15 février 1517

Troisième passage à Water Seven. Et Carmen était nerveuse. Suffisamment pour que Marco commence à se faire du souci et que Marina lui dise de se vider les nerfs avant de leur provoquer une tempête. Finalement, ils l'avaient collé à la surveillance du trimaran. Elles s'étaient dit qu'elles allaient faire des courses, jusqu'à voir à l'angle d'une rue Smoker qui descendait vers le trimaran.

- Je pense qu'on devrait dormir dehors, ce soir, par simple précaution, proposa Ann qui était sous le bras du pirate caché er par son hoodie.

Le Phénix crispa juste un peu sa main sur l'épaule de sa copine mais n'eut aucune autre réaction. Elle lui frotta le dos. Oui, son poussin devenait grand e, il fallait l'accepter.

- Je connais un bon restaurant, lança Kali.

- C'est bon pour moi, assura Marina.

- J'espère qu'il ne restera pas là durant tout notre séjour, marmonna Marco.

- Peu de chance, il doit avoir été convoqué pour le procès. J'espère surtout qu'ils vont pas dégueulasser le nid.

Elle savait comment pouvait être Smoker au lit, alors, qu'il en mette un peu partout était une possibilité à ne pas écarter. Tout comme les oreillers éclatés ées.

- S'ils font ça dans le nid, je les tue tous t les deux, marmonna Kali. Alors, je vais leur faire passer l'envie de l'utiliser.

Elle tourna une main comme si elle ouvrait un robinet et le tonnerre gronda dans le lointain alors que ses cheveux tombaient à présent au niveau de ses genoux avec une blancheur de neige.

- Dis-moi que c'est localiser? demanda Marina.

Ann espérait bien, elle ne voulait pas être un chat mouillé et le chien mouillé, c'était encore pire, surtout avec Strike.

- C'est localisé.

Cela tira un soupir de soulagement collectif. Kali s'arrêta dans la marche devant un kiosque de journaux et en montra un à Marina. Ce n'était pas le SEKEI, mais le message était clair. Akainu venait de s'excuser publiquement pour avoir usé des ressources publiques pour une affaire privée concernant une personne majeur et donc, apte à décider de sa vie.

- Tiens, Marina.

La demoiselle prit le journal en question avec une satisfaction évidente.

- Ohhh. Le pauvre. Ça a dû lui bruler les lèvres. Je vais offrir une boite de chocolat à Tsuru-obaa-chan. Et toi, Ace, demande ce que tu veux. Dans la limite du raisonnable.

- Moi? s'étonna la journaliste. Je n'ai fait qu'écrire ce que Bruno m'a dicté, rien de plus. Après…

Elle pointa quelqu'un du doigt.

Marco réajusta sa capuche sur sa tête quand il constata qui passait dans la rue.

Kaku, qui sortait visiblement d'un des chantiers navals, un sac de course à l'épaule. Qui s'immobilisa en virant au rouge en constatant la présence de Marina.

- Vas-y, chica, il est mûr à point, c'est le bon moment pour le cueillir, encouragea Ace.

- Tu fais pitié, Ann. Je vais de mon côté, soupira Kali.

Et elle s'éloigna après avoir appelé Iro pour qu'elle l'accompagne.

- C'est une vue très amusante, yoi, nota tout bas Marco à «l'oreille» de sa copine qui lui donna un petit coup de coude pour le rappeler vaguement à l'ordre.

Le drama ne fit que s'accentuer quand Paulie débarqua et s'étrangla en reconnaissant Marina.

- C'est toi! T'es la dévergondé de l'autre fois! Tu devrais avoir honte de venir distraire les gars sur les chantiers, espèce d'allumeuse!

Ann allait partir à la rescousse de son amie quand elle se fit devancer par Kaku lui-même qui décocha un bon coup de poing à son collègue.

- Je t'interdis de l'insulter, tu m'entends, Paulie? gronda l'agent du CP9 sous couverture.

- On reste tenir la chandelle ou on s'éloigne? demanda Ann en regardant son compagnon.

- Je connais bien un coin où on pourrait trouver notre bonheur, yoi. Tu serais surprise des cachettes qu'on peut trouver. L'Aqua Laguna a forcé les gens à abandonner définitivement leur logement, pour certains.

- Une ruine? Tu proposes ça parce que je suis fascinée par les lieux à l'abandon ou juste pour l'idée de faire l'amour dans un lieu non-conventionnel?

- Peut-être les deux? Et aussi que je reste un criminel très recherché et toi, une journaliste qui commence à être bien connue.

- Point Taken. Montre-moi la route.

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La pluie avait recommencé à tomber. La baraque à l'abandon était très humide, avec des fuites dans le toit. Les meubles avaient souffert de leur séjour fréquent sous les eaux et des bernacles s'étaient fixés sur certains murs. Cela ne dérangeait pas le couple qui avait décidé d'achever le lit dans leur passion.

Juste eux deux.

Personne d'autre.

Ils survivaient surtout de plats à emporter pour revenir dans cette tanière pour profiter un peu plus de l'autre, luttant contre le froid par la luxure. Cela expliquait pourquoi, le quatrième jours, Marco se redressa assit dans le lit, à bout de souffle, laissant aller sa tête contre le mur recouvert de tâches d'humidité derrière lui. Un grognement s'échappa de sa gorge en sentant les lèvres de sa petite-amie sur son bas-ventre.

- Affamée… sourit-il d'un air épuisé. Tu sais qu'on va devoir rentrer à un moment, sinon, on va louper le train, yoi. Et faut que je me déguise, si je veux me faire passer pour un avocat.

- Mmh… on a encore le temps.

Ann remonta lentement pour venir s'asseoir sur ses cuisses, passant ses bras autour du cou de son compagnon. Ils s'embrassèrent lentement, tendrement, amoureusement, avant que la yôkai ne revienne se blottir contre la poitrine de son amant.

Marco ferma les yeux et laissa aller son nez dans les boucles noires entre les deux oreilles de chat du dessus de la tête de la demoiselle.

- Je me demande encore et pourquoi tu t'intéresses à une épave comme moi, marmonna plus pour lui-même le pirate que pour la fille dans ses bras.

- C'est bien les épaves.

Marco leva un sourcil et bougea la tête pour mieux voir les yeux de la journaliste qui lui rendit un regard perplexe.

- Je ne vois pas où en quoi être une épave est un souci. C'est gorgé d'histoires, de secrets, de mystères. Il y a toujours quelque chose à découvrir, à apprendre, à savoir avec les épaves. Mais surtout…

Elle leva la main pour caresser délicatement la joue du pirate silencieux.

- Il faut en prendre soin. Si on ne le fait pas, c'est un pan de notre passé qui disparaît avec. Et toi, tu renfermes un morceau de notre histoire, de nos vies. Et…

Elle déglutit et chercha à lutter contre la rougeur qui la prenait.

- Je… je… je veux prendre soin de toi. Aider à restaurer l'épave. Lui rendre sa gloire, que tout le monde puisse la voir et dire… wow, alors, on a vécu ça, et aujourd'hui, on en est là… Mais si…

Sa déclaration maladroite fut interrompue par un baiser du blond qui la renversa en suivant dans le lit avant de se détacher de la zoan surprise.

- Si tu vois les choses comme ça, je suis plus que ravi de te laisser l'occasion de procéder une restauration. Viens pas pleurer si tu réalises que les réparations sont inutiles, par contre, yoi.

Ann envoya une jambe crocheter la taille de son amant.

- Je peux me montrer très patiente quand je veux.

Marco revint vers elle et l'embrassa à nouveau, avant de se reculer juste un tout petit peu, ses lèvres effleurant tout juste celles de la brune.

- Je t'aime, Anabela. Je suis fou d'toi, c'est évident aujourd'hui.

- Cette folie t'est autorisé, Marco. Moi aussi, je t'aime.

Elle poussa un miaulement lascif quand il pénétra son intimité déjà bien éprouvée après ces jours éreintants. Ses yeux roulèrent sous ses paupières avec les premiers coups de reins alors qu'elle cherchait à rapprocher un peu plus d'elle Marco en plantant ses griffes dans le dos de celui-ci, illuminant la pénombre avec les flammèches azurées qui jaillirent de la peau du phénix.

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20 février 1517

Ann lissait sa cravate alors qu'ils rejoignaient le quai de la gare de Water Seven très tôt le matin du procès. Dans un coin de sa tête, elle se demandait si Morgans, qu'ils avaient croisé en route, avait reconnu Marco en dépit du déguisement. En plus de la perruque rousse à la frange longue et lisse qui tomber en un rideau sur ses yeux, il avait commencé à se laisser pousser un peu la barbe qu'il avait teint en roux pour l'occasion. Sans compter qu'il portait aussi un costard cravate et que dans la mallette à sa main, il avait une robe d'avocat (il se l'était procurée à Shabaody où il avait réussi à faire inscrire un faux-noms qu'il utiliserait sur les registres des avocats locaux).

C'était le jour-j.

Les armes avaient été laissés au Calypso, mais ce n'est pas pour autant qu'ils étaient désarmés. Ann avait profité de sa féminité pour se balader avec une arme insoupçonnable: des baleines de son soutien-gorge. Elle avait taillé les extrémités en pointe avant de les enduire de poison. Certes, il y avait un risque qu'elle se fasse mal et qu'elle se fasse elle-même empoisonner, mais c'était le poison inventé par sa famille, ils avaient veillé des générations durant à être immunisé à celui-ci, au point que Rouge avait fait le nécessaire pour qu'en transmettant la recette aux trois enfants qui étaient les siens, elle avait attendu qu'ils aient développé la résistance qui allait avec.

Quant à Marco, il avait caché un poignard et un surin dans son jabot. Et pour contrer les détecteurs de métaux possibles qui pourraient le trahir, il avait un document avec lui qui expliquerait qu'il fasse sonner le détecteur par la présence d'un implant cardiaque.

- Nerveuse? demanda Morgans à l'adresse d'Ann alors que la gare était enfin en vue.

- Un peu.

Elle arrangea sa casquette pour l'enfoncer un peu plus sur son visage. L'albatros lui tapota le crâne avec un sourire qu'il voulait rassurant.

- Tout se passera bien. Tu as trop remué les foules avec ce dossier, tu es devenue la plume justicière. Dragon m'a renvoyé un message où il demande à te rencontrer.

Ann se contenta de resserrer sa main sur la lanière du sac en travers de sa poitrine. Astucieusement, Morgans revint sur le sujet d'origine:

- Tu sais, avec l'implication que tu as mis dans le dossier Rhyddid, on pourrait presque croire que tu en fais une affaire personnelle.

Toujours aucune réponse.

- Tu sais que le silence en soit dit beaucoup de chose et que je suis un journaliste depuis plus longtemps que toi, n'est-ce pas? ricana Morgans.

- Mes motivations ne regardent que moi. Le plus important, c'est que j'espère qu'à la fin de cette journée, une médecin de talent pourra enfin exercer son métier sans devoir se cacher. Nous y sommes, boss.

En effet, ils avaient rejoint le reste du groupe qui attendait sur le quai. Carmen s'était bien habillée et avait même réuni ses cheveux dans un chignon lâche pour l'occasion. Les baguettes dedans avaient l'air d'être là pour plus que la décoration.

Kali et Marina leur souhaitèrent bonne chance et s'en allèrent, alors que de l'autre côté du quai, deux vice-amiraux arrivaient: Tsuru et Garp.

- Ann! Carmen! salua avec un grand sourire débile Genkotsu.

- Ignorons-le, Carmen, recommanda Ann entre ses dents.

Marco fit de son mieux pour rester impassible même si son pouls avait gagné en intensité. Il devait se faire passer pour un avocat tout ce qu'il y avait de plus banal et ne pas attirer l'attention sur lui.

- Pourquoi lui? De tous, pourquoi lui? se lamenta la médecin à voix basse.

Le commentaire fit rire à gorge déployer Morgans.

- Vice-amiral Tsuru, vice-amiral Monkey, salua froidement Ann.

- Que de froideur, gamine! C'est comme ça que tu salues ton grand-père?

- Le seul parent que j'ai dans la Marine, c'est Bruno The Quiet One, et navrée pour toi, tu ne lui ressembles pas le moins du monde.

Elle se tourna ensuite vers Tsuru.

- Pouvons-nous y aller? Sans lui, de préférence?

- Je le garde en ligne, assura Tsuru alors que le vieux marine grommelait comme un gamin dans sa barbe. Le train nous attend pour se mettre en route.

Bien, il était l'heure. La présence de Garp, avec son comportement aussi loufoque qu'à son habitude, assurait au moins que ce n'était pas un piège et qu'il y aurait vraiment un procès. Il était trop transparent pour pouvoir leur tendre un piège (sauf s'il n'était pas au courant, mais dans ce cas-là, c'était une autre histoire). A côté, Ann serra un instant le poignet de Carmen pour lui rappeler qu'elle était là pour l'aider. Elle avait mis t les premières pierres dans cette affaire avec ses articles. Et elle irait jusqu'au bout, que ce soit pour son amie, ou que pour la mémoire des deux vice-amiraux qui les hantaient à cet instant.

Carmen monta à la suite de Tsuru, puis vinrent Ann, Marco et Morgans avec Garp fermant la marche. Ils furent menés jusqu'à un wagon privé avec un salon et des tasses de thé et des biscuits. C'était le grand luxe, la marine.

Marco s'assit sur un fauteuil à proximité d'une fenêtre avec son porte-document sur les genoux, alors que Tsuru se tournait vers Carmen.

- Miss Rhyddid Carmen Aelirenn. Je tiens, avant que le procès ne commence, à vous présenter mes excuses pour l'ingérence de la marine sur votre situation. Surtout avec les preuves qui auraient dû être trouvées avant.

- Tant que la justice est soit juste.

Flash

Morgans baissa son appareil photo avec un sourire.

- Ce jour entrera dans l'histoire. Tu prends notes, Ace?

- Je fais quoi? Du tricot peut-être? demanda la yôkai qui prenait des notes sur son calepin.

- Et c'est pour ça que je t'ai embauché, parce que tu sais ce qui est important à enregistrer et retranscrire pour le diffuser au monde!

Marco toussota dans son poing pour ramener un peu de calme sans trop attirer l'attention sur lui. Mais pour le coup, Ann s'assit dans un autre coin du wagon alors que Morgans se tourna vers Carmen pour lui poser quelques questions dans le but de l'interviewer alors que la médecin avait pris t un de ses livres.

Tsuru s'assit à proximité de la médecin et de «l'avocat», prête à s'interposer si le journaliste allait trop loin, laissant Garp vagabondait à sa guise, tant qu'il restait sage. C'est pour cela qu'il vint voir Ann.

- Senny a des soupçons à ton sujet, lui dit-il à voix basse.

- Si tu parles de ce que je pense, Morgans et Carmen sont au courant, marmonna la jeune femme en tirant un de ses cours de son sac. Tu as des miettes sur ton costume.

Garp épousseta vaguement le devant de son uniforme avant de s'asseoir à côté du siège de la journaliste.

- Tu n'aurais pas dû chercher à t'exposer, à attirer ainsi l'attention sur toi.

- Et pourquoi pas? Qu'a-t-il à me reprocher? Ai-je fait quelque chose de répréhensible? Je trouve qu'au contraire, il devrait me remercier. Je lui lance des perches parfaites pour nettoyer l'image de la Marine, il devrait être content.

- Tu vas t'attirer des ennuis.

- J'ai grandi avec ce risque, tu ne m'apprends rien de nouveau. Si ton pote veut me voir, je lui parlerais. Mais s'il reste dans son coin, je ne ramènerais pas à la surface l'échec des massacres de South Blue. Je sais que ça en choquera plus d'un.

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Ann et Morgans avaient été séparés de Marco et Carmen. Dans la salle d'audience, ils étaient sur un banc spécifique pour la presse. Quand on connaissait la réputation d'Enies Lobby, Ann avait la boule au ventre. La justice était généralement hâtive ici. Elle espérait que ce ne serait pas un ersatz de procès.

Sur le banc des parties civils, Carmen était assise, Smoker faisant office d'escorte. Marco avait revêtu la robe de la profession, parlant à voix basse à sa filleule. En dépit de la distance, Ann pouvait percevoir qu'il avait forcé sur sa voix et son ton pour la rendre méconnaissable et surtout, se débarrasser de son tic verbal. La yôkai nota aussi avec amusement qu'Aarch s'était assis à côté de sa fille sur le banc, prêt à recevoir la justice qu'il méritait.

Elle tourna la tête en sentant le regard assassin de Doberman sur elle et retint son rictus félin. Le simple fait que ce gars la regarde la faisait se sentir très sale.

- Garde ton calme, il ne peut te faire de mal ici, rassura Roger à l'adresse de sa fille.

Lui peut-être, mais Ann était passée devant Sengoku dans la foule en allant s'asseoir. Et vu la façon dont il l'avait regardé, elle avait eu une fulgurante envie de retourner se cacher dans les jupons de sa mère.

Son crayon tapota nerveusement sur son calepin.

- Garde ton calme, tout va bien se passer, lui dit Morgans.

- Hm. Je dois prendre ça comme une promesse de vous voir vous interposez si je me fais poignarder dans le dos?

Carmen avait de la chance d'être sa meilleure amie, parce que sinon, Ann ne serait pas venue.

Le vice-amiral J'rem marcha tranquillement jusqu'au juge pour lui murmurer quelque chose. Celui-ci hocha la tête avant de frapper le marteau sur la plaque de bois, appelant la salle au silence.

- Silence dans la salle. Greffier! Lisez les chefs d'accusations.

Un des hommes proches du juge se dressa, tirant alors un long document avec l'emblème de la marine. Et la liste commença: meurtre, esclavagisme, abus de pouvoir… La liste était assez impressionnante. Ann avait lancé un dial vierge pour tout enregistrer é et ne rien louper sur le procès, malgré le fait qu'il y ait le denden pour tout retransmettre en direct. Mais tout le monde ne pouvait pas voir cette diffusion, c'est pour ça que pour le gros dossier journalistique de l'affaire Rhyddid sur lequel elle planchait pour résumer toute l'affaire, depuis les débuts du vice-amiral, elle prenait des notes du procès. Elle ne serait jamais autant reconnaissante de l'envie de sa mère de lui avoir appris à écrire en sténo.

Et vu que le procès commençait, Sengoku ne s'intéressait plus à elle, mais au juge.

- Nous avons passé les dernières semaines à examiner les preuves qui ont été transmises. Et plusieurs membres de la Marine ont été désignés pour faire une enquête approfondie sur la situation réelle. Pour les chefs d'accusation de trahison, entrainant la destruction de la base du Beleriand par le vice-amiral Rhyddid. Il a été prouvé que les preuves avaient été créées.

C'était déjà un bon point pour eux. Maintenant, il était question des autres accusations contre Aarch aux Griffes Pourpres. Et Marco se leva. Et quand il ajusta ses lunettes sous la frange longue de sa perruque, avec un sourire dangereux, Ann ferma les yeux en resserrant les jambes.

Salaud, il savait quel effet il avait sur elle quand il souriait comme un prédateur.

- Comme vous le savez, nous sommes ici pour innocenter le vice-amiral Rhyddid Aarch, héros de la marine. Nous pouvons remonter ses faits d'armes ainsi que sa droiture durant ses missions. Beaucoup de ses hommes ont témoigné un respect envers l'officier qui a été lâchement accusé de crimes dont il a été puni.

Marco passa le regard sur l'ensemble de la population présente pour terminer sur les responsables.

- Et, je vais avancer son innocence, car il est de mon devoir et aussi pour aussi ma cliente, de le faire. Miss Rhyddid Carmen ici présente qui a été jetée à la rue à la suite de la mort de son père et qui s'est battue jusqu'ici pour prouver l'innocence de celui-ci son père.

- Une jeune femme qui a disparu de… commença le porte-parole de la partie adverse.

- Objection, coupa alors Marco. Le lieu de résidence ainsi que les gardiens de ma cliente n'ont pas de raison d'être ici.

- Objection retenue, continuez.

Marco coupa au moins quatre fois l'avocat de la défense, dans les règles de l'art, comme s'il avait fait ça toute sa vie. Ann avait déjà vu les dons de caméléon de son oncle à l'action, mais là, c'était dix fois mieux. Le blond était un homme dangereux, calme et intransigeant. Et il avait une dague à la place de la langue. Il coupait l'herbe sous les pieds de la défense, rappelant les preuves falsifiées par divers services et personnalités de la Marine. Cependant, on entendit une porte s'ouvrir et le vice-amiral J'rem arriva à nouveau, cette fois ci avec Aokiji. Les deux tenaient enchainés une personne qu'ils mirent à la table des accusés en silence.

Quelque chose en Ann criait au meurtre, à la rage, à la vengeance, et elle devait faire un effort tout particulier pour garder son Haoshoku sous clef.

Marco se tourna vers le nouveau venu sur le banc des accusés. L'homme avait une longue barbe épaisse noire, des yeux rouges sanguins ainsi qu'une natte pour tenir les longs cheveux. Carmen avait eu un haut le cœur de son côté après avoir regardé juste une fois le nouvel homme.

- L'officier en charge des enquêtes sur la mort étrange et inexplicable du vice-amiral Rhyddid, le vice-amiral Raspoutine, membre des polices militaires et l'un des sous-officiers de la victime.

- Objection! Le médecin légiste a certifié que le vice-amiral Rhyddid avait succombé à une overdose de drogue et …

- J'appelle Rhyddid Carmen à la barre, coupa alors Marco. Miss?

Celle-ci se redressa noblement et marcha jusqu'à la chaise, regardant les différents officiers avec un visage neutre. Bruno l'accompagna, montrant en silence les dents contre les officiers qui jugeaient et insulter en silence la jeune femme qui s'assit froidement à sa place pour fixer son avocat pour attendre ses questions. Qu'elle parle, elle était soutenue.

- Miss Rhyddid, quel âge aviez-vous au moment des faits? demanda le pirate.

- Cinq ans et demi, presque bientôt six.

- Vous souvenez vous de ce qu'il s'est passé ce soir-là?

- Malheureusement, je ne peux oublier.

- La cour vous écoute. Nous vous écoutons, miss Rhyddid.

Elle hocha la tête et prit une respiration pour regarder droit devant elle.

- Mon père m'avait demandé de me coucher et qu'il viendrait me voir après un coup de denden. Ce qu'il fit. Mais quelqu'un frappa à la porte. Je ne suis pas allée voir. J'ai juste entendu discuter. J'ai somnolé l'espace d'un instant et la porte s'est refermé. J'ai entendu alors comme un râle et suis sortie. Je n'oublierais jamais mon père, tentant de respirer avant de tomber par terre, mort. Il m'a regardé avant de mourir.

- Merci. Je sais que ça peut être compliqué. Mais, pouvez-vous expliquer un détail que vous avez connaissance sur le fruit du démon de votre père?

Elle eut un sourire glacial à l'ensemble des marines.

Ann eut le même sourire sous sa casquette.

- Echec et mat, sourit froidement Bruno à côté de Carmen.

- Le griffon ne peut être empoisonné de quelque forme qu'il soit, informa la jeune médecin. Sur son dossier médical, il fut même indiqué qu'il était nécessaire qu'il porte un anneau en kairoseki car il purgeait plus vite que la normale les anesthésiants et toutes les formes de drogues. Une overdose l'aurait simplement envoyé au lit, comme une cuite.

Les murmures s'élevèrent dans la salle. Et on fit appel à d'autres témoins qui confirmèrent avoir vu le vice-amiral se retrouver empoisonner sur le terrain et en ressortir sans trop de séquelle. Puis, Marco sortit les preuves qu'avaient désignés alors Aarch pour l'enquête et qui avait été copier pour la Marine. Il sortit de sa serviette un dossier ancien qu'ils avaient récupéré à l'île des Tempêtes.

- Ceci est l'héritage de miss Rhyddid, annonça le commandant. La raison pour laquelle des membres du gouvernement ont été envoyé à l'insu des officiers à la poursuite de la jeune miss Rhyddid. On ne voulait pas que des enquêtes de Aarch les Griffes Pourpres soient sorties au grand jour. Je vais néanmoins vous lire ce qui désigne le coupable par la victime en elle-même.

Marco lut avec précision l'ensemble du dossier à la cour sur la mort d'un ancien officier. Lui aussi, mort par overdose. Puis, il passa à un autre dossier, à nouveau, le même type de mort.

Et qu'il le sache ou pas, en lisant ces dossiers, les officiers en question venaient de se manifester eux aussi sur le banc des victimes.

Quatre dossiers sortirent. Quatre victimes de plus qui cherchaient leur vengeance. Marco était prêt abattre son bec dans un coup de grâce. Les murmures dans la salle obligèrent le juge à demander le silence.

Carmen tourna son œil vers Smoker qui lui fit juste un léger mouvement de tête avec Tashigi.

C'était la fin, ils avaient gagné, Ann en était certaine.

- … Chacune de ces enquêtes ont été faites par une seule et unique personne! Le vice-amiral Raspoutine, responsable aujourd'hui des enquêtes internes de la marine! Poste qui aurait dû revenir, avant les accusations, à Rhyddid Aarch.

Si en plus, Marco se permettait d'être dramatique avec les effets de manches, Raspoutine était bon pour le cimetière à ce stade.

- C'est pour ce genre de chose que j'aime le journalisme, murmura Morgans en se penchant vers Ann. Et nous sommes des privilégiés pour en être les témoins. Nous sommes des témoins de l'Histoire, Ace. Et on peut admettre que cet avocat sait bien faire son boulot.

Oh, ça, Ann était tout à fait d'accord. Marco les avait tous enchantés, subjugués. Un charmeur. Clairement. Heureusement que la brune n'avait pas à parler, parce qu'elle doutait que sa voix lui aurait répondu. Cependant, le charme fut brisé par une envie de meurtre qui commençait à grossir sur le banc des accusés. Quelqu'un voulait faire une bêtise. Quelqu'un qui n'avait plus rien à perdre et qui allait jouer le tout pour le tout afin d'avoir vengeance pour la destruction de sa vie.

Raspoutine fit un mouvement.

C'était stupide, il faudrait traverser toute la salle d'audience et plusieurs officiers de la Marine pour atteindre Carmen, mais il était tellement obnubilé par sa rage. Il savait qu'ils avaient gagné et qu'il était fini. Mais il voulait s'y risquer.

Un revers de la main du vice-amiral J'rem calma les ardeurs de l'accusé, l'envoyant au sol où il resta recroquevillé er alors qu'il était attaché par ses menottes. J'rem le regarda froidement, puis fixa les trois autres accusés avec sa froideur dédaigneuse, puis, il se détourna, comme s'ils n'étaient pas dignes de son attention, et qu'ils n'étaient que des déchets.

Ce gars venait de grimper un chouilla dans l'estime de la journaliste.

- Compte tenu des preuves apportées, les vice amiraux Doberman, Strawberry et Kadar sont reconnus coupables de l'ensemble des chefs d'accusations. Ils seront envoyés pour purger leur peine à Impel Down.

Le juge mit un temps de silence avant de se tourner vers l'idiot qui avait voulu jouer une dernière fois le tout pour le tout.

- Vice-amiral Raspoutine, vous êtes reconnu coupable de meurtres au premier degré, falsification de preuves, utilisation des ressources du gouvernement, tentatives de meurtre contre Miss Rhyddid Carmen pour faire taire un témoin, ainsi que les différents chefs d'accusations. Vous êtes condamné à perpétuité au niveau cinq de Impel Down jusqu'à votre exécution.

Ann se pencha vers Morgans qui se baissa pour se mettre un peu plus à sa porter.

- Si on m'avait demandé, j'aurais dit niveau six pour cet enfoiré.

- Ils ne le diront jamais ouvertement qu'ils ont un niveau secret dans leur prison, ricana tout bas l'homme albatros.

Le marteau frappa le bois, scellant le jugement. Néanmoins, le juge se tourna vers Carmen.

- Miss Rhyddid. La cour reconnait l'erreur de jugement dont votre père a été victime. Il est reconnu innocent pour l'ensemble des accusations.

Aarch se leva en hurlant de joie et Bruno sauta sur son élève pour le féliciter, avant d'engloutir dans une étreinte les autres victimes. Certes, elles n'avaient pas eu justice, mais la personne qui les avait tués aller pourrir en prison.

Carmen remercia la cour, gardant alors un sourire jusqu'aux oreilles. Néanmoins, l'amiral en chef se déplaça jusqu'à elle, faisant se raidir Ann et fit alors une chose à laquelle personne ne se serait attendu: il se baissa, la tête tournée vers le sol. La journaliste arrangea l'orientation du denden pour s'assurer qu'on ne loupe rien, sous le regard approbateur de Morgans.

- Je tiens à présenter les excuses de la marine pour les évènements qui vous ont couté votre famille. Et aussi, la Marine promet de vous reverser la prime qui aurait dû être alloué aux enfants ayant perdu leurs parents avec un dédommagement pour ces années difficiles. Les saisies, qui ont été faites, vous seront rendues, miss Rhyddid.

- Et le corps de mon père? Où est ce que vous l'avez jeté? demanda Carmen.

Le silence coupa l'ensemble de la salle. Plusieurs se tendirent, peu sûr de quoi répondre à cette phrase qui scia le silence. Carmen resta noble, et Sengoku se redressa.

- Le vice-amiral Rhyddid Aarch repose actuellement dans l'un des cimetières du quartier général. Il sera exhumé et rendu afin que vous puissiez lui offrir le lieu de repos que vous souhaitez pour lui.

- Merci, amiral en chef Sengoku. C'est tout ce que je voulais, à la fin. Son innocence et pouvoir enfin le faire rentrer chez les siens la tête haute.

Ann laissa Morgans se chargeait de la transmission. Là, elle voulait qu'une chose, c'était faire un gros câlin à son amie. Elle ignora royalement Sengoku (pour le plus grand amusement de Marco et Garp) et attrapa Carmen dans ses bras.

- C'est fini, chica. Ton père va pouvoir rentrer chez lui. Le cauchemar est fini, chuchota la yôkai en serrant son amie fort contre elle. On rentre au nid pour fêter ça?

- Diolch, chwaer fach. Rentrons. C'est fini. Enfin.

Il était clair que ces hommes en voudraient tout le reste de leur vie à Carmen. Qu'ils feraient tout pour se venger d'elle s'ils arrivaient à en sortir. Qu'ils viennent, Ann serait là pour s'assurer qu'ils ne fassent plus de mal.

Marco leur fit signe qu'il était temps de partir. Ann s'éloigna pour aller récupérer ses affaires. Elle allait retrouver son amie et son amant quand elle nota que Sengoku venait droit sur elle.

- Ace, c'est cela? J'aimerais vous adresser quelques mots en privés.

Le cœur d'Ann loupa un battement.

Du coin de l'œil, elle vit que Smoker s'était rapproché avec les sourcils froncés.

- Je ne veux pas louper le train, dit Ann.

- Sans compter que j'ai quelques mots à toucher à ma journaliste phare, suite à cette affaire, intervint Morgans. Elle a aussi beaucoup de courrier de lecteurs à lire et répondre. Elle est très populaire et ce n'est que le début.

D'un discret geste de la tête, il montra le denden qui était toujours en activité. Le message était simple, s'il arrivait quelque chose à Ann, tout le monde le saurait et l'amiral en chef devrait donner quelques explications à pas mal de monde.

- Je n'en aurais pas pour longtemps.

- Un souci, Senny? demanda Garp en arrivant.

C'était bien la première fois qu'Ann était heureuse de la présence du vieil homme. Profitant du fait que les trois hommes lui faisaient bouclier contre la salle, elle éteignit le denden et souleva sa casquette juste assez pour que l'amiral en chef puisse voir son visage et les deux mèches noires qui s'échappait de dessous, avant de la remettre correctement.

- Donc, oui, je suis ce que vous pensez. Et donc?

Sengoku plissa des yeux en silence mais Ann ne le laissa pas commencer. Elle devait mettre vite fin à cette conversation.

- Qu'est-ce que j'ai fait de mal? Je suis une honnête citoyenne. Je viens d'être majeure, je vais pas tarder à passer mes derniers examens et j'ai déjà un boulot. Vous savez, si vous cherchez absolument à me pousser à la faute, parce que je suis la fille de cet homme, je vous en prie, amusez-vous et je peux vous assurer que je ne retiendrais pas mes coups.

- Ce sont des menaces?

- Sengoku-gensui… j'ai vu mon oncle crever sous les coups d'Akainu dans le port de mon île natale quand j'avais six ans. Et pourtant, je n'ai pris qu'une arme: la plume. Je meurs d'envie de me venger, mais je suis là, libre, sans prime, avec un casier judiciaire vierge, alors que j'avais une place toute prête dans au moins deux équipages pirates. Alors, voici ce que je vous propose, vous m'ignorez, et je vous ignore. Mais cherchez-moi, et je vais ramener à la surface l'incompétence de la Marine et arracher votre peau d'agneau en rappelant les massacres de South Blue. Je sais qui est derrière tout ça. Un D., ça n'oublie pas.

Elle se tourna vers Morgans qui était vaguement amusé.

- Nous y allons?

- Mais bien entendu, Ace! Allons-y.

Il se tourna vers Sengoku juste un instant.

- Ma journaliste est devenue très populaire auprès des masses. Réfléchissez bien à ce que vous voulez faire sur ce sujet, avant d'agir.

Et avec une aile un brin protectrice, il poussa Ann vers la sortie après que celle-ci eu ramasser le denden. Ils s'éloignèrent enfin pour rejoindre Carmen et Marco.

- Tu t'en es bien sortit, tu as de bonnes dents.

- Je pense plutôt qu'il n'a pas voulu faire de scène et qu'il a réfléchi à deux fois à quoi faire et dire quand Garp a débarqué. Il doit se douter que le vieux était au courant pour moi, marmonna la jeunette. Vivement qu'on se casse, j'en peux plus de cet endroit.

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Elles étaient à nouveau dans l'Umi Ressha. Garp avait une tête des mauvais jours, ce qui rendait Tsuru à la fois curieuse et perplexe. Ann s'assit à côté de Carmen et lui demanda doucement si elle se sentait de partager son ressenti t et ses impressions à tout le monde. Et la médecin était tellement euphorique qu'elle accepta. Alors, Ann installa le denden et tourna son fauteuil pour qu'elle puisse voir à la fois son amie mais aussi le denden. Elle arrangea sa casquette pour dégager un peu plus son visage et sortit son calepin pour continuer sa prise de notes.

- ¿Lista? s'enquit la journaliste en se préparant à l'allumer.

- Allons y. Je suis prête.

Alors, sous l'air vaguement amusé d'un Marco silencieux mais anonyme et surtout, hors champ, la yôkai lança la diffusion.

- Bien, bonsoir miss Rhyddid. Aujourd'hui a été une sacrée journée, n'est-ce pas? Comment vous sentez-vous après le verdict?

- Soulagée, enfin, répondit Carmen avec son sourire euphorique. Des années à lutter pour enfin que la vérité éclate et maintenant, je me sens libérée et soulagée qu'enfin, le cauchemar se termine pour moi, et pour tous ceux qui ont été victimes dans ces affaires.

- Vous allez pouvoir commencer à faire le deuil de votre père, je suppose. La Marine vous a déjà dit comment et quand vous pourriez récupérer la dépouille du vice-amiral Aarch?

- L'amiral en chef m'a donné le numéro des vice-amiraux qui ont repris l'affaire. Lorsque l'exhumation sera faite, je serais prévenue afin de pouvoir ramener à la maison un ancien soldat. Mais, pour mon deuil, il a été fait, il y a longtemps. Comme nous disons dans notre famille, ils ne sont pas totalement partis : "Tu es mort mais je suis vivant et je me souviens. Alors, tu es éternel".

Derrière Carmen, Aarch eu un sourire à ces derniers mots. Un sourire heureux avec des yeux brillants.

- C'est un bel état d'esprit et une façon de mieux affronter le deuil. De ce que je sais, pendant ces années où vous avez disparu du radar de tous, vous avez été traquée, n'est-ce pas? On a cherché à vous faire payer, d'une certaine façon, la soi-disant traîtrise de votre père ou est-ce que c'était plus une tentative de vous faire taire?

Carmen s'appuya un peu plus sur son siège, le poing sur la joue en regardant alors Ann, se rappelant certainement du chemin parcourut et des épreuves affrontées:

- J'ai eu de la chance. Je n'ai même pas pu voir l'enterrement que mon calvaire avait commencé. Vous savez, lorsque quelqu'un vous approche et que votre être au complet hurle de fuir, c'est ce que j'ai ressenti.

Oui, Ann connaissait ce sentiment, elle l'avait déjà ressenti et heureusement pour elle, elle avait eu de la famille pour la protéger et lui apprendre comment réagir dans ces situations.

- J'ai appelé les autorités, pour la mort de mon père. Je voulais que l'on trouve le coupable. Sauf que, certes, des hommes sont venus mais plusieurs ont décidé que j'étais le témoin de trop. Une enfant ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe lorsque, du jour au lendemain, son nom devient un tabou craché par l'ensemble pour des fautes qu'on a imputé aux parents. Il y avait deux types de personnes : ceux qui ont accusé le père, donc, m'ont accusé. Et il y a ceux qui savaient des parcelles qu'ils voulaient faire taire.

Dès que le denden serait arrêté er, Ann allait l'embrasser. Vraiment. Elle jeta un bref coup d'œil à un Garp et une Tsuru attristés mais silencieux, hors champ, avant de revenir à son amie.

- Je n'ai réussi à survivre que parce que mon père avait réussi à prévenir mon parrain. Un médecin indépendant qui m'a récupéré juste à temps et emmené dans le Nouveau Monde. J'ai passé les années suivantes à chercher à comprendre. Surtout que lorsque je donnais mon nom de famille, les gens me crachaient dessus. Vous saviez ? Je suis devenue médecin car j'aime aider. Mais, chacune de mes avancées ont été mises au placard car j'étais une Rhyddid. J'ai même été volée sur des découvertes. Et je ne parle pas des membres du gouvernement qui me poursuivaient lorsqu'ils me repéraient. J'aurais pu devenir pirate avec une telle vie. J'ai décidé de continuer à être droite et fière.

- On peut donc dire que la stupidité humaine et les complots ont volé le monde d'une grande soigneuse. Allez-vous demander réparation pour les torts et les vols que vous avez subi? Maintenant que votre père a été innocenté, vous pourriez le serait légitime. Vous avez vingt-trois ans, aujourd'hui, si je ne me trompe pas. Dix-sept longues années de votre vie ont été pourrie par le Gouvernement et la Marine, avec toutes vos avancées médicales qui sont le fruit d'un lourd et long travail, qui, pour le coup, n'auront pas pu aider le monde. Vous seriez dans votre bon droit.

- Eh bien, le juge ainsi que l'amiral en chef ont indiqué que des réparations pour ces années de douleurs et souffrance seront faites. Et je pourrais publier en mon nom et non pas utiliser l'aide de collègues ou mentors pour mes recherches ou encore, ouvrir des hôpitauxet changer des procédures de traitements. Une de mes mentors m'a dit que l'idiotie ne se soigne pas par un médicament miracle. Je suis bien d'accord avec elle. Mais, ces derniers temps, je pense que plusieurs de la marine ont pu être atteint pour ouvrir la Boite de Pandore. Je pourrais en cité plusieurs qui sont allés faire quelques recherches et aidé à nettoyer la plaie purulente cachée sous un beau pansement. Et, même si ce fut tard, je les remercie. Mais je remercie surtout ceux qui m'ont aidé à ouvrir cette boite afin d'en sortir la vérité.

- Vous avez parlé er de publier à présent en votre nom et d'ouvrir des hôpitaux, chose que je ne peux qu'encourager, et je suis certaine que votre parrain doit en être très fier.

Marco continua de regarder par la fenêtre pour garder pour lui son envie de rire alors qu'il était assis en face des filles de l'autre côté du denden. Ann aurait été tentée de lui dire qu'il avait l'air fier comme un coq s'ils avaient été en tout autre compagnie.

- On peut donc dire que ce sont vos projets d'avenirs. Autre chose en tête pour votre futur qui se promet plus lumineux? Quelque chose de plus immédiat, peut-être?

- Eh bien. Je pense déjà que je vais fêter comme il se doit les résultats du procès. Peut-être commencer la diffusion dans les revues médicales de mes recherches. Si j'ai l'occasion, embrasser mon copain qui a aidé dans l'affaire…

Ann retint un gros «yes» victorieux. Vu comment Smoker s'était attaché à leur relation de sex-friend qu'il avait espéré voir développer en plus, il avait été assez blessé quand elle lui avait annoncé qu'elle avait rencontré quelqu'un. Alors, savoir que finalement, son premier ami (hors famille) avait réussi à trouver une chance au bonheur avec sa meilleure amie, c'était une bonne nouvelle.

- Etécraser dans une étreinte méritée et pleine de larmes, peut-être, mes amies qui m'ont soutenu pendant tout ce calvaire. Pour mon parrain ? Je pense qu'il ne peut qu'être fier avec les autres qui ont été plus que ma famille. Et je suis sûre que des personnes que j'ai aidé par le passé vont m'envoyer des messages de soutiens pour la suite.

- Je l'espère sincèrement. Avez-vous quelques mots ou impressions à partager avec notre public avant de mettre fin à cette discussion?

- J'encourage chacun à ne pas perdre de vue qu'on peut exposer la vérité. Qu'il ne faut juste pas abandonner, aussi joli soit le mensonge, il est faux et peut voler en éclat avec une seule preuve. Et que cette leçon soit apprise pour qu'elle ne se reproduise plus jamais.

Ann regarda du coin de l'œil la Marine. Tsuru sembla faire juste un mouvement de tête, comme prenant personnellement l'affaire en main. Il en allait de même pour Garp qui frotta ses poings d'entrain pour la prochaine fois. Elle plaignait le coupable qui se retrouverait face à ce cinglé.

La journaliste remercia Carmen, puis salua leurs spectateurs avant d'éteindre le denden. Elle se leva enfin et tira la médecin sur ses pieds pour qu'elles puissent échanger un gros câlin. Ann embrassa même son amie sur la joue. Beaucoup de choses avaient changé. Et un futur plus brillant se profilait. Comme l'avait dit Crocus, leur rencontre, c'était le destin.