Journal de la revieweuse

Lilinnea: Je suis une sadique en puissance. Mais ne t'en fais pas, si je mets mes persos au fond du trou, c'est pour mieux les faire remonter:)

Anya Kristen: Mdr, qui ça? Reis et Ysée? Ce n'est physiquement pas possible XD Mais pour Tristan et Nell, y'a moyen de moyenner

Ca ne va pas super fort...


CHAPITRE 31 – QUIET PAIN

« Et merde ! »

Retenant entre ses dents un grognement de rage, Ysée referma d'un geste sec son ordinateur portable et se prit la tête entre ses mains pour pester sa frustration. Voilà une heure qu'elle essayait de poursuivre l'avancée de son écrit du moment et sa muse était partie en RTT. Plus vicieux encore, elle savait pertinemment ce qu'elle devait écrire mais la modélisation de ses pensées en phrases restait bloquée quelque part dans sa tête. Aucune tournure ne prenait forme comme elle le souhaitait quand elle n'écrivait pas directement quelque chose d'insipide et froid.

De toute façon, rien n'allait dans son sens depuis ce matin. Avant de s'installer dans la mezzanine pour écrire, la jeune femme avait voulu s'évader dans le monde de Lights of Eremia pour faire quelques sorties donjons en pick-up. Hélas, son esprit était tellement obstrué par le tracas que sa concentration s'en ressentait au point de faire défaillir son rôle de soigneuse. Après quelques morts qui auraient pu être évitées, les autres joueurs avaient commencé à la prendre à parti et dans sa colère, Ysée avait fini par s'embrouiller avec eux alors que cela ne lui arrivait jamais. Elle avait tôt fait de se déconnecter sans demander son reste, frustrée et amère.

Elle releva le nez du bureau quand une nouvelle notification de message tinta près de son oreille. C'était encore FreeSmile avec qui elle avait continué à échanger depuis le départ de Nell et de Reis.

Ysée n'avait pas encore appris grand chose de lui, si ce n'était qu'il s'appelait Gabriel, qu'il avait vingt-six ans et que c'était un vétéran de LoE. Autre détail et pas des moindres : il avait du répondant. La méfiance récalcitrante d'Ysée se traduisait dans la tiédeur des messages qu'elle envoyait mais son interlocuteur avait toujours un bon mot dans ses réponses pour désamorcer les choses, jusqu'à parfois presque faire sourire la jeune femme. Elle reconnaissait dans sa douceur caustique des vibrations communes à celle dont elle pouvait parfois faire preuve.

Quand elle remarqua la petite succession de messages échangés depuis le premier, Ysée en avait oublié qu'on était lundi et tenta une nouvelle petite attaque sans prétention.

« Tu devrais ranger un peu ton téléphone ou tu vas finir par donner des fleurs fanées à tes cibles :P »

La réponse lui parvint quelques secondes après.

« T'inquiète. Elles ont pour l'instant toute l'eau dont elles ont besoin. »

Peu après ce message, Ysée reçut une photo qui l'étonna : Gabriel qui faisait un selfie dans ce qui devait être une boutique de fleuriste à en juger la kyrielle de bouquets de fleurs qui dormaient dans des sceaux. Il portait par-dessus son tee-shirt un petit tablier vert bouteille dont la broderie d'enseigne n'était hélas pas bien visible à cause de l'angle de prise de vue de la photo. Ainsi donc, il était lui-même fleuriste ? Il ne vivait pas de son activité sur les réseaux ? Pourtant, FreeSmile jouissait d'une certaine communauté...

La jeune femme se laissa à détailler un peu la photo. Cela lui fit bizarre de revoir le visage de ce garçon dont la première rencontre avait été si chaotique et elle eut une nouvelle fois la confirmation qu'en effet, elle avait bien du mal à soutenir un contact visuel. C'était à peine si elle aurait reconnu FreeSmile s'il ne lui avait pas envoyé cette photo. En tout cas, il avait l'air d'aimer ce qu'il faisait. Le sourire qu'il arborait traduisait une certaine fierté ou contentement. À le voir ainsi, on ne penserait pas forcément à une personnalité de réseaux sociaux.

Sourire moqueur en coin, Ysée était prête à lui répondre qu'il était très intelligent de sa part d'associer sa boutique à son activité internet pour profiter d'un excellent effet de publicité avant de s'arrêter. Maintenant qu'elle y repensait, elle n'avait pas trouvé de carte dans son bouquet avec l'adresse de la boutique d'où il provenait.

Un autre message de Gabriel suivit:

« Mais soit, si tu veux. Je lâche un peu le tel. C'est toi qui me recontacteras d'abord ;) »

La jeune femme lâcha une expiration offusquée par tant d'aplomb suffisant.

« Ben voyons T_T »

Et quelques secondes après, une autre bulle colorée apparut sous la sienne:

« Gagné XD »

Il n'en fallut pas plus pour que la piégée vexée ne repose son téléphone sur la table. Ah oui ? Il n'avait aucune idée de qui il avait face à lui. Rirait bien qui rirait le dernier. Elle n'aurait aucun mal à tenir un pari comme celui-ci. De toute façon, elle s'en fichait. Elle ne discutait avec lui que...

Le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvrait interrompit ses pensées et la fit se lever pour regarder en bas depuis la balustrade de la mezzanine. Nell et Reis venaient de rentrer.

Ysée observa sa sœur accrocher son sac à un petit crochet porte-manteau tandis que Reis venait accueillir Siam qui, comme toujours, rappliquait quand il y avait du mouvement près de la porte d'entrée. Son esprit oscillait dans d'étranges limbes sans pouvoir se fixer sur une sensation en particulier. Il ne résultait en elle qu'un brouillard agité qui grésillait dans sa poitrine.

Nell remarqua la présence de sa cadette et la salua avec un sourire.

« Désolée, la réunion a duré plus que prévu. Ça va ? »

L'apostrophée ne parvint pas à se départir de sa figure fermée. Elle n'avait aucune idée de comment elle se sentait.

« Et vous ? Tout s'est passé comme vous vouliez ? »

Elle fut un peu surprise de voir Reis partir de son côté sans demander son reste ni un regard. Nell répondit à son air interrogateur par un hochement de tête rassurant.

« Tout va bien. Reis est toujours lui. Le by-pass a fonctionné et la réinitialisation de son système ne lui a rien fait. Mais je pense qu'en dépit de sa conscience éveillée, il a quand même besoin de digérer ses nouvelles données. »

Un intense soulagement étreignit Ysée en apprenant que le génie informatique de Tristan avait payé. Cela devait faire étrange à Reis d'être à la fois conscient et recevoir de nouveaux scripts. Comment vivait-il cette cohabitation ?

Elle chassa ses pensées d'un mouvement de tête comme si sa maîtrise cherchait à reprendre le dessus dans son esprit. Tant mieux si Reis avait su rester lui mais elle n'oubliait pas qu'il avait imposé des barrières entre eux.

« OK... »


Cela faisait longtemps que Nell n'avait pas fait face à un tel calme dans sa maison depuis que sa petite sœur avait emménagé chez elle. Jusqu'ici, elle était habituée à ses longues conservations psycho-socio-philosophico éthiques avec Reis et au fond musical des playlists d'Ysée à travers les enceintes hi-fi. Or, le soudain silence qui glissait le long des murs blancs de la demeure était si épais qu'il en devenait presque oppressant.

Alors qu'elle s'était installée pour une fois dans son salon pour laisser le bureau à disposition de Reis, Nell était entourée par un vide quasi-absolu. Sa cadette solitaire et sauvage s'était emmurée dans le silence d'un chagrin qu'elle n'admettrait jamais de vive voix et l'objet de sa future thèse sur l'IA androïde était allé s'isoler pour être au calme.

La journée fut donc longue pour Nell qui ne dut son salut qu'à la présence de Siam qui vint l'embêter pendant qu'elle continuait d'écrire son prochain essai. Même après avoir gagné son accès sur les genoux de sa maîtresse, la ragdoll chercha à encore mieux capter son attention en allant prendre appui sur elle au lieu de rester tranquillement dans sa position habituelle de brioche sans pattes.

« Tu as raison, ma belle, abandonna Nell en papouillant la collerette duveteuse du félin ronronnant. On va voir si on peut essayer de les réconcilier. »

La partie s'annonça loin d'être gagnée. À l'heure du dîner, Nell appela Reis pour l'inviter à venir les rejoindre à table et remarqua la mine pincée d'Ysée. L'androïde quitta le bureau pour rejoindre les deux femmes, l'air lointain encore teinté de cette vague anesthésie que Nell avait déjà remarquée quand elle l'avait récupéré après sa réunion.

« Comment tu te sens, Reis ? Mieux ? s'enquit-elle, un peu inquiète.

_ Je compile. J'intègre. »

Cette voix douce et détachée était bien celle de Reis mais sa réponse était si étrange que même Ysée en releva le nez de son assiette en sa direction alors qu'elle s'était jurée de se consolider. Même Nell sembla décontenancée ; assez pour que l'androïde eut à se reprendre.

« Pardon. Je suis encore... un peu remué. »

Si Ysée n'était pas aussi rancunière et ancrée dans ses mauvaises habitudes de se détacher de tout pour se préserver, elle aurait cru avoir entendu sa voix trembler. Chose qui lui parut absurde car Reis prenait grand soin d'éviter son regard alors qu'elle était en train de l'observer avec une telle densité qu'elle aurait pu le scanner de l'intérieur.

« Cette mise à jour était donc si lourde ? redouta Nell avec malaise. Veux-tu que je te renvoie à Tristan pour...

_ Surtout pas. »

Reis leva une main en signe d'apaisement en réalisant que sa réponse était un peu sèche.

« Tout va bien, sourit-il, plus apaisé. Je dois... juste réorganiser un peu mes pensées entre celles qui sont prédéfinies et les miennes. » Il inclina la tête vers sa mère par procuration en signe de respect. « Maintenant qu'il m'apparaît plus clairement, ce profil 0 était vraiment une idée brillante. »

Ses paroles eurent l'effet escompté et Nell partit dans une litanie enthousiaste à propos de la genèse de cette fonctionnalité tandis qu'Ysée reportait son attention sur son dîner sans rien dire.

Très vite, le silence se réinstalla entre les convives. Quel paradoxe. Un silence était un silence et pourtant, Nell parvenait à faire la claire distinction entre le vide froid qu'imposaient Reis et Ysée et l'habituelle discrétion qui régnait avec sa cadette qui n'aimait pas parler pour ne rien dire. Aussi essaya-t-elle d'amener la conversation du mieux qu'elle put.

« Comment vivez-vous l'approche de la commission ?» questionna-t-elle en considérant les deux jeunes gens face à elle.

_ Ce n'est pas moi qui monterai sur scène pour la présentation, répliqua Ysée d'un ton rendu glacial par le ressentiment qui l'habitait encore.

_ Ysée ! » s'exclama Nell, abasourdie par tant de froideur.

Même avec ce seul mot, la jeune femme entendit le reproche complet que son aînée lui faisait. « Que fais-tu de Reis ? » s'indignait-elle sans l'exprimer vraiment. Ysée se rendit alors compte que dans son amertume, elle s'était mal exprimée. Quand elle avait parlé, elle avait surtout songé à Nell qui devrait assurer un long discours de présentation devant un jury, chose qui n'était jamais facile, surtout quand on avait en prime des menaces de licenciement de la part de la direction. Sa pensée première n'incluait même pas Reis. Décidément, elle ne savait pas s'exprimer dès qu'elle ressentait la moindre once de colère. Ce sentiment n'était pas pour elle.

La jeune femme se renfrogna en serrant les dents de honte.

« Je ne voulais pas dire ça comme ça », répliqua-t-elle d'une voix sourde.

Si elle avait espéré une réaction de la part de son voisin androïde, elle aurait été très déçue car il ne remua pas d'un iota. Cette absence de réaction ne fit qu'attiser les braises de la rancune d'Ysée. Ainsi donc, non seulement il n'était qu'un androïde de soutien mais en plus, il l'avait déjà rayée de la carte parce que son développement était terminé ?

La jeune femme fut tout à coup prise en étau entre deux gestes à faire sans savoir auquel donner la priorité : baisser le nez pour cacher son malaise ou au contraire s'exposer en relevant un peu le menton pour regarder en l'air et ainsi empêcher de transformer en larmes la brûlure de ses yeux. Il n'en résulta qu'un curieux mélange des deux qui la faisait remuer bizarrement.

Peinée par ce qui se passait face à elle, Nell se mordit la lèvre.

« En plus, tu seras aussi de la partie, Ysée. »

Reis et elle redressèrent la tête dans un mouvement synchrone de surprise.

« Comment ça ? siffla la jeune femme avec angoisse.

_ Tu es aussi conviée à assister à la commission, répondit son aînée. Héret m'a glissé ça en aparté à la fin de la réunion. »

L'évocation de ce nom jeta un autre froid par-dessus l'autre. Nell comprit sans mal la crainte de sa petite sœur et secoua la tête avec désinvolture. Il ne s'agissait sans doute que d'une invitation de courtoisie, histoire que la bêta-testeuse du SP700 puisse apprécier le fruit de sa participation. Héret était assez narcissique et égocentrique pour cela.

« Et je suppose que je n'ai pas le choix », comprit Ysée avec une grimace.

Elle n'oubliait pas qu'elle était aussi sur la sellette. Cette perspective la rembrunit encore plus. La jeune femme se contenta d'acquiescer sans entrain et reprit sa fourchette pour triturer sa nourriture d'un air maussade.

Le repas se termina dans une ambiance aussi déprimante qu'une journée d'enterrement. Quand Reis demanda à Nell s'il pouvait aider pour la vaisselle, elle le congédia gentiment pour l'inviter à se reposer encore un peu. Après le départ de l'androïde, Nell fronça un peu les sourcils avec contrariété.

« Il n'est vraiment pas dans son assiette... »

Elle espéra une réaction de la part de sa cadette mais cette dernière n'eut qu'un simple coup d'œil vers la silhouette qui s'éloignait. Bah. Ce n'était que l'histoire de digérer sa mise à jour ; il pourrait ensuite reprendre ses entretiens avec Nell pour sa thèse.

« Il s'en veut aussi beaucoup d'être en froid avec toi, insista Nell qui connaissait assez sa petite sœur pour savoir qu'elle était en train de se terrer dans sa carapace impénétrable.

_ Non, Nell ! trancha aussitôt Ysée d'un ton sans réplique. Tu n'as aucune idée de ce qui me liait à Reis et il sait très bien ce qu'il fait. Ne te mêle pas de ça. Il est assez androïde et intelligent pour avoir mûrement réfléchi à ses choix.

_ Parce que tu crois que les androïdes sont exempts de la moindre imperfection ? Nous parlons en plus d'un déviant ! Un déviant qui compte les jours avant de ne plus servir ! »

La colère d'Ysée se suspendit un court instant et sa gorge se serra. Hélas, se reprendre en pleine figure que le temps de Reis était compté ne fit qu'exacerber sa douleur d'avoir été mise de côté au moment où elle voulait le plus rester auprès de lui. Ce constat la glaça.

Incapable de contre-argumenter sous peine d'avouer la faiblesse qu'elle se refusait à voir, Ysée tourna les talons sans un mot. Nell la suivit des yeux en soupirant. Quand sa petite sœur agissait ainsi, elle voyait leur père. Quand il était touché dans ses sentiments, il prenait toujours la fuite de cette façon.

« Il n'est pas trop tard, Ysée, lui lança-t-elle avec espoir. Qu'est-ce qui est mieux pour toi ? Pleurer dès maintenant ou profiter de sa présence ? Après, ce sera vraiment terminé. »

L'interpellée préféra fermer ses oreilles. Non. Elle n'avait plus envie de souffrir une énième fois. Cette fois, elle pouvait contrôler les dégâts et amortir l'impact du mur qui se présenterait à elle. Si elle continuait à s'accrocher à Reis, elle ne ferait qu'ajouter une nouvelle pierre au monument de ses échecs.

Ysée voulut fuir l'atmosphère étouffante de la maison et accéléra vers la baie vitrée donnant sur l'extérieur. Elle fit coulisser la porte-fenêtre d'un geste rageur mais à peine fit-elle un pas sur la terrasse qu'elle sursauta ; de moindre façon cependant que Reis qui avait lui aussi presque bondi du transat sur lequel il s'était assis au calme. Ysée s'ébroua un peu face à une telle frayeur.

« Ce n'est que moi, grommela-t-elle de mauvaise humeur.

_ J-J'étais dans mes pensées. »

La jeune femme réagit aussitôt malgré elle et eut un regard vers lui. Il était rarissime d'entendre Reis balbutier. Elle le jaugea rapidement de haut en bas mais ne décela rien. L'androïde avait déjà revêtu un air détaché mais dont le fin voile terne lui rappelait le visage neutre qu'il forçait sur lui pour cacher quelque chose.

« Tu voulais peut-être la place », supposa-t-il avec humilité.

Ysée ne répondit pas tout de suite car elle cherchait à le sonder encore un peu. Le Reis qui se tenait en face d'elle ressemblait en tout point à celui qu'elle connaissait mais quelque chose la chiffonnait dans son attitude. Ses yeux étaient hésitants quand ils rencontraient les siens et ça, le Reis-machine voulant garder ses distances qu'elle avait déjà connu ne le faisait pas. Il portait son masque infaillible d'androïde et la regardait droit dans les yeux de toute sa superbe implacabilité binaire. Quelque chose avait changé.

Se méprenant sur le dense silence fermé dont sa protégée était en train de le darder, Reis jugea qu'il valait mieux ne pas lui imposer plus inutilement sa présence et il inclina la tête en signe d'excuse.

« Je te laisse. »

Au moment de la doubler, la voix d'Ysée le retint.

« Qu'est-ce que tu as, Reis ? »

Il s'arrêta derrière elle. L'écho fragile ourlant ces quelques mots avait résonné aux quatre coins de son module audio. Même dans ce souffle ténu, il avait entendu ce timbre qu'Ysée n'adressait qu'à lui. Celui qui appartenait à la vraie Ysée et non celle qui se cachait derrière une fausse indolence. Celle qui le considérait comme son égal.

Reis hésita. Elle était à sa portée. Il était persuadé que s'il lui parlait, il la retrouverait. Même s'il percevait encore une pointe de rancœur en arrière-plan, il pouvait retrouver Ysée de l'autre côté du gouffre entre eux et cette question était le fil-passerelle.

Il ferma douloureusement les paupières, tiraillé. Il voulait être auprès d'elle. Mais il lui imposait déjà tellement. Pouvait-il se permettre de l'accabler encore ?

Le discret tintement d'une notification remonta de la poche du short de la jeune femme. D'une simple connexion à distance vers le portable, Reis vit qu'il s'agissait d'un nouveau message du garçon aux fleurs.

Elle était sur la bonne voie, même si elle ne le voyait pas encore. Il n'avait pas le droit de lui saper ses efforts. C'était autant son rôle que son désir. Qu'Ysée trouve enfin la paix et s'accepte comme elle l'était et ce garçon pouvait l'aider.

« Rien du tout. Il n'y a rien. »

Ysée laissa la porte-fenêtre coulisser dans son dos sans aucun autre son que les pas de Reis qui s'éloignait. Et le courant d'air gelé qui balayait ses entrailles.


On est pas encore tout à fait dans le creux de la vague...