Dossier n°6 : Familles nombreuses (partie 4/5)
On croyait Ikki invincible. Pourtant, le médecin légiste à la force surhumaine est tombé malade. Peut-être ne fait-il plus assez d'exercice ? Il est vrai que de moins en moins de monde cherche des poux à Shun, Ikki ne peut donc plus se dégourdir les membres aussi souvent qu'avant.
En attendant que Ikki guérisse, c'est Shun qui se fait passer pour le malade. Ceci afin d'éviter que quelqu'un ne profite de l'état de faiblesse de son frère pour s'attaquer à eux. Seiya est dans la confidence mais pas d'inquiétude, il a promis de garder le secret.
L'enquête sur la mort de Jango poursuit son cours, bien que l'absence d'Ikki et de Shun ne facilite pas la tâche des Experts. D'autant plus que Saori a décidé de prendre du bon temps à bord du paquebot de Julian Solo. Livrés à eux-mêmes, Hyoga, Shiryu et Seiya poursuivent l'enquête et décident de nommer un chef par intérim. À pile ou face, c'est Seiya qui gagne lorsque la pièce retombe sur le côté. Les Experts sont-ils masos ou s'auto-détruisent-ils ?!
Seiya se prélasse dans le fauteuil de Saori.
Seiya (béat) : Comme on est bien, là-dedans...
La dernière chance de faire aboutir l'enquête est que Shiryu et Hyoga la résolvent tous les deux. Il ne faut surtout pas que Seiya, le nouveau chef, vienne les embrouiller avec ses idées farfelues ! MM. Draco et Cygnus tentent de quitter le bureau du chef sur la pointe des pieds pendant que Seiya rêvasse.
Seiya : Attendez ! Où allez-vous ?
Hyoga : Euh... Eh bien...
Shiryu : On va vous laisser réfléchir dans le calme, chef. On ne voudrait surtout pas vous gêner !
Seiya : Mais non, restez ! Nous allons résoudre cette enquête ensemble. Nous sommes amis, pas vrai ?
Silence des deux intéressés. Qui ne dit mot consent, n'est-ce pas ?
Seiya : Parfait ! Mettons-nous au travail. Reprenons : on a combien de morts ?
Hyoga : Un seul, Jango.
Seiya : Et combien de suspects ?
Shiryu : Sept. Les cinq frères Noir, Albior et Guilty.
Seiya : Pour nous aider, il nous faut donc huit figurines pour les représenter !
M. Saint ouvre les tiroirs de Saori et cherche.
Seiya : Des cravaches... Un bon de commande pour une tenue d'équitation avec des paillettes dorées... Un ticket de caisse pour un cheval à bascule qui hennit... Une facture pour un grand sceptre de luxe... La liste de nos achats de matériels et de fournitures du mois dernier qui est vide... Encore des cravaches...
Une fois que Seiya aura trouvé des figurines et imaginé de nouveaux scénarios de meurtre/accident/suicide, il est à craindre que l'enquête devienne plus confuse. Hyoga, Shiryu ! Faites quelque chose !
Shiryu : On devrait peut-être interroger Guilty.
Seiya (songeur) : Oui, c'est pas bête... Appelez-le immédiatement et dites-lui de passer !
Le tatoué et le glaçon regardent leur nouveau chef, sidérés.
Seiya : Il y a un problème ?
Hyoga : Guilty est en prison !
Seiya : Ah... Et il n'a pas le téléphone, dans sa prison ?
Shiryu : Aussi...
Seiya : Je vois... Puisqu'il refuse de venir à nous, c'est nous qui allons venir à lui !
Une fois arrivé à la prison, Seiya signe des dizaines d'autographes à ses admirateurs, gardiens comme détenus. Un gardien les fait entrer dans la salle où les attend Guilty. Il est impressionnant par sa carrure, toutes ses cicatrices et surtout, par son masque.
Seiya (amusé) : Ça doit pas être facile pour vous de manger, avec ce masque !
Guilty (rugissant) : Grrrrr ! ! !
La star fait un bond en arrière.
Shiryu : Bonjour, nous sommes de la police scientifique. Comme vous l'avez sans doute appris par votre avocat, on a réouvert le dossier sur la mort de Jango.
Guilty : Et vous avez trouvé le vrai coupable, cette fois-ci ?
Hyoga : Vous faites toujours partie des suspects. Pouvez-vous nous redonner votre version des faits ?
Guilty : Comme je l'ai déjà dit il y a trois mois, le jour du meurtre, j'étais parti pêcher. Quelqu'un a très bien pu prendre mes chaussures trouées que j'avais jetées à la poubelle pour commettre le meurtre et les remettre dans la poubelle après. Un des frères Noir est sans doute l'assassin. Auparavant, le sixième frère a perdu la vie en tombant dans le volcan. Jango a été suspecté mais il était avec moi. Les frères Noir m'en voulaient d'avoir fourni un alibi à Jango. Donc en le tuant et en me faisant porter le chapeau, ils ont fait d'une pierre deux coups.
Shiryu : Seulement, ils ont un alibi puisqu'ils dînaient ensemble tous les cinq à ce moment.
Guilty : Ils se couvrent mutuellement !
Hyoga : Connaissez-vous un certain Albior Daidalos ?
Guilty : Oui, il habite sur une île voisine de l'île de la Morgue, avec laquelle il commerce.
Shiryu : À votre avis, aurait-il pu tuer Jango ?
Guilty (réfléchissant) : Attendez... Je me souviens que le jour du meurtre, comme je pêchais, j'ai vu son bateau repartir de l'Ile de la Morgue vers dix heures. Je m'en souviens car je pêchais toujours à cette heure-là.
Hyoga : Et selon le légiste de l'époque, Jango est mort vers midi ce jour-là.
Seiya : Donc... Albior est innocent !
Quel esprit de déduction ! Hyoga et Shiryu sont surpris de le voir comprendre aussi vite.
Seiya : Le dernier suspect est donc le coupable... Guilty !
Guilty : Mais je suis innocent !
Seiya : Inutile de nier ! Au nom de la loi, je vous arrête !
Les pauvres partenaires de la vedette sont gagnés par la lassitude.
Hyoga : Dis-lui Shiryu.
Shiryu : Non, à toi.
Hyoga : Moi, j'en ai marre !
Shiryu : Et moi donc !
Seiya (interloqué) : De quoi ?!
Retour au poste.
Seiya : Affaire classée !
Hyoga : Comment ça ?!
Seiya : Guilty, dont le nom veut dire "coupable", a été déclaré coupable il y a trois mois. Et au cours de cette nouvelle enquête, il reste le seul suspect, ce qui fait de lui le seul coupable possible. CQFD !
Shiryu : Être suspect ne signifie jamais être coupable, il faut des preuves !
Seiya : Ça a déjà été prouvé il y a trois mois. Donc, affaire classée ! C'est un ordre de votre supérieur !
Shiryu : Toutefois, chef, j'aimerais analyser les chaussures de Guilty.
Seiya (soupirant) : Tu aurais pu les lui demander quand on était à la prison !
Shiryu : Non, pas celles-là ! Je parle de celles qui ont piétiné les mains de Jango.
Seiya : Bah, si tu as du temps à perdre... Moi, je vais faire une annonce à la presse.
Avant qu'il ne commette cette terrible erreur, le chef revient.
Seiya (étonné) : Mais je ne suis pas parti !
Je veux dire, le chef du chef revient !
Saori (gaie) : Salut tout le monde ! Comment ça va ?
La patronne du patron semble d'excellente humeur.
Hyoga : Qu'est-ce qui vous rend si joyeuse, chef ?
Saori : J'ai enfin rencontré mon âme soeur !
Shiryu : Julian Solo ?
Saori (rêveuse) : C'est ça !
Seiya (confus) : Âme soeur ?! Julian ?! Je croyais que c'était un homme !
Mlle Kido est tellement heureuse qu'elle ne s'énerve pas en entendant les bêtises de son sous-chef.
Saori : Je peux récupérer mon fauteuil, Seiya ?
Seiya : Euh... Oui chef !
Seiya lui cède sa place. Saori s'assoit et sort son carnet de chèques.
Saori : Je suis tellement comblée ! Je tiens à partager mon bonheur avec vous.
Elle griffonne un premier chèque et le donne à Hyoga. Ce dernier a les yeux exorbités en lisant le montant écrit dessus. Rebelote avec le chèque de Shiryu. Les deux premiers servis vérifient qu'ils n'ont pas eu moins que l'autre. Saori, d'excellente humeur, remplit même un troisième chèque à l'intention de Seiya.
Seiya (stupéfait) : C'est génial ! ! Il y a plein de zéros ! ! !
Il compare sa prime à celles de ses collègues.
Seiya : Pourquoi j'ai moins qu'eux ?
Saori : Ne fais pas le difficile, Seiya.
Seiya (insistant) : Pourquoi j'ai moins qu'eux !
Le grand chef cherche une explication valable.
Saori : T'avais eu un cadeau de re-bienvenue, après ta démission. Cela explique que tu aies moins que les autres.
Shiryu : En tout cas, merci, chef !
Hyoga : Oui, merci beaucoup !
Saori : Ça, c'était la bonne nouvelle.
Maintenant, les enquêteurs sont beaucoup moins souriants.
Saori : Julian et moi, on va se marier ! Et comme il est multimilliardaire, je suis assurée de vivre dans le luxe pour au moins les mille prochaines années ! Je vais donc fermer notre police.
Seiya (déçu) : Oh non ! On formait une si belle équipe !
Shiryu : Mais c'est son choix, respectons-le. Soyons contents pour elle, elle a bien mérité d'être heureuse ! Tous mes voeux de bonheur, Saori !
Saori : Merci, Shiryu...
La cavalière complète un quatrième chèque et le donne à l'agent aux cheveux longs.
Hyoga (grommelant) : Fayot !
Saori : Maintenant, si quelqu'un pouvait aller me chercher Ichi et Ban pour que je les remercie eux aussi...
Shiryu se dévoue immédiatement et se courbe devant la jeune femme.
Shiryu : À votre service, chef !
M. Draco disparaît en courant et revient rapidement avec Ichi et Ban. Ceux-ci ont un large sourire aux lèvres.
Saori : Vous savez pourquoi je vous ai fait venir ?
Ichi : Non, chef.
Saori : Allez ! Vous n'avez pas une petite idée ?
Ichi : Pas du tout, chef !
Maintenant, Saori complète deux nouveaux chèques et les donne aux agents Ichi Hydra et Ban Hi.
Ichi (contrarié) : Shiryu ! Tu m'avais dit qu'il y avait combien de zéros ?!
Saori : Pour vous, c'est plutôt une prime de licenciement.
Ichi : Pourquoi ?!
Saori : Toi, tu fais trop peur et tu rates tes autopsies. Et quant à toi Ban, j'ai reçu des appels de clients mécontents. Ils sont passés ici et tu ne t'es même pas occupé d'eux !
Ban ne réagit pas.
Saori : Alors ?! Tu n'as rien à dire pour ta défense ?
C'est un cas d'urgence ! Il faut que Ban se justifie s'il ne veut pas être viré. Il prend son inspiration et...
Ban : Atchoum !
Quelle bêtise ! Il vient de gâcher son unique réplique légale, il doit maintenant attendre douze chapitres avant de pouvoir s'exprimer à nouveau ! La prochaine fois, il ne se placera plus près de Hyoga avant de parler.
Saori : C'est ton dernier mot, Ban ?
Oui, celui-ci ne peut plus rien dire sans encourir les foudres du Comité de la Fanfic.
Saori : Parfait ! Ichi et toi, vous pouvez décamper.
La douce patronne écrit de nouveau dans son chéquier.
Saori : Faut surtout pas que j'oublie Ikki, et encore moins son frérot, sinon je suis morte ! Shun ne travaillait pas avec nous, mais il nous a aidé à maintes reprises. Demain matin, la fermeture sera officielle.
Maintenant, le boss se lève.
Saori : Ravie de vous avoir connu. Bonne continuation à tous !
La cavalière s'en va. Shiryu la remercie encore quelques fois, mais le chéquier de Saori reste dans son sac.
Seiya : Shiryu, Hyoga ! Et si avec Ikki et Shun, nous mettions tous les gros chèques que nous avons reçus en commun pour maintenir la boutique ?
Cette idée n'enchante évidemment ni Shiryu, ni Hyoga. Bien qu'avec Seiya comme mascotte, ils auraient de la clientèle jusqu'à la fin des temps.
Seiya (rêveur) : Imaginez un peu l'enseigne : "Police scientifique Seiya et Frères" !
Au vu de leurs grimaces, Shiryu et Hyoga ne sont assurément pas intéressés !
Seiya (surpris) : Ça ne vous plaît pas ?!
Shiryu : Nous ne sommes pas frères !
Et heureusement ! manque de rajouter Hyoga.
Seiya : Ça, vous n'en savez rien.
Hyoga : C'est évident que non.
Seiya : Pourquoi ?
Hyoga : On le saurait, si on avait des frères.
Seiya : Mais on est tous les trois Japonais !
Shiryu : Et alors ?
Seiya : Et on ne connaît pas nos pères !
Hyoga : Et alors ?
Seiya : Alors, on a peut-être le même père !
Shiryu : Et le destin nous aurait réunis ici, peut-être ?
Seiya : Exactement !
Shiryu : Hé ! Je disais pas ça sérieusement !
Seiya : Je sais ce qu'on va faire : des tests ADN !
Les deux amis de Seiya sont soudain saisis d'effroi. Et si par le plus grand des hasards, Seiya avait raison ? Ce serait trop horrible ! Shiryu regarde sa montre et s'exclame.
Shiryu : Oh, déjà si tard ! Il faut que je rentre tout de suite chez papy ! !
Hyoga imite le mangeur de riz.
Hyoga : Vite, je dois me dépêcher si je ne veux pas rater mon cours de frigo !
Les agents Draco et Cygnus désertent les lieux.
Le soir venu, Saori et Julian dînent aux chandelles à bord du paquebot luxueux de M. Solo. Le menu est encore 100% poisson.
Saori : Julian ?
Julian : Oui, Saori chérie ?
Saori : C'est le jour du poisson, aujourd'hui ?
Julian : Oui et non... C'est comme ça tous les jours, en fait.
Saori (étonnée) : Vous ne mangez que du poisson ?!
Julian : C'est cela.
Saori : Dorénavant, je vous accompagnerai pour faire les courses.
Julian : Mais on ne fait jamais de courses ! Nous sommes sur les mers 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Nous vivons exclusivement de la pêche !
Cette nouvelle rend Saori terriblement inquiète.
Saori : On ne quittera jamais ce bateau ?
Julian : Voilà, vous avez compris. Vous verrez, vous vous y habituerez !
Saori : Mais... Comment je vais faire de l'équitation, moi ?!
En voyant l'expression déprimée de Saori, Julian décide de faire un compromis.
Julian : D'accord... Un jour par an, nous ferons une escale. Vous pourrez en profiter pour manger ce que vous voudrez et faire du cheval !
Saori (s'écriant) : Seulement UN jour ?!
Julian : Allez, c'est bien parce que je vous aime à la folie : un jour par an le 29 février !
BAF ! La jeune femme vient de gifler Julian.
Saori (furieuse) : Vous êtes un mufle !
Julian : Aucune femme n'avait encore jamais osé me gifler... Vous n'auriez pas dû...
Saori : Ramenez-moi immédiatement sur la terre ferme !
Julian : Oh, ça, j'en doute...
Hors d'elle, Saori se lève et brandit sa cravache.
Saori : Obéissez ou vous allez tâter de ceci !
Le milliardaire se lève à son tour et appuie sur un interrupteur spécial qui ne s'active qu'avec son empreinte digitale. À présent, une partie du mur s'ouvre, dévoilant une fourchette géante. Julian s'en saisit.
Julian : Voyons voir qui est le plus fort entre la cravache et le trident !
Saori : Personnellement, je n'ai aucun doute à ce sujet !
Deux minutes plus tard... Clac !
Julian : Aïe !
Saori : 49 !
Clac !
Julian : Aïe !
Saori : Et 50 ! Maintenant, je te conseille d'être plus coopératif !
Julian (souffrant) : D'accord... Mais ne me frappez plus !
Clac !
Julian : Aïe !
Saori (autoritaire) : Ne me donne pas d'ordre ! Et dépêche-toi de me reconduire !
Les mains tremblantes, Julian appelle Kanon avec son portable.
Kanon : Oui, patron ?
Julian : J'ai un code rouge, ici...
Kanon : Entendu !
Julian raccroche. Saori le regarde, suspicieuse.
Saori : C'est quoi, un code rouge ?
Julian : Euh... Ça veut dire qu'on se dépêche de vous ramener chez vous, peu importe le nombre de feux rouges qu'on brûlera !
Soudain, les huit autres membres de l'équipage surgissent.
Kanon : Que se passe-t-il, chef ?
Julian (criant) : Arrêtez-la ! ! !
Saori comprend trop tard que Julian s'est moqué d'elle... Clac x 10 !
Julian : Aïïïïïïïe ! ! !
Enfin, pas si tard que ça, finalement... Krishna s'approche, armé d'une lance. Un nouveau duel se prépare : Cravache contre Lance !
Krishna (paniqué) : Hé, minute ! J'ai pas envie de finir comme Julian !
Julian : Qu'est-ce que vous attendez ?! Foncez-lui tous dessus en même temps !
Après une lutte acharnée, la cravache est vaincue et Saori ligotée. Quant aux employés de Julian, ils se mettent quelques pansements.
Saori : Qu'allez-vous faire de moi ?!
Julian : Pour tous les coups que tu nous as donnés, tu ne mérites qu'un seul châtiment : la mort !
Saori (affolée) : Nooooon ! ! ! Je recommencerai plus, c'est promis !
Julian : Trop tard ! Je vais te pourfendre avec mon trident !
Kanon : Attendez, boss. Et si on l'envoyait plutôt dans le triangle des Bermudes ?
Bian : On devrait s'en servir comme torpille.
Io : Ou on attend de rencontrer une tornade en mer et on la jette dedans.
Krishna : Moi, je veux bien la cuisiner.
Kaza : Je serais plutôt pour la transformer, moi. En pilier humain, par exemple !
Isaak : Pourquoi ne pas la garder au frigo et l'abandonner au pôle Nord ?
Sorente : J'ai besoin d'un cobaye pour expérimenter des notes pouvant faire vibrer le cerveau.
Thétis : Allons, laissez-lui une chance de s'en sortir !
Tous les autres (choqués) : QUOI ?!
Saori : Merci, Thétis !
Thétis : Regardez un peu par là. Il y a un magnifique piton rocheux qui émerge de la surface. Je propose de l'y attacher avec des chaînes. Ainsi, elle aura tout le temps de regretter ses coups de cravache avant que la mer monte et qu'elle ne meure noyée !
Julian (épaté) : Excellente idée !
Un peu plus tard, Mlle Kido est solidement enchaînée au piton rocheux. Julian la regarde, satisfait.
Julian : La mer monte, Saori. Il te reste environ douze quarts de tiers d'heure pour expier tous tes péchés. Adieu !
Le gigantesque paquebot s'éloigne, laissant Saori seule au beau milieu de l'océan.
Saori (criant) : AU SECOURS ! ! ! ! ! Je suis trop jeune et trop belle pour mourir ! ! ! À L'AIDE ! ! ! ! !
Mais qui pourrait entendre ses appels de détresse ?
Maison de Shun et Ikki. Le plus jeune est en train de préparer de la soupe pour son frère, quand soudain, il entend comme un appel à l'aide. Inquiet, il monte bien évidemment à l'étage et va trouver son frère adoré.
Shun : Ça va, Ikki ?
Ikki : Ni mieux, ni plus mal que tout à l'heure. Pourquoi ?
Shun : Non, rien. J'avais cru un instant ressentir comme une plainte...
C'était une fausse alerte, apparemment.
Saori (hurlant) : NON PAS DU TOUT ! ! ! VENEZ ME SAUVEEEEER ! ! !
Mlle Kido est bien trop loin pour que les deux frères l'entendent. Shun s'approche du lit où repose Ikki et le borde. Ce dernier est gêné.
Ikki : Shun, que fais-tu ?!
Shun : Je te borde. Tu l'as fait tellement de fois pour moi ! C'est mon tour, à présent.
Ikki (tout rouge) : Arrête... Si quelqu'un nous voyait !
Shun : Qui ?
Ikki : Je sais pas, moi... Les lecteurs, par exemple !
Shun : Mais ce n'est que du texte, il n'y a pas d'image, tu ne risques rien !
Dans la rue des Escaliers Sans Fin, les cris de Saori sont tout à fait inaudibles pour Shiryu et Hyoga, qui s'entraînent auprès de leurs maîtres respectifs.
Au n°7...
Vieux-Maître : Allez Shiryu, fais un effort !
Le fan de dragons s'affaire à la cuisine, les yeux bandés. Son grand-père l'entraîne à lui faire cuire toute sorte de riz de façon optimale. Shiryu doit d'abord évaluer chaque grain de riz en le tâtant, puis il doit le cuire dans la bonne casserole, à la bonne température, et le ressortir de la casserole au moment où le grain a atteint le maximum de goût. Le tatoué n'arrive pas à suivre.
Vieux-Maître (soupirant) : Arrête, tu es pathétique.
Vexé, Shiryu retire son bandeau.
Shiryu : Mais vous me demandez l'impossible !
Vieux-Maître : Si tu veux ouvrir un restaurant chinois avec moi, il faut d'abord que tu puisses cuisiner le riz correctement, petit !
Eh oui ! Avec tout l'argent qu'il a reçu de Saori, Shiryu veut ouvrir un restaurant avec son idole !
Au même moment, au n°11... Les deux Verseaux se trouvent dans une vaste salle bourrée de frigos. Hyoga, sous la surveillance de son maître, tente de brancher tous les réfrigérateurs aux quelques prises disponibles, en utilisant toutes les rallonges mises à sa disposition. Vingt minutes plus tard, Hyoga branche la dernière prise, puis éponge son front en sueur.
Hyoga : Voilà, Maître !
Camus fait le tour de la salle, lentement, inspectant chaque frigo et chaque prise minutieusement. Hyoga espère que son maître sera content.
Camus : Cette prise est trop tendue... Ces deux-là sont trop emmêlées... Ce frigo n'est pas bien droit...
Au fur et à mesure que Camus relève les défauts, son disciple est de plus en plus déçu.
Camus : Je te donne 50/100. Recommence.
Hyoga (épuisé) : Encore ?!
Camus : Oui, ce n'est pas suffisant du tout. En plus, vingt minutes pour réanimer tous les frigos, c'est trop lent.
Hyoga : Mais c'est très difficile, ce que vous me demandez !
Camus : Évidemment que c'est dur ! C'est l'examen final de l'Université du Frigo !
Hyoga (abasourdi) : L'examen final ?! Mais je ne suis vos cours que depuis quelques semaines !
Camus : Avec ton argent, tu veux ouvrir ton propre commerce de frigos, oui ou non ?
Hyoga : Bien sûr !
Camus : Dans ce cas, tu dois atteindre au moins 95/100 !
Hyoga : Mais attendez ! Je tiens à ce que vous soyez mon associé, Maître !
Camus : Ah, je vois... Dans ce cas, ça va faire baisser le niveau requis.
Hyoga : Je dois encore arriver à combien ?
Camus : 90. Minimum !
Pendant que Shiryu et Hyoga s'amusent, Saori voit le niveau de la mer monter de plus en plus. Elle a beau crier, isolée comme elle est, personne ne peut l'entendre. Pas même le héros national qui réfléchit déjà à quoi va ressembler la future police qu'il veut partager avec ceux qu'il appelle ses frères.
Seiya : Dans mon bureau, il y aura un juke-box et une borne d'arcade. Dans celui de Shiryu, il y aura plein d'étagères pour ses livres. Dans celui de Hyoga, un grand frigo à glaçons. Dans celui d'Ikki, il y aura Shun. Si après ça, ils ne sont pas convaincus de devenir mes associés, je n'y comprends plus rien !
Le temps passe et Saori a maintenant de l'eau jusqu'au cou. Seule sa tête dépasse encore.
Maske De More : Cool ! ! !
Toi, retourne couper ton pain avec ton joujou !
Saori (désespérée) : AU SECOURS ! ! ! ! !
On dirait que la fin de Saori est proche. Tant de cravaches vont devenir orphelines ! Soudain, elle entend un bruit de moteur. Elle recommence à crier.
Saori : À L'AIDE ! ! ! ! !
Un petit bateau s'approche. À son bord se trouve Jabu. Il est seul.
Saori : Jabu ! Aide-moi !
Jabu : À faire quoi ?
Saori : Détache-moi, abruti !
Jabu (mécontent) : Quoi ?!
Saori (voix douce) : Jabu, s'il te plaît, libère-moi...
Jabu : Non !
Saori (sursautant) : Non ?! Pourquoi non ?!
Jabu : Vous vous souvenez de mon séjour en prison ?
Saori : Lequel ? Celui avec Maske De More, ou celui sans Maske De More ?
Jabu : Avec !
Saori : Oui, et ... ?
Jabu : Ça a été les pires jours de ma vie !
Saori : Allons, n'exagère pas !
Jabu : Comme si cela ne suffisait pas, vous lui avez même apporté ses armes et sa guillotine dans notre cellule ! J'ai cru que j'allais mourir !
Saori : Attends une minute... Un jour, j'étais passé te voir et tu m'avais dit que tu n'étais pas rancunier !
Jabu : Seulement, ce jour-là, vous m'avez enfermé dans une armoire, soi-disant pour me protéger d'Ikki. J'ai failli mourir deux fois à ce moment : d'abord étouffé dans l'armoire, et ensuite par crise cardiaque quand Maske De More est venu me sauver. Tout ça par votre faute !
Saori (paniquée) : Je regrette profondément ! Je m'excuse un million de fois ! Si tu savais comme je suis désolée !
Jabu : Menteuse !
Saori : Mais tu devrais voir le bon côté des choses.
Jabu (ébahi) : Le BON côté ?! Quel bon côté ?!
Saori : Tu as gagné le jeu "Alter Ego" avec Maske De More, non ?
Jabu : Et vous croyez que ça compense ?!
Saori (hésitante) : Oui ?
Jabu : Non !
Saori : Même pas un petit peu ?
Jabu : Non ! Depuis notre rencontre, il me suit partout !
Saori : Ah bon ? Alors, pourquoi je ne le vois pas ?
Jabu : Enfin, presque partout ! C'est si difficile de le semer !
Alors qu'ils discutent et se disputent, l'eau monte et arrive jusqu'à la bouche de Saori.
Saori (affolée) : Blub... Aide-moi, je t'en supplie !
Jabu : Pour quelle raison vous sauverais-je ?
Saori : Tiens, je me souviens que tu avais postulé à ma police.
Jabu : Oui, et je n'ai jamais reçu de réponse. Pourquoi ?
Saori : Euh... Je sais plus !
Jabu : Si, vous savez !
Saori : Non.
Jabu : Si !
Saori : Blub...
Jabu : Si !
Saori : Écoute, je suis prête à t'engager si tu me sauves la vie !
Jabu : Promis ?
Saori : Promis !
Jabu : Vous ne me virerez pas après une semaine ?
Saori : Non.
Jabu : Ni après un jour ?
Saori : Non ! Je te garderai au moins un mois !
Jabu : Une année.
Saori (choquée) : Quoi ?!
Jabu : Une année !
Saori : Non, c'est trop !
Jabu : Je crois que vous n'êtes pas en position de négocier !
Saori : Blub...
Jabu : Alors ?
Mlle Kido relève la tête. (Couché, Maske De More !)
Saori : D'accord !
Jabu : Jurez-le !
Saori : Je le jure.
Jabu : Jurez-le et dites que si vous mentez, vous arrêterez l'équitation à vie !
Saori : Hé ! T'es vachement cruel, là !
Jabu : Jurez-le ou coulez !
Saori : Blub... Blub... Blub...
Jabu : J'ai rien entendu !
Saori fait un dernier effort pour pouvoir articuler quelques mots hors de l'eau.
Saori : Je le jure ! Si je mens, je ne ferai plus jamais d'équitation ! Ça ira ?!
Jabu (content) : Oui, merci !
Saori : Maintenant, sauve-mblub !
Jabu : Comment ?! Vous pouvez répéter ?
Saori : Blub ! Blub !
Jabu tente de dénouer les chaînes. Mais le noeud des marins est trop solide.
Saori : Bluuuubeeeeuh ! ! !
La jeune femme manque d'oxygène. Jabu la regarde, hésitant et râlant.
Jabu : Non, je refuse de le faire !
Narrateur : Quoi donc ?
Jabu : Ce que tu as écrit dans le script !
Narrateur : Ok, on va le changer...
Jabu (soulagé) : Merci !
Narrateur : Si tu ne sauves pas Saori, je t'accroche un bracelet électronique pour que Maske De More puisse savoir à tout moment où tu te trouves !
Jabu (inquiet) : Non, tu plaisantes...
Narrateur : Pas du tout !
Jabu (grognant) : Quel rôle ingrat !
À présent, Jabu plonge, rejoint Saori sous l'eau et lui donne de l'air en l'embrassant. Puis il remonte à la surface et crache.
Jabu (grimaçant) : Pouah ! Beurk ! Elle aurait pu se brosser les dents après avoir mangé tant de poissons !
Saori : Blub... Blub... Blub...
Jabu : Non... Je vais déjà devoir y retourner !
Le courageux M. Céphale retourne embrasser Saori. S'il a envie que ça cesse, il ferait bien de trouver un moyen de la libérer !
Jabu : Oui mais comment ?
Tout à coup, un canot pneumatique fonce à vive allure vers eux. La personne qui le fait avancer rame à la vitesse de l'éclair.
Inconnu (grand sourire) : JAAAAABUUUUU ! ! !
Voilà donc le meilleur ami de M. Céphale !
Maske De More : J'ai entendu quelqu'un parler de têtes dans ce secteur. Comme j'étais sûr que c'étête toi, j'ai foncé à toute vitesse !
Maske De More l'a retrouvé. Jabu est tout pâle et en reste sans voix. Pas comme Saori.
Saori : Bluuuub !
Maske De More : Tu t'es perdu en mer mais j'ai entendu ton appel de détresse, mon ami ! J'ai eu si peur de ne plus jamais te revoir ! Allez viens, on rentre.
Saori : "Bluuuub !", j'ai dit !
Maske De More : C'était quoi, ce bruit ?
Jabu reprend ses esprits.
Jabu : Saori qui se noie ! Il faut la sauver !
Maske De More : Pas de souci, j'ai mon doudou sur moi !
Le psychopathe lui montre sa guillotine au format de poche. Cela hérisse les cheveux de Jabu qui retourne en sécurité sous l'eau. Pendant qu'il alimente Saori en air, Maske De More coupe les chaînes une par une avec son joujou.
Saori ayant rompu avec Julian, les Experts ne fermeront pas leurs portes. Comment réagiront Hyoga et Shiryu en apprenant cette bonne nouvelle, puisqu'ils vont pouvoir continuer à exercer en compagnie du héros national ? Au fait, Seiya est-il leur frère ?
Hyoga : Non !
Leur demi-frère, peut-être ?
Shiryu : Non, on te dit !
Ichi et Ban ont été virés, mais Jabu prend le relais ! Va-t-il remplacer la voiture de Saori comme moyen de transport ? Jabu pistonnera-t-il son ami Maske De More pour que celui-ci vienne jouer au médecin légiste ?
Et l'enquête, dans tout ça ? Il ne reste plus qu'un chapitre pour la conclure et personne ne s'est encore dénoncé ! Qu'attend donc Ikki pour guérir afin que Shun puisse voler à la rescousse des Experts ? Combien de temps va-t-il encore paresser au lit à se faire choyer par son petit frère ? Shun lui a-t-il mis son bavoir ? Lui change-t-il ses couches tous les jours ? Lui a-t-il trouvé de la layette à sa taille ? Et pourquoi Ikki me fusille-t-il du regard, tout à coup ? J'ai pas gagné le tirage au sort pour faire le prochain mort, pourtant !
