Petit mot de l'autrice : j'aime bien celui là !


Jour 4 : Myrcella & Broussaille

UA saison 8 où ils sont en vie


Myrcella avait rarement été aussi choquée de toute sa vie.

Elle en avait pourtant vu, des choses affreuses : les derniers instants de son père, mort dans une agonie douloureuse ; la décapitation de ce pauvre Ned Stark ; l'assassinat de Trystan par les Aspics. C'était peut-être ce drame qui avait été le plus terrible. Elle aimait sincèrement Trystan et le perdre avait été atroce. Le fait qu'elle ait elle-même échappé de peu à la mort, sauvée au dernier moment par son véritable père et son mercenaire n'avait pas non plus aidé à vivre toute cette situation sereinement.

Et pourtant, elle avait l'impression que toutes ces horreurs n'étaient rien en comparaison à ce qu'elle avait vu lors de la Grande Guerre. D'un côté, elle tâchait de se rappeler que c'était elle qui avait tenu à suivre Jaime vers le Nord et qu'elle n'avait qu'à assumer ses décisions. De l'autre... elle savait qu'elle serait toujours hantée par la vision de ces enfants morts juste à côté d'elle, qui s'étaient relevés ensuite dans un grincement sinistre. Elle portait encore la marque de leurs doigts glacés, qu'ils avaient resserrés autour de son cou. Prise d'un instant de survie, elle avait attrapé une torche à proximité... et l'avait retournée contre eux.

Elle se répétait qu'ils étaient déjà morts, qu'elle n'avait donc pas à culpabiliser d'avoir voulu survivre, mais elle savait que la vision de ces pauvres enfants brûlant ne la quitterait jamais.

La preuve ? Comme chaque nuit depuis un mois, elle arpentait le château en ruine. Elle avait pourtant essayé de dormir, en vain. D'après le mestre, son état était normal. Après un si grand choc, il lui faudrait du temps avant d'arriver à ne plus faire de cauchemars. Apparemment, il n'avait pas tort : lors de ses déambulations, il n'était pas rare qu'elle croise un autre survivant, tout aussi hagard qu'elle.

Ce soir là ne fit pas exception. Toutefois, le survivant qu'elle croisa fut un peu différent des autres : il s'agissait d'un loup.

Avant, Myrcella aurait peut-être prit peur en voyant l'animal. Mais ce soir, elle était trop épuisée pour être effrayée. De plus, il ne lui semblait pas bien méchant. Elle s'approcha donc de lui.

- Toi aussi tu n'arrives pas à dormir ?

Elle avait parlé sans vraiment réfléchir, plus pour entendre le ton de sa voix que pour entretenir une conversation – c'était un loup après tout, ce n'est pas comme s'il allait vraiment la comprendre. C'est alors que celui-ci s'approcha d'elle à son tour, poussant un doux jappement. Le loup vint alors se frotter contre sa jambe. Myrcella fit ce qu'elle n'aurait jamais pensé faire un jour : elle posa sa main sur son pelage et commença à le caresser.

- Tu es tout seul ?

- Oui.

Un instant, Myrcella crut que le loup lui répondait. Elle se rendit toutefois compte que c'était en réalité Jon Snow ; tellement concentrée sur l'animal, elle ne l'avait pas vu arriver.

- Il s'appelle Broussaille, dit le Roi du Nord. C'était le loup de mon frère, Rickon.

Myrcella frémit. Elle savait ce qui était arrivé au pauvre garçon : il avait été exécuté devant les yeux de Jon Snow. Instinctivement, elle enleva sa main du loup.

- Je... je suis désolée, bredouilla-t-elle. Je ne voulais pas... si c'était le loup de votre frère, je...

- Si Broussaille vous laisse faire, il n'y a pas de mal, la coupa Jon. Au contraire. Depuis que Rickon est mort, il ne laisse personne l'approcher. Je suis heureux de voir que cela change. Lady Myrcella... est-ce que vous voudriez bien aller le voir, de temps en temps ? Je ne veux pas que Broussaille reste seul trop longtemps. Je ne pense pas que mon frère aurait voulu une telle chose.

Refuser une telle requête lui était impossible. D'autant plus que ce contact privilégié avec ce loup lui avait fait du bien. Elle reposa donc sa main sur l'animal, un petit sourire aux lèvres.

- Bonjour, Broussaille...