Disclaimer: J'ai pas les droits, et je ne me fais pas d'argent avec ce chapitre. Tout revient à Mme Rowling comme d'hab.
fortinpatric: Mais de rien ! Merci de continuer à lire !
Yz3ut3: Content que cela te plaise ! J'espère que la suite continuera de capter ton attention.
Dans ce chapitre, on commence à glisser lentement dans un côté un peu plus obscur, mais nécessaire pour Hadrian. Bonne lecture !
06/09/1992, 22H54, Manoir Potter, Angleterre:
Cela faisait une éternité qu'Hadrian n'avait pas revêtu son accoutrement complet. Il inspecta minutieusement ses armes, s'assurant que chacune d'elles occupait son emplacement adéquat. En effet, ces derniers jours avaient été consacrés à l'élaboration méticuleuse d'un plan d'attaque contre la redoutable prison d'Azkaban. Il avait maintes fois retourné ce projet dans son esprit, soupesant scrupuleusement les avantages et les inconvénients de son entreprise. Sa décision était désormais irrévocable.
Dès l'instant où il avait entrepris de modifier le cours du temps, il savait qu'il lui faudrait, tôt ou tard, franchir le cap. Deux options s'offraient à lui : demeurer dans l'ombre, respectant scrupuleusement les lois en vigueur et se contentant d'apporter un soutien discret au véritable Harry Potter de cette époque. Ou, au contraire, assumer un rôle plus prépondérant, quitte à s'attirer les foudres du monde entier.
« J'aurais jamais cru prononcer ces mots... mais c'est pour le bien de tous », murmura-t-il, un soupir s'échappant de ses lèvres. Il referma son étui à baguette et dégaina son revolver de son holster avec un geste fluide. « Vengeance... ce soir, c'est à nous. »
D'un geste précis, il concentra sa magie, créant des balles renforcées qu'il inséra une à une dans le barillet. Sa détermination était inébranlable. Pour l'heure, le bienveillant et honnête Lord Potter cédait le pas à une facette plus sombre. Après avoir combattu au Mexique, soutenu les Lords anglais face aux partisans de Voldemort et veillé à ce que son jeune lui-même ait une famille aimante, il estimait que le personnage d'Hadrian Potter avait été convenablement façonné.
Il rengaina son arme, échauffa rapidement son corps et transplana sur une île déserte située à proximité de la prison. Les jours passés à peaufiner son plan avaient laissé place à l'action. Il possédait le pouvoir de changer le cours des événements, et il était résolu à le faire.
« La mort approche », souffla une voix glaciale qu'il ne parvint pas à identifier, mais qui lui semblait étrangement familière. « Elle est effectivement imminente », répondit-il d'une voix ferme.
Ce soir, Ghost ressurgissait de ses cendres.
06/09/1992, 23H00, Prison d'Azkaban, Mer du Nord:
Parvenu à proximité immédiate de l'île, aussi loin qu'il le pouvait sans se heurter aux protections de la prison, il abaissa sa capuche. L'enchantement lié à son accoutrement prit alors effet, modifiant sa voix et dissimulant son visage derrière un voile de fumée noire, ne laissant transparaître que deux orbes blancs, ses yeux.
Lentement, son corps s'éleva, quittant le sol comme porté par un balai invisible. Sa forme solide se fluidifia graduellement, se muant en un sombre nuage fumant. Cette transformation lui conférait une aisance de déplacement bien supérieure à celle d'un balai.
Sous cette forme vaporeuse, il était en effet insensible aux assauts du vent, de la pluie et de tout autre élément hostile que pouvait déchaîner la météo capricieuse de ce lieu maudit.
Concentrant sa magie dans ses yeux pour en aiguiser la perception, il repéra la prison et entreprit son approche. Il survola la mer déchaînée, se déplaçant à une vitesse que peu d'humains pouvaient espérer atteindre. Il se faufila parmi les détraqueurs postés sur les îles avoisinantes, se fondant dans leurs rangs comme s'il était l'un des leurs.
Finalement, après de longues minutes de vol au-dessus des flots tumultueux, il se posa à l'entrée de l'île, au niveau du petit port qui l'avait accueilli lors de son précédent passage sous l'identité d'Hadrian.
Un violent orage s'abattait sur la prison, les gouttes de pluie glaciale s'écrasant sans effet sur son uniforme. Dans le ciel obscurci, la Lune peinait à percer à travers les nuages, jouant le rôle d'un phare chancelant. Le sol accidenté gémissait sous ses pas tandis qu'il s'avançait résolument vers l'entrée de la prison. D'un geste ferme, il repoussa les protections invisibles qui s'activaient à son approche. S'étant assuré qu'elles le reconnaissaient désormais non comme un intrus mais comme un visiteur autorisé, il relâcha son emprise sur ces barrières magiques.
Une odeur âcre de mort et un froid mordant, émanant principalement des détraqueurs, enveloppaient l'atmosphère. Se concentrant sur ses souvenirs les plus heureux, il invoqua son patronus. D'un mouvement vif, un loup éthéré jaillit de l'extrémité de sa baguette.
"Il a changé ? Intriguant", murmura-t-il de sa voix modifiée. Il secoua cependant la tête, décidant de reporter l'analyse de cette transformation à plus tard. Le loup, par une puissante vague de magie pure, repoussa les détraqueurs qui l'assaillaient, réchauffant par la même occasion son cœur du froid glacial qui émanait de ces créatures maléfiques.
Confiant dans son plan, il rappela son Patronus à ses côtés et s'engouffra dans les entrailles de la prison. D'un geste rapide, il lança un Stupéfix aux deux Aurors qui gardaient l'entrée. Un choix plus radical aurait été de les éliminer définitivement, car l'absence de témoins équivalait à l'absence de preuves dans le monde magique, hormis ses propres traces qu'il pouvait aisément effacer. Mais il préférait éviter de vider les rangs du ministère. En tout cas, pour l'instant.
D'un mouvement de baguette, il fit léviter les deux hommes inconscients et les ligota ensemble avant de les dissimuler sous le bureau de l'accueil. Pressé d'agir, il lança un nouveau sortilège pour les assommer une seconde fois et poursuivit son avancée.
C'est ici que son plan prenait tout son sens. Bien qu'une partie de lui aspirait à raser la prison de la carte, il savait qu'il s'agissait d'une perte de temps et d'énergie inutile. D'autant plus que si son parrain avait été incarcéré sans procès, combien d'autres innocents subissaient le même sort à tort ?
Sa mission était bien plus précise : décimer les rangs de Voldemort avant son retour. Les Mangemorts les plus dangereux étaient commodément rassemblés dans la zone de haute sécurité - la même section où Sirius avait été emprisonné.
C'était comme s'ils lui étaient offerts sur un plateau d'argent. Guidé par son Patronus qui éclairait son chemin, il se dirigea vers l'ancienne cellule de son parrain. Ses yeux ne cessaient de scruter les environs, un sortilège de mort jaillissant de sa baguette, ou une balle quittant son arme à chaque fois qu'il repérait un Mangemort tatoué.
Il savait que certains d'entre eux n'avaient commis que des crimes mineurs. Sinon, leur cellule aurait été située à un étage plus élevé. Cependant, la Marque des Ténèbres ne pouvait être reçue de force. Ces hommes et ces femmes avaient donc franchi le cap de l'initiation, qui, comme il s'en souvenait, consistait en une série d'actes de plus en plus vils allant jusqu'à la torture, au viol et au meurtre.
La puissance et la lumière émanant du Patronus commencèrent à réveiller plusieurs autres prisonniers, ignorant totalement ce qui se déroulait. Cependant, la joie et la paix procurées par le Patronus de l'homme inconnu furent rapidement remplacées par une terreur sourde lorsqu'ils constatèrent qu'il éliminait froidement certains prisonniers sans même leur accorder un regard. La froideur qui se dégageait de cet inconnu rivalisait aisément avec celle des Détraqueurs.
Ces mêmes prisonniers remarquèrent également très vite que l'homme ne s'en prenait qu'aux Mangemorts et tentèrent d'alerter les prisonniers des cellules plus éloignées... en vain.
Effectivement, cela les réveilla. Mais leur réveil ne changea rien à leur destin. Ils ne mourraient plus dans leur sommeil, mais dans la terreur, conscients de l'imminence de leur mort.
Les plus fous d'entre eux affirmèrent même avoir entendu une voix résonner dans leur tête peu de temps avant d'être frappés par le sortilège vert. Elle disait : "La mort approche."
06/09/1992, 23H42, Prison d'Azkaban, Mer du Nord:
Après une série de détours imprévus, entrepris délibérément pour éliminer d'autres Mangemorts marqués, il parvint enfin à l'enceinte de haute sécurité de la prison.
Il remarqua rapidement que tous les prisonniers des environs semblaient éveillés, en proie à une attente fébrile. Que pouvaient-ils bien espérer ? La mort ? Qui sait ?
Se remémorant son objectif, Ghost s'approcha de la première cellule. À l'intérieur, il aperçut un homme à l'air faible et pathétique. Tout comme Sirius lorsqu'il l'avait vu pour la première fois, cet homme semblait à peine vivant, comme si un simple souffle pouvait l'emporter. Pourtant, contre toute attente, un sourire illuminait son visage décharné.
"Monseigneur, je vous attendais avec impatience", souffla l'homme en le fixant. Ghost ouvrit la porte d'un simple mouvement de baguette et entra dans la cellule. Il comprit aussitôt la raison de la joie de cet homme.
On l'avait confondu avec Voldemort. Bien que l'idée d'être assimilé à ce monstre le blessait profondément, il savait que pour ces prisonniers, personne d'autre ne serait assez puissant pour s'introduire dans la prison la plus redoutable du monde, tuer des détenus sans raison apparente et le tout sans être stoppé par les protections ou les Aurors.
L'homme, voyant Ghost s'approcher sans lui adresser la parole, et constatant qu'au lieu des yeux rouges de son maître, il avait devant lui deux puissants orbes blancs débordant de magie, commença à reculer, terrifié."N-Ne vous méprenez pas, Maître ! C'est moi, Rabastan ! Rabastan Lestranges ! V-Vous n'allez tout de même pas me tuer ? Pas après tout ce que j'ai fait pour vous !" s'écria l'homme, informant involontairement les autres prisonniers que l'intrus n'était peut-être pas celui qu'ils attendaient.
"Je ne suis pas ce misérable que tu appelles Voldemort, si c'est ce que tu souhaites savoir. Je suis Ghost. Considère-moi simplement comme... un agent d'entretien", souffla Hadrian, sa voix grave déformée par la capuche, insufflant une terreur glaciale dans le corps de Rabastan.
"N-Non, attendez ! J'ai des coffres remplis d'or à Gringotts ! Je peux vous payer bien plus que celui qui vous a engagé pour ce travail !" supplia l'homme paniqué, le dos pressé contre le mur humide de sa cellule.
"Malheureusement, je possède bien plus de richesses que tu ne pourrais jamais en rêver. Ne bouge pas, Lestranges, je vais m'occuper de toi... rapidement.
"Sur ces mots, Ghost leva sa baguette et murmura : "Legilimens". Bien qu'il répugnait à sonder les esprits tortueux des monstres peuplant cette prison, il savait qu'ils détenaient sans nul doute de précieuses informations sur le cercle rapproché de Voldemort - informations dont il avait cruellement besoin.
Grimaçant de dégoût à ce qu'il voyait, il décida de revoir son plan de "mort rapide et sans douleur". L'animal balbutiant à ses pieds ne méritait aucune délivrance.
Une fois qu'il eut obtenu les informations qu'il convoitait, il s'éloigna de l'homme inerte, qu'il réveilla d'un coup de pied ferme. Puis, il se concentra et invoqua la plus petite flamme noire qu'il lui fût possible de conjurer.
"Cette flamme est inextinguible, et te consumera lentement, cellule par cellule, organe par organe, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de toi. Ton âme elle-même sera brûlée jusqu'à ses cendres", déclara-t-il d'une voix glaciale en lançant la flamme sur le pied de l'homme. "J'espère que cela te procurera un peu de chaleur."
Il se retourna ensuite et traversa la cellule, déterminé à passer au prisonnier suivant, ignorant les cris de douleurs et l'odeur de chair carbonisée venant de derrière lui.
La nuit avançait, et peu à peu, les cris des prisonniers enfermés dans les profondeurs d'Azkaban résonnaient de plus en plus fort. Alors que de nouvelles voix s'élevaient à chaque minute, d'autres s'éteignaient à jamais.
Ce soir-là, de nombreux Mangemorts périrent. Ce n'est qu'en arrivant devant la cellule de Bellatrix Lestrange que les choses prirent une autre tournure. Au lieu d'une femme terrifiée comme ses compagnons, il découvrit une femme fière, le regardant avec un large sourire. C'était la première à l'affronter debout, plutôt que recroquevillée dans un coin. Il fallait lui reconnaître une certaine force, mais cela ne la sauverait pas.
"Mon tour, j'imagine ?", demanda-t-elle avant d'éclater de rire. Ce rire envoya des frissons dans le dos de Ghost, réveillant des souvenirs qu'il pensait enfouis à jamais.
Le rire de la femme ne cessait de s'amplifier, comme si elle prenait un plaisir malsain à mourir d'une manière brutale et douloureuse. Hadrian, voulant en finir, ouvrit la porte de la cellule et commença à y pénétrer.
C'était du moins son intention initiale. A peine la porte ouverte, il vit trois jets rouges s'approcher de lui à grande vitesse. Il les dévia sans difficulté et se retourna, cherchant l'origine de l'attaque."Aurors ! Vous êtes encerclés, déposez votre baguette et rendez-vous immédiatement !" crièrent des voix de toutes parts.
Ghost soupira. Il avait espéré éviter cette confrontation, non par peur - loin de là - mais simplement par manque d'envie de blesser des personnes dont les objectifs rejoignaient les siens : mettre un terme aux agissements des mages noirs.
Cependant, qu'il le veuille ou non, il n'avait pas le choix. Il ne pouvait pas se laisser arrêter. Le monde entier était au bord d'une guerre, une guerre que lui seul pouvait empêcher. "Bones, Shacklebolt, Fol Œil… Et bien d'autres… Il serait préférable que chacun rentre chez soi. Maintenant."
"Je ne crois pas", déclara Amélia en s'avançant, accompagnée par les deux puissants Aurors. "Vous disposez de trois secondes pour déposer votre baguette, sinon, nous considérerons cela comme un refus d'obtempérer et devrons employer la force", insista-t-elle en levant sa baguette dans sa direction.
"Je t'observe, M. Ghost !", rigola Bellatrix, curieuse de voir ce que l'homme allait faire.
Ghost laissa échapper un rire glacial. "Bande d'imbéciles, ne voyez-vous pas que je fais cela pour le bien de toute la communauté ?! Vous êtes tous pathétiques ! Vous voulez de la force ? La voici !" s'exclama-t-il en écartant dramatiquement les bras.
Il ne savait pas où tout cela le mènerait, mais pour l'instant, il devait jouer le rôle de Ghost. Le rôle d'un sorcier inarrêtable. Et il comptait bien le jouer jusqu'au bout.
"JE SUIS GHOST ! RETENEZ LE BIEN !" s'écria-t-il en relâchant une puissante vague de magie qui propulsa tous les mages l'entourant.
Des sorts fusèrent alors dans tous les sens, avec Hadrian pour cible. Il dansa habilement autour d'eux, les déviant dans le mur ou sur d'autres Aurors. Ce jeu continua encore quelques instants, jusqu'à ce que les assauts soient trop nombreux même pour lui.
D'une violente torsion de poignet, il déchira le sol de la prison, faisant s'effondrer le sol derrière lui, les Aurors avec. Ne perdant pas de temps, il les entoura sous les décombres et se reconcentra sur les adversaires en face de lui.
Une partie de lui se sentait mal pour les blessés, mais il réprima rapidement cette pensée, se rappelant de l'inutilité du ministère à son époque. Il laissa lentement la rage s'accumuler en lui, ripostant aux attaques des trois sorciers en face de lui sans broncher.
En dehors du trio qu'il combattait, il ne restait plus que deux Aurors. Il vit l'un d'entre eux essayer de le contourner par un côté, tandis que l'autre répétait la même manœuvre de l'autre côté.
Pour se défendre, il décida de conjurer un puissant bouclier devant lui et commença à dessiner des runes dans les airs. Il devrait faire vite s'il voulait le terminer avant que son bouclier ne tombe. Il dessina alors deux runes. L'une conjurait des éclairs dont la puissance dépendrait de la magie qu'il y infusait, et une autre pour aspirer sa magie et l'infuser à la première rune dans le cas où quelqu'un sortait de son champ de vision.
Le bouclier qu'il avait placé tomba un instant plus tard, sous un sort de Maugrey, et il fut frappé à la jambe droite.
"Putain, encore la droite !" s'exclama-t-il de rage, faisant violemment exploser le sol devant ses trois adversaires. Il entendit l'un des deux Aurors se faire frapper par un éclair à plusieurs reprises, avant de s'écrouler. Il espérait sincèrement qu'il ne l'avait pas tué.
Quant à l'autre Auror, il n'avait aucune idée de sa localisation. Celui-ci avait disparu de son champ de vision, mais n'avait pas non plus été touché par la rune.
"Peu importe, je me creuserai la tête plus tard", se dit-il en voyant les trois sorciers se précipiter de nouveau vers lui.
Les échanges de sorts se poursuivirent pendant de longues minutes, la prison subissant des dégâts de plus en plus importants au fil du temps. Cependant, tandis que ses réserves lui permettaient de maintenir son Patronus pendant encore un long moment, il voyait déjà la lumière de celui d'Amelia s'affaiblir.
"Ils ne doivent pas mourir aujourd'hui. Tant pis, je trouverai une autre solution pour Bellatrix. Repli !", se dit-il en faisant tournoyer sa baguette une nouvelle fois. Les sorts des sorciers s'écrasèrent encore et encore sur sa barrière, alors qu'il la transférait sur sa main sans baguette."Je suis désolé pour les dégâts d'aujourd'hui, mais cela était nécessaire. Soyez prêts, car il est toujours vivant, quelque part. Il attend simplement son heure", déclara-t-il d'une voix froide, choquant les mages devant lui.
Il ne leur laissa pas le temps de poser la moindre question et les écrasa au sol avec son sort de gravité, les immobilisant. Il recula ensuite vers la cellule de Bellatrix Lestrange... pour la trouver vide. Seul le cadavre de l'autre Auror qui avait tenté de le contourner l'attendait dans la cellule.
"Putain, j'ai fait une erreur monumentale !", s'exclama-t-il intérieurement avant de percer un trou dans le plafond et de s'envoler sans baguette.
Il quitta rapidement la prison et, à l'instant où il sentit la pression des protections disparaître, transplana.
L'attaque avait fait de nombreuses victimes - principalement des Mangemorts, ou encore des prisonniers ayant commis des crimes atroces. Cependant, parmi tous ces décès, un Auror innocent avait perdu la vie, de nombreux autres étaient gravement blessés, et Bellatrix Lestrange était de nouveau en liberté.
"Aucun plan n'est infaillible." murmura-t-il.
08/09/1992, 07H22, Poudlard, Ecosse:
Harry, inquiet de l'attitude coléreuse de Neville, s'enquit de son bien-être de l'autre côté de la table des Gryffondors.
"Neville, tout va bien ?" demanda Harry d'un ton concerné.
Neville, en guise de réponse, lui lança un grognement inarticulé et un journal en guise de projectile. Harry l'attrapa de justesse et lut la une en caractères gras :
AZKABAN ATTAQUÉE ! DE NOMBREUX MANGEMORTS TUÉS ! BELLATRIX LESTRANGES EN CAVALE ! QUI EST CE MYSTÉRIEUX GHOST ?
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent sous le choc. Une attaque à Azkaban ? Impensable. "Bon sang... Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle..." laissa échapper Harry, une part de lui secrètement soulagée de la disparition de nombreux Mangemorts auxquels il aurait pu être confronté.
"Ce n'est pas ça le problème, Harry. Je me fiche bien de ce que ce Ghost a fait aux autres Mangemorts d'Azkaban. Au fond, j'en suis même content. Ce qui m'énerve, c'est Bellatrix Lestranges !"
Neville s'arrêta un instant, s'assurant qu'aucun ne les écoutait, puis demanda à Harry : "Harry, s'il te plaît, garde ce que je vais te dire pour toi. Ne le dis à personne, même pas à Daphnée ou Hermione."
Harry hocha la tête solennellement, fixant son ami avec un regard sérieux. Il avait une idée de ce qui avait pu déclencher une telle réaction chez Neville, mais préféra attendre la suite de l'histoire.
Une fois l'approbation d'Harry obtenue, Neville se confia. Tout au long de son récit, le jeune héros du monde sorcier s'efforça de rester le plus attentif possible, ne voulant pas blesser le garçon qui lui ouvrait son cœur. Il apprit l'histoire de Neville avec son grand-oncle et sa grand-mère, et surtout le sort tragique de ses parents. Soudain, il comprit la rage de Neville. La femme qui avait torturé ses parents à la folie - celle qui lui avait volé toute chance d'avoir une famille heureuse - s'était échappée d'Azkaban et était en liberté.
Harry comprenait parfaitement son ami. Il savait que la simple vue de Voldemort suffisait à l'enrager, faisant resurgir ses cauchemars d'enfance. Alors pour Neville, dont les parents étaient toujours présents physiquement, mais absents sur tous les autres aspects, cela devait être un véritable supplice.
Harry, conscient de la souffrance de Neville, s'empressa de le rassurer.
"Ne t'inquiète pas Neville, je ne répéterai rien à personne. Ta colère est tout à fait compréhensible, crois-moi. N'hésite pas à prendre le temps dont tu as besoin. Sache que nous serons là pour toi, avec les autres. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite surtout pas à nous le demander !" déclara Harry d'un ton ferme et bienveillant.
Il avait emprunté cette phrase à son oncle, un jour où ce dernier lui avait offert le même soutien lors d'un moment de colère. Harry avait alors profondément apprécié ce geste, et il espérait de tout cœur que Neville accepterait son aide à son tour.
Pour l'instant, il ne savait pas encore comment s'y prendre pour retrouver Bellatrix. Mais une chose était sûre : il ne la laisserait pas impunie. Pour son ami, et pour la famille qu'elle lui avait arrachée.
Il demanderait à son oncle s'il pouvait se renseigner sur la fugitive. Cela ne pouvait pas faire de mal. Avec un peu de chance, il apprendrait quelque chose de nouveau qui pourrait apaiser Neville.
Son oncle ne lui avait donné que peu de nouvelles depuis la rentrée des classes. Il savait que ce dernier était désormais chasseur de prime au sein de l'ICW, un métier qui, il devait l'admettre, avait de quoi attirer un combattant en quête d'un bon salaire et de l'élimination des pires sorciers noirs de l'époque.
D'après les dernières nouvelles, Hadrian était parti à la recherche d'une collègue disparue en mission suicide. Selon son oncle, elle pouvait s'avérer d'une grande aide le jour où Voldemort reviendrait.
Harry aurait dû s'inquiéter, il le savait. Mais il connaissait parfaitement la puissance de son oncle avec une baguette, et il doutait même qu'Albus Dumbledore lui-même puisse le vaincre.
"On s'en sortira, tous ensemble !" promit Harry avec conviction, voyant Hermione, Ron et Daphnée faire signe à Neville de les rejoindre de leur côté de la table. "J'en suis certain !"
17/12/1992, 16H01, Poudlard, Ecosse:
Pour le garçon-qui-a-survécu, le début de sa deuxième année à Poudlard était loin d'être un long fleuve tranquille. Si les cours ne lui posaient aucun problème grâce à ses entraînements et révisions avec son oncle, l'inquiétude grandissait quant à l'avenir de l'école elle-même.
Fidèle aux instructions d'Hadrian, Harry avait surveillé la jeune Ginny Weasley et assuré la sécurité d'Astoria Greengrass. Au départ, il avait redouté des représailles de Drago Malefoy envers Astoria, en guise de vengeance pour la perte de sa fiancée. Cependant, contre toute attente, Malefoy s'était montré discret, se contentant de quelques insultes et d'une tentative ratée d'attaque sur Neville en cours de potions.
Fort heureusement, Astoria et Ginny avaient réussi à s'entendre grâce à leur présence commune dans le cours de Rogue. Elles avaient sympathisé, Astoria profitant de sa proximité avec Harry pour lancer la conversation.
S'il devait être honnête, Harry devrait admettre que ce rapprochement le mettait plutôt mal à l'aise. La jeune fille semblait le voir comme un héros, une image qu'il ne partageait pas. Elle ne supportait même pas d'être dans la même pièce que lui sans rougir et haleter.
Il ne lui en voulait pas pour autant. Ron lui avait expliqué que sa réaction découlait des nombreuses années passées à lire les "Livres sur le grand Harry Potter", où sa mère lui vantait sa force et son courage.
Jusqu'à présent, il s'était montré indifférent à ses sentiments. Cela lui convenait même, car il pouvait la surveiller sans difficulté. Cependant, les regards hostiles que la jeune fille lançait à Daphnée dès qu'elle s'approchait commençaient à l'agacer. Il ne comprenait pas cette attitude.
Daphnée était la grande sœur d'Astoria, une autre Serpentard. Ginny étant amie avec sa petite sœur, cela signifiait que cette dernière n'avait pas de préjugés contre eux. Mais alors pourquoi ? Était-elle jalouse de l'attention qu'il portait à Daphnée ? Si tel était le cas, il ne pouvait rien pour elle.
En effet, Daphnée, en plus d'être l'une de ses meilleures amies, était une alliée de la maison Potter, ce que les Weasley n'étaient pas. De plus, mis à part une vague amitié avec les jumeaux Weasley et sa relation retrouvée avec Ron, il n'avait aucun lien particulier avec la famille rousse. S'il devait faire un choix, il savait déjà vers qui il se tournerait.
Au-delà de sa surveillance de Ginny, qui ne montrait que peu de changements physiques hormis des cernes intenses, Harry avait commencé à redoubler de prudence dans ses déplacements dans le château.
Cette décision avait été prise avec son cercle restreint suite à une série d'événements récents. Premièrement, Gilderoy Lockhart, alias le pire professeur de Défense contre les Forces du Mal, s'était révélé être une catastrophe ambulante. Ses cours étaient décousus et n'avaient aucun rapport avec le programme. Les quizz portaient presque uniquement sur ses soi-disant aventures, et non sur la matière.
Dès le début, Harry savait que le professeur Lockhart ne serait pas un génie. Malgré tout, après avoir eu Quirrell l'année précédente, il gardait néanmoins l'espoir de tomber sur un professeur au minimum cohérent. Quelle erreur !
Même Hermione - qui semblait follement amoureuse du professeur en début d'année - avait changé d'avis grâce à Harry et à Lockhart lui-même. En effet, les premiers cours du nouveau professeur de Défense avaient tourné au désastre absolu, la salle de classe finissant à chaque fois dans un chaos indescriptible. Seule leur présence avait permis d'éviter plus de dégâts.
Pour couronner le tout, Harry avait montré à Hermione - répétant les mêmes explications que lui avait fait son oncle - les incohérences dans les dates des aventures de Lockhart. Face à la logique implacable de son ami, Hermione avait dû reconnaître que le professeur mentait.
C'est d'ailleurs pour cette raison que Harry s'efforçait de ne pas finir en retenue. Il avait appris de son premier professeur de Défense que si quelqu'un mentait ou cachait quelque chose, c'est qu'il avait un but précis. Et si sa supposition sur les véritables intentions de Lockhart dans l'école était correcte, il ne tenait pas à se retrouver seul à seul avec lui.
En plus de ce professeur étrange, Harry avait également commencé à faire attention à sa sécurité dans les couloirs. Il y a quelques semaines, le chat de Rusard avait été retrouvé pétrifié, accompagné du message : "La Chambre des Secrets a été ouverte. Ennemis de l'héritier... prenez garde."
Harry et ses amis étaient tombés sur la scène en revenant de la Grande Salle à Halloween. Malheureusement, la foule dense les avait empêchés d'en voir plus.
Intérieurement, Harry était secrètement heureux d'avoir fêté Halloween avec ses amis. D'ordinaire, il avait du mal avec cette fête, car elle célébrait la mort de ses parents. Mais avec sa nouvelle famille à ses côtés, il se sentait moins seul. Et si la perte de ses parents l'affectait toujours, la douleur était moindre comparé à Halloween 1991.
S'il n'avait pas été avec ses amis ce soir-là, il aurait peut-être été pétrifié aux côtés du chat. Après tout, il n'était pas un Sang-Pur.
Suite à cet événement, Harry avait interrogé le professeur McGonagall et Daphnée sur la Chambre des Secrets et "l'Héritier". D'après ce qu'il avait pu comprendre, la Chambre des Secrets était un lieu caché dans l'école, construit par Salazar Serpentard lui-même pour abriter un monstre redoutable.
Avec Hermione, ils avaient effectué des recherches sur les créatures fantastiques capables de pétrifier, mais aucune d'entre elles ne correspondait. Ils avaient donc abandonné leurs recherches, mais avaient décidé de ne jamais rester seuls dans l'école si possible.
L'identité de l'Héritier de Serpentard restait un mystère. Utilisant sa logique, Harry avait demandé à Daphnée et Astoria de surveiller les agissements des élèves de Serpentard, mais mis à part quelques vantardises sur le retour de l'Héritier pour les "sauver", rien de concret n'était ressorti.
C'est après toutes ces péripéties que Lockhart, sans doute pour redorer son image, avait décidé d'ouvrir un club de duel. Des élèves de toutes les années pouvaient s'y entraîner. Harry, par curiosité, avait donc choisi de s'y rendre avec son groupe d'amis habituel.
L'entrée en scène de l'homme pompeux fut tout aussi ridicule que d'habitude, suivie de celle du professeur Rogue qui jouait le rôle de son partenaire d'entraînement. Harry n'avait que peu d'attentes envers le professeur inutile, et le voir s'envoler après l'Expelliarmus le plus lent qu'il n'avait jamais vu ne fit que confirmer son opinion.
"Par la barbe de Merlin, même Ron aurait pu le voir venir !" s'exclama Hermione, ignorant la protestation du roux vexé. Harry hocha distraitement la tête, se demandant s'il deviendrait riche - enfin, encore plus riche - s'il écrivait des livres sur les aventures de son oncle. Après tout, si le faiblard blond couché devant lui avait réussi, pourquoi ne pourrait-il pas ?
Suite à cette présentation burlesque et au conseil de Rogue d'apprendre d'abord à bloquer les sorts, les élèves furent répartis par groupe de deux. Harry avait d'abord voulu être jumelé avec Neville, mais ce dernier fut emmené par Hermione avant qu'il ne puisse dire un mot.
Se grattant la tête, Harry décida de demander à Daphnée. Il n'avait jamais combattu contre elle, et c'est pour cette raison qu'il avait préféré se battre avec Neville. Il voulait éviter de blesser la jeune fille involontairement.
N'ayant néanmoins pas le choix, il s'approcha de la blonde, qui lui offrit un faible sourire suivi d'un regard noir lorsqu'elle le vit arriver. "Je ne comprends vraiment rien aux filles..." soupira-t-il avant de secouer la tête.
Alors qu'il allait l'appeler, il fut interrompu par la voix agaçante de Drago Malefoy l'appelant par derrière.
"Potter, ça te dit de perdre contre moi ?" lança-t-il de son ton arrogant habituel. "Tu sais quoi, j'avais envie de me défouler un peu. Allons-y Malefoy !" accepta Harry, décidé de régler son compte à l'imbécile publiquement une bonne fois pour toute.
Ils se mirent en place, face à face, se saluèrent, et le combat commença. Le Gryffondor décida de rester en arrière et d'observer comment se battait le blond.
Les deux avaient déjà échangé des sorts à plusieurs reprises, mais n'avaient jamais réellement combattu. Tout ce qu'il savait, c'était que Malefoy était bien plus faible que Nott, et qu'avec sa force actuelle, il pouvait vaincre son ancien adversaire en quelques secondes.
"Impédimenta !" cria Drago, avant qu'un éclair bleu ne jaillisse de sa baguette et ne fonce droit sur Harry.
Le Gryffondor, anticipant le mouvement, s'inclina légèrement sur le côté, esquivant le sort avec une facilité déconcertante. Puis, d'un mouvement fluide, il envoya un expelliarmus silencieux en direction de son adversaire.
Un murmure de surprise parcourut la salle. Lancer un sort sans incantation était normalement une prouesse réservée aux sixièmes années, et Harry venait de la réaliser avec une maîtrise impressionnante.
Drago, pris au dépourvu, fut désarmé par l'attaque. Il réussit certes à garder sa baguette, mais la force du sort le propulsa en arrière, le faisant atterrir sur son derrière à quelques mètres de là.
Des rires moqueurs fusèrent de la foule des spectateurs, tandis que Lockhart s'empressa de rappeler qu'il ne fallait que désarmer son adversaire, non le projeter au sol.
Harry sourit ironiquement en voyant le visage rouge de colère de Drago. "C'est un sort de désarmement," pensa-t-il. "Ce n'est pas ma faute si, au lieu de lui retirer sa baguette, mon sort a tenté de l'arracher lui de la baguette."
"C'est pas fini ! Tu vas me payer ça, Potter… Serpensortia !" s'exclama Drago, furieux.
Un long serpent aux yeux menaçants jaillit de sa baguette et se dirigea droit vers Harry. Ce dernier leva sa baguette, se préparant à riposter. Mais, ne voulant pas que le combat ne prenne une tournure trop dangereuse, Lockhart et Rogue intervînrent pour faire disparaître le reptile.
Harry, cependant, ne leur laissa pas le temps d'agir. Pointant sa baguette vers le serpent qui approchait, il murmura "Evanesco".
Son parrain avait étrangement insisté pour qu'il apprenne ce sort. Il lui avait expliqué que dans un combat, il n'était pas toujours facile d'esquiver un sort, mais qu'il était encore plus difficile d'éviter un pilier de pierre décoré de cinq mètres de haut. Apparemment, Sirius en avait lui-même fait l'expérience à un moment donné, si la précision de sa description était un bon indicateur.
"Si on ne peut pas esquiver, on fait disparaître," avait-il dit avec son humour habituel. Harry avait retenu la leçon, et aujourd'hui, elle lui était bien utile.
Le sort Evanesco avait été difficile à maîtriser. Il s'agissait d'un sort de métamorphose qui nécessitait une quantité de magie précise pour ne faire disparaître que l'objet visé, et non le sol en dessous. Mais Harry avait persévéré, et il était désormais capable de l'utiliser avec succès.
Déterminé à mettre fin à ce duel ridicule, Harry lança un dernier sort de désarmement, cette fois-ci à voix haute. La baguette de Drago vola de sa main et tomba au sol, mettant un terme définitif au combat.
"Ce n'est certainement pas l'Héritier de Serpentard," pensa Harry. Il avait brièvement suspecté Drago à cause de ses croyances qui rejoignaient celles de Salazar Serpentard. Mais le blond était bien trop peu doué pour être un descendant du fondateur de Poudlard. De plus, son père n'aurait pas manqué de s'en vanter dans tout le monde sorcier. Et d'après les parents de Daphnée et son oncle, personne ne s'était assis sur le siège de Serpentard depuis un certain temps.
"Mais bon sang," soupira-t-il, "Qu'est-ce qui se passe dans cette fichue école ?!"
