Disclaimer: Je ne possède toujours pas Harry Potter... ni JK Rowling. Donc tous les droits lui reviennent (sauf sur mes OOC). Cependant, si un jour Mme Rowling pense qu'elle a trop de responsabilités, je suis pas contre !


07/11/1991, 00H05, Londres, Angleterre:

Un sentiment d'effroi s'empara de lui. La situation était critique, cela ne faisait aucun doute. Mais qu'est-ce qui avait bien pu se passer ?

Il repoussa cette réflexion à plus tard. D'autres priorités le pressaient. S'il ne se soignait pas rapidement, il se viderait de son sang et mourrait. Le problème ? Son noyau magique était dans un tel état que lancer le moindre sort ne ferait qu'aggraver ses blessures.

Il devait donc trouver un moyen de se guérir. Sainte-Mangouste ? L'option était envisageable, mais il lui faudrait alors redoubler de prudence. Il devrait éviter les questions à tout prix. De plus, il y avait un risque que le Ministère s'en mêle, ce qui compliquerait les choses d'avantage. Sans sa cape et ses pouvoirs magiques, il serait incapable de se défendre.

Que faire ? Son sang coulait, ses os brisés le torturaient... Le temps pressait, il ne pouvait plus se permettre d'en perdre. Rangeant sa baguette dans son étui et s'assurant que ses armes étaient toujours en sécurité dans sa cape, il se déshabilla. Soulever ses jambes le fit grimacer de douleur. Il parvint à extraire le couteau planté dans sa chair et à confectionner un bandage de fortune à partir d'un morceau de sa cape. Il ôta ensuite le reste de ses vêtements, découvrant avec effarement les blessures qui s'étalaient sur son corps déjà meurtri par les guerres passées.

"Comment je fais pour tenir debout ? Mon corps est en acier trempé ?" se demanda-t-il avec une certaine ironie.

Sa tolérance à la douleur était exceptionnelle. Rien d'étonnant, au vu des épreuves qu'il avait endurées au cours des trente premières années de sa vie. Mais, n'en déplaise à certains, il n'en restait pas moins un humain. L'art rituel l'avait attiré, certes, mais la guerre mondiale et l'élévation de multiples seigneurs noirs ne lui avait pas laissé le temps de s'y plonger.

Il dissimula ses affaires derrière une poubelle, en profitant pour lancer un sort de désillusion dans le processus. Son noyau magique protesta de nouveau, mais il n'avait pas le choix. Il serait incapable d'expliquer la présence de tant d'armes sur lui. Sa baguette à la main, il boita le long de la ruelle, s'appuyant au mur du bar pour soulager son poids. Le froid mordant de novembre et les cailloux qui blessaient ses pieds nus le firent grimacer. Chaque nouveau pas était plus difficile que le précédent. Son esprit se battait continuellement pour qu'il reste conscient. Finalement, non sans efforts, il atteignit enfin le célèbre bar magique : Le Chaudron Baveur.

Détachant ses cheveux pour dissimuler son visage, il entra le plus discrètement possible. Son objectif ? Ne pas être reconnu. Même s'il savait que le véritable Harry Potter se trouvait actuellement à Poudlard, il ne souhaitait prendre aucun risque.

Étonnamment, la présence d'un homme quasi nu, ne portant qu'une baguette et un sous-vêtement, et gravement blessé, ne sembla pas perturber les autres occupants du bar. "Sans doute parce que les seuls demeurés encore éveillés sont trop bourrés pour chercher à comprendre ce que je fous là", se moqua-t-il intérieurement. "Heureusement que Tom n'est pas là. Il aurait pu rendre les choses plus compliquées", ajouta-t-il intérieurement, cherchant du regard le barman dans le petit pub.

Profitant du manque de réaction et de l'absence du vieil homme, il boita le plus rapidement possible vers la cheminée. La fatigue le rattrapait. Il savait qu'il ne tiendrait pas éveillé encore longtemps. Il attrapa alors la poudre de cheminette, s'avança dans la cheminée, et, utilisant le peu de force qui lui restait, murmura distinctement: "Hôpital Sainte-Mangouste" en lançant la poudre à ses pieds.

07/11/1991, 00H19, Londres, Angleterre:

La guérisseuse Cassandra Smith, Cassy pour ses amies, venait de finir de s'occuper d'un patient. "Enfin, une pause", se dit-elle en poussant un soupir de soulagement.

Elle adorait son métier, bien qu'il n'était pas exempt de défauts. Les horaires étaient souvent déplorables, les patients fréquemment désagréables, voire ouvertement hostiles. La rémunération, bien que correcte, ne correspondait guère à la quantité de travail fournie. C'était un travail difficile. Mais il lui fallait admettre qu'il lui procurait une grande fierté.

Aider les personnes dans le besoin, sauver des vies ou simplement remonter le moral de patients en difficulté. La satisfaction que cela lui apportait au quotidien compensait largement les inconvénients du métier.

Cependant, même après neuf longues années de bons et loyaux services, elle n'avait jamais été confrontée à une telle situation. En effet, en entrant dans le hall de l'hôpital où attendaient habituellement les patients nécessitant des soins, elle vit la cheminée s'illuminer d'une lueur verte.

L'arrivant, couvert de sang et presque nu, s'écroula immédiatement au sol. "Monsieur ! Tout va bien ?" s'exclama-t-elle en courant vers lui. Ses robes de médicomage flottaient derrière elle alors qu'elle traversait la pièce. Arrivée devant le corps de l'homme, elle s'accroupit à ses côtés pour prendre son pouls. "Ouf, il respire", pensa-t-elle soulagée.

Saisissant sa baguette, elle lança un sort de lévitation sur l'homme et courut vers la chambre disponible la plus proche. "301... 302... 303... Toilettes... 304... 304 !". L'homme inconscient toujours flottant derrière elle, elle ouvrit la porte de la chambre et fit voler l'homme jusque dans le lit. Elle n'avait aucune idée de qui il était. Il avait un visage plutôt aristocratique, mais son corps solide et recouvert de cicatrices le faisait plutôt ressembler à un mercenaire qu'autre chose. Dans tous les cas, elle devait le soigner. C'était son devoir après tout.

Lançant quelques sorts sur lui pour s'assurer qu'il ne mourrait pas dans les prochaines secondes, elle courut chercher les quelques collègues encore présents dans l'hôpital.

09/11/1991, 14H31, Londres, Angleterre:

Harry remua légèrement dans son lit. La douleur à laquelle il s'attendait à son réveil ne l'assaillit pas immédiatement. Cela le prit par surprise. Il se sentait assez bien. S'assurant que ses quatre autres sens fonctionnaient avant d'agir, il ouvrit finalement les yeux.

"L'hôpital", se dit-il aussitôt en voyant le plafond au-dessus de lui. Il y avait passé tellement de temps pendant la guerre, soignant ses blessures et rendant visites à ses compagnons. Cette fois-ci, c'était à son tour d'être allongé dans l'un de ces lits.

Il chercha sa baguette autour de lui, et la trouva posée sur la table de nuit à sa gauche. Soudain, les souvenirs de sa situation lui revinrent à l'esprit. Rome, la chute en hélicoptère, l'escouade, le combat contre Sethom et Siena, le dénouement de ce combat, le voyage dans le temps, la ruelle, son noyau... Son noyau !

Se concentrant sur son occlumencie, il chercha son noyau magique. "Ils m'ont un peu rafistolé apparemment", songea-t-il en voyant l'état de la source de sa magie. Son noyau semblait tenir, bien que de peu. Il pourrait lancer des sorts de base. Mais s'il se retrouvait dans une situation nécessitant un sort de dégât de zone, ou des enchaînements rapides de sortilèges, il serait foutu.

Distrait, il ne remarqua pas l'entrée de deux guérisseurs dans sa chambre. "Bonjour monsieur. J'espère que vous avez pu vous reposer. Vous êtes arrivés dans un bien mauvais état ! Quand Mme Smith vous a trouvé, elle a cru que vous étiez déjà mort ! " lança un petit homme aux cheveux bruns en montrant sa collègue d'un coup de tête.

Harry tourna la tête vers la source du bruit et, priant pour ne pas faire d'erreur, prit la parole: "Bonjour à vous aussi. C'est vous qui m'avez soignés ? Merci à vous. Et merci pour les vêtements", ajouta-t-il en voyant le jean bleu et le pull marron à ses pieds.

"C'est notre travail, ne nous remerciez pas. On a pu soigner vos os et vos blessures. Heureusement, vous n'avez pas perdu de membres, ce qui aurait rendu votre guérison bien plus compliquée. Cependant, votre noyau magique semble avoir été grandement endommagé. Nous avons fait ce que nous pouvions... mais...". La guérisseuse laissa traîner la fin de sa phrase.

Harry hocha la tête. Il n'était pas surpris. L'état de son noyau n'était pas un secret pour lui. Réfléchissant à quoi dire ensuite, il se tourna vers l'homme qui, avant qu'il ne puisse parler, lui demanda: "Je suis désolé, mais je dois vous demander ça quand même. Souhaitez-vous prendre contact avec le ministère ? Je reconnais ce genre de blessure de la guerre, alors je me doute que vous n'êtes pas tombé dans les escaliers".

Harry secoua la tête. "Non, ça ira, ne vous inquiétez pas. Le problème a été réglé. Et puis, je peux toujours y aller plus tard. Vous avez tout noté dans un dossier je suppose", indiqua-t-il en montrant les feuilles dans les mains du guérisseur plus âgé.

"Eh bien... si vous le dites, nous allons vous croire sur parole. De toute façon, nous ne pouvons rien faire sans votre consentement, secret médical oblige. Néanmoins, nous avons besoin d'un nom pour savoir à qui facturer les soins", expliqua-t-il.

Cette phrase fit faire une pause à Harry. Il ne pourrait pas crier sous tous les toits qu'il était Harry Potter, le garçon qui a survécu. Mais, physiquement, ses yeux à part, il a les traits des Potter. Certes ses cheveux ont poussé, mais son visage ressemblait toujours à celui de son père. Il n'avait donc pas le choix de se faire passer pour un Potter. Maintenant, quel Potter ? A sa connaissance, tous les Potter étaient morts. Peut-être en restait-il en Amérique, ou dans d'autres pays du monde cela dit. Oui... Il pourrait essayer ça.

"Je suis désolé, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Hadrian, Hadrian Potter... Oui de la même famille que CE Potter", ajouta-t-il en voyant le regard des médicomages. "Je viens d'Amérique. Notre famille a subi plusieurs attaques, d'où les raisons de ces blessures. J'ai réussi à m'échapper, et je suis venu ici".

"Oh mon dieu ! Des attaques ! Sont-elles graves ? Ma sœur travaille au MACUSA et- ", commença Cassandra avant d'être coupé par l'homme. "Ne vous inquiétez pas. Seuls les Potter ont été attaqués, et malgré la mort de... beaucoup trop d'entre nous, les assaillants ont rejoint l'autre monde", mentit Harry pour rassurer la jeune femme.

Il fallait avouer que l'émotion sur son visage était très convaincante. En même temps, elle était réelle. Inventer cette histoire le fit repenser à la mort de son escouade, ainsi qu'à son combat contre les deux mages noirs. En soit, c'était relativement similaire à ce qu'il avait raconté.

"Je note tout ça M. Potter. En tout cas, votre arrivée en Grande-Bretagne est une surprise. Je suis sûr que le jeune Harry sera probablement heureux. Depuis la mort de ses parents, beaucoup, dont probablement lui, pensaient qu'il était le dernier Potter", raconta le guérisseur.

"Je me doute, je me doute. Bref. Dîtes-moi, quand pourrais-je sortir ?" demanda-t-il, le sujet de son jeune lui le mettant mal à l'aise.

"Nous allons prendre un petit échantillon de sang pour nous assurer que vous êtes bien un Potter. Une fois cela fait, et si vous êtes bien la personne que vous prétendez être, nous enverrons la facture à Gringotts, vous donneront quelques potions à prendre les prochains jours, et vous serez libre de partir".

"Merci beaucoup Mme...", "Smith, Cassandra Smith M. Potter", répondit la femme à sa question implicite.

Harry tendit son bras vers la femme qui picora son majeur avec sa baguette. Il ne sentit rien, "Probablement les effets des potions anti-douleur", songea-t-il. Le sang récupéré tomba sur un parchemin tendu par l'autre guérisseur. Après quelques secondes d'inquiétude, la feuille s'illumina en vert, signalant que la transaction avait été approuvée.

Harry remercia les guérisseurs qui lui donnèrent les potions dont Cassandra avait parlé précédemment. Son corps était presque guéri entièrement d'après ce qu'ils lui avaient expliqué. Cependant, son noyau était une toute autre histoire. Les potions devraient lui permettre de tenir sans perdre totalement sa magie pendant quelques mois tout au plus. Après cela, il serait seul.

Récupérant les potions, il attendit que les médicomages quittent sa chambre, s'habilla et, rassemblant lentement sa magie, essaya de transplaner. Il ne voulait pas brusquer son corps, alors il prit son temps. Après près d'une minute, il tourna sur lui-même et disparut de l'hôpital.

09/11/1991, 15H00, Londres, Angleterre:

Le puissant sorcier aux yeux verts arriva dans la ruelle dans laquelle il avait atterri deux jours avant. Enfin, c'était s'il se basait sur le rapide Tempus qu'il avait jeté avant de quitter l'hôpital, et celui qu'il avait lancé en arrivant.

Il vit un sans-abri qui dormait à côté de la poubelle où ses affaires étaient cachées. Marchant le plus délicatement possible, il s'approcha et lança un sort pour faire léviter ses affaires vers lui. Il annula le charme de désillusion et s'enfonça rapidement plus profondément derrière le bar. Une fois à l'abri des regards indiscrets, il jeta un coup d'œil sur ses affaires. Il y avait des déchirures par-ci par là, mais sinon rien de grave.

Prenant son temps, il répara lentement les dégâts sur l'ensemble de ses vêtements. Cela lui a permis de prendre conscience de ses limites. En effet, le transplanage, le Tempus, le sortilège pour réparer les vêtements et la conjuration de quelques balles de revolver l'avaient totalement épuisé.

La réparation de son noyau à l'hôpital était incomplète. C'était logique. Le fait qu'ils aient pu réaliser des potions qui lui permettaient de rester un sorcier pendant quelques mois était déjà un exploit en réalité.

Sa première mission serait donc de réparer cela, et il avait une idée de comment. Il savait qu'il n'existait ni sort ni potions capable de le guérir. Mais... si l'on cherchait des rituels... là ce serait différent.

Où trouver des rituels dans ce cas ? Eh bien... en Egypte. C'est là-bas que Voldemort avait trouvé de nombreux rituels. Même Harry, lors d'un voyage, avait réussi à trouver un livre en contenant plusieurs.

Cependant, il y avait un problème. Le livre contenant les rituels avait été trouvé par son équipe à la suite à un voyage dans une grotte caché dans la partie moldu du pays. L'exploration de la grotte n'avait pas été un problème. Mais le fond de celle-ci, où était stocké le livre, était derrière un enchantement très puissant.

La première fois, Harry l'avait simplement détruit grâce à sa puissance brute. Cette fois, dû à son manque de magie, il devrait résoudre le problème à la loyale.

"Bon... Eh bien qui dit Egypte, dit voyage. Espérons que les méthodes de voyage moldu soient ouvertes", pensa-t-il avec amusement.

Pour voyager, il valait mieux avoir de l'argent. Donc il lui faudrait faire un détour par Gringotts. Cela lui permettra également de prendre en main la maison Potter. S'il pouvait sortir son jeune lui de chez les Dursley, ce serait une aubaine. Il n'avait aucune idée de comment faire après cela, mais il y réfléchirait après avoir réparé son noyau magique.

09/11/1991, 15H24, Londres, Angleterre:

Un homme lourdement habillé traversa à grands pas le chemin de traverse. Ce dernier remerciait actuellement les charmes de dissimulations sur ses vêtements. Sans cela, il savait que tous les regards se seraient déjà tournés vers lui.

Harry devait admettre que revoir tous les magasins, accompagnés de vendeurs souriants et de jeunes adultes excités lui faisait chaud au cœur. Même lui, dont les émotions et sentiments étaient si profondément enfouis sous son occlumencie qu'il pensait avoir perdu totalement la capacité de les ressentir, devait admettre que l'ambiance chaleureuse de l'allée lui avait manqué.

Cela lui fit prendre conscience de quelque chose. Il était vraiment de retour. Il pourrait changer les choses, empêcher tant de morts, éviter tant de guerres. Avec son pouvoir actuel, il pourrait réformer le monde magique pour le meilleur. Ou du moins poser les graines pour un changement futur.

Enfin, il pensera à tout cela en temps voulu. Pour l'instant, la priorité devrait être donnée à soigner son noyau magique. C'est sur cette pensée qu'il pénétra dans Gringotts, hochant la tête froidement vers les gobelins qui surveillaient l'entrée.

Il n'avait jamais été un grand fan des petits êtres. Ils étaient avides, et seraient prêts à vendre l'entièreté du monde sorcier, enfants compris, si cela signifiait gagner quelques gallions. Le seul point commun qu'il partageait avec eux, c'était son appréciation quant au fait d'aller droit au but.

Il s'approcha du comptoir le plus proche, secrètement heureux du manque de personnes dans la banque, et demanda: "Bonjour. J'aimerai être renseigné au sujet de mes coffres. Je m'appelle Hadrian Potter".

Sans attendre qu'on le lui demande, il enleva son gant et tendit sa paume au gobelin devant lui. Celui-ci leva les yeux de son pupitre pour voir un homme sombre dont les cheveux lui couvraient le visage. Bien que semblant agacé, il montra un signe d'appréciation devant la prise d'initiative de l'homme.

"Très bien M. Potter. Êtes-vous lié à Harry Potter ?" interrogea le gobelin en faisant une petite taillade avec son ongle sur la main d'Harry, faisant tomber une goutte de sang sur un parchemin qui venait d'apparaître.

"Cousin éloigné. Je viens d'Amérique. Ce qui reste de notre famille a été rayé de la surface de la terre là-bas, alors j'ai fui jusqu'ici. Enfin, fuir est un bien grand mot. Disons que je voyage plutôt", expliqua-t-il en voyant le parchemin s'illuminer en vert. Harry soigna silencieusement sa main et remit son gant.

"Je vois. Vous avez été reconnu par le parchemin. Suivez-moi, je vais vous mener au conseiller de la famille Potter. Vous avez quelques... problèmes... à régler", ricana sombrement le petit être.

Harry suivit le gobelin à travers le dédale qu'était les couloirs de la banque avant de s'arrêter devant un bureau. "Bureau de Tranchvif", lit-il sur la porte.

Le gobelin toqua à la porte. Un grognement retentit de l'autre côté, donnant probablement l'autorisation d'ouvrir la porte au gobelin qui s'exécuta.

"Laisse moi m'en occuper Finelame", grommela l'autre gobelin qu'Harry supposait être Tranchvif.

Finelame hocha la tête et disparut rapidement dans le couloir, fermant rapidement la porte derrière lui. Harry n'attendit plus longtemps, et s'assit en face du gobelin qui le regardait étrangement.

"Vous êtes un puissant guerrier M. Potter, il me faut le reconnaître. Je vois rarement des yeux aussi sombres et autant de cicatrices chez un homme vivant. Bref, nous ne sommes pas là pour ça. Nous avons des choses à régler, en commençant par Harry Potter", commença le gobelin en sortant d'une pile sous son bureau.

"Que voulez-vous faire ? Son gardien magique est actuellement Albus Dumbledore. Cependant, avec un parent de sang, aussi éloigné soit-il, encore en vie, vous pouvez essayer un transfert de tutelle. Cela devra être approuvé par le ministère cependant, ce qui complique les choses" continua-t-il en jaugeant la réaction d'Harry.

Harry prit un instant pour réfléchir. Il voulait sortir mini lui de l'enfer qu'était les Dursley. Mais, avec Dumbledore qui le bloquerait, il lui serait impossible de récupérer la tutelle d'Harry. Comment faire ?

"Néanmoins... moyennant une certaine somme, nous pouvons... faire passer les documents par certaines mains, et vous faire récupérer la tutelle avant que qui que ce soit puisse vous en empêcher", dit sournoisement le gobelin.

Harry, son sourire presque aussi grand que celui du gobelin, répondit : "Bien sûr maître gobelin. Je peux vous payer avec plaisir. Rappelez-moi un détail... Que se passe-t-il si un objet maudit de classe cinq était découvert dans un coffre ?"

Tranchvif pencha la tête sur le côté, curieux. Peu de gens connaissaient le classement des objets sombres de Gringotts. Il semblerait que le Potter devant lui était un homme... particulier. "Cela entraînerait le retrait et la destruction de l'objet du coffre, ainsi que la saisie de tous les biens à l'intérieur. La moitié du coffre irait à la banque et au gobelin ayant récupéré l'objet, et l'autre moitié à l'informateur s'il y en a un", expliqua-t-il.

"Dans ce cas, la moitié du coffre de Bellatrix Lestrange, anciennement Black, vous suffirait comme paiement ?" lança Harry en fixant le gobelin des yeux.

"Ce serait plus qu'assez en effet !" rétorqua-t-il en se frottant les mains.

"Dans ce cas, faites une descente dans son coffre. Vous y trouverez une coupe. Cette coupe est un horcruxe de l'auto proclamé Seigneur des Ténèbres Voldemort". Harry décida de larguer la bombe.

Un horcruxe ?! Dans leur banque... c'était inimaginable. Non seulement cela allait contre les règles, mais cela seul suffisait à virer définitivement Bellatrix et Voldemort de toutes les banques magiques du monde.

"Je... vois. Nous allons inspecter cela plus en profondeur", dit-il en grimaçant. "Si ce que vous avez dit s'avère être faux... eh bien, vous connaissez déjà les traitements que nous réservons aux mauvais sorciers. Si cela s'avère vrai, attendez-vous à être le tuteur légal du jeune garçon d'ici peu, et cela jusqu'à la fin de vos jours. Personne ne pourra vous l'enlever si la nation à quelque chose à dire".

"Une pierre deux coups", pensa Harry avec fierté. Il s'était débarrassé d'un horcruxe, avait récupéré la tutelle du petit Harry, et avait récupéré l'accès aux comptes Potter.

L'entretien reprit ensuite, et Harry compris pourquoi Finelame avait utilisé le pluriel avec le mot "problème".

09/11/1991, 17H02, Londres, Angleterre:

Cela avait pris moins de temps qu'Harry l'avait prévu en réalité. Il s'était attendu à y rester presque toute la nuit, devant rattraper près de onze années de négligence des comptes par Dumbledore, mais le problème était réglé. Il avait récupéré la bague Potter, qu'il portait actuellement au doigt, dissimulée par un charme.

De nombreux sujets avaient été abordés. Il a vérifié les investissements Potter, en avait revendu certains et acheté d'autres. Sa connaissance du futur avait été plutôt utile pour cela. Il avait également récupéré un certain nombre de gallions qu'il mit dans l'une des pochettes à sa ceinture. Celle-ci contenait auparavant des potions contre différents poisons. Il ne les avait jamais utilisés, ayant découvert plutôt rapidement que grâce au sang de Basilic dans ses veines, il était immunisé contre la plupart des poisons.

Il s'arrêta à un apothicaire pour revendre lesdites potions. Il ne les avait pas vendues cher, c'était des potions plutôt simples après tout. Il n'avait jamais été très bon en la matière. "Merci Severus Rogue", pensa-t-il avec aigreur. Il respectait l'homme pour son rôle dans la guerre, mais le méprisait pour tout le reste. Son esprit entraîné désormais protégé par l'occlumencie, il se demandait comment il avait pu accepter la suggestion de Ginny de donner le prénom de l'homme à leur deuxième enfant.

Il eut un petit pincement au cœur en repensant au garçon. La rage qu'il portait contre les mages noirs était uniquement à cause de leurs attaques contre sa famille. Lui-même ? Il s'en fichait. S'ils voulaient le défier, et qu'ils le battaient, bah ce serait tant pis pour lui. Il mourrait en combattant jusqu'au bout, point final. Mais s'en prendre à sa famille ? C'était signer son arrêt de mort.

Quand il était enfant, ils lui ont pris ses parents, puis quand il était parent, ils lui ont pris ses enfants. Comment pouvait-il lui rester quelconque pitié contre ces monstres ?

Secouant la tête aux mauvais souvenirs, il se reconcentra sur ses prochains mouvements. Comptes, argent et tutelle à part, Tranchvif avait évoqué le testament scellé des Potter. Harry en connaissait le contenu et savait que l'ouvrir permettrait de sortir Sirius d'Azkaban. Mais cela signifierait aussi aller en justice avec le ministère et Dumbledore pour en forcer l'ouverture, ce qui compliquerait les choses... tant que son noyau magique n'était pas soigné.

Une fois à pleine puissance, il savait qu'il serait capable de faire face à la majorité des menaces qui pourraient lui faire face.

"Tutelle oblige, je dois prendre petit Harry pour les prochaines vacances. Elles commencent le samedi 21 décembre... Donc j'ai à peine plus d'un mois pour régler ça... Autant dire que je dois me bouger le cul", grogna-t-il en s'enfonçant dans une ruelle.

Il avait de l'argent. Maintenant, il devait atteindre la grotte de Gara en Egypte. Concentrant à nouveau lentement sa magie pour éviter d'endommager plus son noyau, il transplana vers l'aéroport de Londres-Heathrow. Il avait un long voyage devant lui.

09/11/1991, 17H19, Londres, Angleterre:

Lorsqu'il arriva, il nota dans un coin de son cerveau de prendre le temps d'écrire une lettre à Harry pour lui expliquer qui il était.

Prenant le temps de s'assurer que personne ne l'avait vu apparaître de nul part, il lança quelques sortilèges de rafraîchissements sur sa tenue et alla dans les toilettes les plus proches.

Une fois dans la cabine, il sortit de l'une de ses poches les habits offerts par l'hôpital et les enfila. "Dieu merci ils ont mis des douches dans les aéroports. J'en avais marre des sorts de nettoyage", se réjouit-il silencieusement.

Propre et habillé normalement, il rattacha ses cheveux, conjura un sac à dos et rangea ses affaires dedans. Ce faisant, il sentit un tiraillement dans son estomac. "Bon sang, déjà à court !? Grotte de Gara, attends-moi j'arrive !" grogna-t-il, ennuyé de sa propre faiblesse.

Il n'avait aucune idée de ce qu'il ferait après, ou comment il le ferait. Mais s'il avait appris une chose de sa vie en tant que chef du département des aurors, c'est qu'il fallait être méthodique. En réglant un problème à la fois, il atteindrait son objectif beaucoup plus facilement que s'il essayait de tout faire en même temps.

Ne perdant pas plus de temps, il sortit des toilettes et, se dirigeant vers le guichet pour réserver un vol, pensa: " Moldus, prêts ou pas, j'arrive !"