Disclaimer: Les droits du Wizarding World ne m'appartiennent toujours pas, et je ne me fais pas de sous avec cette fanfic... malheureusement !
Sinon, je suis allé voir le nombre de vues de la fanfiction, par curiosité (ce que je n'avais jamais fait jusqu'ici), et... eh bah ! Plus de 11 000 vues... pour ma première vraie fanfic (ma seule autre fanfic étant plus une réécriture d'un truc au pif que j'avais écrit il y a quelques années). Merci beaucoup ! Et j'espère qu'elle continuera à vous plaire.
onsof: Je suis très heureux qu'elle te plaise autant. L'idée que des gens regarde chaque jour mon profil pour voir si l'écriture avance... j'en suis vraiment très content. Voici la suite, et le début de l'arc... je sais pas, final ? Disons que maintenant c'est une ligne droite. J'espère que ça te plaira également !
Yz3ut3: Merci beaucoup ! Bonne journée à toi aussi, et surtout bonne lecture ;)
Karameruhim: Merci beaucoup pour ton avis ! Pour une fois, c'était à moi de lire un peu ;). Sinon je comprend tout à fait. J'ai d'ailleurs ajouté toutes les informations nécessaires indiquant qu'il y a de la romance. J'apprécie particulièrement ton commentaire, car au lieu de simplement dire "veut pas romance, j'arrête de lire", tu as détaillé ton choix et ce que tu avais pensé de la fanfic jusqu'ici. Ça me fait plaisir de savoir que mon écriture est agréable à... eh bien, lire, et j'espère que le jour où tu cherches une fanfiction d'aventure/combats/time travel avec de la romance, tu repenseras à cette fanfic ! Bonne continuation à toi aussi !
fortinpatric: L'habituel ! Merci à toi de suivre aussi fidèlement les chapitres, et j'espère que ce nouvel arc/ deuxième... (peut être pas moitié, vu que je pense que cette partie sera plus courte que la première, mais tu as compris l'idée) partie te plaira autant.
Marie(invité): J'ai failli ne pas voir ton petit commentaire, ce dernier ne s'affichant pas sur mon tableau de bord. Ravi que mes chapitres te plaise, et merci à toi de lire cette histoire !
En attendant, voici un chapitre qui commence assez difficilement (il le faut pour bien débuter un nouvel arc), donc sans plus tarder... Bonne lecture !
Oh, et rappelez-vous une chose. Ce qui semble parfois évident ne l'est pas, et ce qui semble impossible peut devenir possible. Il suffit simplement de regarder les choses sous un autre angle.
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Une silhouette, tout de noir vêtue, s'avançait seule dans une ville reculée de Russie. Cette personne, seulement distinguable au travers de ses yeux brillants, était habilement dissimulée derrière plusieurs charmes.
Dans les méandres ténébreux de la ville, le mage scrutait les ruelles plongées dans l'obscurité nocturne. Sa baguette, richement ornée, était sa seule source de lumière dans cet endroit enveloppé de mystère.
Soudain, son regard perçant décela un petit groupe d'hommes dissimulés dans l'ombre d'une ruelle. Leur attitude furtive suggérait une attente fébrile. "Il devrait arriver bientôt", chuchota l'un d'entre eux à son complice, "veillez à ce qu'il ne découvre pas nos intentions. Notre avantage en dépend."
Malheureusement pour eux, la silhouette du mage avait intercepté leurs murmures. D'un pas silencieux, il s'infiltra derrière le groupe et dissipa le voile magique qui l'enveloppait.
"Que dois-je ignorer ?" lança-t-il dans l'oreille de l'homme qui s'était exprimé précédemment, sa voix soufflée mais ferme.
À son honneur, celui-ci ne broncha pas et se retourna promptement, brandissant sa baguette pour lancer un sort dévastateur. Pris de court par cette réaction inattendue, la silhouette fut touchée de plein fouet à l'estomac et projetée violemment en arrière.
"L'avons-nous eu ?" s'enquit l'un des compagnons de l'homme, avant d'être réduit au silence par un geste impérieux.
Avec un grognement de colère sourde, l'étrange mage se redressa, sans aucune blessure apparente. D'un mouvement fluide, il décrivit un arc avec sa baguette, projetant un fouet électrique crépitant dans sa course.
Le sorcier qui avait lancé le sort initial réagit sans tarder, érigeant un bouclier protecteur tandis que ses deux camarades se jetaient au sol. Le bouclier vacilla dangereusement sous l'assaut électrique, mais parvint à protéger le trio le temps qu'ils se mettent hors de portée de l'attaque.
L'homme inconnu, constatant l'échec de son offensive, s'apprêtait à lancer un nouveau sort lorsqu'un éclair aveuglant vint soudainement illuminer la scène.
Les quartiers de la ville, jadis plongés dans une obscurité si profonde qu'il peinait à distinguer ses propres pieds, se révélèrent désormais baignés d'une lumière crue. Le mage découvrit alors une horde de sorciers, de loup-garous et d'autres créatures fantastiques surgis de l'ombre, leurs baguettes pointées d'une manière menaçante vers lui.
"Ah, un piège donc", soupira-t-il après avoir analysé la situation d'un œil critique. "Je suppose que c'est ce que les trois sots murmuraient."
Étonnamment, aucune trace de panique ne transparaissait sur son visage. Entouré de plus d'une centaine d'ennemis, il se tenait droit, sa baguette fermement serrée dans sa main, prêt à livrer une bataille acharnée pour sa survie.
Mais alors qu'il s'apprêtait à lancer son premier sort, un sorcier se détacha du groupe face à lui, distinct des hommes et des femmes en noir qui l'entouraient. "Alexei ! Cela fait si longtemps que je te cherche ! Tu n'es vraiment pas facile à trouver, ma parole !" lança la silhouette en reconnaissant le visage de l'homme.
Alexei sourit, surprenant le mage inconnu. "En effet, en effet. Vous m'avez certainement causé beaucoup d'ennuis. Malheureusement pour vous, cela se termine aujourd'hui." Il sortit alors sa baguette, d'un blanc ivoire qui fit hausser un sourcil au mage inconnu, avant que le pandémonium ne se déchaîne.
Tout autour du mage solitaire, une tempête de flammes noires s'abattit, propulsant les créatures et les adversaires proches de lui en arrière. Quelques-uns, les plus malchanceux, furent brûlés vifs et périrent sur-le-champ.
Profitant de la situation, l'homme s'enfuit dans l'une des ruelles et transplana sur un toit. Arrivé sur ce dernier, il se retrouva face à une division d'une dizaine de sorciers qui l'attendaient. Des éclairs jaillissaient de toutes parts, tandis que les sorts fusaient. Au même moment, le groupe de vingt loup-garous, mené par Fenrir Greyback, parvint à atteindre le toit sur lequel il se tenait.
La silhouette, face à cette nouvelle menace, amplifia la tempête de feu et prit le contrôle de cette dernière avec main sans baguette. De l'autre main, il redirigea les sorts entrants vers leurs expéditeurs, et commença à courir, sautant de toit en toit et esquivant les différentes créatures qui l'assaillaient.
Soudain, il leva la tête et, concentrant sa magie dans ses jambes, sauta à une hauteur prodigieuse. Ce saut le sauva du plongeon d'un dragon qui, jusqu'ici, avait été caché par une puissante magie de dissimulation.
"La magie de dissimulation n'a jamais été une compétence d'Alexei ?! Il se passe quoi ici putain ?!" s'exclama intérieurement le mage en roulant au sol pour amortir sa chute.
Il reprit alors sa course, glissant sur le toit en pente mouillée. Il lança plusieurs sorts de coupe, mêlés à une étrange magie que seuls les adeptes de la magie du temps pouvaient comprendre. Cela tua plusieurs de ses adversaires.
Malheureusement, il ne put savourer sa victoire, car il devait continuer à courir au risque d'être frappé par les nombreux sorts envoyés dans sa direction.
Sa course folle se poursuivit jusqu'à ce qu'il atteigne la fin du bâtiment sur lequel il se trouvait, lui offrant une vue globale de la rue en contrebas.
Un détail l'intrigua alors. Ils se battaient tous depuis plusieurs minutes dans une zone moldue. Or, jusqu'ici, en dehors de ses assaillants, il n'avait détecté ou vu aucun signe de vie. Il comprit alors qu'Alexei avait probablement déjà éliminé tous les habitants du périmètre.
Secouant la tête avec dépit, il bondit dans la rue et atterrit face au Russe et à la majorité de ses forces encore en état de combattre. Voyant qu'ils l'avaient acculé, ils le bombardèrent de malédictions. Pour quiconque se trouvait dans cette situation, une telle volée de sorts aurait signifié une fin immédiate. Mais pour le mage inconnu, une fin aussi indigne était inconcevable.
Avec une dextérité stupéfiante, il commença à repousser et à dévier la quasi-totalité des attaques qui lui étaient destinées. Une aura glaciale émanait de lui, tandis que sa baguette dansait avec précision entre les sorts ennemis.
Deux orbes blancs aveuglèrent les mages en face de lui, alors qu'une tempête de feu continuait de ravager la zone. La puissance magique qu'il dégageait était terrifiante, rivalisant avec les plus grands mages de l'existence, voire les dépassant.
Alexei, constatant l'inefficacité de leurs assauts, concentra sa puissance et lança un sortilège de mort sur son adversaire. Le mage, anticipant le projectile, tenta de transplaner. Cependant, des protections anti-transplanage avaient été mises en place, apparemment pour l'empêcher de fuir.
"Merde... Bon, on va passer à la manière forte alors. Les réserves d'Alexei ne sont pas assez développées pour me tenir tête", pensa l'homme en noir avant de lancer son propre sortilège de mort sur le Russe.
Un filet vert se créa alors, reliant les deux baguettes ennemies. La silhouette sombre concentra la tempête de feu sous la forme d'une petite sphère et la projeta au cœur du groupe ennemi, anéantissant un grand nombre d'adversaires en un éclair.
Cela fait, il se concentra sur le duel de force contre Alexei, commençant à repousser le sortilège de mort en direction de son ennemi qui grimaçait, avant de se rendre compte d'un problème.
"Mon noyau magique se vide bien trop vite ! C'est quoi ce bordel ? Depuis quand Alexei possède-t-il une telle force !" s'exclama l'homme avant de briser le lien et de conjurer un bloc de béton devant lui. Celui-ci explosa sous l'effet de l'attaque adverse, infligeant quelques coupures à la silhouette qui s'envola tel un Détraqueur. Elle rejoignit le toit d'où elle était venue et s'enfuit dans la direction opposée.
L'action choqua Alexei, qui pour une raison inconnue, semblait surpris que quelqu'un puisse voler sans balai.
"Il y a quelque chose qui cloche. J'étais attendu, c'est sûr, mais il y a plus que ça... Qu'est-ce que ça peut bien être…? Réfléchis, bon sang !"
Le mage prit alors son envol, montant haut dans le ciel pour affronter le dragon qui l'attaquait depuis les hauteurs. Un court duel aérien s'ensuivit, où les deux adversaires tentèrent de se renverser l'un l'autre.
Le mage, esquivant de justesse la mâchoire acérée du dragon aux écailles grises, conjura des chaînes magiques et les enroula autour de la créature, scellant sa gueule béante. Les chaînes immobilisèrent également les ailes du dragon, le forçant à plonger à grande vitesse vers le sol. De par la hauteur et la vitesse de sa chute, il était évident que la bête n'allait pas survivre.
Cependant, probablement dans une dernière tentative désespérée pour faire tomber son adversaire volant, le dragon cracha des flammes... depuis ses narines.
Cette attaque pour le moins inattendue prit par surprise le mage flottant qui cria de douleur. Les flammes draconiques, projetées à bout portant et sans qu'il n'ait aucune protection contre ce type d'attaque, le brûlèrent gravement.
Le mage s'enfuit alors, se posant en tremblant sur le toit d'où il s'était envolé. Le dragon, toujours attaché par les chaînes magiques, s'écrasa tête la première au sol, périssant sur le coup.
Pour un observateur extérieur, la silhouette aurait été désignée vainqueur, sans aucun doute. En effet, elle avait éliminé près de quatre-vingt pourcent de ses assaillants, dont des créatures magiques redoutables. Elle avait réussi à repousser l'un des plus puissants mages noirs de l'époque actuelle, tout en limitant ses blessures à quelques coupures et des brûlures.
Malgré tout, la situation était bien différente pour le mage lui-même. Bien qu'il sache que de nombreux ennemis étaient tombés sous sa baguette, il ignorait encore le nombre de survivants lui faisant face. De plus, lentement mais sûrement, la fatigue et les blessures s'accumulaient sur son corps.
Soudain, il fut contraint de bloquer un sort d'un jaune maladif lancé dans sa direction avec une force brute. Le mur sur lequel le sort avait été dévié s'effondra sous l'impact. Ce sort, bien que puissant, n'aurait été qu'une source d'inquiétude temporaire pour un sorcier ordinaire. Mais pour la silhouette, il avait un tout autre impact.
"Un sort du Grimoire des Black ?! Qu'est-ce qui se passe ici bon sang !"
Il regarda dans la direction d'où provenait l'attaque et aperçut Alexei, suivi de près par une sorcière aux longs cheveux noirs. Aucun son ne semblait provenir d'elle, comme si tous les bruits émis par son corps avaient été dissimulés sous de puissants sorts de protection.
Les yeux de la silhouette se plissèrent. Il parvint à discerner la présence d'un sort de métamorphose, ainsi que celui qui bloquait les sons, mais ne pouvait pas voir au travers.
Les deux sorciers face à lui, sans un mot, commencèrent à l'assaillir de nouveau. Il riposta à son tour, déviant et contre-attaquant lorsqu'il en avait l'occasion.
Cependant, les deux mages noirs face à lui s'avéraient d'une puissance bien supérieure à la normale. Bien sûr, cela ne l'empêcha pas de les frapper avec violence, réussissant à couper une oreille et plusieurs doigts de la main de baguette de la femme, et à laisser de profondes lacérations dans le corps d'Alexei.
La force de la silhouette terrifia secrètement le duo. Chacun d'eux était d'une puissance hors du commun, et pourtant l'homme arrivait à leur tenir tête à lui seul, après avoir balayé une petite armée d'hommes et de bêtes.
Cela ne se fit néanmoins pas sans coûts. Le mage fut également touché à plusieurs reprises. Son corps fut lacéré, et plusieurs de ses os brisés. Un sort de coupure le frappa également au visage, déchirant un morceau de sa joue, laissant plusieurs de ses dents à découvert.
La silhouette, n'abandonnant pas, scanna les alentours. Il observa la présence de quatre sorciers, deux vampires et un loup-garou - qu'il reconnut immédiatement, car il était le seul qu'il n'avait pas encore réussi à tuer : Fenrir Greyback - cachés dans l'ombre. Ils attendaient. Quoi ? Il ne le savait pas, et ne voulait pas le savoir.
"Je dois me débarrasser d'eux. Sinon, je ne pourrai pas me concentrer sur le combat !" pensa-t-il en plantant sa baguette dans le sol.
Cela prit par surprise le duo qui l'attaquait. En effet, tout autour d'eux, la gravité quadrupla, les écrasant violemment au sol. Chaque seconde, la force gravitationnelle augmentait, les forçant à concentrer leur magie dans leurs genoux pour ne pas s'effondrer. Les deux grimacèrent, alors qu'ils rampaient lentement à genoux hors de la zone d'effet.
La silhouette, désormais ensanglantée et gravement blessée, s'envola à nouveau et se laissa tomber au milieu des derniers ennemis survivants. A une vitesse qui défiait la logique, il lança des sorts de coupes surpuissants aux sorciers qui moururent coupés en deux, esquiva le coup de poing de Fenrir et le banni dans des décombres, qui s'effondrèrent sur lui. L'instant d'après, il sentit l'aura magique du puissant Alpha s'éteindre une bonne fois pour toute.
Poursuivant dans la même lancée, il conjura deux pieux en argent qu'il enfonça dans la poitrine des deux vampires survivants.
L'effort l'avait fatigué, et la chute précédente l'avait blessé à la jambe droite, mais il réussit à se relever du sol sur lequel il était tombé après avoir vaincu les vampires.
Au même moment, ce même sol se déroba sous lui alors qu'Alexei, paraissant plus hagard que jamais, et l'étrange sorcière noire masquée le faisaient tomber en contrebas.
Se forçant à se retourner en l'air, il parvint à limiter les dégâts causés par sa chute, et roula au sol pour éviter les différents sorts entrants.
Il conjura alors un bouclier devant lui et déchira le sol à ses pieds, créant une large bande de terre. Il transforma ensuite cette même bande en plusieurs lances qu'il redirigea sur ses assaillants.
Sentant que les réserves de son noyau magique approchaient de leur limite, la silhouette dégaina le revolver à sa hanche et tira rapidement six coups sur ses adversaires. Ceux-ci, parvenant à peine à repousser les pieux, furent frappés par les balles. Cela réussit à faire tomber la femme, inconsciente. Malheureusement, contrairement au loup-garou, il sentait encore la magie de cette dernière, indiquant qu'il avait échoué à l'éliminer.
Cela sembla enrager Alexei qui, d'un coup de baguette, invoqua un immense Basilic de feu... Un Basilic de feu ?!
"Putain de merde ! Tu n'es pas Alexei, tu es-". La silhouette ne put cependant pas finir sa phrase, alors que le prétendu Alexei, profitant de la surprise de l'homme et du Feudeymon, le frappait avec un puissant sort de coupe au niveau du genou.
La silhouette s'effondra au sol, sa jambe droite coupée net au niveau du genou. Il cria de douleur, alors qu'il forçait sa magie à limiter les dégâts.
Serrant les dents, il rattrapa sa baguette et reprit le contrôle du Feudeymon adverse. Utilisant les restes de ses forces, il renvoya le sort à son envoyeur qui fut à son tour gravement brûlé.
"Alexei", touché par le sort, dû faire tomber les sorts qui le cachaient. Le mage au sol, voyant cela, porta toute son attention à l'homme qui émergea en boitant des flammes.
"Voldemort !" grogna-t-il, reconnaissant aussitôt l'homme-serpent malgré les blessures qui le défiguraient.
La présence du Seigneur des Ténèbres sembla prendre par surprise le mage. Cependant, la partie qui paraissait le déranger le plus n'était pas l'étrange apparition de l'un des pires seigneurs des ténèbres de tous les temps censé être mort. C'était le timing de cette apparition.
"Comment as-tu un corps ?!" grommela la silhouette, jetant un regard noir au Seigneur des Ténèbres qui, bien que satisfait de sa "victoire", retourna le regard.
"Plusieurs de mes amis se sont mis à ma recherche", siffla l'homme en laissant échapper un rire moqueur sur le mot "amis". "Je dois te remercier, Ghost. C'est grâce aux informations et conseils de ma chère Bellatrix que j'ai décidé de changer mes plans quant au garçon Potter. Et sans toi, elle n'aurait jamais été libérée", rit froidement Voldemort en posant son pied sur le torse de Ghost.
"J'avais prévu de te pardonner, tu sais", mentit-il avec un sourire désagréable. "Mais, avec ce que tu as fait subir à mes hommes, je me dois de te tuer. Cela m'afflige terriblement tu sais ? Je n'aime pas prendre la vie de sang-purs...", déclara-t-il d'un ton moqueur qui montrait clairement qu'il pensait le contraire.
Ghost toussa du sang. Le fait qu'il soit encore en vie tenait du miracle selon Voldemort. L'homme avait une jambe à moitié amputée, des lacérations sur tout le corps à un point qu'il semblait avoir été découpé au couteau, le tout accompagné de graves brûlures.
En fin de compte, chaque blessure, mis à part pour la jambe, pouvait être individuellement soignée. Mais la capacité du survivant à tout supporter montrait que le sorcier à ses pieds n'était pas plus humain que lui.
Ghost repoussa Voldemort en arrière avec un sort, serrant les dents et utilisant la douleur qui parcourait son corps, et se mit à ramper en arrière. Cependant, il fut arrêté par un homme qu'il reconnut aussitôt. C'était un mangemort qui faisait partie du cercle intime de Voldemort, et qui semblait avoir réussi à s'échapper lors de son attaque sur Azkaban.
Ghost, aux portes de la mort, scanna le visage de l'homme qui le regardait avec dédain. Il se força à lever sa baguette, avant qu'un sort de désarmement ne le frappe, faisant rouler sa baguette à quelques mètres de lui.
"Monseigneur, permission de mettre fin à la vie de cet insecte ?" demanda Antonin Dolohov en pointant sa baguette sur Ghost, effondré au sol.
Voldemort se força à sortir des décombres, recouverts de blessures. Constatant que Ghost avait été intercepté par l'un de ses hommes, il décida de s'envoler, préférant ne pas montrer qu'il avait été laissé au bord de la mort contre un homme de loin désavantagé.
"Permission accordée. Fais cela… vite. Ensuite, récupère les imbéciles qui ont survécu et rejoins-moi au manoir Malefoy. Ghost nous a fait perdre assez d'hommes et de temps comme cela", déclara froidement Voldemort, regardant de haut la scène.
Après cela, il força sa magie restante à modifier les traces qu'il a laissées. Grâce à cela, non seulement il retira tout résidu qui aurait pu laisser indiquer sa présence, mais les remplaça par la signature magique d'Alexei.
Chaque sorcier est doté d'une signature magique. C'est ce qui permet d'identifier les sorciers à travers le monde, et de retracer leurs déplacements. Cependant, certains sorciers sont assez habiles pour copier la trace d'autres mages avec qui ils ont passé du temps.
Cela dit, dû à la puissance nécessaire afin de réaliser un tel exploit, cette possibilité est souvent ignorée. Et Voldemort allait en profiter.
Il avait rencontré Alexei lorsqu'il avait récupéré un corps, et après une discussion relativement animée, avait réussi à reproduire la signature de l'homme.
Une fois cela fait, il descendit en direction du corps de Bellatrix, elle aussi aux portes de la mort, et posa un portoloin sur son ventre.
Il leva alors la tête en direction de Dolohov qui pointa sa baguette en direction de la gorge de Ghost.
"Adieu, Hadrian Potter", déclara le mage noir expérimenté avant de lancer un puissant sort de coupe sur la gorge de l'homme à ses pieds.
De sa position, Voldemort put voir l'oncle du garçon-qui-a-survécu esquisser un faible sourire avant d'être frappé par le sort. Il sentit alors l'aura magique de Ghost s'éteindre, indiquant que ce dernier avait quitté ce monde.
Le Seigneur des Ténèbres n'attendit pas plus longtemps, sachant très bien que s'il ne se soignait pas rapidement, lui et Bellatrix rejoindraient Hadrian Potter dans la tombe, et transplana, satisfait de sa victoire.
"Tu as été l'un des plus grands mages que j'ai affronté. Je retiendrai ton nom pour toujours, Hadrian Potter. Mais à la fin, seul moi peut vivre pour toujours."
31/10/1994, 19H10, Poudlard, Ecosse:
Daphné Greengrass avait toujours considéré que les meilleures décisions étaient celles qui étaient dirigées par la raison. Dès son plus jeune âge, elle s'était forgée une carapace mentale pour affronter les vicissitudes de la vie avec un calme imperturbable. Il n'était en effet pas aisé de survivre au sein de la maison Serpentard tout en affichant ouvertement son opposition à Voldemort.
Malheureusement, le destin frappa durement à la fin de sa deuxième année à Poudlard. Le coma interminable de sa sœur et le départ d'Harry, survenus en l'espace de deux courtes semaines, laissèrent des cicatrices indélébiles sur son âme.
Pour une fois, elle avait choisi de suivre son cœur plutôt que sa raison, et en avait payé le prix fort. Cependant - et c'était ce qui la rendait particulièrement furieuse - si elle avait pu revivre le passé, elle aurait fait exactement les mêmes choix.
Cette certitude la plongeait dans une douce folie. Elle savait qu'indépendamment de la souffrance que lui causait cette situation, elle se jetterait corps et âme dans la bataille si l'occasion lui en était donnée une nouvelle fois.
Tout avait basculé le jour où Harry Potter et son oncle avaient franchi le seuil du manoir familial. Cet événement avait marqué le début d'une alliance avec le jeune garçon, l'obligeant à adopter une attitude cordiale envers lui.
Au départ, elle avait ressenti une rage folle. Ses parents, qui prônaient la liberté de choix quant à son futur mari, l'avaient tout simplement laissée en compagnie de ce garçon.
Mais au fil du temps, elle avait réalisé que non seulement les adultes ne se souciaient guère de leur éventuelle relation amoureuse, mais qu'Harry, bien qu'étant l'être le plus stupide qu'elle ait jamais rencontré, était en réalité d'une grande gentillesse.
Le garçon lui avait sauvé la vie, ainsi que celle de sa sœur, à de nombreuses reprises. Il avait combattu un héritier de sang-pur pour défendre sa famille et s'était fait mordre par un Basilic millénaire pour la protéger. De plus, il avait passé des dizaines, voire des centaines d'heures à échanger et à s'entraîner avec elle au cours de l'année et demie qu'ils avaient passée ensemble.
Ces gestes ne pouvaient rester sans conséquences. Elle n'était pas aveugle. Bien qu'elle n'ait jamais lu de roman d'amour comme le faisait souvent sa mère, et qu'elle n'ait jamais éprouvé ce sentiment auparavant, elle savait qu'elle était tombée amoureuse du garçon.
Daphné ne l'avouerait jamais à voix haute, et encore moins devant ses parents qui passeraient leur temps à la taquiner sur ce fait. Au lieu de cela, elle décida de laisser ses actes exprimer ses sentiments au garçon qui les avait initiés.
Celui-ci ne l'avait pas repoussé, et avait semblé, au contraire, heureux de ce qu'il s'était passé. Mais après cela, il était parti.
Ainsi s'acheva sa deuxième année à Poudlard, laissant place à une période sombre qui ressemblait à un cauchemar interminable.
Suite à l'attaque de "Ghost" à Azkaban, des Détraqueurs avaient été postés à Poudlard et Pré-au-Lard, officiellement pour "protéger" les élèves de potentiels meurtriers en cavale. Daphné gardait un souvenir amer de cette décision. Il s'agissait de la première défaite politique majeure au Magenmagot de son père et d'Hadrian Potter depuis longtemps. En effet, le Ministre, Malefoy et ses partisans avaient profité du manque d'effectifs chez les Aurors pour faire passer cette mesure. Ce jour-là, son père et Lord Potter avaient eu une discussion privée qui dura des heures, à tel point qu'elle s'était inquiétée pour leur bien-être. L'histoire impacta également sa mère, dont l'état mental restait précaire depuis la blessure de sa fille cadette.
C'est dans ce climat morose que débuta sa troisième année. Sa sœur n'était toujours pas réveillée, bien qu'en bonne santé physique. Harry était parti, et même s'ils échangeaient des lettres chaque semaine, elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il faisait exactement.
Pour ne rien arranger, la présence constante des Détraqueurs rongeait sa santé mentale tout au long de l'année. Il était clair qu'elle n'allait pas bien.
Comme si cela ne suffisait pas, son père, Alexander Greengrass, l'homme qu'elle croyait invincible depuis sa plus tendre enfance, fut assassiné durant les vacances d'été qui suivirent sa troisième année.
Son père, Lord Potter, Lady Londubat et Lord Black parvinrent à faire retirer les Détraqueurs de Poudlard. Pour célébrer cette victoire, une soirée fut organisée au Manoir Potter.
Daphné passa la soirée dans la grande salle à manger. Ne connaissant pas les lieux, elle avait peur de s'y perdre. De plus, elle ne voulait pas laisser sa mère seule, celle-ci ayant été abandonnée par son père à plusieurs reprises au cours de la soirée.
Son principal objectif en accompagnant ses parents à cette soirée était de revoir Harry. Malheureusement, malgré qu'elle soit restée jusqu'à la fin de la soirée, qui coïncida en réalité avec la découverte du corps de son père par un invité, elle ne le vit pas.
C'est tout ce dont elle se souvenait. Ses souvenirs de la soirée étaient au mieux vagues, le traumatisme d'avoir vu le corps de son père découpé en morceaux ayant plus que probablement causé cela.
Le reste des vacances fut un calvaire. Seuls ses échanges par lettres avec l'héritier Potter la maintinrent tant bien que mal saine d'esprit.
En effet, le manoir Greengrass, jusqu'alors animé par la présence des deux parents Greengrass et de leurs enfants, se voyait réduit à une bâtisse désolée où survivaient avec difficulté deux femmes dont l'esprit était rongé par le chagrin et la douleur.
Elle n'avait même pas eu la force d'aller à la coupe du monde de Quidditch - une décision qui s'avéra éventuellement judicieuse étant donné l'attaque de mangemorts qui y avait pris place.
C'est ce jour-là qu'elle revit le visage d'Harry pour la première fois depuis plus d'un an. Les journaux le portaient aux nues pour avoir tenu tête à cinq Mangemorts simultanément, permettant aux Aurors de les arrêter.
Malheureusement, la corruption étant ce qu'elle était, seuls deux d'entre eux furent envoyés à Azkaban, les autres parvenant à s'enfuir sous le prétexte d'avoir été sous l'emprise du sortilège de l'Imperium. Personne n'entendit jamais plus parler de ces hommes après la décision de justice.
Des rumeurs circulaient cependant, selon lesquelles Ghost, le mage responsable de l'attaque d'Azkaban, les aurait fait disparaître de la surface de la Terre. Et bien que cela ne soit que des bruits de couloirs, Daphné y croyait. Elle voulait croire que ces monstres subissaient une forme de justice, aussi violente soit-elle.
Lorsque sa quatrième année débuta, Daphné était au plus bas. En réalité, seule la présence de sa meilleure amie, Tracy Davis, l'avait empêchée de commettre des erreurs irréparables.
Déterminée à ne pas passer une nouvelle année à se morfondre, elle se plongea corps et âme dans l'entraînement. Nouveaux sorts, entraînement physique, tout y passait. Certains Serdaigles, appréciant son éthique de travail, l'invitèrent même à rejoindre leur groupe de révision, ce qu'elle accepta.
Sa froideur apparente suffisait à repousser ceux qui lui voulaient du mal. Ainsi, hormis les moqueries de Malefoy, elle n'avait aucun problème à Poudlard. Mais cette paix temporaire fut rapidement chamboulée.
Le banquet d'ouverture, habituellement animé par les mêmes discours, prit un tournant inattendu pour la première fois depuis de longues années. Cette année, il n'y aurait pas de Quidditch. A la place, le Tournoi des Trois Sorciers ferait son grand retour.
Elle apprit alors que deux autres écoles de magie viendraient se joindre à Poudlard. La nouvelle brisa la tranquillité qu'elle s'était efforcée de préserver, les professeurs leur imposant divers projets pour préparer l'école à ses futurs visiteurs.
Tout cela continua même après l'arrivée des nouveaux étudiants. La relation avec Beauxbatons, l'école de magie française, était relativement tendue. En effet, de nombreuses filles jalousaient les nouvelles arrivantes, surtout Fleur Delacour, une fille qui, selon les rumeurs, serait à moitié Vélane, et les garçons s'humiliaient en passant leur temps libre à essayer de les courtiser.
Avec Durmstrang, l'histoire était plus complexe. Beaucoup d'élèves de Poudlard méprisaient les nouveaux venus simplement à cause de leur directeur : l'ancien Mangemort Igor Karkaroff. Cela contraignit les élèves de Durmstrang à se lier d'amitié avec les Serpentards. Le seul qui réussit à briser cette barrière fut Viktor Krum, l'un des joueurs de Quidditch les plus célèbres de l'époque.
Daphné se demanda secrètement qui l'emporterait dans un match entre lui et son... entre lui et Harry.
Daphné avait bien changé. Elle avait grandi et était devenue l'une des filles les plus grandes de son année, approchant les 1m70. Ses cheveux blonds spectaculaires n'avaient cessé de pousser, tandis que ses traits s'étaient légèrement affinés. Avec l'arrivée de la puberté, son corps s'était élancé, lui permettant de se faire passer facilement pour une jeune fille de seize ou dix-sept ans si elle s'aventurait dans le monde moldu.
Au milieu des discours grandiloquents et de l'arrivée des nouveaux étudiants, l'artéfact sublime qu'était la Coupe de Feu fut présenté. Bien sûr, lorsque le directeur, Albus Dumbledore, mentionna la limite d'âge, quelle fut la réaction de tous les élèves mineurs de l'école ? Tenter de la contourner par tous les moyens.
Daphné dut admettre qu'elle avait dû étouffer des rires devant les tentatives variées des élèves, chacune plus idiote que la précédente.
Cela perdura jusqu'au 31 octobre. Ce jour-là, le tirage au sort eut lieu.
Au fond, elle se fichait de qui était choisi. Elle se rappela vaguement que Viktor Krum avait été sélectionné pour Durmstrang, et que Fleur Delacour représenterait Beauxbatons. En réalité, le seul qu'elle voulait écouter était celui ou celle qui concourait pour Poudlard.
"Et pour finir… Le représentant de Poudlard n'est autre que… Cédric Diggory !" s'exclama Dumbledore, appelant le garçon. Des applaudissements éclatèrent dans toute la salle. Même les Serpentards participèrent, pour une fois.
"Avec Harry absent, c'est clairement le plus doué de toute l'école", remarqua Tracy en lui donnant un coup de coude. Daphné hocha subtilement la tête, partageant l'avis de son amie.
Elle n'était pas déçue du choix. Cédric Diggory était l'un des rares garçons populaires de l'école à ne pas passer son temps libre à dénigrer les Serpentards. Rien que pour cela, le Poufsouffle avait de loin son approbation.
Le choix de la coupe fait, elle baissa la tête et se reconcentra sur son assiette. Elle s'était renseignée sur le Tournoi et savait à quel point il était dangereux. Après tout, il avait été arrêté il y a de nombreuses années à cause de la mort de plusieurs élèves. Elle espérait simplement que l'histoire ne se répéterait pas.
Soudain, alors que le directeur s'apprêtait à rejoindre les participants dans la petite salle où ils avaient été envoyés, la coupe cracha un quatrième morceau de papier.
Tout le monde se tut immédiatement, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Le vieil homme attrapa le papier au vol, le déplia et lut le nom marqué sur celui-ci.
C'est à cet instant précis, ce moment où Daphné vit les yeux du directeur s'écarquiller de surprise que son sang se glaça. Elle était sûre du nom sur le papier. Elle n'avait même pas besoin que le professeur ne l'appelle. Mais comment cela pouvait-il être possible ? Il n'était même plus dans l'école depuis plus d'un an !
"H-Harry Potter ! Est-ce que quelqu'un a vu Harry Potter ?" appela l'homme, décontenancé. Le silence qui suivit confirma ses soupçons.
"Est-ce qu'un élève présent dans cette salle a ajouté le nom d'Harry Potter à cette coupe ?" demanda-t-il, l'inquiétude dans sa voix laissant place à de l'incompréhension.
Sa question fut répondue par un "non" collectif, laissant le directeur et ses professeurs cloués sur place.
"Dans ce cas, nous allons avoir un problème", déclara-t-il en se retournant vers ses professeurs. Serrant le papier dans sa main, il leva la tête en direction de l'artéfact magique.
"Cela signifie… que la coupe a été altérée."
02/11/1994, 19H01, Poudlard, Ecosse:
"Tu as tout, Harry ?" demanda Sirius une nouvelle fois, incapable de dissimuler l'inquiétude dans ses yeux.
"Ne t'en fais pas, j'ai ma malle, mes affaires, et mis à part relire les livres d'oncle Hadrian, je suis prêt à tout. Tout va bien se passer !" le rassura le garçon.
En l'espace d'un an et demi, Harry avait beaucoup changé. Son oncle l'avait contraint à prendre des potions nutritives pour fortifier son corps et réparer les quelques séquelles encore subsistante de la malnutrition subie chez les Dursley.
Ces potions, couplées à la puberté, une poussée de croissance inattendue et un entraînement intense et régulier, avaient fait des miracles sur son physique et sa magie.
Il dépassait désormais Sirius, qui frôlait les 1m80. Son corps s'était musclé, laissant apparaître une certaine définition sur ses bras, son torse et ses jambes.
Loin d'être un bodybuilder, il possédait la physionomie athlétique typique des joueurs de Quidditch professionnels. Tout comme Daphné, ses traits s'étaient affinés, l'innocence de l'enfance laissant place à un visage d'adolescent confiant et serein.
Ses cheveux avaient poussé, atteignant environ ses épaules. Il s'était habitué à les attacher pendant les entraînements. Bien que quelques mèches rebelles persistaient à tomber sur son visage, il ressemblait désormais davantage à Sirius et à son oncle.
Ces deux figures paternelles représentaient pour lui des modèles à suivre. L'un incarnait un idéal de force et de puissance, un objectif à atteindre dans son futur d'adulte. L'autre symbolisait l'un des derniers liens avec ses parents disparus, et veillait à ce qu'il trouve d'autres passions dans la vie que la guerre et le combat.
Ensemble, au cours de ces dernières années, ils avaient façonné le jeune homme qu'il était devenu aujourd'hui. Et ils en étaient fiers.
Se tenant à côté de Sirius, une magnifique femme aux cheveux platine s'avança vers eux. Il s'agissait de Fortuna Moon, une collègue de son oncle, devenue une amie très proche de la famille depuis son arrivée. Il était évident pour tous les habitants du Manoir Potter que la femme éprouvait des sentiments pour son oncle. Cependant, celui-ci, soit aussi dense qu'une poutre en acier galvanisé, soit ignorant volontairement pour une raison ou une autre les attentions de la femme, n'avait jamais rien entrepris avec elle.
"Hadrian a perdu sa première femme face à des mages noirs. Elle a été assassinée dans leur propre demeure. Je suppose que tu peux comprendre pourquoi il agit comme ça", avait expliqué Remus lors d'une séance de révisions nocturne.
"J'expliquerai la situation à ton oncle dès que j'aurai repris contact avec lui", déclara-t-elle en fronçant les sourcils. En effet, l'homme qui l'avait pris sous son aile était parti pour une mission de reconnaissance il y a plusieurs jours, et n'avait donné aucune nouvelle depuis.
"Je suppose que tu vas partir en Russie dans les prochains jours", lança Harry avec un clin d'œil malicieux à sa potentielle future tante.
"Ne te prends pas trop pour un grand, gamin. Ce n'est pas parce que tu as grandi que je ne peux pas te faire mordre la poussière", ricana-t-elle en faisant crépiter le bout de ses doigts.
Harry frissonna involontairement à sa menace, son corps se souvenant des entraînements intenses et éreintants avec la femme assoiffée de pouvoir. "Quand tu veux, tata !" répondit-il en reculant vers la grande porte d'entrée.
Fortuna secoua la tête, décidant de ne pas insister. Sirius s'avança alors et prit Harry dans ses bras. "Prends soin de toi, chiot. On sait tous les deux que la personne qui a fait ça ne te veut probablement pas du bien, alors reste sur tes gardes. Et surveille également la pauvre Daphné. Tu as dû lui manquer depuis le temps", ajouta son parrain avec un sourire malicieux et un clin d'œil.
Harry rougit et hocha la tête avant de se séparer de l'homme. Il fit alors un dernier au revoir au duo qui l'avait accompagné et entra dans l'école.Une fois cela fait, il compressa légèrement son noyau magique, libérant un filet de magie afin d'informer le directeur de sa présence.
Celui-ci reçut apparemment rapidement son message, car les grandes portes s'ouvrirent instantanément.
02/11/1994, 19H04, Poudlard, Ecosse:
On pourrait affirmer sans risque de se tromper que Daphné attendait Harry depuis l'instant où la Coupe de Feu avait prononcé son nom. Bien qu'une part d'elle fût troublée par les motivations derrière cet acte, une facette plus sombre et plus égoïste de sa personnalité éprouvait presque le besoin de remercier l'auteur de ce geste.
En effet, elle allait enfin le revoir. Après plus d'une année à l'attendre, à lui écrire des lettres et à suivre ses aventures dans la presse, elle allait enfin se retrouver face à lui.
Ainsi, lorsque les portes de la Grande Salle s'ouvrirent à nouveau, elle comprit aussitôt la raison de cette ouverture. Un simple regard sur le visage souriant mais inquiet du directeur lui suffit pour obtenir toutes les réponses qu'elle cherchait.
Tous les occupants de la pièce se retournèrent, curieux de découvrir l'apparence du vainqueur de Voldemort, Harry Potter. Et quelle surprise les attendait !
Là où beaucoup s'attendaient à voir un jeune garçon perdu et terrifié à l'idée d'être inscrit contre son gré dans un tournoi mettant sa vie en jeu, ils découvrirent un homme au physique athlétique dont la magie se dégageait de ses yeux émeraude par vagues.
La confiance qui émanait de sa personne alors qu'il traversait la Grande Salle suffit à faire taire tous les élèves présents. Il parvint ainsi à rejoindre la table des professeurs sans rencontrer le moindre obstacle.
Daphné elle-même était sous le choc et ne put s'empêcher de rougir à la vue d'Harry. Elle le désirait. S'il le lui demandait, elle ferait tout ce qu'il voudrait. Et elle détestait cette attirance irrésistible qu'il exerçait déjà sur elle deux ans auparavant.
La dernière fois qu'elle l'avait vu, il n'était encore qu'un enfant en pleine poussée de croissance. Elle ressentait parfois sa magie, et ses yeux brillaient d'une manière similaire à l'instant présent lorsqu'il éprouvait des émotions fortes. Mais ce qu'elle avait vu ce jour-là l'avait prise par surprise plus qu'elle ne voulait l'admettre.
Elle reconnaissait sans peine Hadrian Potter en lui. Cette assurance, cette démarche assurée, ces yeux irradiant de magie et cette musculature digne d'un athlète professionnel. Il était évident qu'Harry avait subi un entraînement intensif sous la tutelle de l'homme, et bien qu'elle sût que cela avait été très éprouvant pour lui, comme il le lui confiait souvent dans ses lettres, elle devait admettre que cet entraînement avait porté ses fruits.
"Bonsoir professeur", salua Harry en arrivant devant le directeur. Son visage était impassible, sa rancune passée envers l'homme étant encore loin d'être dissipée.
"Bonsoir Harry. Je suis désolé que tu doives faire ton retour dans ces circonstances, mais malheureusement...", soupira-t-il, sa voix s'affaiblissant progressivement.
D'un geste fluide, Harry dissipa l'inquiétude du professeur, lui adressant un sourire rassurant. "Je suis fin prêt à affronter tout ce que vous pourriez me proposer", affirma-t-il avec assurance. "Je vous avouerai, Monsieur le Directeur, que mon oncle s'attendait à cet… imprévu. Par conséquent, surtout considérant mon entraînement... particulier... au cours de l'année écoulée, je n'ai aucune appréhension. Et puis, j'ose espérer que vous ne reproduirez pas les mêmes erreurs quant à la sécurité de vos élèves, n'est-ce pas ?"
Dumbledore acquiesça d'un hochement de tête, ses yeux pétillant derrière ses lunettes en demi-lune. "Il s'y attendait donc... L'arrivée d'Hadrian a véritablement tout bouleversé, n'est-ce pas ? Je me demande bien ce qu'il se serait passé s'il n'était pas venu en Grande-Bretagne", murmura-t-il, avant de se reprendre.
"Pardonne-moi, Harry. À mon âge, on a tendance à s'égarer et à divaguer facilement. Rassure-toi, des mesures ont été prises pour éviter que les élèves inscrits ne perdent la vie. Cependant, j'insiste pour que tu restes vigilant. Ces épreuves ont été conçues pour les meilleurs élèves de chaque école. Elles ne seront donc pas des parties de plaisir", souligna le directeur, faisant comprendre à Harry que des préparations supplémentaires ne lui seraient pas superflues.
"Je serai prudent, professeur. Une dernière question. Avez-vous une idée de l'identité de celui qui a placé mon nom dans la coupe ?"
Harry observa Dumbledore se pencher en avant, lui signifiant qu'il souhaitait garder cette conversation confidentielle. "J'ai ma petite idée là-dessus, mon garçon. Je sais qu'au vu de mes actes passés, c'est assez audacieux de ma part de vous le demander, mais pouvez-vous me faire confiance ? J'aimerai d'abord en parler avec votre oncle. Il a un certain talent pour me faire entrevoir des possibilités que je n'avais pas envisagées", expliqua l'homme à voix basse. Derrière lui, Harry remarqua le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal braquer ce qui semblait être un œil mécanique sur le duo.
"Encore un professeur de Défense fou et dangereux ? Ce serait vraiment peu original", pensa-t-il, avant d'incliner la tête en signe d'assentiment au directeur."Il est parti il y a quelques jours, mais je vais rédiger une lettre à Sirius pour qu'il vienne vous voir dès son retour", l'informa Harry en sortant sa baguette.
Tandis que le directeur haussait les sourcils, surpris, Harry transfigura ses vêtements actuels en une robe de Poudlard aux couleurs de sa maison. Il salua rapidement le reste des professeurs et alla s'asseoir aux côtés de ses amis.
"Harry, tu as tellement changé !" s'exclama Hermione lorsqu'elle le vit arriver. Neville, assis à côté d'elle, lui offrit un sourire chaleureux. "Merci ! Et vous les tourtereaux, comment allez-vous ?" demanda-t-il en leur faisant un clin d'œil malicieux.
Leurs visages se colorèrent d'un vif rougeur, semblable à ceux d'enfants pris en flagrant délit de vol de bonbons. Cependant, aucun d'entre eux ne contesta les propos de l'autre. "Tout va bien pour nous", affirma Neville, une légère rougeur subsistant sur ses joues. "Malfoy et ses acolytes sont toujours des idiots, mais ils sont supportables. Tu as dû suffisamment le traumatiser pour qu'il ne nous importune plus", ajouta-t-il en riant.
"Plus sérieusement, Harry, sais-tu ce qu'il se passe ?", questionna Hermione, son regard concentré sur lui. "Nous avons mené notre propre enquête, mais aucun élève n'a pu placer ton nom dans la coupe. Les enchantements qui la protègent sont bien trop complexes et..."
Alors qu'Hermione exposait ses connaissances à un Harry attentif, Dumbledore observait le trio, rongé par l'inquiétude. Une question le taraudait. Hadrian s'absentait souvent, son travail l'exigeant. Cependant, la manière dont Harry l'avait évoquée donnait l'impression qu'il était totalement injoignable.
En effet, pour être injoignable dans le monde sorcier, il fallait soit être protégé par de très puissantes barrières magiques, soit... être décédé. Le directeur se gratta la barbe, soucieux. Il espérait sincèrement que la réalité correspondait à la première option. Principalement car il s'était attaché à cet homme, le considérant comme son ami le plus proche après Minerva.
Mais aussi pour une autre raison. Si Hadrian avait trouvé un adversaire plus puissant que lui... alors ils étaient pratiquement condamnés. Il savait pertinemment que cet homme, en termes de force brute, surpassait largement tous les sorciers de l'ère moderne. Alors si quelqu'un d'autre s'était dressé contre lui et l'avait vaincu, ils allaient devoir affronter une force bien plus redoutable que Voldemort.
Daphné, quant à elle, fixait le dos d'Harry, perdue dans ses pensées. Depuis son départ, elle n'avait cessé de se demander comment se dérouleraient leurs retrouvailles et imaginait toutes sortes de conversations qu'ils pourraient avoir. Mais maintenant qu'il était là, elle ne parvenait pas à se lever.
Finalement, c'est Tracy qui réussit à la convaincre. "Je te conseille d'aller chercher ton homme", la taquina-t-elle. "Sinon une certaine Vélane va le faire à ta place."
Cette phrase fit se lever brusquement la beauté blonde. Son regard se posa sur Fleur Delacour dont les yeux dévoraient le jeune homme. "Elles sont attirées par la magie", lui avait expliqué sa mère au cours d'une conversation. "Alors dès qu'elles en trouvent une puissante, elles ne la lâchent plus."
Déterminée à passer à l'action avant qu'il ne soit trop tard, elle quitta sa table, défiant ses camarades Serpentard de son regard, et traversa la Grande Salle pour se laisser tomber sur le banc à côté d'Harry.
"Qu'est-ce que tu fais ici, sale Serpentard de mer- ?!", commença le Gryffondor à sa droite avec un regard empli de dégoût. Cependant, avant qu'elle ne puisse répondre, un grand garçon aux cheveux roux, qu'elle reconnut comme étant Ron, l'interrompit.
"Viens avec moi, mon pote !" lança-t-il avec un sourire factice, entraînant dans son sillage l'adolescent désagréable. Daphné ignorait totalement les intentions du jeune homme roux, mais éprouvait une secrète reconnaissance envers lui pour son intervention.
"Heureux de te revoir, Harry. Tu nous as manqué au sein de l'équipe !" affirma le garçon en serrant la main de son ancien meilleur ami. "Dans l'équipe ? Tu as rejoint l'équipe de Quidditch ?" s'enquit Harry, incapable de dissimuler la fierté qu'il ressentait pour son ancien meilleur ami.
"Ouais, Dubois m'a fait vivre un véritable calvaire l'année dernière pour me préparer à prendre sa place de gardien. Mais je m'en sors plutôt bien maintenant", déclara-t-il avec une certaine fierté.
Harry lui offrit un sourire, ravi que son premier ami ait réussi à trouver sa propre voie, loin de son ombre ou de celles de ses frères. Le jeune homme roux s'éloigna ensuite, entraînant avec lui le garçon courroucé.
"Daph-" commença Harry avant d'être brutalement interrompu. "Ce soir, même endroit ?" lança-t-elle d'un ton ferme. Harry, surpris par la force de sa voix, acquiesça sans poser de questions. La jeune fille quitta aussitôt la table, laissant le trio de Gryffondor dans l'incompréhension.
"Elle ne va pas très bien ?" questionna Harry, sachant déjà pertinemment la réponse. Neville secoua la tête tandis qu'Hermione lui adressait un regard attristé.
"Oh eh bien, je verrai tout cela ce soir."
Il se replongea alors dans son repas, luttant intérieurement pour apaiser ses inquiétudes quant à l'état de Daphné. Après tout, quoi de mieux qu'un bon repas pour se changer les idées et se remonter le moral !
Ne m'en voulez pas trop. Tout est fait pour une raison, et comme je l'ai dit, chaque mot compte. Si besoin, relisez la dernière phrase de mes notes de début de chapitre. À la semaine prochaine ;)
