Disclaimer: J'ai toujours pas les droits. Ils reviennent à JK Rowling.
Premier chapitre que j'écris après la semaine de vac. J'espère que je suis pas rouillé hahaha !
17/12/1991, 19H21, Manoir Potter, Angleterre:
Les semaines ayant suivi la discussion entre Hadrian et Dumbledore furent très mouvementées pour le plus jeune homme. Il avait échangé avec le vieux directeur à plusieurs reprises, pour tester les eaux. Apparemment, il avait réussi à gagner sa confiance.
Bien sûr, tout le processus avait été l'opposé de ce qu'Hadrian considérait comme une partie de plaisir. Pour réussir à renforcer leur alliance ainsi que la confiance de l'homme en lui, il avait dû faire transférer les barrières de sang sur le manoir Potter. Cela en soit ne le dérangeait pas, même si, selon lui, sa force suffisait amplement à dissuader tout intrus potentiel. La partie plus dérangeante avait été le vœu magique qu'il avait dû proclamer.
L'homme plus âgé lui avait fait faire un vœu qui disait qu'il "devrait toujours agir dans l'intérêt d'Harry James Potter". Cela aurait pu être dangereux, car il pourrait un jour devoir laisser Harry de côté pour aller combattre aux quatre coins du monde. Cette action n'étant pas uniquement dans l'intérêt du plus jeune Potter, le vœu pourrait lui causer bien des ennuis.
Néanmoins, il avait trouvé une faille dans le vœu. Lorsqu'il prononça ce dernier, il ne se concentra pas sur Harry Potter le jeune garçon de onze ans, mais sur lui-même. Après tout, il était aussi Harry Potter. Et il agirait toujours dans son intérêt, ou au minimum pour réaliser quelque chose qu'il souhaitait.
Une fois les barrières en place et le vœu prononcé, le vieil homme avait commencé à lui faire un peu plus confiance. Il était incontestablement encore loin d'être considéré comme étant dans le cercle intime de Dumbledore. L'homme gardait toujours ses cartes près de lui, et ne lui avait rien révélé concernant la prophétie ou encore les horcruxes. Pas que cela ne dérangeait Hadrian le moins du monde. Après tout, il était déjà au courant.
Néanmoins, ce qui rendait le nouveau Potter heureux, c'est qu'il était écarté de la case "dangers potentiels".
Grâce à cela, avec une alliance avec Dumbledore ainsi qu'un partenariat commercial avec les Gobelins, son implantation en Grande-Bretagne était finalisée.
Il devrait continuer d'alimenter la confiance de Dumbledore, mais pour l'instant, jusqu'à ce qu'il doive se mettre l'homme à dos, il serait en sécurité. Et si tout se passait selon ses plans, le jour où le vieil homme serait contre lui, il aurait de nombreux alliés qui seraient à ses côtés pour le soutenir.
Assis confortablement dans la chaise en velour rouge de son nouveau bureau dans le manoir, il sortit la liste qu'il avait précédemment rédigé et raya méthodiquement ce qu'il avait fait jusqu'à présent.
- Finir les réparations du manoir
- Rencontrer Dumbledore et essayer d'en faire un allié. Sinon, le tuer.
- M'entraîner pour réapprendre à contrôler ma magie
En effet, une fois qu'il eut fini la réparation du manoir, il acheta quelques elfes et déménagea ses affaires dans sa nouvelle habitation. Lui-même dût reconnaître que la taille de la maison ancestrale l'avait choqué. Il avait été habitué à vivre dans des lieux relativement petits, que ce soit chez les Dursley, puis dans son dortoir à Poudlard, puis dans une chambre dans son bureau au ministère après la mort de Ginny. Alors, soudainement se retrouver dans une immense bâtisse qui transpirait la richesse et la puissance l'a pris par surprise.
Il ne l'avait jamais restauré à son époque, les habitations Potter ayant plus que probablement été confisquées après ses péripéties dans le coffre de Bellatrix. Mais alors qu'il regardait son bureau, il devait admettre que cela aurait été une bonne idée de l'avoir à son époque. Peut-être que sa famille aurait pu être sauvée s'ils avaient vécu là après tout…
Secouant la tête, il laissa son regard balayer la pièce à nouveau. Elle était baignée dans une lumière douce et tamisée, filtrée par les épais rideaux de velours qui ornaient les fenêtres. Le sol était recouvert d'un tapis persan aux motifs complexes et chatoyants, et les murs étaient décorés de portraits d'ancêtres aux regards sévères. Au centre de la pièce, un immense bureau en acajou trônait majestueusement. Des piles de livres et de parchemins s'y accumulaient, côtoyant des encriers en cristal et des plumes d'oie.
Un fauteuil en cuir usé, surmonté d'un blason aux couleurs des Potter, semblait inviter à la réflexion. Hadrian devait admettre être fasciné par l'atmosphère solennelle qui se dégageait de ce lieu. Il sentait peser sur ses épaules le poids de l'histoire et des traditions de sa famille.
Un sentiment d'admiration mêlé d'appréhension l'avait envahi lorsqu'il avait vu pour la première fois la pièce. Cela lui fit imaginer les générations de sorciers qui s'étaient assis à ce bureau avant lui.
Son regard se posa sur un objet posé sur le bureau. Un petit cadre en argent contenant une photo de Lily et James Potter, ses parents. Leurs visages souriants le ramenèrent à la réalité et lui rappelèrent la mission qui lui incombait. Il était ici pour accomplir leur volonté et protéger leur fils. Enfin, celui de cette époque.
Hadrian prit une grande inspiration et se reconcentra, se maudissant pour avoir laissé son esprit s'égarer. Cela lui arrivait de plus en plus ces derniers temps. Etait-ce la nostalgie ? La vieillesse ? Il n'en avait aucune idée. Il se perdait facilement dans tout ce qu'il voyait. Peut-être que cela était causé par le fait qu'au lieu de regarder uniquement les objets à travers son bandeau, il voyait la magie elle-même. Enfin, cela ne restait qu'une possibilité parmi tant d'autres.
La première semaine après sa discussion à Poudlard avait été entièrement consacrée à l'entraînement. Il avait profité de la cabane Hurlante, puis de la cave du manoir, qu'il avait aménagée en salle de combat, pour tester son contrôle. Les deux premiers jours avaient été désastreux, la puissance de ses sorts dépassant de loin celle qu'il voulait qu'ils aient. Cependant, après de nombreuses erreurs et une multitude d'expériences diverses et variées, il avait réussi à comprendre ce qui lui posait problème.
Son problème était qu'il ne comprenait pas pourquoi ses sorts ne fonctionnaient plus alors qu'il les lançait avec la même force que par le passé. Mais justement, c'était ça le problème. La force de sa magie avait augmentée, aux côtés de la quantité qu'il pouvait en stocker dans son noyau. Par conséquent, s'il voulait recouvrer son contrôle, il devrait baisser la quantité de magie qu'il injectait dans ses sorts.
Une fois qu'il eut compris cela, il passa le reste de la semaine à tester tous les sorts de sa mémoire, utilisant son occlumencie pour aller chercher jusqu'au dernier d'entre eux. Heureusement pour lui, après avoir expérimenté avec une myriade de sorts différents, il avait réussi à prendre le coup de main. Grâce à cela, il contrôlait aujourd'hui entièrement tous les sorts qu'il pouvait utiliser dans le passé.
Le seul sort qu'il n'avait pas pu tester était le sort de lecture dans les pensées "Légilimencie". Pour cela, il aurait besoin d'un sujet, préférablement un ennemi. Il ne voulait pas risquer de déchirer l'environnement mental d'un allié ou du petit Harry.
Secouant sa tête à l'idée folle, il repensa à sa première recontre avec l'une des forces majeures du Magenmagot, et l'un des pilier de la faction lumineuse : Augusta Londubat.
# Flashback #
29/11/1991, 10H30, Manoir Londubat, Ecosse:
Époussetant sa tenue à l'aide d'un sort sans baguette, Hadrian sortit de la cheminée, un sourire confiant sur le visage. Il avait échangé des lettres avec la matriarche Londubat pendant sa semaine d'entraînement pour s'introduire et suggérer de reformer l'alliance entre leurs familles.
Il eut un peu des difficultés au départ à trouver les bons mots pour convaincre la femme plus âgée, étant inconnu pour l'instant dans le monde sorcier. Heureusement, il avait réussi à organiser une entrevue. Il espérait qu'il arriverait à persuader la femme d'être de son côté.
"Le grand Monsieur Lord Potter est arrivé ! Veuillez suivre Tippy grand Monsieur Lord s'il vous plaît. Tippy va vous mener à la maîtresse", dit un elfe bien habillé qui apparut devant lui.
Hadrian, à travers son bandeau, avait vu la fluctuation de magie des barrières qui avait indiqué sa présence. Le pouvoir que lui accordait cette vue était réellement terrifiant.
Il hocha la tête et suivit l'elfe dans ce qu'il supposait être le salon du manoir. Il trouva aussitôt la signature magique de la grand-mère de son vieil ami Neville. Celle-ci était paisiblement assise dans un fauteuil devant une petite table. Il s'approcha, suivant toujours l'elfe. La femme plus âgée se leva et tendit sa main en regardant son visage. Si elle était surprise par ses yeux cachés, elle ne le montra pas extérieurement.
Hadrian prit la main tendue, montrant qu'il voyait bien ce qu'il se passait autour d'eux et embrassa docilement le dos de la main qui lui était tendu.
La matriarche hocha la tête, satisfaite par les manières du plus jeune Lord, et lui offrit le siège en face d'elle. Elle lui proposa une tasse de thé, qu'il accepta, et congédia Tippy.
Ils discutèrent de quelques sujets autour de la politique, du jeune Harry et de la magie en attendant le retour de l'elfe. Lorsqu'elle arriva et posa le thé en face d'Hadrian, celui-ci s'avança dans son siège. Son ton changea soudainement, indiquant la femme plus âgée qu'un sujet important était sur le point d'être évoqué.
"Lady Londubat, venons-en au sujet principal s'il vous plaît", commanda-t-il, relâchant son aura et compressant son noyau. Il s'assura de concentrer son regard caché derrière son bandeau sur la femme. Il vit les yeux de celle-ci rapidement s'écarquiller de peur devant la puissance de l'homme en face d'elle. Lorsqu'elle sembla se calmer, il reprit la parole.
"Si je suis là, c'est pour reformer l'alliance entre nos deux maisons. J'ai vérifié avec les gobelins quelles maisons étaient associées aux Potter, et l'une des plus importantes d'entre elles était la vôtre, matriarche Londubat."
"En effet, mon fils, sa femme et votre famille étaient de bon alliés par le passé", avoua-t-elle en baissant le regard. "Cependant, suite aux attaques sur nos familles respectives, nous avons perdu contact avec le jeune Harry. J'avais demandé à mon petit-fils, le jeune Neville, de lancer la discussion avec l'héritier Potter à Poudlard, mais j'ai des doutes qu'il l'ait fait malheureusement."
"Je vois. Je suis arrivé depuis peu, alors mes informations sont limitées. Néanmoins, j'aimerai, si possible, que l'alliance entre nos deux maisons perdure. Y seriez-vous opposée ?" demanda Hadrian.
"Je ne vous connais pas Lord Potter", lança-t-elle subitement en, plissant les yeux. "J'ai accepté l'alliance à l'époque parce que Charlus était un bon ami à moi. Quels sont vos objectifs ?".
"Mes objectifs ?" répéta Hadrian en se penchant en arrière dans le siège. "J'en ai beaucoup. Mais si je voulais résumer, je dirais débarrasser le monde des seigneurs des ténèbres afin d'éviter que ce qu'il s'est passé avec nos familles arrive à nouveau. Et puis… sur un aspect plus personnel… j'ai ma famille à venger", grommela-t-il, laissant un peu de la colère qu'il gardait enfouie refaire surface.
Il sentit, peu de temps après son aveu, une vague de magie apaisante le pénétrer. Il baissa la tête pour voir que la femme en face de lui avait jeté un sort d'encouragement sans baguette. "C'est une femme puissante. Ce n'est pas surprenant qu'elle ait survécu à toutes ces guerres sans la moindre blessure", pensa-t-il en esquissant un sourire de remerciement à la femme.
L'air dur affiché par Lady Londubat se retira légèrement de son visage lorsqu'elle reprit la parole. "Je vous crois Lord Potter. Appelez-moi Augusta. Je vais être honnête avec vous, je suis pour cette alliance. L'expression sur votre visage me suffit pour savoir que vous me dîtes la vérité. Cependant, pour le bien de l'éventuel alliance, j'ai besoin d'en apprendre plus sur vous. En échange, je n'hésiterai pas à répondre à vos questions sur la Grande Bretagne magique actuelle. Cela vous semble correct ?"
Hadrian fit semblant de réfléchir temporairement avant d'accepter la proposition. Les deux se lancèrent alors dans une discussion animée, échangeant des idées pour l'avenir et des connaissances. La journée s'étira, Hadrian restant pour le déjeuner et le dîner. Les deux nobles étaient trop absorbés par leur conversation pour se soucier du temps perdu. Augusta semblait heureuse de l'arrivée de l'homme. Elle voyait en lui un immense potentiel. Hadrian, quant à lui voyait en la femme une future amie très fidèle.
Il savait que ses méthodes ne plairait pas à Albus, mais pour Augusta qui vouait une haine sans fin pour les mages qui avaient pris la sanité de sa famille, la force d'Hadrian serait une formidable opportunité pour se venger.
# Fin du Flashback #
17/12/1991, 19H51, Manoir Potter , Angleterre:
Comme avec Dumbledore, il entretenu une correspondance avec la femme. Ils avaient rediscuté des termes de l'alliance. Hadrian, en échange, lui avait avoué que Voldemort n'était pas mort, mais qu'il vivait caché quelque part.
Celle-ci prit sa révélation très au sérieux et renforça les protections de son manoir. Après cela, ils s'étaient mis d'accord sur ce que chacun apporterait à l'autre.
Politiquement, ils voteraient ensemble. Financièrement, si l'une des familles s'avérait être en difficulté, l'autre lui prêterait des fonds. Pour finir, en cas de guerre ou d'attaques, elles viendraient en aide à l'autre.
Bien sûr, cela ne restait que la partie officielle de l'alliance. En plus de cela, les deux dirigeants devraient s'assurer que l'amitié entre leurs maisons continue. Pour cela, chacun devrait convaincre son héritier de forger une amitié avec l'autre.
Hadrian n'avait aucune inquiétude à ce sujet. Il savait que le jeune Harry serait ravi d'avoir un nouvel ami. De plus, il se souvenait du Neville de son époque. Si une nouvelle guerre éclatait, Harry aurait besoin de sa baguette à ses côtés. Après tout, c'était le seul homme en dehors du trio et de Dumbledore à avoir détruit un des horcruxes de Voldemort, le tout avec l'épée de Gryffondor lui-même !
Augusta lui avait également assuré que la faction légère, enfin la majorité, serait de son côté à l'avenir. Cela rassura grandement Hadrian. Entre les alliés de Dumbledore et ceux d'Augusta, la faction légère était presque dans sa poche. Il devrait faire ses preuves à l'avenir, mais jusqu'ici les quelques réunions auxquelles il avait assisté s'étaient bien passées. Il avait même réussi à recaler le ministre lorsque celui-ci avait cherché à le discréditer.
Il en avait profité pour observer les réactions causées par sa présence chez la faction grise et celle sombre. Comme il l'avait prévu, la faction sombre lui jetait des regards hostiles. Apparemment, le grand Lucius Malfoy n'aimait pas quand quelqu'un d'autre que lui commandait l'assemblée. Cependant, le pouvoir pur qui se dégageait d'Hadrian ce jour-là suffit à les empêcher de faire quelque chose de stupide.
Hadrian savait que trop montrer son pouvoir pourrait se retourner contre lui. Il ne voulait pas être vu comme un seigneur des ténèbres. Malheureusement, dans le monde magique, la parole était généralement réservée à ceux qui ont le pouvoir ou la richesse. Hadrian avait décidé que puisqu'il possédait les deux, alors pourquoi s'en cacher ?
La faction neutre semblait plus curieuse qu'hostile. Il put alors voir pour la première fois le seigneur de la famille Greengrass, et fut satisfait du peu qu'il vit.
Comme chez ses filles dans le futur, il ne vit aucun jugement dans son regard, simplement de la curiosité et une réflexion intense. L'homme se demandait sans doute ce que l'arrivée d'un nouveau Lord Potter changerait dans l'assemblée magique.
Toute cette situation permit à Hadrian de faire son choix par rapport à l'avenir. Il pourrait probablement réussir à se faire un allié dans la faction neutre grâce aux Greengrass. Cependant, il devrait être un peu plus… décisif pour la faction sombre.
"Bon sang, on dirait presque que je veux conquérir le monde quand j'y pense", rigola-t-il en se levant du bureau. En effet, s'il voulait réussir à éviter la guerre, il devrait avoir des yeux partout, et cela peu importe le prix. Une partie de lui se demanda si c'était cela le fameux "plus grand bien" d'Albus.
Il avait pris le temps d'envoyer une lettre à Lord Greengrass pour proposer une alliance. Cependant, contrairement à la matriarche Londubat qui lui avait répondu rapidement, celui-ci avait pris son temps. Il lui avait fallu attendre une semaine pour avoir une réponse.
Lord Potter,
Votre lettre m'a légèrement surpris. Veuillez excuser le retard que ma réponse aura pris. J'ai pris le temps d'y réfléchir avec ma femme, et après mûre refléxion, nous vous invitons formellement vous et le jeune héritier Harry James Potter à un dîner le 28 décembre.
"Intelligent", pensa Hadrian. "Cela lui permettra de me voir, tout en faisant se rencontrer Harry et sa fille. Ce ne serait pas un si mauvais match si ça marchait n'empêche", dû admettre Hadrian.
Daphnée avait été une très bonne amie à lui après la guerre, et tout homme qui se respecte se devait d'admettre que la femme était magnifique. Hadrian se demandait réellement ce qui se passerait si le jeune Harry et elle se rencontraient. "Meh, en vrai aucune des possibilités ne me déplaît. Si ça marche amicalement, alors Harry aura une grande amie. Si ça ne marche pas, cela ne changera strictement rien à nos vies. Et dans le cas où ça marche romantiquement… Bah tant mieux pour moi… Fin' pour Harry… Fin' pour… Oh et puis merde je me comprend."
N'hésitez pas à reprendre contact avec moi par chouette ou par cheminette au Manoir Greengrass si la date vous pose un problème et nous trouverons un arrangement.
Au plaisir de vous rencontrer ce 28 décembre.
Cordialement,
Lord Alexander Greengrass.
Après avoir fini sa lecture, Hadrian griffonna rapidement sa réponse et la laissa sur le bureau. Après tout, si Lord Greengrass s'était permis de le faire attendre, alors il pourrait à son tour patienter également.
De plus, la maison Potter était beaucoup plus puissante politiquement que celle des Greengrass. Par conséquent, montrer une quelconque faiblesse ferait tache à l'honneur de sa famille.
Néanmoins, une alliance entre leurs familles lui serait un atout précieux à l'avenir. Non seulement, avec Greengrass, Londubat et Dumbledore à ses côtés, il aurait une bonne partie du Magenmagot dans la poche, mais il serait capable d'ouvrir Harry à de nouvelles amitiés.
En effet, en dehors du potentiel aspect romantique de la situation, Hadrian pourrait, à travers Daphnée, ouvrir Harry à de nouvelles amitiés dans d'autres maisons. En effet, avoir des alliés dans les autres maisons serait aussi utile à Harry qu'avoir des alliances avec les autres factions du Magenmagot pour lui.
Hadrian fit une pause. Cette manière de réfléchir était… étrange. Pourquoi pensait-il à Harry de la même manière qu'il pensait à ses enfants ? Cette manière de penser, d'essayer de préparer le futur pour quelqu'un d'autre, de chercher les opportunités… C'était la même chose qu'il avait commencé à faire lorsqu'il eut son premier fils.
Pouvait-il considérer son jeune lui comme son fils ? D'une certaine façon, oui. Il n'était plus Harry James Potter. Dans ce monde, à cette époque, il était Hadrian Potter.
C'était involontaire. Il ne voulait pas s'imposer comme parent de substitution pour le jeune Harry. Mais la mort de ses enfants pesait lourd sur son esprit, et même s'il ne le voulait pas, il agirait comme il le ferait pour son fils. "Espérons que tout se passe bien", marmonna-t-il en caressant délicatement sa chouette.
22/12/1991, 17H51, Gare de King's Cross, Angleterre:
Harry descendit du train en tirant sa valise, nerveux. Il allait rencontrer et vivre chez quelqu'un de sa famille. Quelqu'un de magique.
Le professeur Dumbledore lui avait parlé de l'homme. Apparemment, Hadrian Potter est un étrange mage, très puissant, et surtout une personne très gentille.
Ses yeux verts balayèrent la station avec inquiétude. Et si personne n'était venu le chercher ? Et si tout cela n'était qu'une blague bien élaborée ? Cela ne le surprendrait pas. Après tout, si Hadrian Potter était vraiment le sorcier puissant dont parlait Dumbledore, pourquoi voudrait-il s'occuper de lui ?
Il avait demandé au directeur de lui dire à quoi ressemblait son nouveau gardien magique. Mais celui-ci, au lieu de lui donner une réponse précise, avait préféré lui répondre : "Tu le trouveras sans difficultés, j'en suis convaincu". Les réponses évasives du vieil homme commençaient sincèrement à l'énerver.
Soudain, il sentit un tiraillement sur sa magie. La sensation était inexplicable. C'était comme si une voix fantôme l'appelait, lui demandait de venir à elle. Alors, rassuré par l'énergie positive que dégageait la magie inconnue, il suivit son instinct.
Il se sentait triste d'avoir abandonné son meilleur ami Ron seul à Noël. Mais l'opportunité que lui avait offert l'homme ne pouvait pas être ignorée. Il n'avait jamais eu de vraie famille. Les Dursley s'en étaient bien assurés. Mais cette fois, le destin lui donnait sa chance, alors il ne la laisserait pas tomber. Nicolas Flamel pourrait attendre.
Il traversa à grand pas la gare jusqu'à qu'il rentre en collision avec ce qu'il pensait être un mur. Il recula légèrement et leva la tête pour s'excuser. Il vit alors un grand homme aux cheveux attachés lui sourire. Les yeux de l'homme étaient cachés par un bandeau, mais il pourrait jurer sentir le regard de celui-ci sur lui. La tenue de l'inconnu semblait indiquer qu'il était une sorte de guerrier magique.
L'homme, d'un simple coup de main, réajusta ses vêtements. Harry comprit alors aussitôt que la magie qu'il avait suivie était celle du sorcier devant lui. Cette chaleur, ce pouvoir, il irradiait de lui comme la lumière du Soleil. Comment ne l'avait-il pas vu avant ? Non, en fait, comment faisait-il pour que personne ne le voit ? Était-ce un sort ? "Wow, quelle force !" pensa le jeune Gryffondor.
"Tu es le jeune Harry, c'est ça ? Je suis Hadrian Potter, mais tu peux m'appeler Oncle Hadrian si tu le souhaites. Es-tu prêt à partir ?" demanda l'homme.
"Euh… j-je… Oui ! Bien sûr. Je vous suis !" répondit Harry, comprenant finalement ce que voulait dire le professeur Dumbledore. Cependant, à sa surprise, son nouvel oncle, au lieu de bouger, lui tendit simplement son bras. "Tu peux me tutoyer tu sais. On est riche… pas coincé. Tiens, prend mon bras".
"Je pensais que les deux venaient ensemble", lança timidement le plus jeune Potter en rigolant. Il attrapa le bras tendu, et les deux disparurent de la gare.
22/12/1991, 19H06, Manoir Potter, Angleterre:
"Voilà pour l'essentiel. Je te présenterai quelques amis à moi bientôt, alors j'espère pouvoir compter sur toi pour être à ton meilleur", conclut Hadrian en offrant un doux sourire à son jeune lui.
L'homme, désormais oncle Hadrian, les avait télépo… transplané au Manoir Potter. Il avait failli vomir. Heureusement, la surprise fut rapidement remplacée par l'émerveillement. La bâtisse était magnifique. De dire que ses grands-parents et son père avaient vécu ici…
Une partie de lui qu'il essayait le plus possible d'ignorer devait reconnaître être jaloux. Il avait souffert enfermé dans un placard quand la famille Potter était assez riche pour vivre ici ? Quelle injustice !
Il ne savait pas pourquoi Dumbledore l'avait envoyé chez les Dursley, ni même si c'était vraiment lui qui l'avait fait. Mais l'injustice et la colère qu'il ressentait ne s'estomperaient pas tant qu'il ne trouverait pas les réponses à ses questions.
Hadrian avait ensuite pris le temps de lui faire visiter le manoir et lui avait présenté des petits êtres étranges appelés "elfes de maisons". Il lui avait dit ce qu'il attendait, ou plutôt n'attendait pas de lui, comme le petit-déjeuner ou de tailler la haie.
Harry avait été véritablement ébloui par sa nouvelle chambre. Elle était plus grande que le dortoir des Gryffondors à Poudlard ! Il avait tellement de choses en tête, et il savait que le sommeil ne viendrait pas aussitôt le soir même.
Les elfes avaient préparé le dîner, et une fois la visite et les règles de bases expliquées, ils se mirent à table. Harry était légèrement mal à l'aise. Vivre dans un tel environnement, dans une telle richesse le mettait mal à l'aise. Il-
"Tu ne vas pas devenir comme Malfoy simplement car tu vis dans un manoir tu sais ?" lança Hadrian, semblant lire dans ses pensées. "Et non, avant que tu ne demandes, je ne lis pas dans tes pensées, bien que je le puisse si je le voulais. Il faudra que je t'apprenne à faire face à ça d'ailleurs".
"On peut lire dans les pensées grâce à la magie ?! Mais alors…" commença Harry. "Oh oui, c'est d'ailleurs possible que des gens aient déjà essayé de lire dans les tiennes. Rassure toi, probablement peu de personnes ont osé réellement le faire. C'est illégal, en plus d'être un art très difficile à maîtriser", expliqua Hadrian, essayant d'apaiser le garçon devant lui.
Ses années de père lui avaient appris à réagir avec les plus jeunes. "Bon sang, Harry là est plus âgé que mon aîné quand…". Hadrian baissa la tête sur son repas. Il ne pouvait pas se laisser aller devant le Gryffondor. Pas maintenant, alors que tout se passait bien.
"Sinon, tu as des questions pour moi ? Ce serait bien si on apprenait à se connaître ?" suggéra l'homme plus âgé.
Ainsi, les deux passèrent le reste de la soirée à s'échanger de nombreuses questions. Harry apprit le faux passé de son homologue du futur et sa vie en Amérique. Hadrian, quant à lui, 'apprit' la vie d'Harry chez les Dursley ainsi que son arrivée dans le monde magique. Cela le rendit très heureux, car il savait qu'à son époque, il n'avait jamais eu le courage d'en parler à personne. Apparemment, il n'avait cependant pas encore totalement la confiance du garçon, ce dernier ayant décidé d'omettre le sujet de la pierre philosophale.
Cela importait peu. Ils avaient deux semaines pour forger un lien, et Hadrian allait profiter de chaque seconde. Principalement car c'était son objectif, mais aussi car une faible partie de lui avait soif de contact humain. Le fait qu'il voyait ses fils en Harry n'était qu'un hasard… Oui, un pur hasard !
22/12/1991, 22H21, Manoir Potter, Angleterre:
Harry Potter devait admettre qu'il en avait appris plus sur la famille Potter et la magie en une soirée qu'il l'avait fait depuis sa naissance. Ciel ! Il en avait même appris sur les rituels magiques. Il n'avait pas tout compris, mais il avait retenu qu'Hadrian voyait, même avec les yeux cachés, et cela lui suffisait.
Malgré le fait qu'il avait déjà posé près d'une centaine de questions à son nouvel oncle dont la patience semblait infinie, il avait encore tellement de choses à demander.
Finalement, il se décida à poser la question qui, selon lui, était la plus importante. C'était l'une des premières questions qu'il s'était posé depuis qu'il avait lu la lettre d'Hadrian.
"Pourquoi es-tu venu me chercher ? Pourquoi est-ce que je suis si important ?" demanda-t-il d'une voix tremblotante. Hadrian soupira, posant sa fourchette sur la table. Il savait que ce moment arriverait et qu'il n'aurait pas de meilleure façon de l'aborder que de dire la vérité.
"Harry, tu es important parce que tu es le seul à pouvoir sauver le monde magique", annonça-t-il solennellement. "Tu es le seul à pouvoir vaincre Voldemort."
Le regard d'Harry s'élargit de terreur. Il ne fit même pas attention au fait que son oncle avait prononcé son nom sans broncher.
Voldemort. Ce nom, il l'avait déjà entendu. C'était le nom de l'homme qui avait tué ses parents, le Seigneur des Ténèbres dont tout le monde parlait à voix basse. "Mais... je ne suis qu'un enfant," protesta Harry. "Comment pourrais-je sauver le monde ?".
Hadrian sourit. "Tu es bien plus fort que tu ne le penses, Harry. Tu es puissant, courageux et tu as un bon cœur. Je connais ta force grâce à ce que tu m'as raconté. Beaucoup, avec ton passé, seraient devenus de mauvaises personnes. Pourtant te voilà". Il prit une pause, laissant ses paroles faire effet.
"Mais je suis d'accord sur un point. Dans l'instant, tu ne peux pas le tuer. Tu n'es pas aussi fort que lui. C'est alors là que j'interviens. Je suis un Potter, je me dois de venger ma famille. Je te propose donc un marché. Je prendrai soin de toi comme mon propre fils, et je te préparerai pour l'avenir. En échange, tu garderas mes secrets et prendras le relais de la famille Potter quand le temps viendra. Qu'en penses-tu ?".
Harry le fixa, essayant de comprendre ce qu'il entendait. Cet homme, cet oncle Hadrian qu'il ne connaissait pas, lui disait qu'il était le seul espoir du monde magique ? C'était fou, impensable. Mais il y avait quelque chose dans la posture raide d'Hadrian, une force et une conviction inébranlables, qui le poussait à le croire.
"Je... je ne sais pas quoi dire," murmura-t-il."Pourquoi moi ?". Hadrian se leva et fit le tour de la table pour poser ses mains sur les épaules du jeune garçon qui se tendit. "Tu gardes le secret d'accord ? Je t'ai dis tout à l'heure que je pouvais lire dans les pensées, mais que c'était illégal. Eh bien… j'ai peut-être ou peut-être pas lu dans les pensées du professeur Dumbledore. J'y ai peut-être trouvé une prophétie entre toi et Voldemort". Il prit une grande inspiration:
"Il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié,
Il sera né lorsque mourra le septième mois…
Et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal
Mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore…
Et l'un devra mourir de la main de l'autre
Car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit"
Il savait que tout faire tomber sur le jeune garçon d'un coup comme ça serait dur. Mais il serait là pour l'accompagner tout au long de son périple, ce que personne n'avait fait pour lui.
"Je sais que c'est beaucoup à faire tomber sur tes épaules. Le destin est une chose compliquée. D'ailleurs, de nombreuses prophéties ne se réalisent jamais. Cependant, Voldemort y croit dur comme fer, alors il viendra après toi. Mais bon, je présume que tu sais déjà tout ça…"
Le visage d'Harry passa par de nombreux stades avant de s'arrêter. Le choc, la colère, puis la terreur pure avant de revenir lentement à la normale. Cette fois-ci, il avait repéré le nom de son ennemi juré sortir de la bouche de son oncle. "J-Je… Je ne sais même pas par où commencer. Hum… Tu dis le nom de Voldemort non ? Est-ce que ça veut dire que tu es plus fort que lui ?" s'enquit-t-il avec un soupçon d'espoir en se retournant pour voir son oncle.
"Honnêtement ? Je n'en ai aucune idée… en un contre un. Mais à nous deux, j'en suis sûr". Cette phrase soulagea Harry plus qu'il ne voulait l'admettre.
"Mais le professeur Dumbledore le savait ?! C'est pour ça qu'il m'a abandonné ?!" grogna-t-il en serrant les poings. "Le professeur Dumbledore a en effet fait une grosse erreur. Pour l'instant, nous avons besoin de lui. Il a beaucoup de connaissances sur notre ennemi. Cependant, une fois cela réglé, tu seras libre de faire ce que tu veux avec lui", affirma Hadrian en lui serrant les épaules.
Harry hocha la tête. Il sembla se concentrer avant qu'un air de détermination naisse sur son visage. Il ne comprenait pas tout, mais il savait qu'il devait faire confiance à cet homme. C'était compliqué à expliquer. Sa magie raisonnait avec la sienne. Et puis, par la barbe de Merlin, Hadrian Potter était la dernière vraie famille qui lui restait. L'homme avait même fait apparemment un vœu magique qu'il prendrait soin de lui. Le vieux fou le lui avait dit.
De plus, si ce que lui avait dit son oncle était vrai, alors Hadrian Potter serait son seul espoir.
"Je… je pense que je te fais confiance," énonça-t-il d'une voix claire.
Hadrian sourit. Il n'avait pas autant esquissé de sourires sincères depuis longtemps. "Je ferais de mon mieux pour t'aider dans tout cela Harry. Je te le promets !"
Le repas étant terminé, ils continuèrent d'échanger quelques questions. L'ambiance calme revint lentement, jusqu'à ce qu'Hadrian regarde l'heure et décide d'envoyer Harry au lit. Les deux auraient besoin de repos.
Harry accepta, tout en réaffirmant qu'il garderait tous les secrets que lui avait raconté son oncle. Il était perdu dans ses pensées. Il réfléchissait à tout ce qu'il venait d'apprendre, tandis qu'Hadrian planifiait la meilleure façon de se débarrasser de Voldemort.
Harry, quant à lui, monta dans sa chambre, l'esprit bouillonnant. Il se sentait submergé par les événements de la journée, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine excitation. Il allait sauver le monde magique. Il était le seul à pouvoir le faire. Et il n'était plus seul. Il avait son oncle Hadrian pour le guider et l'aider. Ensemble, ils allaient vaincre Voldemort et ramener la paix dans le monde magique. Il le ferait. Pour ses parents, et pour qu'aucun enfant n'ait à subir ce qu'il avait subi.
