Disclaimer: Bon à force vous savez, mais ça ne fait pas de mal de le répéter. Je ne suis pas JK Rowling. Tous les droits d'Harry Potter lui reviennent.

fortinpatric: ;)

4cece: Merci beaucoup pour le soutien, ça fait énormément plaisir ! J'espère que la suite continuera de te plaire :).

D'ailleurs, la personne qui lisait mes chapitres et s'assurait de limiter mon nombre de fautes ne le fait plus. Je suis donc par avance désolé, et j'espère que s'il y en a, cela ne dérangera pas trop votre lecture. Plein d'amour sur vous !


15/03/1995, 21H06, Milan, Italie:

Fortuna Moon avait traversé un mois tumultueux depuis sa découverte dans le bureau d'Hadrian. Hantée par les secrets enfouis dans ce lieu, elle se sentait investie d'une mission cruciale : poursuivre l'œuvre d'Hadrian et percer les mystères de la liste énigmatique qu'il avait laissée derrière lui.

Déterminée à ne rien laisser au hasard, elle se plongea dans l'étude méticuleuse de la liste, déchiffrant patiemment ses codes obscurs et écartant les éléments incomplets ou nécessitant des recherches approfondies. Chaque nom, chaque lieu, chaque indice était scruté avec attention, à la recherche du fil d'Ariane qui la mènerait à la vérité.

Une fois l'examen minutieux du bureau achevé et après une sieste réparatrice, elle convoqua Sirius Black et Remus Lupin, ses fidèles compagnons dans l'enquête pour retrouver Hadrian Potter, afin de leur révéler sa trouvaille. Les deux sorciers, Sirius fidèle à son rôle de parrain d'Harry et Remus toujours prompt à soutenir Fortuna, furent pris de court par cette découverte inattendue. Ils ne s'attendaient guère à trouver des informations aussi précieuses dans les méandres du manoir Potter.

S'ensuivit une longue soirée de discussions stratégiques. Sirius, protecteur invétéré d'Harry, privilégia le maintien d'un lien régulier avec son filleul par le biais de correspondances. Remus et Fortuna, quant à eux, se répartirent les tâches à venir, conscients que la quête s'annonçait périlleuse et exigeait une collaboration sans faille.

Fortuna, à l'esprit vif et à l'action résolue, se porta volontaire pour traquer Sethom, un mage noir recherché en Russie et en Italie pour des méfaits variés. L'intrigue d'Hadrian derrière cette cible déroutante lui échappait, mais elle avait foi en son jugement et en ses capacités hors du commun. Loin de le questionner, elle se lança avec ferveur dans son enquête, déterminée à découvrir les motivations de son mentor et à comprendre la place de Sethom dans ce puzzle complexe.

Remus, doté d'une intuition aiguisée et d'une ténacité remarquable, reçut la mission de retrouver Siena, le nom de la femme figurant sur la liste. Sa quête s'annonçait beaucoup plus ardue, en l'absence d'avis de recherche ou d'indices concrets sur cette personne énigmatique. Cependant, Fortuna ne doutait pas de ses capacités et de sa détermination.

Le lendemain, Fortuna se rendit au ministère de la Magie pour informer l'agent Andrews, son contact habituel, de sa prochaine cible. Andrews, agent chevronné mais aux vues parfois étroites, ne put cacher son étonnement. Fortuna, habituée à affronter des ennemis redoutables et à déjouer des complots machiavéliques, s'orientait désormais vers un mage noir quasi inconnu, dont les méfaits semblaient insignifiants. Son choix le laissait perplexe, voire dubitatif.

Refusant de s'étendre sur ses motivations et convaincue de l'importance de sa mission, Fortuna obtint la mission de capture et quitta le ministère, laissant Andrews à ses interrogations. Elle ne pouvait se permettre de perdre du temps à justifier ses choix ou à dissiper les doutes. Sa priorité était d'agir et de suivre les traces d'Hadrian.

Ayant informé les occupants du manoir Potter de sa future absence prolongée, Fortuna se lança sur les traces de Sethom, exploitant son expertise et ses techniques éprouvées pour glaner des informations. Elle survola les contrées sauvages avec son balai, se faufila dans des ruelles sombres et passa des heures à écouter des conversations "secrètes" dans des bars. Sa quête la mena un peu partout, des plaines enneigées de la Russie aux canaux pittoresques de Venise, toujours à l'affût du moindre indice.

Sa traque dura un mois entier, ponctuée de changements d'apparence et d'identités multiples pour brouiller les pistes et déjouer les éventuels pièges. Elle endossa tour à tour le rôle d'une marchande ambulante, d'une diseuse de bonne aventure et d'une simple passante, s'adaptant avec brio à chaque environnement et à chaque situation. Tout cela jusqu'au jour où…

"Bingo…" murmura Fortuna, perchée sur le toit d'un immeuble italien. Après des jours d'une surveillance patiente, elle avait enfin repéré sa cible : Sethom, le mage noir qu'elle traquait sans relâche.

Depuis son arrivée à Milan, Fortuna avait adopté une stratégie audacieuse : camper sur les toits de la ville, profitant de sa discrétion et de sa maîtrise des différents sorts de dissimulation pour observer les mouvements de Sethom. Cette approche lui avait permis d'assister à plusieurs crimes moldus, qu'elle avait heureusement pu stopper grâce à ses pouvoirs magiques.

La violence qui régnait dans la ville l'avait surprise. Elle avait toujours pensé que les Moldus, avec leurs avancées technologiques, étaient désormais en sécurité. Mais la réalité était tout autre. Des agressions, des vols, des tentatives de meurtres… La criminalité semblait prospérer dans les ruelles sombres de Milan, loin des regards des autorités.

Heureusement, sa nature de sorcière lui conférait une force et une protection bien supérieures à celles des Moldus les plus robustes. Un simple sort de bouclier ou de projection lui permettait de repousser facilement les assaillants, sauvant ainsi des vies innocentes. Mais Fortuna ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine frustration. Elle aurait aimé pouvoir éradiquer définitivement le mal qui rongeait la ville, mais son rôle se limitait pour l'instant à jouer les justicières dans l'ombre.

Repoussant ces pensées, Fortuna concentra son attention sur la scène qui se déroulait devant elle. Un groupe d'hommes vêtus de noir, tous porteurs d'une baguette magique, se rassemblait dans une ruelle sombre. Leur présence intriguait Fortuna, qui y vit une piste prometteuse pour retrouver Sethom.

Profitant des pouvoirs de la tenue que lui avait léguée Hadrian, Fortuna suivit le groupe à distance, se faufilant d'ombre en ombre dans les méandres de la ville. Après une série de détours dans les ruelles étroites, les hommes s'arrêtèrent derrière un petit café.

L'impatience montait en Fortuna. Elle aurait aimé les interroger directement, mais la prudence l'obligeait à observer. Enfin, après une attente interminable, un homme apparut, son visage reconnaissable entre mille : Sethom. Le mage noir correspondait parfaitement à la photo de sa mise à prix. Fortuna avait enfin trouvé sa cible.

Sous ses yeux ébahis, le groupe d'hommes et Sethom pénétrèrent dans un mur, qui se transforma miraculeusement en une porte secrète. Déterminée à ne pas les laisser filer, Fortuna bondit à leur suite et franchit le passage magique.

De l'autre côté, elle se retrouva dans un lieu étrange, une sorte de reflet inversé de la ruelle qu'elle avait quittée. Les bâtiments étaient inversés, les enseignes paraissaient écrites à l'envers, et une lumière blafarde éclairait l'atmosphère pesante. L'air était lourd et menaçant. Instinctivement, Fortuna leva sa baguette et conjura un puissant bouclier protecteur, juste à temps pour repousser un jet de feu dévastateur.

En observant son environnement, Fortuna comprit qu'elle était encerclée. Quatre sorciers, vêtus d'un uniforme de combat similaire au sien, l'entouraient, leurs baguettes pointées vers elle. Un cinquième homme se tenait à l'écart, gardant Sethom au sol et inconscient à ses pieds. Son aura dégageait une puissance redoutable, mêlée à une étrange sensation de danger. Pourtant, son attitude détendue troublait Fortuna, lui procurant un sentiment de malaise.

Avant qu'elle ne puisse expliquer la raison de sa présence, les quatre autres sorciers se mirent à l'attaquer. Fortuna, prise au dépourvu, réagit instinctivement. Si elle se basait sur ce qu'elle voyait, elle avait affaire à trois hommes, dont deux semblant relativement jeunes, et une femme.

Décidant que c'était à son tour de passer à l'offensive, elle commença à conjurer de puissants éclairs et à les envoyer tout autour d'elle sous la forme d'arcs électriques. Son attaque surprit ses adversaires, et la femme s'écroula à genoux, touchée par une décharge puissante.

Cependant, contre toute attente, Fortuna vit l'un des jeunes sorciers se mettre légèrement à l'écart et commencer à lancer différents sorts de soins dans une langue qu'elle ne reconnut pas. "On dirait du japonais", songea-t-elle, alors que les traces de brûlures disparaissaient de la femme, et qu'elle se mettait à conjurer des runes autour d'elle.

Pendant ce temps, les deux autres sorciers restants se mirent à l'attaquer sans relâche, lançant des sorts de feu ainsi que différents objets conjurés plus ou moins dangereux. Fortuna, agile et expérimentée, parvenait à esquiver leurs attaques et à riposter avec ses propres sorts offensifs. Le combat s'intensifia, devenant un ballet meurtrier de magie et de réflexes aiguisés.

Voyant que la femme aux runes préparait un sort puissant, Fortuna décida de la neutraliser. Elle conjura un puissant pic de terre qu'elle lança sur le jeune mage japonais à l'arrière, espérant le distraire et l'empêcher de soigner ses camarades. Elle vit alors le sorcier le plus grand du groupe courir devant lui et conjurer un puissant bouclier pour le protéger.

Ne perdant pas de temps, Fortuna coupa l'air avec sa baguette, conjurant deux puissants éclairs très précis qui frappèrent de plein fouet la femme aux runes et l'autre jeune garçon. Les deux s'envolèrent en arrière et s'écrasèrent dans des bâtiments. "Parfait, il ne m'en reste plus que deux !" pensa-t-elle avec satisfaction.

Cependant, avant qu'elle ne puisse reprendre son attaque, le cinquième homme, celui avec l'aura terrifiante, se leva. D'un mouvement fulgurant, il se trouvait soudainement devant elle, comme s'il s'était juste… téléporté. Fortuna n'avait pas vu les marques d'une personne qui transplane, il était juste... apparu.

D'aussi proche, elle était presque capable de palper son aura. Celle-ci était si forte, si oppressante. Et elle était associée à un type de magie peu commun : la magie du temps. La seule personne qu'elle avait vue jusqu'ici maîtriser cette dernière... c'était Hadrian.

"Voyons, calme-toi. On dirait presque que tu veux les tuer ! Ils ne sont pas à ton niveau, loin de là", déclara l'homme, semblant à la fois fier et amusé.

Sa voix était modifiée, mais au fond d'elle, Fortuna savait. C'était lui. Le mystérieux sorcier qui surveillait Sethom, celui dont l'aura dégageait une puissance redoutable et une fascination étrange. Le puissant mage recula légèrement, et elle décela un boitement dans sa démarche. Sa jambe droite jusqu'au genou paraissait être faite de bois. En effet, elle était très rigide.

Il l'observa attentivement, scrutant chaque détail de son visage, la passant au crible de son regard perçant. Un silence pesant s'abattit sur la scène, comme si le temps lui-même avait suspendu son souffle. Fortuna, figée dans l'immobilité, ne parvenait plus à émettre le moindre mouvement. Seuls les bruits saccadés de sa respiration et les déplacements mesurés de son interlocuteur troublaient l'atmosphère glaciale.

Le sorcier s'approcha d'elle, son souffle frôlant son oreille. D'une voix suave et taquine, il murmura les mots qu'elle connaissait si bien : "C'est ta prime, Fortuna. Un travail remarquable."

En un éclair, il disparut, comme s'il s'était évaporé dans les airs. Les autres sorciers suivirent son exemple, laissant Fortuna seule face à Sethom, inerte sur le sol.

Un doute la saisit. Avait-elle rêvé ? Mais un élément matériel la tira de sa torpeur : un morceau de cape noire gisait à ses pieds, vestige de l'un de ses adversaires vaincus.

S'assurant que son corps obéissait de nouveau à ses ordres et qu'aucune blessure ne l'affectait, elle invoqua un Portoloin, le plaçant délicatement sur la poitrine du mage noir. "Prime Fortuna Moon," prononça-t-elle d'une voix ferme.

Dans un tourbillon de lumière, Sethom s'évanouit, laissant Fortuna chancelante sur ses jambes. "Hadrian... Enfin..." murmura-t-elle, une vague d'émotions la submergeant.

Elle en était convaincue : c'était lui. Son aura, ses blessures, sa tenue, son attitude confiante et sa manière de se déplacer... Tout indiquait qu'il s'agissait bien d'Hadrian.

"Tu as intérêt à avoir de bonnes explications !" lança-t-elle dans le vide, avant de transplaner à son tour. Il lui fallait informer Remus et Sirius des informations qu'elle avait glanées.

09/04/1995, 13H34, Poudlard, Ecosse:

Au fil des mois qu'elle avait partagé avec Harry Potter, Daphné Greengrass avait découvert une facette insoupçonnée de sa personnalité. Un voile s'était levé, révélant un Harry plus sombre, plus sauvage, marqué par les épreuves qu'il avait traversées au cours de sa courte vie.

Le couple avait en effet essuyé de nombreuses attaques, orchestrées principalement par des élèves de Serpentard, mais parfois venues des propres camarades de Gryffondor d'Harry. Ces dernières l'avaient enragés au plus haut point, et avaient presque divisé la maison de rouge et d'or en deux. D'un côté, il y avait ceux qui soutenaient Harry, et s'en fichaient de sa vie romantique. De l'autre, se tenait ceux incapables d'accepter qu'il "s'allie aussi intimement" à une Serpentarde. Pourquoi fallait-il que même sa vie romantique fasse autant sujet à débat ? Harry n'en avait aucune idée, mais sa patience avait depuis longtemps atteint ses limites.

Jusqu'ici, ces tentatives d'agression avaient toutes échoué, grâce à leur vigilance et à leur riposte déterminée.

Cependant, la deuxième tâche du Tournoi des Trois Sorciers faillit briser le destin de Daphné. Le matin de l'épreuve, alors que le professeur Rogue venait la chercher dans son lit, elle remarqua l'état inquiétant de son corps. Ce dernier s'affaiblissait graduellement, et les symptômes qu'elle ressentait ne correspondaient à aucune maladie qu'elle connaissait.

Incapable de cerner l'origine de son mal, Daphné décida de garder son mal pour elle, et accepta d'être mise sous le sort de stase du vieux directeur de l'école. Ce sort s'avéra providentiel, car il lui sauva la vie. Lorsqu'Harry la ramena à la surface du lac, elle comprit instantanément la vérité qui la frappait de plein fouet.

En voyant le visage du garçon qu'elle aimait, elle sut qu'un Serpentard avait dû empoisonner sa nourriture. Trop confiante en ses capacités de sorcière, elle n'avait jamais envisagé la possibilité d'une attaque sournoise et perfide.

L'utilisation du poison, arme sournoise et machiavélique, était la signature d'un Serpentard rusé et cruel, et non celle d'un Gryffondor. Daphné réalisa qu'elle avait sous-estimé ses ennemis. Se croyant condamnée, elle ferma lentement les yeux et accepta son sort, se demandant si son père serait fière d'elle.

Mais à son grand étonnement, elle se réveilla guérie dans l'infirmerie de Poudlard. Instinctivement, elle sut qu'Harry était derrière sa guérison miraculeuse.

Quelques jours plus tard, la nouvelle tomba : Drago Malefoy et Théodore Nott avaient été transférés à Durmstrang. Une enquête rapide révéla que les deux garçons, ainsi qu'un préfet, avaient été sauvagement agressés et torturés à la limite de la folie. Aucun coupable ne fut identifié, et les professeurs affirmèrent que l'enquête était toujours en cours.

Pour Daphné, il s'agissait de la preuve irréfutable de l'implication d'Harry. Seul lui possédait les talents et les connaissances nécessaires pour effacer toutes traces de son passage. Et si, comme elle le supposait, les garçons de Serpentard étaient responsables de son empoisonnement, elle comprenait parfaitement ses motivations.

Une part d'elle était contrariée par l'idée d'être une demoiselle en détresse, incapable de se défendre seule. Mais après une discussion avec Harry, elle admit que cela n'avait plus d'importance. Il lui avait sauvé la vie, et elle aurait fait la même chose pour lui, n'hésitant pas à employer des méthodes tout aussi extrêmes.

Malheureusement, en dépit de ce qu'elle pensait, les autres élèves semblaient continuer de croire qu'elle était une fille faible sans défense. A chaque fois que quelqu'un l'approche, prononçant ce même discours de vouloir lui "apprendre la vie", elle ne peut empêcher un sourire narquois de monter sur son visage.

Après tout, il y avait une raison pour laquelle aucun d'entre eux n'avait tenté de s'en prendre à elle une seconde fois.

Harry, quant à lui, lui faisait entièrement confiance. Elle savait à quoi s'attendre désormais, et était loin d'être en reste avec une baguette.

Leur relation avait été mise à l'épreuve ces derniers mois, mais elle n'en avait que grandi. En dehors de leur groupe d'amis commun, presque tout Poudlard était contre eux. Les regards accusateurs, les murmures dans leur dos, les tentatives sournoises de les saboter... Ils avaient tout affronté ensemble.

Mais Harry ne regrettait pas une seule seconde tout ce qu'il avait fait pour elle. Même les dizaines d'heures de retenue ne le dérangeaient pas. Après tout, qu'est-ce que quelques heures de nettoyage en échange d'une après-midi avec la fille qu'il aimait ?

Une fois la nouveauté de leur couple ancrée dans leurs habitudes, ils avaient pu correctement reprendre leurs enquêtes respectives. Harry avait appris que Dumbledore avait commencé ses interrogatoires. Presque tous les professeurs y étaient passés, à l'exception d'Alastor Maugrey qui avait été rappelé pour une mission urgente au ministère.

Le vieux directeur n'avait communiqué aucune information quant à s'il connaissait le traître, mais semblait assez inquiet.

Selon Harry, il n'y avait que deux possibilités. Soit Rogue était repassé du côté obscur, ce qui expliquerait qu'il devenait lentement encore plus désagréable qu'il ne l'était déjà à l'origine, ou alors Maugrey était le traître.

L'idée était farfelue, presque absurde. Mais Harry ne pouvait s'empêcher d'y penser. Pour quelle raison ? Il est le professeur de Défense Contre les Forces du Mal, et c'était tout ce dont Harry avait besoin. Quirrell était un réceptacle pour l'âme de Voldemort, et Lockhart un manipulateur qui jouait avec la mémoire des autres pour écrire ses livres. Donc l'hypothèse que Maugrey soit méchant d'une manière ou d'une autre n'était pas qu'une conjecture sans fondement.

Ainsi, en attendant de pouvoir entrer en possession d'informations supplémentaires, le jeune Gryffondor laissa de côté ses recherches, et se mit à soutenir Daphné dans les siennes. Ils s'étaient mis d'accord sur la marche à suivre, et s'étaient plongés dans toutes les listes possibles afin de retrouver l'homme à la cicatrice.

Ni Harry ni Daphné ne connaissaient la moindre information sur ce dernier. Cependant, Harry l'ayant vu le soir de la mort d'Alexander, il était alors en capacité de l'identifier s'il parvenait à retrouver son visage.

C'est pourquoi, après de longues heures de débat et de réflexion, Harry avait décidé de faire jouer ses contacts. Il avait demandé à Susan Bones, une amie à lui dans la maison des Poufsouffles, s'il pouvait demander une faveur à sa tante. En parallèle, il avait laissé une lettre à Sirius dans laquelle il lui expliquait ce dont il avait besoin.

Avec le pouvoir du puissant Lord Black derrière lui, sa demande avait eu suffisamment de poids, et il avait pu mettre la main sur... la liste de tous les mangemorts emprisonnés à Azkaban lors de la première décennie.

Ils avaient déjà fait le tour de toutes les listes possibles et imaginables accessibles dans leur bibliothèque personnelle, ainsi qu'à Poudlard, sans succès. Ainsi, Daphné avait suggéré de se tourner du côté du ministère.

C'est ainsi que malgré des semaines à tourner en rond dans son enquête, Daphné se retrouvait à nouveau dans ce même espace, au fond de la bibliothèque. Cette fois-ci, elle était assise sur le canapé, son dos soutenu par le torse d'Harry alors que leur regard attentifs scannait une par une les photos des reconnus coupables. Et il y en avait beaucoup ! Apparemment, Amélia Bones ne rigolait pas lorsqu'elle disait qu'elle leur donnerait accès à tout ce qu'ils voulaient tant que cela leur permettait de retrouver le coupable du meurtre d'Alexander.

Des visages patibulaires, des regards haineux, des sourires sadiques... Daphné les repoussait tous du regard, déterminée à trouver celui qu'elle cherchait. Mais après des heures de recherche infructueuse, l'épuisement commençait à la gagner.

"On devrait faire une pause Daphné, ça fait des heures qu'on y est. Si on perd notre concentration et qu'on le loupe… Je n'ai vraiment pas envie de revoir une par une la tête de tous ces psychopathes assoiffés de sang…" admit Harry d'une voix rauque en enroulant son bras autour de la taille de sa petite-amie.

"Parle pour toi Potter, je vais très bien" claqua-t-elle faiblement, tentant de lui faire croire qu'elle avait plus d'énergie qu'elle ne le laissait paraître.

Mais ses yeux trahissaient sa fatigue. Ils étaient cernés et son regard perdait de sa vivacité. Harry le savait, elle était à bout de forces.

Finalement, après un bâillement et quelques secondes supplémentaires à faire le tour de la même page de photo en boucle, elle posa l'énorme livre sur ses genoux et se laissa tomber en arrière.

"On doit le trouver Harry. J'ai regardé tellement de fois le souvenir que tu m'as prêté que son visage est imprimé dans ma mémoire. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais qu'il est là. Je le sens", soupira-t-elle, ses longs cheveux blonds tombant en cascade et couvrant partiellement son joli visage.

"Je sais Daphné, je sais. On va le trouver, je te le promets. Mais qu'on sache qui il est maintenant ou demain ne changera pas grand chose ultimement, tu ne crois pas ?" demanda-t-il en lui caressant délicatement les cheveux.

"..."

Elle ne lui répondit pas immédiatement. Harry baissa alors la tête, et vit qu'elle s'était assoupie dans ses bras. "Pas fatiguée... Mon cul ouais", grommela-t-il discrètement, ennuyé du mensonge effronté.

Il ramassa alors le livre, et, se mouvant le plus habilement possible pour ne pas la réveiller, essaya de le refermer. Néanmoins, tenir un livre aussi lourd d'une seule main, même pour Harry, demeurait un exploit, et celui-ci se referma violemment sur sa main.

Se mordant les joues pour ne pas laisser échapper un bruit, il amena le livre devant lui, et le maintint ouvert. Il se mit alors à essayer de retrouver la page à laquelle s'était arrêtée Daphné. Cependant, alors qu'à cause du peu de liberté de mouvement qu'il possédait, le livre se refermait à nouveau, il vit quelque chose qui le fit tiquer.

Ne me dis pas que…" chuchota-t-il alors qu'il revenait à la toute première page du livre - celle où les criminels étaient rangés par ordre alphabétique selon leur prénom au lieu de leur nom de famille - et dû se retenir de tout faire exploser autour de lui.

"Depuis le début… la toute première page…" grogna-t-il, avant de marquer cette dernière et de poser le livre sur la table à côté de leur canapé.

Un sentiment de frustration immense le submergea. Comment avaient-ils pu être si aveugles ? La réponse était là, sous leurs yeux, depuis le début.

Décidant que Daphné méritait un peu de repos, il ferma les yeux également et se laissa tomber dans les bras de Morphée, laissant de côté le livre qui possédait la réponse qu'elle avait cherchée pendant plusieurs mois.

Malgré l'épuisement qui pesait sur ses paupières, son esprit refusait de s'apaiser. Des questions lancinantes tournoyaient dans sa tête, exigeant des réponses.

Comment un homme comme Antonin Dolohov, un mangemort notoire et redouté, avait-il pu pénétrer dans le manoir sans être détecté ? N'oublions pas les protections gobelines, la force redoutable d'Hadrian, et les elfes entraînés au combat et à la reconnaissance. Et pourquoi son oncle, un soldat expérimenté, ne l'avait-il pas reconnu ?

L'idée était absurde. Il était impossible qu'Hadrian Potter n'ait pas identifié Dolohov. Surtout s'il avait rejoint l'homme et Alexander dans cette fameuse pièce ce soir-là.

"Il y a quelque chose de plus grand derrière tout cela", pensa-t-il. "Quelque chose de bien plus sombre et complexe que tout ce que j'ai pu imaginer jusqu'ici."

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Dans les entrailles d'un manoir ancien et labyrinthique, niché au cœur d'une forêt dense et brumeuse, une salle d'entraînement vaste et austère résonnait des échos d'une activité intense. Des lueurs intermittentes traversaient l'obscurité, révélant la présence de trois duellistes engagés dans un combat acharné.

Léo, un duelliste français expérimenté, arborait une posture ferme et déterminée, ses yeux d'aigle scrutant chacun des mouvements de ses adversaires. Sa réputation de combattant redoutable le précédait, et son talent pour les duels offensifs n'était plus à prouver.

Face à lui se dressaient Masayuki et Hery, deux jeunes sorciers prometteurs issus d'horizons lointains. Masayuki, à peine âgé de 17 ans, originaire du pays du Soleil Levant, se distinguait par sa maîtrise des sorts curatifs et sa capacité à analyser calmement les situations les plus périlleuses. Hery, quant à lui, originaire de Madagascar, était réputé pour ses sorts offensifs dévastateurs et son tempérament fougueux.

Alors que les sortilèges fusaient de toutes parts, Elena, une jeune femme à la beauté envoûtante et à l'esprit vif, observait la scène depuis un coin de la salle. Son expertise en matière de runes et de magie défensive lui avait valu une place de choix au sein de ce groupe hétéroclite de sorciers.

A la tête de cette équipe improbable se trouvait un homme mystérieux, dissimulé sous une cape sombre qui ne laissait entrevoir rien d'autre que son sourire énigmatique. Son identité restait un secret bien gardé, mais son aura de puissance et de confiance, elle, ne faisait aucun doute.

Le duel s'intensifia alors, les sortilèges se multipliant à une vitesse folle. Léo, utilisant sa vaste expérience, parvenait à anticiper les attaques de ses adversaires et à les contrer avec une précision redoutable. Masayuki, malgré son jeune âge, faisait preuve d'une grande résilience, ses sorts curatifs lui permettant de soigner ses blessures et celles de son coéquipier. Hery, quant à lui, déchaînait une tempête de sorts offensifs, cherchant à prendre l'avantage sur son adversaire expérimenté.

Cependant, la puissance brute ne suffisait pas face à la stratégie et à la maîtrise de Léo. D'un geste fluide, il fit tournoyer sa baguette avant de la pointer vers le ciel, déclenchant une onde sonore puissante qui assourdit momentanément ses adversaires. Masayuki, murmurant une incantation en japonais, lança un contre-sort curatif sur lui-même, avant de s'apprêter à répéter l'opération sur son coéquipier. Mais il fut consterné de le découvrir enchaîné au sol.

Réagissant avec instinct, il transplana derrière le Français, qui levait déjà sa baguette dans sa direction. Sans hésiter, il lança un sort explosif dévastateur dans son dos. L'impact propulsa le Français en avant, offrant à Masayuki l'opportunité de briser rapidement les chaînes qui liaient son allié. Inquiet pour son état, il se précipita à ses côtés pour prodiguer des soins.

Cependant, avant qu'il n'ait pu achever son geste, une nouvelle décharge magique le frappa à la poitrine, le clouant au sol à son tour

"C'pas dégueulasse c'que tu m'as fait là, Masayuki ! Mais bon sang, faut qu't'arrête de tourner ton dos à ton adversaire tant qu'il est d'bout. Lève-toi, mon garçon, et soigne ton coéquipier. On reprendra après la pause", lança l'homme à la cape sombre d'un ton amusé, ignorant superbement la fumée qui s'échappait encore de son dos suite à l'attaque précédente.

Masayuki, reprenant ses esprits et conscient de son erreur grossière, se releva et se dirigea vers Hery pour le soigner, déjà plongé dans des réflexions tactiques pour le prochain combat.

Léo, quant à lui, s'approcha du duo reculé. Elena, adossée au mur à quelques pas de l'homme à la cape, lui posa une question qui taraudait l'esprit de tous : "Cette Fortuna Moon est d'une puissance redoutable. Elle nous a écrasés sans pitié. Vous la connaissez bien ?" demanda Elena au chef, veillant à rester concise dans sa question.

Les regards de tous les membres du groupe se posèrent sur l'homme à la cape, dont la silhouette imposante dominait la pièce. Sa stature athlétique et son aura magique palpable dégageaient une confiance inébranlable. Son visage, dissimulé sous une capuche, restait un mystère pour tous, alimentant les interrogations et les conjectures au sein du groupe.

Jusqu'à présent, il avait gardé son identité cachée, préférant tisser sa toile d'ombre et observer ses recrues avant de se révéler. Ce choix avait suscité des débats houleux lors de leur recrutement, certains exprimant leurs réticences face à l'absence de transparence.

Cependant, après avoir démontré l'étendue de ses pouvoirs et clairement exposé ses attentes, il avait réussi à les convaincre de se joindre à sa cause. Et ainsi, leur groupe hétéroclite s'était développé dans les méandres du secret, uni par un objectif commun et un leader énigmatique.

"Oui, c'est une alliée de confiance, en plus d'être une bonne amie à moi. Tu peux compter sur elle si tu la croises lors d'une mission, Elena. Simplement, ne la contrarie pas. Elle est..." Il fit une pause dramatique, levant la tête avant de se mettre à rire. "Électrique."

Léo, qui écoutait attentivement, ne put s'empêcher de laisser échapper un rire sonore à son tour, se remémorant l'humiliation cuisante que le groupe avait subie face à l'élémentaire de foudre.

"Dans c'cas, patron, pourquoi n'pas l'inviter 'vec nous ? Il y a d'jà trop d'hommes d'toute façon !" lança le Français, souhaitant voir cette alliée mystérieuse rejoindre leurs rangs.

La silhouette se tourna vers lui, et Léo aurait pu jurer que le puissant mage lui souriait avant de répondre :

"Elle a un rôle crucial à jouer. Et nous le nôtre. Pour l'instant, il est préférable qu'elle reste dans l'ombre. Une fois que je serai en mesure de révéler mon identité au grand public, cependant... Nous verrons. Même moi je ne vois pas aussi loin !" répondit l'homme mystérieux, sa dernière phrase ponctuée d'un rire énigmatique.

"Elle doit être une bonne amie. Elle a même le droit à l'uniforme de combat", remarqua la Russe, son accent slave donnant une touche d'exotisme à ses paroles.

Leur chef s'avança, boitant légèrement. C'était une blessure qui avait marqué à la fois sa fin et son renouveau, le seul détail qu'il avait accepté de révéler sur son passé lorsqu'ils l'avaient interrogé.

"Je lui avais offert à l'époque. Je suis content qu'elle l'utilise", murmura-t-il, semblant se perdre dans ses souvenirs pour un instant.

C'est quand qu'on saura votre identité chef ?" lança Hery, accourant vers le trio plus âgé. Léo secoua la tête, exaspéré par la question récurrente du Malgache. Le Français n'avait aucune idée de comment leur chef gardait son calme face à une telle insistance.

Ce dernier se baissa et posa son doigt sur le front du jeune sorcier. "Bientôt, Hery, très bientôt. Sois patient. Nous devons faire les choses correctement. Rappelle-toi, le temps s'occupe de tout", déclara-t-il avec une confiance inébranlable, comme s'il répondait à la question pour la première fois.

Hery, déçu mais résigné, recula et hocha la tête. "J'espère que c'est vraiment bientôt alors, patron ! Allez, viens Masayuki ! On y retourne !" s'exclama-t-il avec son énergie habituelle.

Masayuki, encore épuisé par l'effort de guérison prodigué à son ami, se força à se relever avec un soupir las. Le combat avait été intense, et les blessures de Hery avaient nécessité une concentration intense de sa part.

"Retournes-y Léo, je prendrais le prochain tour", annonça le mage dissimulé, d'une voix grave et autoritaire, tout en sortant sa baguette.

Un geste simple, un tour de baguette, et le temps sembla reculer dans la pièce. Les objets détruits se réparèrent miraculeusement, les murs se reconstruisirent à vue d'œil, et les lumières reprirent leur fonction, dissipant l'obscurité qui avait envahi la salle d'entraînement. Une véritable inversion temporelle, une démonstration stupéfiante du pouvoir que cet homme mystérieux détenait.

Léo, toujours impressionné par les capacités de son leader, ne put s'empêcher de lancer un avertissement : "T'sais… Ton obsession pour la magie du temps va f'nir par t'coûter cher, patron. Ça va t'rendre fou !"

La silhouette hocha la tête, acceptant les paroles de son ami. "Ne t'inquiète pas. Je connais les risques mieux que quiconque", répondit-il avec une assurance tranquille, tapant amicalement Léo dans le dos.

Le temps, cette force insaisissable et fascinante, recelait un pouvoir immense, surtout dans le domaine du combat. Qui ne rêverait pas de pouvoir l'arrêter, de remonter le temps ou de prédire l'avenir ? Mais la magie temporelle était également dangereuse, une lame à double tranchant capable de briser les esprits les plus robustes.

Tous les sorciers qui s'étaient aventurés dans ses profondeurs en étaient ressortis brisés, incapables de distinguer le rêve de la réalité, le présent du passé ou du futur. Ils voyaient trop, leur esprit humain submergé par la multitude de temporalités qui s'ouvraient à eux. Et petit à petit, ils s'éteignaient, consumés par leur propre folie.

Aucun des membres de l'équipe ne connaissait l'étendue des connaissances de leur chef dans ce domaine interdit. Mais les exploits qu'il accomplissait avec sa baguette parlaient d'eux-mêmes. Était-il différent, capable de maîtriser une puissance qui avait détruit tant d'autres ? Seuls le temps et les événements à venir le diraient.

Ils avaient entendu parler du sorcier noir, Voldemort, qui cherchait à vaincre la Mort elle-même. Mais même s'il parvenait à accomplir cet exploit impensable, pourrait-il rivaliser avec un homme capable de soumettre le Temps à sa volonté, une force bien plus fondamentale et insaisissable ?

Tant de questions sans réponses et de possibilités vertigineuses s'ouvraient devant eux. Avec ses pouvoirs extraordinaires, leur chef pourrait bien être une créature fantastique, une anomalie dans le monde magique. Comment un simple humain pouvait-il accomplir de telles prouesses ?

La silhouette leva la tête, fixant le plafond comme s'il perçait le voile du temps et voyait au-delà du présent. "Je suis désolé, Fortuna. Bientôt. Je te le promets. Très bientôt", murmura-t-il, sa voix chargée d'une promesse sombre et d'une détermination inébranlable.

24/06/1995, 20H12, Poudlard, Ecosse

Harry embrassa Daphné, qui leva les yeux au ciel avec une expression exaspérée, mais se laissa néanmoins aller à son étreinte, finissant même par lui rendre son baiser avec affection.

"Si je meurs ce soir, ma dulcinée, sache que mon cœur n'aura à jamais appartenu qu'à...", commença-t-il d'une voix dramatique, avant qu'elle ne lui plaque sa baguette magique entre les yeux.

"Silence, Potter ! Je ne veux pas t'entendre débiter des bêtises pareilles. Tu vas revenir, et sinon, je traverserai moi-même le labyrinthe pour te sortir de là, pigé ?", lança-t-elle, son regard ne laissant aucun doute sur ses intentions.

"Chef oui chef !", répondit-il, incapable de réprimer le sourire narquois qui se dessinait sur ses lèvres.

Les deux derniers mois s'étaient déroulés sans encombre. L'enquête de Daphné avait stagné, bien qu'ils aient identifié le coupable probable. Sans Antonin Dolohov en personne, impossible de faire avancer les choses. Ils avaient donc décidé de préparer un dossier de prime qu'ils confieraient à Fortuna pendant les vacances. Harry avait une confiance aveugle en ses capacités à capturer le mage noir.

De nombreuses questions restaient sans réponse, mais pour l'instant, il n'y avait rien de plus à faire. Ils avaient donc pris le temps de se retrouver et de profiter de l'instant présent.

Du côté de l'enquête d'Harry, ils avaient enfin identifié le coupable. A son retour à Poudlard, Dumbledore avait interrogé Alastor Maugrey, ce qui avait dégénéré en un duel dans le bureau du directeur.

L'école entière avait pu ressentir la fureur du vieil homme ce jour-là. Alastor Maugrey n'était en réalité que Barty Croupton Junior, qui avait utilisé du Polynectar pour se faire passer pour l'ancien Auror.

Après avoir découvert la supercherie qu'il avait subie toute l'année, le directeur avait disparu. Il n'était revenu qu'une semaine plus tard, sans donner plus d'explications sur ses agissements, si ce n'est qu'il se sentait mieux. Il avait ensuite convoqué Harry et lui avait demandé de le rejoindre après la troisième tâche, car il avait un cadeau pour lui.

Harry s'était abstenu de critiquer le vieil homme pour son manque de vigilance, ayant très bien compris à quel point cela l'avait affecté. Il l'avait plutôt remercié d'avoir sauvé Daphné grâce au sort de stase. Dumbledore avait simplement acquiescé, ajoutant discrètement qu'il n'avait pas un dixième de la force et du courage du jeune garçon. Harry avait une idée de ce que voulait dire l'ancien professeur de métamorphose, mais il avait préféré garder le silence et avait accepté les éloges avant de quitter le bureau.

Malheureusement, Barty Croupton Junior avait été éliminé par les détraqueurs avant de pouvoir être interrogé, sur ordre de la sous-secrétaire du Ministre.

Cette femme commençait à sérieusement agacer Harry. Chaque décret signé de sa main était soit raciste, soit discriminatoire, soit purement inutile. Cette femme, quelle qu'elle soit, grimpait rapidement les échelons de sa liste noire personnelle.

"Bon, le discours du vieil homme ne va pas tarder à se terminer. Je vais y aller. Ne t'inquiète pas Daph, avec l'imposteur hors de cause, je ne devrais pas être en danger", la rassura-t-il en posant ses mains sur ses épaules. "Et puis, j'ai vu la mort en face plusieurs fois. C'est presque une amie à présent."

La blonde le fixa, ses yeux bleus se plissant de colère, avant de laisser échapper un soupir.

"Tu as intérêt à revenir Harry. Je t'attends", déclara-t-elle avant qu'ils ne s'embrassent une dernière fois. La Serpentarde rejoignit ensuite sa mère dans les tribunes, lançant discrètement un sort de réchauffement sur Harry alors qu'elle prenait ses distances.

Harry salua une dernière fois Sirius qui était venu le voir, heureux de revoir son parrain. L'homme était venu avec une poupée gonflable géante à son effigie.

"S'il n'existait pas, faudrait l'inventer", rigola Harry, avant de se mettre à sa place devant l'entrée du Labyrinthe.

Il n'avait aucune idée de s'il allait pouvoir revoir quiconque après y être entré, mais n'avait aucun regret. Il s'était entraîné si dur, avait tant donné. Il n'aurait pas pu faire plus.

"Si je tombe maintenant, c'est que c'était mon heure", souffla-t-il avant d'échauffer ses épaules et de sortir sa baguette.

Il vit le vieux directeur lui adresser un sourire, alors qu'il levait sa baguette. Harry partirait en premier. Il était premier au classement jusqu'ici.

Avec un peu de chance, il pourrait revenir ici avec la coupe, et fêter sa victoire avec sa petite-amie.

"Trois… deux… un…", Dumbledore ralentit alors, avant que le signe que l'épreuve avait commencé pour lui ne retentisse, les trompettes continuant à jouer alors qu'il s'enfonçait dans les ténèbres.

"C'est à moi de jouer maintenant !"