la traduction demande tellement de temps que ce n'est pas évident de suivre. Pour autant, je n'abandonne pas, même si j'avance lentement. Et je ne vous remercierais jamais assez pour vos commentaires! Car même si je ne poste pas, je lis vos avis, ça me motive et ça me rappelle pourquoi je le fais. Juste pour votre information, l'auteur de cette fanfiction est rendu à la sixième partie (qui correspond à la cinquième année de Harry à Poudlard). Il me reste donc encore un peu de boulot et beaucoup de chapitres à lire pour vous!
Passons maintenant aux choses sérieuses. Comme ça fait très longtemps, je vous propose un bref rappel des chapitres précédents:
Le jour de la rentrée, Remus a subi une agression anti-loup-garou sur le quai de la gare et Sirius s'est occupé d'interroger le coupable, un dénommé Paul Morton, dont nous entendrons parler plus tard.
A l'école, la cérémonie de Répartition a eu lieu. A son grand désespoir, Drago a été envoyé à Gryffondor. L'année commence fort.
Bonne lecture! J'espère que ça va vous plaire! A très bientôt !
Narcissa,
Nous avons réussi.
Le cœur de Narcissa se serra et elle chiffonna le parchemin.
«Nous avons du courrier, Lucius.» s'écria-t-elle, en entrant dans la salle à manger pour le rejoindre pour le petit-déjeuner.
Sa voix résonna et elle ne put s'empêcher de penser que la maison semblait très vide sans les garçons.
«Excellent.» dit Lucius.
Il étala de la confiture sur sa tartine, puis la posa pour prendre l'enveloppe. Il observa l'écriture sur celle-ci.
«De Hydrus?»
Et rien de Drago, pensa Narcissa en serrant encore plus fort la note de Severus. Elle la fourra dans sa poche, tandis que Lucius ouvrait l'enveloppe d'un coup de baguette.
«Mère et Père, lut Lucius à haute voix. J'ai été envoyé à Serpentard – rien de surprenant – et je m'y sens très bien. Le voyage en train était long, comme tu le disais, Père, mais j'ai passé le temps avec le reste du groupe, alors ce n'était pas si mal. Je pense qu'il y a quelque chose qui ne va pas chez Drago, par contre. Plus que d'habitude, en tout cas.»
A cela, Lucius leva les yeux pour croiser le regard de Narcissa. Il avait seulement l'air inquiet, mais selon elle, il condamnait ce qu'elle avait fait.
«Pour commencer, il est parti et a changé de compartiment à la moitié du trajet. Et devinez où il est allé s'asseoir: avec Potter, Weasley et une sang-de-bourbe quelconque.»
Lucius avait désormais l'air perplexe et le cœur de Narcissa se serra à nouveau – il ignorait ce qui allait lui tomber dessus, comme Drago ou Hydrus jusque-là.
«Je suis allé le chercher, mais Lupin, l'hybride, m'en a empêché. Et ce n'est même pas le pire. Je-»
Lucius s'arrêta de lire, son visage perdant toutes ses couleurs.
«Qu'est-ce qu'il y a?» se força-t-elle à demander.
«Je ne sais pas comment vous dire ça, lut Lucius, l'air stupéfait. Mais Drago n'a pas été réparti à Serpentard avec nous. Il a été envoyé à Gryffondor.»
Narcissa essaya d'avoir l'air surprise, mais le message de Severus la brûlait dans sa poche.
«Quoi?» demanda-t-elle.
«Le Choixpeau a réfléchi pendant longtemps avant de se décider et a fini par l'envoyer là-bas. Il a dit – et je suis d'accord – qu'il devait y avoir une erreur, mais les professeurs lui ont dit de s'asseoir. Je sais qu'il a toujours été un peu bizarre, mais je n'ai jamais pensé que c'était aussi grave et je ne sais pas quoi faire. Il fait parti de la famille, alors je devrais vraiment l'aider et j'ai envie de le faire, mais une partie de moi se demande aussi si ce ne serait pas mieux de juste couper les liens.»
Narcissa se mordit la langue pour ne pas se mettre à pleurer.
«J'aurais bien besoin de conseils sur la façon dont je dois gérer ça, Père. Peut-être que tu pourrais écrire à l'école et demander son transfert à Serpentard ou peut-être, si ce n'est pas trop tard, tu pourrais le retirer de l'école et l'envoyer à Durmstrang. Je ne sais vraiment pas quoi faire. Bien à vous, Hydrus.»
La main de Lucius tremblait lorsqu'il posa la lettre près de sa tasse de thé. Il fit signe à Narcissa de s'approcher. Elle se leva et se rapprocha de Lucius, qui l'attira sur ses genoux et lui embrassa la joue.
«Tu pleures.» dit-il.
Narcissa se toucha le visage et fut surprise d'y trouver des larmes. Elle les tapota, mais Lucius la serra contre lui et lui frotta doucement le dos.
«Où est-ce que nous nous sommes trompés? demanda-t-il à voix haute, l'air choqué et un peu furieux. J'ai arrêté d'essayer de le faire entrer à Gryffondor il y a un an et Severus a continué à le recevoir, mais a arrêté les leçons!»
Lucius bougea nerveusement, la bousculant au passage, avant de soupirer.
«Je suis vraiment, vraiment désolé.» dit-il.
«Pour-»
«Tu m'as averti des risques – tu as dit que c'était une mauvaise idée, que tu ne voulais pas que notre fils devienne un traître à son sang, un Gryffondor … Et je- mes actions nous ont mené jusqu'ici. Je l'ai détruit, sans même le vouloir.»
«C'est trop tard pour changer quoi que ce soit maintenant, dit Narcissa en posant la tête sur l'épaule de son mari, mais d'autres larmes coulèrent sur ses joues lorsqu'il prononça le mot 'détruit'. Il faut juste qu'on avance et qu'on ne perde pas Drago de la même façon que ma tante a perdu Sirius.»
Lucius fixa la lettre de Hydrus, avant de laisser échapper un gémissement étouffé. Narcissa se tourna vers lui, surprise, à temps pour le voir tapoter impatiemment ses yeux.
«Et je ne te blâme pas.» dit-elle doucement.
C'est moi la responsable, ainsi que Severus.
«Tu devrais. C'est ma faute-»
«Ce n'est pas ta faute.» dit Narcissa.
Elle se rappela alors d'une conversation qu'elle avait eu avec Drago dans sa chambre, pendant un dîner quelques jours après le procès de Sirius.
«Ça l'est.» dit Lucius, le visage crispé.
Il ne pleurait plus, mais avait l'air dévasté.
«Non.» dit Narcissa, faiblement.
«Je suis vraiment, vraiment désolé, Narcissa.» répéta Lucius, avant de la serrer dans ses bras.
S'il vous plaît, s'il vous plaît, que ça vaille le coup, pensa Narcissa, dissimulant son visage dans le cou de Lucius. Ses larmes reprirent de plus belle et elle se promit que ce serait les dernières qu'elle verserait pour Drago. C'était fait désormais et il était temps d'avancer et d'observer.
Harry ouvrit soudainement les yeux, réveillé par le bruit ambiant. Seamus essayait de parler à Neville et de se brosser les dents en même temps, Ron n'arrivait pas à trouver deux chaussettes identiques et Dean avait du mal à faire son nœud de cravate. Harry roula pour sortir du lit – plutôt inélégamment, mais personne ne le regardait – et se dirigea vers sa malle.
«Malefoy dort toujours, dit Seamus en levant les yeux au ciel. Il n'a sûrement jamais du se réveiller avant neuf heures avant.»
Harry savait que ce n'était pas vrai et il vit le dos de Drago – le blond faisait face au mur – se tendre.
«Peut-être qu'il était juste fatigué.» dit-il.
Il doutait que Drago ait réussi à bien dormir. A ses yeux, il se trouvait sans doute en territoire ennemi.
«Peut-être.» confirma prudemment Neville, regardant Drago comme s'il s'agissait d'un dragon endormi.
«Je meurs de faim, dit Ron, en baillant tout en replaçant ses affaires dans sa malle. On peut descendre?»
«Je suis prêt.» annonça Dean, qui avait donné sa cravate à Neville pour qu'il s'en occupe pour lui.
Seamus hocha la tête. Harry enfila sa cape par-dessus son uniforme et se pencha pour faire ses lacets.
«Tu viens, Harry?» demanda Ron, tandis que les quatre garçons s'approchaient de la porte.
«Je vais attendre.» dit Harry en désignant le dos de Drago.
Les autres haussèrent les épaules et s'en allèrent.
«Tu n'avais pas à faire ça.» marmonna Drago, roulant sur le côté lorsque la porte se referma.
«Non.» confirma Harry.
Drago le dévisagea, ouvrit la bouche et la referma, avant de se lever et de disparaître dans la salle de bain. Harry entendit la douche et s'assit sur son lit pour l'attendre, se demandant laquelle des nombreuses personnalités de Drago allait ressortir ce matin. Il se demanda aussi s'il aurait Défense contre les forces du mal aujourd'hui. Lunard avait caché son programme de cours, alors Harry n'avait aucune idée de ce qu'il avait prévu et était impatient de le découvrir.
Vingt minutes après qu'il soit entré dans la salle de bain – Harry commençait à s'impatienter – Drago en sortit enfin. Ses cheveux blonds étaient plaqués en arrière et sa cape était parfaitement lisse. Même avec sa cravate rouge et or, il ressemblait à un Malefoy. Harry grogna.
«Tu sais, soupira-t-il. Tu ressembles parfaitement à ce que les gens attendent de toi.»
«Je détesterais ne pas répondre à leurs attentes.» ironisa-t-il.
Il n'avait pas l'air partant pour poursuivre cette conversation, alors Harry se contenta de hausser étrangement les épaules et de se diriger vers la sortie du dortoir.
Ils étaient en retard et les couloirs étaient presque vides, mais malgré qu'il n'y ait personne à suivre, ils se débrouillèrent pour trouver leur chemin vers la Grande Salle. Il fallait simplement descendre encore et encore jusqu'à atteindre le hall d'entrée. La Grande Salle était une autre histoire. Il n'y avait pas un seul élève ou professeur qui ne leva pas les yeux en les voyant entrer tous les deux.
Harry se figea, les yeux fixés sur la table des professeurs. A l'aide? pensa-t-il en regardant Lunard, qui grimaçait.
Drago, cependant, lui jeta un coup d'œil, retroussa la lèvre et lança un 'Bonjour' assez fort pour que tout le monde entende. Ils eurent tous l'air franchement surpris, mais Harry vit Rogue sourire d'un air narquois à son petit-déjeuner.
«Aussi flatteur que ce soit, dit Drago. Vous n'avez rien de mieux à faire?»
Avec ça, Drago attrapa Harry et le tira jusqu'à la table des Gryffondors, où Ron et Hermione se déplacèrent pour leur faire de la place. Pressé de se faire oublier, Harry s'assit rapidement, mais Drago resta debout un instant de plus. Il regardait la table de Serpentard avec regret.
«Assieds-toi.» dit Harry en tirant sur la manche de Drago pour le faire asseoir.
Drago le fusilla du regard. Harry l'ignora et attrapa deux tartines, plusieurs cuillères d'œufs brouillés et quelques tranches de bacon.
«T'as faim?» demanda Hermione – qui avait des pancakes en face d'elle.
«Je meurs de faim, répondit Harry. Du bacon, Drago?»
Il secoua la tête, mais au moins, il mangeait de nouveau. Drago versait du miel sur son bol de porridge. Neville se tourna vers Harry quelques instants plus tard, lui demandant s'ils avaient eu des soucis pour trouver leur chemin et la conversation divagua sur l'endroit où se trouvaient leurs classes et s'ils allaient réussir à les trouver.
Ensuite, le courrier arriva.
Harry fut terrifié en voyant Hedwige fondre vers lui, au milieu des autres hiboux. Voilà un mois, Patmol lui avait lancé en riant qu'il lui enverrait une lettre chantante pour le féliciter après sa Répartition et Harry n'avait pas de doute qu'il était capable de le faire vraiment. Hedwige portait deux lettres attachées à sa patte fine, mais laissa Harry ne lui en prendre qu'une. L'écriture était vaguement familière et lorsque Harry ouvrit la lettre, il fut touché de voir que ça venait de Tonks. Hedwige emporta la seconde lettre jusqu'à la table des professeurs, vers Lunard.
Salut Harry! disait-elle.
Remus m'a raconté ta Répartition, et donc félicitations! Je suis heureuse que tu sois dans la Maison de ton choix et je sais que Charlie s'y est toujours bien plu, alors je suis sûre que ce sera aussi ton cas. J'espère que tu as quelques copains avec toi et que les professeurs ne sont pas trop méchants!
Je garde un œil sur Sirius ici – et toi, garde un œil sur Remus pour moi, d'accord? Merci!
On va vite se voir, j'en suis sûre!
Bises,
Tonks.
Harry sourit et rangea la lettre dans sa poche. Lunard souriait à la sienne et Harry se demanda ce qu'elle lui avait écrit. Ses oreilles étaient légèrement rouges. Lunard rangea sa lettre lorsqu'il vit Harry le regarder et reprit le cours de son petit-déjeuner.
Ron avait aussi reçu du courrier – une lettre de leurs parents qu'ils se passèrent l'un à l'autre, avec Percy et les jumeaux, et une autre qui venait de Ginny – et il éclata de rire en la lisant.
Plusieurs minutes plus tard, quand ils eurent mangé tout ce qu'ils pouvaient – même Harry et Drago, qui avaient été les derniers à arriver au petit-déjeuner – le professeur McGonagall s'approcha avec leurs emplois du temps.
«On partage tous les mêmes cours?» demanda Ron en tendant le cou pour regarder l'emploi du temps des autres.
«C'est organisé par Maison, expliqua Hermione. Donc on a Histoire de la magie avec les Poufsouffles, puis Sortilèges avec les Serdaigles.»
«Une matinée amusante en perspective.» grogna Drago, près de Harry.
«Ok, si ça ne vous embête pas de faire passer ça – marquez juste vos noms et je vais essayer de les apprendre au passage, dit Remus à ses troisièmes années de Gryffondor et de Serpentard. Je suis le professeur Lupin et comme vous l'avez sans doute compris, je suis votre professeur de Défense contre les forces du mal cette année.»
Un garçon avec une cape de Gryffondor leva vivement la main.
«Oui? Euh, M.-?»
«Kenneth Towler.» dit le garçon.
Il était rond, avec des cheveux bouclés et des yeux bridés.
«Vous êtes vraiment un loup-garou?»
Remus soupira et s'appuya contre son bureau.
«Oui, dit-il. Mais je promets de ne mordre personne … à moins que vous ne rendiez vos devoirs en retard.»
Deux filles de Gryffondor, assises au premier rang, eurent l'air terrifié et les autres élèves arboraient des expressions de peur, de choc ou d'hésitation.
«Je rigolais, s'empressa de dire Remus. C'était juste une blague. Je ne mangerais personne.»
«Dommage.» murmura l'un des jumeaux Weasley à l'autre, en jetant un œil à un trio de garçons de Serpentard.
Les lèvres de Remus frémirent.
«Je vais quand même vous avertir, dit-il. J'ai une audition très développée-»
Il jeta un œil au jumeau qui venait de parler. Le garçon sourit largement et regarda son jumeau.
«-et un très bon odorat ...»
Il adressa un regard éloquent aux jumeaux Weasley. Il pouvait sentir les Bombabouses dans leurs sacs.
«Et merde.»
«J'ai entendu ça.» dit Remus en souriant.
L'une des filles de Serpentard ricana.
«Bon, maintenant, dit Remus en se relevant de son bureau. Les créatures magiques sont – de toute évidence – ma spécialité, alors ce sera le thème de l'année, en plus de certains maléfices et sortilèges de protection que j'ai toujours trouvé utiles. Donc, on range les livres et on sort les baguettes ...»
Il se rapprocha d'une grande malle que Rogue l'avait aidé – à contrecœur – à remonter des cachots la veille au soir.
«Aujourd'hui, nous allons étudier les Épouvantards.»
Selon Drago, l'Histoire de la magie était fascinant. Lui et Granger étaient les seuls à le penser, cependant. Moins de dix minutes après le début de la leçon, Finnigan et deux Poufsouffles commençaient déjà à s'assoupir, et Potter et Weasley jouaient au pendu sur un morceau de parchemin.
Le cours de Sortilèges fut ennuyeux, même si Drago était persuadé que ça allait s'arranger. Ils avaient passé la première leçon à apprendre à tenir correctement leur baguette, avant de s'attarder sur la prononciation des sorts, puis sur les mouvements classiques de baguette. Drago était soulagé que ça se termine à l'heure du déjeuner.
Cependant, il fut intercepté dans le hall d'entrée. En vérité, il aurait du s'y attendre, il était même plutôt surpris que ce ne soit pas arrivé avant.
«Tu as un moment?» demanda Hydrus.
Vincent et Grégory le collaient comme toujours et Daphné, Nadia et Pansy fermaient la marche. Drago se sentit tout à coup très conscient de sa cravate de Gryffondor et dut se forcer à ne pas l'enlever et la fourrer dans son sac.
Weasley avait l'air de vouloir dire quelque chose et Potter avait l'air inquiet – Granger semblait juste confuse – mais Drago hocha la tête.
«Je fais pas de scandale quand tu veux parler à ta famille, Weasley.» lança-t-il sans regarder les Gryffondors.
«Mais-» commença Weasley.
«Ouste.» lui dit Drago.
Potter plaça une main sur l'épaule de Weasley et le fit pivoter vers le hall. Granger fronça les sourcils en regardant les filles de Serpentard, qui murmuraient de vilaines choses à son propos, et suivit Weasley. Potter suivit les deux autres et quelque chose dans son expression contracta le ventre de Drago … Était-ce de la culpabilité? Drago secoua la tête pour s'éclaircir les idées.
«Et bien, c'était facile, constata Hydrus avec un sourire narquois. Tu les as déjà sous tes ordres.»
Drago faillit protester, mais se contenta de sourire d'un air arrogant. C'était plus simple que d'essayer de s'expliquer. Il y eut un silence gênant.
«Tu comptes t'expliquer?»
Les yeux de Hydrus se posèrent sur la cravate de Drago.
«Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, dit Drago, misérable. Je devrais être à Serpentard, avec vous tous-»
«C'est ce que tu dis.» se moqua Daphné.
Drago lui adressa un regard venimeux.
«Pauvre Drago.» dit Pansy en s'approchant pour lui tapoter le bras.
Elle ne semblait pas moqueuse du tout, ou mesquine, juste confuse et inquiète.
«J'ai reçu une lettre de la maison, dit Hydrus en sortant un parchemin plié de sa poche. J'ai écrit à Mère et Père pour leur raconter la Répartition.»
Drago se crispa.
«Ils sont déçus – pas de toi – mais de la façon dont les choses se sont passées. Et ils veulent arranger les choses. Ils m'ont demandé de te laisser t'asseoir à la table des Serpentards pour les repas et – même si le reste de la Maison n'aimera pas ça – je pense que c'est une bonne idée. Et on fera nos devoirs avec toi à la bibliothèque jusqu'au couvre-feu, pour limiter le temps que tu auras à passer là-haut. Il n'y a pas grand chose à faire à propos des cours ou des dortoirs, mais on peut s'occuper du reste.»
«Et on est prêt à le faire.» dit Pansy avec sincérité.
«Mais si tu t'assoies avec nous, tu devras suivre quelques règles, annonça Daphné. Et la principale, c'est que tu ne dois pas porter ça-»
Elle montra la cravate de Drago du doigt.
«-à moins que ce ne soit absolument nécessaire. La deuxième règle, c'est que tu dois essayer de faire perdre autant de points que tu peux à Gryffondor.»
Elle ricana et Hydrus lui lança un regard satisfait.
Ce n'est pas juste, pensa Drago en fronçant les sourcils et en secouant la tête. Idiot, c'est le genre de réflexions qui t'a conduit dans ce bazar.
«D'accord.» dit-il en tendant la main.
Hydrus eut l'air soulagé et la serra.
Drago retira sa cravate et la rangea dans la poche de son pantalon, avant de suivre son frère et ses amis jusqu'à la table des Serpentards. Il n'y avait pas de règles officielles sur le droit de chacun à s'asseoir où il voulait, mais généralement, les gens se sentaient mieux à la table de leur Maison et y restaient donc. Drago était l'exception.
Il ne reçut pas un accueil chaleureux de la part des autres Serpentards, mais personne ne se montra ouvertement hostile. En vérité, la majorité le regarda, ainsi que sa cravate disparue, avant de retourner à leurs propres conversations. Drago s'assit à l'endroit que Hydrus montra, avec quelques autres premières années. Millicent se trouvait là, ainsi que Blaise, et la fille qui s'était trouvée dans leur bateau avec lui et Potter, la veille au soir, et un garçon que Drago ne connaissait pas.
«Tracey Davis, dit la fille. J'étais trop nerve-»
Millicent laissa échapper un léger son qui attira l'attention de Drago et Tracey pendant un instant, mais elle semblait n'avoir rien à dire. Elle remplit juste son gobelet d'eau et se tourna vers Théodore, qui regardait Tracey avec méfiance.
«Je veux dire, dit Tracey sur un ton froid. Je n'ai pas eu l'occasion de me présenter hier soir.»
Drago vit Théodore hocher la tête. Il ne reconnut pas le nom Davis, alors il supposa logiquement que Tracey était soit sang-mêlée, soit née de moldus … Et vu que Millicent et Théodore semblaient avoir des choses à redire sur sa façon de parler, c'était probablement la dernière option. Drago hocha la tête en la regardant et décida de ne rien dire sur ses suspicions.
«Je suis Christopher Morton.» dit le garçon.
Drago reconnut le nom. Les Mortons ne faisaient pas partis des sangs-purs originels – trop de moldus et de nés-moldus dans leur arbre généalogique, disait toujours Père – mais ils avaient gardé leur lignée 'pure' depuis plusieurs générations et essayaient continuellement de réintégrer le cercle fermé des sang-purs, mais Père et quelques autres leur en avaient refusé si souvent l'accès qu'ils n'avaient plus essayé depuis plusieurs années.
«Désolé pour ta Répartition.»
«Merci, murmura Drago. Félicitations pour la tienne.»
«Merci, dit Morton avec un sourire narquois. Je dois dire que je ne suis pas surpris, mais c'était un soulagement. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si j'avais atterri ailleurs.»
Drago se força à sourire et attrapa un sandwich au fromage et au jambon. Ses yeux se posèrent sur la table des Gryffondors, où Potter riait à quelque chose que Weasley avait dit et Granger avait l'air choqué. Drago se demanda ce que Weasley avait bien pu dire.
«C'est Granger, n'est-ce pas?» dit Blaise, hochant la tête dans la direction que Drago regardait.
Drago se retourna rapidement, avant que quiconque le voit regarder ses camarades de Maison.
«Une née-moldue.» dit Drago, parce que c'était le genre de choses qui auraient de l'importance pour les occupants de cette table.
Tracey jouait avec ses doigts et Millicent leva les yeux au ciel et lui tendit un bol de fruits.
«C'est évident, dit Pansy. Suffit de la regarder!»
Daphné ricana dans son assiette. Blaise regardait toujours par-dessus l'épaule de Drago.
«Oh, s'il te plaît, dis-moi que tu as de meilleurs goûts que ça.» dit Daphné en frissonnant.
Blaise lui lança un regard froid.
«J'essaye juste de comprendre pourquoi elle est à Gryffondor et pas à Poufsouffle, lança-t-il. Ou pourquoi elle est là tout court, d'ailleurs.»
Nadia se mit à rire et Daphné lança à Blaise un long regard avant de se concentrer à nouveau sur son déjeuner. Blaise reprit sa contemplation de l'autre table.
«Comment connaît-elle Potter?» demanda-t-il après un moment.
«On s'en fiche, non?» demanda Pansy, stupéfaite.
«Sérieusement.» murmura Daphné.
Théodore la regarda, pinça les lèvres et détourna le regard. Personne ne répondit.
«Je crois qu'ils étaient tous les deux dans une école moldue.» dit Drago.
Granger l'avait mentionné quand il lui avait posé la question dans le train la veille. Blaise cligna des yeux et fixa encore plus durement – si c'était possible – le trio à l'autre table.
«C'est quoi le prénom de Potter?» demanda-t-il.
«Pourquoi es-tu si intéressé? demanda Nadia, irritée. C'est un traître à son sang et Granger est une sang-de-bourbe. Ils ne méritent pas qu'on-»
«Malefoy.» dit sèchement Blaise, ignorant Nadia.
Alors qu'il parlait à Vincent, Grégory et deux garçons – des frères, pensa Drago, mais seulement l'un d'eux semblait être en première année – Hydrus se tourna en entendant son nom.
«Pas toi.» dit Blaise, distraitement.
Il lança un regard perplexe à Drago.
«Alors?» demanda-t-il avec impatience.
«Harry, non?» dit Théodore.
Drago acquiesça et Blaise, étrangement, grogna.
«Ouais, on est tous du même avis.» dit Hydrus avec un rictus.
Tout le monde ricana et changea de sujet, mais Drago resta silencieux tout comme Blaise, étrangement.
Harry était persuadé qu'il allait vraiment beaucoup aimer la vie à Poudlard. Après le déjeuner (qui serait bientôt normalement suivi par un cours de Botanique), lui et les autres premiers années eurent une rencontre avec les quatre responsables de Maison, ainsi que le Préfet et la Préfète-en-Chef, qui leur présentèrent Poudlard. Ils se présentèrent l'un après l'autre, puis expliquèrent aux élèves où trouver leurs bureaux s'ils en avaient besoin. Ils furent briefés – en détail – sur les règles – le couvre-feu par exemple, tout comme l'usage de la magie, les délais pour les devoirs. Le concierge, M. Rusard, leur présenta finalement les zones et les objets interdits.
Harry fut incapable de garder un visage impassible durant la présentation – il ne pouvait que trop bien imaginer ce que Patmol et Lunard auraient dit s'ils avaient été là – mais il était le seul. Si le but de cette présentation avait été d'effrayer les premières années, Harry trouvait que ça avait bien marché. Rogue et McGonagall, en particulier, avaient exprimé clairement qu'ils n'attendaient rien d'autre que la perfection.
Même les Serpentards – et Drago, qui se trouvait avec eux, le visage pâle – ne ricanaient plus et ne souriaient plus d'un air narquois comme ils le faisaient quand ils avaient intercepté Drago avant le déjeuner. Blaise n'avait pas l'air impressionné et Harry essaya à plusieurs reprises de croiser son regard, mais Blaise ne regardait pas du tout dans sa direction.
Une fois que les professeurs eurent terminé, ils proposèrent de rester pour apprendre à ceux qui le souhaitaient à écrire correctement avec une plume – les élèves nés-moldus n'avaient pas beaucoup d'expériences avec cela, comme Harry le savait d'après sa vie d'avant-Patmol – et Hermione et quelques autres restèrent donc pour obtenir de l'aide.
Harry s'éloigna – tout comme Ron et Neville – et essaya de rattraper Blaise, mais lui et ses nouveaux amis s'étaient déjà faufilés hors de la salle et Harry fut bloqué par un groupe de Serdaigles qui n'auraient pas pu marcher plus lentement s'ils avaient essayé.
«Tu crois que Hermione va réussir à retrouver son chemin?» demanda Ron.
«Avec sa mémoire? demanda Harry en riant. Ouais, elle va se débrouiller. Et elle a Dean et Seamus avec elle si elle n'y arrive pas.»
«J'aimerais bien avoir sa mémoire.» dit tristement Neville.
Ce dernier était arrivé dix minutes en retard à cette présentation et s'était fait réprimandé – plutôt méchamment – par Rogue. Ron lui tapota l'épaule.
«Salle commune?» demanda Harry.
«J'vois pas où aller autrement.» dit Ron en haussant les épaules.
Tous les trois réussirent à trouver leur chemin sans problème et passèrent dix minutes à lire le chapitre que Binns leur avait demandé d'étudier avant de laisser tomber et de commencer une partie d'échecs. Harry, à son plus grand dam, perdit quatre fois en vingt minutes, avant de laisser la place à Neville, qui était encore plus mauvais.
Hermione les rejoignit environ une heure plus tard et commença ses devoirs. Elle ne bougea pas avant l'heure du dîner et aurait probablement continué à étudier si Harry ne l'avait pas secoué jusqu'à ce qu'il obtienne une réponse.
« Effrayant, lui dit Ron à voix basse, tandis que lui et Harry descendaient pour dîner, derrière Hermione et Neville. Elle aurait manqué le dîner pour rester faire ses devoirs … C'est normal, ça?»
«Ça l'est pour Hermione.» murmura Harry, un large sourire sur les lèvres.
«Effrayant.» répéta Ron.
Comme il l'avait fait au déjeuner, Drago s'assit avec les Serpentards et Harry essaya de ne pas s'inquiéter … Ça aurait été facile si Drago avait eu l'air plus heureux là-bas qu'avec les Gryffondors. Mais Drago semblait aussi silencieux et renfermé.
Ce n'est pas mes affaires, se dit Harry. Il sourit lorsque Drago surprit son regard. Drago commença à sourire en retour, avant de s'arrêter et de détourner les yeux en prenant un air arrogant. Harry fronça les sourcils et retourna à son repas.
«Alors les petits premières années, comment s'est passé votre première journée?» demanda Fred – ou du moins, Harry pensait que c'était Fred, vu qu'il portait un pull avec 'F' dessus.
Fred poussa un peu Ron pour s'asseoir. George se trouvait un peu plus loin près d'un garçon costaud qui avait l'air d'être aussi âgé que Percy et de deux filles de troisième année.
«Plutôt bien, dit Ron en regardant Harry, qui haussa les épaules. Un peu ennuyeuse – Histoire de la magie, Sortilèges et on a eu du temps libre cet après-midi parce qu'on a-»
«Astronomie ce soir, dit Fred. On dirait que l'emploi du temps est toujours le même qu'à l'époque où nous étions comme vous, jeunes et innocents.»
Ron renifla en entendant 'jeunes et innocents'. Du moins, c'était ce que supposait Harry. Hermione posa son regard sur eux, amusée. Ensuite, elle croisa le regard de Harry et montra un coin de table du menton. George essayait maintenant de mettre une espèce d'insecte dans la sauce d'une des filles sans qu'elle le remarque.
«Vous avez eu quoi?» demanda Ron à son frère.
«Défense.» dit Fred.
«Avec Lunard? demanda Harry, intéressé. C'était comment?»
«Génial. On a affronté un Épouvantard et-»
Fred se figea tout à coup.
«Désolé, tu as dit Lunard?»
«Ouais, Remus- Je veux dire, le professeur Lupin. Je l'appelle-»
«Lunard.» répéta Fred avec raideur.
Il avait perdu son excitation et semblait s'éteindre devant leur yeux.
«Excusez-moi.»
Il se leva et marcha jusqu'à George, dans un état second.
«Tu vas bien?»
Harry entendit George lui demander cela, mais il n'entendit pas la réponse de Fred. George leva cependant les yeux vers Harry, avant de tourner la tête vers Lunard, puis de se lever d'un bond, laissant derrière lui une assiette pleine et intacte. Lui et Fred s'enfuirent presque au pas de course de la Grande Salle.
A peine quelques minutes plus tard, Percy entra et prit place à l'endroit que Fred occupait, secouant la tête, acceptant le panier de pains que Hermione lui tendait en la remerciant, un peu distrait.
«Quoi?» demanda Ron.
«Ils sont en train de crier.» soupira Percy en se pinçant l'arrête du nez.
«Qui?»
«Fred et George, dit Percy. Ils sautent partout dans le hall d'entrée, à crier comme- et bien, je ne sais quoi.»
«Ce n'est jamais bon.» dit Ron en grimaçant.
Il passa plusieurs secondes à avoir l'air inquiet – Percy avait même l'air effrayé – avant de retourner à son steak et ses patates. Harry supposa qu'il était habitué. Percy déchira son pain en plusieurs morceaux, tout en gardant un œil sur la porte, comme s'il s'attendait à entendre une explosion ou quelque chose comme ça.
Fred et George firent leur apparition pendant le dessert, l'air plus vivant que Harry ne les avait jamais vu. Ron partageait désormais le même air effrayé que Percy, mais eut rapidement l'air irrité quand il fut bousculé par George qui voulait s'asseoir près de Harry. Fred s'assit de l'autre côté de lui. Les deux garçons étaient entièrement focalisés sur lui et sans surprise, cela déconcerta Harry.
«Fred.» commença Percy.
«Tais-toi.» dit brusquement George.
Percy souffla et alla s'asseoir plus loin.
«Un moment les petits, dit George à Ron et Hermione. Nous avons des choses importantes à évoquer avec Harry ici présent.»
«Fichez le camp, dit Ron. On peut s'asseoir là si on-»
«Tu as cinq secondes, dit Fred. Avant qu'on ne prenne des mesures pour te faire bouger.»
«Et bouger de quelques mètres sur le banc est plus agréable qu'un séjour à l'infirmerie.» lui conseilla George.
«D'accord, dit Ron. Viens.»
Hermione les fusilla du regard et regarda Percy, comme si elle s'attendait à obtenir son aide, mais il était parti s'asseoir avec le garçon costaud qui se trouvait avec George un peu plus tôt.
«Fais-moi confiance.» dit Ron en lançant un regard nerveux en direction des jumeaux.
«Si c'est quelque chose de grave, je le dirais au professeur McGonagall.» avertit Hermione.
Fred lui fit signe de s'en aller et elle suivit Ron près de Neville, Dean et Parvati. Harry aurait bien aimé y aller aussi.
«Harry-»
«-on va jouer à un jeu.»
Les yeux de Fred brillaient avec une intensité presque maniaque. Harry pouvait facilement croire qu'il criait dans le hall d'entrée, bien que seul Merlin sache pourquoi.
«Les règles sont simples, continua George. On va te dire un nom et tu vas nous dire ce qui te vient à l'esprit.»
«Euh … D'accord. Ok.»
Harry adressa un regard implorant à Ron, mais Ron haussa juste les épaules, impuissant.
«Les Maraudeurs.»
«Comment vous connaissez ce nom?» demanda Harry, curieux.
«C'est nous qui posons les questions.» dit Fred en secouant la tête.
Il avait l'air étrangement sérieux et prêt de l'explosion, tout ça à la fois.
«Allez, Harry. Les Maraudeurs.»
«Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue.» dit prudemment Harry.
«Tu avais raison.» dit George, regardant Fred avec émerveillement.
«Je les ai trouvé.» dit Fred.
Il pleurait un peu et ne semblait absolument pas s'en soucier.
«Le Lunard de Harry est le Lunard. On les a trouvé!»
«Couvre nous.» dit George, larmoyant, à Harry.
Il fouillait dans ses poches et Fred avait sorti sa baguette.
«Tu penses que ce sera assez?»
«Ce ne sera jamais assez, dit George en reniflant. Mais je pense qu'il appréciera quand même.»
«Que-»
Les deux garçons se glissèrent sous la table. Harry resta là où il se trouvait, l'air plutôt isolé maintenant qu'ils avaient disparu.
L'instant d'après, cependant, ça n'avait plus d'importance.
Des feux d'artifice dorés et violets explosèrent depuis le dessous de la table des Gryffondors et s'envolèrent vers le ciel ensorcelé et étoilé. Plusieurs élèves furent surpris, mais la majorité se contenta de sourire en montrant les éclats du doigt. Au même moment, une bannière apparut dans l'air, faisant face à la table des professeurs.
Bienvenue à la maison, Lunard le Maraudeur, disait-elle en grandes lettres dorées. Harry sourit largement. Des étincelles sifflèrent autour de la bannière et Fred et George firent leur apparition, surprenant un groupe de quatrièmes années, pour s'agenouiller sous la bannière, leur visage strié de larmes. Des murmures confus parcoururent les tables des élèves, mais les professeurs semblaient savoir ce qui se passait.
«Non! dit McGonagall, de manière audible. Ça fait seulement une journée- ils ne peuvent pas savoir-»
Dumbledore lui tapota l'épaule et éclata de rire. L'expression de Rogue était la meilleure, un mélange d'effroi et d'horreur, et était imitée par la plupart des autres professeurs … à l'exception de Lunard.
Celui-ci riait en regardant la bannière et McGonagall, et essayait en même temps de s'excuser de rire.
Oui, Harry pensait qu'il allait beaucoup aimer la vie à Poudlard.
