Disclaimer: Je ne possède pas les droits, ils reviennent à Mme Rowling. Mais j'aimerai bien avoir sa fortune !

fortinpatric: Je suis un grand fan moi-même de ce genre d'histoire. Malheureusement, j'ai constaté qu'on manquait d'histoires avec du time travel original. Donc voici ! Je suis ravi que mon histoire te plaise ! J'espère que la suite te plaira tout autant.

Bonne lecture !


09/06/1992, 13H30, 12 Square Grimmaurd, Londres:

Au fond d'une ruelle sombre, deux silhouettes émergèrent de l'obscurité. Leurs regards vigilants balayèrent les environs, s'assurant qu'aucun Moldu indiscret n'avait été témoin de leur apparition. Une fois la discrétion assurée, ils s'avancèrent résolument vers la bâtisse austère qui se dressait devant eux.

"C'est ici", murmura Sirius Black, une grimace de dégoût déformant ses traits. "Rien que de la revoir me donne la nausée."

Hadrian Potter hocha la tête distraitement. Les souvenirs liés à cette maison étaient pour lui bien plus complexes. Certes, elle lui rappelait la mort de sa seule famille, mais il y avait également passé des moments précieux avec le Sirius de son époque, y trouvant même un semblant de foyer pendant une période. En dépit de la douleur qu'elle représentait, cette demeure avait été sa première véritable maison, hors des murs de Poudlard.

"Pour une maison ayant appartenu aux Black, et au vu de tes récits, je m'attendais à y percevoir une aura de magie noire plus palpable", avoua le voyageur temporel, examinant la façade lugubre d'un œil critique.

Sirius laissa échapper un ricanement amer. "Oh, crois-moi, mon cher Hadrian, si tu savais... Ma famille excelle autant dans l'art de dissimuler la magie noire que dans son utilisation. Je me souviens encore des sortilèges qu'ils infligeaient à Andromeda, ou encore à moi-même... Je te jure que tu ne veux pas en connaître les détails."

Hadrian, bien qu'ignorant l'étendue des tourments endurés par son ami, n'était pas dupe. Il avait lui-même parcouru les pages du grimoire des Black, découvrant ainsi les secrets les plus sombres de cette lignée. Les sorts évoqués par Sirius lui étaient donc familiers.

"Passons", trancha Sirius d'un ton ferme, traversant la rue d'un pas déterminé.

Hadrian le suivit en silence, une vague d'appréhension l'envahissant. Ils se retrouvèrent devant la porte d'entrée, son bois vermoulu craquant sous le poids des années. Sirius prit une profonde inspiration, comme pour se préparer à affronter les fantômes de son passé.

"Putain, mais tu l'ouvres cette porte ou tu attends qu'elle s'ouvre toute seu-", s'exclama-t-il, exaspéré par l'immobilité de la lourde battante. Mais avant qu'il n'ait pu achever sa phrase, un grincement sinistre retentit et la porte s'entrouvrit lentement.

Un elfe de maison à l'air renfrogné apparut alors sur le seuil, son regard perçant fixant les deux visiteurs.

"Le bâtard amoureux des sang-de-bourbe est de retour", lança-t-il d'une voix glaciale, "Accompagné de… son ami. Que venez-vous faire ici ?"

Sirius, le visage rougi de colère, s'avança vers l'elfe. "Silence, Kreattur ! Je suis le maître de cette maison, tu me dois le respect ! Et surtout, cesse d'utiliser ce langage abject, sinon tu rejoindras tes congénères accroché au mur."

Le fugitif d'Azkaban, tentant de maîtriser sa fureur, se tourna vers Hadrian. "Voici Kreattur, l'elfe de ma détestable mère. Un être borné incapable de penser par lui-même, si ce n'est pour obéir à cette mégère. Comme le reste de ma famille, il est persuadé de la supériorité des sang-purs."

Il ne s'attarda pas davantage et pénétra d'un pas brusque dans la demeure ancestrale. Hadrian, secouant la tête avec désolation, le suivit de près, prêt à affronter les secrets enfouis dans les murs de ce manoir hanté par les souvenirs.

Hadrian savait que la relation entre Sirius et l'elfe de maison, Kreattur, était brisée, irréparable. Peut-être pouvait-il apaiser un peu l'amertume de Kreatur en s'occupant du médaillon de Salazar Serpentard, mais pour Sirius, la tâche s'annonçait autrement plus ardue.

"Tant pis, je ne suis pas ici pour jouer les marieurs", se dit-il en repoussant l'idée. "Ma priorité est le médaillon."

Ignorant les marmonnements incessants de Kreattur à son sujet et à celui d'Hadrian, Sirius entreprit une visite guidée de la maison délabrée. A sa grande surprise, l'état de la demeure était lamentable. Le sol et les murs étaient couverts d'une épaisse couche de crasse et de toiles d'araignées. Les lampes étaient hors d'usage, et toutes les protections magiques censées défendre les pièces avaient disparu.

"Une ruine", soupira Sirius à leur retour dans la cuisine, après avoir fait le tour complet de la maison, des chambres aux salles de bains, en passant par les couloirs interminables et la bibliothèque. Hadrian prit le temps de fouiller cette dernière pendant que Sirius récupérait le grimoire familial. Il y trouva quelques livres qu'il n'avait pas lu à son époque.

"Ils ont dû être retirés lors du grand nettoyage de Molly", pensa-t-il en soufflant la poussière qui recouvrait un vieux grimoire. La plupart des ouvrages traitaient de théories sur la magie noire. Le voyageur temporel les reposa aussitôt, ne leur trouvant aucune utilité. Le seul livre qu'il garda, après l'accord de Sirius, fut "Runes de Combat et Comment les Utiliser".

Les runes, utilisant la magie ambiante plutôt que son propre noyau, pouvaient s'avérer utiles dans une situation où il se retrouverait à court de magie. "Aussi improbable que cela puisse paraître", ajouta-t-il mentalement, repensant à la vitesse à laquelle son noyau se rechargeait.

Une fois le livre et le grimoire en leur possession, les deux amis s'installèrent dans la cuisine, observés discrètement par Kreattur. "Sirius, il y a quelque chose d'étrange dans cette maison. Tu sais que je peux voir la magie noire ? Or, cette maison, qui devrait en être remplie, en est quasiment vide. C'est comme si elle était... absorbée. Et je peux sentir une grande concentration de magie noire accumulée dans le placard de l'entrée", expliqua-t-il, espérant que Sirius comprendrait la gravité de la situation.

"Tu veux t'en débarrasser ? Vas-y, fais-toi plaisir. Mais fais attention au portrait de ma mère en sortant. Comme tu as pu le constater, cette vieille peau a un certain talent pour hurler des conneries", le prévint Sirius.

Leur entrée dans la maison avait par inadvertance réveillé le portrait de Walburga Black, accrochée au mur du couloir. Celle-ci, remarquant la présence de Sirius, se mit aussitôt à vociférer des injures qui l'auraient probablement envoyée à Azkaban si elle était encore en vie. "Ne t'inquiète pas, je m'en occuperai en chemin", le rassura Hadrian.

Le voyageur temporel suivit les traces de magie noire, ses pas résonnant dans le couloir poussiéreux. Il s'arrêta devant le tableau de la vieille femme, Walburga Black, dont le regard méprisant le fusilla.

"Que veux-tu, sale sang-de-bourbe ? Sors de ma vue, tu me répugnes", siffla-t-elle, sa voix chargée de dédain.

"Eh bien, je ne suis pas un sang-de-bourbe, et je serais ravi de disparaître de votre vue", répondit Hadrian avec un sourire malicieux. Il dégaina sa baguette et, d'un mouvement fluide, lança une petite flamme noire sur le tableau. Il se concentra, préférant éviter de réduire la maison en cendres.

Des hurlements retentirent derrière le tableau, mais Hadrian n'eut pas le temps de s'en réjouir. Il luttait pour contenir le Feudeymon modifié, sa concentration mise à l'épreuve.

"Non ! Vous ne toucherez pas à la maîtresse !" s'écria Kreattur, surgissant de l'obscurité. D'un claquement de doigts, il frappa Hadrian à la poitrine, le propulsant en arrière et lui faisant perdre le contrôle du sort."Kreattur ! Putain, NON, FAIS ATTENTION, RECULE !" rugit Hadrian, alertant Sirius qui accourait depuis la cuisine. Mais il était déjà trop tard.

Le feu, incontrôlé, commença à se propager, dévorant la maison pièce par pièce. Avant même de comprendre ce qui se passait, Hadrian vit l'elfe saisir le tableau en flammes et tenter de disparaître. Mais au contact du feu, Kreatur fut consumé par les flammes, réduisant son corps en cendres.

"Ton elfe m'a attaqué ! J'ai perdu le contrôle. Je vais essayer de reprendre le contrôle du feu, mais je te promets rien ! Va vite chercher tes affaires et ce que tu veux garder en attendant… ET DÉPÊCHE TOI !" s'exclama Hadrian en baissant son bandeau.

Baguette en main, il se remit à lutter contre les flammes. Du coin de l'œil, il vit Sirius hocher la tête et se précipiter vers son ancienne chambre, grimoire à la main. "Il ne tenait vraiment pas à cet elfe… Et moi qui voulait les réconcilier", pensa Hadrian avec amertume.

Sirius, dans la chambre, invoqua plusieurs malles qu'il remplit de ses anciens vêtements, décorations et souvenirs précieux, comme les lettres échangées avec les Potter. D'un coup de baguette, tout fut rangé dans les valises, qui se refermèrent d'elles-mêmes. Une autre torsion de sa baguette et les quatre malles remplies se mirent à le suivre dans sa fuite. Il sortit en trombe de la pièce, constatant que le feu avait momentanément cessé de progresser. "Tu as repris le contrôle ?" lança-t-il à Hadrian.

"Non ! Mais j'arrive à le contenir. Si cet idiot d'elfe ne m'avait pas fait perdre le contrôle, j'aurais déjà pu régler ce problème depuis longtemps ! Tirons-nous d'ici", gronda Hadrian à travers les flammes.

Prenant une grande inspiration, il repoussa violemment les flammes et transplana à côté de Sirius. Il attrapa deux des malles, laissant les deux autres à son compagnon, et disparut.

Les deux réapparurent au milieu du salon du manoir Potter, essouflés. "On a ce qu'on voulait… C'est déjà ça", souffla Hadrian.

"Et le truc de magie noire que tu avais vu ? Il est sans doute encore là-bas", lui rappela l'animagus. Hadrian se releva subitement, se préparant à transplaner avant de se remémorer quelque chose.

"Nan, c'est bon. Mon sort est une variation de Feudeymon. Il l'a déjà détruit."

"Détruit quoi ?" demanda Sirius en s'époussetant, curieux de la trouvaille de son ami. "Ah oui c'est vrai que je ne t'ai pas parlé de ça", dit le voyageur temporel en rangeant sa baguette. "Je vais aller droit au but… Est-ce que tu sais ce qu'est un horcruxe ?"

10/06/1992, 11H00, Ministère de la magie, Londres:

Andrew posa délicatement sa pipe sur son bureau, un geste devenu habituel pour lui. Bien qu'il appréciait l'art de fumer, il s'efforçait de se limiter pour se concentrer sur ses lectures. "C'est pour être plus productif", avait-il un jour entendu sa femme dire, ou quelque chose du genre.

En face de lui, de l'autre côté du bureau, se tenait Fortuna Moon, son visage impassible ne laissant transparaître aucune émotion. L'homme lui tendit son journal, attirant son attention sur un article particulier.

"Il semblerait que l'alliance entre les Potter et les Black soit de nouveau d'actualité. On les a vus ensemble maîtriser un Feudeymon dans un quartier moldu", remarqua-t-il en offrant le journal à la blonde. "Je n'avais jamais vu un Feudeymon auparavant, et je n'imaginais pas que ce sort créait des flammes noires. On en apprend tous les jours, même après Poudlard !" lança-t-il avec un rire léger.

"Un feu noir ? Intéressant", murmura Fortuna, brisant enfin le silence.

"Vous avez dit quelque chose ?", demanda Andrew, surpris par sa réaction. La femme se contenta de secouer la tête, son expression toujours aussi froide et distante.

"Allez droit au but, Andrew. Que voulez-vous ?", questionna-t-elle d'une voix tranchante.

Andrew était un nouvel arrivant au ministère Britannique. Son parcours professionnel l'avait toujours tenu loin du terrain, ce qui rendait d'autant plus surprenante sa nomination au poste de secrétaire du bureau des chasseurs de primes de l'ICW. Il avait vu cette opportunité comme une promotion inespérée et l'avait acceptée avec enthousiasme.

Andrew incarnait l'archétype du bureaucrate. Ses cheveux courts et graisseux, semblables à une brosse à dents usée, ornaient un crâne chauve et luisant, comme un globe terrestre poli à l'excès. Ses yeux globuleux, cachés derrière des lunettes aux verres épais, brillaient d'une avidité administrative, scrutant chaque document avec une minutie presque obsessionnelle. Son visage, aux traits empâtés et figés dans une expression perpétuellement constipée, semblait incapable d'exprimer la moindre émotion. Seuls ses sourcils broussailleux, souvent froncés en signe d'incompréhension ou d'exaspération, trahissaient de rares élans de sentiments.

"Le ministre de la Magie Russe a observé l'arrivée de plusieurs meutes de créatures magiques en Russie et a lancé une enquête", expliqua-t-il en tendant un avis de recherche à Fortuna. "Ils ont découvert qu'un puissant sorcier, un certain Alexei, était derrière tout cela. Ils ont tenté de le contacter, mais il a éliminé tous les messagers qui se sont approchés de lui. Depuis près d'un mois, lui et toutes ses créatures ont disparu et sont activement recherchés."

"Les autres membres de l'ICW, craignant qu'il ne fomente un coup d'État dans leur pays, ont mis sa tête à prix. C'est donc ta prochaine mission, Fortuna. Mais fais attention, il est dangereux. Très dangereux."

La femme examina attentivement la photo de l'homme recherché, mémorisant chaque détail de son visage, avant de replier l'avis de recherche et de le ranger dans une poche. Sans un mot, elle hocha la tête et quitta la pièce, laissant Andrew soupirer de lassitude.

"Si tu continues à te lancer seule dans ce genre de missions périlleuses, tu finiras par y laisser ta peau, jeune fille...", marmonna-t-il, perdu dans ses pensées.

25/06/1992, 20H02, Poudlard, Ecosse:

"Dumbledore a l'air d'être aux anges en ce moment, tu ne trouves pas ?", remarqua Harry en savourant une aile de poulet.

"Ne parle pas la bouche pleine !", soupira Hermione, agacée par son manque de manières. "Mais oui, j'ai remarqué aussi. Il se promène même dans les couloirs entre les cours", ajouta-t-elle en repoussant ses cheveux derrière ses oreilles.

"Maintenant que tu le dis... Je me souviens qu'il est même venu réprimander Rogue pendant une de mes retenues pour sa sévérité. Si j'en crois la tête de Rogue, c'est du jamais vu", compléta Neville.

Harry était ravi de voir l'évolution de Neville. Depuis leur aventure, le jeune garçon avait échangé des lettres avec sa grand-mère, lui racontant leurs exploits. Cette dernière avait été sincèrement impressionnée et l'avait félicité pour avoir maintenu l'alliance entre leurs maisons, même à Poudlard. Neville avait même eu le droit d'avoir sa propre baguette !

D'ailleurs, depuis qu'il l'avait, sa vie avait complètement changé. Tous les sorts qu'il n'arrivait pas à faire auparavant étaient devenus des jeux d'enfants. Il avait même réussi à tenir quelques minutes en duel contre Harry, ce qui, dans son livre, était un exploit formidable.

Ces succès avaient considérablement reboosté sa confiance en lui, pour le plus grand plaisir de ses camarades Gryffondor.

"Ça a dû lui faire drôle à la chauve-souris !" rigola Ron en tapant sur le genou de Neville.

En ce qui concernait Ron, Harry était relativement satisfait de la situation. Comme il s'y attendait, leur amitié n'était plus la même. Ron passait la plupart de son temps avec Dean et Seamus à parler de Quidditch, tandis que Harry fréquentait Neville, Hermione et parfois Daphnée.

Il avait organisé une nouvelle rencontre entre les deux, et celle-ci s'était plutôt bien passée. Ils ne deviendraient jamais des amis intimes, mais Daphnée avait accepté les excuses du roux. Ron, quant à lui, avait du mal à comprendre toutes ces histoires d'alliance politique, mais savait que Daphnée était une "gentille fille", et cela lui suffisait, au grand désarroi de la blonde.

"J'ai vu le hibou d'oncle Hadrian lui déposer une lettre pendant le petit déjeuner la semaine dernière. C'était probablement une bonne nouvelle", supposa Harry en haussant les épaules.

Le repas continua, les anecdotes et souvenirs de l'année passée fusant entre les Gryffondors. "C'est dommage que Daphnée ne veuille pas manger avec nous", souligna Hermione, se sentant seule entourée de garçons.

A ce stade, presque toute l'école était au courant de l'alliance entre les Potter et les Greengrass. Mais comme ni Daphnée ni Harry ne l'avaient officialisée, personne n'osait en parler. Le seul qui s'obstinait à vouloir leur causer des problèmes était Drago. Ses insultes répétées envers Harry ou sa famille l'avaient fait envoyer plus d'une fois à l'infirmerie. Harry, quant à lui, finissait à chaque fois en retenue, mais n'en avait aucun regret.

Alors qu'Harry s'apprêtait à répondre, un tintement de verre cristallin retentit dans la Grande Salle. Tous les regards se tournèrent vers la table des professeurs, où le vieux directeur se tenait debout, sa baguette contre sa gorge pour amplifier sa voix.

"Chers élèves, professeurs et membres du personnel", déclara-t-il, "une nouvelle et extraordinaire année s'achève ! Un an rempli de défis, d'aventures et, bien sûr, de magie. Et tandis que nous nous apprêtons à célébrer la fin d'une autre année scolaire, je ne peux m'empêcher de ressentir un sentiment immense de fierté et de satisfaction. Cette année, nous avons été témoins d'un courage, d'une intelligence et d'une détermination incroyables de la part de tous les élèves de Poudlard."

Des applaudissements nourris des quatre maisons fusèrent, soutenus par les professeurs.

"Certains d'entre vous ont dû faire face à des épreuves difficiles, relever des défis inattendus et démontrer leurs talents de sorciers et de sorcières. C'est pourquoi je tiens à dire que je suis très fier de vous tous", ajouta-t-il.

Il poursuivit son discours, félicitant les cinquième et septième années pour leurs excellents résultats aux examens, avant d'aborder le sujet tant attendu de la coupe des quatre maisons. Il énuméra d'abord Poufsouffle et Serdaigle, respectivement à la quatrième et troisième place, avant de faire une pause dramatique.

"A la deuxième place avec 452 points : Serpentard. Toutes mes félicitations, Serpentard."

A cela, seule la maison d'argent et de vert applaudit, suivie, à leur grande surprise, par Harry Potter et ses amis de Gryffondor.

"Et pour finir, 470 points pour Gryffondor. Félicitations Gryffondor, cette année, c'est vous qui remportez la coupe !" s'exclama le vieil homme en frappant dans ses mains, colorant la Grande Salle d'or et de rouge.

Il attendit ensuite patiemment, laissant l'euphorie générale retomber et le calme revenir. Une fois ce dernier obtenu, il reprit son discours : "Mais n'oubliez pas, mes chers élèves, que la victoire n'est pas tout. Ce qui compte le plus, c'est le chemin parcouru et les leçons apprises. Vous avez tous grandi et évolué cette année, et je suis sûr que vous continuerez à le faire dans les années à venir. Alors, profitez de vos vacances d'été, reposez-vous et revenez l'année prochaine prêts à relever de nouveaux défis et à explorer de nouveaux horizons magiques. Encore une fois, félicitations à Gryffondor ! Et à tous les élèves de Poudlard, je vous souhaite un très bon été et un maximum de repos !"

Avec cela, il se rassit, profitant de la fin de son repas au milieu des applaudissements des étudiants.

Harry balaya la salle du regard, avant que ses yeux ne se posent sur Daphnée. Cette dernière semblait perplexe, fixant Drago comme si ce dernier lui expliquait que le ciel était en fait jaune fluo. Il se demandait bien ce que le blond avait pu dire à son amie. Il lui fit un signe de tête, auquel elle répondit par un simple haussement d'épaules. "Je lui demanderai demain, je suppose."

26/06/1992, 12H34, Poudlard Express, Ecosse:

D'un geste impérieux, Daphné fit irruption dans le compartiment, claquant la porte derrière elle avec force. "Fais-nous de la place, Potter !" lança-t-elle, l'air exaspéré.

Harry, Hermione et Neville, qui avaient enfin déniché un compartiment libre après une recherche laborieuse, s'y étaient installés pour profiter d'un moment de calme avant le tumulte de la gare. Ils avaient échangé leurs impressions sur l'année scolaire à venir, évoquant leurs projets et leurs espoirs. Harry, en particulier, avait hâte de retrouver sa nouvelle famille, Hadrian et Sirius, pour les vacances d'été, dont la destination restait mystérieusement secrète. C'était la première fois qu'il partait en vacances et l'excitation le gagnait.

L'arrivée soudaine de Daphné, accompagnée d'une autre Serpentarde à l'air angoissé, perturba le calme tant recherché du groupe. "Excusez-nous," s'empressa d'expliquer la jeune fille, "Drago Malefoy a été particulièrement… désagréable ces derniers temps."

"Ah, Malefoy, encore lui… Toujours lui…" soupira Harry, blasé par les provocations incessantes du Serpentard. "En tout cas, bonjour à toi Tracy," ajouta-t-il, se tournant vers la fille et lui tendant la main avec un sourire amical. "Content de faire ta connaissance."

Tracy, visiblement intimidée par la présence du célèbre garçon-qui-a-survécu, serra timidement sa main. Hermione et Neville reprirent leur conversation, curieux d'apprendre les plans de l'autre pour l'été.

Harry et Tracy, de leur côté, entamèrent une discussion, ponctuée par les interventions occasionnelles de Daphné qui apportait des précisions aux propos de son amie. Le jeune sorcier brûlait d'une question : "Que se passe-t-il avec Drago ?" Mais il se retint, préférant ne pas alimenter les tensions.

Soudain, la porte du compartiment s'ouvrit à nouveau. Harry, sans lever la tête, informa les nouveaux arrivants : "Désolé, il n'y a plus de place."

Mais au lieu de la fermeture attendue, il entendit une voix familière : "Bonjour à toi aussi, ô grand Potter. Ne t'inquiète pas, je n'ai aucune envie de m'asseoir à côté de sang-de-bourbes," lança Drago d'un ton moqueur, flanqué de ses deux acolytes.

Harry se força à regarder le Serpentard, exaspéré par son arrogance. "La dernière fois à l'infirmerie ne t'a pas suffi, Malefoy ?" répondit-il d'une voix ferme, tapotant sa baguette. Il vit le blond frissonner légèrement à la vue de l'objet magique, ce qui lui procura une satisfaction secrète.

"Vous les Gryffondors…" rétorqua Drago, la main posée sur sa propre baguette. "Tout ce que vous savez faire, c'est menacer les autres avec votre baguette."

La tension était palpable dans le compartiment, les deux rivaux se faisant face, leurs baguettes prêtes à être dégainées. L'atmosphère était électrique, menaçant de dégénérer à tout moment.

Harry s'apprêtait à répliquer. Après tout, s'il s'en prenait vraiment à tous ceux qui étaient plus intelligents que lui, il aurait dû s'attaquer à une bonne partie des Serdaigles, sans compter Hermione. Cependant, une voix le coupa.

"Dégage d'ici Malefoy ! Personne ne veut de toi ici. Disparais !" s'exclama Daphné, son visage habituellement impassible déformé par la colère.

Jamais le jeune Gryffondor ne l'avait vue aussi enragée. Si les regards pouvaient tuer, le Serpentard serait mort trois fois, et le mur du train aurait fondu.

"Oh, c'est donc ici que tu te caches Greengrass ! J'aurais dû m'attendre à te trouver dans la tanière des lions. Tu n'as rien d'une Serpentard après tout", se moqua Drago. Voyant que ses remarques avaient touché la jeune fille, il poursuivit : "Et puis, tu ne devrais pas parler comme ça à ton futur beau-frère."

Cette dernière phrase fit taire l'ensemble du compartiment. Harry vit le visage de Daphné pâlir, puis se décomposer. Il ne savait pas pourquoi, mais la vue de la souffrance de la jeune fille l'énerva à son tour. Il ne savait pas ce qui se passait, mais s'il était sûr d'une chose, c'est que les trois idiots devaient partir.

Il échangea un rapide regard avec Neville qui acquiesça, et les deux s'écrièrent : "Dépulso !". Avant même de pouvoir réagir, Malefoy et ses gardes du corps furent propulsés hors du compartiment. Hermione se leva à son tour, ignorant de manière flagrante le manquement aux règles de ses camarades, et agita sa baguette sur la porte. "Collaporta", murmura-t-elle. Elle se retourna ensuite vers Harry et l'informa : "La porte ne se rouvrira pas jusqu'à ce qu'on arrive, ne t'inquiète pas."

Harry poussa un soupir de soulagement avant de se tourner vers la Serpentarde à ses côtés. Cependant, au lieu de le regarder, elle avait la tête baissée, des larmes silencieuses coulant sur ses joues.

Le jeune Gryffondor n'avait aucune idée de comment gérer cela. Il avait toujours été seul dans sa souffrance au cours de sa vie chez les Dursley. Et même si Hadrian l'avait déjà réconforté, il ne voulait pas risquer de dire quelque chose qui aliénerait la fille contre lui. Alors, après réflexion, il décida de faire un signe de tête à Hermione, qui, comprenant rapidement, se leva et s'approcha de la jeune fille.

Tracy regardait son ami avec tristesse. Elle savait ce qui avait tant affecté Daphné. Cette dernière lui avait tout raconté. Mais, même en connaissant la vérité, elle n'avait pas trouvé de solution pour aider sa meilleure amie. Elle s'en voulait beaucoup pour cela.

Perdue dans ses pensées, elle ne revint à elle-même que lorsque Harry s'assit à côté d'elle. "Je pense avoir une idée de ce qui l'a mise dans cet état, mais j'aimerais m'en assurer. Peux-tu m'expliquer la situation, s'il te plaît ?", demanda sérieusement le garçon aux cheveux noirs.

Tracy hocha la tête, soulagée que quelqu'un d'autre veuille enfin aider Daphnée et Astoria. Elle prit une grande inspiration et commença à raconter l'histoire, sa voix tremblante par moments. Au cours de son récit, elle leva plusieurs fois la tête, surveillant les réactions du Gryffondor à ses côtés. Mais ce qu'elle vit… Elle ne s'y attendait pas. Le regard de ce dernier était vide, comme si le Harry Potter qu'elle avait rencontré quelques instants plus tôt avait été remplacé par une machine.

D'une voix étouffée par l'émotion, Tracy révéla à Harry la source du désespoir de Daphné. Depuis quelque temps, cette dernière n'avait plus reçu de nouvelles de sa sœur Astoria. Inquiète, elle avait envoyé une lettre à son père, qui lui avait répondu de manière vague et peu rassurante. Cependant, l'absence de réponse d'Astoria persistait, nourrissant les angoisses de Daphné.

Lors d'un repas, Drago, qui semblait avoir intercepté la conversation, avait révélé à Daphné qu'il était fiancé à sa sœur cadette, sur ordre de leurs pères respectifs. Cette nouvelle avait brisé Daphné, qui se sentait impuissante face à ce destin imposé à sa jeune sœur. Cette impuissant s'alliait également à une incompréhension quant au comportement de son père. Avait-il été forcé ?

Harry écouta attentivement, son cœur se serrant au récit de cette injustice. Il connaissait trop bien ce sentiment terrible d'impuissance, pour l'avoir vécu toute sa vie avec les Dursley. Mais voir quelqu'un de proche en souffrir était intolérable. S'il était habitué à subir, depuis sa rencontre avec Hadrian, il avait appris à se battre pour ceux qu'il aimait. Ni Daphné, ni Astoria ne méritaient un tel traitement.

"Ne t'en mêle pas Harry, s'il te plaît," le supplia Daphné, la voix tremblante, après avoir repris son souffle. "C'est une affaire de famille." Hermione, assise à ses côtés, la réconfortait en lui caressant doucement le dos.

Indignée par cette révélation, la jeune sorcière aux cheveux touffus ne put contenir sa colère. "Le principe de contrat de mariage existe encore dans le monde sorcier ?! C'est barbare ! Chacun devrait être libre de choisir son conjoint. C'est inacceptable !" s'exclama-t-elle.

Harry, absorbé par ses pensées, hocha distraitement la tête à la remarque d'Hermione. Il semblait également avoir manqué son prénom sortant de la bouche de son amie blonde . Sa détermination était inébranlable. "Et te laisser, toi et Astoria, avec Malefoy ? On est des alliés Daphnée. Je ne laisserai pas ça se passer si ça vous fait souffrir. Tu ne peux pas m'arrêter, tu le sais," affirma-t-il, ses yeux verts brillants d'une intensité qui aurait rappelé de très mauvais souvenirs aux vieux ennemis d'Hadrian.

"Je... Bon sang Potter, essaie au moins de ne pas empirer les choses," soupira-t-elle doucement, un petit sourire se dessinant sur ses lèvres. Son regard, cependant, indiquait de grandes souffrances s'ils causaient plus de problèmes.

Neville, observant la scène, se gratta la tête, perplexe. "Comment une personne peut parler aussi doucement et fixer quelqu'un avec une telle volonté de tuer... ça me dépasse," pensa-t-il en regardant Daphné.

Le silence retomba sur le compartiment. Seuls Hermione et Neville continuaient à discuter à voix basse, les trois autres étant trop plongés dans leurs pensées pour prêter attention à leurs paroles.

"Je trouverai une solution Daphnée," se jura Harry intérieurement. Il ne l'abandonnerait pas. Jamais.

26/06/1992, 17H02, King's Cross, Londres:

Hadrian attendait patiemment sur le quai 9 , aux côtés de Sirius. Ils avaient tenté d'engager la conversation avec Alexander quelques instants auparavant, mais ce dernier leur avait répondu d'un air préoccupé et distrait. Le voyageur temporel avait essayé de glaner des informations, mais Alexander avait simplement hoché la tête en leur demandant de "ne pas s'en mêler".

Intrigué par l'attitude énigmatique de son ami et allié, Hadrian décida de le laisser à ses pensées et d'attendre Harry avec Sirius.

Le duo Black et Potter poursuivit leur discussion en scrutant la gare à la recherche de la tignasse noire d'Harry. Finalement, ils l'aperçurent au loin, accompagné d'Hermione et de Daphné. Ils observèrent Harry faire ses adieux à ses amies, avant qu'il ne se retourne dans leur direction et se mette à marcher vers eux.

"Comment sait-il qu'on est là ? Il ne nous a même pas vus," remarqua Sirius en donnant un coup de coude à Hadrian.

"Soit il a ressenti ma magie, ce qui serait un exploit pour un jeune de son âge, soit il a suivi ton odeur de chien mouillé," répondit Hadrian en lui retournant le coup de coude.

Harry traversa la gare à grands pas et s'arrêta devant eux. Avant même d'avoir pu ouvrir la bouche, il sauta dans les bras d'Hadrian, puis de Sirius.

"On est tellement contents de te revoir, chiot ! Tu vas voir, les vacances vont être géniales," s'exclama Sirius en relâchant son filleul.

"J'ai hâte !" répondit Harry avec un large sourire. Cependant, à la grande surprise du duo plus âgé, son expression se figea et son sourire s'évanouit. "Mais avant ça, on doit parler."

28/06/1992, 14H43, Manoir Greengrass, Angleterre:

Hadrian devait se l'avouer : il avait commis une grave erreur en oubliant totalement le destin d'Astoria Greengrass.

A son époque, elle avait fini par se marier à Drago Malefoy. Cependant, il n'avait jamais su que tout cela reposait à la base sur un contrat de mariage. Ou du moins, c'était ce qu'il croyait.

"Tu sais très bien que ce n'est pas vrai," résonna une voix dans sa tête. "Il n'y avait aucun contrat à ton époque. Ce sont les changements que tu as provoqués depuis ton arrivée qui ont modifié la situation."

Hadrian secoua la tête à ces mots. Au fond, il le savait. Il avait été mis au courant des agissements d'Harry. Sans compter les bâtons qu'il avait mis dans les roues de Lucius avec la récupération du titre de Lord Black pour Sirius. Le lâche ne se laisserait pas faire. Il trouverait forcément un moyen de se venger. Et il avait trouvé : les Greengrass.

Hadrian avait envoyé une lettre à Alexander, exigeant des réponses. Ce dernier s'était contenté de répondre froidement, lui demandant une nouvelle fois de ne pas s'en mêler.

Mais le voyageur temporel ne pouvait laisser les choses se dérouler ainsi. Non seulement parce que ses actions étaient à l'origine de cette situation, mais également parce que les Greengrass étaient à la fois des alliés et les régents de la Maison Potter.

Après une longue discussion avec Harry, où il lui avait demandé ce qu'il préférait : partir tout de suite en vacances ou rester une semaine de plus pour régler le problème et partir ensuite, Harry, sans surprise, avait choisi la deuxième option. Ce qui expliquait leur présence devant le manoir.

Sirius, quant à lui, avait décidé de profiter de la semaine qui lui restait et était parti en avance.

Hadrian savait que l'homme était probablement parti à la recherche de son vieil ami Lupin, et ne pouvait lui en vouloir. L'animagus avait passé les dernières semaines à s'entraîner et à enchaîner les réunions du Magenmagot. Il ne lui en voulait pas de prendre une semaine pour lui.

Cela ne laissait que le duo Potter pour s'occuper de l'affaire Greengrass. La première fois qu'Harry était venu, ils étaient arrivés par la cheminée. Mais celle du Manoir Greengrass étant fermée, ils n'avaient pas le choix de passer par le chemin classique.

"C'est étrange, on dirait que tout est mort," remarqua Harry en pointant du doigt les différentes plantes des serres qui ornaient le manoir. "Daphnée me les a toutes présentées en détail la première fois que je suis venu ici. Et elles ne ressemblaient pas à ça," ajouta-t-il en désignant un groupe de fleurs fanées.

Hadrian se contenta de hocher la tête, réfléchissant à ce qui avait pu mener à cette situation avant de sentir les protections se lever autour d'eux. "Pourquoi réagissent-elles ? On est des alliés, elles devraient déjà nous avoir reconnus," s'exclama Hadrian en attrapant sa baguette.

"Harry, reste derrière moi ! Garde ta baguette en main et prépare-toi ! Si tu me vois tomber, cours le plus vite possible hors de la propriété, c'est compris ?!" ordonna le voyageur temporel en baissant son bandeau.

Le jeune garçon reconnut aussitôt la voix grave de son oncle et comprit qu'il ne devait pas poser de questions. Il hocha la tête et se plaça derrière lui, baguette à la main, prêt à se battre.

C'est alors qu'une force colossale s'abattit sur eux. "C'est de la magie pure ! Elle tente de nous broyer ! Mais quelque chose ne va pas... On dirait que la magie est... contaminée !" s'exclama Hadrian en observant les jets de magie noire qui tentaient de les réduire en poussière.

"Que fait-on alors ?!" cria Harry, cherchant désespérément à se rendre utile.

"Le seul moyen est de contrer la force par la force. Prépare-toi, gamin, ça va barder !" répondit son oncle après quelques instants de réflexion.

Inconnu de Harry, un sourire fou se dessinait sur le visage de l'homme plus âgé. Éliminer toute forme de magie noire suffisait à égayer sa journée, d'autant plus si cela lui permettait de protéger ceux qu'il aimait.

Il commença alors à comprimer sauvagement son noyau magique, la magie en son for intérieur se déchaînant et combattant la magie noire entrante.

"Quelle puissance !" s'écria Harry. "C'est comme si la magie elle-même s'était matérialisée" pensa-t-il en voyant l'énergie dorée jaillir du corps de son oncle et affronter la force obscure qui voulait les anéantir.

Harry observa avec admiration pendant ce qui lui sembla être des heures la force magique pure de son oncle ronger les défenses du manoir ancestral, se demandant si l'homme était réellement humain. La quantité de magie qui s'échappait de lui depuis quelques minutes aurait suffi à remplir les noyaux magiques de tous les élèves de Poudlard... professeurs compris !

L'air vibrait, et la température alternait entre un froid glacial et une chaleur insoutenable. Le sol tremblait, et la météo elle-même semblait indécise. Finalement, après une longue bataille silencieuse, la magie noire se retira, faisant s'écrouler son oncle sur un genou.

"Oncle Hadrian, tout va bien ?" demanda Harry en se précipitant vers lui. Ce dernier était pâle, mais semblait globalement en bonne santé.

"Je ne t'avais pas dit de partir si je tombais ? Les jeunes d'aujourd'hui... Enfin, ne t'inquiète pas, je vais bien. Le manoir et moi sommes à sec magiquement. On devrait être tranquilles pendant au moins quelques heures, le temps qu'il se recharge en magie ambiante. Allons-y !" décida l'ancien Auror en se relevant.

Harry hocha la tête et les deux se dirigèrent vers les portes du manoir.

Une fois devant, Hadrian prit une grande inspiration, remit son bandeau en place et s'assura de son équilibre avant de se préparer à toquer. Cependant, avant qu'il ne puisse lever le poing, la porte s'ouvrit, laissant apparaître un homme qu'Hadrian ne reconnut pas immédiatement.

"Oh oh, qui avons-nous là ? Lord Potter, bienvenue à vous. Lord Nott, à votre service", déclara l'homme d'un ton moqueur.

Son apparence correspondait parfaitement à l'image du Mangemort qu'Harry avait imaginée en entendant les récits de son oncle. Ses dents étaient majoritairement cariées, et ses yeux plissés ne parvenaient pas à masquer son regard malveillant. Bien que sa tenue suggérait une certaine hygiène, l'odeur pestilentielle qui s'en dégageait indiquait tout le contraire. Ses courts cheveux bruns étaient gras et sales.

En résumé, l'ancien Mangemort ressemblait à un hybride parfait entre un noble et un sans-abri, penchant même davantage vers le second selon Harry.

"Lord Nott, je ne m'attendais pas à vous voir ici," répondit honnêtement Hadrian, l'épuisement magique le rattrapant.

"Moi non plus, Lord Potter. Vous devriez faire attention... Vous me semblez bien pâle. Il ne faudrait pas qu'il vous arrive quelque chose," répliqua Nott senior. Hadrian dut se retenir de bâillonner à l'haleine fétide de son interlocuteur. Comment un humain pouvait dégager des odeurs pareilles, il n'en avait aucune idée.

Harry, constatant la même chose que son oncle, entendit un léger rire derrière Nott senior. Il aperçut un garçon, physiquement similaire à Lord Nott, mais bien plus jeune. "Je le connais, c'est un Serpentard ! Comment il s'appelle déjà...?"

"Oh, quelle maladresse de ma part. Voici mon héritier, Théodore. Viens par ici," gronda Nott en tirant un jeune garçon de derrière lui.

Celui-ci arborait un sourire moqueur sur son visage à la vue d'Hadrian pâle et affaibli. "Ils savent pourquoi... Mais il ne devrait pas. Les protections sont liées aux parents de Daphné, comme celles du manoir Potter sont liées à oncle Hadrian. Alors comment...?" se demanda Harry.

Hadrian hocha la tête, ne daignant pas serrer la main du jeune garçon devant lui. Il présenta à son tour Harry, aussi inutile que cela puisse paraître.

Soudain, alors que la discussion semblait arriver à sa fin, Hadrian vit Alexander s'approcher de la porte. Le sorcier était pâle, encore plus que son oncle selon Harry. Il avait de grandes poches noires sous les yeux et paraissait extrêmement fatigué.

Nott senior remarqua le regard inquiet d'Harry et ricana. Il tourna ensuite la tête vers Hadrian et, du même ton moqueur, lança : "Ne vous inquiétez pas. Votre petit copain est toujours vivant. Disons qu'ils ont eu des jours difficiles, et qu'en tant que vieil ami, je me devais de leur proposer de l'aide."

Ce fut au tour d'Hadrian de ricaner. Il n'avait aucune idée du type d'aide que le déchet humain en face de lui avait proposée à son allié, mais il doutait fortement que celle-ci soit de bon cœur.

Nott se tourna vers Alexander, qui, bien que physiquement présent, semblait perdu dans ses pensées. "Les pauvres Greengrass ont été touchés par une malédiction," expliqua-t-il. "Si je ne me trompe pas, il s'agit d'une malédiction qui absorbe toute la force vitale du lieu. Je suis plutôt calé en la matière, alors j'ai gentiment proposé mon aide à mon... vieil ami," ajouta-t-il en adressant un large sourire à l'homme derrière lui.

"En plus de cela, ils ont perdu une grande partie de leurs finances ces derniers temps. Heureusement, mon ami Lucius s'est proposé pour les aider, et d'après ce que j'ai entendu, il a réussi à les tirer de ce mauvais pas," poursuivit-il, affichant une satisfaction certaine face à sa victoire sur Hadrian.

En effet, le puissant Lord avait déjoué bon nombre des avancées de Lord Nott et Lord Malefoy au Magenmagot depuis son arrivée. Fudge, qui jusqu'ici leur donnait carte blanche, avait commencé à remettre en question les dires de Lucius. Une partie des lois discriminatoires envers les Sangs-de-Bourbes avaient même été annulées. Toutes ces défaites à répétition avaient profondément meurtri l'égo des deux hommes.

"Merde," gronda Hadrian en toussant. "Alexander, qu'est-ce que tu as foutu ? Pourquoi tu ne m'as pas appelé ?"

Son ami se contenta de secouer la tête, comme si parler l'épuisait à mort. Nott senior, quant à lui, ignora l'interruption d'Hadrian et reprit son monologue. "Malheureusement pour lui, ses problèmes d'argent étaient liés à cette puissante malédiction. Voyant cela, j'ai décidé d'offrir à mon tour mon aide. Je lui ai proposé mon fils, un héritier de sang pur, ainsi que mon aide pour le débarrasser de cette malédiction," dit-il en levant les bras au ciel.

"Mais, pour une raison que j'ignore, au lieu d'accepter, il a dit qu'il allait y réfléchir. Vous voulez mon avis ? Il cherche juste les termes exacts à mettre sur le contrat de mariage. Après tout, qui refuserait une aussi bonne opportunité ?"

Harry, ne pouvant se retenir, éclata de rire. "Le pire des mendiants au bord de la mort refuserait, même si cela signifiait sauver le monde entier," murmura-t-il à son oncle, qui hocha la tête.

Théodore, cependant, entendit Harry et rapporta ses paroles à son père. Celui-ci, au lieu de s'énerver, sourit, comme s'il attendait ce moment.

"Mon héritier vient de me faire parvenir une information inquiétante. Il paraît que le jeune Harry ici présent vient d'insulter notre famille. Vous ne pensez pas que des excuses soient de mise ?" demanda-t-il avec un sourire malsain.

Hadrian, cependant, bien que toujours pâle, se redressa et sourit à son tour. "Je ne pense pas, Lord Nott. Je ne vois pas en quoi dire la vérité devrait nécessiter des excuses."

L'œil de l'homme trembla, trahissant le fait que le commentaire du voyageur temporel l'avait touché. "Faites attention à vos paroles, Lord Potter, ou nous pourrions bien devoir régler cela avec nos baguettes," gronda-t-il, abandonnant toute prétention de noblesse.

Le jeune héros du monde sorcier laissa échapper un léger ricanement. Ayant été témoin des prouesses de son oncle quelques minutes auparavant, il savait pertinemment qu'Hadrian pouvait abattre l'homme d'un seul coup de baguette.

Soudain, alors qu'Hadrian s'apprêtait à répliquer, Ophélia Greengrass accourut de derrière son mari. Elle semblait tout aussi épuisée, mais un brin de vie brillait encore dans ses yeux. "Lord Potter... Hadrian, s'il vous plaît, partez. Ne vous mettez pas en danger pour nous. Nous nous en sortirons très bien, je vous l'assure," déclara-t-elle, reprenant son souffle plusieurs fois au cours de son discours, révélant sa propre faiblesse.

"Ne te fais pas de souci Ophélia. Nous sommes alliés, c'est normal que je sois là. Et puis, désormais, cette affaire concerne également les familles Nott et Potter. Je pense que si Lord Nott ne baisse pas sa baguette d'ici peu, nous devrons régler cela à l'ancienne."

Un voile d'inquiétude apparut dans les yeux de la femme, visiblement préoccupée par l'état d'Hadrian. "C'est logique," pensa-t-il. "Elle est connectée aux protections, donc elle a dû ressentir mon face-à-face avec elles."

"Je vous laisse dix secondes pour vous excuser, Lord Potter," cracha Nott senior, apparemment sourd aux échanges entre Hadrian et Ophélia.

Puis, pour la première fois depuis qu'Harry connaissait son oncle, son calme et son sang-froid s'évanouirent, laissant place à un sourire maniaque et une voix plus grave. "Écoute bien, petite merde, si tu ne baisses pas ta baguette tout de suite, je t'ouvre le ventre moi-même et je le remplis de vers affamés. Je te conseille donc de gentiment faire marche arrière, si tu ne veux pas que je te supprime de la surface de la Terre" lança-t-il avec venin.

L'homme gronda et recula légèrement lorsqu'il sentit la magie commencer à émaner de son adversaire politique. Inconnu de tous, le noyau d'Hadrian n'était plus celui d'un humain normal. Il se nourrissait directement de magie ambiante, ce qui signifiait que sa vitesse de recharge était largement supérieure à celle d'un sorcier moyen. Même s'il n'était pas encore à son apogée, il semblait prêt à se battre.

"Voyons, Lord Potter, soyez plus franc avec vous-même. Je n'ai pas si peu d'honneur que j'attaquerais un homme épuisé magiquement. Je vous propose plutôt de laisser ce duel se dérouler entre nos héritiers, qu'en pensez-vous ?" proposa l'homme, un soupçon d'inquiétude filtrant sa voix

Hadrian n'était pas stupide. Il n'avait pas assez de magie pour tenir dans un combat prolongé, et il venait de vider son noyau en intimidant l'homme en face de lui. Cette proposition lui permettait également de sauver la face, mais Harry serait-il prêt à se battre ?

Cette question quitta cependant presque aussitôt son esprit lorsqu'il se tourna vers le jeune garçon qui hocha la tête avec sérieux, sa propre baguette en main.

"D'accord, faisons comme ça. Si mon héritier gagne, je m'occupe de la malédiction et vous dégagez d'ici. Dans le cas inverse, je reconnaîtrai publiquement la supériorité de la famille Nott et quitterai ce manoir immédiatement. Avons-nous un accord ?" suggéra le voyageur temporel, guidé par une confiance inébranlable en son jeune lui.

Harry décida de garder le silence, attendant la réponse de l'autre noble, mais il se sentit profondément touché par la confiance aveugle que son oncle lui accordait. Hadrian venait de mettre tout le poids de la réputation familiale sur ses épaules, convaincu qu'il en sortirait vainqueur.

"D'accord. Héritiers, en position, tout de suite !" ordonna Nott, faisant tournoyer sa baguette pour délimiter une arène au sol.

Hadrian remarqua le regard suppliant d'Ophélia et lui fit un clin d'œil pour tenter de la rassurer. Celle-ci le fixa, inquiète, avant de hocher la tête et de s'asseoir sur les marches devant sa porte, suivie de près par un Alexander boiteux.

Harry et Théodore, face à face, suivirent l'étiquette rappelée par Hadrian, puis se mirent en position de combat. Hadrian, surveillant attentivement la main de Nott senior pour toute tentative de tricherie, s'exclama : "Vous êtes prêts ? Trois, deux, un... Combattez !"

Et ainsi, le duel commença.