Acte IX
Deux semaines s'étaient écoulées depuis l'intense confrontation où Kol avait non seulement infligé une sévère leçon à Victor, mais également mis fin à la vie de Marc, le contraste entre cette violence passée et l'atmosphère sereine de la matinée était frappant. Le soleil baignait la boutique dans une lumière douce et apaisante, qui se reflétait sur les vitrines tandis que Kol et Elijah étaient à la recherche du costume parfait pour le mariage de Kol avec Davina. Pour Kol, ce mariage représentait bien plus qu'une simple cérémonie, c'était l'accomplissement de plusieurs siècles de solitude et de quête pour une âme sœur. Davina n'était pas qu'une compagne, elle était son égale, celle qui avait su réveiller en lui des sentiments profonds qu'il croyait éteints depuis longtemps, alors qu'il parcourait les différents costumes. Kol ressentait une certaine excitation intérieure, une émotion rare pour un vampire millénaire comme lui, l'anticipation de ce moment sacré avec Davina lui donnait presque l'impression d'être jeune à nouveau.
Il cachait plutôt bien ce sentiment sous une apparence de calme souverain, il se pencha finalement sur plusieurs teintes et finit par désigner deux choix principaux : le noir, et le bleu marine, Elijah, toujours avec son regard perçant, approuvait ses choix avec un léger hochement de tête.
- J'aimerais essayer le noir, et le bleu marine… dit Kol en s'adressant au vendeur.
Le vendeur s'exécuta promptement, rangeant les autres options et disparaissant avec Kol vers une cabine d'essayage, pendant que Kol se changeait, Elijah, qui était d'un tempérament plus réservé mais toujours stratégique, décida d'aborder un sujet qui le préoccupait depuis quelques jours. Il brisa le silence, avec une question en apparence anodine, mais qui portait en elle un enjeu sous-jacent.
- Alors, as-tu libéré Victor ?
La réponse de Kol, même à travers les cloisons de la cabine, était ferme et sans équivoque :
- Non, et il ne sortira pas pour l'instant.
Sa voix était empreinte de la froideur caractéristique des décisions inébranlables, Victor, enfermé depuis la confrontation, restait un élément à surveiller, Kol savait que sa libération immédiate pourrait remettre en question l'autorité qu'il exerçait sur ceux qui le défiaient. De plus, laisser Victor libre représentait un risque tant que ce dernier n'avait pas montré des signes de soumission complète. Elijah, qui avait anticipé cette réponse, changea subtilement de sujet, cherchant à l'obtenir l'avis de Kol sur un autre développement important :
- J'ai remarqué que Diego avait donné plus de responsabilités à Alessio.
Alessio, l'un des vampires loyaux au clan, avait su gagner en influence récemment, et Elijah voulait comprendre où se situait Kol dans cette nouvelle dynamique, Kol sortit alors de la cabine, vêtu du costume bleu marine. Bien que la coupe soit impeccable et l'allure élégante, quelque chose ne correspondait pas à l'image qu'il se faisait de lui-même pour ce jour unique, il se regarda un instant dans le miroir, ses yeux parcourant chaque détail, avant de se tourner vers le vendeur.
- Ce ne sera pas celui-là. Je vais essayer le noir.
De retour dans la cabine, il continua la conversation avec son frère, sa voix légèrement étouffée par le tissu de l'habit :
- Es-tu contre ? En ce qui me concerne, je ne suis pas opposé à lui donner plus de responsabilités parmi les vampires.
Kol, bien que souvent perçu comme imprévisible, savait reconnaître les qualités chez ceux qui le méritaient, Alessio avait prouvé qu'il était capable, et malgré l'attachement sentimental qu'il pouvait avoir avec Luna, Kol voyait en lui une figure sur laquelle le clan pouvait compter. Mais Elijah, toujours attentif aux détails, décida d'approfondir le sujet, et il demanda sa voix teintée d'une légère curiosité :
- Et Luna ?
Luna, étant la sœur de Victor et en relation avec Alessio, représentait un élément clé dans la stabilité du groupe, sa loyauté était essentielle, et Elijah savait que sa position pouvait aussi bien renforcer que compliquer les alliances au sein du clan. Kol sortit de la cabine à cet instant, vêtu du costume noir, chaque détail du costume semblait taillé sur mesure pour lui, la chemise noire, les chaussures assorties et la coupe parfaite du tissu soulignaient sa stature et sa prestance naturelle. Il ressemblait à un prince des ténèbres, prêt à marcher vers l'autel avec une puissance tranquille et magnétique, un sourire satisfait apparut sur ses lèvres.
- Parfait. Je vous prends celui-ci… dit-il au vendeur.
Elijah, en voyant son frère ainsi paré, ne put s'empêcher de sourire à son tour, le choix du costume de mariage avait quelque chose de symbolique, comme si Kol était enfin prêt à embrasser pleinement ce nouveau chapitre de sa vie, il se tourna vers Elijah.
- Luna s'est rapprochée de Camille, la compagne de Diego, et elle s'est aussi rapprochée d'Esteban… répondit Kol d'un ton énigmatique.
La mention d'Esteban fit légèrement froncer les sourcils d'Elijah, qui semblait intrigué par cette nouvelle information.
- Esteban ? Répéta-t-il, cherchant à obtenir plus de détails.
Esteban, bien qu'il était un jeune sorcier respecté, avait toujours gardé un certain mystère autour de lui, son rôle dans cette nouvelle dynamique semblait inattendu, Kol, avec son sourire malicieux habituel, laissa planer le mystère, ne révélant pas tous ses secrets.
- Tu verras au mariage… répondit Kol.
Cette simple phrase portait en elle une promesse de révélations à venir, mais aussi une certaine légèreté, le mariage allait être plus qu'une simple célébration, il allait aussi être le théâtre de nouvelles alliances, de tensions, et de moments décisifs pour l'avenir du clan. Kol était prêt, plus que jamais, à affronter tout ce qui allait suivre, mais surtout à vivre ce moment avec la femme qu'il aimait plus que tout. Dans une autre boutique du quartier français, l'atmosphère était empreinte d'excitation et de nervosité, alors que Davina, accompagnée de Clarisse et Marie-Alice, parcourait les portants remplis de robes de mariée. La lumière douce et tamisée des lustres se reflétait sur les tissus, accentuant la délicatesse des dentelles, la brillance des soies et les broderies méticuleusement travaillées. Chaque robe semblait avoir une histoire, une personnalité unique, mais aucune ne semblait encore capturer l'essence de ce que Davina recherchait pour ce jour si spécial, une vendeuse souriante s'approcha alors du petit groupe avec une démarche experte.
- Avez-vous choisi, mademoiselle ? Demanda la vendeuse.
Davina hésita un instant, passant une main légère sur un tissu en tulle, avant de pointer deux robes en particulier :
- Je vais essayer ces deux-là.
Elle suivit la vendeuse vers une cabine d'essayage privée, laissant Clarisse et Marie-Alice échanger un regard complice, une fois derrière les rideaux, Davina commença à se déshabiller, écoutant d'une oreille distraite la conversation qui continuait à l'extérieur.
- Est-ce que Kol a libéré Victor ?
Sa voix portait une pointe d'inquiétude, car elle savait que cette situation compliquée pesait sur les épaules de Davina, la voix de Davina, légèrement étouffée par le rideau de la cabine, répondit avec une fermeté tranquille :
- Non. Et ce n'est pas prévu pour le moment.
Marie-Alice, adossée à l'un des fauteuils en velours de la boutique, hocha la tête d'approbation, répondant d'un ton pragmatique :
- Il vaut mieux attendre de savoir s'il acceptera vraiment que sa sœur soit avec Alessio.
Le son du tissu froissé se fit entendre alors que Davina sortait enfin de la cabine, vêtue d'une élégante robe sirène, le tissu fluide épousait parfaitement ses courbes, mettant en valeur sa silhouette fine et élancée. Pourtant, malgré la beauté évidente de la robe, Davina se regarda dans le miroir avec une certaine indécision, elle la tourna d'un côté, puis de l'autre, mais son coeur ne battait pas plus vite, ce n'était pas la robe.
- Ce n'est pas celle-là… dit-elle doucement à la vendeuse, avant de retourner dans la cabine pour essayer la seconde.
Pendant ce temps, Clarisse se rapprocha de Marie-Alice, entourant tendrement sa taille de ses bras et déposant un baiser doux sur ses lèvres, leur complicité réchauffait l'atmosphère de la boutique, quand la voix de Davina retentit.
- Est-ce que tu penses que Kol serait d'accord si j'invitais Alessio et Luna au mariage ? Demanda Davina d'un ton préoccupé depuis la cabine d'essayage, attirant leur attention.
- Pourquoi pas ? Diego a donné plus de responsabilités à Alessio dans la communauté vampirique, et Luna s'est rapprochée de Camille et d'Esteban… répondit Clarisse après un instant de réflexion.
- Fais-le ! Acquiesça Marie-Alice avec enthousiasme, le sourire aux lèvres.
Quelques instants plus tard, alors que Davina sortait de la cabine avec la seconde robe, le temps sembla s'arrêter, Clarisse et Marie-Alice laissèrent échapper un hoquet de stupéfaction, incapables de cacher leur émerveillement. Devant elles se tenait Davina, resplendissante dans une robe de mariée qui semblait conçue pour elle et elle seule, la robe, faite de dentelle délicate et parsemée de fil d'argent étincelant, capturait la lumière de la boutique avec une grâce intemporelle. Des paillettes discrètes parsemaient le tulle champagne, donnant l'impression que la robe scintillait doucement à chaque mouvement. La doublure mate, subtilement contrastée avec le tulle brillant, ajoutait une touche de sophistication, tandis que le corsage non doublé révélait juste assez de peau pour être à la fois audacieux et élégant. Les bretelles en dentelle reposaient délicatement sur ses épaules, encadrant son visage et attirant l'attention sur son cou gracieux, et là, visible pour tous, la marque d'union de Davina, symbole sacré de son lien avec Kol.
Elle était mise en valeur par la coupe impeccable de la robe, la marque brillait faiblement, comme si elle vibrait au même rythme que la magie qui circulait en Davina, la marque, placé près de la base de son cou, était plus que jamais apparent. C'était comme un bijou qu'elle portait fièrement, un rappel de l'amour éternel qui l'unissait à Kol, la dentelle autour de ses épaules semblait presque avoir été conçue pour l'encadrer, ajoutant à son charme mystique. Davina, se regardant dans le miroir, sentit son coeur battre plus vite, c'était cette robe, sans l'ombre d'un doute, elle pouvait déjà imaginer le regard de Kol lorsqu'il la verrait marcher vers lui, vêtue de cette œuvre d'art. Elle sourit doucement, ses joues s'empourprant légèrement alors qu'elle se tournait vers la vendeuse, elle déclara avec une certitude joyeuse dans la voix :
- Ce sera celle-ci.
Clarisse et Marie-Alice, toujours sous le choc de la transformation de Davina, échangèrent des regards complices, elles savaient que cette robe ne faisait pas seulement de Davina une mariée magnifique. Elle symbolisait également son amour profond et inébranlable pour Kol, Davina, quant à elle, se sentit plus que jamais prête pour ce jour où elle deviendrait non seulement la femme de Kol, mais aussi sa compagne pour l'éternité. La nuit était tombée sur la Nouvelle-Orléans, enveloppant la ville d'une douce atmosphère paisible, tandis que la maison de Kol et Davina baignait dans une lumière chaleureuse et intime. Les rires et les voix des enfants qui résonnaient plus tôt s'étaient éteints, remplacés par le calme réconfortant de leur sommeil dans leurs lits respectifs. Dans la cuisine, un parfum épicé flottait dans l'air, alors que Kol et Davina cuisinaient ensemble, en parfaite harmonie, le poulet au curry mijotait doucement, embaumant la pièce avec des arômes de coco, de coriandre et d'épices.
Autour de la table de la cuisine, la conversation était joyeuse et détendue, Elijah, debout près du comptoir, avait Elena tendrement dans ses bras, ses mains reposaient délicatement sur son ventre arrondi, là où leur fille, se faisait déjà sentir avec ses petits coups. Elena, souriant tendrement, posa ses propres mains sur celles de son compagnon, leurs doigts entrelacés en un geste plein de promesse et d'affection. Elijah déposa un baiser léger sur la temps d'Elena, un sourire paisible se dessinant sur son visage à chaque mouvement du bébé, l'attente de la naissance de leur fille était un bonheur palpable. De l'autre côté de la cuisine, Clarisse et Marie-Alice, elles aussi enlacées, observaient la scène avec complicité, Clarisse, d'un ton à la fois curieux et bienveillant, brisa la tranquillité de la pièce.
- Alors, vous avez trouvé une maison ? Ou vous comptez rester ici après la naissance ? Demanda Clarisse à Elijah et Elena.
- On va rester ici jusqu'à la naissance de notre fille. Après, on verra pour déménager… répondit doucement Elena, avec un doux sourire et une main caressant son ventre.
Le regard d'Elijah s'illumina à cette réponse, et il pressa un peu plus fort la main d'Elena, sentant les petits coups de leur fille sous leurs doigts, il baissa la tête pour murmurer à l'oreille de sa femme, avant de déposer un nouveau baiser sur sa tempe, empreint d'amour et de protection. De son côté, Marie-Alice tourna son attention vers Kol et Davina, et demanda sa voix pétillante de curiosité :
- Et vous, êtes-vous prêts pour le mariage ?
Kol, qui était en train de surveiller la cuisson, leva les yeux pour capter le regard brillant de Davina, il la fixa un instant, une lueur malicieuse et tendre dans les yeux, il sourit doucement avant de répondre avec une pointe d'humour :
- Il nous reste une chose à faire : inviter Alessio et Luna. Mais à part ça, je dirais qu'on est sur la bonne voie.
À ces mots, un sourire éclatant illumina le visage de Davina, une joie visible qu'elle partageait avec son compagnon, la connexion entre eux était évidente à tous ceux présents dans la pièce, mais ce qui était particulièrement frappant ce soir-là, c'était leur comportement tactile. Ils ne cessaient de se frôler, de s'effleurer, comme s'ils étaient attirés l'un vers l'autre par une force invisible et inéluctable. À travers leur lien d'union, ils s'envoyaient sans cesse des vagues d'amour et de désir, une énergie palpable qui semblait emplir l'air autour d'eux, leur magie, liée et harmonieuse, se déployait doucement dans la pièce, créant une aura presque mystique. Alors que le poulet au curry diffusait ses arômes épicés et réconfortants dans la cuisine, l'atmosphère paisible semblait se charger d'une tension douce et intime entre Kol et Davina. Les bruits environnants devenaient lointains, comme s'ils évoluaient dans une bulle où plus rien ne comptait que leur présence mutuelle.
Kol, sentant leur connexion vibrer avec une intensité presque insupportable, ne put résister à l'appel magnétique de Davina, d'un mouvement fluide, il s'approcha d'elle, glissant ses mains autour de sa taille, un geste familier, plein de possessivité douce, comme s'il affirmait leur lien indéfectible. Lorsqu'il déposa un baiser léger sur ses lèvres, ce contact électrisa leur sens, le simple toucher de leurs lèvres ravivait un brasier latent en eux, Kol pouvait sentir le coeur de Davina battre contre sa poitrine, rapide, irrégulier, résonnant en harmonie avec le sien. Ce moment était presque sacré, mais Davina, ressentant ce même frisson ardent, ne pouvait se contenter de ce baiser fugace, elle le voulait plus près, toujours plus près. Son désir d'être connectée à lui physiquement et magiquement devenait irrésistible, avec un geste à la fois doux et déterminé, elle glissa sa main derrière sa nuque, ses doigts se mêlant à ses cheveux, pour l'attirer à nouveau vers elle. Son coeur battait à tout rompre, et ses joues prirent une jolie teinte rosée, signe de la chaleur qui envahissait et parcourait son corps.
- Embrasse-moi encore… murmura-t-elle, d'une voix basse et envoûtante.
Le souffle léger de ses mots effleura les lèvres de Kol, éveillant une vague de désir en lui, fulgurante et impossible à ignorer, le murmure de Davina résonnait comme une incantation, une demande à laquelle Kol ne pouvait que se soumettre. Il sentit une bouffée de chaleur envahir ses veines, comme si chaque fibre de son être ne demandait qu'à lui répondre, alors, il posa une main sur sa joue, effleurant sa peau délicatement. Tandis que son autre main se glissait dans le creux de son dos, la rapprochant encore plus de lui, le baiser qui suivit fut bien plus intense, il s'agissait d'un tourbillon d'émotions et de passion. Kol pouvait sentir la magie qu'ils partageaient vibrer autour d'eux, renforçant la connexion qu'ils avaient cultivée et qui semblait être, à cet instant précis, inébranlable. Pour eux, tout le reste disparut, le monde extérieur, les sons, les odeurs, ils ne percevaient plus que la chaleur de leur amour, qui les enveloppait comme une vague douce et brûlante.
Ce moment, volé dans le quotidien, se chargeait d'une intimité presque palpable, comme si l'air autour d'eux était saturé de leur passion, leur lien, renforcé par la magie qui coulait en eux, amplifiait chaque sensation, chaque frôlement de leurs lèvres, chaque soupir. Davina se sentait pleinement vivante dans les bras de Kol, chaque baiser ravivant cette flamme qui brûlait entre eux depuis leur union. Il n'y avait plus de distance, plus de doute, seulement cet amour incandescent qui les unissait à un niveau si profond qu'il transcendait les simples mots, de l'autre côté de la pièce, Elijah, Elena, Clarisse et Marie-Alice observaient la scène avec des sourires complices. Leurs regards se croisaient en silence, un échange muet qui parlait de l'intensité de ce qu'ils voyaient, Elijah, avec son sens aigu de la discrétion, fit signe aux autre de les laisser seuls. Il savait que Kol et Davina méritaient cet instant de tendresse, alors, sans un mot, tous quittèrent la cuisine sur la pointe des pieds, riant doucement entre eux en s'éloignant vers la salle à manger pour mettre la table.
Kol et Davina restèrent seuls, dans une bulle hors du temps, la chaleur de la cuisine se mêlait à celle de leur étreinte, créant une atmosphère enveloppante et intime, où tout semblait parfait, ils prirent un long moment à savourer ce baiser profond et passionné. Kol déposa un dernier baiser sur les lèvres de sa fiancée, plus doux cette fois, comme un écho de leur amour infini, leurs fronts se touchèrent légèrement. Alors que leurs souffles se mêlaient encore, témoins silencieux de leur proximité, Kol murmura, sa voix rauque et chargée d'émotion, comme si les mots eux-mêmes peinaient à exprimer toute la profondeur de ses sentiments :
- Je t'aime plus que tout.
Davina, le regard brillant, remplie d'un bonheur palpable, sentit son coeur s'emballer à ces mots, elle savait que l'amour qu'ils partageaient était exceptionnel, qu'il allait au-delà de ce qu'ils avaient toujours connu ou espéré, d'une voix douce mais assurée, elle répondit avec un sourire sincère :
- Et je t'aime, plus que tu ne le sauras jamais.
Ces mots résonnèrent dans la pièce comme une promesse silencieuse, celle d'un amour éternel et indéfectible, alors qu'ils savouraient encore la douceur de l'instant, Kol et Davina restaient proches l'un de l'autre, leurs respirations légèrement saccadées après l'intensité de leur échange. Davina se dégagea doucement de l'étreinte de Kol, leur permettant de retourner à la réalité, avec un sourire tendre, il éteignit la gazinière. Il prit le plat de poulet au curry et l'apporta à la salle à manger, en arrivant, il s'adressa à Elijah, Elena, Clarisse et Marie-Alice :
- Nous arrivons.
Cependant, alors qu'il revenait dans la cuisine, une chose changea, Kol, prêt à guider Davina vers la salle à manger, pour dîner avec leur famille, s'arrêta net lorsque celle-ci murmura :
- Je n'ai pas faim…
Il sentit immédiatement qu'elle avait envie d'autre chose, il plongea son regard dans le sien, captant cette étincelle particulière, ce désir qui émanait de sa compagne, ses yeux s'assombrirent de cette passion partagée.
- Que veux-tu, mon amour ? Demanda-t-il doucement, sa voix devenant rauque.
Le frisson qui traversa Davina à cet instant fut à la fois un mélange de désir et d'anticipation, ses lèvres s'étirèrent en un sourire envoûtant, et dans un souffle presque inaudible, elle répondit :
- Toi…
Ces mots suffirent à embraser Kol, réveillant en lui un besoin primal et fulgurant, sans attendre, il l'entoura de ses bras, son corps réagissant instantanément à cette invitation, utilisant sa vitesse vampirique, il les emmena dans leur chambre en une fraction de seconde. Il ferma la porte derrière eux dans un claquement sourd, dès que le verrou fut tourné, il se jeta sur les lèvres de Davina, avec un baiser qui mêlait tendresse et sauvagerie, brûlant d'une intensité à peine contenue. Davina gémit, sa magie réagissant à l'appel du désir qui montait en elle, d'un simple geste de la main, leurs vêtements disparurent, laissant la chaleur de leur peau se rencontrer sans barrière. Elle avança, guidant Kol jusqu'au mur de la chambre, ses mains agrippant ses épaules avec force, Kol, envahi par ce besoin pressant de la posséder, souleva sa compagne avec une douceur mêlée d'urgence. Il la pénétra avec une tendresse infinie, leurs regards se croisant dans un échange où l'amour et le désir se mêlaient.
Rapidement, cette tendresse fit place à quelque chose de plus passionné, de plus sauvage, leurs lèvres ne cessaient de se chercher, comme si l'un ne pouvait se rassasier de l'autre, chaque baiser était un écho de leur amour profond, chaque caresse une promesse silencieuse. Leur magie liée, cette énergie puissante qui coulait entre eux, se déploya dans la pièce, elle enveloppait leur chambre d'une aura lumineuse, presque palpable. Cela créait un cocon protecteur où seuls eux existaient, plongés dans cette bulle d'amour et de luxure, Kol, submergé par ce mélange explosif, déplaça Davina sans interrompre leurs mouvements. Il la porta jusqu'au lit, l'allongeant doucement tout en continuant ses pénétrations, le rythme devint de plus en plus rapide, chaque poussée les rapprochant des sommets du plaisir. La passion dévorante qui les animait les entraînait dans un tourbillon irrésistible, les gémissements de Davina résonnaient dans la pièce, répondant aux propres grognements de Kol, chacun d'eux cherchant à combler l'autre de la manière la plus complète.
Leurs corps se mouvaient en parfaite harmonie, comme s'ils dansaient une chorégraphie qu'ils connaissaient par coeur, la magie autour d'eux semblait vibrer, réagissant à l'intensité de leur connexion, amplifiant chaque sensation, chaque frisson. Leurs cœurs battaient à l'unisson, et dans cette union parfaite de corps et d'âmes, ils se rapprochèrent de l'extase, Kol intensifia ses mouvements, ses coups de reins devenant erratiques, à la limite du contrôle. Davina, les yeux mi-clos, sentait cette vague de plaisir monter inexorablement en elle, jusqu'à ce qu'ils atteignent ensemble ce sommet, leurs cris de jouissance se mêlant dans une parfaite harmonie. Ils restèrent là, immobiles un instant, le souffle court, leurs corps tremblant encore des derniers spasmes du plaisir partagé. Kol, toujours au-dessus de Davina, laissa son front reposer contre le sien, leurs respirations s'entremêlant, Davina, le coeur encore battant à un rythme effréné, ouvrit les yeux pour croiser le regard amoureux de Kol alors qu'il lui souriait doucement.
Ses propres lèvres s'étirèrent en un sourire doux, ils restèrent ainsi, blottis l'un contre l'autre, savourant la chaleur de leur lien, dans ce cocon d'amour et de magie, à leurs yeux, tout semblait parfait. Dans la salle à manger, lorsque Kol retourna dans la cuisine, après avoir déposer le plat de poulet au curry préparé par Davina et lui, Marie-Alice poussa un léger soupir, un sourire amusé étirant ses lèvres, tout en remplissant son assiette, elle dit d'une voix douce :
- Il vaut mieux manger sans eux.
Son ton trahissait un mélange de tendresse et de résignation, elle savait que Kol et Davina étaient probablement absorbés dans l'intimité de leur relation, quelque chose de si fort qu'il semblait parfois tout envelopper autour d'eux, Clarisse était surprise par sa suggestion.
- Tu ne veux pas les attendre ? Lança Clarisse en haussant les sourcils.
Sa voix était teintée d'étonnement mais aussi de curiosité, mais Marie-Alice connaissait déjà la réponse, elle secoua la tête doucement, un sourire malicieux apparaissant sur ses lèvres en répondant à sa compagne :
- Ils sont occupés à… autre chose.
Il y avait dans ses mots une légère note de complicité, car elle comprenait bien ce qui les retenait, une passion qui les faisait souvent s'oublier dans leur propre bulle, le dîner se déroula dans une ambiance apaisée. Les conversations étaient légères, ponctuées de rires doux, et une chaleur agréable émanait de la salle à manger, malgré l'absence de Kol et Davina, tout le monde semblait en paix. Les regards échangés étaient pleins de compréhension et de complicité, Elijah, assis à côté d'Elena, veillait constamment sur elle, il ne pouvait cacher son amour et sa préoccupation, particulièrement alors, qu'elle approchait de ses six mois de grossesse. Chaque geste qu'il faisait, chaque fois qu'il posait les yeux sur elle, transpirait d'une tendresse infinie, finalement, voyant qu'elle luttait contre la fatigue, il se leva. Il la prit doucement dans ses bras pour la porter jusqu'à leur chambre, Elena se blottit contre lui, un sourire paisible sur son visage, laissant sa tête reposer sur son épaule.
Marie-Alice et Clarisse échangèrent un regard tendre et silencieux en les regardant partir, c'était une scène touchante, une de ces petites images d'amour simple et authentique qui leur réchauffait le coeur. Une fois le dîner terminé, Marie-Alice et Clarisse se mirent en mouvement, elles commencèrent à débarrasser la table, chacune connaissant par coeur leur rôle dans ce rituel domestique, devenu une habitude entre elles. Le bruit doux des assiettes s'entrechoquant était apaisant, presque méditatif, et dans ce calme, elles échangeaient de temps à autre des sourires et des regards complices. Alors que Marie-Alice s'affairait à lancer le lave-vaisselle, un coup discret se fit entendre à la porte d'entrée, Clarisse, avec une petite excitation soudaine dans la poitrine, alla ouvrir. Quand elle vit Esteban, un large sourire illumina instantanément son visage, chassant toute trace de fatigue, ses yeux pétillaient de bonheur à la vue du jeune homme devant elle, elle s'exclama joyeusement, incapable de cacher l'émotion dans sa voix :
- Esteban !
Le voir là, enfin de retour auprès d'elles, lui procurait un sentiment de soulagement profond, Esteban, de son côté, ne put s'empêcher de sourire en retour, son coeur s'apaisant à la vue de Clarisse. Il avait l'impression d'être enfin à la maison, là où il appartenait vraiment, il entra dans la maison, et Marie-Alice, qui l'avait entendu arriver, les rejoignit rapidement dans le couloir de l'entrée, en croisant son regard, elle sentit une vague de réconfort la traverser.
- Tu es là… murmura-t-elle avec un sourire doux, une émotion palpable dans sa voix.
Ses yeux brillaient d'une lueur heureuse, soulagée par la présence de celui qui leur avait tant manqué, sans hésitation, Clarisse prit la main de Marie-Alice dans la sienne, et attrapa celle d'Esteban dans l'autre. Ce simple geste, celui de leurs mains liées, incarnait tout l'amour et la magie qui les unissait, il y avait dans ce contact une profondeur que peu auraient pu comprendre, ensemble, ils montèrent les escaliers, leurs cœurs battant à l'unisson. Ils ne parlaient pas, car il n'y avait pas besoin de mots, leur lien était plus fort que tout ce que les mots pouvaient exprimer, arrivés dans la chambre, Marie-Alice se tourna vers Esteban. Un besoin de proximité immédiate, après une absence trop longue à son goût, la poussait à chercher ses lèvres, elle se hissa légèrement sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Le baiser fut doux, mais chargé d'émotions, elle y mettait tout son amour, toute la chaleur de son coeur, Esteban répondit à ce baiser avec la même tendresse, savourant le goût familier de ses lèvres.
Son corps se détendait enfin après tant de temps passé loin d'elles, Clarisse, qui observait la scène, se rapprocha et déposa un baiser sur les lèvres d'Esteban à son tour, avant que Marie-Alice ne se détache doucement pour embrasser Clarisse. Leurs gestes étaient fluides, naturels, empreints d'une affection pure et profonde, c'était plus qu'une simple relation physique, c'était une danse harmonieuse de sentiments partagés entre trois âmes profondément liées. Clarisse guida ensuite doucement ses compagnons jusqu'au lit, ils s'y allongèrent ensemble, Esteban prenant sa place habituelle au centre, un bras autour de chaque femme.
- Tu nous as manqué… murmura doucement Marie-Alice, nichée contre lui.
Ses mots étaient empreints de vulnérabilité et d'une sincérité brute, son absence avait laissé un vide difficile à combler, et elle ne voulait plus ressentir ce manque, Esteban, en entendant ces mots, sentit son coeur se serrer d'émotion. Il déposa un baiser sur les cheveux de Clarisse, avant d'en déposer un autre sur ceux de Marie-Alice, comme pour les rassurer à travers ce geste simple mais plein de signification.
- Vous m'avez manqué aussi… chuchota-t-il, sa voix douce mais ferme.
Il ressentait exactement la même chose qu'elles, ce vide lorsqu'il n'était pas près d'elles, et la plénitude lorsqu'ils étaient réunis, Clarisse, même dans cet instant de tendresse, sentit une légère inquiétude pointer en elle.
- Est-ce que tu dois repartir ? Demanda-t-elle doucement, appréhendant la réponse.
Elle craignait que ces moments de bonheur partagés soient encore trop fugaces, mais Esteban ne la fit pas attendre.
- Non, je ne vous quitte plus avant un très long moment… répondit-il immédiatement, sa voix pleine de certitude.
C'était une promesse, une affirmation qui chassait toutes les craintes, Clarisse et Marie-Alice échangèrent un regard, leurs inquiétudes apaisées, Marie-Alice, bien que rassurée, posa alors la question qui lui trottait encore dans l'esprit.
- Et ta famille ? Souffla-t-elle.
Sa voix était douce, mais laissait entrevoir sa peur, elle savait que la famille d'Esteban ne comprenait pas leur relation, cette union unique entre eux trois, cela pesait sur elle parfois, malgré leur certitude, Esteban la regarda avec tendresse.
- N'y pense pas. Tout va bien. Je reste avec vous… dit-il avec un sourire apaisant.
Il ne laisserait plus sa famille s'interposer entre eux, il en avait décidé ainsi aujourd'hui, après la dispute qu'il avait eu avec sa famille, le lien qu'ils partageaient, béni par les ancêtres, était plus fort que tout jugement extérieur. Sentant la chaleur de son corps et la magie rassurante d'Esteban qui les enveloppait, Clarisse et Marie-Alice se laissèrent enfin aller à la détente, l'amour qu'il leur offrait, la sécurité qu'il représentait, était tout ce dont elles avaient besoin. Épuisées, elles s'endormirent peu à peu contre lui, bercées par sa présence réconfortante, Esteban, observant ses deux compagnes sombrer dans le sommeil, se mit à utiliser discrètement sa magie. Dans un geste fluide, leurs vêtements se transformèrent en pyjamas confortables, et la couette qui était sous eux disparut un instant pour réapparaître au-dessus d'eux, les couvrant de chaleur. Tout en resserrant son étreinte autour de leurs tailles, il sourit en sentant la sérénité qui les enveloppait, dans ce cocon de magie, d'amour et de complicité, Esteban se laissa lui aussi emporter par le sommeil.
Le lendemain matin, Esteban fut doucement réveillé, presque avec une tendresse sacrée, par les baisers de Marie-Alice qui effleuraient la peau de son torse, chacun de ses baisers était une promesse silencieuse. Une manière de lui dire sans mots combien elle l'aimait et combien sa présence lui avait manqué, Esteban émergea lentement du sommeil, le coeur apaisé par cette attention douce et intime. Ce réveil, loin des tourments qu'il vivait avec sa famille, était un rappel de ce qui était vraiment important, l'amour pur et inconditionnel qui le liait à Marie-Alice et Clarisse. Lorsque le jeune homme ouvrit enfin les yeux, il ressentit un profond désir de se rapprocher d'elle, de prolonger cet instant d'intimité, il saisit délicatement le visage de Marie-Alice entre ses mains, plongeant son regard dans le sien avec une intensité passionnée. Pour Esteban, ce simple contact visuel suffisait à lui rappeler pourquoi il se battait autant pour cette relation, malgré l'opposition de sa famille.
Il attira Marie-Alice contre lui et l'embrassa avidement, comme s'il voulait combler chaque seconde de leur séparation par ce baiser, son besoin d'elle était presque palpable, un mélange de désir et de réassurance, comme s'il devait s'assurer qu'elle était vraiment là, à ses côtés. Dans un mouvement fluide, il fit basculer la jeune femme sous lui, savourant le doux gémissement qu'elle laissa échapper. Ce son, ce frisson qui parcourait la jeune femme, le faisait se sentir puissant et vulnérable à la fois, ils s'embrassèrent longtemps, laissant le temps s'estomper autour d'eux, lorsqu'ils mirent fin au baiser, ce fut avec une douceur infinie.
- Bonjour, bébé… murmura Esteban d'une voix rauque.
Son souffle se mêlant à celui de Marie-Alice, ce simple mot « bébé », portait tant d'amour et de protection qu'il apaisait immédiatement ses propres inquiétudes, pour lui, Marie-Alice représentait la douceur incarnée, la force tranquille qu'il chérissait plus que tout.
- Bonjour, mon amour… souffla doucement Marie-Alice, avec un sourire empreint de tendresse.
Son sourire était pour Esteban une source de lumière, une chaleur qu'il ne retrouvait nulle part ailleurs, elle incarnait à ses yeux tout ce qui était bon et pur dans sa vie, tout ce qui valait la peine de se battre. Son regard brillait d'affection, et même après une nuit à ses côtés, il ressentait encore le besoin de se rapprocher d'elle, de la sentir contre lui, la voix d'Esteban, aussi basse qu'un murmure, traduisait à la fois sa curiosité et son attachement.
- Où est notre moitié ? Demanda-t-il.
Il se référait à Clarisse, la troisième personne essentielle de leur trio amoureux, bien qu'il aimait profondément Marie-Alice, l'absence de Clarisse créait un manque qu'il ressentait dans chaque fibre de son être. Leur amour était un équilibre entre leurs trois âmes, et il avait besoin de savoir où elle se trouvait pour se sentir complet, Marie-Alice répondit, d'une voix tranquille, son visage toujours lové contre lui :
- Elle est au cimetière avec notre communauté.
Même si Esteban respectait les obligations de Clarisse envers leur communauté, une part de lui ressentait toujours ce léger pincement de regret lorsqu'ils n'étaient pas réunis tous ensemble, toutefois, il savait que ces moments de séparation étaient nécessaire pour maintenir l'ordre. Ils restèrent ensuite dans les bras l'un de l'autre, leurs corps lovés l'un contre l'autre dans une étreinte douce et réconfortante. Ils se câlinaient sans pour autant céder à l'acte d'amour physique, savourant simplement la proximité de leurs corps, la chaleur et la quiétude de l'instant, pour Esteban, ces moments de tendresse avaient presque plus de valeur que les instants de passion. Il aimait se perdre dans la douceur de Marie-Alice, sentir ses respirations se calquer sur les siennes, et savoir qu'il n'y avait rien d'autre au monde que cette bulle intime et parfaite. Après quelques instants, Marie-Alice se dégagea doucement, un sourire toujours sur ses lèvres, avant de partir rejoindre Clarisse au cimetière.
Esteban la regarda s'éloigner, ses pensées encore imprégnées de l'amour qu'ils venaient de partager, mais au fond de lui, une inquiétude persistante ne cessait de tourmenter ses pensées, sa famille, même si sa relation avec Marie-Alice et Clarisse était bénie par les ancêtres. Il ne pouvait échapper à la pression constante de sa famille, qui désapprouvait cette union non conventionnelle, Esteban savait qu'il devait en parler à quelqu'un. La seule personne qu'il estimait apte à le conseiller sur un sujet aussi délicat était Kol, le vampire millénaire, était le frère d'âme de Marie-Alice et Clarisse le considérait comme un fils. Si quelqu'un pouvait comprendre les dilemmes familiaux d'Esteban, c'était bien lui, de plus, Kol avait vécu des siècles de conflits et de relations compliquées, son expérience, bien qu'empreinte de tragédies, pourrait offrir à Esteban une perspective précieuse. Déterminé à obtenir des conseils, Esteban s'habilla, puis quitta la chambre et se dirigea vers la bibliothèque, là où il savait que Kol se trouvait souvent pour réfléchir ou lire, son coeur était lourd d'une étrange combinaison de doutes et d'espoir.
En allant à la rencontre de Kol, Esteban savait que cette conversation pourrait être cruciale pour son avenir avec Marie-Alice et Clarisse, mais aussi pour sa propre paix intérieure, en se dirigeant vers la bibliothèque, Esteban sentait une lourdeur peser sur épaules. Chaque pas résonnait avec l'incertitude de son avenir, non seulement en tant que compagnon de Marie-Alice et Clarisse, mais aussi en tant que membre de sa propre famille. Le jeune sorcier savait que la conversation qu'il s'apprêtait à avoir avec Kol pourrait changer beaucoup de choses, et peut-être même lui offrir la clarté nécessaire pour faire face à ses angoisses. Arrivé à la porte ouverte de la bibliothèque, Esteban frappa légèrement, marquant une pause comme pour rassembler ses pensées, Kol, qui avait senti sa présence bien avant qu'il n'arrive, lança d'un ton calme et familier :
- Entre !
Ce simple mot, délivré avec la confiance et l'autorité de plusieurs siècles d'existence, apaisa légèrement les tourments d'Esteban, Kol représentait pour lui non seulement un leader, mais aussi une figure rassurante capable de l'aider à affronter la complexité des sentiments familiaux. Esteban entra dans la pièce, referma la porte derrière lui, cherchant des mots qui traduiraient fidèlement l'agitation qui le rongeait, il s'avança vers Kol, son coeur battant plus fort à chaque pas.
- Est-ce que je peux te parler ? Demanda-t-il.
Son ton presque suppliant, dévoilant la profondeur de ses doutes, Kol, intrigué, tourna son regard vers lui, ses yeux perçants analysant déjà le trouble qui s'animait dans le jeune homme.
- Bien sûr, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Marie-Alice et Clarisse vont bien ? Demanda-t-il d'un ton qui trahissait une légère inquiétude pour celles qu'il chérissait tant.
- Elles vont bien. Je viens te voir pour te demander des conseils… répondit Esteban en se hâtant de rassurer Kol.
Il vit l'expression de Kol s'adoucir, bien que son regard restait attentif, Kol fit un geste en direction du fauteuil en face de lui, invitant le jeune homme à s'y installer, Esteban s'assit, prenant une profonde inspiration avant de plonger dans le coeur du problème.
- Je ne sais pas quoi faire… Ma famille refuse catégoriquement ma relation avec Clarisse et Marie-Alice, même bénie par les ancêtres. Ils sont résolument contre… expliqua Esteban.
Kol observa Esteban attentivement, analysant non seulement ses paroles, mais aussi l'émotion brute derrière elles, il pouvait sentir la frustration, le poids des attentes familiales, et cette lutte intérieure que tant d'être, humains ou surnaturels, devaient affronter. Kol fit un léger bruit agacé avec sa langue, une réaction spontanée à la mention de ces conflits familiaux, Kol, lui-même ayant traversé des siècles de trahisons, de conflits et de drames avec sa propre famille. Il comprenait mieux que quiconque l'impact dévastateur que cela pouvait avoir, ses yeux percèrent à travers le masque d'Esteban, un autre sentiment.
- Il n'y a pas que ça. Tu es furieux, pourquoi ?
Kol sentait que l'agacement d'Esteban n'était pas seulement dirigé contre la situation, mais aussi contre l'inaction ou la volonté destructrice de sa propre famille, Esteban serra la mâchoire, ses poings se crispant sur les accoudoirs du fauteuil alors qu'il laissait éclater sa colère.
- Ils ont juré de trouver un moyen de briser notre union, je suis parti après ça… Je ne supporterai pas que ma famille fasse souffrir mes compagnes, Kol. Et si je peux être honnête, j'ai un très mauvais pressentiment… déclara Esteban.
Sa voix tremblait légèrement, trahissant à la fois sa rage et sa peur, ce dernier aveu troubla Kol, il avait appris, au fil de sa longue existence, à prêter attention aux pressentiments, surtout ceux exprimés par les être dotés de magie. Il avait ressenti, lui aussi, une légère perturbation dans son lien spirituel avec Marie-Alice, un petit tremblement qui ne pouvait être ignoré, l'instinct de Kol, affiné par des siècles de danger, se mit en alerte. Il leva un sourcil, sentant que quelque chose d'étrange se tramait, sans attendre davantage, Kol sortit son téléphone et appela Davina, qui, il le savait, était avec Clarisse au cimetière, le téléphone sonna à peine avant que Davina ne réponde.
- Kol ? Demanda-t-elle d'une voix calme.
La rapidité de sa réponse indiquait qu'elle aussi avait peut-être ressenti une anomalie, Kol, d'un ton direct mais sans panique apparente, demanda :
- Marie-Alice est avec Clarisse et toi ?
- Oui. Elle vient d'entrer dans le caveau familial. Pourquoi ? Répondit Davina presque immédiatement.
- Restez là-bas, jusqu'à mon arrivée… dit Kol, en ne perdant pas de temps en explications.
Après avoir raccroché, Kol se leva d'un geste vif et déterminé, il fit signe à Esteban de le suivre, son visage marqué par une expression grave, il dit d'une voix ferme :
- Allons rejoindre nos compagnes.
L'aura de Kol était devenue plus sombre, plus concentrée, comme s'il anticipait quelque chose de dangereux, Esteban, même s'il n'était pas encore certain de ce qui les attendait, sentit son coeur s'accélérer, il savait qu'il pouvait compter sur Kol, mais la peur persistait. En quittant la bibliothèque, Esteban ressentait un mélange de détermination et de crainte, Kol marchait à ses côtés avec cette assurance millénaire, mais pour Esteban, l'inquiétude grandissait à chaque pas. Il ne pouvait s'empêcher de penser à ce qu'il ferait si sa famille décidait effectivement de s'en prendre à celles qu'il aimait, et comment il pourrait les protéger contre une menace aussi insidieuse. Alors que Kol et Esteban marchaient à travers les rues du quartier français, un sentiment d'urgence les enveloppait. Chaque pas semblait résonner avec une gravité grandissante, et bien qu'ils s'efforçaient de garder leur calme, un sentiment d'appréhension persistait chez Esteban, Kol, d'un pas assuré, connaissait les rues par coeur.
L'originel, même s'il était habitué à des situations tendues, sentait que quelque chose d'inattendu se préparait, arrivant rapidement au cimetière, ils pénétrèrent dans le caveau familial de Clarisse, où les sorcières du clan étaient déjà présentes, entourant Marie-Alice, Clarisse et Davina. L'atmosphère était dense, non seulement en raison de la magie ancienne qui imprégnait les lieux, mais aussi à cause de l'inquiétude palpable qui flottait dans l'air. Kol, sans un mot, se dirigea vers Davina et l'enlaça avec une force protectrice, il sentait que quelque chose se préparait, et sa priorité immédiate était de veiller sur ceux qu'il aimait. Esteban, de son côté, se précipita vers Clarisse, l'embrassant avec une tendresse mêlée de crainte, avant de récupérer Marie-Alice dans ses bras, il la serra contre lui avec une force presque désespérée. Il cherchait à dissiper le mauvais pressentiment qui l'avait hanté depuis leur départ de la bibliothèque, mais ce moment de calme fut de courte durée.
Alors qu'il essayait de se convaincre que ses craintes n'étaient que des illusions, la porte du caveau s'ouvrit de nouveau, cette fois, ses parents firent leur entrée, et en un instant, Esteban sentit son estomac se nouer. Kol, en observateur avisée et habitué aux tensions familiales, se déplaça lentement vers un coin plus sombre du caveau, emmenant Davina avec lui, son esprit calculait déjà les prochaines étapes, car il ne faisait jamais rien sans preuves solides. Il voulait entendre de ses propres oreilles le refus de l'union par les parents d'Esteban avant d'agir, sentant la tension dans le corps de Davina, il la rassura avec un baiser dans son cou. Les regards du couple restaient fixé sur la scène qui se déroulait devant eux, Esteban, toujours avec Marie-Alice blottie contre lui, chercha la main de Clarisse. Il entrelaça ses doigts avec les siens, sentant la chaleur rassurante de leur lien, c'était un geste à la fois protecteur et un symbole de leur unité, face à l'adversité qui les attendait, son regard se durcit, en sentant toute leur haine et leur mépris.
- Qu'est-ce que vous voulez ? Demanda-t-il, sa voix trahissant une colère qu'il tentait tant bien que mal de maîtriser.
- Ce n'est pas toi que nous venons voir ! Répliqua froidement son père, sans même lui accorder un regard.
Les mots claquèrent dans l'air comme un coup de fouet, et Esteban sentit un frisson de colère grimper le long de son échine, il serra plus fort la main de Clarisse, tandis que Marie-Alice se pressait davantage contre lui, sentant l'ombre d'une menace planer. Silvia, l'une des plus anciennes sorcières du quartier, s'avança d'un pas ferme, ses yeux rivés sur les parents d'Esteban, était intriguée.
- Pourquoi vouliez-vous me voir ? Demanda-t-elle d'une voix posée, mais chargée de méfiance.
Clarisse, confuse, se tourna vers Silvia, sa voix teintée d'incompréhension :
- Comment ça, ils voulaient te voir ?
- Je ne sais pas, ils ont demandé à me voir, en disant que c'était urgent… dit Silvia calmement, en secouant légèrement la tête, ne quittant pas du regard les intrus.
La tension dans le caveau était presque palpable, l'air semblait se contracter autour des sorcières présentes, chaque souffle retenu comme un signe que quelque chose de terrible se préparait, les regards étaient lourds, chargés d'incompréhension, d'inquiétude. Une colère sourde qui menaçait d'exploser à tout moment, même si personne ne pouvait prévoir exactement ce qui allait se passer, tous savaient que le pire n'était pas loin.
- Nous te demandons d'accepter que nous exilions Esteban de notre communauté… prononça la mère d'Esteban, d'un ton aussi glacial que calculateur.
Ce fut comme un coup de poing silencieux qui traversa la pièce, le choc se propagea instantanément, non seulement parmi les sorcières, mais aussi à travers le lien qui unissait Esteban à Clarisse et Marie-Alice. Clarisse, d'abord, fut parcourue d'une vague de colère, une chaleur brûlante et vive qui explosa dans son esprit, Esteban ressentit ce torrent d'indignation à travers leur lien, mais ce fut la panique brutale de Marie-Alice qui le prit de court, le désarmant totalement. Il sentit cette angoisse monter en elle, comme une vague prête à tout emporter, sa magie réagit instantanément face à cette tension, se réveillant en elle comme un instinct de survie. Elle était incapable de la canaliser, Marie-Alice, qui jusque-là était restée silencieuse, s'accrochant à une façade de calme, commença à vaciller. Ses mains se mirent à trembler légèrement, et son souffle devint plus court, elle sentait sa magie pulser à l'intérieur d'elle, cherchant à exploser sous la pression.
Chaque battement de coeur résonnait comme un coup de tambour, et plus la tension augmentait, plus sa sensitivité s'éveillait dans son corps et dans l'espace environnant, créant une sorte de résonance entre sa panique intérieure et l'atmosphère saturée de magie.
- Non… murmura-t-elle, de façon presque inaudible, comme brisée.
Ce simple mot, empli de désespoir, résonna dans l'âme d'Esteban comme un avertissement, il sentit son propre coeur se serrer, chaque fibre de son être réagissant à la peur qui consumaient Marie-Alice. C'était comme si tout ce qu'ils avaient bâti ensemble, leur amour, leur unité, cette relation unique qui les unissait tous les trois pouvait être réduit à néant en un instant, Silvia, qui observait la scène avec la sagesse de son âge et de son expérience, n'était pas du genre à se laisser impressionner.
- Et si je refuse d'accéder à votre requête sur l'exil de votre fils, que ferez-vous ?
Mais même elle, en posant cette question, sentait la gravité de ce qui se jouait ici, son regard était perçant, sondant les parents d'Esteban pour y déceler une once de compromis, une ouverture, un espoir qu'ils renoncent à leur extrême cruauté. L'air, déjà lourd de tension, devint littéralement étouffant alors que tous attendaient la réponse des parents d'Esteban, le silence était si épais qu'il semblait couper le souffle, et chaque seconde qui passait ajoutait à l'angoisse générale. Tous espéraient une solution, une voie de sortie, une négociation, quelque chose qui éviterait l'inévitable, mais le coup final tomba, aussi brutal qu'inattendu.
- Nous le tuerons.
Ces trois mots figèrent l'air, le silence fut absolu, comme si le monde lui-même s'était arrêté de tourner, le caveau, pourtant si chargé de magie, parut se vider de toute son énergie, laissant place à un néant assourdissant. Des hoquets d'horreur s'élevèrent parmi les sorcières présentes, incapables de croire ce qu'elles venaient d'entendre, pour Esteban, c'était un choc, son père, qui l'avait vu grandir, celui qui lui avait appris la force de la communauté, venait de prononcer une mise à mort. C'était une trahison totale, une rupture irréparable, son propre père, sa propre mère, ceux qui l'avaient mis au monde, étaient prêts à le tuer simplement parce qu'il avait choisi de suivre son coeur. Le sol sembla se dérober sous ses pieds, et pendant une fraction de seconde, il resta figé, comme si son esprit refusait de comprendre l'ampleur de la menace, son regard se brouilla, et le poids de cette trahison faillit le faire chanceler.
Il ne s'agissait pas simplement d'un rejet de son amour pour Clarisse et Marie-Alice, c'était une déclaration de guerre contre tout ce qu'il était devenu, contre tout ce qu'il avait choisi de protéger, ses mains se crispèrent. Ses doigts s'enfoncèrent légèrement dans la paume de Clarisse, tandis qu'il luttait pour ne pas céder à la terreur, Kol, lui, avait jusque-là observé la scène depuis les ombres avec Davina. Il était prêt à intervenir si nécessaire, mais il voulait laisser d'abord Esteban affronter ses propres démons, cependant, ces mots déclenchèrent en lui une colère sourde, il sentit une rage glaciale monter en lui. Sa propre magie réagissant à la menace contre le compagnon de Clarisse et Marie-Alice, même caché dans l'ombre avec Davina, l'aura polaire de Kol se fit plus dense, plus palpable, bien que personne n'y fit attention. Marie-Alice, quant à elle, se débattait intérieurement contre la tempête qui faisait rage en elle, sa panique avait atteint un point de non-retour, et sa respiration devenait de plus en plus difficile.
Elle avait l'impression que le monde autour d'elle se rétrécissait, que l'air lui manquait, sa sensitivité, réagissait au danger, mais elle n'arrivait plus à la contrôler, son corps tremblait, ses jambes fléchissaient sous le poids de la terreur. Clarisse, sentant l'état de Marie-Alice à travers leur lien d'union, tenta de canaliser sa propre colère pour ne pas aggraver la situation, mais elle aussi se sentait piégée. La menace qui planait sur Esteban, et la fragilité de leur compagne, la laissait impuissante, elle savait qu'à tout moment, la situation pouvait dégénérer, et que Marie-Alice risquait de perdre le contrôle de sa magie. La tension était plus que palpable, elle était devenue vivante, vibrante, une force invisible mais écrasante qui pesait sur chaque être présent dans ce caveau. Esteban savait, au fond de lui, que ce moment était crucial, que ce n'était pas seulement sa survie qui était en jeu, mais tout ce qu'il avait bâti avec Marie-Alice et Clarisse, c'était cette relation unique, et forte, qui était désormais en péril.
La tension dans le caveau était devenue presque irrespirable, un poids invisible mais palpable, semblable à une menace sourde qui pesait sur chacun, les regards étaient lourds, empreints de défi et d'inquiétude, tandis que l'air semblait vibrer d'une animosité grandissante. Chaque souffle se faisait plus difficile, chaque battement de coeur résonnait avec une intensité fébrile, car tous savaient que la situation atteignait son paroxysme. Les mots échangés ne pouvaient pas être effacés, ils laissaient des traces, de profondes cicatrices émotionnelles, Esteban se tenait droit, mais en lui, tout était en ruine. La déclaration de ses parents, le couperet brutal de l'exil, puis la menace de mort, avaient créé une faille béante dans tout ce qu'il avait cru indestructible, il n'était pas seulement en train de perdre son appartenance à une communauté, cela concernait aussi ce qu'il avait avec Clarisse et Marie-Alice.
Leur amour, ce lien sacré qu'ils partageaient, était désormais la cible d'une attaque impitoyable venant de sa propre chair et de son propre sang, ce moment marquait un tournant définitif dans sa vie, il savait que plus rien ne serait jamais comme avant. Le silence fut rompu par une explosion soudaine, Clarisse, incapable de contenir plus longtemps la colère qui bouillonnait en elle, laissa éclater sa fureur.
- Vous avez du culot pour venir dans mon propre caveau et menacer votre fils ! Dit-elle d'une voix tranchante et pleine de mépris.
Ses mots fendirent l'air comme une lame, projetant sa rage à la face des parents d'Esteban, la fureur dans ses yeux brûlait d'une intensité presque sauvage, et chacun de ses mots vibrait de son autorité en tant que dirigeante de la communauté des sorcières du quartier français de la Nouvelle-Orléans. Elle n'était pas seulement la compagne d'Esteban et Marie-Alice, elle était aussi leur protectrice, leur cheffe, et elle ne tolérerait pas une telle insulte. L'atmosphère devint encore plus lourde, si cela était possible, lorsque le père d'Esteban, sans la moindre trace d'intimidation, répliqua avec une arrogance glaçante :
- Nous ne nous adressons pas à toi, Clarisse, reste à ta place !
Son ton cinglant traversa la pièce, claquant comme un fouet, le mépris dans sa voix était palpable, son regard plein de dédain tourné vers la cheffe des sorcières, il ne reconnaissait pas son autorité, et encore moins celle de cette communauté. Il la considérait comme inférieure à celle à laquelle lui et sa famille appartenaient, ses mots, empreints d'une haine froide, semblaient provoquer non Clarisse, mais toutes les sorcières présentes dans le caveau. Les sorcières, jusque-là silencieuses, réagirent presque instinctivement, leurs visages se fermèrent, leurs regards s'assombrirent, sentant l'offense faite non seulement à leur dirigeante, mais à toute leur communauté. L'animosité monta encore d'un cran, et l'air fut imprégné d'une magie sous-jacente, à peine contenue, prête à jaillir à tout moment si la situation dégénérait davantage. Mais avant que la situation ne dérape complètement, Silvia, l'ancienne, fit un pas en avant, son autorité naturelle imposait le respect même aux plus jeunes, et sa stature portant frêle comparée à d'autres, imposait le silence.
Ses yeux perçants, empreints de sagesse et d'une puissance silencieuse, se posèrent sur le père d'Esteban avec une intensité qui transperçait l'arrogance, d'un ton calme mais tranchant, elle répliqua :
- Je suis peut-être une ancienne, mais n'oublie pas à qui tu t'adresses. Clarisse est notre dirigeante !
Sa voix, pleine de dignité, résonna avec une force telle que le silence s'imposa aussitôt, la tension dans l'air changea brusquement, la magie de Silvia, bien que subtile, était palpable dans chaque mot qu'elle prononçait, créant une onde de choc dans le caveau. Son autorité transcendait celle de la plupart des sorcières présentes, et même les parents d'Esteban, malgré leur mépris apparent, semblèrent vaciller sous le poids de cette déclaration. Silvia ne haussait jamais la voix, mais son calme était plus puissant que la fureur la plus bruyante, Clarisse, qui avait été prête à riposter à nouveau, sentit un soutien massif derrière elle à cet instant. Le regard de Silvia, aussi bienveillant que sévère, lui apportait une assurance qu'elle n'était pas seule dans ce combat, les sorcières du quartier étaient prêtes à défendre leur cheffe. Elles étaient plus que prête à se dresser contre une injustice flagrante, à se battre contre cette atteinte à leur honneur collectif, Esteban, quant à lui, restait figé au milieu de ce tourbillon de mots et de tension.
Il sentait le soutien de Clarisse, de Silvia, de toutes les sorcières autour de lui, mais au fond de lui, une douleur profonde persistait,comment en était-il arrivé là, comment ceux qui l'avaient élevé pouvaient-ils devenir ses bourreaux. À chaque seconde qui passait, il ressentait la trahison de manière de plus en plus aiguë, et l'étau d'incompréhension continuait de se resserrer autour de son coeur. La situation semblait avoir atteint un point de non-retour, les parents d'Esteban, campés sur leurs positions, refusaient de céder, ils voyaient leur fils comme une menace pour leur statut, un danger pour leur propre communauté. Ils étaient prêts à tout, même à le sacrifier, pour préserver ce qu'ils considéraient comme l'ordre naturel des choses, mais dans ce caveau, entouré de sorcières prêtes à tout pour le protéger, Esteban comprit que sa famille n'était plus celle qu'il avait connue. Clarisse et Marie-Alice étaient désormais ses piliers, et avec Silvia et les autres sorcières à leurs côtés, il savait qu'un affrontement direct était inévitable, dans l'ombre du caveau, Kol observait la scène avec une intensité glaciale, tenant encore Davina dans ses bras.
Il avait toujours été d'un calme imperturbable, mais à cet instant, un orage grondait en lui, son regard perçant analysait chaque mouvement, chaque mot, mais surtout, il ressentait à travers leur lien fraternel avec Marie-Alice qu'elle n'allait pas tenir longtemps. Sa sensitivité émotionnelle était montée à un point critique, son corps et sa magie en proie à une pression insoutenable, chaque fibre de son être prête à céder sous le poids de l'angoisse et de la terreur. Kol, bien que silencieux, partageait cette détresse, et il savait que si Marie-Alice craquait, elle emporterait toute la pièce avec elle dans une tempête de magie incontrôlable. Davina, blottie contre Kol, pouvait aussi sentir la tension, elle sentait dans leur lien d'union, la colère froide, qui l'animait, elle avait l'impression que chaque fibre de son compagnon vibrait, comme une corde trop tendue prête à rompre. Sa propre magie réagissait à cette pression, se nourrissant de l'émotion qui remplissait l'air, elle savait que Kol était prêt à se déchaîner.
Kol relâcha doucement son étreinte autour de Davina, prenant sa main dans la sienne pour garder un contact apaisant, ensemble, ils quittèrent l'ombre protectrice où ils s'étaient dissimulés, leur sortie soudaine et calculée eurent un effet immédiat. Les parents d'Esteban pâlirent, leurs visages marqués par la réalisation soudaine de qui se tenait désormais face à eux, Kol et Davina, le couple le plus redouté et le plus respecté de toutes les communautés surnaturelles. Le pouvoir qu'ils dégageaient, palpable et menaçant, n'était pas une simple démonstration de force, c'était une promesse de ce qui allait suivre si les parents d'Esteban ne se rendaient pas compte de la gravité de leur erreur. La voix de Kol brisa le silence comme une lame de glace, son ton était si froid qu'il semblait figer l'air autour de lui :
- Nous allons avoir un sérieux problème, vous et moi.
Chaque mot était calculé, chaque syllabe imprégnée de magie polaire, se propageant dans l'atmosphère comme un frisson glacial qui fit frémir toutes les personnes présentes, son énergie, telle une tempête de neige, commença à s'agiter autour de lui, lourde, dense, et écrasante. Cette magie, aussi ancienne que dangereuse, s'entrelaça à celle de Davina, créant une aura de puissance colossale qui envahit le caveau tout entier. Leurs énergies combinées faisaient vibrer les murs du caveau, créant une pression quasi insupportable sur les épaules des sorcières présentes, ce n'était pas seulement un avertissement, c'était une déclaration de guerre. Chaque sorcières et sorciers dans la pièce savait que Kol et Davina étaient capables de détruire tout et tous ceux qui oseraient menacer leur famille. La froideur dans les yeux de Kol, le contrôle glacial qu'il exerçait sur sa magie, suffisaient à rendre la scène encore plus terrifiante, la mère d'Esteban, tenta de prendre la parole, mais Davina ne lui en laissa pas le temps.
- Ta gueule ! Sinon, je te jure que je t'arrache moi-même la langue ! Lança Davina en posant un regard d'acier sur la femme, alors que sa voix était aussi tranchante que son compagnon.
Son ton, calme mais impitoyable, résonna dans l'espace comme un coup de tonnerre, l'insulte, brutale et inattendue, laissa un frisson glacé dans l'air, tout le monde savait que Davina ne jurait jamais, et lorsqu'elle le faisait, il ne s'agissait pas de menaces en l'air. L'onde de choc traversa les sorcières présentes, et chacune d'elles sut à cet instant que la situation venait de prendre un tournant encore plus sombre. Davina, bien que souvent plus mesurée, ne supportait plus cette mascarade, la menace envers Esteban, Clarisse et surtout Marie-Alice avait réveillé une férocité latente en elle, la mère d'Esteban, jusque-là impassible, se figea sous la menace. Ses lèvres pâlirent, mais l'arrogance et la fierté l'empêchèrent de céder complètement, pourtant, la peur dans ses yeux était indéniable, Davina n'était pas seulement redoutée pour ses compétences en magie. Elle était également redoutée pour son implacabilité lorsqu'il s'agissait de défendre ceux qu'elle aimait, le silence était lourd après ses paroles, comme le calme avant une tempête.
Les autres sorcières, pourtant habituées aux jeux de pouvoir, frémirent devant l'échange, Kol, toujours aussi imperturbable, sentait l'énergie de Davina renforcer la sienne, son regard ne quittant pas celui des parents d'Esteban. Kol s'éloigna de Davina, son regard était désormais rivé sur Marie-Alice, sa sœur d'âme, qui se trouvait dans un état proche de la rupture, à chaque pas qu'il faisait vers elle, il voyait les tremblements de la jeune femme s'accentuer. Sa respiration, hachée et laborieuse, révélait à quel point elle était submergée par ses émotions, comme si le monde entier s'était refermé sur elle, l'étouffant peu à peu. Sa sensitivité, cette connexion unique avec ses propres émotions et celles des autres, dévorait son énergie, la poussant au bord du gouffre, Kol savait qu'elle était à deux doigts de s'effondrer, incapable de gérer la tempête d'émotions qui la traversait. Chaque fibre de son être vibrait sous la pression, sa magie s'agitait en elle, cherchant désespérément une issue, il s'approcha, son visage était impassible, mais à l'intérieur, une rage sourde bouillonnait, mêlée d'une inquiétude intense pour celle qu'il considérait comme une partie de lui-même.
Une fois près d'Esteban, Clarisse et Marie-Alice, il plongea son regard dans celui d'Esteban, ce dernier, regardait Marie-Alice avec une protection farouche, tout comme Clarisse, la voix basse mais ferme de Kol résonna dans l'espace :
- Donne-la-moi.
Il ne formulait pas une demande, mais un ordre calme, comme une évidence, il n'y avait ni agressivité ni impatience dans son ton, simplement une autorité sereine, comme s'il était évident que Marie-Alice devait être avec lui. Esteban, néanmoins, hésita, son instinct protecteur le poussant à garder Marie-Alice contre lui, comme s'il pouvait la protéger de la tempête intérieure qu'elle traversait. Ses bras se resserrèrent brièvement autour d'elle, son coeur lourd face à cette décision, mais en regardant Kol, il savait qu'il devait la laisser partir, il sentait que le vampire millénaire devant lui, pouvait aider là où lui-même se sentait impuissant. Esteban, relâcha son étreinte, sentant Marie-Alice glisser lentement de ses bras pour se retrouver dans ceux de Kol, le lien qui les unissait tous les trois n'était pas brisé, mais ce moment symbolisait une séparation temporaire. Elle était nécessaire pour sauver Marie-Alice de la spirale destructrice dans laquelle elle était prise, dès que Kol eut sa sœur contre lui, Esteban attira Clarisse à lui.
Il cherchait à se raccrocher à elle, à puiser du réconfort dans leur proximité physique, il sentait que Clarisse partageait son tourment, elle aussi affectée par l'état de leur compagne, mais ensemble, ils pouvaient au moins se soutenir mutuellement. Tout le monde dans la pièce observait Kol avec une intensité mêlée de crainte et d'admiration, Marie-Alice, en proie à de violents tremblements, s'accrochait à lui de toutes ses forces. Son visage enfoui contre son torse comme si elle cherchait un refuge dans cette proximité, ses doigts agrippaient la verste de Kol, au point ou ses jointures blanchirent. Tandis que ses yeux restaient obstinément fermés, luttant contre les larmes et la panique qui menaçaient de la submerger, chaque respiration qu'elle prenait semblait être une lutte, une tentative désespérée de ne pas se noyer dans l'océan d'émotions qui l'assaillait de toutes parts. Kol, malgré la colère sourde qui pulsait en lui, malgré la magie glaciale qui parcourait son corps, s'efforçait de rester un rocher de stabilité pour elle, il serra Marie-Alice contre lui, son étreinte ferme mais réconfortante, un rappel silencieux qu'il était là, qu'il ne laisserait pas sombrer.
Ses mains caressaient doucement ses cheveux, un geste apaisant, tandis qu'il murmurait des paroles douces à son oreille, des mots qu'elle seule pouvait entendre, des murmures d'assurance qui tentaient de la ramener à elle-même. Dans ce moment précis, il n'était pas seulement un protecteur, il était son ancre émotionnelle, tout en réconfortant sa sœur d'âme, Kol ne cessait de lancer des regards de défi aux parents d'Esteban. Sa magie polaire vibrait toujours dans l'air, prête à exploser, sa rage contre eux était palpable, mais il la maintenait sous contrôle pour l'instant, sachant que la priorité était de calmer sa sœur avant tout. Le silence dans le caveau était désormais lourd, chaque personne présente retenant son souffle, sentant que la fragile trêve qui tenait encore la situation ensemble était sur le point de se briser. Tout le monde savait que ce moment était une bombe à retardement, et la moindre étincelle pourrait tout faire exploser, mais pour l'instant, Kol restait immobile, tenant Marie-Alice fermement dans ses bras.
Kol observait sa sœur, elle était comme un roseau, pliant sous la tempête de ses émotions, il entendait son coeur battre de façon erratique dans sa poitrine, les tremblements de son corps ne faisaient que s'intensifier, un signal d'alarme que Kol ne pouvait ignorer. Il savait que Marie-Alice était au bord d'une rupture complète, prête à s'effondrer sous le poids accablant de sa sensitivité exacerbée. Elle risquait de plonger dans une détresse irréversible, de perdre pied dans un océan de désespoir, alors il murmura doucement :
- Libère-toi, Alice.
Son ton trahissait une tendresse profonde, empreinte d'une urgence nécessité, dans ses yeux, une flamme de détermination brillait, mais elle était adoucie par l'amour fraternel qu'il éprouvait pour elle. Il savait à quel point elle était forte, capable d'affronter des tempêtes émotionnelles, mais la situation actuelle la mettait à l'épreuve de manière brutale, il la voyait lutter, une guerre intérieure se déroulant sous ses yeux.
- Je n'y arrive pas… c'est trop… Kol… hoqueta-t-elle, ses lèvres tremblantes formant à peine les mots.
La vulnérabilité de Marie-Alice, le frappa de plein fouet, il savait qu'il devait agir, malgré sa propre fureur envers les parents d'Esteban, qui avaient contribué à l'état désespéré de sa sœur, Kol était avant tout une frère protecteur. Il pouvait sentir la façon dont la détresse émotionnelle de Marie-Alice l'emportait lentement, la tirant vers le fond comme un courant traître, cela éveillait en lui une volonté implacable de la sauver. Puis, soudain, l'atmosphère dans le caveau se modifia, l'air se chargea d'une énergie incontrôlable, presque électrique, comme avant un orage menaçant, Marie-Alice, submergée par ses émotions tumultueuses, commença à se débattre dans les bras de Kol. Ses mouvements étaient violents, comme si elle essayait de se libérer d'une prison invisible, avant d'exploser en larmes, ses sanglots déchirants résonnèrent dans la pièce, perturbant le silence. Les sorcières présentes, échangèrent des regards inquiets, et même celles qui étaient d'ordinaire impassibles ne purent dissimuler leur empathie face à la détresse de l'une des leurs.
Kol, resserra son étreinte, ancrant Marie-Alice contre lui avec une force protectrice, il savait qu'il ne pouvait pas la laisser dans cet état, cela signifierait la laisser se noyer dans cette vague de panique et de terreur.
- Écoute-moi bien, Marie-Alice Clair, libère-toi ou je le ferai pour toi ! Siffla-t-il, d'une voix empreinte de magie.
Dans son ton, il n'y avait plus rien de tendre, c'était une voix ferme, glacial, teintée de la même autorité qui faisait de lui l'un des êtres les plus puissants parmi eux, il savait qu'il devait trouver le moyen de l'atteindre. La magie pulsait autour de lui, vibrante et intense, Kol ne se contentait pas de la tenir dans ses bras, il s'était connecté à leur lien fraternel, ses paroles, désormais teintées de puissance, résonnaient comme une promesse, une assurant qu'il ne laisserait pas sa sœur se perdre. Il était là pour la sauver, pour la ramener à la surface, à la lumière, et à la vie, l'air autour d'eux vibrait maintenant de magie, une énergie palpable qui se déployait comme un orage électrique dans le caveau, et tous ceux présents pouvaient la ressentir. La magie de Kol, glaciale et implacable, se mêlait à la détresse de Marie-Alice, créant une tension presque insoutenable qui semblait peser sur chacun d'eux.
Clarisse, debout avec Esteban, sentit cette énergie traverser tout son corps, une force qu'elle avait rarement vue chez Kol, ce qu'elle percevait n'était pas simplement de la magie, c'était une extension de son âme, une déclaration de son intention de protéger ceux qu'il aimait. Davina, observant Kol avec une acuité intuitive, comprit immédiatement ce qu'il allait faire, elle s'approcha doucement de lui, son regard empreint de soutien et d'amour.
- Kol ? Murmura-t-elle.
Sa voix douce et réconfortante coupa à travers l'intensité de la situation, comme une bouffée d'air frais, leurs regards se croisèrent, et dans ses yeux, Kol vit la certitude tranquille de sa compagne, une force intérieure qui lui donna le courage d'agir.
- Elle ne va pas y arriver. Aide-la… souffla Davina.
Kol n'avait plus le luxe de l'hésitation, comprenant que le moment était crucial, il ferma les yeux et laissa sa magie s'étendre autour de Marie-Alice, comme une couverture invisible qui l'enveloppait, il tissait un cocon de protection et de paix. C'était comme une bulle de sérénité contre le tumulte intérieur qui menaçait de l'engloutir, avec une concentration féroce, il commença à aspirer sa douleur et sa peur. Il tira lentement cette énergie négative hors de son corps pour la remplacer par un calme réconfortant, une chaleur rassurante, la sensation de sécurité qu'il lui envoyait était si forte qu'elle semblait presque palpable, se répandant dans tout son être. Marie-Alice, épuisée par la lutte, sentit peu à peu ses tremblements s'apaiser, son corps, si crispé un instant auparavant, s'adoucit contre celui de Kol. Elle commença à se laisser aller, reconnaissant la familiarité et la force qui l'entouraient, ses paupières, lourdes de fatigue, tombèrent doucement alors qu'elle s'affaissait, totalement vidée de ses forces, mais enfin en paix.
Lorsque Clarisse et Esteban s'approchèrent, leurs visages étaient empreints d'une tendresse infinie, ils récupérèrent leur compagne des bras de Kol, l'embrassant doucement sur le front, la berçant comme une enfant précieuse dans un monde devenu trop dangereux. L'amour et la protection qu'ils éprouvaient pour elle étaient visibles dans chacun de leurs gestes, comme une lumière dans l'obscurité. Ils murmuraient des paroles réconfortantes, des promesses silencieuses de veiller sur elle quoi qu'il arrive, lorsque Kol libéra enfin sa sœur d'âme de sa magie, il sentit sa propre énergie se relâcher, une fatigue douce l'envahissant après l'intensité de son intervention. Pourtant, il n'y avait plus de douceur dans ses yeux, la colère glacée qui couvait en lui depuis l'arrivée des parents d'Esteban refit surface, prête à éclater avec une violence inouïe. Son regard se posa alors sur ces derniers, les transperçant d'une fureur qu'il ne tentait même plus de cacher, ses yeux, sombres et presque vide d'humanité, exprimaient une détermination terrifiante.
- Bien. À nous maintenant… dit-il, d'une voix qui fit frémir l'air lui-même.
Ce n'était plus une question d'amour ou de famille, c'était devenu une question de survie, Kol était prêt à tout pour protéger ceux qu'il aimait, et les parents d'Esteban venaient de franchir une ligne qu'ils n'auraient jamais dû toucher. L'atmosphère, déjà chargée de tension, devint palpable, chaque respiration retenue dans l'attente d'une confrontation inévitable, le silence dans le caveau n'était plus qu'une illusion fragile, prête à éclater sous le poids de ce qui allait se passer ensuite. Les sorcières, ressentant le changement dans l'air, se tenaient prêtes, leurs cœurs battant à l'unisson, conscientes que l'instant qui suivrait pourrait redéfinir le destin de leur communauté. Kol observa les parents d'Esteban d'un regard glacial, le silence pesant sur la scène comme un orage en attente d'éclater. Alors que l'intensité de la situation augmentait, il savait qu'il était temps d'isoler ceux qu'il aimait du chaos à venir, d'une voix calme mais chargée d'autorité, il ordonna à Clarisse et Esteban :
- Clarisse, Esteban, emmenez Marie-Alice dans l'une des chambres, et ne revenez pas avant que l'on vienne vous chercher.
Esteban, portant Marie-Alice endormie dans ses bras, suivit Clarisse, qui disparaissait déjà dans le couloir sombre menant aux chambres du caveau, leur départ marquait une transition nette, le calme relatif qui régnait avant qu'ils ne partent se mua en une tension froide et menaçante. Kol, désormais tourné vers ceux qui restaient, laissa sa voix résonner dans le caveau avec une menace voilée :
- Ceux qui ne veulent pas assister à ça, peuvent partir.
Les jeunes sorcières, sentant la gravité de ce qui allait se passer, quittèrent la pièce en silence, seules les plus anciennes, comme Silvia, restèrent, leur âge et leur expérience les rendaient plus résistantes face à cette scène imminente de jugement, mais cela ne dissipait pas pour autant la tension présente.
Kol se tourna alors vers Davina, son regard cherchant le sien, il savait que, quoi qu'il dise, elle resterait à ses côtés, ils partageaient une connexion indéfectible, et il comprenait que cette épreuve devait être vécu ensemble. La certitude de sa présence, son soutien silencieux, lui donna une force supplémentaire pour affronter ce qui allait suivre, le regard de Davina, à la fois impassible et déterminé, renvoyait à Kol la puissance tranquille dont il avait besoin en cet instant. Puis, ses yeux retournèrent sur les parents d'Esteban, un silence suffocant s'installe, Kol expert dans l'art de la torture mentale, savait que le silence pouvait être une arme aussi tranchante qu'un sort.
La douleur de l'attente, de l'incertitude, pénétrait les esprits des parents d'Esteban, amplifiant leur peur, il ne disait rien, et c'était là toute sa force, Davina demeurait à ses côtés, silencieuse mais puissante, et l'atmosphère devint presque irrespirable pour quiconque n'était pas préparé. Soudain, le père d'Esteban, dans un geste désespéré de lâcheté, poussa sa femme devant lui en hurlant :
- C'était son idée à elle !
Sa voix, tremblante de panique, trahit sa peur, ce fut un spectacle misérable, et la soudaine dégradation de la situation choqua sa femme, qui se tourna vers lui, abasourdie par cette trahison.
- Ce n'est pas vrai ! C'était la tienne ! Répliqua-t-elle, les yeux écarquillés.
- Tais-toi et assume tes erreurs, femme ! Hurla le père, en ne lui laissant aucune chance de se défendre.
La mère d'Esteban chancela, ses larmes coulant sur ses joues, dévastée non seulement par l'accusation, mais aussi par le poids de la trahison de son propre mari, elle se tourna vers Kol, des sanglots étouffant sa voix.
- Si tu veux me tuer pour ce que je pense de l'union de mon fils, fais-le. Mais sache que mon mari a contacté ta mère… Esther.
Le nom d'Esther retentit comme une détonation dans l'esprit de Kol, ce simple mot changea tout, Kol, qui avait envisagé une certaine clémence, sentit sa rage monter en flèche, la simple mention de sa mère fit basculer toute sa maîtrise. Ses muscles se tendirent, et un éclat sombre passa dans son regard, il s'approcha de la mère d'Esteban, attrapant son visage d'une main glacée, son emprise était ferme mais sans brutalité excessive. Il contrôlait chaque mouvement avec une précision chirurgicale, dans un même geste, il leva sa main gauche, et d'un simple mouvement, le père d'Esteban tomba à genoux, le souffle coupé. L'air devint encore plus lourd, chargé de la puissance de Kol qui pulsait autour de lui, écrasant tout espoir de fuite ou de rédemption, le nom d'Esther résonnait encore dans la tête de Kol, alimentant sa colère. Il était prêt à en finir, mais Davina, toujours calme, s'avança vers le père d'Esteban, son regard était vide, dénué de toute pitié, elle n'était plus simplement une sorcière, elle était un juge, implacable et résolu.
- Baisse les yeux… ordonna-t-elle, d'une voix tranchante et autoritaire.
L'homme, dans un ultime geste de défi, refusa d'obéir, fixant Davina droit dans les yeux, Kol sentant l'imprudence et l'arrogance de cet acte, lança avec une froideur mesurée :
- Je te conseille de la prendre au sérieux.
L'homme ne céda pas, son arrogance, ou son ignorance, le rendit aveugle au danger imminent, Davina, sans une once d'hésitation, leva la main et lui asséna une gifle si violente que sa tête bascula sur le côté, sa mâchoire claquant sous le choc. Son regard dévia vers sa femme, toujours prise dans l'emprise glacée de Kol, le bruit de la gifle résonna dans le caveau comme un coup de tonnerre, mais le silence qui suivit fut encore plus pesant. Kol relâcha un soupir de mépris, son visage toujours figé dans une expression de froideur impitoyable, le moment de clémence était passé, et il n'avait plus rien à offrir à ces deux âmes perdues. La scène était devenue d'une intensité presque insoutenable, Davina, le visage marqué par une détermination glaciale, venait de gifler l'homme avec une telle force que le bruit résonna dans tout le caveau. La tension monta encore d'un cran lorsque sa main se referma brutalement sur les cheveux de l'homme à genoux devant elle, tirant d'un coup sec pour forcer sa tête à se relever.
Kol, observant la scène avec un calme calculé, sentait la colère couver en lui, prête à exploser à tout instant, il savait que Davina partageait cette rage silencieuse, et leur connexion, habituellement apaisante, devint ici une arme redoutable.
- Qu'as-tu dit à Esther ? Demanda Davina, sa voix tranchante comme la lame d'un couteau.
L'homme tenta de garder sa bouche fermée, comme s'il pouvait encore échapper à ce qui l'attendait, mais Kol, impitoyable, libéra sa magie polaire, elle s'infiltra dans les veines de l'homme, un froid dévastateur parcourant son corps. La douleur fut immédiate, intense, violente, et ses cris de souffrance emplirent le caveau, déchirant le silence oppressant qui pesait de plus en plus lourdement sur les lieux.
- Je devais m'approcher suffisamment de vous, et… de vos enfants… pour lui donner… Alanna… lâcha-t-il enfin dans un souffle désespéré.
À l'évocation du prénom de leur fille, le coeur de Kol se figea un instant, et la colère brûlante en lui devint un gouffre sans fond, Davina, quant à elle, eut une réaction immédiate et viscérale, son regard changea, une lumière meurtrière s'allumant dans ses yeux. Sans même réfléchir, son corps se mit en mouvement, répondant à une rage profonde, elle se tourna brusquement vers Kol, qui avait lâché la mère d'Esteban. Avant que quiconque ne puisse comprendre ce qui se passait, elle se jeta sur lui, l'embrassant avec une passion féroce, Kol, pris au dépourvu, sentit la force de Davina se mêler à la sienne, leurs corps s'attirant avec une énergie primordiale. Ses bras l'entourèrent instinctivement, la pressant contre lui dans une étreinte avide, leur baiser, intense et dévastateur, réveilla quelque chose de profond en eux. C'était plus qu'un simple moment de tendresse ou de désir, c'était l'union de leur puissance, de leurs magies entrelacées qui, ensemble, formaient une force destructrice.
Leurs souffles se mêlaient, alimentant un tourbillon d'énergie qui éclata dans la pièce, emportant tout sur son passage, les parents d'Esteban, croyant un instant à une possible rémission, étaient désormais au coeur de la tempête. Ils furent les premières victimes de cette explosion d'énergie, la magie de Kol, glaciale et implacable, gela chaque cellule de leur corps, tandis que la magie brûlante de Davina les consumait de l'intérieur. Le contraste des deux forces, opposées mais complémentaires, créa une agonie indescriptible, sous les yeux des sorcières restantes, pétrifiées d'horreur, et de Silvia, qui observait sans bouger, le spectacle d'une violence inouïe devant elles. Les parents d'Esteban furent pris dans cet étau magique, leurs corps se tordant sous l'effet des douleurs contradictoires, brûlés et gelés à la fois, leurs cris, d'abord puissants et inhumains, devinrent rapidement plus faibles, jusqu'à ce qu'un silence absolu retombe dans la pièce.
Lorsque Kol et Davina cessèrent enfin leur baiser, tout était fini, leurs visages, marqués par la satisfaction sombre d'une vengeance accomplie, étaient les seuls témoins de l'horreur qu'ils avaient déclenchée. Les corps des parents d'Esteban, brisés et déformés par la magie, gisaient immobiles sur le sol du caveau, figés dans une mort qui avait été tout sauf douce, Kol, reprenant son souffle, sentait la rage qui l'avait consumé s'apaiser. Malgré tout, il restait un éclat froid dans ses yeux, une marque indélébile de la trahison que les parents d'Esteban avaient osé commettre, Davina, toujours près de lui, le regardait avec une compréhension silencieuse. Elle partageait à la fois son soulagement et la sombre satisfaction de leur victoire, le caveau, autrefois lieu de tension, était désormais une scène de mort silencieuse, la paix fragile qui suivait une tempête dévastatrice. Kol et Davina se tenaient côte à côte, liés par leur magie et leur amour, prêts à affronter ce qui viendrait ensuite, mais plus jamais ils ne seraient prêts à pardonner ceux qui les menaçaient.
Kol ressentant toujours cette brûlure possessive en lui, attira Davina contre lui, la présence de sa compagne, avec ses bras autour de sa taille et sa tête reposant sur son tors, apaisait son agitation intérieure. Cependant, même dans ce moment de tendresse, Kol restait concentré, et d'un simple geste de la main, réduisit les corps des parents d'Esteban en poussière, tout ce qui menaçait leur équilibre était désormais effacé, il se tourna vers Silvia.
- Tu peux dire à Clarisse, Esteban et Marie-Alice si elle est réveillée, qu'ils peuvent revenir… ordonna-t-il, avec douceur.
Quand le trio revint, Marie-Alice se démarqua, elle s'approcha directement de Kol et Davina, sa démarche semblait instinctive, cherchant la sécurité émotionnelle qu'elle savait trouver auprès d'eux. Lorsqu'elle se glissa dans leur étreinte, Kol sentit la fragilité de sa sœur d'âme, son coeur se serra légèrement en la sentant blottie contre eux, son front touchant celui de Davina, Kol embrassa le sommet de leurs têtes, avec affection. Ce moment intime était lourd de signification pour lui, et la présence de Davina et Marie-Alice à ses côtés renforçait son désir de tout faire pour préserver sa famille. Davina, quant à elle, partageait ce besoin protecteur, elle percevait la tension qui parcourait le corps de son arrière-grand-mère. Elle comprenait qu'elle avait encore des blessures à guérir, en posant sa tête contre Kol, elle se laissait aussi envelopper par sa force, cherchant à calmer les remous intérieurs qui secouaient leur groupe.
C'est à cet instant que la voix de Clarisse brisa le silence, interrompant brutalement cette harmonie fragile, ses mots tranchants et directs plongèrent immédiatement Marie-Alice dans une raideur palpable.
- Maintenant que nous sommes revenus, et que tu es près de ton frère, peux-tu nous expliquer pourquoi nous n'avons pas pu te calmer alors que Kol a réussi ? Demanda Clarisse avec une insistance qui trahissait son incompréhension.
Kol ressentit cette tension monter en elle et son instinct protecteur se renforça, il échangea un regard avec Davina, sentant qu'une nouvelle confrontation émotionnelle était inévitable, Esteban, toujours aussi en colère ne put contenir son agacement. Il claqua sa langue contre son palais, ressentant lui aussi l'urgence de la situation, et la frustration de voir Clarisse insister sur ce point le mettait à bout de patience.
- Clarisse ! Est-ce qu'on ne peut pas avoir cette discussion plus tard ? Lança-t-il, visiblement exaspéré.
- Non, je veux l'avoir maintenant ! Rétorqua Clarisse inflexible.
Kol savait que cette confrontation était inévitable, mais il restait prudent, prêt à intervenir si nécessaire, il serra légèrement Davina contre lui, alors que Davina et lui comprenaient que quelque chose de fondamental manquait dans le lien de Marie-Alice, Esteban et Clarisse. La connexion qui unissait le trio n'était pas suffisante, comme s'il manquait un élément, une complétude qui les empêchait de véritablement se soutenir les uns les autres dans les moments critiques.
- Vous n'avez pas réussi parce que notre lien n'est pas terminé… Je t'ai déjà dit ce qu'il fallait que nous fassions pour qu'il soit complet… répondit Marie-Alice, d'une voix résolue.
Ces mots frappèrent Kol et Davina comme une révélation, ils comprenaient enfin pourquoi le lien entre Marie-Alice, Esteban et Clarisse était si fragile, si instable, bien que magiquement unis, il leur manquait une dimension plus intime, pour que leur union soit véritablement indissoluble. Marie-Alice se détacha alors de leur étreinte pour se réfugier dans les bras d'Esteban, c'est à cet instant que la situation prit une tournure explosive. Esteban, empli d'une rage incontrôlable, laissa éclater sa colère, ses yeux étaient pleins de désespoir mais aussi de détermination, alors qu'il plantait son regard dans celui de Clarisse.
- Si tu ne veux pas finaliser notre lien à tous les trois, laisse-nous au moins finaliser le lien qu'Alice et moi avons ! Parce qu'il est hors de question que je la perde à cause de ton refus ! Déclara-t-il, la voix remplie de colère.
Ces mots, aussi brûlants que sa fureur, résonnèrent dans la pièce, laissant un silence lourd s'installer, Kol pouvait ressentir la tension électrique entre eux, le regard de Davina se durcit partageant l'inquiétude de Kol face à ce conflit. Esteban, d'habitude plus calme, se trouvait à la limite de la rupture, Marie-Alice, elle, restait silencieuse, blottie contre lui, comme si tout son espoir reposait désormais sur cet homme qu'elle aimait profondément. Davina et Kol savaient tous les deux que cette situation ne pouvait plus durer, finalement, lorsque le couple quitta la pièce, main dans la main, laissant Clarisse derrière eux. Kol savait que cette fracture risquait de les éloigner définitivement les uns des autres si elle n'était pas réparée rapidement, le vampire millénaire savait aussi que quelque chose s'était brisé. Clarisse, paralysée par le choc, ne fit rien pour les arrêter, elle ne tenta pas non plus de les rattraper, Kol, quant à lui, observa la scène avec une froideur maîtrisée, il savait que Clarisse avait provoqué cette situation.
- Clarisse, tu vas régler ça. Et si tu dois leur demander pardon à genoux, tu le feras… dit froidement Kol.
Son ton était sans appel, et Clarisse sentit tout le poids de cette injonction s'abattre sur elle, Kol ne tolérerait plus que quelqu'un fasse souffrir sa sœur d'âme, et Clarisse devait maintenant faire face à ses propres erreurs. Mais Clarisse ne s'attendait certainement pas à ce que Davina enfonce le clou encore plus loin avec une phrase qui frappa Clarisse en plein coeur, c'était comme si on venait de lui balancer un coup de poing dans le ventre.
- Et s'ils veulent se séparer de toi et conclure un nouveau lien entre eux deux seulement, tu l'accepteras sans un mot, ni une larme.
Cette déclaration glaça l'air dans la pièce, Davina, toujours si passionnée et déterminée à protéger ceux qu'elle aimait, ne laisserait pas Clarisse faire souffrir son arrière-grand-mère, elle sentait la vulnérabilité de Marie-Alice, et la rage d'Esteban comme si c'était la sienne. Cela la poussait à protéger leur bonheur, même si cela signifiait briser un autre lien, Kol prit finalement la main de Davina dans la sienne, un geste simple mais rempli de signification. Ensemble, ils quittèrent le caveau, il était désormais temps pour Clarisse de comprendre qu'elle devait soit sauver son lien avec Marie-Alice et Esteban, soit les perdre à jamais.
Une semaine s'était écoulée depuis la mort des parents d'Esteban, et la maison de Kol et Davina semblait enveloppée dans une lourde atmosphère de silence et de tension, Marie-Alice avait passé ces jours dans un état de semi-conscience. Comme si la douleur et le poids des événements la plongeaient dans une torpeur dont elle ne pouvait s'extraire, blottie sous les couvertures, elle se laissait bercer par l'épuisement, cherchant un réconfort qu'elle ne trouvait pas. Tout ce qu'elle voulait, c'était sentir la présence d'Esteban, leur lien incomplet résonnant comme une blessure ouverte. Lorsque Esteban entra dans la chambre, son coeur se serra, il la regarda un instant, si petite, si vulnérable sous la couette, ce n'était pas la Marie-Alice qu'il connaissait, mais une jeune femme accablée par l'inachevé, par tout ce qu'ils n'avaient pas encore accompli ensemble. En silence, il se déshabilla, ne gardant que son boxer, avant de se glisser à ses côtés, dès qu'il fut dans le lit, Marie-Alice se tourna instinctivement vers lui, se blottissant contre lui.
- Esteban… chuchota-t-elle, dans un murmure à peine audible.
Son nom, prononcé d'une voix endormie, envoya une vague d'émotion à travers Esteban, il embrassa doucement son front, ses lèvres effleurant sa peau avec une tendresse infinie, alors qu'il la tenait dans ses bras. Il sentit son corps se détendre contre le sien, mais une larme solitaire s'échappa de ses yeux fermés, lorsqu'elle roula le long de sa joue, cela le bouleversa, doucement il l'essuya du bout des doigts.
- Hey… Qu'est-ce que tu as, Alice ? Demanda-t-il, avec inquiétude.
Marie-Alice ouvrit lentement les yeux, son regard brumeux captant le sien, elle soupira, ses émotions à fleur de peau, n'ayant plus la force de tout retenir, elle murmura, ses mots lourds de tout ce qu'elle ressentait :
- Je n'en peux plus… J'ai envie de toi… Je veux finaliser notre lien… S'il te plaît…
Elle n'en pouvait plus de cette attente, de ce vide entre eux, le poids de leur lien inachevé pesait sur son coeur et sur son âme, elle avait besoin de lui, de cette connexion complète, pas seulement sur le plan physique, mais aussi sur le plan magique, émotionnel, et spirituel. Esteban le sentait aussi, profondément, chaque fibre de son être criait pour cette union qu'ils n'avaient pas encore achevée, il savait que cette situation, ce flou dans lequel ils étaient coincés, ne pouvait plus durer. Sans un mot de plus, il prit sa décision, peu importe Clarisse, peu importe tout ce qu'elle aurait pu dire ou faire. Cette nuit, ce moment, leur appartenait, il se pencha vers elle, capturant ses lèvres dans un baiser doux, mais chargé de passion, il la fit rouler sous lui, leurs corps se mouvant en une danse intime. Ses mains glissèrent sous son tee-shirt, explorant la douceur de sa peau avec un désir qu'il ne pouvait plus contenir, Marie-Alice répondit immédiatement à ses gestes, elle fit disparaître son propre tee-shirt et le boxer d'Esteban à l'aide de sa magie, ne voulant aucune barrière entre eux.
Dès que leurs corps nus se touchèrent, un courant électrique les traversa, leur faisant échapper des gémissements synchronisés, l'anticipation était à son comble, et ils savaient tous les deux que ce moment scellerait bien plus que leur amour. Leurs mains explorèrent mutuellement leurs corps, redécouvrant chaque courbe, chaque imperfection, chaque battement de coeur, leurs lèvres ne cessaient de se chercher, se trouvant encore et encore. Tandis que leurs souffles se faisaient plus courts, plus impatients, finalement, dans un mouvement lent et mesuré, Esteban s'unit à elle, il se figea, laissant à Marie-Alice le temps de s'habituer à cette nouvelle intimité. Elle bougea légèrement son bassin, un signe silencieux qu'elle était prête, qu'elle voulait continuer, ce qu'ils partagèrent fut bien plus que de la simple tendresse charnelle. Il y avait une douceur exacerbée, un amour profond et une compréhension intime de l'autre qui rendait chaque mouvement, chaque geste empreint de quelque chose de sacré.
- Je t'aime… murmura-t-elle dans un gémissement.
- Et je t'aime… souffla Esteban dans un murmure.
Alors qu'ils atteignaient ensemble un pic d'extase, leurs magies se lièrent dans un éclat de lumière invisible, finalisant enfin ce lien qu'ils avaient tant attendu, en un instant, Marie-Alice et Esteban purent ressentir l'autre d'une manière qu'ils n'avaient jamais expérimentée auparavant. Leurs émotions, leurs pensées, leurs cœurs battant en parfaite harmonie, ils étaient enfin complets, unis non seulement dans l'amour physique, mais dans leur magie et leur âme. Cette union était tout ce qu'ils avaient espéré et bien plus encore, alors que dans le cimetière, Clarisse se trouvait assise seule dans son caveau. Le silence était pesant, et une ombre invisible planait au-dessus d'elle, d'un coup, elle sentit une rupture, un vide là où se trouvait autrefois un lien, Marie-Alice et Esteban avaient finalisé leur union. Elle en avait été exclue, le lien qui les unissait il n'y a encore pas si longtemps, se brisa définitivement, et elle comprit qu'elle avait perdu, il n'y aurait plus de retour en arrière.
Elle sentit dans ses os que les ancêtres étaient du côté de Marie-Alice et Esteban, ils avaient agi selon leur volonté, tandis qu'elle, en refusant de les honorer, avait détruit leur cadeau, et maintenant, elle en paierait le prix. Le lendemain soir, l'atmosphère dans la maison de Kol et Davina était détendue et joyeuse, le couple cuisinait ensemble, leurs gestes s'harmonisant parfaitement, échangeant des sourires et des regards remplis d'amour. La cuisine, habituellement calme, accueillait cette fois Elijah et Elena, fraîchement arrivés, suivis de Rebekah et Matt qu'ils étaient allés chercher à l'aéroport à leur retour de Mystic Falls. En entrant, ils furent accueillis par Kol et Davina, qui leur sourirent chaleureusement, tout en continuant de s'affairer autour des fourneaux. Les nouveaux venus s'installèrent à la table de la cuisine, observant le couple avec amusement, l'ambiance légère fut renforcée lorsque Marie-Alice apparut dans la cuisine, son regard croisant ceux de Rebekah et Matt.
Elle leur adressa un sourire doux, presque timide, et les salua d'un geste amical, l'ambiance de la pièce était paisible, baignée par la chaleur de la cuisine où Kol et Davina s'affairaient, cette atmosphère simple et familière l'apaisait. C'était un contraste frappant avec les événements tourmentés de ces derniers jours, alors qu'elle se dirigeait vers une chaise, prête à s'asseoir, elle sentit soudain deux bras puissants entourer sa taille, fermes et réconfortants à la fois. Le geste la surprit légèrement, son corps se tendant instinctivement avant de reconnaître cette étreinte, elle se retourna et plongea immédiatement son regard dans celui d'Esteban. Le soulagement l'envahit en un instant, c'était comme si tout son monde reprenait sens dans ses yeux, le temps semblait s'arrêter, le brouhaha autour d'eux s'effaçant pour laisser place à une bulle d'intimité. Un sourire sincère et remplie de lumière illumina son visage, la chaleur de sa présence dissipant les résidus de sa solitude.
- Tu es rentré… murmura-t-elle, sa voix tremblante d'émotion et de bonheur.
Son coeur battait plus fort à cette simple constatation, comme si tout en elle renaissait à son contact, Esteban, en réponse, se pencha avec tendresse et déposa un baiser doux sur le bout de son nez, un geste simple mais profondément affectueux. Puis, ses lèvres se posèrent sur son front, il déposa un baiser protecteur et apaisant, en fermant les yeux, il savourait sa présence dans ses bras, après un moment il rouvrit les yeux, plongeant son regard dans le sien.
- Tu me manquais trop… dit-il doucement.
Ses mots portaient une sincérité brute, un écho du lien profond qui les unissait désormais, leurs regards ne se quittèrent pas, et malgré la présence de Kol, Davina, Elijah, Elena, Rebekah, et Matt, le monde extérieur semblait s'effacer. Sous les regards attendris de Kol et Davina, et ceux, plus surpris, de ceux présents, Marie-Alice et Esteban s'embrassèrent, mais ce n'était pas un simple baiser. Leur magie, encore récente et intensément liée par leur union, se manifesta autour d'eux, créant une sensation palpable d'énergie, ils étaient enveloppés dans un cocon invisible, un espace où seul leur amour existait. C'était un amour qui transcendait le physique pour toucher l'essence même de leur être, pour Marie-Alice, ce baiser était plus qu'un geste d'affection, c'était une source d'ancrage dans une réalité qui, jusqu'alors, lui avait paru incertaine. Elle sentit la puissance de leur lien ainsi que l'assurance de Esteban la traverser, renforçant son propre équilibre intérieur, quand leurs lèvres se séparèrent enfin, elle leva les yeux vers lui.
- Comment va ta famille ? Demanda-t-elle dans un murmure.
Sa voix portait une inquiétude dissimulée, mais aussi une curiosité sincère, elle savait qu'Esteban, désormais chef de sa famille depuis la mort de ses parents, portait un poids immense, elle voulait être à ses côtés, partager ce fardeau. Esteban serra légèrement les dents en entendant la question, non par frustration, mais à cause de la réalité difficile à laquelle il faisait maintenant face avec ses oncles, ses tantes, ses neveux et ses nièces.
- Ils vont bien. Ils veulent te rencontrer bientôt… répondit-il, sa voix plus grave, plus posée.
Marie-Alice hocha doucement la tête, consciente du rôle qu'elle aurait bientôt à jouer au sein de cette nouvelle dynamique familiale, elle pouvait sentir à travers leur lien d'union que Esteban avec été éloigné d'elle trop longtemps. Cette distance, bien qu'elle n'ait duré que quelques heures, leur avait semblé interminable, il le ressentait aussi, elle pouvait le percevoir, de son côté, il se jura de ne plus laisser un tel écart se creuser entre eux.
- Tu m'as manqué… murmura-t-elle, sa voix faible mais vibrante d'émotion.
Elle se serra un peu plus contre lui, comme pour s'assurer que cette fois, il ne partirait plus.
- Je sais, mon amour… répondit-il avec gravité.
Ses bras se refermèrent encore plus fermement autour d'elle, comme pour la protéger de tout ce qui pourrait les séparer à nouveau, ce lien, si fort, était leur refuge, et Esteban ne laisserait plus rien briser cette unité qu'ils venaient à peine de construire. Pendant un instant, tout sembla parfait, comme si rien ne pouvait troubler cette paix retrouvée, leur étreinte était un serment silencieux, une promesse mutuelle de rester unis contre toutes les adversités. Mais soudain, le bruit sourd d'un coup résonna à la porte d'entrée, brisant l'instant de quiétude, le couple se raidit légèrement, la réalité revenant brutalement frapper à la porte, au sens propre comme au figuré. Leurs regards se croisèrent brièvement, et Esteban glissa sa main dans celle de Marie-Alice, comme pour lui rappeler qu'ils étaient ensemble, peu importe ce qui les attendait. Marie-Alice sentit l'atmosphère de la pièce changer dès que le coup résonna à la porte, elle se tenait contre Esteban, son corps encore imprégné de la chaleur de leur moment partagé, mais une ombre venait de s'abattre sur cette quiétude.
Kol soupira, visiblement agacé, quand il ouvrit la porte et que le visage de Clarisse apparut, tout en elle se tendit, la lumière douce de la cuisine semblait s'éteindre, et une vague de froideur s'installa, Clarisse pénétra dans la pièce, suivant Kol. Dès qu'elle entra, Marie-Alice ressentit une boule se former dans son ventre, elle savait que ce moment arriverait, mais cela ne rendait pas les choses plus faciles. Son regard croisa celui de Clarisse et tout son corps se raidit, Esteban, à ses côtés, se ferma instantanément, son étreinte sur sa taille devenant possessive, il la protégeait, la gardant près de lui comme pour faire front contre cette intrusion inattendue. Le coeur de Marie-Alice battait plus fort, pas de peur, mais de colère et de tristesse, elle avait espéré que Clarisse revienne, mais pas de cette manière, pas après une semaine de silence. Le visage impassible de Clarisse la blessait, le silence était lourd, pesant, et chaque seconde qui passait ne faisait qu'aggraver la tension dans la pièce.
Kol avait tiré Davina contre lui, renforçant encore l'idée que tout le monde prenait position, que les lignes étaient tracées, le regard de Clarisse parcourait la pièce, cherchant des réponses, mais ce qu'elle trouva, c'était une froideur implacable. Elle était seule face à leur unité, Esteban, qui jusqu'ici était resté immobile, et silencieux, brisa soudain le silence, sa voix résonna avec une dureté que Marie-Alice n'avait jamais entendue de lui auparavant :
- Dis ce que tu as à dire, et va-t'en !
Ses mots frappèrent Clarisse comme une gifle, Marie-Alice sentit l'émotion de son compagnon, une colère froide et tranchante qui vibrait à travers leur lien, elle aussi était en colère, mais la rage d'Esteban était différente, c'était une trahison plus profonde, plus viscérale. Elle vit le visage de Clarisse se décomposer sous l'impact des mots d'Esteban, ce moment, Clarisse l'avait redouté, mais elle n'avait jamais imaginé que ce serait Esteban qui la repousserait avec autant de froideur. Marie-Alice, elle, restait silencieuse, son regard fixé sur Clarisse, elle ne savait pas encore si elle devait parler, si elle devait laisser sa colère éclater ou bien rester en retrait. Une part d'elle souffrait de cette situation, Clarisse avait été une partie de leur vie, de leur espoir, et maintenant elle se tenait là, comme une étrangère. Esteban lui aussi sentait cette trahison profondément, en tant qu'homme, en tant que leader maintenant, il avait l'impression d'avoir été abandonné au moment où il en avait le plus besoin.
Clarisse avait disparu quand tout s'effondrait, quand ils avaient le plus besoin de force et de soutien, et maintenant, elle revenait, mais c'était trop tard, leur lien était brisé, Esteban savait que Marie-Alice ressentait la même chose, il pouvait le sentir à travers leur magie commune, leur lien. Ils étaient unis, et Clarisse, par son absence, avait brisé la dynamique qui les liait autrefois à trois, Clarisse ne dit rien. Elle resta figée sous le poids des regards, sa voix bloquée par l'hostilité qui la submergeait, Marie-Alice ressentit presque de la pitié à cet instant, mais la douleur était trop vive, elle avait espéré, à un moment, qu'il y aurait une explication, peut-être une réconciliation. Tout cela semblait impossible maintenant, les autres dans la pièce, Elijah, Elena, Rebekah, et Matt, observaient la scène avec confusion. Ils ne comprenaient pas la profondeur du drame qui se jouait devant eux, ils étaient témoins d'une rupture bien plus vaste qu'ils ne le réalisaient, Kol et Davina, quant à eux, étaient silencieux, mais leur désapprobation envers Clarisse était claire.
Le silence qui suivit les mots d'Esteban semblait éternel, lourd et suffocant, Marie-Alice, malgré son calme apparent, sentait son coeur battre à tout rompre, une part d'elle voulait que Clarisse dise quelque chose, n'importe quoi, pour expliquer son absence, pour justifier ce qui s'était passé. Mais au fond, elle savait que rien ne pourrait réparer ce qui avait été brisé, elle se tourna légèrement vers Esteban. Elle plongea son regard dans le sien, elle y trouva la même certitude froide, leur décision avait été prise, et il n'y avait plus de retour possible, et cela devint encore plus vrai quand Clarisse balbutia :
- Je suis désolée…
Esteban sentit une vague de colère monter en lui, il n'y avait plus de place pour la pitié, pas après ce qu'ils avaient vécu, son lien avec Marie-Alice était maintenant si fort qu'il ressentait non seulement sa propre rage, mais aussi la déception brûlante de sa compagne. Marie-Alice, quant à elle, restait immobile, son regard fixé sur Clarisse, elle avait attendu ce moment, mais maintenant qu'il était là, tout ce qu'elle ressentait, c'était une amertume profonde, elle prit une profonde inspiration.
- Pourquoi exactement es-tu désolée ? Demanda-t-elle, d'une voix tranchante.
Elle voulait des réponses, mais surtout, elle voulait que Clarisse comprenne l'ampleur de sa trahison, derrière son ton calme, c'était la douleur qui parlait, la douleur d'avoir aimé quelqu'un qui les avait laissés tomber. Elle se battait pour rester stoïque, mais en elle, les émotions bouillonnaient, elle avait espéré tant de ce lien à trois, elle avait cru en leur union, mais tout cela s'était effondré, Clarisse, incapable de répondre immédiatement, restait figée sous le poids de la question.
- Pour nous avoir fait t'aimer et espérer un lien d'union entre nous trois ? Ou pour t'être souvenu que nous existions après une semaine de silence ? Continua Marie-Alice, implacable.
Les mots étaient tranchants comme des lames, et Esteban les ressentit aussi intensément que si c'était lui qui les prononçait, il ne pouvait plus supporter la présence de Clarisse, et il sentait la tension augmenter dans la pièce. Lorsque Marie-Alice parla, Esteban se tenait à ses côtés, ressentant son coeur se serrer, partagé entre la colère et une sorte de tristesse mélancolique, mais il ne pouvait pas faiblir. Leur union, leur amour, leur lien était maintenant complet sans Clarisse, elle avait choisi de s'éloigner, de ne pas être là quand ils avaient le plus besoin d'elle, et pour lui, c'était impardonnable. Clarisse se tenait toujours là, sans défense, cherchant désespérément une ouverture, mais il n'y en avait plus, Esteban prit alors la parole, sa voix était glaciale et déterminée :
- Nous avons fait notre choix, et notre lien est complet sans toi. Il n'y a pas de retour en arrière possible. Les ancêtres nous ont bénis quand nous nous sommes unis.
Ces mots portaient un poids immense, car il savait que cela scellait définitivement le destin de Clarisse, il la regardait, non plus avec l'amour qu'il avait autrefois ressenti, mais avec une froide certitude. C'était terminé, Marie-Alice, sentant l'air devenir suffocant, se détacha doucement de lui, elle avait besoin de s'éloigner, de respirer loin de la présence oppressante de Clarisse, en passant près d'elle, cette dernière tenta un geste maladroit, voulant toucher le bras de Marie-Alice. C'était comme un dernier effort pour se connecter, mais Esteban intervint immédiatement, attrapant le poignet de Clarisse avec une fermeté glaciale, il la regarda droit dans les yeux, et sa voix résonna avec une froideur implacable :
- N'ose pas toucher ma compagne. Tu ne nous as jamais mérité avant, et encore moins maintenant. C'est fini, Clarisse.
À cet instant, Marie-Alice ressentit un étrange soulagement, ce n'était pas la conclusion qu'elle avait imaginée, mais c'était nécessaire, Esteban, en la défendant ainsi, avait renforcé leur union, leur lien. Ils étaient maintenant plus forts ensemble, sans la confusion et l'incertitude que Clarisse avait laissées derrière elle, en lâchant le poignet de Clarisse, Esteban se retourna, rejoignant Marie-Alice. Ils montèrent à l'étage, rejoignant leur chambre, ils laissèrent derrière eux une pièce emplie de silence, lourd et oppressant, comme un chapitre qui venait définitivement de se fermer, dans la cuisine, l'atmosphère, chaleureuse et remplie des doux échanges de Kol et Davina s'était glacée. Davina, qui avait toujours été proche de Clarisse, sentit son coeur se serrer en voyant cette femme, autrefois si forte, désormais si vulnérable et brisée, pourtant, elle ne pouvait pas ignorer ce qui s'était passé ni la distance qu'elle ressentait désormais. Elle s'appuya davantage contre Kol, qui resserra son étreinte autour d'elle, elle prononça calmement, mais avec une pointe de tristesse dans la voix :
- Nous t'avions prévenue, maman.
Ces mots avaient leur propre poids, pour Davina, Clarisse n'était pas seulement une ancienne figure maternelle, mais aussi quelqu'un qui avait échoué à saisir la chance d'un lien unique avec Marie-Alice et Esteban. Elle se sentait à la fois déçue et résignée, elle aurait voulu que les choses se passent différemment, mais les choix de Clarisse avaient créé un fossé impossible à combler, c'était difficile de réconcilier l'image de la femme qu'elle avait autrefois admirée et celle qui se tenait là. Kol, quant à lui, avait toujours eu un regard pragmatique sur la situation, sa loyauté allait avant à Davina et à leurs enfants, et il savait que Clarisse avait perdu sa place en négligeant Esteban et Marie-Alice. Le ressentiment qu'il ressentait était palpable, et bien qu'il fût un homme de passion, il s'efforçait de rester calme, surtout pour Davina, voir la tristesse sur le visage de sa compagne le poussait à être plus protecteur que jamais.
Lorsqu'il regarda Clarisse, son visage restait impassible, mais ses yeux révélaient une distance émotionnelle irréversible, quant à Clarisse, elle se sentait dévastée, comme si tout ce qu'elle avait construit autour d'elle s'était effondré. Les mots de Davina, bien que calmes, l'avaient frappée en plein coeur, elle savait qu'elle avait échoué, et chaque seconde passée dans cette maison le lui rappelait douloureusement, elle tenta de rester digne, mais l'effondrement intérieur était inévitable.
- Je sais… Pas de mot, ni de larme… murmura-t-elle d'une voix brisée.
Elle se sentait vide, incapable de pleurer ou même de défendre ses actions, le silence de Marie-Alice et la froideur d'Esteban l'avaient profondément blessée, mais c'était aussi un reflet de ses propres décisions. Les regards de Kol et Davina, autrefois remplis de respect et d'affection pour elle, étaient maintenant distants, presque étrangers, ce changement la bouleversait plus qu'elle ne l'aurait jamais imaginé. Elle les avait un jour considérés comme ses enfants de cœur, mais aujourd'hui, cette relation semblait fragilisée au point de se rompre, Clarisse savait qu'elle ne pouvait pas réparer cela, du moins pas maintenant. Elle prit une profonde respiration, sentant qu'il était temps de partir, mais avant de quitter cette maison qui avait autrefois été un lieu de réconfort pour, elle murmura :
- Je serai là à votre mariage, puis je partirai quelques temps. J'ai besoin de me retrouver.
C'était sa manière de dire qu'elle acceptait sa défaite, mais qu'elle espérait encore un avenir où elle pourrait recoller les morceaux de sa vie, Kol et Davina échangèrent un regard silencieux, comprenant la gravité de cette décision. Ils savaient qu'il n'y avait plus rien à dire, et Davina, bien qu'affectée, hocha doucement la tête en signe d'acquiescement, lorsque Clarisse franchit la porte d'entrée, la tension dans la pièce persista un moment, lourde et pesante. C'était comme si tous tentaient de comprendre la finalité de ce qui venait de se passer, Rebekah, toujours aussi perplexe fut la première à briser le silence, regardant Kol et Davina avec une certaine confusion :
- Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qu'il vient de se passer ?
Ses mots résonnèrent dans la pièce, marquant le début d'une conversation nécessaire, mais difficile, pour ceux qui étaient encore là, lorsque Davina se tourna vers Rebekah, Matt, Elena, et Elijah, chacun d'eux ressentit un mélange de curiosité et d'inquiétude. Ils étaient témoins d'une situation complexe, chargée de tension et d'émotion, qu'ils ne comprenaient pas encore pleinement, Rebekah, toujours protectrice envers ses proches, fronça légèrement les sourcils. Elle n'aimait pas l'idée que ceux qu'elle aimait aient traversé tant de souffrance pendant son absence, elle s'adossa à sa chaise, croisant les bras, prête à écouter attentivement. À côté d'elle, Matt restait silencieux, observant la dynamique entre Kol et Davina avec un mélange d'admiration et d'étonnement, il les avait toujours vu comme des êtres invincibles, mais aujourd'hui, il sentait leur fragilité. L'histoire impliquant Clarisse, Marie-Alice, et Esteban semblait si loin de son quotidien de simple humain, pourtant il pouvait sentir le drame et la douleur qui en résultaient.
Elena, elle, sentait son coeur se serrer, elle avait vécu des moments où elle-même avait dû choisir, où des liens s'étaient brisés, en écoutant Davina, elle se rappela ce que c'était que de sentir une rupture définitive, un adieu sans retour possible. Elle se mordit doucement la lèvre, son regard passant de Davina à Kol, le couple semblait solide, mais l'ombre de ce conflit familial pesait sur eux. Elijah, en revanche, restait plus stoïque, comme toujours, il était attentif, analysant chaque mot de Davina avec une concentration silencieuse, mais intérieurement, il était profondément perturbé, l'idée qu'Esteban et Marie-Alice aient finaliser leur union sans Clarisse, le frappait. Elijah avait toujours prôné l'importance des liens familiaux, et voir un tel déchirement lui rappelait ses propres batailles internes. Il ressentait un mélange de tristesse et d'impuissance face à cette situation, Davina prit une grande inspiration, visiblement affectée par ce qu'elle allait dire, elle expliqua calmement :
- Clarisse partageaient un lien d'union avec Marie-Alice et Esteban, mais ils ne l'ont jamais complété. Quand les parents d'Esteban ont demandé l'exclusion de leur fils de la communauté, Alice a été submergée par les émotions ambiantes en raison de sa sensitivité. Leur lien étant incomplet, ni Esteban ni Clarisse n'ont pu l'aider. Kol l'a fait à leur place.
À ces mots, Elijah hocha imperceptiblement la tête, il comprenait, Kol, malgré son côté souvent incontrôlable, avait toujours eu un lien particulier avec les êtres en difficulté émotionnelle, encore plus avec sa sœur d'âme. Elijah, respectait son jeune frère pour cela, même si c'était parfois fait dans la brutalité, Kol poursuivit, son ton légèrement plus grave :
- Suite à cela, Davina et moi avons tué les parents d'Esteban après avoir découvert qu'ils avaient collaboré avec Esther, pour enlever Alanna.
Le visage de Rebekah se durcit instantanément, l'évocation d'Esther fit resurgir en elle des souvenirs amers et douloureux, elle comprenait maintenant mieux l'ampleur de la situation, et une rage sourde envers leur mère, encore une fois impliquée dans un tel chaos, bouillonnait en elle. Matt, quant à lui, écarquilla les yeux, malgré toutes les histoires de violence qu'il avait pu entendre ou voir avec Davina et Kol, le fait qu'ils aient encore tué des gens le choquait toujours, il savait que le monde surnaturel était cruel, mais cela restait brutal.
- Clarisse a mal pris que Marie-Alice se réfugie auprès de Kol et moi. Cela a déclenché une dispute entre eux trois au sujet de leur lien non finalisé… ajouta Davina d'une voix calme, mais teintée d'émotion.
Les yeux d'Elena s'adoucirent à ces paroles, elle savait ce que c'était de se battre pour des liens, et parfois, devoir les abandonner, la douleur de Marie-Alice et Esteban résonnait en elle, Davina continua, ses yeux se posant brièvement sur Kol, cherchant du soutien :
- Esteban et Marie-Alice ont complété leur lien d'union hier soir, sans Clarisse. Ce lien devait les unir à trois, maintenant, ils ne sont plus que deux.
Un silence lourd s'installa, Kol, sentant la tension dans la voix de Davina, se pencha pour l'embrasser doucement sur la tempe, lui transmettant de sa force à travers leur lien d'union, il savait à quel point ces événements avaient ébranlé Davina, Elijah brisa finalement le silence :
- Les ancêtres ont fait leur choix, et il semble que Clarisse ait malheureusement échoué à saisir l'opportunité qui lui était offerte.
Il parlait avec une gravité qui résonnait de sagesse, mais aussi de tristesse, il avait vécu suffisamment de siècles pour savoir que certaines décisions étaient irréversibles, Rebekah acquiesça, toujours en colère contre l'implication d'Esther. Elle se tourna vers Matt, cherchant sa réaction, Matt, toujours choqué, hocha lentement la tête, absorbant cette nouvelle réalité, le poids du surnaturel, et de la complexité des relations de leur famille, le laissait souvent sans voix.
- Je suis désolée que vous ayez dû en arriver là. Mais vous avez fait ce que vous deviez faire… murmura finalement Elena.
Ses mots étaient empreints de compassion, elle comprenait la douleur de devoir rompre un lien aussi précieux, dans la cuisine, l'ambiance était devenue lourde, mais un sentiment de compréhension et de soutien émanait des invités. Ils n'avaient peut-être pas toutes les réponses, mais une chose était certaine, leur famille avait, une fois de plus, traversé une épreuve qui les avait changés à jamais. Dès que la porte de leur chambre se referma, Marie-Alice ne put plus contenir sa colère, elle se mit à arpenter la pièce, l'air bouillonnant, son esprit encore englué dans la confrontation avec Clarisse.
- Non, mais pour qui elle se prend ? Elle revient après une semaine de silence, comme une fleur, et elle pense que tout va s'arranger ?! Commença-t-elle d'une voix forte, ses paroles explosant dans l'air.
Ses pas nerveux traduisaient toute l'agitation intérieure qui la consumait, chaque mot qu'elle prononçait semblait alourdi par la trahison qu'elle ressentait, chaque geste empreint d'une tension qui ne demandait qu'à éclater. Esteban, appuyé contre le mur, la regardait avec une patience silencieuse, il n'avait pas besoin de parler pour comprendre ce qui la tourmentait, il pouvait ressentir à travers leur lien toutes les émotions qui l'agitaient. Il ressentait l'amertume, la déception, et surtout cette blessure profonde causée par Clarisse, celle qu'ils avaient espéré intégrer pleinement dans leur lien d'union. Mais cela n'avait jamais fonctionné comme prévu, et la présence de Clarisse, même aujourd'hui, ne faisait que raviver ces cicatrices, il la laissa parler, évacuant sa frustration, mais il savait qu'il devait bientôt l'arrêter. Esteban s'approcha d'elle doucement, d'un pas mesuré, et lorsqu'il fut assez proche, il l'attira fermement contre lui, le contact de son corps contre le sien fit immédiatement taire ses paroles.
Marie-Alice cessa de bouger, se retrouvant maintenant pressée contre le torse de Esteban, ses bras puissants la maintenaient en place, comme un ancrage face à la tempête émotionnelle qui grondait en elle. Leurs yeux se rencontrèrent, et Marie-Alice remarqua immédiatement le sourire en coin d'Esteban, un sourire presque malicieux, mais chargé de tendresse, elle demanda interloquée par son expression :
- Quoi ?
- Tu es si belle quand tu es en colère… murmura-t-il, sa voix grave et calme contrastant avec l'agitation qui régnait quelques secondes plus tôt.
Ces simples mots suffirent à transformer l'atmosphère, Marie-Alice sentit sa colère fondre, remplacée par une chaleur douce qui irradiait tout son être, leur lien d'union vibrait entre eux, amplifiant tout ce qu'ils ressentaient. Elle lui envoya une vague d'amour et de désir à travers ce lien, une onde si puissante qu'Esteban la ressentit avec une intensité presque déconcertante, son regard s'assombrit légèrement, cette lueur qui ne faisait qu'allumer davantage le feu entre eux. Avec un geste précis et fluide, Esteban fit disparaître leurs vêtements d'un simple mouvement de la main, la sensation de leurs peaux nues se rencontrant déclencha en eux une vague de désir irrésistible. Il la souleva avec facilité, ses bras musclés la maintenant fermement, et la porta avec soin jusqu'au lit, là, il la déposa délicatement sur les draps. Ses mouvements étaient empreints d'une affection palpable, comme s'il prenait soin d'un trésor précieux, Marie-Alice, allongée sous lui, sentit la tension monter entre eux, chaque geste porteur d'une promesse de proximité plus profonde.
Il la rejoignit sous les couvertures, et aussitôt, leurs corps se mêlèrent dans une harmonie parfaite, leurs respirations se synchronisant dans l'instant, leurs mains exploraient avidement la peau de l'autre, chaque contact brûlant d'un désir à peine contenu. Esteban, avec une douceur contrôlée, commença à mouvoir ses hanches contre les siennes, et un gémissement s'échappa de leurs lèvres alors que la tension entre eux atteignait son apogée. Marie-Alice, sentant l'intensité du moment, fit doucement basculer la situation en prenant le contrôle, se retrouvant au-dessus de lui, elle bougea lentement, sensuellement, son bassin contre celui d'Esteban. Il posa ses mains sur ses hanches, la guidant avec des gestes fermes mais tendres, ses doigts s'enfonçant doucement dans sa peau, chaque mouvement était une explosion de plaisir. Leurs respirations devint haletantes alors que la tension grandissait encore, il la fit rouler à nouveau sous lui, quand quelque chose dans l'air changea, dans la chaleur de cet échange, Marie-Alice, les yeux mi-clos de plaisir, murmura :
- Je veux un bébé de toi.
Ces mots frappèrent Esteban comme un éclair, il arrêta immédiatement ses mouvements, son regard plongeant dans celui de sa compagne avec une intensité nouvelle, ses yeux, noirs de désir, s'ouvrirent davantage, cherchant dans les siens la certitude de ce qu'elle venait de dire.
- Tu es sûre ? Demanda-t-il d'une voix rauque, légèrement tremblante d'émotion.
C'était une question pleine de gravité, un bébé, cela signifiait bien plus qu'une simple promesse d'amour, c'était la création d'une nouvelle vie, une nouvelle responsabilité, Marie-Alice, cependant, ne montrait aucun signe d'hésitation. Ses hanches bougèrent lentement, ravivait les sensations entre eux, et elle répondit avec une douce détermination :
- Je suis sûre. Je veux porter ton bébé.
Cette confirmation déclencha une vague de désir encore plus intense chez Esteban, il reprit ses mouvements, leurs bassins se rencontrant à chaque instant dans une danse harmonieuse, un mélange parfait de passion et d'amour. Leurs corps fusionnaient dans une intimité profonde, chaque gémissement résonnant dans la pièce comme une symphonie d'amour partagé, à chaque instant, leur lien d'union brillait de plus en plus. Une énergie palpable les enveloppait dans un cocon protecteur et sacré, et alors qu'ils atteignaient ensemble le sommet de leur plaisir, leurs vois se mêlèrent dans un souffle, leurs lèvres à peine séparées :
- Je t'aime…
L'extase qu'ils partagèrent ce soir-là n'était pas seulement physique, c'était une promesse silencieuse, un engagement profond de créer une vie ensemble, de bâtir un futur en tant que famille, liés par leur amour et leur magie, pour toujours.
Dans le quartier français, le calme du matin enveloppait l'appartement d'une tranquillité rassurante, Luna s'éveilla lentement, le bruit sourd de la ville en arrière-plan, comme un écho lointain qui ne perturbait pas encore sa quiétude. Elle aimait ces moments de calme, où la lumière du jour commençait à peine à filtrer à travers les rideaux, baignant la pièce d'une lueur douce et tamisée, elle se leva doucement. Elle profita de la sensation du parquet frais sous ses pieds nus, un contraste agréable avec la chaleur qu'elle avait laissée derrière elle dans le lit, après une douche rapide, elle s'habilla. Elle opta pour un jean noir et un débardeur bleu clair, une tenue simple mais confortable, parfaitement en harmonie avec son humeur détendue, le parfum du café la guida naturellement vers la cuisine, et dès qu'elle y pénétra, son regard se posa sur Alessio, appuyé contre le comptoir. Il tenait une tasse de café entre les mains, l'odeur familière du mélange de café et du sang flottant dans l'air.
Sans un mot, Luna s'approcha, se hissant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser doux sur ses lèvres, ce geste était devenu une routine silencieuse entre eux, un rituel intime qui scellait chaque matin. Il répondit à son baiser avec une tendresse égale, appréciant la simplicité de ce moment partagé, tandis qu'elle se préparait un chocolat chaud, un sourire mutin se dessina sur ses lèvres lorsque Alessio rompit le silence avec une question taquine :
- Alors, mon lit est confortable ?
- Très, et tu es un excellent oreiller… rit doucement Luna, ses yeux pétillant d'amusement.
Elle s'installa sur l'un des tabourets du bar, sa tasse entre les mains, cette plaisanterie légère entre eux symbolisait l'aisance et la complicité qui régnaient dans leur relation, Alessio, satisfait par sa réponse, lui rendit son sourire tout en prenant une autre gorgée de son café. Mais il ne tarda pas à briser la sérénité du moment en sortant une enveloppe blanche de sa poche, qu'il tendit à Luna avec un air légèrement mystérieux. Intriguée, elle prit l'enveloppe et l'ouvrit délicatement, à l'intérieur se trouvait une invitation ornée de lettres dorées, élégantes et délicates, ses yeux s'écarquillèrent en lisant l'inscription, ils étaient invités au mariage de Kol et Davina, prévu dans deux semaines.
- Je ne sais pas quoi dire… murmura-t-elle, encore sous le choc de la surprise.
- Diego me l'a transmise ce matin… répondit Alessio, toujours aussi calme et posé.
Cette simple phrase la ramena à la réalité, les émotions se bousculaient en elle, et après un instant de réflexion, Luna demanda, légèrement hésitante :
- Est-ce que tu veux qu'on y aille ?
Un léger sourire éclaira le visage d'Alessio, un sourire qui traduisait non seulement son envie d'y aller, mais aussi l'espoir qu'elle partage ce moment avec lui.
- J'aimerais beaucoup. Est-ce que tu accepterais de m'accompagner ? Demanda-t-il.
Sa voix teintée d'une sincérité fit battre le coeur de Luna un peu plus fort, elle lui sourit en retour, une douceur mêlée d'affection dans son regard, elle déclara sans aucune hésitation cette fois :
- J'irai choisir une tenue et je t'accompagnerai avec plaisir.
À ces mots, Alessio se leva, son regard brillant d'une intensité presque palpable, il s'approcha d'elle, et sans un mot, il l'entoura de ses bras, l'attirant doucement contre lui, Luna, répondant à son étreinte, passa ses bras autour de son cou, savourant le contact rassurant de son corps contre le sien. Ils étaient là, enveloppés dans une bulle de sérénité, isolés du monde extérieur, la sensation de ses bras autour d'elle, la chaleur de son souffle contre sa peau, tout cela lui rappelait à quel point elle se sentait en sécurité et aimée avec lui. Leurs lèvres se retrouvèrent dans un baiser doux et profond, un baiser qui scellait non seulement leur promesse d'aller ensemble au mariage, mais aussi la certitude de leur lien, solide et sincère. Alors qu'ils se détachaient l'un de l'autre, le monde autour d'eux semblait s'être ralenti, laissant place à cette harmonie intime qu'ils partageaient, le silence qui s'installait après leur échange n'était pas un simple vide.
C'était un moment de plénitude, rempli de tout ce qu'ils n'avaient pas besoin de dire à haute voix, dans l'appartement, les murs semblaient plus chaleureux, et même le chocolat chaud et le café, laissés sur le comptoir, témoignaient de la simplicité et de la beauté de leur quotidien ensemble. L'après-midi dans le quartier français baignait la cour intérieure de la demeure des vampires d'une lumière dorée, illuminant chaque recoin de l'espace où le son rythmé des bâtons qui s'entrechoquaient s'intensifiait. Sous les ordres stricts de Jack, une figure imposante à la carrure puissante et au regard perçant, les vampires s'entraînaient avec une précision quasi militaire, les bâtons volaient, traçant des arcs dans l'air dans une parfaite synchronisation. Cela créait un ballet de mouvements disciplinés et fluides, les vampires suivaient des enchaînements de coups et de parades, leurs muscles tendus sous l'effort, absorbés dans cette maîtrise de l'art du combat.
L'air était imprégné de la concentration collective, chaque vampire cherchant à repousser ses limites pour atteindre une force et une agilité optimales, la lueur de la détermination dans leurs yeux reflétait la rigueur de l'entraînement sous Jack, qui ne laissait passer aucune erreur. Les plus novices lançaient des regards furtifs aux anciens, observant et imitant leurs gestes avec l'espoir d'atteindre un jour leur niveau de maîtrise. Chaque mouvement était pesé, chaque coup analysé, on pouvait sentir le respect des règles strictes de cet entraînement, un rituel qui n'était pas seulement physique, mais aussi mental, pour aiguiser les réflexes et renforcer la discipline. Ce qui captivait l'attention, c'était cette scène singulière sur l'un des côtés de la cour, Camille, la compagne sorcière de Diego, affrontait Luna, une humaine, dans un combat marqué par des coups rapides et des parades. C'était un contraste marquant, deux femmes d'apparence frêle, évoluant dans un espace habituellement dominé par les vampires.
Leurs regards brillaient d'une détermination inébranlable, ignorant la fatigue, sous le regard protecteur de Diego et Alessio, qui se tenaient non loin, les sourcils froncés, chaque muscle prêt à réagir au moindre signe de danger. Diego avait même légèrement les poings serrés, comme pour retenir l'instinct naturel de voler à son secours, alors qu'Alessio, bien que calme, suivait chaque mouvement de Luna avec une attention particulière. Lorsque Marie-Alice et Esteban pénétrèrent dans la cour, leur présence déclencha un léger remous parmi les vampires, le couple de sorciers, venait s'immerger dans le monde des vampires, ajoutant à la scène un parfum d'intensité rare. Leurs silhouettes dégageaient une assurance qui suscita la curiosité des vampires alentour, ils échangèrent des regards surpris, leurs entraînements momentanément suspendus. Ils cherchaient tous à évaluer la raison de leur venue dans cet espace étranger, ce n'était pas de la méfiance qui émanait des regards, mais plutôt un respect tacite et intrigué.
Après un bref salut, Esteban se dirigea vers Diego et Alessio, engageant une conversation en aparté, tandis que Marie-Alice prenait un bâton d'entraînement pour rejoindre Camille et Luna dans leurs enchaînements. L'équilibre entre elles était fascinant, Marie-Alice exécutait chaque mouvement avec une grâce fluide, presque dansante, mais n'en restait pas moins puissante, Camille, plus méthodique, contrôlait chaque geste avec une précision de chirurgienne. Elle renforçait sa posture à chaque coup, tandis que Luna, malgré sa condition de simple humaine, montrait une détermination indéfectible, se surpassant pour maintenir le rythme. L'ambiance dans la cour s'électrisa davantage lorsqu'ils virent les trois femmes évoluer ensemble, défiant les attentes et les distinctions de forces entre races. Chaque vampire observant la scène semblait pris dans un mélange d'admiration et de réflexion, ils réalisaient que, malgré les différences, la force pouvait prendre des formes variées et complémentaires.
À peine Kol et Davina apparurent-ils dans la cour que l'atmosphère changea subtilement, comme si leur présence magnétique amplifiait les énergies de ceux qui les entouraient, Kol avançait avec sa confiance caractéristique, une légère lueur dans les yeux. Tandis que Davina, silencieuse mais farouche, s'appropria l'espace sans effort, captant les regards admiratifs et même, pour certains, intimidés des vampires présents. En quelques secondes, l'attention de tous convergeait sur eux, Davina, sans hésiter, attrapa un bâton, son corps déjà tendu et prêt, comme si elle avait attendu ce moment. Elle rejoignit le cercle des combattants avec une détermination tranquille, ses gestes précis et maîtrisés trahissant sa maîtrise de l'art du combat, Kol quant à lui, rejoignit Diego, Esteban et Alessio, s'intégrant parfaitement dans leur discussion. Cependant, il n'était jamais vraiment absorbé, son regard aiguisé scrutant régulièrement l'entraînement en cours, il notait chaque détail, chaque mouvement maladroit, et chaque signe de faiblesse.
À un moment, alors que Camille abaissait sa garde sans même le réaliser, la voix de Kol retentit, brisant l'échange entre lui et ses compagnons :
- Camille, ta garde est trop basse, remonte-la !
Sa voix n'avait rien de doux, elle résonnait avec un mélange d'autorité et d'exigence, ses yeux semblant fixer Camille avec une intensité qui ne permettait aucune désobéissance, Camille, sous l'effet de son regard, ajusta sa posture en silence. Ses sourcils étaient froncés sous l'effort de concentration, puis d'un œil tout aussi attentif, Kol remarqua une autre erreur, il dit :
- Alice, tu retiens trop tes coups.
Cette fois-ci, son ton s'adoucit, comme s'il savait qu'il touchait une corde sensible, Marie-Alice hocha la tête, les joues légèrement rosées, mais une hésitation demeurait dans ses yeux, elle craignait de blesser sérieusement ses partenaires, même si elle comprenait les exigences du combat. Kol ne détourna pas son regard, lui communiquant silencieusement qu'il était temps pour elle d'abandonner ses réserves, cette petite incitation la fit respirer profondément avant d'exécuter ses mouvements avec plus d'assurance, ses coups gagnant en force et en impact. À mesure que le combat s'intensifiait entre les femmes, une synchronisation presque parfaite se créa, les bâtons s'entrechoquaient dans une cadence précise, les mouvements devenant plus rapides et assurés. Luna, bien qu'humaine, avançait avec une détermination farouche, se surpassant dans chaque mouvement pour prouver qu'elle méritait sa place parmi eux, Davina, infatigable, maîtrisait chaque coup avec une efficacité calculée, lançant des attaques rapides, un éclat de défi dans les yeux.
Camille, elle aussi, adoptait un rythme plus soutenu, ses gestes devenant plus sûrs sous le regard vigilant de son compagnon, quant à Kol, il observait chaque mouvement, la fierté illuminant son regard, comme s'il prenait un plaisir silencieux à voir chaque membre se perfectionner. À mesure que le combat entre Camille et Luna s'intensifiait, l'ambiance devenait presque palpable, les coups s'échangeaient avec précision et vigueur, les bâtons claquant avec une régularité hypnotique. Camille, forte de son expérience, anticipait avec élégance, ses mouvements précis et assurés, elle cherchait les failles dans la défense de Luna, guidée par un calme intérieur, Luna, compensait son manque d'expérience par une détermination farouche et une énergie palpable. Ses yeux brillaient de concentration, et, malgré le désavantage, elle faisait preuve d'une résistance admirable, redoublant de vigueur pour égaler sa partenaire.
Un moment de tension s'installa lorsqu'elles arrivèrent à un échange particulièrement intense, Camille décocha un coup rapide, visant à déstabiliser Luna, mais cette dernière esquiva habilement, son corps se déplaçant presque en une dans instinctive. Dans un ultime effort, Luna parvint à désarmer Camille d'un mouvement fluide et inattendu, surprenant même les spectateurs, un silence accueillit cette victoire. Il fut rapidement suivi de sourires et d'applaudissements discrets de la part de Diego et Alessio, impressionnés par la ténacité de Luna, essoufflées, les deux femmes se jetèrent un regard complice, un mélange de respect et de satisfaction, leurs sourires parlant pour elles. Camille, d'un geste lent, rangea son bâton avant de rejoindre Diego, s'abandonnant dans ses bras avec un soupir de soulagement, la pression du combat céda la place à une douceur rassurante lorsqu'il l'enveloppa de ses bras protecteurs, son regard empli de fierté. De son côté, Luna, encore rosie par l'effort et le triomphe, retrouva Alessio, dont le sourire tendre adoucissait sa stature imposante.
Il la prit doucement contre lui, glissant une main protectrice dans son dos, tandis qu'elle reprenait son souffle, ses yeux pétillaient d'admiration pour elle, et il murmura, à son oreille avec douceur :
- Tu as été incroyable.
Le combat entre Davina et Marie-Alice attirait tous les regards, chaque mouvement révélant une force maîtrisée et une précision admirable, leur intensité créait une tension palpable dans la cour, leurs bâtons s'entrechoquaient avec une régularité presque musicale. Davina, concentrée, ressentait néanmoins une pointe de frustration, elle sentait que Marie-Alice retenait encore sa puissance, comme si elle redoutait de libérer toute son énergie face à elle. Ce manque d'abandon empêchait Davina de vraiment relâcher la tension intérieure qui la tourmentait depuis plusieurs jours, la frustration monta en elle. Chaque coup porté avec plus de détermination, espérant ainsi inciter Marie-Alice à se libérer complètement, Davina finit par esquiver un coup, ce qui lui laissa une ouverture pour rompre l'échange. Elle leva une main pour marquer la fin du combat, elle soupira, avant de déclarer d'une voix douce mais ferme :
- On arrête là, Alice.
Son regard était empreint d'une sorte de défi tranquille, comme pour dire qu'elle comprenait mais espérait voir Marie-Alice se livrer pleinement un jour, Marie-Alice, partagée entre soulagement et déception, hocha la tête, ses yeux trahissant l'envie de faire plus mais aussi une certaine retenue. Elle rangea son bâton avec une élégance tranquille, avant de se tourner vers Esteban, qui l'observait avec bienveillance, il la prit dans ses bras, la serrant doucement, une main posée dans le bas de son dos comme pour la rassurer. Elle relâcha un souffle, posant la tête contre son épaule, sentant sa tension retomber, et une douce complicité s'installa entre eux, finalement, Davina plongea un regard brûlant dans celui de Kol, un éclat d'énergie intense et bouillonnante au fond de ses yeux. Elle avait besoin d'un exutoire, quelque chose pour canaliser cette force débordante qui émanait d'elle, Kol ressentit ce besoin presque instinctivement, comme une tension familière qui pulsait à l'unisson avec elle.
Il ne perdit pas une seconde, dans un silence complice, il s'empara d'un bâton, un sourire taquin éclairant son visage alors qu'il se plaçait face à elle, il murmura, sûr de lui, assez fort pour qu'on l'entende :
- Prépare-toi à perdre, bébé…
Sa voix vibrante d'une arrogance enivrante fit naître un sourire provocateur aux lèvres de Davina, elle le fixa, défiant, son regard brillant d'un mélange d'audace et de tendresse :
- N'en sois pas si sûr, mon amour.
À ces mots, une tension presque palpable s'installa dans la cour, tous les vampires retinrent leur souffle, les regards fixés sur ce couple improbable mais puissant, Kol, un vampire millénaire, faisait face à sa compagne Davina. Beaucoup pensaient ce combat inégal, mais ceux qui connaissaient Davina savaient qu'elle ne reculait devant rien et possédait une force qu'aucun d'eux ne sous-estimait. L'atmosphère électrique de la cour monta encore d'un cran alors que Davina et Kol se préparaient à en découdre, elle s'avança, brandissant son bâton avec une grâce féline, chacun de ses gestes calculés pour défier Kol et lui prouver qu'elle pouvait rivaliser. Il répondit en prenant position, son sourire toujours aussi confiant, les yeux brillants d'une lueur presque dangereuse, ils étaient tous les deux prêts à lancer le duel. Soudain, une voix familière perça l'atmosphère tendue, Elijah, Rebekah, et Matt firent irruption dans la cour, rompant le charme, voyant Kol et Davina armés, prêts à s'affronter, Rebekah soupira, son exaspération marquant chaque syllabe :
- Vous n'allez pas recommencer ?
Sa voix portait une once d'agacement, mais son sourire trahissait une pointe d'amusement, Matt, toujours pragmatique, ajouta avec un sourire complice :
- Vous ne vous arrêtez jamais, pas vrai ?
L'interruption ne fit qu'attiser l'impatience de Kol, frustré, il tourna la tête vers eux, ses yeux sombres lançant des éclairs, il répliqua d'une voix tendue, chargée d'une menace implicite :
- Ne nous dîtes pas ce qu'on peut faire ou non !
Son ton glacial fit taire toute tentative de contestation, laissant un silence lourd régner dans la cour, ce duel, aussi ludique qu'il puisse paraître, signifiait bien plus que ce que les autres pouvaient imaginer. Kol et Davina ressentaient le besoin viscéral de libérer leur énergie, leur magie débordait, et aucune autre forme d'affrontement n'aurait permis de satisfaire cette puissante connexion qu'ils partageaient. Ils voulaient, pour un moment, être les seuls au monde, défiant le regard de tous, et personnes n'allait les en empêcher, les spectateurs, silencieux et captivés, s'éloignèrent lentement pour former un cercle autour d'eux. Chacun frémissait d'impatience et d'excitation, attendant de voir qui, cette fois, l'emporterait, dans le fond de leurs regards, une admiration mêlée de crainte naissait, ils assistaient à plus qu'un simple combat. C'était l'affrontement de deux âmes inséparables, puissantes et insatiables, le combat entre Kol et Davina explosa en une série de mouvements si vifs qu'ils semblaient flouter les contours de leurs silhouettes.
Le son des bâtons claquant l'un contre l'autre résonnait dans la cour, un écho presque hypnotique qui marchait la cadence de cette danse martiale, autour d'eux, les vampires retenaient leur souffle, fascinés par l'intensité de l'affrontement et la complicité entre les deux combattants. Leurs gestes étaient tellement synchronisés qu'il semblait qu'ils se répondaient instinctivement, presque comme s'ils partageaient une même conscience. Kol, avec son expérience millénaire, se mouvait avec la grâce d'un félin et l'assurance d'un guerrier qui avait perfectionné chaque attaque au cours des siècles. Ses mouvements étaient calculés, chaque coup porté avec une force et une précision qui trahissaient son habitude de se retrouver en position de pouvoir, son regard, cependant, ne perdait jamais de vue celui de Davina. Dans ses yeux, on pouvait lire non seulement l'attention extrême d'un prédateur, mais aussi une fierté profonde et une admiration brute, chaque fois qu'elle bloquait ou déviait ses coups, un sourire satisfait étirait ses lèvres.
C'était comme s'il redécouvrait à chaque geste tout ce qu'il aimait chez elle, Davina, elle, adoptait une approche résolument différente, là où Kol se mouvait avec la puissance d'un guerrier expérimenté, elle misait sur une énergie vive, implacable, qui jaillissait de chaque mouvement. Elle savait pertinemment que le combat serait difficile, mais elle refusait d'en faire une excuse pour se retenir. Ses coups étaient précis, et elle les enchaînait avec une intensité et une créativité qui déstabilisaient parfois Kol, elle anticipait, adaptait, et forçait Kol à se dépasser, ce qui provoquait chez lui un éclat de satisfaction visible. Alors qu'ils s'affrontaient avec un équilibre parfait entre défi et complicité, un éclat de magie vint bientôt se mêler à leurs coups, des éclats d'énergie frémirent autour d'eux. Des éclairs d'énergie qui crépitaient dans l'air chaque fois que leurs bâtons s'entrechoquaient, ce pouvoir ajouté intensifia le combat, rendant leurs mouvements encore plus rapides et puissants.
Les spectateurs pouvaient presque sentir cette aura d'énergie pure et l'adrénaline qui en découlait, alors que Kol parvenait à placer un coup bien senti, Davina riposta avec une agilité qui la fit tourner et dévier son attaque, lui arrachant un sourire surpris. Ils étaient, à ce moment, deux adversaires égaux dans une danse de force et de volonté. Mais ce duel n'était pas simplement une bataille de force, il s'agissait d'un affrontement de volontés, de liens, et de respect, à chaque impact, les yeux de Kol s'emplissaient d'un mélange de défi et de fierté. Tandis que Davina, les joues rougies par l'effort, ne cessait de lui renvoyer des sourires déterminés, comme un défi silencieux, leur complicité était manifeste et leur regard ne se détournait jamais l'un de l'autre. Les observateurs comprenaient désormais pourquoi leur lien transcendait les mots, c'était une connexion profonde, forgée dans leur puissance commune et leur soif de se comprendre et de s'élever ensemble.
Davina, tenait tête à Kol avec une intensité impressionnante, prouvant à chaque mouvement qu'elle était bien plus qu'une simple mortelle aux côtés d'un vampire millénaire, elle sentait l'énergie brûler en elle. Cette force ancestrale se déchaînait dans ses veines, et à chaque coup porté, elle canalisait ce pouvoir pour l'emplir de la puissance qu'exigeait ce duel, ses cheveux se balançaient autour de son visage, créant une aura presque mystique. Son regard restait fixé sur Kol, implacable et empli d'une détermination qu'il connaissait bien, elle voulait lui montrer qu'elle était non seulement une partenaire, mais une égale, prête à affronter n'importe quel obstacle. À chaque coup échangé, leurs pouvoirs fusionnaient, se manifestant en éclairs éphémères d'énergie qui jaillissaient autour d'eux, formant un halo surnaturel. Cette magie, qu'ils ne tentaient même plus de contrôler, pulsait dans l'air, si palpable qu'elle en devenait presque étouffante pour les spectateurs, ils virevoltaient dans la cour.
Leurs gestes parfaitement synchronisés, dans une danse où chaque pas, chaque impact, marquait leur force et leur lien unique, les autres vampires, même les plus aguerris, restaient silencieux, fascinés par cette démonstration de pouvoir et de passion où aucun des deux ne semblait céder. Puis, dans un mouvement aussi rapide qu'audacieux, Davina déjoua la garde de Kol, son bâton volant soudain hors de sa main pour aller retomber bruyamment sur le sol dallé. L'instant de surprise fut bref, mais suffisant pour que Davina en profite et, d'un geste précis, le déséquilibre, le faisant basculer en arrière. Kol tomba lourdement, son dos frappant le sol dans un son sourd qui résonna dans toute la cour, figée dans le silence, dans cet instant suspendu, alors qu'il gisait au sol, le sourire de Kol s'élargit, son regard brillant d'une admiration mêlée d'amusement. Ce sourire en coin qu'il lui adressait témoignait autant de sa fierté que de son admiration pour cette femme qui avait, une fois de plus, réussi à le surprendre.
Pour lui, c'était bien qu'un simple duel, c'était un rappel de tout ce qui l'avait attiré chez elle, sa force, sa ténacité, et cette volonté de ne jamais reculer, pour Davina, voir Kol sourire ainsi, allongé sous elle, renforçait encore sa détermination. Elle avait gagné ce combat, mais savait que, pour eux, il s'agissait de bien plus qu'une victoire physique, dans un mouvement aussi fluide qu'inattendu, Kol enroula ses doigts autour du poignet de Davina, d'une traction calculée, la fit basculer vers lui. Elle se retrouva contre son torse, leurs visages si proches que leurs souffles se mêlaient, un bref instant, elle chercha à reprendre le contrôle, mais avant même qu'elle puisse agir, Kol inversa la position. Il le fit avec une rapidité impressionnante, l'allongeant sous lui, les mains fermement ancrées de chaque côté d'elle, l'intensité de leurs regards créa un silence presque sacré, où rien d'autre n'existait, ni le monde extérieur, ni même la cour qui les entourait.
La transformation de l'atmosphère était palpable, presque électrisante, les vampires qui les entouraient, jusque-là figés dans une fascination silencieuse, ressentirent cette chaleur magnétique qui s'était subtilement substituée au combat. Kol plongea ses yeux sombres et profonds dans ceux de Davina, son regard traversant ses défenses avec une intimité sans pareil, l'ombre d'un sourire effleura ses lèvres. Alors que son pouce traçait lentement le contour de la lèvre inférieure de Davina, son toucher léger mais brûlant, Davina, le souffle coupé, ressentit ce frisson familier qui parcourait son échine à chaque fois qu'ils partageaient un instant de cette intensité. Lorsqu'il se pencha pour poser un baiser, aussi rapide qu'inattendu, une onde de chaleur se diffusa en elle, transformant l'adrénaline de leur affrontement en une tendresse profonde. Ce baiser furtif, arraché au milieu de ce chaos, portait plus de signification que bien des mots, Kol se redressa enfin, et lui tendit la main pour l'aider à se relever.
- Je gagne… murmura-t-il, un sourire joueur aux lèvres, une étincelle de défi dans les yeux.
Davina, le regard pétillant d'amusement et de complicité, esquissa un sourire en coin, sans un mot, elle secoua doucement la tête, lui rappelant en silence que, même en apparence vaincue, elle ne perdait jamais vraiment face à lui. Kol connaissait ce sourire, il savait que cette victoire n'était qu'une facette de leur jeu, une bataille dans un duel bien plus vaste où ni l'un ni l'autre n'aurait jamais vraiment le dernier mot. Elle alla ranger les bâtons, ses gestes empreints d'une certaine légèreté, mais l'énergie qui avait rempli la cour était en train de retomber, pourtant, cet instant de répit fut de courte durée. Diego, avec un air préoccupé, décrocha son téléphone, attirant immédiatement tous les regards sur lui, le silence tomba comme un couperet, pesant sur l'atmosphère chargée de mage. Tandis qu'il écoutait attentivement son interlocuteur, son visage se durcissant au fil de la conversation, lorsque Diego raccrocha, son regard trouva celui de Kol, qui, avec sa sensibilité vampirique aiguisée, avait déjà perçu le changement d'énergie dans l'air.
- Qu'est-ce qu'il y a, Diego ? Demanda Kol en brisant le silence.
Son ton sembla résonner comme un appel au calme, Diego déglutit lentement, visiblement mal à l'aise avec la nouvelle qu'il s'apprêtait à annoncer, il déclara :
- Finn sait que Tristan, Aurora et Lucien sont morts.
L'effet fut instantané et dévastateur, Davina, jusqu'alors forte, se blottit contre Kol, cherchant instinctivement réconfort et protection dans ses bras, Kol, l'un des êtres les plus redoutables de cette cour, la serra contre lui. Son étreinte était tendre, il baissa la tête, déposant un baiser apaisant sur son front, pourtant, dans ses yeux, une tempête s'annonçait, une rage sourde contre ceux qui pourraient menacer leur bonheur.
- Comment l'a-t-il su ? Demanda Kol, une froideur s'insinuant dans sa voix.
Chaque mot était chargé d'une menace implicite, Diego, hésitant sous le regard perçant de Kol, lâcha finalement le nom qui, comme une déflagration explosa dans l'air :
- Esther…
À la simple mention d'Esther Mikaelson, la matriarche redoutée de la famille, la magie d'union de Kol et Davina réagit de manière explosive, un vase, placé à quelques mètres d'eux, explosa, projetant des éclats de verre scintillants dans l'air. Tandis que l'énergie dégagée par leur lien créait une atmosphère chargée de tension, imprégnant chaque recoin de la cour d'une menace invisible mais palpable. Se détachant légèrement de Kol, Davina releva la tête, son regard glacé, se fixa sur Diego, avec une froideur tranchante, elle ordonna d'une voix glaciale qui ne laissait aucune place au doute :
- Préviens ton indicateur, qu'il donne rendez-vous à Finn demain soir, ici même.
Kol, toujours protecteur malgré l'angoisse grandissante de la situation, murmura à l'oreille de Davina, sa voix douce contrastant avec le sérieux des événements.
- Tu es sûre, mon amour ?
Leur lien se renforça à cet instant, une bulle d'énergie fusionnant autour d'eux, Davina tourna doucement la tête, plongeant son regard dans celui de son compagnon, sa voix était ferme et déterminée.
- Je suis sûre.
Elle savait ce qu'il fallait faire, la conviction brûlant en elle comme une flamme indomptable, puis, se tournant vers Elijah, elle poursuivit :
- Passe le mot à Klaus. Esther ne pourra pas s'empêcher de venir aider son cher Finn.
L'ombre d'une objection passa sur le visage d'Elijah, hésitant à contrecarrer la volonté de Davina, mais avant même qu'il ne puisse s'exprimer, Kol intervint, sa voix résonnant comme un coup de tonnerre dans l'air tendu.
- Elijah, ce n'est pas une requête, c'est un ordre. Et tu l'exécuteras.
Le ton ne laissait place à aucune discussion, et la présence de Kol était telle que même Elijah savait qu'il n'y avait pas d'autre choix, Davina, le regard toujours brûlant de détermination, conclut d'une voix glaciale, chaque mot résonnant comme un glas :
- Il est temps que chacun paie le prix de sa trahison.
Le silence qui suivit fut oppressant, chaque personne présente ressentant le poids de cette déclaration, un frisson travers l'assemblée, et même les plus redoutables d'entre eux, habitués à l'aura de menace qui entourait Kol, furent perturbés par l'aura de glace de Davina. Elle n'était plus seulement une sorcière ou une alliée, mais un danger à part entière, prête à tout pour défendre ceux qu'elle aimait. L'atmosphère dans la cour intérieure, était chargée de promesses de vengeance et de rétribution, et chacun comprit que la soirée du lendemain serait cruciale, et aucun d'entre eux ne voulait se trouver sur le chemin de Kol et Davina.
La nuit, dense et opaque, s'était abattue sur la Nouvelle-Orléans, enveloppant la ville dans une atmosphère lourde, presque asphyxiante, Elijah, d'un calme apparent mais intérieurement agité, glissait silencieusement dans les ruelles, comme une ombre parmi les ombres. Son esprit était une tempête de pensées contradictoires, tiraillé entre le devoir envers sa famille et la crainte des conséquences de cette nouvelle révélation. Il accéléra le pas jusqu'au manoir de sa famille, sentant une appréhension grandissante le tenailler, une fois dans la demeure ancestrale, il se déplaça dans les couloirs familiers. Son esprit s'emplissant des souvenirs et des poids de mille années de conflits familiaux, arrivé devant le bureau de Klaus, il hésita une seconde, comme s'il tentait d'endiguer l'inévitable. Lorsqu'il entra, il trouva Klaus assis dans son fauteuil, un léger sourire flottant sur ses lèvres tandis qu'il tenait Caroline dans ses bras, à cet instant, ils semblaient appartenir à un autre monde, une parenthèse paisible dans le tumulte constant de leur existence.
Leurs regards se tournèrent aussitôt vers Elijah, sentant que sa présence apportait des nouvelles graves, Klaus fronça légèrement les sourcils, se redressant, avant de demander d'une voix calme mais inquiète :
- Elijah ? Est-ce que tout va bien ?
- Pas vraiment. Esther a dévoilé à Finn que Tristan, Aurora et Lucien sont morts. Kol et Davina l'ont appris… répondit Elijah, avec une nervosité rare.
Elijah sentit la froideur de l'atmosphère s'accentuer à chaque mot, comme si le poids même de leur héritage millénaire s'insinuait dans son être, la menace, plus tangible que jamais, semblait résonner dans chaque recoin de la pièce. Ses doigts se crispèrent un instant, avant de se détendre, il savait que l'ombre de cette révélation planerait bien au-delà de cette nuit, remettant en question tout ce qu'ils avaient tenté de construire à la Nouvelle-Orléans. Caroline, le souffle coupé, laissa son regard passer d'Elijah à Klaus, réalisant que cette guerre n'était pas seulement celle de Kol et Davina, mais de toute la lignée Mikaelson. Cette fois, c'était leur propre mère qui en était la source, la même mère qui avait créé leur malédiction, Caroline ressentit un mélange de crainte et de tristesse, elle comprenait l'impact que cela aurait pour Klaus et ses frères et sœur.
- Que vont faire Kol et Davina ? Demanda-t-elle, sa voix trahissant son appréhension.
Elijah ferma les yeux un bref instant, comme pour s'armer de son calme habituel, cependant, en ouvrant la bouche, il ne put empêcher une lueur d'inquiétude de percer dans son regard, il dit :
- Diego a donné rendez-vous à Finn demain soir, dans la cour intérieure de la demeure des vampires.
Il prononça chaque mot avec une gravité palpable, sentant que cette décision, en apparence anodine, marquait en réalité un point de non-retour, Klaus, jusqu'alors calme, se redressa comme un prédateur aux aguets. Elijah perçut un éclair d'intensité dans les yeux de son frère, un regard qui lui était familier et qui présageait la colère à venir, Klaus comprenait que cette confrontation était inévitable, que leur histoire les rattrapait une fois encore. Elijah sentit un mélange d'admiration et de peur envers son frère, un sentiment qu'il n'avait plus éprouvé depuis des siècles, Klaus n'était pas seulement en colère. Il était prêt à tout pour défendre les siens, même si cela signifiait raviver les cicatrices les plus profondes, Caroline, sentant cette tension animale, chercha instinctivement le regard de Klaus, espérant y trouver une réponse rassurante.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Murmura-t-elle, la gorge serrée.
- La guerre est déclarée, trésor… répondit Klaus, le visage fermé.
Ses mots résonnèrent dans la pièce comme une sentence irrévocable, pour Elijah, cette phrase, bien plus qu'une déclaration, sonna comme un glas, il vit dans son esprit la bataille à venir, la douleur et les pertes qu'elle entraînerait. Pendant des siècles, il avait tenté de préserver une stabilité précaire au sein de leur famille, de contenir les pulsions destructrices de Klaus et les fureurs imprévisibles de Kol. Mais cette fois, l'ennemi n'était autre que leur propre mère, Esther, celle qui leur avait donné la vie et, par une ironie tragique, celle qui représentait leur damnation, Esther n'était pas seulement une ennemie extérieure, elle était leur genèse, la source originelle de leur souffrance. Au moment où ils réalisaient tous l'ampleur de cette confrontation imminente, un bruit léger mais distinct retentit dans le couloir. Elijah, tendu, perçut des pas précipités, des pas qu'il reconnut immédiatement, Esther, elle avait entendu chaque mot, comme un poison instillé dans son esprit, c'était un coup stratégique de la part de Kol et Davina.
Il s'agissait d'un piège habilement tendu pour faire sortir Esther de l'ombre, Klaus, réprimant un sourire sombre, déclara d'une voix ferme :
- Malgré les dissensions qui existent entre Kol, Davina et moi, je serai de votre côté contre Finn et contre Esther.
Ses mots marquaient un tournant, il renonçait, ne serait-ce qu'un instant, à ses rancœurs pour se tenir aux côtés de ses frères et de sa sœur, prêt à en découdre avec ceux qui menaçaient leur famille, Elijah hocha la tête en silence. Il sentait le poids de cette alliance, de cette unité retrouvée dans l'adversité, sans un mot de plus, il tourna les talons pour regagner la maison de Kol et Davina, le coeur lourd mais déterminé, prêt à les rejoindre dans ce combat final. Esther, tapie dans l'ombre, avait écouté les échanges entre Klaus, Elijah et Caroline, se tenant aussi immobile qu'une statue, chaque mot, chaque phrase résonnait en elle comme une condamnation. Entendre dire que Kol et Davina savaient déjà qu'elle avait révélé à Finn la vérité sur la mort de Tristan, Aurora et Lucien lui fit l'effet d'un seau d'eau glacée. Un instant, elle fut saisie par un vertige, déconcertée par la rapidité et l'efficacité de la riposte de son fils cadet et de sa compagne, comment avaient-ils découvert si vite ce qu'elle avait tenté de manigancer en secret était un mystère.
Fuyant la scène, Esther sentit son calme légendaire lui échapper, ses pas résonnèrent dans le couloir désert, chaque écho frappant contre les murs comme le martèlement de son propre coeur, elle enfila son manteau en toute hâte. Ses mains tremblantes trahissaient un stress qu'elle n'aurait jamais osé montrer en d'autres circonstances, le regard fixé sur les rues sombres du quartier français, elle se dirigea avec une détermination fiévreuse vers la demeure de Finn, son fils le plus loyal. C'était celui en qui elle avait placé tous ses espoirs, à chaque pas, des souvenirs affluaient, Finn, son fils aîné, le seul qui avait compris l'importance de leur mission. Elle l'avait persuadé de rejoindre sa quête, convaincue qu'ils pourraient effacer les erreurs de leur lignée et purifier le sang souillé de leur famille. Elle était allée jusqu'à risquer son propre avenir pour lui, cette pensée lui serra le coeur, si elle avait mis Finn en danger en raison de son imprudence, elle ne se le pardonnerait jamais, arrivée au manoir chic qui servait de refuge à Finn, elle pénétra rapidement dans le hall.
Le silence pesant la frappa immédiatement, et un sentiment de malaise s'insinua en elle, elle se figea un instant, écoutant le moindre bruit, une respiration, un pas, quelque chose qui indiquerait la présence de son fils. Mais il n'y avait rien, une angoisse sourde commença à se répandre en elle, une panique contre laquelle elle avait lutté toute sa vie pour garder le contrôle, sans perdre une seconde, elle parcourut le manoir. Elle appela Finn d'une voix pressante, fouillant chaque pièce avec une précipitation grandissante, ses mains tremblaient en ouvrant des portes avec frénésie, ce n'était pas simplement un fils qu'elle cherchait. Elle cherchait également la pierre angulaire de son dessein, celui qui serait prêt à sacrifier sa vie pour elle, arrivée au salon, Esther se sentit soudainement submergée par une vague d'impuissance. Elle tomba à genoux sur le tapis moelleux, le regard vide et les mains posées sur le sol pour se soutenir, dans un cri déchirant, elle hurla le nom de son fils :
- FINN !
Sa voix résonna, amplifiant la solitude et le désespoir qu'elle ressentait, elle, la puissante matriarche Mikaelson, la créatrice de cette lignée maudite, se retrouvait impuissante face à l'inimaginable, elle comprit alors qu'elle avait été devancée. Kol et Davina, avec un sens aigu de la vengeance et une détermination sans failles, avaient anticipé chacun de ses mouvements, elle les avait sous-estimés, pensant qu'ils étaient faibles à cause de leur jeunesse et de leur passion. Elle s'était crue supérieure, persuadée que son expérience millénaire suffirait à les garder sous contrôle, mais elle voyait à présent, avec une froide terreur, ce que ses manœuvres avaient éveillé en eux. Il s'agissait d'une force dont elle n'avait jamais soupçonné l'ampleur, cette révélation, aussi brutale qu'inattendue, lui donna l'impression d'être étrangère à elle-même, comme si le sol se dérobait sous ses pieds. Elle serra les poings, sentant sa colère se transformer en une promesse glaciale, son regard brûlait de rage et de frustration.
Elle se redressa finalement, son expression impassible, et jura intérieurement de ne plus jamais sous-estimer Kol et Davina, désormais, elle était prête à tout pour les détruire et restaurer l'ordre qu'elle avait initialement instauré. Dans la demeure des vampires, Finn ouvrit les yeux dans la pénombre oppressante d'une cellule, sentant immédiatement la douleur sourde qui parcourait ses bras enchaînés. L'acier glacé des liens serrait ses poignets, le contraignant à garder les bras levés et tendus, une position humiliante pour quelqu'un de son rang et de sa force, il prit une profonde inspiration, tâchant de rassembler ses souvenirs. Il peinait à se rappeler les événements qui l'avaient conduit ici, il tenta d'exercer sa force millénaire pour briser les chaînes, sentant l'adrénaline gonfler ses muscles, mais rien ne céda. Les chaînes ne vibrèrent même pas, comme si elles étaient insensibles à sa force vampirique, l'idée s'imposa rapidement, elles avaient été enchantées, protégées par un sortilège conçu pour le neutraliser.
Finn grinça des dents, une frustration brûlante s'élevant en lui, il savait que la magie de sa mère pouvait surmonter de telles entraves, mais cette fois, il était seul, son esprit repartit en arrière, remémorant les dernières paroles échangées avec Esther. Elle lui avait révélé que Tristan, Aurora et Lucien étaient morts, leur disparition l'avait surpris, mais il savait que la guerre entre leur famille et les autres lignées impliquait des sacrifices. Finn avait alors cru qu'il pourrait suivre les conseils de sa mère et continuer leur œuvre, celle de purifier leur lignée des influences indésirables, à commencer par Kol et Davina, des obstacles à une famille Mikaelson pure et puissante. Ses pensées dérivèrent vers le plan de sa mère, un projet qu'il soutenait entièrement, semer le chaos et la discorde autour de Kol et Davina, isoler le couple, et se débarrasser d'eux. Ils récupéreraient ensuite leurs enfants, des êtres dont Esther rêvait de modeler l'esprit selon ses préceptes, il ressentit une vague de soulagement, en pensant qu'Esther trouverait un moyen de venir à son secours.
Une part de lui ne pouvait ignorer un malaise persistant, une sensation qu'il n'avait pas ressentie depuis des siècles, la peur, il n'avait jamais envisagé que Kol et Davina puissent être à l'origine de son enfermement. Finn ferma les yeux un instant, murmurant intérieurement les préceptes que sa mère lui avait enseignés, une sorte de prière réconfortante dans cette situation cauchemardesque. Pourtant, l'incertitude s'infiltra dans son esprit, minant sa foi inébranlable en la force de leur lignée, Kol et Davina étaient-ils plus puissants et plus rusés qu'il ne l'avait imaginé, cela le rendait furieux, il n'acceptait pas l'idée qu'ils aient pu le devancer ainsi. Au fond de lui, Finn sentait que cette cellule n'était qu'un avant-goût de ce qui l'attendait, il lança un regard autour de la cellule, espérant discerner des indices, une faille, quelque chose qui lui permettre de s'échapper. Mais tout autour de lui n'était que froideur et silence, un espace d'ombre qui semblait résonner de l'absence de toute autre présence.
Pour la première fois, Finn sentit une lueur de désespoir étreindre son coeur, une impression d'abandon total, tandis que ses yeux se fermaient à nouveau sous le poids de la fatigue, il songea à Esther, priant intérieurement pour qu'elle parvienne à lui sauver la vie. Dans la cour intérieure de la demeure des vampires était baignée dans la douce lumière du matin, et les ombres projetées sur les pierres anciennes créaient une ambiance presque irréel, un instant suspendu dans le temps. Diego et Camille, blottis dans un coin, semblaient seuls au monde, assise sur les genoux de Diego, Camille savourait chaque seconde, lovée contre lui, sa tête nichée dans le creux de son cou. Elle inspirait lentement, prenant le temps de respirer son parfum, familier et rassurant, qui lui donnait l'impression d'être protégée de toutes les tempêtes. La caresse légère de ses doigts sur son bras éveillait des frissons agréables qui parcouraient sa peau, des frissons qui, chaque fois, lui rappelaient combien elle aimait sa présence et son toucher.
De son côté, Diego la contemplait, laissant son regard s'attarder sur elle avec une admiration sincère, absorbé par l'éclat de détermination qu'elle avait montré dans son duel contre Luna, sa force intérieure et son courage le rendaient fier au-delà des mots. Bien qu'il sache que Camille pouvait se défendre grâce à sa magie et à son caractère indomptable, une part de lui aspirait toujours à la protéger, à la préserver des dangers de ce monde sombre et impitoyable.
- Ton combat avec Luna était très bien, bébé… murmura-t-il doucement, ses lèvres effleurant son oreille dans un souffle intime.
Le visage de Camille s'éclaira d'un sourire, mais une lueur de déception ne tarda pas à assombrir ses yeux, et elle répondit, la voix teintée de frustration :
- Je me suis fait battre. Je dois continuer à m'entraîner…
Sa déception était réelle, en tant que sorcière, elle savait que sa force allait au-delà de sa magie, et elle voulait prouver sa valeur, non seulement pour elle-même, mais pour Diego, qui dirigeait la communauté vampirique et qu'elle désirait soutenir pleinement. Son sentiment d'infériorité la touchait profondément, mais elle le cachait sous un sourire fragile, saisissant son trouble, Diego pressa un un baiser léger et apaisant sur son front. C'était comme s'il voulait pouvoir dissiper les ombres de doute qu'il voyait dans son regard, puis murmura, un sourire doux et sincère aux lèvres :
- Tu es déjà meilleure que certains des jeunes vampires. Je voulais te dire que je suis fier de toi.
Ses mots la touchèrent en plein coeur, remplissant Camille d'une chaleur réconfortante, elle savait que, pour lui, elle représentait bien plus que la simple puissance d'une sorcière, il l'aimait pour sa force intérieure. Il l'aimait aussi pour son courage et la détermination qu'elle incarnait, mais aussi pour sa sagesse et son soutien indéfectible, elle lui offrit un sourire tendre et murmura, reconnaissante :
- Merci, bébé…
Ce simple remerciement portait en lui tout ce qu'elle ressentait, il était le reflet de sa gratitude, de sa reconnaissance et de l'amour profond et inconditionnel qu'elle lui vouait, mais sous cette douceur planait une tension que Diego ne pouvait ignorer. La nuit à venir serait le théâtre d'un affrontement entre Kol et Davina, et Finn et Esther, il sentait monter en lui une inquiétude sourde, une crainte qu'il ne parvenait pas à dissiper, mais qu'il ne pouvait non plus ignorer.
- Est-ce que tu seras là ce soir ? Demanda-t-il, sa voix se faisant plus grave, empreinte d'une inquiétude difficile à dissimuler.
Sa question portait en elle la peur de l'exposer aux dangers à venir, il savait que sa présence pourrait être risquée, et l'idée qu'elle puisse se retrouver en danger le troublait profondément, Camille sentit cette inquiétude, elle perçut la fragilité sous la détermination apparente de son compagnon. Elle releva doucement la tête pour croiser son regard, un sourire rassurant aux lèvres, empreint de tendresse et de sincérité, elle était consciente que ses mots devaient être à la hauteur de sa promesse.
- Oui, je serai là. Je sais que Kol et Davina vont probablement se déchaîner, mais… je veux être là pour leur montrer mon soutien, et aussi parce que je veux être à tes côtés, Diego.
Camille lui faisait comprendre qu'elle ne comptait pas le laisser affronter cette nuit seul, elle serait à ses côtés, peu importe les épreuves à venir, Diego fixa Camille, plongeant dans ses yeux où se lisait la sincérité et la force de son engagement. Ses mots résonnaient comme une promesse silencieuse, un serment d'amour et de loyauté, et il sentait à quel point elle était prête à affronter l'inconnu pour être avec lui. Il resserra doucement son étreinte, la rapprochant encore, puis déposa un baiser tendre sur ses lèvres, un baiser dans lequel il mettait toute sa douceur et sa dévotion.
- Je t'aime, Camille… murmura-t-il, comme pour graver ces mots en elle.
Le coeur de Camille battit plus fort en entendant ces mots, son amour pour lui devenant plus tangible que jamais, elle glissa une main derrière sa nuque, se laissant aller à la douceur de cet instant, et répondit dans un souffle qui semblait murmurer au-delà des mots :
- Et je t'aime, Diego.
Ce moment, dans la lumière douce du matin, semblait suspendu dans le temps, malgré l'ombre de la nuit à venir, ils se sentaient, l'un et l'autre, prêts à affronter ensemble chaque bataille, unis dans la promesse silencieuse de leur amour. Dans la cuisine baignée d'une lumière tamisée, l'odeur sucrée du chocolat flottait encore dans l'air, rappelant le goût fondant du gâteau que Luna venait de savourer. Elle passa doucement sa langue sur ses lèvres, profitant des dernières notes sucrées, mais son attention fut bientôt happée par le regard brûlant d'Alessio, fixé sur elle avec une intensité qui faisait battre son coeur un peu plus vite. Quand il la regardait avec ce regard, à chaque fois qu'il posait ses yeux sombres sur elle, elle se sentait comme prise dans un tourbillon de frissons et d'émotions profondes. C'était un mélange de désir et de vertige qui lui donnait la sensation d'être découverte, mise à nu, Luna fini de nettoyer son assiette et la rangea dans le placard, mais à peine eut-elle le temps de se retourner qu'elle se retrouva soudain face à lui.
Elle était plaquée entre le bord de l'évier et son corps, ferme et rassurant, son souffle se suspendit, et son regard se leva pour croiser le sien, un regard intense qui capturait chaque parcelle de son âme, le silence de la pièce était profond.
- Alessio ? Murmura-t-elle, sa voix à peine un souffle, comme si elle craignait de rompre la magie de l'instant.
Il ne répondit pas immédiatement, au lieu de cela, il glissa ses bras autour de sa taille et la souleva avec aisance, la serrant contre lui, instinctivement, elle enroula ses jambes autour de sa taille et ses bras autour de sa nuque. Elle sentait la chaleur de son corps contre le sien, un mélange de sécurité et de vulnérabilité qui la transportait, elle pouvait sentit son propre coeur battre à un rythme affolé, et dans ses bras, elle se sentait en paix. C'était comme si le monde extérieur n'avait plus d'importance, Alessio s'approcha de son oreille et murmura d'une voix rauque, comme un secret précieux partagé entre eux :
- Tu étais magnifique pendant le combat contre Camille.
Un sourire timide s'épanouit sur les lèvres de Luna, son regard se baissant un instant sous l'éclat de son compliment, elle souffla doucement, ses mots teintés d'une légère incertitude :
- J'espère qu'elle ne m'en veut pas… Après tout, elle est une sorcière puissante, et moi, je ne suis qu'une simple humaine… Et je l'ai battue…
Elle baissa les yeux, le doute marquant ses traits, comme une ombre fragile, dans un monde où chacun possédait des dons extraordinaires, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir inférieure, enfermée dans les limites de sa condition humaine. Alessio fronça légèrement les sourcils, secouant doucement la tête, comme pour balayer ce sentiment d'infériorité, il la regarda avec une sincérité farouche et une tendresse infinie.
- Je suis sûr que ce n'est pas le cas… répliqua-t-il, sa voix teintée d'une douceur ferme.
Puis, plongeant plus profondément encore dans son regard, il ajouta avec une intensité qui fit battre le coeur de Luna un peu plus fort :
- Tu n'es pas qu'une simple humaine, amour…
Ses mots résonnaient comme une promesse, un serment silencieux qui cherchait à lui rappeler ce qu'elle représentait pour lui, une lumière, une force, bien plus précieuse que les pouvoirs surnaturels. Mais Luna resta songeuse, le doute ne quittant pas complètement son esprit, elle savait qu'Alessio l'aimait profondément, mais l'idée de vieillir à ses côtés, de demeurer vulnérable dans ce monde de ténèbres, la hantait. Prenant une grande inspiration, elle se décida enfin à exprimer la question qui l'obsédait depuis longtemps, une demande à la fois empreinte d'appréhension et de détermination :
- Mais je ne suis qu'une humaine, Alessio.
Elle hésita, puis continua d'une voix tremblante :
- Est-ce que tu accepterais… de me transformer en vampire un jour ?
Son regard reflétait à la fois sa peur et sa résolution, ce n'était pas un caprice, ni un simple souhait, c'était une décision profonde, réfléchie, qui témoignait de son désir d'être à ses côtés, de surmonter ensemble les épreuves du temps et des dangers. Elle savait que cette demande signifiait renoncer à sa vie humaine, à tout ce qui la définissait aujourd'hui, mais pour elle, être avec lui en valait le prix, Alessio la fixa intensément. Il cherchait à percer au-delà de ses mots, comme s'il voulait comprendre chaque nuance de ce souhait, il savait que cette question n'était pas anodine, elle était prête à sacrifier sa mortalité pour lui, à tout quitter pour entrer pleinement dans son monde. Après un long silence, il leva la main pour caresser tendrement sa joue, et un sourire doux éclaira son visage, révélant une profondeur d'amour et de respect.
- Si les ancêtres nous laissent faire, alors oui, je te transformerai le jour où tu me le demanderas… murmura-t-il.
Ses mots résonnèrent comme une promesse gravée dans l'éternité, une promesse qui laissa Luna frémissante, le coeur empli de reconnaissance et de bonheur, une étincelle de joie s'alluma dans ses yeux. Elle n'attendit pas une seconde de plus pour capturer ses lèvres dans un baiser passionné, un baiser qui traduisait l'intensité de ses sentiments, de son amour, Alessio répondit avec une égale ferveur. Ses mains se pressèrent dans son dos comme pour sceller cette promesse, comme pour immortaliser cet instant de tendresse, lorsque leurs lèvres se séparèrent, Luna resta blottie contre Alessio, sentant encore la chaleur de son baiser sur ses lèvres. Tandis que son regard brillait d'un éclat nouveau, une lueur intense qui ne quittait pas les yeux d'Alessio, dans ce moment suspendu, elle murmura, presque en retenant son souffle :
- Je t'aime, Alessio.
Les traits d'Alessio s'adoucirent, une lueur douce illuminant ses yeux sombres, sa main remonta doucement sur la joue de Luna, effleurant sa peau d'un geste presque révérencieux, comme si elle était la chose la plus précieuse et la plus fragile de son univers.
- Et je t'aime, Luna… murmura-t-il, sa voix vibrante de sincérité.
Ils restèrent ainsi, enlacés, leurs regards plongés l'un dans l'autre, comme seuls au monde, la lumière du matin, douce et dorée, caressait la cuisine, éclairant leur étreinte d'une aura chaleureuse, ce moment de paix et d'amour, était rare dans leur vie tumultueuse. Il semblait les protéger du monde extérieur, du danger et des incertitudes, dans cet instant partagé, il n'y avait plus de différences, plus de doutes. Il restait seulement cette certitude, celle de s'aimer profondément, et de vouloir affronter ensemble tous les défis que l'avenir leur réserverait, Alessio, serrant encore plus Luna contre lui, brisa finalement le silence, murmurant doucement, presque comme un secret :
- Seras-tu là ce soir ?
Le regard de Luna s'assombrit légèrement, elle voulait être à ses côtés, bien sûr, mais elle n'était pas certaine que sa place était là, au coeur des affaires vampiriques, des querelles, et des tensions qui allaient probablement éclater. Elle le fixa un instant, hésitante, avant de lui répondre, sa voix tremblante de sincérité et de doute :
- J'aimerais… mais je ne sais pas si j'ai le droit.
Elle n'était qu'une humaine, et parfois cette réalité la frappait cruellement, dans ce monde, elle restait une étrangère, une mortelle fragile parmi des êtres aux pouvoirs insondables, Alessio, lisant dans ses yeux ses craintes, lui répondit, un sourire rassurant adoucissant son expression :
- Tu as le droit, du moment que tu restes près de moi.
Il marqua une pause, son regard prenant une intensité rare, presque impérieuse, puis, d'une voix grave, empreinte d'une détermination inébranlable, il ajouta :
- Promets-moi que tu resteras près de moi, Luna.
Luna frissonna à ses mots, touchée par la profondeur de sa protection, ce besoin de la garder en sécurité, de la préserver des dangers qui pouvaient surgir autour d'eux, la faisait se sentir unique et précieuse, elle posa une main légère sur son torse, puis souffla avec un amour ardent :
- Je te le promets.
Alessio sourit, soulagé, et déposa un baiser sur son front, comme pour sceller cette promesse, ce moment lui faisait oublier, même temporairement, les risques et les ombres qui planaient sur leur monde. Et alors que leurs regards se croisèrent à nouveau, Luna sentit que peu importe ce qui arriverait, elle tiendrait cette promesse, chez Kol et Davina, dans la douce pénombre de la chambre de Marie-Alice, le soleil dessinait des ombres dansantes à travers les rideaux. L'ambiance chaleureuse et douce contrastait avec l'agitation qui envahissait Marie-Alice, perdue dans les méandres d'un cauchemar, elle se débattait dans son sommeil, son souffle rapide et désordonné. Lorsqu'elle se réveilla en sursaut, son coeur battait violemment, et des larmes chaudes glissaient déjà le long de ses joues, ce rêve si réel la hantait encore, les paroles d'Esteban et de Kol, déformées par son esprit endormi, résonnaient dans sa tête avec une douleur qu'elle peinait à ignorer.
Dans la salle de bain attenante, Esteban, qui se séchait après une douche, perçut l'agitation de sa compagne à travers leur lien d'union, en une fraction de seconde, il comprit, il jeta la serviette autour de sa taille. Avant de se précipiter vers le lit, ses pas résonnant dans le silence matinal, il s'assit à côté d'elle, la prenant dans ses bras et la serrant contre lui, il caressa ses cheveux, apaisant sa peine avec une tendresse infinie.
- C'était un cauchemar, mon amour. Tu es en sécurité, tout va bien… murmura-t-il.
La chaleur de son corps contre le torse nu d'Esteban, sa présence rassurante, l'aidait à reprendre son souffle, elle enroula ses bras autour de lui, sentant son odeur familière qui l'apaisait comme un ancrage dans cette réalité. Esteban plongea son regard dans le sien, ses yeux emplis d'une douceur attentive, il savait que cette douleur, cet accès de tristesse, provenait de bien plus qu'un simple mauvais rêve.
- Est-ce que tu veux me raconter ? Demanda-t-il doucement.
Il était prêt à écouter ses peurs, la voix de Marie-Alice trembla légèrement lorsqu'elle répondit, ses mots entrecoupés de sanglots retenus :
- J'ai… j'ai perdu un combat, parce que je n'ai pas réussi à y aller à fond… Kol et toi… vous m'avez dit que je vous faisais honte en tant que sœur d'âme et compagne…
Elle baissa les yeux, son souffle court, comme si ses propres mots la blessaient à nouveau, Esteban sentit une vague de frustration monter en lui, dirigée contre les ombres du passé qui ne cessaient de hanter sa bien-aimée. Il jura intérieurement contre le rejet que Clarisse leur avait fait vivre, un rejet qui avait frappé Marie-Alice en plein coeur et avait laissé des traces indélébiles dans son esprit, la froideur de Clarisse avait nourri en elle des insécurités profondes. Il s'agissait de doute qui s'enracinait dans chaque recoin de sa mémoire, cela avait creusé en elle une peur viscérale de ne jamais être « assez » pour les siens. Marie-Alice vivait désormais avec cette crainte constante d'échouer, de blesser ceux qu'elle aimait ou d'aller trop loin en exprimant sa puissance, elle craignait, au fond, de leur montrer toute l'étendue de sa force. Elle avait peur d'être repoussée pour cela, d'être à nouveau reléguée au silence, seule face à ses doutes, cette peur, Esteban la percevait dans chaque regard hésitant de Marie-Alice.
C'était dans la manière dont elle mesurait ses gestes, comme si elle craignait de prendre trop de place, il sentait dans son coeur ce poids invisible qui la poussait à se contenir, à éviter les conflits ou à se conformer aux attentes pour ne pas être mise de côté. Ce besoin d'approbation, cet effort constant pour prouver qu'elle était digne de leur amour, tissait un voile d'angoisse autour d'elle, un voile qu'Esteban souhaitait déchirer pour de bon. Il savait qu'en son for intérieur, Marie-Alice était aussi puissante que sensible, et qu'elle possédait un esprit combatif et une détermination rare, mais le rejet de Clarisse avait planté une graine de doute dans sa confiance en elle. Malgré ses tentatives pour l'apaiser, il savait qu'il lui faudrait du temps pour en guérir entièrement, Esteban posa une main rassurante sur sa joue, son regard perçant capturant le sien.
- Tu vas m'écouter attentivement, Alice. Tu ne nous feras jamais honte, jamais ! Ni à Kol, ni à moi ! Dit-il d'une voix ferme mais douce.
Avant qu'elle puisse protester, il scella leurs lèvres dans un baiser passionné, comme pour graver sa conviction en elle, à travers leur lien, il lui envoya une vague d'amour pur, de désir brûlant, la submergeant de chaleur et de réconfort. Elle sentit ses peurs se dissiper progressivement, remplacées par cet amour intense et inébranlable qu'il lui vouait, dans cet instant suspendu, il la poussa doucement en arrière, l'allongeant sur le lit. Il lui murmura des mots rassurants entre chaque baiser, il fit disparaître sa chemise de nuit d'un simple geste, ainsi que la serviette autour de sa taille, sa magie vibrant au rythme de leur connexion profonde. Leurs corps s'embrassèrent dans un élan d'unité et de passion, et chaque mouvement devint un langage sans mot, un échange profond qui effaçait toute trace des doutes de Marie-Alice. Leurs soupirs se mêlèrent, emplissant la pièce de la chaleur de leurs émotions partagées, leurs gestes se transformant en une danse intense, dénuée de retenue.
Leurs mouvements devinrent bientôt chaotiques, comme s'ils cherchaient à exprimer l'amour et la tendresse qu'ils ressentaient au-delà des mots, et lorsque leurs corps atteignirent le point culminant de cette union. Leurs cœurs battant à l'unisson, leurs voix se rejoignirent dans un murmure sincère et chargé d'émotion :
- Je t'aime…
Ils restèrent ainsi, enlacés, respirant à l'unisson, la chambre emplie de cette paix fragile mais précieuse, le lien entre eux semblait encore plus fort, et dans ce silence partagé, Marie-Alice comprit qu'elle n'était jamais seule, ni dans ses doutes, ni dans ses victoires. Dans leur chambre, Davina ajustait les derniers détails de sa tenue avec une attention méticuleuse, chaque geste était mesuré, comme une prière silencieuse pour la force et la résilience. Elle sentait une vague d'appréhension, mêlée à une détermination implacable, se glisser dans chaque fibre de son être, affronter Finn ne se résumait pas à une simple confrontation physique. Cela signifiait aussi affronter les souvenirs d'un passé douloureux et faire face à Esther, qui viendrait sûrement, prête à tout pour protéger ses propres intérêts. Davina se força à respirer profondément, ancrant ses pensées dans le présent, se rappelant qu'elle n'était plus cette jeune sorcière naïve de la moisson, mais une jeune femme puissante, ancrée dans son propre pouvoir.
Elle choisit un jean noir et un pull sombre, des vêtements simples mais confortables, qui ne la gêneraient pas en cas de mouvement rapide, le tissu du jean et du pull collait légèrement à sa peau, comme pour lui rappeler sa force intérieure. En enfilant ses bottines noires préférées, elle ressentit un sentiment de familiarité et de confort, enfin, elle enfila sa veste en cuir, et son coeur accéléra un peu plus lorsqu'elle cacha un poignard dans sa manche droite. Le froid du métal contre sa peau était une source de réconfort, un rappel de la détermination qui coulait en elle, prête à jaillir pour protéger sa famille. Elle s'apprêtait à quitter la pièce lorsque la porte s'ouvrit doucement, révélant Kol, son coeur se serra et bondit en le voyant, comme si, même dans une telle tension, il était un baume pour son âme. Lui aussi portait un jean et un pull noirs, des vêtements assortis aux siens, comme s'ils formaient déjà une unité indéfectible prête à affronter le monde, sa veste en cuir, celle qu'elle adorait, accentuait sa silhouette et ajoutait à son aura de mystère et de danger.
À cet instant, elle se rappela tout ce qu'il représentait pour elle, un allié, un confident, et surtout, l'homme qu'elle aimait de tout son être, Kol s'approcha d'elle, sans dire un mot, et posa son front contre le sien. Ce contact, aussi simple soit-il, fit fondre l'appréhension en elle, comme si ce geste contenait toutes les promesses de protection, de soutien et d'amour qu'il lui portait, le monde entier pouvait s'effondrer autour d'eux, mais tant qu'ils seraient ensemble, elle se sentait invincible.
- Tu es si belle… murmura Kol.
Sa voix douce et emplie d'une tendresse sincère qui la fit frémir, un sourire éclaira le visage de Davina, un sourire empreint de confiance et de taquinerie.
- Tu n'es pas mal non plus… répondit-elle, ses yeux brillants d'un mélange d'amusement et de désir.
Leurs regards se croisèrent, et dans ce silence complice, les mots étaient inutiles, Kol se pencha alors vers elle, capturant ses lèvres dans un baiser profond, où se mêlaient la passion et la promesse silencieuse de revenir ensemble, quoi qu'il arrive. Leurs lèvres se pressaient avec une intensité presque désespérée, comme s'ils voulaient se souvenir de chaque sensation, chaque émotion, avant de s'élancer vers l'inconnu. Ce baiser, suspendu dans le temps, leur insuffla le courage dont ils avaient besoin, lorsqu'ils se séparèrent, Davina ressentit une vague de chaleur et de force se diffuser en elle, intensifiée par le regard protecteur et aimant de Kol. Il la fixait avec une intensité réservée qu'à elle, un éclat dans son regard sombre, comme une promesse silencieuse de protection, sa voix, douce mais ferme, brisa le silence :
- J'ai demandé à Clarisse de passer à la demeure des vampires ce soir.
Davina leva un sourcil, surprise par cette révélation inattendue, le nom de Clarisse évoquait de nombreux souvenirs, et elle se demanda ce que Kol avait en tête, elle plongea son regard dans le sien, cherchant des réponses, avant de murmurer :
- Tu penses que cela va aider, Alice ?
Un éclat d'espoir passa dans les yeux de Kol, presque fragile, elle sentit tout le poids de ses préoccupations, ce souci profond qu'il portait pour ceux qu'il aimait, notamment leurs enfants, et leur famille.
- J'espère. Sinon, je vais devoir la forcer à combattre Esteban ou moi pour libérer la pression de sa sensitivité… répondit-il doucement, mais avec une résolution claire.
Son ton était ferme, marqué par une détermination protectrice qui lui était propre, alors qu'il parlait, Kol serra doucement la main de Davina, et ce simple contact réchauffa son coeur, elle savait combien il tenait à leur famille. Elle savait combien il portait de responsabilité et de devoirs, des fardeaux invisibles qu'il supportait par amour, tout comme elle, alors elle hocha la tête, comprenant les implications de ce qu'il disait, et le poids de cette décision. Elle pouvait sentir cette volonté en lui, ce besoin viscéral de protéger ceux qu'il aimais, de les maintenir à l'abri, peu importe le prix, ses pensées glissèrent alors vers un futur plus doux. Un avenir où ils seraient enfin libres de vivre leur vie ensemble avec leurs enfants, loin des conflits et des trahisons, avec une tendresse infinie, elle murmura, laissant une vague d'amour et de désir se propager dans leur lien d'union :
- J'ai hâte d'être officiellement ta femme…
Ces mots, simples mais sincères, portaient en eux tout ce qu'elle rêvait de partager avec lui, Kol inspira profondément, ses yeux se fermant un instant pour absorber la chaleur de ce qu'elle lui envoyait, comme s'il se gorgeait de cet amour pour se préparer à la nuit à venir. Puis, il lui renvoya ses émotions, brutes et puissantes, comme une déferlante d'amour et de passion, son regard brillant d'une intensité qui la captiva.
- Plus que deux semaines, et tu seras ma femme pour toujours… souffla-t-il avec amour.
Davina lui sourit, un sourire empreint d'amour et d'anticipation, son coeur battait à l'unisson avec le sien, et elle sentit leur lien se renforcer, comme un ancrage, une promesse indéfectible, elle l'embrassa tendrement. Elle imprégna ce baiser de toute la confiance et la douceur qu'elle portait pour lui, le monde semblait s'effacer, laissant place à l'intimité de leur moment, Kol lui prit la main, la serrant avec cette force protectrice qui lui rappelait combien il la chérissait. Leurs doigts entrelacés, ils se dirigeaient vers leur destin, leur lien d'union vibrait d'une énergie presque palpable, comme un bouclier invisible les entourant, les rendant plus forts ensemble. Ils traversèrent les rues de la ville, leur amour et leur détermination éclairant leur chemin, arrivés devant la demeure des vampires dans le quartier français, ils s'arrêtèrent un instant. Ils se jetèrent un dernier regard empreint de complicité et de force partagée, ils étaient prêts à affronter ce qui les attendait, sachant qu'ils portaient en eux une force plus grande que toutes les épreuves qu'ils pourraient traverser.
