Yoooo ! On se retrouve pour un nouveau chapitre et on attaque les fêtes de Noël. Merci encore et toujours d'être au rendez-vous. Presque 600 commentaires, tout de même, c'est pas rien ! Et c'est une petite fierté !

Je l'ai peut-être déjà dit, mais je le répète. Je vous aime. TOUS ! Même la masse silencieuse dans le fond ! KISS !

Aelita Yoru : on a un rappel ici. Disons que les hormones de Ron font des heures sup'.

FoxyCha24 : C'est toujours un plaisir !

SaiyanOfNintendo : Ron ne sait pas ce que c'est "l'indécence publique" mais il apprendra. Harry y veillera./ Courage avec la fac. Accroches-toi./ Elle est dans une école de sorcellerie, pour elle, c'est juste un brin de magie accidentel tardif. Elle en a vu des nan, même s'il était cool avec les élèves, Thatch était un prof sérieux ! Cessons cette diffamation !

Ann la Banane : A ton service ! Oui, on sait jamais quand le temps peut tourner :3 Il faut TOUJOURS sortir couvert.

.


.

Harry n'arrivait pas à croire que cette fois, il avait réussi à passer un Halloween sans incident. Quoiqu'en y réfléchissant bien, c'était le second en suivant où il ne lui arrivait rien. Sa poisse légendaire de cette période de l'année l'avait peut-être enfin quittée. Avec Noël au tournant, son humeur grimpait en flèche et cela n'avait rien à voir avec la décoration qui était faite du château à l'approche des fêtes. Mais si on voulait vraiment parler de la décoration, il fallait admettre que le gui était bien trop présent dans ce château. On en avait de grosses touffes suspendues dans les couloirs, et les filles avaient tendance à s'agglutiner au-dessous quand le D. s'approchait, provoquant des encombrements et des embouteillages spectaculaires dans les couloirs. Bien heureusement, le jeune homme n'était pas né d'la dernière pluie et il avait pour lui bons nombres d'expéditions nocturnes dans les couloirs, le déplacement des ombres et la Carte du Maraudeur. Ainsi, il pouvait s'assurer de trouver sans trop d'encombre un itinéraire sans la moindre branche de gui et épargnait à Iro de montrer les dents à chaque fois. Parce que même si elle repoussait les groupies en règle générale, il restait assez de téméraires pour tenter leur chance.

C'était une élève de Serdaigle de leur année, une dénommée Lisa Turpin, qui l'avertit du danger que représentait ces filles sans peur:

- On a une douzaine de filles, dont Romilda Vane de Gryffondor, qui cherchaient un moyen de te faire boire un philtre d'amour, Portgas, leur dit la demoiselle durant une séance d'étude à la bibliothèque. Je les ai surpris en train d'en parler en allant aux toilettes tout à l'heure. Elles espèrent toutes que tu vas les emmener à la soirée de Slughorn. Apparemment, elles ont acheté des potions chez un apothicaire renommé de Norfolk, donc, on peut se douter qu'ils seront efficaces.

- Qu'est-ce que vous avez toutes avec vos manies de vouloir m'empoisonner avec ces horreurs! bougonna l'adolescent.

Il se fit taper sur le crâne pour qu'il baisse d'un ton, personne ne voulant qu'il provoque la documentaliste.

- Tu ne peux pas lutter contre ta popularité et ton image de bad boy ténébreux, lui expliqua Hannah en pouffant de rire. Tout l'entraînement physique fait de toi un beau garçon plutôt bien fait et plus grand que la moyenne, et si tu rajoutes tout ce que la Gazette dit sur l'Élu, tu as touuuutes les réponses sur pourquoi Luna a bien fait de te mettre le grappin dessus avant les autres.

- Mais ne t'en fait pas, Portgas, on sait très bien qu'en fait, tu es un salopard dont il faut se méfier, taquina Susan.

Harry eut un reniflement hilare au commentaire de la demoiselle et retourna à son travail, Luna toujours à ses côtés. Elle, elle appréciait encore moins cette popularité. Après tout, elle était sa petite-amie et parce qu'elle était bizarre, le reste des filles qui couraient après le brun faisait comme si elle n'existait pas. Pas très bon pour sa patience. Elle allait finir par devenir vindicative et les têtes allaient commencer à rouler.

- Je comprends pas pourquoi elles s'excitent, c'est connu que Slughorn a renoncé à intégrer Harry à son cercle depuis sa confrontation avec son père, siffla Luna. Il n'y a aucun moyen qu'il invite quiconque à venir à cette soirée avec lui.

- La dernière fois qu'il a voulu me convaincre de venir à cette stupide soirée, il m'a sorti un truc comme quoi je pourrais me faire des relations pour décrocher un bon boulot bien payé et pépère grâce à lui. Il a tiré une sacrée gueule quand je lui ai dit que je comptais faire dans le mercenariat et que de toute façon, j'avais l'intention de me barrer à l'étranger, grommela le D. en haussant des épaules. Donc, ses relations, il se les met où je pense et profondément.

- En attendant, soit prudent, on n'a pas envie de te voir sous l'influence d'un de ses produits, lui dit Hermione.

- Aucun risque, Iro les sent, rappela Drago.

Le blond paraissait préoccupé depuis quelque temps. De ce qu'il avait dit à ses amis, il trouvait que quelque chose clochait avec Parkinson qui séchait ses obligations de préfète et ne faisait même pas ses devoirs de cours. Il supposait qu'elle avait quelque chose à voir avec l'incident de Katie, mais rien pour le confirmer.

Un peu plus tard, ils retournèrent à la salle commune pour réaliser à quel point l'avertissement tombait à point nommé. Romilda Vane le prit presque en embuscade dès qu'il passa le portrait pour aller chercher ses affaires afin de rentrer à Londres. Presque, parce que son Haki l'avertit de l'attente de la fille.

- Salut, Portgas ! lança Romilda dès qu'ils eurent franchi l'ouverture. Tu veux un verre d'eau de giroflée ?

Neville, Hermione et Harry échangèrent un regard, sachant très bien ce que ça voulait dire. Et comme l'avait pointé Drago, Iro n'était pas non plus stupide puisqu'elle s'était mise à gronder, sa fourrure rouge comme avertissement.

- J'aime pas cette boisson, répondit le D. avec froideur.

- Alors, prends plutôt ça, je te l'offre, dit Romilda en lui mettant une boîte dans les mains. Des chaudrons en chocolat avec du whisky Pur Feu à l'intérieur. C'est ma grand-mère qui me les a envoyés mais je n'aime pas tellement.

Harry regarda la boîte, puis Romilda qui lui souriait innocemment, bien qu'elle jette des regards fréquents et inquiet à la panthère colérique.

- C'est normal qu'elle soit comme ça? demanda la demoiselle.

- D'après toi? Iro sent bien plus de choses que les humains. Ah, et Vane, arrête de t'échiner pour rien, j'irai pas à la soirée de Slughorn.

Il lui rendit les chocolats et se détourna pour aller rejoindre ses amis avant de se faire interpeller par un Colin hilare.

- Nanda?

- Je crois que Ron a besoin d'un autre préservatif! ricana le blondinet en montrant du pouce Ronald et Lavande entrelacés dans le même fauteuil.

Neville fourra son sac dans les bras d'Harry et en se faisant craquer les doigts, il alla rejoindre le duo amoureux. Sourd aux protestations et aux cris, il les tira derrière lui jusqu'à l'extérieur de la salle commune avant de refermer le tableau sur eux.

- Merci Neville, ça devenait vraiment gênant, lança Seamus.

Le héros de la soirée s'épousseta les mains et allait reprendre ses affaires mais Harry l'en empêcha.

- Lave-toi les mains avant, on sait pas ce qu'ils faisaient réellement dans ce fauteuil.

Neville vira au vert et fila dans la salle de bain des premières années (la plus proche) pour se laver les mains. Hermione sortit sa baguette magique et lança tous les sorts de nettoyage qu'elle connaissait sur le siège, le laissant au final plus propre et d'apparence neuve, détonnant avec les autres.

- Au moins, on est certain qu'il ne reste plus aucune trace gênante, dit la Préfète.

La vie sentimentale de Ronald et Lavande devenait une blague monumentale pour leur maison. C'était d'ailleurs la seule chose qui faisait que Parvati arrivait encore à supporter Lavande, même si pour le coup, elle restait en permanence avec le reste de ses amis.

.


.

Les jumeaux Weasley étaient au bar, à rire des histoires que racontait Thatch qui remplaçait exceptionnellement Ace au service. La femme avait un énième rendez-vous avec la police pour une énième affaire où on soupçonnait son implication. Rien de bien nouveau. Marco n'avait pas bronché de faire du gardiennage d'enfants, et encore moins de devoir rajouter sa nièce à sa charge. Il disait que c'était toujours plus reposant que tout ce qu'il avait subi en grandissant avec Thatch et Haruta.

- Assis-toi un instant! demanda George en attrapant Harry qui revenait avec des verres vides et une commande. Ginny nous a raconté une histoire extraordinaire…

- … et on veut que tu nous la confirme! acheva Fred.

- Laissez-moi finir cette commande, demanda Harry avec un soupir.

- Tu peux bien leur raconter ce qu'ils veulent savoir, le temps que je la prépare, lui assura son oncle en prenant le ticket.

Harry roula des yeux et se tourna vers les jumeaux pour savoir ce qu'ils lui voulaient.

- Ron a vraiment trouvé une petite-copine? demanda Fred avec sérieux.

- Malheureusement. Franchement, je donnerai cher pour être aveugle et sourd quand ils sont dans la salle commune. Deux sangsues!

Un frisson de dégoût le secoua.

- C'est pour ça que tu les aurais, selon Ginny, foutu à la porte avec un préservatif en cadeau? demanda Fred.

- On peut savoir ce que comptait faire mister Portgas avec des capotes?! renchérit George.

- Rien du tout, elles prennent la poussière dans ma valise, j'ai l'intention de suivre un excellent conseil de ma mère sur le sujet, informa le D.

- Lequel? demandèrent les jumeaux ensemble.

Harry reprit son plateau du comptoir et y installa les verres que lui donnait son oncle.

- Prendre mon temps avant d'obéir à mes hormones.

Et il s'éloigna avec dignité.

- C'est Marco qui a dû les lui mettre par simple précaution, supposa Thatch.

- C'est peut-être mieux que la discussion embarrassante qu'on avait eu avec papa à ce sujet, supposa Fred.

- Mais il aurait jamais eu l'idée de nous refiler des capotes, pointa George. Tu me diras, pour l'instant, c'est Bill et Fleurk qui en ont besoin.

- Le piaf n'en est pas à son coup d'essai. Quand j'avais son âge, j'étais déjà un vrai coureur de jupon. Il suffisait que j'ai le malheur de dire que je comptais sortir m'amuser pour que je me retrouve avec des capotes dans les poches sans savoir d'où elles sortent. Sans parler qu'en rentrant, j'avais toujours la grande sœur pour me faire la morale, patati et patata.

Thatch fit une grimace qui tira un rire à ses anciens élèves.

- Vous rigolez, mais j'vous jure que cette femme aurait réussi à faire peur à votre mère. Cassandra est une furie qu'il ne faut pas énerver.

- Ce qui était ta spécialité, n'est-ce pas? intervint Ace en arrivant avec Remus. Quand tu ne fais pas du charme à une fille, tu te les mets à dos. Pour ta gouverne, Marco et moi avons un pari sur combien de temps tu resteras avec Tonks avant de te barrer avec Edna.

- Elle pourrait la garder, c'est autant sa fille que la mienne, elle peut décider de me refuser sa garde, lui pointa son frère.

- En faisant ça, tu pourrais être certain qu'Oyaji t'attendra là-haut pour te mettre une de ses merveilleuses droites dont il a le secret. Et vu le nombre de fois que j'y ai goûté, je peux t'assurer que tu regretteras amèrement d'avoir abandonné ta fille. Maintenant, rends-moi mon bar et va libérer Marco de ta fille, il a bien assez à faire avec les jumeaux.

- Tant qu'on t'a sous la main, Remus, maman t'a invité a passé Noël à la maison. Tonks aussi, d'ailleurs et ne parlons pas de Harry, dit Fred.

- Je passe Noël avec Sirius et Camilla, mais remerciez-la, répondit Lupin.

- Elle est pas le genre de femme a accepté une Succube sous son toit. Et Dora et moi allons chez ses parents pour Noël. Elle a oublié de leur dire pour notre séparation temporaire, donc, pour son père, je suis encore le bienvenu, informa Thatch.

Il lança le torchon qu'il avait sur l'épaule à sa sœur et vida de ses poches les capsules de boissons.

- Je vous dis au revoir les jeunes!

Il échangea une poignée de main avec les jumeaux et s'en alla saluer Drago, Hermione et Harry.

.


.

Marco souriait derrière quelques papiers alors que Harry racontait une histoire aux jumeaux en utilisant leurs doudous. Avant de rencontrer Ace, l'idée d'avoir sa famille à lui ne l'aurait jamais effleuré. Certains de ses frères et sœurs en avaient une qu'ils visitaient aussi régulièrement que possible, mais c'était toujours un risque que cela soit utilisé contre eux. Puis, Hiken avait fait une entrée fracassante et flamboyante dans sa vie, et il avait songé plus d'une fois à lui parler d'adoption, surtout quand ils eurent signé leur accord de matelotage puis quand ils s'étaient fiancés. Une idée qui lui avait tourné longtemps dans le cerveau, Thatch en était témoin, mais qu'il n'avait pas évoqué avec le principal concerné. A l'époque, Ace était un jeune adulte, sortant tout juste de l'adolescence, il luttait pour apprendre à être un homme responsable, mais au fond, c'était encore un gamin. Et malgré tout l'amour que Marco avait pour lui, il doutait sincèrement qu'il pouvait être assez mature pour s'occuper d'enfants.

Et là, assis dans ce fauteuil, contemplant leurs trois enfants, il ne pouvait s'empêcher de se demander s'il n'avait pas attendu tout ce temps pour rien. Pas qu'il ne soit pas heureux d'avoir Harry et les jumeaux, mais la présence de l'adolescent avait clairement aidé Ace à gagner en maturité et elle avait réussi à l'élever seule, en dépit des difficultés. S'il lui avait parlé avant de l'adoption, cela aurait pu marcher. Mais après, cela n'aurait certainement pas empêché Marine Ford. Et en plus de le laisser seul, le cœur brisé par le deuil, il aurait dû élever leurs enfants et leur expliquer pourquoi leur autre parent n'était plus qu'une plaque de marbre. Grandiose plaque de marbre grâce à Shanks, certes, mais ça restait une tombe.

Le téléphone sonna, attirant l'attention du Phénix.

Il décrocha et écouta ce qu'on lui disait avant de répondre de le faire monter.

- Scrimgeour est là, yoi, dit-il en raccrochant.

- Je lui dis quoi? demanda Harry en levant le nez des jumeaux installés dans leur transat sur la table basse.

- Ce que tu veux. On te fait confiance pour ça. Mais s'il essaye de t'embarquer de force ou quoique ce soit, je te fais confiance pour lui jeter un sort dont il se souviendra, yoi.

- S'il a un peu de jugeote, il essaiera pas, il lâcherait un démon sur le ministère.

- Ta mère n'est pas le seul démon qu'il doit craindre, je peux te l'assurer.

- J'y pense, j'ai pas eu de nouvelles de Sirius, tu sais si…

Marco porta un doigt à ses lèvres et Harry s'interrompit. Le blond lança une autorisation pour entrer et la porte s'ouvrit sans qu'on ait besoin de frapper.

- Dois-je avertir la chef? demanda la réceptionniste en laissant entrer le visiteur dans un impeccable costume moldu de couleur sombre.

- Ce n'est pas nécessaire. Je m'en charge, yoi, assura Marco en se levant.

La femme hocha la tête et referma la porte.

- Vous devez être le plus qu'énigmatique Guérisseur Newgate, je me trompe. Ravi de vous rencontrer, salua le ministre.

Il s'avança en boitant légèrement vers le blond pour lui serrer la main avec fermeté et bonne humeur.

- J'ai énormément entendu parler de vous. Sans parler de ce que vous avez fait pour les Londubat, ce qui n'est pas loin d'un miracle, j'ai appris que c'est vous qui aviez sauvé la vie de ce brave Moroz de sa tentative d'assassinat, ou que vous avez aidé des enfants suites au mauvais traitement d'Ombrage. Et bien entendu, il y a les événements du ministère et les bruits de couloirs. Beaucoup de rumeurs circulent sur vos étranges dons.

- J'ai l'habitude, yoi, répondit laconiquement le concerné.

Scrimgeour dut comprendre qu'il n'obtiendrait rien de plus sur le sujet et l'accepta avec le sourire.

- J'ai cru comprendre que vous aviez travaillé sur le cas de la malheureuse Miss Bell.

- Je m'y connais autant en magie qu'en cuisine, ce qui veut dire, pas du tout. La seule chose que j'ai pu faire, c'est réparer les dommages aux tissus nerveux et musculaires qui lui ont été infligés. Si elle a pu passer Noël en famille, c'est grâce au travail et à l'expertise des équipes de Ste Mangouste, je n'ai pas servi à grand-chose, yoi.

- Et modeste en plus de ça! Vous êtes un sacré personnage, j'aime les gens comme vous!

Harry fut presque surpris que l'homme ne se tourne que maintenant vers lui, il s'attendait à ce qu'il le fasse bien avant.

- Vos enfants, je suppose?

- Les trois, oui. Les jumeaux vont faire un an en février prochain, répondit Marco. Vous avez déjà rencontré Harry par le passé, il me semble.

Le ministre boita jusqu'au niveau des trois enfants et regarda les jumeaux qui le fixèrent avec une certaine curiosité.

- Exact, en remplaçant Verpey pour la dernière tâche de ce triste tournoi. Vous avez deux magnifiques bébés. Les cheveux me disent qu'ils tiennent beaucoup de leur mère, non?

- Red est bien parti pour être le portrait craché de sa mère, mais c'est Lina qui a hérité d'une bonne dose de son caractère.

- Ils sont magnifiques. Et Harry, donc. Même si nous nous sommes déjà vus, nous n'avons pas eu l'occasion de nous présenter. J'étais encore le chef du Bureau des Aurors à l'époque.

Le ministre offrit une main à l'adolescent.

- Hajimemashite, marmonna Harry en la serrant à contre-cœur.

- Harry apprécie très peu que des inconnus utilisent son prénom librement. Cela ne se voit pas, mais il fait un énorme effort pour ne pas vous dire le fond de sa pensée, yoi, dit Marco avec amusement. S'il tente de ne pas s'agacer, c'est qu'il a déjà plus de respect pour vous que pour votre prédécesseur au poste. Vous voulez boire quelque chose? Un homme dans votre genre sera plus porté sur des boissons adultes, je me trompe, yoi. Je doute que vous trouviez à votre goût l'amezake qu'a préparé mon frère. Trop doux. Trop sucré aussi.

- Je ne dis pas non à un verre, si c'est offert si généreusement, assura le ministre.

- Installez-vous.

Scrimgeour regarda une dernière fois Harry en souriant et alla s'asseoir devant le bureau. Marco servit deux verres de whisky pour lui et le ministre.

- Je croyais que votre fils aîné avait la protection d'une panthère, il y aurait-il eu erreur? demanda le ministre après avoir complimenté l'alcool.

- Du tout, mais c'est un animal qu'on ne s'attend pas à voir se promener dans les rues de Londres, yoi, répondit Marco en s'adossant contre un coin du bureau avec son propre verre. Sans compter que voir un animal qui change de couleur pour répondre à ses émotions revient à une sérieuse brèche du statut du secret, je me trompe ?

- Tout à fait exact, oui, ça serait gênant à expliquer et à faire disparaître.

- Iro est là pour assurer sa protection à l'école, il n'en a pas besoin quand ses parents sont là. Dobby, l'elfe de maison qu'Ace a pris sous son aile, se charge de la déposer directement dans le dortoir pour éviter qu'elle ne soit vue en public.

- Intelligent.

- Votre mage noir n'a pas apprécié nos rencontres successives, je doute qu'il viendra de lui-même s'en prendre à notre fils en sachant que nous sommes là, yoi. Iro n'a donc pas besoin de suivre Harry partout quand on est là.

- Oui, c'est qu'on raconte, en effet, que vous auriez été capable de rivaliser avec lui. Et pourtant, vous n'avez pas de magie, c'est assez impressionnant. Vous en êtes certain que vous n'en avez pas?

- Mes ailes et mes dons me viennent d'un cadeau à double tranchant, pas d'une quelconque magie. Je pourrais essayer toute ma vie, mais je serais incapable de faire marcher une baguette.

- Très intéressant...

On toqua à la porte et Remus passa la tête dans l'ouverture.

- Ah, navré, j'ignorais que tu avais de la visite, s'excusa le loup.

- T'en fait pas, qu'est-ce qu'il y a?

- L'équipe de Bran est de retour de mission et Custil a été méchamment blessé.

- J'arrive. Je suis désolé, mais…

- Je vous en prie, allez-y, le devoir vous appelle, ne vous en faîtes pas pour moi, sourit le ministre.

- Je peux vous raccompagnez peut-être, monsieur le ministre? proposa le secrétaire.

- Non, ne vous embêtez pas… vous êtes Remus Lupin, c'est bien ça? Oui, j'ai connu votre père. Une bien triste perte. Il aurait été heureux de voir que malgré vos… soucis, vous avez réussi à vous en sortir.

- L'Alpha Newgate m'a beaucoup aidé et tout comme sa sœur. Travailler avec eux est une façon de payer ma dette que j'ai envers eux, répondit froidement le loup-garou.

- Conduis-moi à Custil, yoi, demanda Marco pour couper court à l'échange.

Remus haussa des sourcils et attendit que le pirate le rejoigne. Le blond referma la porte derrière lui avec une expression que Harry connaissait bien. On n'était pas loin s'il avait besoin d'aide. Il regarda la porte revint à sa place et se remit correctement dans la causeuse pour reprendre les peluches des jumeaux et les agiter devant les petits monstres qui apprécièrent l'attention.

- Pas trop dure de se dire que la femme qui s'est occupée de vous a eu des enfants à côté? s'enquit tranquillement le ministre.

- Je suis un Portgas autant que ces deux-là, qu'ils soient là ou pas ne change rien au fait qu'Ace est ma mère, répondit Harry.

Il passa une main dans les cheveux de sa petite-sœur pour dégager de son visage les deux petites mèches blondes qu'elle avait développées dans son début de tignasse noir.

- C'est rassurant. La communauté s'inquiétait de vous savoir élever par une femme sortie de nulle part.

- L'inquiétude de tout le monde était très mal venue et exprimée. Je doute que vous auriez apprécié, du haut de vos onze ans, ne pas avoir la possibilité de vous rendre en cours sans entendre vos camarades de classes chuchoter des horreurs sur le seul parent que vous ayez jamais connu.

- Je l'admets que cela a pris un peu trop d'ampleur, mais vous allez bien et c'est l'essentiel aujourd'hui.

Red s'agita un instant et Harry lui donna son biberon d'eau pour qu'il se calme comme lui avait recommandé de faire son père.

- Il y a longtemps que je voulais vous voir, reprit Scrimgeour au bout d'un moment. Vous le saviez ?

- Mes parents me l'ont dit, oui.

- Dumbledore n'était pas favorable à cette idée, sans parler que vos parents m'ont gentiment rappelé qu'à votre âge, vous aviez autre chose en tête que rencontrer la tête du gouvernement. Ils sont très protecteurs à votre sujet. C'est normal, bien sûr, après tout ce que vous avez enduré... et surtout ce qui s'est passé au ministère... ou tous ces problèmes avec Dumbledore. Un grand homme tombé bien bas…

- Les choses ont été mises à plat avec Dumbledore. L'affaire est close, mes parents se sont montrés clairs avec lui.

- Vous m'en voyez ravi. Il est vrai qu'avec les rumeurs qui circulent sur leurs actes du ministère, Dumbledore ne souhaite pas les avoir pour ennemis.

Il attendit que Harry dise quelque chose mais voyant qu'il n'était pas décidé à lui donner satisfaction, il poursuivit :

- Depuis que je suis entré en fonctions, j'ai espéré trouver l'occasion de m'entretenir avec vous en privé, mais vos parents - et c'est très compréhensible de leur part – ont longuement empêché cette rencontre, jusqu'à ce que nous ayons cet accord au sujet de la panthère… le familier de votre mère, c'est bien ça? Sans parler que Dumbledore, même si la justice lui a dit de ne plus vous approcher, m'a clairement déconseillé de venir vous rencontrer à l'école.

- Iro est bien le familier de ma mère.

Scrimgeour attendit que Harry dise plus, fasse une réflexion quelconque, mais rien ne vint, l'adolescent continuant d'agiter les doudous devant les jumeaux.

- Il y a eu tellement de rumeurs autour de vous ! Bien sûr, nous savons tous les deux à quel point ces histoires sont déformées... Tous ces ragots au sujet d'une prophétie... Ou ce surnom d'Élu qu'on vous a donné...

Harry esquissa un sourire. Il s'en serait douté qu'il avait voulu le rencontrer à ce sujet.

- J'imagine que vous avez évoqué tout cela avec vos parents au minimum?

- Même si le sujet a été abordé, mes parents, tout comme moi, pensons que la seule chose qui est inévitable, c'est de faire des choix dans la vie, rien de plus, rien de moins. Prophétie ou pas, je continuerai d'en faire à ma tête, lui dit l'adolescent d'un ton neutre. Ce n'est pas ça qui dictera ma conduite ou ma vie.

Il soupira et déposa le doudou de Red à côté de son frère qui venait de faire une crise de narcolepsie.

- Ah, vraiment, vraiment... dit Scrimgeour.

Du coin de l'œil, Harry vit qu'il l'observait, mais ne leva pas sa tête pour lui rendre son regard.

- Et rien de plus? Vous vous êtes arrêté à cette simple décision de continuer votre chemin sans écouter cette Prophétie?

- Les conversations que je peux avoir avec mes parents relèvent de ma vie privée, monsieur le ministre, averti le D.

Scrimgeour répondit avec légèreté à la rebuffade avec un ton toujours aussi amical:

- Bien entendu, c'est tout à fait normal, loin de moi l'idée de mettre mon nez dans votre vie de famille, jeune homme… non, non, ne vous en faîtes pas. Et puis, est-ce si important de savoir si vous êtes l'Elu ou pas?

Harry releva le nez des jumeaux, ignorant sa sœur qui commençait à gémir pour avoir sa peluche.

- Je… je suis pas certain de vous comprendre.

- Il est vrai que pour vous et même votre famille, c'est quelque chose qui a beaucoup d'importance! rit Scrimgeour. Cependant pour la communauté magique… ça dépend des points de vue, n'est-ce pas? L'essentiel réside dans ce que les gens croient.

Lina continuait de geindre pour sa peluche mais son frère aîné l'ignora, son attention focalisée sur le ministre. Ce gars était bien en train de sous-entendre ce qu'il pensait?

- Les gens croient que vous êtes l'Élu, comprenez-vous, reprit Scrimgeour devant le silence de l'adolescent. Ils vous voient comme un héros! Ce que vous êtes, sans aucun doute, jeune homme, élu ou pas ! Combien de fois avez-vous affronté Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ?

Harry se laissa aller en arrière dans la causeuse, aussi impassible que possible, essayant de ne pas exploser. Il y avait une différence entre deviner et se l'entendre dire en face, comme si on était un gamin de cinq ans, incapable de lire entre les lignes.

- Le plus important, c'est que vous êtes un symbole d'espoir, Portgas, continua le ministre sans attendre de réponse. Pour beaucoup, vous êtes l'incarnation même de l'idée qu'il existe quelqu'un capable un jour de terrasser Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Et soyons honnête, c'est une raison pour beaucoup de garder le moral. C'est pour ça que je ne puis m'empêcher de penser qu'en étant conscient de cela, vous considériez, disons, presque comme un devoir de soutenir le ministère afin de redonner confiance à chacun.

Harry resta silencieux en le fixant froidement, essayant de contenir sa furie naissante. Lina commença à pleurer devant le manque d'attention de son grand-frère, chose que pointa le ministre.

- Je crois que votre sœur a besoin de quelque chose.

L'adolescent cligna des yeux et reprit conscience de la présence des jumeaux. Il prit sa frangine dans ses bras avec précaution, essayant de l'apaiser et la fillette tendit une main vers sa peluche que l'aîné lui donna. Elle resta ainsi blottie dans les bras de son grand-frère, sa peluche dans les bras, l'air presque de bouder un peu alors qu'elle masquait une partie de son visage derrière son doudou.

- Votre petite-sœur est ravissante.

- Arigatou, souffla Harry avant d'embrasser sur le front le bébé contre lui.

- Que pensez-vous de ce que je viens de vous dire?

L'animagus inspira profondément, gardant la bouche résolument close pour ne pas exploser. Il ne voulait pas faire peur aux jumeaux et ils avaient bien assez de choses à gérer pour se mettre à dos le ministre de la magie en plus.

- Je vous assure, je n'attends rien de très contraignant! Rien que le fait de vous voir visiter le ministère de temps à autre ferait déjà une bonne impression, assura le ministre comme pour le rassurer. Et bien sûr, pendant que vous seriez là-bas, vous pourriez vous entretenir avec Gawain Robards. Il me remplace comme directeur du Bureau des Aurors. Dolores Ombrage, de son vivant, avait fait un rapport dans lequel elle disait que vous nourrissez l'ambition de devenir Mercenaire. Soyons réaliste, ce n'est pas un métier très bien vu et très bien payé. Mais on pourrait très facilement arranger pour que vous suiviez une formation d'Auror. Une profession bien plus excitante et avec une réputation bien plus… vous vous sentez bien, jeune homme? Vous m'avez l'air un peu pâle.

- Soyons clair. Vous voulez que j'use de ma réputation d'Élu pour faire croire à tout le monde que je travaille avec vous?

- Tout le monde se sentirait stimulé si on pensait que vous êtes engagé à nos côtés, affirma Scrimgeour, apparemment soulagé que Harry ait si vite compris. L'Élu, comprenez-vous ? Il s'agit de rendre espoir aux gens, de leur donner le sentiment que les choses bougent...

Avec des bras tremblants, Harry reposa sa sœur dans son transat et l'y rattacha, se concentrant sur sa respiration pour ne pas hurler de rage. Un rire finit par échapper sa gorge alors que les carreaux de la fenêtre commençaient à se craqueler.

- Vous m'en voudrez pas de rire, n'est-ce pas?

- Portgas? Vous devriez vous asseoir, je pense… recommanda le ministre.

Il posa son verre et se leva pour l'approcher.

- Restez où vous êtes! siffla Harry entre ses dents serrées.

Scrimgeour s'immobilisa, les sourcils légèrement froncés.

- Vous êtes en train de vous foutre royalement de ma gueule. Et vous savez pourquoi? Parce que vous avez oublié la partie la plus importante du rapport de Gamabrage. J'en ai strictement rien à foutre de votre ministère et de votre communauté. La seule chose qui fait que je suis pas en train de hurler, c'est parce que je veux pas faire peur aux jumeaux.

- Vous ne devriez pas parler comme ça de votre monde, vous êtes un concitoyen de la communauté magique anglaise.

- Parce que vous m'y avez contraint! gronda Harry.

Il sentait sa forme animagus juste sous sa peau, prête à prendre le dessus et déchirer l'homme devant lui. La fenêtre se fendilla dans un bruit inquiétant et les ombres commencèrent à s'étendre dans le bureau.

- Si Fudge et Dumbledore ne s'étaient pas mis d'accord pour nous mettre la laisse au cou, j'aurais fait ma scolarité dès la seconde année à Kyôtô, rappela le jeune mafieux. On ne serait certainement pas là à avoir cette conversation. Si je dois affronter Voldy, ça sera pour lui faire payer la mort de mes parents biologiques, pas autre chose.

Le visage de Scrimgeour s'était durci.

- Nous vivons une époque dangereuse et il faut prendre certaines mesures. Vous n'avez que seize ans…

- Et pourtant, votre gouvernement ne voit aucun souci d'utiliser en mascotte un adolescent qui n'a pas encore eu ses ASPICs, quand votre peuple de mollusques attend que je m'avance gentiment et fasse le travail à leur place! Je ne veux pas qu'on se serve de moi. Je ne vous dois rien.

- Certains diraient qu'il est de votre devoir de laisser le ministère se servir de vous !

- Ah oui, vraiment, eh bien, présentez-les-moi ces personnes! Je me ferais un plaisir de leur rappeler quelques faits que vous oubliez par choix.

Il ignora les jumeaux qui commençaient à pleurer, il était trop loin dans sa colère, il devait la faire sortir. La fente sur la fenêtre s'agrandit en réponse à la colère montante de l'adolescent et la lumière commençaient à être absorber par l'obscurité grandissante.

- De quoi parlez-vous?

- C'est le Ministère de la Magie qui a mis mon parrain en prison, sans lui accorder la moindre occasion de se défendre! C'est le Ministère de la Magie, avec Dumbledore, qui a passé des années durant à me mettre en danger et à essayer de me séparer de ma mère parce que soi-disant, elle n'était pas digne du job! Avant que vous ne veniez foutre votre merde, elle s'occupait de moi depuis la mort des Potter et elle faisait, comme elle fait toujours, du très bon travail! C'est le Ministère de la Magie qui a essayé de me persécuter quand je vous disais d'arrêter de faire l'autruche parce que ce qui enculait tout le monde, c'était certainement pas des Bisounours! Et vous espérez que derrière, celui que tout le monde pense être l'Élu, va vous soutenir?!

- Vous n'êtes donc pas l'Elu ? demanda Scrimgeour.

- Je croyais que, de toute façon, ça n'avait pas d'importance, répondit Harry avec un rire amer. Pour vous en tout cas.

- Je n'aurais pas dû parler ainsi, admit Scrimgeour. J'ai manqué de tact...

- C'est la seule chose de votre discours que je vous reproche pas. Parce que vous avez été franc dans ce que vous vouliez de moi. Vous en avez rien à carrer d'envoyer un adolescent à l'abattoir, du moment que je dis à tout le monde que vous gagnez la guerre. Vous saurez que les Portgas ont la mémoire longue et ne pardonnent pas facilement. Et avant que j'oublie.

Harry souleva son semblant de frange pour montrer son front.

- J'ai reçu aucun avada. Je n'ai rien fait. Ce soir-là, c'est quelqu'un d'autre qui a fait le boulot.

Il montra la cicatrice sur son sourcil.

- Ceci, c'est un moldu qui l'a fait quand j'avais sept ans. Une leçon sur le monde et la vie que votre chère et tendre Ombrage a piétiné joyeusement l'an dernier en disant que tout allait bien dans le meilleur des mondes!

Il laissa retomber sa frange.

- Il fut un temps, si on avait pas essayé de traîner dans la boue ma mère, j'aurais été patriotique. Mais là, si je veux m'assurer de voir Voldy mourir, c'est par pur vengeance, mais aussi pour m'assurer que mes vrais amis n'auront plus à s'en faire. Mais pour le reste, vous pouvez vous asseoir dessus.

Un silence aussi glacial que l'air extérieur s'installa entre eux. La colère commençait à redescendre maintenant que c'était sorti. L'adolescent se rassit devant les jumeaux et essaya de les calmer.

- Que prépare Dumbledore ? demanda brusquement Scrimgeour. Où va-t-il quand il s'absente de Poudlard ?

- Aucune idée, répondit Harry.

- Et si vous le saviez, vous ne me le diriez pas, j'imagine ?

- Seulement si j'avais eu quelque chose d'intéressant en échange. Il y a quelques années, j'aurais été ravi d'avoir un appui pour partir au Japon avec ma mère. Aujourd'hui, ça ne sert plus à rien. Il me reste qu'un an à Poudlard, vous n'auriez rien qui puisse m'intéresser.

- Pas même une protection?

- Mes parents et mon oncle seront toujours plus efficaces que tous les aurors du ministère.

- Dans ce cas, je verrai si je peux le découvrir par d'autres moyens.

- Amusez-vous. Ce qu'il se passe entre vous de Dumbledore ne sont pas mes affaires. Tant que vous restez loin de ma famille et de mes amis, je ne viendrais pas après vous pour faire valoir la Loi du Talion.

- Seriez-vous en train de me menacer? se fit confirmer Scrimgeour, le regard froid et dur derrière ses lunettes cerclées de fer.

- Non, ce n'est qu'un simple avertissement, annonça Ace derrière l'homme.

Le ministre se retourna pour faire face à la femme qui s'était adossée au cadre de la porte de son bureau.

- Si le message est passé, je pense que vous n'avez plus rien à faire ici, passez une bonne journée et de bonnes fêtes, dit la femme.

Ace entra dans le bureau, une main tendue vers la porte.

- Bonnes fêtes à vous aussi, répondit Scrimgeour avec un ton dur.

Et il s'en alla, transplanant sur le pas de la porte.

- Désolé, ils se sont énervés à cause de moi, s'excusa Harry.

- Je sais, je t'ai senti sur le point de perdre le contrôle.

Marco arriva juste à l'instant et prit Lina dans ses bras, laissant sa compagne s'occuper de Red. Harry se laissa tomber dans la causeuse, aussi épuisé que s'il avait couru un marathon. Il se passa les mains sur le visage en soupirant avant de fermer les yeux pour reprendre le contrôle des ombres.

- Alors? demanda sa mère.

- Alors quoi? s'enquit l'adolescent en la regardant.

Ace roula des yeux et s'assit à côté de lui sur la causeuse, berçant doucement son jeune fils contre elle.

- Qu'est-ce qu'il a dit pour que tu t'énerves ainsi? insista sa mère.

- Je lui ai rappelé que j'avais seize ans, et qu'il n'était pas question que je sois une mascotte ou une brebis sacrificielle pour une communauté qui veut me mettre en cage. Si je dois me battre, ça sera pour mes amis et ma famille. Rien de plus, rien de moins. Le reste, ils n'auront pas besoin de moi. Je ne les laisserais pas m'avoir comme ils ont eu Cerbin.

- Au moins, on est fixé, yoi.

- J'ai bien choisi? demanda l'adolescent avec inquiétude.

- Demande pas des conseils en politique à des pirates, chaton crétin, lui dit sa mère avec amusement.

- Tousan, dis à kaachan d'arrêter de m'appeler chaton.

- Pourquoi faire, koneko-chan? demanda le blond.

Harry cacha son visage dans un coussin qu'il ramassa, étouffant son grognement de désespoir.

.


.

Il y avait une bonne file d'élèves dans le Chaudron Baveur, avec une lourde escorte d'Aurors et une ribambelle de parents. Harry n'arrivait même pas à voir Hermione ou Dean dans la foule. Le ministère avait établi une connexion exceptionnelle avec le réseau des cheminées pour ramener rapidement et en toute sécurité les élèves à l'école, d'où le pourquoi les étudiants faisaient la queue devant la cheminée du Chaudron Baveur. Tom semblait content de voir autant de monde pour une fois, vu les fréquentations en baisse qu'il enregistrait à cause de la guerre. C'était très bizarre aussi de voir autant de monde venir pour dire au revoir à Harry, entre sa mère, son père et son oncle qui avaient tous un bébé sur la hanche, sans parler des anciens maraudeurs ou de Tonks qui était de service. Il détestait l'idée de devoir dormir à Poudlard ce soir, mais c'était la rentrée, il devait faire un effort, et ça éviterait de vexer d'autres politiciens. Parce qu'il fallait aussi faire attention à ne pas se mettre en grippe des professeurs. Et limiter la possibilité de s'attirer des ennuis comme il était si doué.

Après avoir dû lutter pour parvenir à se défaire de l'étreinte de fer de sa mère, l'adolescent parvint enfin à rejoindre la cheminée dans laquelle il pénétra et s'assura de dire distinctement qu'il se rendait à Poudlard. Il ne voulait certainement pas se retrouver ailleurs. Tournant très vite sur lui-même, il entrevit des images floues d'autres maisons de sorciers qui disparaissaient en un éclair sans lui laisser le temps de les détailler. Puis le tourbillon ralentit et il s'arrêta enfin dans la cheminée du professeur McGonagall qui lui jeta à peine un coup d'œil lorsqu'il sortit de l'âtre.

- Bonsoir, Portgas. Essayez de ne pas mettre trop de cendres sur le tapis.

- Hai.

L'adolescent essaya de chasser un peu de suie de ses cheveux en quittant le bureau de sa directrice de maison, sifflotant tout en se dirigeant vers la tour de Gryffondor. En passant devant les fenêtres, Harry jetait des coups d'œil dehors. Le soleil descendait déjà sur le parc enveloppé d'une couche de neige plus épaisse que ce qui était tombé sur Londres. Il aurait préféré y rester plutôt qu'être ici.

Il arriva devant le portrait de son oncle et de sa tante qui partageaient des rires d'alcooliques alors qu'ils étaient avachis au milieu de tonneaux et de bouteilles d'alcool, leur choppe encore en main.

- Ah bah, maintenant, on sait pourquoi on vous entendait rire de l'autre côté… commenta Harry.

- Hic! D'vines l'nouveau mot d'passe! lança Haruta.

- Vous faîtes pitié… où est-ce que vous avez trouvé autant d'alcool, d'ailleurs?

- On l'a gagné! sourit Izou avec autant de fierté que pouvait avoir un homme bourré.

- Où?

- Harry!

L'adolescent se retourna pour voir Hermione venir vers lui, les joues roses et un grand sourire aux lèvres, d'une éclatante bonne humeur.

- Ah! Hermione!

- Je suis revenue il y a deux heures. J'ai attendu un moment devant la salle commune des Serpentard pour saluer Drago.

- Vu ton sourire, je m'en serais douté.

- J'ai quelque chose pour toi, au passage.

- Haruta a dit qu'il y avait un nouveau mot de passe.

La lionne jeta un regard réprobateur aux deux pirates qui riaient comme des collégiens au milieu de tout l'alcool et avec un claquement de langue, elle annonça le nouveau mot de passe:

- Jolly Roger.

- Ahoy! répondirent les deux pirates en levant leur chopine.

Dans un même ensemble, ils la vidèrent, répandant un peu du liquide ambré sur leur menton alors que le tableau s'ouvrait enfin sur la salle commune, leur permettant d'entrer dans la salle bondée

- J'vous jure, soupira la demoiselle en levant les yeux au plafond.

- Tu sais où ils ont trouvé tout cet alcool?

Ils saluèrent Neville qui était venu les voir et c'est lui qui leur donna une partie de la réponse:

- Un peu partout dans le château. Je sais qu'ils ont joué aux cartes les tonneaux du tableau des moines ivres que l'on voit en allant en sortilège, mais le reste… très bonne question. Iro est déjà là, elle attend dans le dortoir de ce que j'ai vu.

Harry hocha la tête, se faisant une promesse de remercier énormément Dobby pour les allers et retours. Pour le coup, il n'aurait pas à aller la chercher par portail plus tard.

- Tiens, pour toi, lui dit Hermione en donnant à Harry un rouleau de parchemin qu'elle sortit de sa poche.

L'adolescent le déroula et soupira.

- Demain soir, génial.

Une voix aiguë leur perça quasiment les tympans, suivi de près par une Lavande surexcité qui se jeta dans les bras de Ronald qui venait d'arriver.

Il y eut quelques ricanements autour d'eux.

- Je vais essayer de demander aux alcooliques de faire passer le message aux parents. Ou au minimum, de le laisser à Dobby.

- Ce serait plus prudent de passer par Sirius, à ce stade, non? C'est un vin de cinq cent ans d'âge qu'ils s'envoient derrière la cravate, recommanda Neville.

- Bonne idée.

Le D. grimpa rapidement les marches du dortoir et esquiva Iro qui voulut le plaquer au sol pour lui lécher affectueusement le visage. Il lui demanda quelques instants, le temps d'ouvrir sa valise et de sortir son miroir à double sens. Il la referma et s'assit dessus.

- Sirius Black.

Il fallut un petit moment avant que son parrain apparaisse, bien assez pour que la panthère décide de lui nettoyer le visage à coup de langue. Quand Sirius vit la scène, il se moqua sans pitié de son filleul. En grommelant, Harry repoussa la panthère un peu trop affectueuse et rapporta son attention sur son parrain.

- C'est, bon, t'as fini de rire?

«Oui, vas-y, dis-moi, qu'est-ce qu'il y a pour que tu me contactes aussi rapidement après ton départ?»

- J'ai besoin de toi pour faire passer un message à mes parents.

«Izou et Haruta ne peuvent pas le faire?»

- Ils ont mis la main sur certainement une bonne partie de l'alcool des tableaux du château. Ils sont encore en train de boire et franchement, je doute qu'ils soient capables de penser assez droit pour faire les messagers. Et ça ne peut pas attendre demain soir que je rentre, malheureusement.

Sirius trouva la scène très drôle alors qu'une voix lointaine demandait ce qu'il avait à rire comme un dément.

- Oui ou non, tu peux transmettre le message?

Pour toute réponse, Sirius tendit le miroir à quelqu'un d'autre qui s'avérait être Remus.

«Harry, il y a un souci?» s'inquiéta le loup-garou avec surprise.

- J'ai un parrain aussi inutile que mon oncle et ma tante, ronchonna l'adolescent.

«Si tu bougonnes, c'est que tout va bien. Qu'est-ce que tu voulais?»

- Dumbledore a fixé une leçon pour demain soir. Tu peux prévenir mes parentsou je dois faire un Portail pour aller les avertir de vive voix ?

«Bien sûr, mais ça aurait été plus rapide de demander à Izou ou Haruta de le faire, non?»

Cela fit redoubler de rire Sirius alors que Remus regardait sur le côté et, d'après les bips, devait taper un message sur son téléphone.

- Si le clebs se marre, c'est parce que le duo en question a décidé d'organiser une séance de beuverie.

«Ah. Gueule de bois?»

- Non, ils sont à deux doigts de sortir les chants d'ivrognes. Ils continuent de se bourrer la gueule.

Remus eut un petit rire et continua de noter son message, la langue entre les dents sous la concentration, avant d'en finir enfin.

«Et voilà, c'est envoyé.»

- Merci Remus. Au moins, je peux compter sur toi, contrairement au clebs plein de puces.

«C'est normal, nous sommes des loups après tout, on se soutien!Passe un bon trimestre le grand et on se voit bientôt pour l'aide au devoir.»

Et la conversation s'arrêta là.

.


.

Le nouveau trimestre commença le lendemain matin avec une bonne surprise pour les sixièmes années : un grand écriteau avait été placardé au cours de la nuit sur le tableau d'affichage de la salle commune.

LEÇONS DE TRANSPLANAGE Si vous avez dix-sept ans ou si vous devez les avoir avant le 31 août prochain, vous pourrez suivre un stage de douze semaines consacrées à des leçons de transplanage sous la direction d'un moniteur de transplanage du ministère de la Magie.

Si vous êtes intéressé(e), veuillez inscrire votre nom ci-dessous.

Coût : 12 Gallions.

Il y avait déjà une sacrée foule devant l'annonce, tout le monde se pressant pour inscrire son nom à la liste. Avec encore une fois le spectacle peu ragoûtant des deux sangsues, Hermione, Harry et Neville ajoutèrent leur nom à la liste conséquente. Même s'ils avaient les Portails, avoir un autre moyen de déplacement serait quelque chose d'utile pour rester en vie. Ils n'allaient pas cracher dessus. Ils sortirent dans le couloir, sourd aux gémissements des deux pirates qui payaient le prix de leur alcoolémie de la vieille avec des mines maladives et des cernes abominables. Peeves avait voulu en rajouter une couche en se moquant d'eux, mais il avait changé d'avis après avoir manqué de se prendre une balle de la part de Izou.

- Donc, on va enfin apprendre à transplaner, commenta Neville. C'est pas fait pour me rassurer.

- On a fait pire en suivant Harry dans ses idées stupides, je vois pas de quoi tu as peur, lui pointa Hermione.

- Je ne sais pas si je dois me vexer ou pas, leur dit Harry. Et ça ne peut pas être pire que les Portails.

- J'ai lu les ouvrages du Witcher pendant les vacances, beaucoup de choses à leur sujet sont dangereuses, continua Hermione en ignorant le jeune mafieux.

Le trio ne fut pas le seul à parler de cet évènement, parce que c'était le sujet de conversation de tous les sixièmes années tout au long de la journée. L'idée de disparaître et de réapparaître ailleurs à volonté plaisait beaucoup à tout le monde, Harry le premier. L'aide que ça pourrait lui fournir pour l'Underground et sa conquête de la mafia de la Grand Line était juste inestimable. Parce que contrairement au Portail qui demandait un petit temps pour se former et produisait de la lumière durant le processus, le transplanage était instantané. Seul un bruit pourrait dire qu'il était là, mais il était certain qu'en fouillant, il pouvait trouver un moyen pour le diminuer.

- Ça va être cool quand on pourra simplement... hop ! dit Seamus en claquant des doigts pour évoquer la disparition. Mon cousin Fergus le fait juste pour m'énerver mais attends que j'en sache autant que lui... Il n'aura plus jamais la paix...

Perdu dans les visions que lui inspirait cette heureuse pensée, il agita sa baguette avec un peu trop d'enthousiasme, et au lieu de produire la fontaine d'eau pure qui était l'objet de la leçon de sortilèges du jour, il fit jaillir un puissant jet d'eau, semblable à celui d'une lance à incendie. Harry, Hermione et Neville se réfugièrent sous leur table pour ne pas être pris dans le jet qui fila vers le plafond pour retomber sur le pauvre Flitwick qui n'avait rien demandé et se retrouvait face contre terre sous la force de l'agression.

Résultat? Finnigan se retrouva avec des lignes à copier disant très exactement «Je suis un sorcier, et non un babouin armé d'un bâton». Finalement, même les professeurs pouvaient se montrer avec aussi peu de tact que Harry.