Disclaimer: Je ne possède pas Harry Potter.

Un Random: Ah d'accord... réponse italienne en approche dans ce cas ! Nan je rigole. Content que la fanfiction te plaise. Merci pour le soutien ! Je ne sais pas non plus pourquoi tu as écrit en espagnol, mais écoute, si ça peut te faire plaisir. En tout cas, bonne lecture pour la suite !

LiberLycaride: Et oui ! Hadrian est de retour. Il le fallait bien, tôt ou tard... En tout cas, content de voir que tu es toujours là. Merci, et bonne lecture !

voldemort xxx: Merci beaucoup pour le soutien. Je suis très content que mon histoire te plaise. Ce genre de review donne un max de motivation hahaha. Bonne lecture à toi !

Bon, je ne suis pas fan de ce chapitre, ce dernier ayant été terminé dans la précipitation, mais il contient des éléments très importants malgré tout. On entre dans le petit arc vacance (il va faire 2-3 chapitres, question de préparer le terrain) et après c'est la dernière ligne droite. Et oui, la fanfiction se terminera avec la cinquième année. J'ai globalement fait tout ce que je voulais faire, et mes personnages deviennent trop puissant pour que je puisse rajouter quoi que ce soit qui ait du sens. J'espère que vous me suivrez jusqu'au bout ! Merci encore pour tout, et bonne lecture à tous !


02/07/1995, 17H35, Manoir Potter, Angleterre:

Sirius et Harry parcouraient le Manoir à grande vitesse, passant d'escaliers en couloirs et fouillant avec ferveur toutes les salles sur leur chemin. Il était là, ils en étaient persuadés. Cela étant dit, où se cachait-il exactement ?

"Sirius ! Où sont Daphné et les Greengrass ?" s'enquit soudainement Harry, la fatigue accumulée suite à sa séance d'entraînement intensif ainsi qu'à la course qui suivit le rattrapant.

L'animagus canin se tourna dans sa direction, comprenant aussitôt ce que sous-entendait son filleul à l'aide de cette interrogation. "Tu ne penses pas que…" laissa-t-il en suspens, ses yeux s'écarquillant. Harry hocha la tête, étant parvenu à reprendre son souffle. Il se redressa alors.

"S'ils n'ont pas bougés, ils devraient être… dans le bureau d'Hadrian". Sirius chuchota la dernière partie de sa conjecture, comme si son esprit était frappé par une révélation sans précédent.

"Il est là-bas ! J'en suis sûr !" tonna Harry, s'élançant avec une énergie débordante en direction de la salle mentionnée. Il était talonné de près par Sirius dans sa course, tout aussi déterminé à mettre fin aux recherches et à comprendre ce qu'il se passe.

Ils partirent le plus rapidement possible en direction du bureau, montant les escaliers deux par deux et causant la chute de plusieurs tableaux dans leur sillage. Néanmoins, grâce à cela, ils se retrouvèrent devant la porte en moins d'une minute.

"Prêt ?" demanda Harry. Sirius acquiesça, sortit sa baguette, et fit un signe de tête complice à Harry. Ce dernier ouvra alors brusquement la porte.

Cela fait, Harry se mit à guider sa magie en direction de ses yeux, s'assurant de rassembler le plus d'informations possible. Il trouva immédiatement Daphné, dont il s'assura la bonne santé d'un vif coup d'œil, Ophélia et Fortuna pointer leur baguette en direction d'un inconnu enveloppé dans une longue cape noire. Derrière le duo se cachait Astoria, qui bien qu'elle restait en arrière, ne semblait pas effrayée de l'avis d'Harry. Visiblement, elle avait reconnu le nouvel arrivant dans la pièce. Harry lui-même avait une idée sur l'identité du sorcier mystère.

Le mage dissimulé était calmement assis au bureau d'Hadrian. Il ne dégageait aucune hostilité, et paraissait simplement attendre quelqu'un ou quelque chose.

"Qui es-tu ?", demanda Ophélia d'une voix ferme, juste avant qu'Harry ne s'interpose. D'un geste impérieux, il immobilisa le poignet de la sorcière et lui fit signe de baisser sa baguette. Il répéta alors cela avec les autres sorcières inquiètes.

Le jeune Gryffondor se tourna alors vers le bureau et s'adressa à l'homme masqué : "Oncle Hadrian ? C'était toi tout à l'heure, n'est-ce pas ?", questionna-t-il, faisant allusion à leur récent affrontement.

"Tu t'es beaucoup amélioré, Harry. Je suis fier de toi", répondit une voix grave et familière. Harry y perçut non seulement une pointe de fierté paternelle, mais aussi une mélancolie résonnant des regrets qu'ils avaient évoqués lors de leur combat.

Sans plus attendre, le garçon fit le tour du bureau et serra son oncle dans ses bras. Le mage se leva et le retint avec une force inattendue, titubant légèrement sous le poids de l'étreinte. Sa capuche glissa, révélant un visage marqué par les épreuves.

"C'est bien toi...", murmura Fortuna, s'approchant à son tour. Harry, encore ému, resta un instant blotti contre son oncle avant de prendre ses distances.

"Tu as grandi... encore plus qu'avant !", s'esclaffa Hadrian, le regard pétillant d'une affection sincère. Harry rit, flatté par ce compliment. "Et pourquoi devrais-je m'arrêter ?", rétorqua-t-il avec espièglerie.

Un silence lourd s'installa alors, chargé d'émotions contradictoires. Hadrian en connaissait la raison. Son départ précipité avait laissé une profonde blessure dans le cœur de chacun, et son retour inattendu ne pouvait qu'attiser les interrogations. Il s'étonnait presque de ne pas avoir déjà subi une pluie de sorts.

Fortuna, quant à elle, ne reconnaissait plus tout à fait l'homme dont elle était tombée amoureuse. Il était le même, et pourtant différent. Ses yeux, autrefois d'un blanc éclatant, étaient désormais ternis par un voile gris. Des cernes creusaient ses joues, et son visage exprimait une fatigue profonde.

En ôtant sa robe, il révéla des cicatrices éparses sur les parties visibles de son corps. Celles qui le marquaient le plus étaient une longue balafre sur la joue et sa jambe amputée. Il n'y avait plus de doute : il avait bel et bien survécu à cet affrontement, mais au prix de souffrances indicibles.

Sa mobilité était considérablement réduite. Il boitait et avait besoin d'un appui pour se tenir debout, comme en témoignait son déséquilibre lors de l'étreinte d'Harry.

Fortuna comprit alors l'étendue de ses blessures, tant physiques que psychologiques. Hadrian était vivant, mais une partie de lui était réellement morte ce jour-là.

"Et malgré tout cela, il a réussi à faire fuir Voldemort... Quelle force terrifiante", soupira-t-elle, le souffle coupé par l'émerveillement mêlé d'effroi.

Soudain, une vague de suspicion la saisit. D'un geste rapide, elle dégaina sa baguette, tira Harry en arrière et se plaça devant Hadrian, l'œil vigilant. Tout comme elle l'avait appris sur le terrain, il fallait être paré à toutes les possibilités.

"Dans quelle arène nous sommes-nous battus le jour de notre rencontre ?", demanda-t-elle d'une voix ferme, des éclairs crépitant autour de sa baguette.

Hadrian inclina la tête, plus intrigué qu'intimidé. "L'arène numéro trois. Sirius combattait dans la numéro deux contre deux jeunes sorciers à ce moment-là", répondit-il sans la moindre hésitation.

Satisfaite de sa réponse, Fortuna baissa sa garde. Mais alors qu'Hadrian allait s'enquérir de la raison de son soudain accès de méfiance, elle le gifla avec une rapidité fulgurante.

"Bon, mesdames et messieurs, il semble que ce soit le signal pour nous de quitter les lieux", déclara Sirius avec un sourire en coin, suivi de près par Harry et les jumeaux Greengrass. Harry en profita pour essayer de lancer une discussion avec Daphné, qui lui répondit par un regard glacial.

Hadrian, encore légèrement sonné par le coup, ne put s'empêcher d'essayer d'entendre le dernier échange entre Daphné et son neveu.

"Daphné... On pourrait peut-être..." commença Harry, mais Daphné le coupa net. "Pas maintenant. Bientôt. Maintenant, recule ou je t'en mets une aussi."

Le voyageur temporel de son côté, malgré la douleur, ne broncha pas. Il savait qu'il avait mérité cela, voire pire. D'un geste sec de la main, il ferma la porte à clé et insonorisa la pièce avant de se tourner vers Fortuna, le regard baissé.

"Tu te sens mieux ?", demanda-t-il d'une voix douce, empreinte de regrets. Il savait que ses actes avaient eu des conséquences désastreuses, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il se serait passé s'il avait fait un autre choix. Auraient-ils tous péri ? Ou auraient-ils trouvé un autre chemin ? Il n'en savait rien.

Les larmes coulaient sur ses joues. Elle le frappa à nouveau, cette fois sur l'épaule, mais son coup manquait de force. "Encore ?", demanda-t-il, feignant l' ne voulait pas qu'elle pense qu'il ne prenait pas ses actions au sérieux. Mais il espérait que cette touche d'humour parviendrait à détendre l'atmosphère tendue.

"Pendant près d'une année entière, je t'ai cherché", dit-elle, s'éloignant d'Hadrian pour fixer les livres de la bibliothèque. "Quand j'ai appris ta 'mort' à l'époque, j'ai cru que mon monde s'écroulait. Je n'étais plus seule... j'avais un collègue, un ami, un homme à aimer. Puis soudainement, tu n'étais plus là. Des restes, un morceau de jambe et plus de sang qu'il n'y en avait en toi. Voilà tout ce que j'ai retrouvé !"

Elle se tourna vers lui, le regard noir de colère. "Et tu sais c'est quoi le pire dans toute cette histoire ? C'est que tu sais ce que cela fait ! Tu connais cette douleur ! Toi aussi, tu as perdu quelqu'un que tu aimais. Mais malgré tout, tu es parti sans rien laisser. Pas de message, pas d'indication... rien !"

Hadrian baissa la tête, les mots de Fortuna le blessant plus qu'il ne voulait l'admettre. Il savait qu'il avait agi de manière égoïste, subordonnant ses plans à tout le reste. "Fortuna, écoute..."

"Non, je n'écoute pas ! Tu sais à quel point j'étais folle d'inquiétude ? J'ai tout perdu dans ma vie, Hadrian ! Je n'ai plus rien ! Et puis, tu débarques comme ça, et..."

Mais elle ne put achever sa phrase. Sa voix tremblait trop, et elle se perdit dans ce qu'elle voulait dire. Elle n'avait jamais une été une femme aux longues tirades. Mais cette fois-ci, elle en ressentait le besoin.

Il s'approcha lentement, mais avant qu'il ne puisse la toucher, elle reprit : "Je suis en colère... Je suis inquiète... Mais surtout, j'ai peur, Hadrian."

Il connaissait Fortuna Moon depuis longtemps. Il l'avait vue affronter des Seigneurs des Ténèbres, des créatures obscures dont le seul nom glaçait le sang de villages entiers. Et pourtant, c'était la première fois qu'il la voyait exprimer ainsi sa vulnérabilité.

Il se tenait devant elle, cherchant les mots justes. Il ferma les yeux, puis posa doucement sa main sur son visage, essuyant les larmes qui coulaient. Il caressa ses cheveux soyeux, les remettant derrière son oreille.

"Je suis désolé, Fortuna. Dans le passé, j'ai perdu... tous ceux que j'aimais. Tout comme toi, si je me base sur ce que tu disais tout à l'heure. Aujourd'hui, je vous ai tous à mes côtés... Et je ne supporterai pas de vous perdre. Alors, quand Voldemort a commencé à regagner du terrain, à rassembler ses fidèles, j'ai pris la décision d'agir. Je ne m'attendais pas à l'attaque ce jour-là, mais j'ai décidé de saisir cette opportunité pour faire ce que je devais faire."

Sa voix était douce, empreinte d'une vulnérabilité qu'elle n'avait jamais entendue chez lui auparavant. Ce n'était plus la voix confiante et puissante qu'elle connaissait, mais plutôt un mélange de fatigue et de tendresse.

Elle aimait cette nouvelle facette de lui.

"Avec ce que tu m'as dit, je suppose que tu as vu ce qu'il s'est passé ?", demanda-t-il, sa main toujours posée sur ses cheveux.

Elle acquiesça, la voix encore tremblante. "Alexander a donné des fioles de souvenirs à Harry le soir de l'attaque au cimetière. On sait tout ce qui s'est passé de son côté."

Hadrian hocha la tête. "Je suppose qu'il devrait être rentré également. Son travail d'espionnage est terminé de toute façon. Voldemort sait qu'il ne m'a pas tué," expliqua-t-il à la femme qui acquiesça de compréhension. Le travail d'Alexander avait été tout aussi dangereux, sinon plus que celui d'Hadrian. Après tout, celui-ci était loin d'avoir la force brute que possédait le voyageur temporel.

Ils se regardèrent en silence, leurs regards se croisant et se dérobant. Une certaine gêne s'était installée, mais aucun ne semblait désireux de rompre ce moment suspendu.

Finalement, Fortuna prit la parole. "Qui étaient ces gens contre qui je me suis battue ce jour-là ?". Il comprit immédiatement à quoi elle faisait référence.

Le voyageur temporel esquissa un sourire amer. "C'est un petit groupe que j'ai rassemblé pour m'aider dans ma mission. Ils apprennent vite et progressent à une vitesse impressionnante."

Ne lui laissant pas le temps de poser d'autres questions, il poursuivit : "Je suis d'ailleurs surpris que tu m'aies retrouvé. Tu t'es considérablement améliorée, tant dans la traque que dans le combat. Tu es une sorcière formidable, Fortuna Moon."

Il sentit la femme frissonner. Un simple compliment de sa part la touchait-il autant ? Ou avait-elle froid ?

"Tu le sais, n'est-ce pas ?", murmura-t-elle, la voix tremblante. "Tu savais déjà, même à l'époque."

Hadrian comprit immédiatement. Elle faisait référence à ses sentiments.

Le savait-il ? Objectivement, oui. Mais après tout ce qu'il avait traversé, il était incapable d'accepter ses propres sentiments, et encore moins de laisser son cœur s'ouvrir. Il gardait délibérément une distance avec tout le monde, hanté par la peur de perdre à nouveau ceux qu'il aimait.

"Tu m'aimais", confirma-t-il d'une voix grave. Ces mots traversèrent la jeune femme comme un pieux en plein coeur.

Elle baissa la tête, se réfugiant contre sa poitrine. Il l'enveloppa dans ses bras, sentant ses propres émotions s'intensifier.

"Je t'aime toujours", murmura-t-elle, la voix étouffée contre son épaule.

Hadrian resta silencieux, apaisant ses émotions par la magie. "Je n'avais jamais ressenti cela auparavant. Je ne trouve même pas les mots pour exprimer ce que je ressens en détail", avoua-t-elle.

"Je suis tellement désolé pour toute la souffrance que je t'ai causée", dit-il en se retirant légèrement pour la regarder dans les yeux.

Ses yeux, jusqu'ici ternis d'une lueur grisâtre, s'illuminèrent soudainement. Il grimaça en sentant la douleur que cela lui causa. Il fallait dire que même s'il était habitué, cela n'enlevait la douleur en elle-même.

"Je t'aime aussi, Fortuna. L'idée de te perdre me terrifie. J'ai déjà perdu une fois ma famille. Je ne pourrais pas le supporter une seconde fois", avoua-t-il, la voix brisée par l'émotion.

"Pendant toute cette année, j'ai traqué des mages noirs aux quatre coins du monde. Des sectes, des groupes obscurs aux ambitions démesurées, des individus assoiffés de pouvoir prêts à tout détruire sur leur passage... J'ai vu le pire de l'humanité."

Il posa ses mains sur ses épaules et se pencha vers elle. "Il y avait de la corruption partout. Au ministère, à Poudlard, en Angleterre, à l'étranger... J'en ai trouvé absolument partout. Des journalistes, des enseignants, des nobles, des sans-abris désespérés... Le seul point commun qui les reliait, c'est que je suis celui qui a mis fin à leurs jours."

Il regarda ses mains, tremblantes. "Cela apportera peut-être une certaine paix dans le futur. Mais combien de vies ai-je prises ?", soupira-t-il, reculant et s'effondrant sur sa chaise.

"Parfois, ils mouraient paisiblement. Parfois... moins."

"Aujourd'hui, le monde est plus sûr. Mais je ne le suis certainement pas", avoua-t-il, les yeux remplis de regrets. "Voldemort lui-même, ce fléau de notre époque, a subi un coup dur, et pourra peut-être être vaincu bientôt."

"Et pourtant, je n'arrive pas à me réjouir," ajouta-t-il d'une voix teintée par l'émotion. Ce qu'il avait vécu ces dernières années aurait suffit à briser n'importe quel homme. Sa résilience était déjà bien au-delà de la norme.

Il leva alors la tête vers Fortuna, la fatigue plus que jamais présente sur son visage. "Alors, même si je t'aime… Comment pourrais-je t'apporter ce que tu recherches quand la mort elle–même m'accompagne à chaque pas que je fais ?"

Fortuna le regarda tristement. Elle n'avait même pas vu un huitième des horreurs du vécu d'Hadrian. Malgré tout, cela lui avait suffit pour toute une vie. Elle ne pouvait pas prétendre comprendre ne serait-ce que dix pourcent de ce qu'il avait subi, mais elle s'en fichait.

Le conseil d'Alexander lui revint alors en tête. Ne se laissant pas le temps de réfléchir, elle atteint sa chaise, le força à se relever, et claqua brusquement ses lèvres sur les siennes. Le baiser fut court, mais puissant, transmettant à l'autre tous les sentiments qu'ils avaient jusqu'ici scellés dans leur cœur.

"Je m'en fiche des dangers que j'encoure avec toi. Je sais me battre, et j'ai une confiance absolue dans tes capacités", déclara-t-elle après l'avoir embrassé. "Je m'en fiche si je ne vis pas une vie de noble femme au foyer banale. Tout cela ne m'intéresse pas. Ce qui compte réellement pour moi… c'est toi."

Hadrian resta figé, incapable de lui répondre. Il faisait confiance à Fortuna. Elle était plus forte magiquement que Ginny ne l'avait jamais été à son époque, et s'ils parvenaient à faire tomber Voldemort, alors ils vivraient dans un monde suffisamment paisible pour être heureux.

"Je suis fatigué, Fortuna. Une fois que tout cela est terminé…" commença-t-il, espérant qu'elle comprendrait son sous-entendu.

"Tu veux arrêter de te battre, n'est-ce pas ?", continua-t-elle. "Lorsque Voldemort, ses hommes et tous ceux qui pourraient prendre le relais seront tombés, tu voudrais te retirer, je me trompe ?"

Il hocha alors la tête. "Je me suis battu pendant si longtemps…" soupira-t-il avant de poser son regard vers le plafond en bois. "Les Potter ont suffisamment de fonds pour vivre mille vies sans travailler. Et puis… Je suis propriétaire de ce petit chalet dans les montagnes en France…"

Elle le scruta avec curiosité. "Tu voudrais t'y installer après la guerre ?" demanda-t-elle, caressant délicatement son bras.

"Je dis simplement que nous pourrions y prendre de longues vacances, ensemble. De plus, je connais le patron de la ligue de duel pour les professionnels. Il sera notre voisin. Tu pourras t'y inscrire, si tu le souhaites", proposa-t-il.

Elle hocha la tête, l'idée lui plaisant fortement.

"Et toi Hadrian ?" s'enquit-elle.

Le chasseur de primes resta silencieux, semblant perdu dans ses pensées. Fortuna attendit patiemment, alors qu'il ses yeux se perdaient progressivement dans le vide, son visage dénué de toute émotion.

"Je ne sais pas", croassa-t-il finalement. "Mais je pense que du repos ne me ferait pas de mal."

Fortuna hocha la tête, et approcha son visage de celui de l'homme qu'elle aimait. "Alors faisons cela", déclara-t-elle avec assurance.

Hadrian, sentant son souffle sur son visage, ne put s'empêcher de l'embrasser une nouvelle fois. Leurs lèvres s'entrelaçaient avec passion, alors que le Lord anglais descendait lentement dans le cou de la sorcière.

Ils arrêtèrent alors de réfléchir, leur instinct prenant le dessus sur leur conscience.

"Fortuna… Tu-", commença-t-il avant qu'elle ne le coupe brusquement. "J'ai attendu un an. Je ne perdrai pas une seconde de plus."

Elle déboutonna sa chemise, alors que leurs lèvres reprenaient les choses là où ils les avaient laissées. Lentement, bouton par bouton, elle le déshabilla. De nouvelles cicatrices apparurent alors dans son champ de vision, qu'elle ne put s'empêcher de tracer avec ses doigts.

"Sont-elles encore douloureuses ?" demanda-t-elle. Hadrian resta silencieux un instant, avant de la porter et de l'asseoir face à lui, sur le bureau. "Le souvenir le fait, quand j'y repense", admit-il. "Mais avec toi… Je n'arrive plus à penser à rien."

Fortuna Moon et Hadrian Potter étaient deux êtres bien différents. Pourtant, pour la première fois depuis la mort de sa femme, le voyageur temporel sentit son cœur s'ouvrir à nouveau. De son côté, la jeune femme se sentit enfin revivre, se perdant dans le bonheur et le plaisir que l'élu de son coeur pouvait lui procurer.

15/07/1995, 23H56, Manoir Potter, Angleterre:

Les deux dernières semaines avaient été un véritable calvaire.

De cela, Harry n'en doutait pas un instant. Il avait tenté tant bien que mal de réparer les dégâts causés à sa relation avec Daphné, mais la jeune Serpentard restait sur la réserve. Leurs échanges épistolaires, bien que réguliers, étaient teintés d'une froideur qui le déconcertait.

Il avait appris le retour d'Alexander Greengrass au manoir familial, une nouvelle qui avait semblé la réconforter, mais pas suffisamment pour qu'elle accepte de le revoir et de passer du temps avec lui.

Il la comprenait, bien sûr. Elle avait cru son père mort pendant une année entière et n'avait pas revu sa sœur depuis leur affrontement contre le Basilic. Elle avait besoin de temps pour se ressourcer auprès des siens.

Quant à lui, il s'était plongé dans la vie tumultueuse du Manoir Potter. Les quinze derniers jours avaient été placés sous le signe des retrouvailles et des célébrations autour du retour d'Hadrian. Sirius l'avait mis au courant des derniers débats du Magenmagot. Enfin, c'était ce qui était prévu initialement. Mais au vu de la rougeur sur le visage de son parrain, le jeune Gryffondor supposait que les deux adultes avaient fini par changer de sujets de conversation.

Quant à Fortuna… Son oncle et la chasseuse de primes s'étaient enfin mis ensemble. Cela, Harry en était sincèrement heureux. Néanmoins, il se serait passé des regards complices envoyés au détour de leurs conversations.

Il avait, de son côté, raconté à Hadrian son année à Poudlard, les épreuves du Tournoi des Trois Sorciers, et avait fini par avouer ses représailles envers Malefoy. Il s'attendait à une réprimande sévère, mais son oncle l'avait surpris. Au lieu de le réprimander, Hadrian l'avait félicité.

"Tu as beaucoup réfléchi à ce que tu as fait, Harry. Tu as su remettre en question tes actes et identifier tes erreurs. C'est tout ce que je demande. Je suis fier de toi."

Ces mots avaient soulagé un poids qu'Harry ignorait porter. Il s'était alors concentré sur sa nouvelle magie, déterminé à la maîtriser avant qu'elle ne le déborde. Et puis il y avait Daphné. Il souhaitait ardemment renouer les liens avec elle, mais ses tentatives restaient vaines.

Quelques jours après son retour, son oncle lui avait présenté sa nouvelle équipe, une véritable cohorte de sorciers et de sorcières aux compétences variées, unis par un même objectif : éradiquer les organisations obscures qui menaçaient la communauté magique. Harry avait été impressionné par leur professionnalisme et leur dévouement. Il les avait vus à l'œuvre à plusieurs reprises, exécutant des missions avec une efficacité redoutable.

Ses propres entraînements avaient pris une nouvelle dimension. Le voyageur temporel l'avait soumis à des tests physiques rigoureux avant de le confronter à des simulations de combat toujours plus complexes. Il avait appris à maîtriser des sorts inédits, à se déplacer avec une agilité surprenante et à anticiper les attaques de son adversaire. Il avait compris que la magie était bien plus qu'un simple outil : c'était une extension de lui-même, une force qu'il devait apprendre à canaliser.

Malgré les progrès qu'il avait accomplis, Harry ressentait un sentiment d'inachevé. Il était encore loin de pouvoir vaincre Voldemort, les ombres de sa défaite passée continuant de le hanter. Il savait qu'il devait tourner la page et avancer, mais après tout ce qu'il avait subi, perdre l'avait fortement affecté.

Au cours de leurs affrontements, son oncle s'était efforcé de le pousser dans ses retranchements les plus profonds, cherchant à jauger s'il succomberait une nouvelle fois à la colère et aux pulsions destructrices que les artefacts éveillaient en lui. À sa grande satisfaction, Harry avait résisté à la tentation, maîtrisant ses émotions avec une fermeté inattendue.

Hadrian avait insisté pour savoir comment il s'était procuré la bague et la baguette, sachant qui en était le précédent propriétaire. Harry s'était alors confié, obtenant les réponses à ses questions en retour.

Le chasseur de primes s'était avéré être celui qui avait envoyé la mystérieuse bague au directeur. Ayant mis la main sur cet objet maléfique, il l'avait confié à Dumbledore, jugeant le directeur suffisamment sage pour la conserver jusqu'à ce qu'Harry fût prêt à en supporter le pouvoir. Toutefois, le vieil homme, soit en ayant perçu en Harry une force que son oncle n'avait pas décelée, soit en étant incapable de résister à la fascination qu'exerçaient ces artefacts, les avait transmis au jeune sorcier.

Cette décision avait suscité la vive colère d'Hadrian, qui reprochait à Dumbledore d'avoir agi avec précipitation et sans mesurer les conséquences. Les artefacts, bien qu'octroyant un pouvoir immense, corrompaient inexorablement l'âme de leur porteur. Et si Harry ne parvenait pas à juguler les ténèbres qui grandissaient en lui, les conséquences seraient désastreuses.

Harry lui-même était conscient du danger qui le menaçait. Il avait commis des actes impardonnables, repoussant violemment sa petite amie et frôlant l'homicide de son oncle. Il devait impérativement apprendre à maîtriser cette force obscure qui le rongeait de l'intérieur.

Heureusement pour lui, Hadrian avait trouvé une solution pour le débarrasser de l'emprise de ce pouvoir sur lui. Cependant, le processus était complexe et comportait de nombreux risques. Sans compter qu'il ne voulait pas priver Harry de cet avantage, convaincu que le jeune sorcier en aurait besoin pour affronter le Seigneur des Ténèbres.

Hadrian aurait préféré en finir avec Voldemort ce soir-là, au cimetière. Mais le Seigneur des Ténèbres, ayant reconstitué une partie de son pouvoir grâce aux Horcruxes, était plus puissant et plus rusé que jamais. Sa seule faiblesse résidait dans Nagini, son fidèle serpent.

"Nous avons un an", avait déclaré son oncle avec détermination. "Je ne te laisserai pas succomber aux ténèbres. Si nous n'avons pas réussi à le vaincre d'ici là, nous trouverons une autre solution."

Harry doutait de pouvoir triompher de Voldemort à son âge, mais il savait qu'il ne pouvait reculer. Il se battrait jusqu'au bout, pour protéger ceux qu'il aimait. Peut-être qu'un jour, il pourrait enfin mener une vie normale, loin des sombres secrets du monde magique.

'J'y arriverai', se répéta-t-il avec conviction. L'enjeu était trop important. Il ne pouvait pas échouer. 'Je gagnerai.'

Et, apaisé par cette promesse, il s'endormit, épuisé par les émotions et les épreuves qu'il avait traversées au cours des derniers mois.

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Harry se réveilla dans un néant blanc, infini. Pas un son, pas un souffle, si ce n'est une étrange sensation de flotter, comme une feuille morte emportée par le vent. Il savait où il était.

'Je suis dans les limbes', déduisit-il. Cela voulait-il dire qu'il était mort ? Avait-il été assassiné dans son sommeil ? Non, il n'y croyait pas une seule seconde. La sécurité du manoir était trop élevée pour que cela arrive, surtout depuis le retour de son oncle dans la demeure familiale .

"Alors… Nous nous rencontrons enfin, Harry Potter", souffla une voix inconnue dans son dos.

Harry se retourna vivement et vit une immense silhouette squelettique flottant dans les airs. Une longue cape noire la recouvrait. Néanmoins, aucun vêtement n'avait la capacité de dissimuler la puissance magique que cet être projetait. Harry comprit alors aussitôt qui était devant lui, ayant déjà expérimenté cette sensation.

"Vous êtes la mort, n'est-ce pas ?" balbultia-t-il, incapable de cacher la peur que l'incarnation du concept opposé à la vie lui faisait ressentir.

"En effet, mon garçon. Il est évident que les artéfacts ne t'ont pas choisi sans raison, d'après ce que je peux voir."

La voix qui résonnait ne faisait aucun sens pour l'esprit humain d'Harry. Il ne comprenait pas la langue parlée, les sons sortant de la Mort paraissant incompréhensible. Néanmoins, pour une raison qui le dépassait, il assimilait sans difficulté tout ce qui sortait de l'être surnaturel.

Celui-ci, constatant le choc du jeune garçon, se transforma. La silhouette squelettique disparu alors, se transformant en une femme sans défauts.

Ses yeux étaient d'un noir profond, et ses cheveux, soyeux et sombres comme la nuit, s'écoulaient sur ses épaules. Elle était également vêtue d'une robe légère qui laissait deviner des courbes voluptueuses.

"Je vois, j'en déduis que vous ne possédez pas de formes prédéfinies. Une raison pour laquelle vous avez pris celle-ci en particulier ?" questionna Harry de la manière la plus nonchalante possible.

Toute tentative de séduction serait sans effet sur lui. L'amour qu'il portait à Daphné dépassait de loin toute forme d'attirance physique que pouvait lui faire ressentir quelconque femme.

"C'est plus simple de parler quand nous sommes à la même taille" répondit-elle. "De plus, les mortels ont une affinité pour la beauté, je me trompe ? Cela devrait nous faciliter la conversation."

Harry savait qu'il ne pouvait pas se permettre de dévoiler la moindre faiblesse. Il n'avait aucune carte en main, n'était pas au courant de la raison de sa présence en ce lieu perdu, et se tenait devant l'incarnation même de la mort. Il ne pouvait pas être plus en désavantage.

Faisant de son mieux pour calmer les battements frénétiques de son cœur, il prit une grande inspiration et mobilisa son occlumancie à son maximum.

"Je peux vous aider ?" demanda-t-il d'une voix calme.

"En effet, tu vas m'être utile. Mais cela viendra en temps voulu. J'étais simplement… curieuse de rencontrer mon 'maître', voilà tout."

Harry secoua alors la tête: "Je ne suis le maître de rien du tout. Un mortel maître de la mort ? Je n'y crois pas", déclara-t-il fermement .

La femme hocha la tête, un sourire narquois s'étendant sur son visage. "Ils m'en ont vraiment envoyé un intelligent, cette fois-ci."

Au travers de cette phrase, Harry comprit que les artéfacts devaient avoir une forme de conscience. Son hypothèse était que ceux-ci traquaient les sorciers qu'ils jugeaient comme possédant les qualités nécessaires pour les manier, et les guidaient.

Finalement, la Mort s'avança, se frottant presque contre lui à la manière d'un chat. "Comme je te l'ai dit précédemment, j'aurai, dans le futur, besoin de ton aide", reprit-elle. "Des âmes que j'aurais dû récupérer ne me sont jamais parvenues. Et inversement, certaines qui avaient encore un certain temps devant eux m'ont rejointes en avance."

Elle posa alors sa main sur son torse, plaçant son visage en face du sien "Quand le moment sera venu… Tu me prêteras ton aide, n'est-ce pas ? En échange de cela, tu auras ma force pour faire face à tous tes ennemis."

Harry ne comprenait pas les sous-entendus de l'être surnaturel, mais savait qu'il nécessiterait sa force pour faire face à Voldemort. Il douta néanmoins, ne voulant pas accepter un marché qui pourrait le mettre en danger, ainsi que ses proches.

Soudain, alors qu'il s'apprêtait à faire part de son dilemme, il sentit un déchirement dans les Limbes. Sa tête se mit à le brûler sauvagement, le forçant à tomber à genoux. L'incarnation de la mort, de son côté, commença à émettre une aura divine, transperçant toute logique. Harry vit alors depuis sa position au sol son oncle, Hadrian Potter, pénétrer dans l'espace interdimensionnel. Celui-ci accouru vers lui, ignorant la femme debout à ses côtés.

"Harry ! Tout va bien ? Bon sang, j'étais mort d'inquiétude", s'exclama l'homme plus âgé.

"Comment …?" souffla Harry, mais Hadrian ne l'entendit pas.

"Ton cœur a arrêté de battre, et ta magie est incontrôlable. J'avais une idée de ce qu'il pouvait se passer, mais être convoqué dans les Limbes…" soupira Hadrian en aidant son neveu à se relever.

Une fois qu'il s'était assuré sa sécurité, son oncle se tourna vers la femme dont les yeux noirs étaient plissés de colère.

Hadrian se mit alors à compresser son propre noyau, n'égalant pas, mais parvenant à tenir tête pendant quelques secondes à l'être immortel.

"Le temps ? Je vois. Tu devrais être mort, tu es au courant, je présume." déclara-t-elle froidement.

Harry ne comprenait pas à quoi faisait référence la femme. Tout ce qu'il savait, c'était que son oncle, lui, avait compris.

"Peut-être. On meurt tous un jour", répondit l'ancien soldat. Le duel silencieux entre les deux s'arrêta alors, Hadrian forcé de se calmer car son noyau approchait ses limites, et la femme car elle ne pouvait pas tuer l'homme à l'intérieur des Limbes.

"Je veux récupérer les âmes de ceux qui auraient dû mourir. Le destin ne doit pas être changé. Surtout pas par un mortel."

'Ceux qui auraient dû mourir ?' se demanda Harry. Il perdit le fil de la discussion, la douleur dans sa tête l'empêchant de se concentrer.

"Je ne te laisserai pas faire", grogna Hadrian, ses yeux s'illuminant sous la colère.

"Tu penses pouvoir m'arrêter ?" se moqua-t-elle, l'idée qu'un simple humain puisse lui faire barrage étant risible de son point de vue.

"Ici ? Non. Mais sur Terre, tu ne peux pas agir autant que tu le voudrais, sinon tu l'aurais déjà fait. Tu es forcément limitée par des lois là-bas."

Hadrian avait déduit cela à l'instant où il avait fait son premier meurtre depuis son retour. Il avait changé le cours du temps sans conséquence. Et rien ne l'avait arrêté.

Cela signifiait donc que la Mort, aussi puissante soit-elle, était limitée dans le monde des mortels. Et il pouvait se débrouiller avec cela.

"Peu importe s'il y a des limites. Un simple humain ne peut rien faire face à moi !"

Hadrian sourit, satisfait que son hypothèse soit juste. 'Donc il y a bien des limites', se dit-il.

Il se tourna alors vers Harry, et posa sa main sur son front. "Allons-nous en", décréta-t-il, avant de fermer les yeux et de forcer une nouvelle ouverture dans les Limbes.

"Je n'en ai pas fini avec vous !"

"Nous ne sommes pas vraiment dans les Limbes, nous sommes dans sa tête. Par conséquent, ce n'est qu'une question de maîtrise de la légilimencie pour sortir d'ici !" rétorqua Hadrian, ne perdant pas une seconde de plus et quittant l'espace maudit aux côtés de son neveu.

Le dernier son qu'Harry parvint à entendre fut un cri inhumain, alors qu'il se réveillait brusquement dans son lit.

Il était couvert de sueur, et se sentait plus fatigué qu'avant de s'endormir.

"Rendors-toi, tout va bien", déclara une voix à sa gauche. Il se tourna brusquement, s'attendant à revoir d'une manière ou d'une autre la mort. Mais au lieu de cela, il vit son oncle. Celui-ci était épuisé, ses yeux ayant à nouveau perdu leur lumière. En parallèle à cela, l'homme plus âgé tremblait.

"Ce n'était pas un rêve alors…" dit le jeune Gryffondor, inquiet.

Son oncle le regarda, puis posa une main sur sa tête. "C'était plutôt un cauchemar, je dirais. Maintenant repose-toi."

'Il a tenu tête à la Mort elle-même. C'est incroyable…' s'enthousiasma intérieurement Harry, encore sous le choc du risque qu'avait pris le chasseur de primes. Celui-ci s'était infiltré dans les Limbes face à la mort elle-même pour le ramener en sécurité. Il ne pouvait pas rêver d'un meilleur parent. 'Cependant, ce n'était pas sans conséquences', murmura une voix dans son esprit qu'il se força à taire.

"Tout va bien, ne t'inquiète pas pour moi. Je te laisse. Bonne nuit Harry", haleta-t-il avec difficulté.

Depuis son retour, son oncle ne portait plus son bandeau. Ses yeux, à la place, perdaient de leur teinte opale. La meilleure hypothèse d'Harry était que le mage avait trouvé un sort, un rituel ou bien une rune qui lui permettait d'avoir le même résultat que le bandeau, mais sans s'encombrer du morceau de tissu.

"Merci pour tout, oncle Hadrian. Je t'aime", déclara l'adolescent avant de se tourner sur le côté, la fatigue lui faisant perdre conscience presque sur le champ.

"Je t'aime aussi Harry", répondit-il à voix basse, forcé de s'appuyer sur la porte pour ne pas perdre l'équilibre. 'Et je ne la laisserai prendre personne. Je te le promets', ajouta-t-il mentalement.

26/07/1995, 17H03, Manoir Malefoy, Angleterre:

Voldemort ne goûtait guère à la satisfaction ces derniers temps. Son retour dans le monde des sorciers, soigneusement orchestré, avait été compromis par l'intervention inopinée de deux individus : Hadrian Potter et Alexander Greengrass.

Le premier, lors d'une attaque méticuleusement planifiée, avait décimé une partie de ses fidèles à Azkaban, libérant par inadvertance Bellatrix Lestrange. Celle-ci l'avait retrouvé et, de concert avec Barty Crouch Jr., l'avait aidé à reconstituer son enveloppe corporelle actuelle.

Face à la menace que représentaient les Potter, il avait décidé d'accélérer le processus, recourant à un rituel sanglant impliquant le sang de James et Lily Potter, le bras d'un de ses fidèles et les os de son père.

Néanmoins, la création de son dernier Horcruxe, Nagini, l'avait considérablement affaibli. Sur les conseils de Bellatrix, il avait alors décidé de récupérer l'un de ses Horcruxes pour regagner en puissance.

Il avait d'abord exigé de Lucius Malefoy qu'il lui restitue le journal, un Horcruxe que le Mangemort avoua avoir transmis à Ginny Weasley afin de punir la famille traître au sang, sans succès.

La réponse négative de Malefoy à sa demande avait déclenché chez lui une colère féroce, et le mangemort avait failli y laisser sa peau.

La coupe de Poufsouffle, dissimulée à Gringotts, était hors de portée, Bellatrix étant trop recherchée. Nagini, à la fois Horcruxe et familier, était indispensable et ne pouvait être sacrifiée.

Il ne restait plus que le médaillon de Salazar Serpentard, la bague de sa famille et le diadème de Serdaigle. Ce dernier, caché à Poudlard, était plus difficile à atteindre. Il se concentra donc sur les deux premiers. Or, à sa grande surprise, ils avaient disparu ! Le médaillon avait visiblement été volé par Regulus Black, et probablement détruit par Sirius, son frère, qui avait repris sa place au sein de l'Ordre du Phénix. Quant à la bague, elle avait disparu de la cachette des Gaunt qui avait été violemment saccagée.

Il savait que Dumbledore n'était pas responsable de cette dernière disparition. Le vieux sorcier était trop scrupuleux pour commettre de tels actes.

Un seul nom lui vint alors à l'esprit : Hadrian Potter.

Il soumit Severus Rogue à un Serment Inviolable, le contraignant à récupérer le diadème de Serdaigle caché dans le château. Le professeur de potions s'exécuta avec succès, permettant à Voldemort de mener à bien un nouveau rituel et de recouvrer une partie de sa puissance.

La première chose qu'il avait décidé de faire suite à cela était de faire tomber Hadrian Potter. Il l'avait traqué, avait mis en place un plan puis… Il l'avait tué.

Enfin, c'était ce qu'il croyait. Finalement, l'un de ses hommes les plus fidèles, Antonin Dolohov, n'était qu'Alexander Greengrass, sa réelle identité profondément enfouie sous de nombreux charmes. Celui-ci avait passé des mois à l'espionner dans l'ombre.

Le dernier combat au cimetière face au chasseur de primes l'avait laissé avec de nombreuses blessures, ayant combattu Harry puis Hadrian à la suite. Il n'était ainsi pas encore prêt à une revanche. De plus, avec tous les hommes qu'ils avaient perdu, il préférait se concentrer sur le recrutement de nouvelles troupes.

Soudain, alors qu'il réfléchissait à la prochaine marche à suivre, il fut brusquement interrompu par l'un de ses hommes toquant à sa porte.

"Entre", appela-t-il, ennuyé de la perturbation inattendue. Il ne laissa pas le temps au Mangemort de s'expliquer, et lui donna un ordre froid: "Parle."

"J'ai des informations p-pour vous maître ! Le m-ministre a gobé le message, et a l-lancé un avis de recherche sur Hadrian Potter, le c-croyant comme p-prévu à l'origine de l'attaque d'Azkaban", expliqua le mage noir, incapable de dissimuler la peur dans sa voix.

"Très bien", murmura Voldemort, satisfait que l'un des plans aille enfin dans son sens. "A-t-il été arrêté ?"

L'homme secoua la tête. "Non, p-pas encore. Tout le m-ministère s-sait où il se trouve, m-mais ils n'osent p-pas attaquer le Manoir P-Potter de front."

"Lâches !" grommela le Seigneur des Ténèbres, oubliant que c'était pour cette même raison que ses propres hommes n'étaient actuellement pas traqués.

"A-Avec la perte de L-Lucius, monseigneur, cela devient compliqué de transmettre des c-consignes au ministre", admit l'homme.

Voldemort leva sa baguette, et d'un coup sec de sa baguette, siffla: "Doloris !"

"Je n'ai pas besoin que tu me répètes quelque chose que je sais déjà. Continue !"

Le sorcier peina à se relever et se força à terminer son rapport. "A-Alexander Greengrass a r-repris son p-poste de régent des P-Potter en attendant. I-Il le f-fera jusqu'à c-ce qu'Harry P-Potter a-atteigne ses 17 ans", termina-t-il, la douleur parcourant son corps l'empêchant de s'exprimer correctement.

Voldemort hocha la tête, et congédia l'homme. Il avait en effet fort à faire.

'Je dois m'occuper des Greengrass en priorité. Ils sont proches des Potter, et possèdent beaucoup d'informations dont j'ai besoin', pensa-t-il, mettant en place son prochain plan.

Hadrian Potter était au-delà de ses forces actuelles dans l'immédiat. Mais même lui, ou le stupide Ordre de Dumbledore, ne pouvait tout prévoir.

Il avait perdu la bataille, mais pas la guerre. Il avait des alliances à forger, des rituels à faire et une famille à faire tomber.

"C'est la guerre désormais", siffla-t-il en fourchelangue, ses yeux rouges s'illuminant dans l'obscurité.

Se concentrant sur la marque au bras de ses serviteurs, il transmit le message de le rejoindre. Un par un, ils apparurent devant lui, agenouillés. Il attendit patiemment jusqu'à l'arrivée de sa plus fidèle servante, Bellatrix. Celle-ci boita jusqu'à ses côtés, et tomba au sol à son tour.

"Mes amis, l'heure de la vengeance a sonné. Nous allons frapper au cœur de nos ennemis. Nous allons montrer au monde entier que Voldemort est de retour, et qu'il est plus puissant que jamais."