Disclaimer: Moi pas faire argent moi pas avoir droit. C'est tout.
fortinpatric: Merci de suivre aussi assidûment. Je sais que beaucoup le font dans l'ombre, mais ce genre de p'tites reviews, bien que n'apportant pas d'infos quant à ton appréciation de l'histoire, me rappelle que des gens aime bien ce que j'écris. Et ça fait toujours plaiz !
LiberLycaride: Hé, je me souviens de toi (ou de vous, si ce compte appartient à plusieurs personnes ;)). Content de voir que 20 chapitres après, l'histoire continue de plaire ! Alors, début prometteur c'est ça ? Merci d'avoir continué à suivre, j'apprécie beaucoup. Sinon, comme ça Hadrian ne peut pas mourir parce qu'il a une magie de dragon ? Intéressant. Très intéressant. Franchement, qui sait ce qu'il s'est passé ce jour là ...? (fin' à part moi du coup) ;)
Ukronia: J'apprécie sincèrement le fait que malgré qu'un aspect de l'histoire te dérange, tu sois prêt (ou prête ?) à aller jusqu'au bout de celle-ci. Que grand bien t'en fasse ! Et puis, comme je le disais dans ce terrible chapitre... Ce qui peut paraître évident ne l'est pas forcément, et vice versa. Et les personnages de l'histoire vont lentement commencer à le comprendre. Mais bon, pour voir cela, il faudra lire ce chapitre (et les suivants accessoirement, mais c'est un détail !)
Enfin, plein d'amour sur vous tous (avec ce qu'il se passe actuellement, que ce soit en France ou dans le monde, ça ne fait de mal à personne). Plongez-vous dans ce chapitre, et l'espace de quelques minutes, oubliez ce qui vous pose problème au quotidien. Prenez-soin de vous, et bonne lecture !
17/11/1994, 15H32, Poudlard, Ecosse:
Dans la pénombre feutrée de la bibliothèque, Harry et Daphné se retrouvèrent dans un coin isolé, loin des regards indiscrets. Des piles de livres et de parchemins entouraient leurs silhouettes penchées, témoignant de leurs recherches assidues.
Un soupir las s'échappa des lèvres de Daphné tandis qu'elle déposait deux feuilles devant Harry. "Malheureusement, nos efforts n'ont pas permis de rassembler davantage d'informations", déclara-t-elle, sa voix empreinte d'une certaine frustration. Depuis la formation de leur alliance secrète, ils avaient uni leurs forces pour percer les mystères du Tournoi des Trois Sorciers et de la soirée qui entourait la mort de son père.
Leurs rencontres régulières n'avaient toutefois apporté que des bribes de connaissances, les laissant sur leur faim. Face à ce manque de résultats concrets, ils avaient décidé de rassembler leurs notes éparses et de les rédiger de manière claire et concise sur deux feuilles distinctes. La première concernait les informations recueillies sur le Tournoi.
"La nature imprévisible des épreuves rend difficile toute anticipation vraiment précise", expliqua Daphné en prenant place sur une chaise. "Cependant, j'ai pu discerner un certain schéma récurrent. Il est donc probable que lors de la première épreuve, tu te retrouves face à une créature magique redoutable."
Harry acquiesça, son propre regard plongé dans le feu crépitant de la cheminée. "D'après les ouvrages que m'avaient donnés mon oncle, les créatures convoquées pour le Tournoi sont rarement dociles", fit-il remarquer.
"Je pourrais donc être amené à affronter un Sphinx, un Nundu ou même un Dragon." Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres alors qu'il exprimait cette pensée à haute voix. "Mais bon, quoi qu'il advienne, ce ne saurait être pire que de se mesurer à un Basilic millénaire possédé par Voldemort, n'est-ce pas ?"
Daphné lui lança un regard glacial, sa voix tranchante coupant court à ses plaisanteries. "Reste concentré, Potter. Je n'ai nullement l'intention de te voir mourir d'une manière aussi idiote. Que le danger soit plus ou moins grand, l'important est d'être prêt le jour J."
Elle fit glisser la seconde feuille devant lui, attirant son attention sur les informations concernant la soirée. Harry, un rictus malicieux déformant ses traits, se pencha par-dessus le parchemin. "Tu te soucies de moi, Daphné ?", demanda-t-il d'un ton faussement innocent, un clin d'œil malicieux venant ponctuer ses paroles. Sans daigner lui répondre, elle sortit sa baguette magique et lança un sortilège de refroidissement sur son entrejambe.
Le cri strident que poussa Harry ce jour-là le fit remercier intérieurement l'inventeur du sortilège de barrière sonore. D'ailleurs, il nierait jusqu'à la fin de ses jours que ce dernier ait franchi ses lèvres. Quelques minutes de silence suivirent, puis le calme revint dans leur refuge clandestin.
"La prochaine fois que tu fais un commentaire aussi stupide, je t'en fais une omelette", le menaça-t-elle, un sourire énigmatique aux lèvres. Bien qu'elle n'eût prononcé aucun mot, son expression était on ne peut plus claire.
Harry hocha la tête résolument, souhaitant protéger sa descendance. Son regard s'affermit alors, traduisant une détermination sans faille. "J'ai pris mes dispositions et me suis entraîné à affronter des créatures magiques à la peau quasi impénétrable. Ne te fais aucun souci à ce sujet", affirma-t-il d'une voix ferme et rassurante.
La jeune fille examina son visage avec attention, à la recherche du moindre indice qui pourrait trahir un mensonge. Mais, à son grand soulagement, elle ne décela aucune trace de dissimulation. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. "J'ai confiance en toi, Potter. Tu reviendras sain et sauf, j'en suis certaine", déclara-t-elle avec conviction avant de ranger la feuille qu'elle lui avait remise.
Ce document ne lui serait d'aucune utilité supplémentaire, puisqu'il ne contenait que le résumé de leur conversation et une liste des créatures auxquelles il pouvait s'attendre. Si Harry avait déjà pris des mesures pour les combattre, toute discussion ultérieure sur ce sujet serait stérile. "Bon, maintenant que ce point est clarifié, abordons la question de mon père", proposa-t-elle en plaçant la dernière feuille de notes devant elle.
D'un mouvement de baguette magique, elle s'assura que les protections autour d'eux étaient toujours actives, puis se plongea dans la lecture de leurs écrits. Une fois sa lecture terminée, elle tenta de retracer le parcours de son père à voix haute, Harry complétant ses réflexions au fur et à mesure.
"Selon la tante de Susan Bones, elle a eu une discussion professionnelle avec ton père au salon, peu de temps après qu'il se soit séparé de vous", rappela Harry en sortant sa baguette de sa poche. Il exécuta un mouvement complexe que la Serpentard ne reconnut pas, puis murmura une incantation. Sous ses yeux ébahis, le plan complet du Manoir Potter se projeta sur la table, l'emplacement de départ de son père y étant marqué par une lumière bleutée.
Le duo resta silencieux quelques instants, observant attentivement le plan, avant que Daphné ne reprenne la parole. "Je me souviens", murmura-t-elle, ses pensées plongées dans ses souvenirs. "Ma mère l'a vu parler avec une autre femme, bien qu'elle ne savait pas que c'était Mme Bones. Elle était… plutôt jalouse, on va dire", confia-t-elle en secouant la tête, rassurée que la crise de sa mère ait été pour rien.
"Après leur conversation, il a quitté la salle. Pourquoi ? Eh bien c'est une très bonne question", soupira-t-elle en retraçant le chemin de son père avec sa baguette.
"Je n'ai aucune idée du temps qui s'est écoulé par la suite, mais je l'ai ensuite recroisé avec cet homme à la cicatrice au sous-sol. Je n'ai aucune idée de ce qu'ils y faisaient, mais si je devais spéculer, je dirais qu'ils cherchaient un endroit isolé", expliqua Harry en se grattant nerveusement le menton.
À son tour, il dessina le trajet d'Alexander jusqu'au sous-sol, le marquant devant la salle d'entraînement où il se trouvait à l'époque. Leur silence s'intensifia, leur esprit analysant minutieusement chaque détail, chaque indice. Le mystère s'épaississait, et la tension montait, palpable dans l'air confiné de leur refuge secret. Ils se regardèrent, leurs yeux déterminés reflétant la volonté commune de percer les secrets qui enveloppaient la disparition d'Alexander Greengrass.
Leur alliance, née de circonstances tragiques, se transformait en une quête de vérité, une collaboration où leurs intelligences et leurs talents se complétaient à la perfection.
"Où es-tu donc allé à la fin, papa?!" murmura la jeune fille, perplexe face au plan déployé devant elle. L'incertitude quant à la localisation exacte du corps de son père la rongeait. Connaître ce lieu était désormais crucial pour l'avancée de leur enquête. Elle se devait de mener des recherches approfondies.
Harry, observant le regard de Daphné, à la fois ardent et empreint d'une certaine folie, commença à ressentir une vive inquiétude. "Daphné, peut-être devrais-tu prendre un peu de distance par rapport à tout cela, le temps de te remettre de la disparition de ton père. Je ne voudrais pas que tu..."
"Si tu retrouvais la trace de ton oncle, t'éloignerais-tu de l'enquête ?", le coupa-t-elle, sa magie vibrant subtilement autour d'elle. Cette remarque cinglante frappa durement le jeune garçon. En effet, l'enquête menée par sa tant- par Fortuna Moon, n'avait fait qu'ajouter de nouvelles questions à la situation de son oncle.
Il avait appris sa disparition, et la découverte sur le lieu de cette dernière d'une cape, d'un couteau, d'une jambe lui appartenant ainsi qu'une large mare de son sang. Il avait été témoin de la puissance de son oncle. C'est pourquoi il avait jusqu'alors refusé d'envisager l'éventualité d'une telle tragédie. Mais, face aux preuves irréfutables, il ne pouvait plus nier l'évidence. Un malheur était arrivé à l'homme qui avait été sa première véritable famille.
D'après les dernières informations, Remus et Fortuna étaient partis à la recherche de l'oncle disparu, gardant l'espoir qu'il était toujours en vie quelque part. Harry ne savait que penser de cette possibilité, mais s'accrochait à ce mince filet d'espoir pour ne pas sombrer. Il avait promis à cet homme de se battre jusqu'au bout, qu'il soit encore de ce monde ou qu'il l'attende dans un au-delà meilleur.
Peu lui importait. Il tiendrait sa promesse, quoi qu'il en coûte. Daphné, Neville, Hermione, Ron et toute sa famille, Remus, Sirius et Fortuna... Aucun d'entre eux ne méritait de revivre les horreurs de la première guerre. Il ne le permettrait pas.
Daphné, réalisant la portée de ses propos, s'excusa. "Je suis désolée, Harry. Mais je pense que tu peux me comprendre. Tout comme tu serais prêt à tout pour retrouver ton oncle, je veux savoir ce qui est arrivé à mon père. Je sais que la vengeance est un acte insensé, mais je ne suis pas une Serdaigle. La sagesse n'est pas mon point fort. Je veux que l'auteur de ce crime paie. Quoi qu'il m'en coûte", déclara-t-elle d'une voix sombre, s'affaissant plus profondément dans sa chaise.
Un silence pesant s'installa entre eux, chargé d'une douleur partagée et d'une détermination commune. Ils se comprenaient, unis par la perte et le désir de justice. Leurs sentiments, bien que dissimulés derrière des masques de stoïcisme, étaient d'une intensité palpable. Harry se leva de sa chaise et se plaça devant Daphné, lui tendant la main. "Je suis là pour toi, Daphné. On fera ça ensemble. Nous retrouverons la vérité et ferons face à ceux qui nous ont fait du mal. Mais promets-moi de ne pas te laisser consumer par la colère. La vengeance ne ramènera pas ton père, et elle ne fera qu'empirer les choses."
Daphné le regarda dans les yeux, ses propres iris verts reflétant une lueur de gratitude et de tristesse. Elle serra sa main fermement. "Je te le promets, Harry. Je ne me laisserai pas consumer par la haine. Mais je veux que justice soit faite. Et je compte sincèrement sur toi pour m'aider à l'obtenir."
Harry relâcha sa prise sur sa main et fit le tour de la chaise pour se placer juste derrière elle. Ses mains se posèrent délicatement sur ses épaules, les massant doucement. La jeune fille ne résista pas, laissant échapper un murmure de remerciement en direction du Gryffondor avant de poser une dernière question. "N'as-tu vraiment aucune autre information sur ce qu'il a fait après cela ?"
Le massage s'intensifia légèrement, puis s'apaisa à nouveau. Quelques secondes de silence s'écoulèrent avant qu'Harry ne reprenne la parole. "Eh bien...", commença-t-il, hésitant sur la suite.
"Harry ! Te voilà ! Bon sang, il y a vraiment besoin de se cacher derrière des protections aussi puissantes ? Heureusement que je suis venue avec lui, sinon Ron ne t'aurait jamais trouvé !" s'exclama Hermione, sa voix résonnant dans la bibliothèque silencieuse. Le duo ne prit même pas la peine de rougir, comprenant que si la sérieuse et calme Hermione criait aussi fort dans sa précieuse bibliothèque, c'était que la situation était grave.
Ron s'avança aux côtés de la jeune fille, gratifiant la Serpentard d'un hochement de tête poli avant de se tourner vers Harry. "J'ai vu mon frère aujourd'hui", déclara-t-il d'un ton pressant. "Je n'étais pas censé te le dire, mais tant pis. Les autres candidats sont apparemment déjà au courant, alors autant que tu le saches. Pour la première épreuve, tu vas devoir affronter un dragon !"
Harry ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Il existait de nombreuses races de dragons dans le monde, et savoir qu'ils allaient devoir en affronter un pouvait être une bonne ou une mauvaise nouvelle, selon le type de dragon en question.
Ron, comprenant probablement la réaction d'Harry, ajouta : "Et ils n'ont pas amené les plus dociles. Il y a même un Magyar à pointes !"
17/11/1994, 22H14, Ouglitch, Russie:
Une silhouette féminine franchit lentement le seuil du Kremlin d'Ouglitch, suivie de près par un homme dont le visage portait les stigmates de nombreuses cicatrices.
"Remus, es-tu certain que c'est ici ?", interrogea la femme en désignant le mur d'en face de l'entrée d'un geste de sa baguette. "Oui, Fortuna, je sens leur odeur. Ils ont traversé ce mur. Ils l'ont sans doute dissimulé par des sortilèges. Lequel ? Mystère... Ce n'est pas un sort de Fidelius, c'est la seule certitude que j'ai", expliqua l'homme en la dépassant.
Depuis la disparition d'Hadrian, le duo s'était lancé à la poursuite d'Alexei, espérant que le mage noir détiendrait des réponses quant au destin d'Hadrian Potter. Ainsi, Remus reprenant les villes que l'ancien Lord Potter n'avait pas fouillées, ils avaient pu relancer leurs recherches et avaient finalement décroché le gros lot dans la ville d'Ouglitch en Russie.
Remus avait éliminé tous les mages noirs de la ville et était parvenu à retracer leur route jusqu'au Kremlin. Une fois cela fait, il avait contacté Fortuna et ils avaient élaboré un plan pour pénétrer dans la forteresse. En fin de compte, leur plan s'avéra inutile, aucun autre homme de main n'étant venu prendre le relais de ceux que Remus avait éliminés. Cela laissa Fortuna et Remus perplexes.
En effet, si Ouglitch était réellement l'entrée principale de la base d'Alexei, il devrait y avoir une meilleure sécurité. L'espace d'un instant, ils envisagèrent même la possibilité d'un piège, avant de rejeter cette idée. Fortuna l'avait compris lors de l'affrontement aux côtés d'Hadrian face au russe : aussi puissant soit-il, Alexei était un peureux. Il était incapable de s'engager dans un combat sans avoir l'avantage. Laisser sa propre base sans défense était donc impensable. Piège ou non, il aurait au minimum rassemblé une dizaine d'hommes. Là, il n'y avait personne.
"Revelio", murmura la femme d'un ton glacial en passant sa baguette devant le mur que Remus avait reniflé. Ce dernier brilla d'une étrange lueur orangée avant de s'effondrer sur lui-même, révélant un couloir vide menant à une grande porte en bois ancien. Un frisson d'excitation parcourut le duo.
Ils étaient enfin sur le point de découvrir les secrets que renfermait le Kremlin d'Ouglitch. Leur quête pour la vérité et la justice touchait à son apogée, et ils étaient déterminés à ne pas faiblir face aux dangers qui les attendaient.
Le couloir était sombre et humide, et une odeur de renfermé flottait dans l'air. Remus et Fortuna avancèrent prudemment, leurs baguettes éclairant leur chemin. Ils ne savaient pas ce qu'ils allaient trouver de l'autre côté de la porte en bois, mais ils étaient prêts à affronter tout ce que le destin leur réservait.
Celle-ci était vraiment unique. Adossée à un mur de pierre grise, la porte se dressait, fière et solitaire, comme un gardien fidèle des temps passés. Son bois massif, patiné par des siècles d'histoires, portait les marques du temps. Des rainures profondes, sculptées par d'innombrables mains, parcouraient sa surface, dernières marques des nombreux passages à son travers. Deux heurtoirs en fer forgé, usés par le temps, ornaient ses battants, comme des yeux métalliques scrutant les visiteurs. De lourds gonds grinçants, rouillés par l'humidité, permettaient à la porte de s'ouvrir et de se fermer dans un grincement sourd et solennel. Un arc de cercle en pierre, sculpté avec finesse, surplombait l'ensemble, gravé d'armoiries et de symboles énigmatiques.
De chaque côté de celle-ci se tenait un homme de main d'Alexei, le visage marqué par la fatigue. Il semblait que le sommeil n'était pas un élément quotidien dans leur vie, si le manque de réaction au bruit qu'ils avaient fait était un indicateur.
Faisant signe à Remus de la suivre, Fortuna s'approcha doucement, utilisant les enchantements de sa cape pour dissimuler sa présence. Le loup-garou, quant à lui, se servit d'une vieille cape d'invisibilité obtenue dans l'Allée des Embrumes. L'homme loup maîtrisait si bien cet art que Fortuna se sentit presque jalouse. Il savait comment la placer pour laisser le moins d'indices possible sur sa présence, et était même parvenu à l'utiliser en combat. Elle ignorait ce que Remus avait vécu dans son enfance pour être aussi habile, mais devait reconnaître son expertise en la matière.
Arrivés devant le mage à moitié endormi, elle leva délicatement sa baguette, espérant que Remus avait réussi à neutraliser le second sorcier. Elle compta quelques secondes supplémentaires dans sa tête pour lui laisser le temps de se mettre en position. Une fois cela fait, elle prit une grande inspiration et abattit sa baguette, un éclair jaillissant et frappant violemment le mage en face d'elle. Celui-ci mourut sur le coup.
L'autre mage se réveilla alors brusquement, mais avant de pouvoir faire la moindre tentative de riposte, il fut violemment plaqué au sol par Remus, un couteau sous la gorge. "Où est Alexei ?", gronda Remus, appuyant l'arme blanche contre le cou de l'homme. Celui-ci, cependant, ne se laissa pas intimider et lui cracha au visage.
"Bon, on va s'y prendre autrement", déclara Fortuna, des petits éclairs crépitant au bout de ses doigts. "J'ai un faible pour les hommes forts. Voyons voir combien de temps tu vas le rester", lança-t-elle avant d'éclater de rire d'une manière maniaque, effrayant secrètement le loup-garou par son comportement.
"Si tu es encore en vie quelque part Hadrian, alors reste caché pour toujours. Cette femme est terrifiante", pensa Remus en la regardant faire frire lentement chaque organe et chaque partie du corps du mage noir.
Finalement, après près d'une heure de torture particulièrement intense, l'homme, souhaitant sans doute que l'enfer dans lequel il se trouvait prenne fin, décida de parler : "J'sais pas où qu'il est ton Hadrian Potter, salope. Tout c'que j'sais, c'est qu'le maître est dans son atelier depuis plusieurs mois, et qu'y veut pas qu'on l'emmerde. D'puis l'temps, son grand projet devrait être terminé. Et pis, avec le bordel qu't'as fait, t'peux être sûr qu'il t'attend de l'autre côté. Maintenant crève-moi, et passe cette porte. J't'attendrai en enfer quand l'maître vous aura butés, toi et ton gars", cracha-t-il avant que Remus ne décide de mettre fin à ses souffrances.
La femme, toujours en proie à la colère, grogna face au manque d'informations obtenu de l'homme, mais baissa sa baguette.
"Bon, il est clair qu'il nous manque des éléments. Nous ignorons s'il y a des pièges sur la porte, ou même ce qui nous attend de l'autre côté. Nous devrions peut-être faire demi-tour..."
Remus n'eut cependant pas le temps d'achever sa suggestion avant que Fortuna ne fasse exploser la porte, réduisant des pans de mur en poussière et pénétrant d'un pas déterminé dans la pièce.
Soupirant et pleurant silencieusement une nouvelle fois la perte d'Hadrian, ce qui signifiait qu'il était le dernier occupant du Manoir doté de neurones fonctionnels - Sirius et Fortuna n'étant pas vraiment parmis les sorciers les plus lumineux qu'il connaissait - il se lança aussitôt à la poursuite de la femme.
A son tour, il entra dans la pièce, baguette à la main, prêt à charger, lorsqu'il remarqua que Fortuna était toujours immobile dans l'embrasure, fixant un point précis devant elle. Un cadavre. Elle contemplait un cadavre. Celui-ci n'avait rien de particulier, si ce n'était le couteau planté dans son cœur.
Cependant, Remus, homme d'une grande intelligence, rassembla rapidement les indices accumulés jusqu'ici. "Je suppose que c'est Alexei ?", demanda-t-il en s'approchant du corps. Fortuna hocha la tête distraitement, son corps refusant toujours de bouger.
Une partie de lui voulait vomir à l'odeur qui émanait du mage noir, mais il se devait d'utiliser son odorat afin d'obtenir une dernière information. Analysant le cadavre de plus près, et utilisant ses sens de loup ainsi que divers sorts de diagnostic, il parvint à une conclusion indéniable. "Il est mort depuis quelques mois. Voire même beaucoup de mois. Je n'ai aucune idée de ce qui est arrivé à Hadrian, mais ce ne peut pas être Alexei qui l'a tué. Il est mort... bien avant son attaque contre Hadrian."
Fortuna s'avança, fixant le corps de l'homme lâche avec haine. Faisant le même constat que son nouveau collègue temporaire, elle ne put s'empêcher de laisser échapper : "Merde de merde ! Qu'est-ce que tu as foutu Hadrian ?!"
24/11/1994, 10H21, Poudlard, Ecosse:
Harry observait les autres participants au Tournoi, chacun regroupé dans un coin de la grande tente qui leur servait de refuge. A en juger par leurs réactions, hormis Cédric Diggory, tous étaient déjà informés de l'épreuve qui les attendait et de la présence des dragons. Cela lui rappela de remercier une nouvelle fois Ron à la fin de l'épreuve.
Malgré tout, savoir ce qui allait se passer n'avait visiblement rien fait pour apaiser l'inquiétude des deux autres participants.
Son regard se posa d'abord sur son camarade de Poudlard. Le Poufsouffle lui en voulait visiblement. En effet, après la révélation de l'épreuve, celui-ci était venu lui demander s'il était déjà au courant, ce que le Gryffondor n'avait pas nié.
De plus, il semblait qu'il n'avait pas apprécié l'explication d'Harry non plus. "Pourquoi devrais-je t'aider ? Que ce soit toi, ou encore le reste de l'école, vous passez votre temps libre à me ridiculiser, et à affirmer que j'ai utilisé des stratagèmes pour m'inscrire dans le tournoi afin de faire mon grand retour à Poudlard", avait-il lancé au garçon, en insistant lourdement sur les derniers mots de sa phrase.
Cédric s'était retrouvé incapable de répondre à cela, sachant pertinemment que les dires de son camarade plus jeune étaient fondés. Il s'était alors retiré, et faisait des allers-retours dans son coin, cherchant comment il allait faire face à cette situation. Harry, s'il devait être honnête, se fichait totalement des moqueries et de la réaction enfantine des autres élèves de l'école. Cela ne l'avait pas affecté le moins du monde.
Tous ses amis le croyaient, même Ron, ce qui avait été une surprise pour lui. Alors pourquoi devrait-il se soucier de l'avis d'inconnus ? De toute façon, comme le disait si bien son oncle, tous ceux qui le méprisaient aujourd'hui finiraient par ramper à ses pieds le jour où Voldemort ferait sa réapparition.
Revenant sur l'épreuve qui approchait, le jeune héros du monde sorcier ne montrait aucune inquiétude apparente. Il en ressentait, c'était une évidence. Qui n'en aurait pas après avoir appris qu'il devrait affronter l'un des dragons les plus dangereux du monde : un Magyar à Pointes ?
Néanmoins, son esprit était déjà bien trop accaparé par la disparition de son oncle pour se laisser abattre par si peu. D'après ce que lui avait communiqué Sirius, Fortuna et Remus avaient retrouvé la trace de l'homme que son oncle recherchait, et qui était censé avoir causé sa disparition. Mais, à leur grande surprise, et à la sienne lorsqu'il apprit toute l'histoire, le mage noir était mort, et cela depuis longtemps.
Lentement, la disparition des Lords Potter et Greengrass commençait à se faire sentir au Magenmagot. Certes, Sirius et Lady Greengrass, qui avait pris la place de son mari, parvenaient à empêcher la faction sombre de faire ce qu'elle voulait, mais ils avaient perdu deux atouts majeurs dans les débats.
Car, aussi acérée soit-elle, la langue d'Hadrian Potter était douée pour contrer toutes les idées extrêmes de la faction de Lucius Malefoy.
Lui-même enchaînait les théories, cherchant désespérément à comprendre ce qui avait pu se passer. Mais, tout comme Fortuna, Remus et Sirius, toutes ses hypothèses finissaient par s'effondrer. La seule piste qui tenait encore la route... Eh bien, il ne l'avait partagée avec personne. Il avait trop confiance en son oncle pour qu'elle soit envisageable, et il ne voulait pas ternir son image en la divulguant.
Pour l'instant, il se retrouvait donc dans une impasse. Secouant la tête pour chasser ces pensées sombres, il reporta son attention sur une autre candidate : Fleur Delacour. Il n'était pas dupe. Les yeux de la demi-vélane semblaient perpétuellement rivés sur lui, le suivant dans tous ses mouvements, au grand désarroi de Daphné.
Il savait que les vélanes étaient attirées par la magie, mais que pouvait-il y faire ? Son cœur était déjà pris, qu'il le veuille ou non, et il n'était pas question qu'il abandonne sa magie et ne redevienne un moldu de sitôt.
"Une fois cette épreuve de pacotille terminée, je devrais avoir une petite discussion avec elle. Je ne veux pas de malentendus, et j'ai déjà assez de filles qui me tournent autour, je n'en ai certainement pas besoin de plus", grommela-t-il intérieurement.
Entre sa richesse, son physique et sa puissance magique, il était conscient d'être l'un des célibataires les plus en vue de Poudlard. Et il détestait cette situation. Tous ceux qui le courtisaient aujourd'hui étaient les mêmes imbéciles qui l'avaient trahi il y a quelques années, ou qui se moquaient de lui dans son dos depuis que son nom était sorti de la Coupe. L'idée que tous ces individus finiraient par diriger la future société magique britannique était une perspective réellement effrayante.
Comment des humains si influençables et cupides pourraient-ils les mener vers une nouvelle ère sans mages noirs comme Voldemort ? Il n'en avait aucune idée. C'est pourquoi il pensait qu'il était nécessaire de clarifier les choses avec la française. Elle n'était pas une mauvaise personne. Et lorsqu'il n'était pas dans les parages, elle se comportait tout à fait normalement, si ce n'est un peu hautaine.
D'ailleurs, c'était la première fois qu'il la voyait agir naturellement avec lui en sa présence, maintenant qu'il y réfléchissait. Elle était assise, les yeux fermés, alternant entre de grandes inspirations et de longues expirations. En la voyant aussi calme, il espérait qu'elle parviendrait à s'en sortir sans encombre.
Après tout, il y avait un complot en cours. Son inscription ne pouvait pas être le fruit du hasard. Quelqu'un essayait de le saboter, voire de saboter l'intégralité du tournoi. Il ne pouvait pas laisser cela se produire, quoi qu'il lui en coûte.
Soudain, alors qu'il s'apprêtait à tourner son regard vers sa dernière cible, Victor Krum, il vit les yeux de la Française s'ouvrir et se poser sur les siens. Il sentit alors une légère sonde mentale et s'y connecta, curieux du message que la candidate de l'école de Beauxbâtons souhaitait lui transmettre. Cependant, ce dernier n'était certainement pas ce à quoi il s'attendait.
"Cette jeune fille a bien de la chance, Harry Potter. J'espère que tu la traiteras bien", avait-elle déclaré, son accent français bien plus atténué que lorsqu'elle parlait à haute voix. "Je ne sais pas vraiment ce qui se passe, mais si ça peut t'aider, je peux te dire que le contingent des Beauxbatons n'a rien à voir avec ton inscription à ce tournoi. Bonne chance à toi, Harry Potter, et que le meilleur gagne !"
Pour la première fois depuis son retour, le Gryffondor fut laissé bouche bée. Il vit la demi-vélane le saluer une dernière fois avec un clin d'œil, avant de couper le lien et de revenir à sa méditation. Il lui fallut près d'une dizaine de secondes pour reprendre ses esprits, mais lorsqu'il le fit, il força un : "Merci mademoiselle, n'hésitez pas à venir me voir si vous remarquez quelque chose qui pourrait vous mettre vous ou quiconque dans cette école en danger", dans l'esprit de la jeune sorcière, l'impressionnant par sa maîtrise de la légilimencie, et reconstruisit rapidement ses propres barrières.
Bonne nouvelle, il n'aurait pas besoin d'avoir une longue conversation avec elle. Apparemment, elle pensait qu'il était déjà en couple avec Daphné. Meh, si cela suffisait pour qu'elle le laisse tranquille sur cet aspect, il ne s'en plaindrait pas. Mauvaise nouvelle cependant, l'école de magie française n'avait aucune information quant à son inscription.
Il y avait encore la possibilité qu'elle mente, mais son témoignage, associé à la réaction de sa directrice lorsqu'elle avait appris qu'il y aurait un autre candidat de Poudlard, suffisait à les innocenter. Il restait alors deux possibilités : Durmstrang, ou... un traître au sein de Poudlard.
En pensant à Durmstrang, il se tourna alors vers Victor Krum, star du Quidditch et l'un des favoris du tournoi. Ils n'avaient que très peu discuté ensemble, mais jusqu'ici l'élève de Durmstrang s'était montré assez froid, bien qu'il n'ait pas hésité à proposer à Harry un match de Quidditch lorsque celui-ci lui avait expliqué qu'il était aussi un attrapeur. Finalement, le garçon semblait relativement normal, bien que doué dans le domaine du vol.
De retour dans la tente, il paraissait calme, mais tapait du pied de manière répétée, montrant que lui aussi était inquiet quant à ce qui allait leur arriver.
"Et ainsi, que la première tâche du Tournoi des Trois Sorciers de 1994 commence. Le premier participant à être appelé, afin de récupérer son œuf d'or est… CÉDRIC DIGGORY !" cria Ludo Bagman au micro depuis le poste des juges, sortant ledit garçon de sa rêverie.
Tout le monde lui souhaita bonne chance, et il pénétra alors dans l'arène, alors que trois autres sorciers se préparaient à passer à leur tour. "Pourquoi est-ce que je me retrouve à passer en dernier…?" maugréa Harry, fixant la sortie de la tente avec intensité. La patience n'était pas l'une de ses grandes qualités.
Un par un, ils furent appelés, jusqu'à ce que finalement son tour ne vienne.
"Et notre dernier participant de la journée, qui est aussi le plus jeune… J'appelle HARRY POTTER !"
24/11/1994, 11H02, Poudlard, Ecosse:
"Le voilà, il arrive !" s'exclama Sirius en entendant le nom d'Harry être appelé.
Même si Daphné ne l'avouerait jamais, par fierté, le parrain d'Harry était la pièce maîtresse de leur petit groupe. Entre le chagrin de sa mère, l'inquiétude de Remus et la colère de Fortuna, il était le seul à apporter une bonne humeur, malgré l'ambiance morose qui pesait sur eux.
"Assis-toi Sirius, tu es plus visible que le dragon", ordonna la Serpentard à l'animagus canin. Celui-ci lui tira la langue, avant de dire : "Je veux être sûr qu'il sache que je suis là pour le voir", indiqua Sirius.
Daphné dut se retenir de lui faire remarquer qu'un homme d'1m80 peint en rouge fluo et qui crie le nom d'Harry était impossible à rater, et préféra hocher la tête, comprenant qu'avec la perte récente qu'avait subi son meilleur ami, il serait bien pour lui de se rappeler qu'il n'était pas seul.
Ophélia Greengrass, serrant la main de sa fille dans un étau, regardait le jeune homme qui avait pris le cœur de cette dernière entrer dans l'arène. Et elle comprit aussitôt ce qui avait fait chavirer le cœur de sa fille. Le garçon était un parfait mélange entre son oncle, son parrain, et ses parents biologiques : il possédait la force magique et l'aura du premier, les cheveux et le sourire du second, ainsi que les traits physiques des deux derniers.
Sous les encouragements (et les moqueries) des spectateurs, Harry s'approcha du dragon, marchant calmement, sa baguette en main.
Il avait d'abord envisagé d'utiliser son balai, mais n'ayant pas pratiqué depuis près d'un an, avait préféré laisser de côté l'idée en cas de dernier recours. Dans un premier temps, il tenterait d'y aller de front.
"Quel est son plan ?" demanda Remus en voyant Harry se placer devant le dragon qui le regardait avec rage. "Si je connais Harry aussi bien que je le connais... Il n'en a pas vraiment. Il a probablement juste une idée au cas où les choses tourneraient mal, c'est tout", supposa Daphné, inconsciente d'à quel point elle était proche de la vérité.
Depuis son retour, la jeune Daphné de onze ans, qu'elle pensait avoir enterrée après son départ, était revenue d'entre les morts, comme si l'enfer qu'elle avait vécu lors de son absence n'avait été qu'un terrible cauchemar.
C'était ce qui faisait la force d'Harry, et tous ses amis pourraient en dire autant. Il rendait tout le monde fou d'inquiétude par ses actions inconsidérées, mais apportait de l'espoir partout où il allait. D'une manière similaire à son oncle lorsqu'il parvenait à stopper des guerres à l'étranger, ou à arrêter les pires criminels en l'espace de quelques jours, Harry Potter était un phare qui guidait ceux dans l'ombre comme elle.
Et pour cela, elle lui serait à jamais redevable.
Le cœur battant la chamade, Daphné observa Harry lever sa baguette, prêt à affronter le dragon. Elle savait qu'il était capable de grandes choses, mais elle ne pouvait s'empêcher de craindre pour sa vie.
Pourquoi ? Un aspect particulièrement dérangeant qu'elle avait remarqué depuis son retour était son manque de sérieux. Il semblait tout prendre à la rigolade, et dégageait, de la même manière qu'Hadrian Potter avant lui, cette image d'omniscience et d'omnipotence.
Mais pour avoir fait plusieurs duels d'entraînements avec lui depuis son retour, et pour l'avoir vu en privé, elle savait que ce n'était pas le cas. Le garçon était fort, très fort. Il était même peut-être imbattable par quiconque dans l'école en dehors des professeurs.
Mais, il n'était pas son oncle, peu importe à quel point il voulait l'être. Il n'était pas encore cette force implacable et instoppable. Il le deviendrait, elle n'en avait aucun doute. Mais il ne l'était pas encore, et elle avait l'intuition que cela allait un jour lui coûter très cher.
Les autres candidats avant Harry avaient tous réussi à récupérer leur œuf, même Fleur Delacour. Elle avait espéré que celle-ci finisse piétinée par le dragon, mais malheureusement, elle devait reconnaître que c'était une sorcière hors pair. Loin de son Harry, mais une très puissante. Mais cela ne voulait rien dire.
"Si cette foutue bimbo pense pouvoir poser ses griffes sur Harry, après tout le temps que j'ai attendu, alors elle rêve. Qu'elle essaie pour voir !" se dit-elle en imaginant toutes les atrocités qu'elle lui ferait subir.
Voir et entendre sa fille menacer la française de mort avait causé le premier rire sincère de sa mère Ophélia depuis la mort de son père. Et rien que pour cela, elle ne regrettait pas l'espace d'un instant son explosion. Soudain, elle vit le visage d'Harry changer.
La mine décontractée qu'il avait mise en avant jusqu'ici avait été remplacée par son visage sérieux, ses yeux plissés de concentration, cherchant tout point faible de son adversaire. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait cela. C'était comme s'il… changeait de personnalité lorsqu'il considérait que ce qui était devant lui était important. "Un effet secondaire de son entraînement, je suppose", songea-t-elle.
Elle ne savait pas exactement ce qu'il avait subi au cours de cet "entraînement", mais il avait souffert, c'était une évidence. Tout avait un prix. Et elle connaissait sa nouvelle force. C'était impossible que celle-ci soit apparue sans sacrifice conséquent. Le fait que même lors de la soirée où son père avait été tué, il s'entraînait encore, était une preuve de tout cela.
Ramenant son esprit à ce qu'il se passait devant elle, elle vit le dragon cracher un flot de flammes sur Harry, qui conjura un immense bouclier d'eau et roula derrière des rochers, parvenant in extremis à s'en sortir indemne. Le Magyar, trouvant Harry trop proche de ses œufs, fit deux pas rapides dans sa direction, tirant sur la chaîne qui le retenait, et frappa d'un violent coup de griffes le rocher où se cachait Harry, la faisant haleter de peur. Même Fortuna, habitué au danger, serra les poings en voyant cela.
Heureusement, le Gryffondor émergea indemne du rocher, entouré d'une membrane dorée. "Le bouclier atlas !" reconnut Daphné. C'était le même bouclier qu'avait utilisé son oncle contre Tom Jedusor un an et demi auparavant.
Harry ne perdit pas de temps et commença à courir, roulant sous les coups de pattes et déviant les rochers envoyés dans sa direction. Chacune des esquives qu'il faisait resserrait l'étau de la main de sa mère sur la sienne, ce qui la fit grimacer de douleur. "Maman, détends-toi, c'est Harry, il va s'en sortir", la rassura-t-elle en dépit de ses propres inquiétudes.
La femme plus âgée prit plusieurs grandes inspirations, et se calma légèrement. Harry, ennuyé des cent trente-cinq tentatives de meurtres du Magyar, lui envoya un puissant sort explosif dans la bouche. Le sort fut si puissant que le dragon chancela, manquant de peu d'écraser ses œufs, et le commentateur, Ludo Bagman, se força à arrêter de parler pendant plusieurs secondes.
Rien que cela en soit était un exploit, mais le Gryffondor ne s'arrêta pas là. Il profita de l'hébétude temporaire de la puissante bête magique pour lancer un sort sur les chaînes. Celles-ci, qui étaient à la limite de se briser, se resserrèrent et commencèrent à entourer le dragon. L'animal, comprenant ce que le petit humain sous lui voulait faire, s'envola, battant de ses ailes si fort que le vent força près de la moitié de la foule à fermer les yeux. Il ne put aller bien haut, mais cela suffit à Harry pour qu'il passe à la suite de son idée.
Il courut, profitant de la volonté du dragon d'échapper aux chaînes qui voulaient le retenir, et attrapa l'œuf d'or au sol. Il y eut alors des acclamations collectives dans toute l'arène, les plus fortes venant de Sirius et Remus.
Daphné vit même Fortuna, habituellement stoïque, laisser échapper un petit sourire avec un : "Ouais !" Cependant, l'instant de joie ne dura pas longtemps, alors que le dragon, probablement dans un dernier acte de désespoir, repoussa les chaînes et plongea sur lui, à la manière d'un avion kamikaze.
"Attention !" s'exclama sa mère, paniquée. Mais Harry ne montra aucune peur. Le même masque de concentration était présent sur son visage. Dans une magnifique démonstration de ses compétences en métamorphose, il déchira le sol en pierre de l'arène et forma une solide plaque en pierre d'un poids que Daphné ne voulait même pas imaginer.
Porter cela magiquement pendant une minute aurait suffit à vider ses réserves. Elle ne voulait même pas imaginer la force et la taille du noyau d'Harry. Pour maintenir un sort aussi compliqué, il devait être largement au-dessus de la moyenne.
Le Magyar, voyant l'obstacle se construire devant lui, eut malgré tout le temps de cracher un nouveau lot de flammes draconiques sur Harry. Bien que celles-ci ne causèrent aucune blessure grave, elles lui brûlèrent superficiellement le torse ainsi que les bras.
"Ça ne devrait pas être trop dangereux, mais il va perdre quelques points à cause de cela", tenta Remus afin de rassurer le groupe. Tous hochèrent gravement la tête, toujours inquiets malgré tout.
Finalement, poussant un cri de rage, Harry décida d'en finir. Il lança l'immense plaque de béton sur le dragon, le renvoyant violemment en arrière et le faisant s'écraser sur le bouclier de Dumbledore qui protégeait les spectateurs. Harry ne s'arrêta pas là, et, d'un mouvement de baguette élaborée, resserra les chaînes et en conjura de nouvelles afin de maintenir l'animal au sol pour de bon.
Puis, sous les yeux médusés des spectateurs, il planta sa baguette dans le sol, créant un puissant champ de gravité qui, accompagné des chaînes, immobilisa totalement l'animal, jusqu'à ce qu'il perde conscience. Daphné n'avait aucune idée du sort que venait d'utiliser Harry. Mais sa meilleure supposition était que celui-ci venait du grimoire Potter, considérant que tous les spectateurs, dont Dumbledore semblait réellement surpris de l'action du jeune garçon.
Lorsqu'il fut sûr que le dragon était assommé, Harry annula les sorts, et vérifiant qu'aucun œuf n'avait été détruit, récupéra à nouveau celui en or, et sortit sous les acclamations du commentateur. Il était clairement fatigué, mais la fierté était visible sur son visage à des kilomètres.
"C'était le sort d'Hadrian", murmura Fortuna, choqué. Daphné n'avait jamais vu la femme réagir de cette manière. "Et cette aisance, cette forme ! C'est vraiment bien son neveu", déclara-t-elle comme si elle venait d'apprendre ce fait.
"Hadrian Potter… Quel genre de monstre avez-vous créé ?", demanda Daphné en regardant le ciel, exigeant presque une réponse de ce dernier.
