Disclaimer: Moi pas être dame british JK Rowling. Donc moi pas posséder Harry Potter. Très français je parle ? Je sais.
magocrat777: Bonne lecture pour la suite de l'histoire !
fortinpatric: ;)
Ladis11: Je ne vais pas donner d'explications à ce qu'il s'est passé, mais tu verras dans le prochain chapitre que certaines choses qui paraissent évidentes ne le sont pas forcément. Fais attention, Hadrian est doué, mais il n'est pas le lecteur: il n'est pas omniscient. En tout cas, je te souhaite une bonne lecture d'avance !
L'arc vacance se termine au prochain chapitre, et après c'est l'arc final. Merci à tous ceux qui m'ont déjà accompagnés jusqu'ici. Prenez soin de vous et de vos proches !
08/08/1995, 14H12, Manoir Potter, Angleterre:
Fortuna, confortablement installée dans un fauteuil moelleux face à l'imposant bureau d'Hadrian, émit une remarque empreinte de satisfaction : "Il semblerait que nous puissions prendre une pause. Ça fait du bien, il faut l'admettre."
En effet, qualifier le début des vacances d'été de période mouvementée serait un euphémisme. Chaque habitant du manoir avait été secoué par les péripéties qui s'étaient succédé à un rythme effréné.
Le retour d'Hadrian et d'Alexander, qui avait frôlé de justesse la capture par le Seigneur des Ténèbres lorsque ce dernier eut appris sa réelle identité, avait provoqué une onde de choc parmi les résidents. Parallèlement, Harry Potter, le jeune sorcier désormais propriétaire des reliques de la mort, avait vu sa destinée se lier irrémédiablement à celle de la Mort en personne.
'Enfin, irrémédiablement…', répéta Hadrian, ce mot résonnant comme une sentence dans son esprit. Le voyageur temporel, toujours irrité par la légèreté avec laquelle le vieil homme avait agi, ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine amertume.
Fortuna, de son côté, poursuivait inlassablement son travail de chasseuse de primes, tout en endossant le rôle de mentor auprès des membres de l'équipe d'Hadrian. Au fil du temps, des liens profonds s'étaient tissés entre eux, transcendant largement la simple relation employeur-employé. Loin de considérer Hadrian comme un patron autoritaire, ils le voyaient comme un frère aîné, un guide expérimenté. Et depuis qu'ils avaient découvert la nature de leur relation avec Fortuna, ils avaient naturellement intégré cette dernière dans leur cercle familial.
Pour Fortuna, dont la famille avait été assassinée et solitaire depuis son enfance, ces nouveaux liens étaient une véritable bouée de sauvetage. Avec Harry en tant que « neveu », l'équipe d'Hadrian comme frères et sœurs, et Hadrian lui-même comme amant dévoué, elle avait enfin trouvé un havre de paix où elle pouvait s'épanouir. Et elle avait le sentiment que ce sentiment de profonde appartenance était partagé par tous les habitants du manoir.
Ils formaient une véritable communauté, unie par des liens indéfectibles. Bien sûr, au cœur de cette unité, un lien de sang, aussi ténu soit-il, unissait Hadrian à Harry. Le jeune sorcier, héritage d'une lignée prestigieuse, était désormais sous la protection de son aîné.
Hadrian, conscient de la lourde responsabilité qui pesait sur ses épaules, consacrait une grande partie de son temps libre à guider Harry, l'aidant à maîtriser ses pouvoirs grandissants et l'encourageant à regarder au-delà des sombres ombres de la guerre.
'Quelle ironie', grogna-t-il intérieurement avec une pointe d'amertume. Il prônait la paix et l'harmonie tout en étant un maître incontesté dans l'art du combat. Sans Fortuna, il serait peut-être encore plongé dans les ténèbres, élaborant des plans machiavéliques. Comment pouvait-il donc servir d'exemple à suivre ? Il n'en avait aucune idée.
"Il était temps que le calme revienne," répondit Hadrian, sans quitter des yeux l'objet de sa concentration. La jeune femme, aux cheveux blonds, posa le livre qu'elle tenait et leva les yeux vers lui, l'observant avec une certaine circonspection avant de prendre la parole.
"Comment se porte Harry ?" demanda-t-elle, curieuse de connaître les progrès du jeune Gryffondor. Après tout, bien qu'elle ne soit plus celle qui s'occupait de son entraînement, cela ne l'empêchait pas de vouloir de temps en temps se battre à nouveau face à lui.
"Il se remet peu à peu. Il s'entraîne assidûment à l'occlumancie chaque soir, tout en s'efforçant de limiter au maximum l'usage de cette magie corrompue," répondit Hadrian, interrompant brièvement son travail pour répondre à la chasseuse de primes.
"Notre principal problème réside dans sa baguette. Nous avons tenté d'utiliser une autre baguette, même celle qu'il avait auparavant, mais en vain. Seule la baguette de Sureau semble répondre à ses incantations," expliqua-t-il.
Il avait tenu à ce que Fortuna soit au courant de la situation d'Harry et des artefacts mortels en sa possession. La nouvelle l'avait profondément inquiétée, mais il préférait qu'elle soit informée plutôt que de la maintenir dans l'ignorance.
"Le problème avec cette baguette," poursuivit Hadrian, "c'est qu'elle agit de manière autonome. Si elle estime qu'Harry est en danger, elle riposte, et pas avec un simple sortilège de désarmement, si tu vois ce que je veux dire..."
Fortuna acquiesça tristement, ayant déjà été témoin des sorts funestes que le jeune homme était capable de maîtriser. Elle dut reconnaître qu'autrefois, avide de pouvoir, elle aurait probablement été attirée par de tels artefacts. Mais l'influence d'Hadrian avait indéniablement changé sa perspective. Et cela, pour le meilleur.
Un silence s'installa, chacun plongé dans ses réflexions, avant que Fortuna ne reprenne la parole. "Quel est ton plan ?" demanda-t-elle.
Il la regarda, perplexe un instant, avant de comprendre l'allusion. "Tu veux dire pour le libérer de l'emprise de la Mort ?" questionna-t-il.
La voyageuse hocha la tête, angoissée par la réponse qu'il allait lui donner. D'ordinaire, lorsqu'elle évoquait les projets du chasseur de primes, celui-ci affichait un sourire assuré. Mais cette fois, il baissa les yeux, le regard vide.
"La Mort est une entité à part, dotée d'une volonté propre. En raison de... certains actes que j'ai commis, elle me voue une haine farouche. En réalité, il serait plus juste de dire qu'elle désire ardemment me détruire," confessa-t-il, un rire glacial échappant à ses lèvres. La jeune femme sentit des frissons parcourir sa colonne vertébrale au ton que son amant avait utilisé.
Fortuna n'insista pas pour connaître les raisons de cette rancune personnelle qu'une entité cosmique, aussi proche de la divinité soit-elle, lui portait. Elle se contenta d'écouter attentivement.
"Si nous ne trouvons pas d'autre solution, je lui proposerai un marché. Mon âme en échange de celle d'Harry," déclara-t-il brusquement, levant les yeux pour croiser le regard de Fortuna.
Celle-ci demeura figée, incapable de saisir la portée de ses paroles. Elle mentirait si elle affirmait être surprise. Tout semblait mener à cette issue. Néanmoins, elle ne se résignait pas à cette éventualité. Qui pouvait accepter que la personne qu'elle aimait allait mourir ?
Elle se leva et fit le tour du bureau, contraignant Hadrian à quitter son fauteuil.
"Fortuna..." commença-t-il, mais elle l'interrompit d'un geste. "Tais-toi. Ne me 'Fortuna' pas," grogna-t-elle, agrippant sa chemise. "Je vais être claire : tu vivras. Alors trouve une autre solution. Peu m'importe les moyens, mais je refuse que l'on ne meure."
Hadrian s'interrompit, surpris par la fermeté de ses propos. "Comment ça 'que l'on' ? Tu ne mourrais pas... Non, tu ne ferais pas ça ?" s'exclama-t-il, comprenant enfin ce qu'elle sous-entendait.
"Je le ferai, alors trouve une meilleure solution," rétorqua-t-elle d'un ton glacial.
Le regard d'Hadrian s'adoucit. La douleur de perdre Fortuna lui faisait mesurer l'étendue de son amour. Elle ne voulait pas le voir mourir, tout comme lui souhaitait la voir vivre le plus longtemps possible.
"Je trouverai, je te le promets. Harry vivra, nous vivrons... Tout s'arrangera," la rassura-t-il. Elle l'examina longuement, à la recherche du moindre mensonge, avant de se détendre, convaincue de sa sincérité.
Sans lui laisser le temps de s'asseoir, elle le prit dans ses bras et l'embrassa, leurs lèvres s'entrelaçant dans un baiser passionné avant qu'ils ne se séparent pour reprendre leur souffle.
"Désolé, Fortuna," murmura-t-il. Elle hocha la tête, satisfaite qu'il ait compris, et reprit place sur sa chaise, retournant à son livre comme si de rien n'était.
"Cette femme..." soupira Hadrian, incapable de dissimuler le bonheur qu'elle lui procurait. Il avait enfin ouvert son cœur. Peut-être le regretterait-il un jour. Mais pour l'instant, la joie qu'il éprouvait à chaque interaction avec l'élémentaire électrique effaçait tout le reste.
Il s'assit à son tour et reprit ses réflexions. Après tout, même si dernièrement tout s'était calmé, cela ne signifiait pas que ce temps de paix allait durer longtemps. En effet, Voldemort était acculé, Harry était limité en temps avec une épée de Damoclès flottant au-dessus de lui, et son propre corps commençait à fatiguer à force de blessures et de batailles à répétitions.
'Ainsi, il ne me reste plus qu'à mener à bien cette dernière entreprise. Une fois cette tâche accomplie, je serai libre de toute contrainte,' pensa le Lord, posant délicatement sur son bureau la liste qui avait guidé ses actions pendant toutes ces années.
- Laisser Voldy reformer son corps, puis le tuer.
- S'occuper de Fudge et de l'autre connasse en rose.
- Traquer Siena, Alexei, Sethom et tous les futurs seigneurs des ténèbres.
Lentement mais sûrement, il percevait l'aube d'une nouvelle ère. Il affronterait Voldemort aux côtés d'Harry, tandis que Fudge et son insupportable subalterne seraient contraints de révéler au grand jour le retour du Seigneur des Ténèbres.
Quant aux organisations obscures nées de la guerre, elles avaient pour la plupart été dispersées ou anéanties. D'autres naîtraient. Mais d'ici là, il y aurait suffisamment de personnes pour le remplacer.
Il savait qu'il ne pourrait éradiquer le mal à jamais, mais l'instauration d'une paix durable serait déjà une victoire considérable. Une victoire qu'il comptait bien savourer.
'Une fois tout cela terminé, j'effacerai toute trace de l'existence des horcruxes,' décida-t-il, l'air grave. Il avait confiance en Sirius, Fortuna et les autres initiés. Mais il ne prendrait aucun risque. Après tout, il avait jadis fait confiance à Ron, et les conséquences en avaient été désastreuses. Il ne commettrait pas la même erreur une seconde fois.
"Tu n'as pas de nouvelles de Remus ?" demanda soudainement Hadrian, sa voix teintée d'inquiétude.
Fortuna, sans lever les yeux de son livre, secoua négativement la tête. "Malheureusement non. Il nous tenait régulièrement informés de ses avancées, mais cela fait un moment que nous n'avons plus de ses nouvelles."
L'inquiétude du voyageur temporel grandissait à mesure que les secondes s'écoulaient. Il connaissait bien les habitudes de Remus et savait que de tels silences n'étaient pas entièrement opposés à celles-ci. Néanmoins, un pressentiment désagréable le tenaillait, en particulier depuis la dernière mission de reconnaissance du Loup-Garou en Ukraine, dans ce parc qui avait failli tous leur coûter la vie.
"Où l'as-tu envoyé exactement ?" demanda-t-il, sa voix plus ferme cette fois-ci, réalisant qu'il n'avait pas été tenu informé des détails de cette mission.
Fortuna ferma les yeux, cherchant à trouver les mots justes pour expliquer la situation sans l'offenser. "Un jour où je ne me sentais pas bien, j'ai consulté Ophélia Greengrass. Elle m'a orientée vers ton bureau, et par curiosité... j'ai fouillé. J'ai trouvé cette liste," indiqua-t-elle, montrant la feuille en question, ce qui souleva un sourcil interrogateur chez Hadrian.
"C'est grâce à ces informations que j'ai pu remonter jusqu'à toi. Je suivais également Sethom de près. Quant à Remus, il était parti à la recherche de l'autre sorcière, Siena."
Le voyageur temporel acquiesça d'un signe de tête. "Je comprends. Parmi tous ceux que je traquais, elle était la seule à m'échapper complètement. C'est comme si... depuis notre dernière rencontre, elle s'était évaporée dans la nature," avoua-t-il, se retenant de justesse de révéler son plus grand secret. Il avait failli dévoiler son voyage temporel !
"Au début, il rencontrait les mêmes difficultés. Mais d'après ses dernières nouvelles, il semblait avoir trouvé une piste intéressante. Je ne sais pas ce qu'il a entrepris depuis," confessa-t-elle, repoussant délicatement ses longs cheveux dorés derrière ses oreilles.
Hadrian avouait ne pas avoir la moindre idée de ce qui avait pu arriver au Loup-Garou. Mais son intuition lui soufflait que la situation était bien plus grave qu'il ne le pensait. 'Si Siena est aussi puissante aujourd'hui qu'elle l'était à l'époque, il est sans doute en grand danger…' soupira-t-il intérieurement.
C'est pour cette raison qu'il n'avait pas révélé l'existence de ces cibles à ses alliés. Il connaissait les risques inhérents à ces missions. Ces sorciers et sorcières étaient devenus des Seigneurs des Ténèbres de son temps.
Il prit un instant pour réfléchir, puis sortit sa baguette et la pointa vers le bureau.
Quatre craquements retentirent aussitôt. Devant Hadrian et à côté de Fortuna, apparurent les membres de l'ASDT, tous ruisselants de sueur. "L'entraînement avec Harry s'est bien passé ?" demanda-t-il.
"Oui, il a fait d'énormes progrès. Ce garçon est vraiment impressionnant !" s'exclama Hery avec fierté. Le Malgache s'était pris d'affection pour Harry et semblait vouloir en faire son successeur. 'Il n'a que quelques années de plus, mais il agit comme un quadragénaire', se moqua intérieurement Hadrian.
"J'ai une nouvelle mission pour vous. Prenez l'après-midi pour vous reposer et régler vos affaires personnelles. Je voudrais que vous partiez à la recherche de Remus Lupin," ordonna le voyageur temporel en sortant une photographie de son bureau.
"Voici son portrait. C'est un ami des Potter, pas un ennemi. Alors, traitez-le avec respect si vous le trouvez."
Léo prit la photo et la montra à ses coéquipiers. "Si on le trouve, on le ramène directement ici ?" demanda le Français avec curiosité.
"Oui, mais soyez prudents. Il est engagé dans une mission périlleuse, vous pourriez donc croiser des adversaires redoutables. Si vous êtes en danger, utilisez immédiatement le collier pour me contacter, avez-vous compris ?"
En effet, chaque membre de l'équipe était équipé d'un collier leur permettant de communiquer entre eux et avec Hadrian, et ce dernier pouvait ainsi les localiser en temps réel.
Cela lui permettrait d'éviter de revivre les désagréments qu'il avait connus en Italie avant son retour dans le passé.
Elena, qui tenait la photo entre ses mains, la rangea dans l'une de ses poches, puis après une courte discussion avec Fortuna, quitta le bureau accompagnée du reste de l'équipe. Hadrian les regarda s'éloigner, puis ferma la porte derrière eux. Il s'assit lentement sur son fauteuil, lorsqu'une voix résonna dans ses oreilles.
"Patron !" appela Masayuki à travers le collier. "La jeune Astoria Greengrass est là ! Elle dit que Vous-Savez-Qui les attaque !"
Le voyageur temporel sentit son cœur s'emballer. Il fit signe à Fortuna de se lever et, sans lui expliquer la situation, lui demanda de se préparer au combat.
De son côté, Hadrian plaça sa baguette sous sa gorge et activa le sortilège Sonorus : "À tous les habitants du Manoir Potter, rassemblez-vous immédiatement dans le salon. Les Greengrass sont attaqués !"
08/08/1995, 14H05, Manoir Greengrass, Angleterre:
"Tu devrais essayer de renouer le dialogue avec lui, tu sais ? Ce n'est pas en l'ignorant que vous réglerez vos différends," suggéra Astoria en se contemplant dans le miroir.
Daphné, assise sur son lit, soupira profondément. "Je sais, Astoria. Crois-moi, je l'ai déjà envisagé à maintes reprises. J'ai même essayé de lui écrire, mais les mots me manquent à chaque fois."
"Dans ce cas, dis-lui ce que tu ressens en face à face. Ne te prends pas la tête. Fixe un rendez-vous et parle-lui franchement," insista la plus jeune des sœurs Greengrass en se tournant vers Daphné.
Astoria éprouvait une profonde compassion pour Harry. Elle savait, pour avoir plongé dans l'esprit du Seigneur des Ténèbres, que leur destin était lié et que des épreuves terribles l'attendaient. Elle craignait que de nouvelles tensions ne viennent s'ajouter à celles qu'il portait déjà.
"Tu peux être bien têtue parfois, Daph," soupira-t-elle en reprenant le démêlage de ses cheveux.
Daphné secoua la tête, amusée par la remarque de sa sœur. Finalement, après quelques instants de réflexion, elle se leva et s'approcha d'Astoria, posant ses mains sur ses épaules.
"Depuis quand es-tu devenue si sage ?" demanda-t-elle sur un ton taquin. Elle serra sa sœur dans ses bras, la remerciant silencieusement pour son soutien, puis se dirigea vers la porte.
'Qui sait ce qui peut arriver ? Elle a raison', admit-elle intérieurement. Tout pouvait basculer d'un moment à l'autre. Elle s'était rendue compte à quel point la vie pouvait être fragile. Un jour, elle était entourée de sa famille, et le lendemain, sa sœur était plongée dans un profond sommeil.
Elle ne voulait pas être un fardeau supplémentaire pour Harry. 'Faire plier une Greengrass pour qu'elle aille s'excuser... Il m'en aura fait faire des folies ce garçon...'
Soudain, elle sentit les protections du manoir trembler. 'Ce n'est pas bon,' pensa-t-elle, le cœur battant la chamade.
En effet, depuis la malédiction des Nott et le combat qui avait secoué le manoir, les protections, bien que renforcées, étaient encore loin d'être aussi solides qu'avant.
Si une attaque se produisait maintenant, les conséquences pourraient être désastreuses. Leurs assaillants pourraient pénétrer le domaine sans le moindre obstacle.
"Astoria !" clama Daphné, interrompant brusquement la jeune fille devant son miroir. "Rends-toi sans délai chez les Potter et prévient-les de notre situation. Nous sommes attaqués !"
La jeune fille, saisie par la terreur, leva les yeux vers sa sœur aînée. Elle savait pertinemment que leurs chances de survie face au Seigneur des Ténèbres étaient minces, voire inexistantes. "Mais, Daphné..." tenta-t-elle de protester, le cœur serré à l'idée de quitter sa famille en ces instants critiques.
"Allez, maintenant !" insista Daphné, d'une voix ferme, tout en brandissant sa baguette et se précipitant vers le salon. Ses parents étaient en danger, elle se devait de les aider.
Astoria resta pétrifiée, incapable de saisir la gravité de la situation. Son esprit, submergé par l'émotion, peinait à assimiler les informations.
'Je dois avertir les Potter. Vite !' se répéta-t-elle intérieurement, parvenant enfin à reprendre ses esprits. Un tremblement secoua le manoir, la ramenant brutalement à la réalité. Elle saisit à son tour sa baguette, son unique alliée dans cette épreuve.
Quittant sa chambre, elle s'engouffra dans les couloirs, le cœur battant à tout rompre. Soudain, une détonation retentit, ébranlant le manoir.
"Daphné !" s'exclama-t-elle, avant de se recouvrir la bouche avec ses mains, étouffant le cri. Elle devait rester silencieuse, elle était leur seul espoir. Si elle se faisait repérer avant d'atteindre une cheminée, les Greengrass seraient perdus.
"Par ici", grogna une voix rauque, non loin de là. Paniquée, elle se réfugia dans la première pièce venue, un étroit placard. Ce n'était pas une cachette parfaite, mais elle n'avait pas le choix. Affronter de front un Mangemort serait une condamnation à mort.
Elle tenta de maîtriser sa respiration, consciente que chaque bruit pouvait signer son arrêt de mort. Des pas résonnèrent dans le couloir, se rapprochant inexorablement. Un seul individu arrivait, d'après ce qu'elle percevait, mais cela ne la rassurait guère.
*CRAC*
Le plancher craqua juste derrière la porte, tandis que les bruits de pas cessaient. La terreur la saisit. Elle avait été découverte. Sa fin était proche.
La poignée de porte trembla sous l'effet d'une main. Elle allait mourir.
Et puis, la porte s'ouvrit. Sans hésiter, elle leva les yeux et vit un Mangemort, portant cette même tenue sombre et menaçante qu'elle avait tant vue pendant son coma. L'homme, surpris par sa présence, resta figé un instant.
D'un geste rapide, elle porta un coup violent entre les jambes de son adversaire, le faisant s'effondrer à genoux. Pointant sa baguette sur l'homme sonné, elle lança d'une voix tremblante : "Stupéfix !"
Un jet lumineux jaillit de sa baguette, frappant le Mangemort en plein torse. Il s'écroula, inanimé. Elle avait réussi ! Elle n'était pas morte !
Mais elle n'avait pas le temps de savourer sa victoire. Elle devait fuir. D'autres Mangemorts allaient bientôt la retrouver. En effet, avec le bruit qu'elle avait fait, elle serait surprise si d'autres ne couraient pas dans sa direction.
L'adrénaline la poussait en avant. Elle se faufila à travers les couloirs, priant désespérément de trouver une cheminée.
"S'il vous plaît, Daphné, Maman, Papa... tenez bon !" murmura-t-elle, le cœur lourd.
08/08/1995, 14H10, Manoir Greengrass, Angleterre:
Daphné atteignit rapidement le salon, infligeant au passage de sévères blessures à un homme de Voldemort et en assommant un second.
"Maman ! Papa ! Êtes-vous sains et saufs ?" s'écria-t-elle, dissimulée derrière un canapé. Les sortilèges fusaient de toutes parts, la plongeant dans une angoisse croissante pour sa famille.
Elle comprit immédiatement qu'il s'agissait d'une attaque méticuleusement planifiée. Rien n'était laissé au hasard. Elle s'était souvenue d'une conversation entre Hadrian Potter et son père concernant les récentes attaques de Mangemorts. D'ordinaire, celles-ci étaient désorganisées et motivées par un simple désir de destruction. La coordination n'était habituellement pas le mot d'ordre de Voldemort et de ses troupes.
Or, cette fois-ci, chaque partisan du Seigneur des Ténèbres semblait occuper une position stratégique au sein d'un groupe hiérarchisé. Une organisation sans faille, n'en doutait-elle pas.
"Nous allons bien !" répondit son père, lui-même caché derrière une table. La cheminée du salon avait été détruite et de nouvelles protections avaient été mises en place pour empêcher toute tentative de transplanage. Tant qu'Astoria n'aurait pas trouvé un moyen de contacter les Potter, ils seraient contraints de se battre.
Une nouvelle escouade de quatre mages noirs fit irruption dans le salon dévasté. Daphné observa avec inquiétude son père se lever pour les affronter, invoquant des murs de végétation et des tentacules qui transpercèrent ses adversaires tandis qu'il esquivait leurs attaques avec agilité.
'Il s'épuise trop vite !' s'inquiéta la jeune fille, décidant de sortir de sa cachette pour venir en aide à son père. Ophélia, voyant sa fille se dévoiler, la rejoignit et la famille se lança dans un combat acharné. Ils se relayaient, chacun prenant le relais lorsque l'un d'entre eux commençait à faiblir. Pour une famille pacifique, ils combattaient férocement, parvenant à vaincre plusieurs de leurs adversaires malgré l'infériorité numérique.
Le trio tint bon, gagnant de précieuses minutes. Malheureusement, leur résistance fut brisée par l'arrivée d'un ennemi contre lequel ils étaient impuissants. "Voldemort !" rugit Alexander de colère, se remémorant les tortures infligées par le Seigneur des Ténèbres.
"Alexander, mon cher ami, quel plaisir de te revoir. Mais je pense que nous devrions poursuivre notre conversation dans un lieu plus tranquille, n'est-ce pas ?"
D'un mouvement fulgurant, il les désarma tous les trois et les ligota avec des cordes d'acier. Daphné sentit des aiguilles de métal lui déchirer la peau tandis qu'elle se débattait désespérément.
Un silence pesant s'abattit sur la pièce. "Où est la jeune Astoria ?" demanda Voldemort, remarquant l'absence de la plus jeune fille.
"Elle est déjà chez les Potter, en sécurité. Ils devraient arriver d'une minute à l'autre", répondit Daphné, fixant le mage noir avec un regard rempli de haine. Elle savait prendre un risque considérable, mais si elle parvenait à semer la peur dans le cœur du Seigneur des Ténèbres, peut-être…
"Doloris !" rugit Voldemort, frappant la jeune fille d'un sortilège de torture.
Daphné poussa un cri déchirant sous l'effet de cette douleur insupportable. Chaque centimètre carré de son corps semblait être consumé par des flammes. Elle suppliait intérieurement pour que ce calvaire cesse.
"Arrête !" s'exclama Alexander, interrompant net Voldemort. Le Seigneur des Ténèbres leva les yeux vers lui, un sourire cruel aux lèvres.
"Tu as raison. Je la tuerai plus tard. Pour l'instant, c'est de toi dont je dois me débarrasser", déclara-t-il d'une voix caverneuse. Ophélia, le cœur lourd, tenta de ramper en direction de son époux. Mais elle savait, au fond d'elle-même, que ses efforts seraient vains.
'Est-ce donc la fin ?' se demanda Daphné, allongée sur le sol, son corps encore convulsé par les effets du sortilège. Une larme coula sur sa joue, emportant avec elle ses regrets. 'Harry... je suis si désolée. Je t'aime', pensa-t-elle, le désespoir l'envahissant.
"Ne fermez pas les yeux si tôt, le spectacle ne fait que commencer !" s'exclama Voldemort, sa voix résonnant dans la pièce. Daphné ouvrit brusquement les yeux pour voir son père être brutalement attiré et attaché à une chaise.
"Tu as révélé bien des secrets sur moi et mes projets aux Potter. Je pense qu'il serait équitable que tu en fasses de même, n'est-ce pas ?" demanda le Seigneur des Ténèbres, un rictus déformant ses traits. Daphné entendit des rires sournois provenant de l'obscurité, lui rappelant la présence des nombreux Mangemorts qui l'entouraient.
"Je ne te dirai rien !" clama Alexander, prêt à affronter l'horreur qui l'attendait. "Doloris !" rugit Voldemort. Le patriarche Greengrass possédait de nombreuses informations importantes sur Hadrian Potter et sa famille, tout le monde le savait. Néanmoins, serait-il prêt à tout pour protéger les secrets de l'homme ?
Ce qui suivit fut un supplice indicible. Daphné assista, impuissante, aux tortures infligées à son père. Le sortilège Doloris, les Brise-Os, les coups répétés... son corps était martyrisé, mais son esprit restait inébranlable.
Daphné ne savait plus qui criait le plus fort : son père, sous l'effet de la douleur, elle-même, suppliant le ciel de mettre fin à ce cauchemar, ou encore Voldemort, exaspéré par la résistance de sa victime. La jeune fille savait que le mage noir faisait exprès de blesser son père le plus possible. S'il ne voulait que des informations, celui-ci aurait simplement pu utiliser la légilimancie.
"Tu ne veux vraiment rien dire ? Dans ce cas, voyons si ta femme et ta fille sont plus disposées à coopérer."
Daphné sentit des bras puissants la soulever et la déposer sur une chaise en bois, à l'instar de son père. Sa mère subit le même traitement, tandis qu'Alexander suppliait le Seigneur des Ténèbres de ne pas les toucher.
Voldemort les examina tour à tour, un sourire maniaque aux lèvres. "Commençons par la fille. J'ai entendu dire qu'elle était la petite amie d'Harry Potter..."
Il fut interrompu par l'arrivée précipitée d'un de ses hommes qui murmura quelque chose à son oreille. Le visage de Voldemort s'obscurcit instantanément.
"Faites-les parler, peu importe les moyens. Si vous échouez, amenez-les-moi, je m'en chargerai personnellement !" ordonna-t-il d'une voix tonitruante avant de disparaître aussi soudainement qu'il était apparu. Une femme s'approcha d'un groupe de deux hommes, et leur tendit un parchemin. "Nous avons besoin de ces informations. Noms, prénoms, adresses, points faibles, emploi du temps… Faites ce qu'il faut pour qu'ils parlent."
Les Mangemorts acquiescèrent et se tournèrent vers les prisonniers, leurs regards brillants de cruauté. "Laisse-moi la petite, Macnair, je vais lui faire cracher le morceau", ricana l'un d'eux en s'approchant dangereusement de Daphné.
Celle-ci tenta de se débattre désespérément tandis que le mage noir, d'une brutalité inouïe, déchirait ses vêtements. Son père hurlait de douleur, sa mère implorait le ciel. Elle-même, prisonnière de ses liens, était impuissante.
Et puis, l'impensable se produisit. Le mage noir qui la menaçait leva lentement la main vers son cœur, souhaitant visiblement l'immobiliser une bonne fois pour toute, lorsqu'un éclair aveuglant l'atteignit en plein torse. Son corps se disloqua, son essence se volatilisant dans un souffle de fumée noire.
"La mort est là", résonna une voix grave et sombre dans le silence qui suivit.
Les liens qui la retenaient se rompirent d'un coup, et une paire de bras familiers la souleva.
"Daphné... S'il te plaît, dis-moi que tu vas bien", murmura Harry, sa voix tremblante. Contrairement à la froideur qui émanait de lui lors de leur dernière rencontre, il dégageait désormais une chaleur réconfortante.
"Harry... Je suis tellement désolée", sanglota-t-elle, le cœur brisé par les horreurs qu'elle avait endurées. Un combat féroce éclata alors entre les forces du Seigneur des Ténèbres et celles d'Hadrian.
"Chut... Tout va bien. C'est moi qui devrais m'excuser. Tiens, ta baguette. Mets-toi à l'abri", souffla-t-il, esquivant de justesse un sortilège de mort s'envolant dans sa direction.
Elle acquiesça et se releva difficilement. Posant sa main sur le torse d'Harry, elle demanda d'une voix faible : "Et toi ? Vas-tu te battre ?"
Un changement s'opéra alors en lui. Ses yeux d'un vert émeraude s'obscurcirent, révélant une haine qu'elle n'avait jamais soupçonnée. "Je vais leur faire payer, ne t'inquiète pas."
Il se détacha d'elle et se lança dans une danse macabre, lançant des sorts dévastateurs sur ses ennemis. Des éclairs jaillissaient de sa baguette, des murs de glace surgissaient du sol et des ténèbres les engloutissaient. Son patronus se matérialisa également à ses côtés, le protégeant des attaques les plus violentes et aveuglant ses adversaires les plus proches.
Pendant ce temps, les membres de l'ASDT, aux côtés de Sirius et de Fortuna, livraient un combat acharné contre les Mangemorts. Hadrian, quant à lui, se consacra à soigner les blessures d'Alexander. Ce dernier, pâle comme un mort, murmura : "Ophélia... ils l'ont emmenée..."
Hadrian, le cœur serré, scruta la pièce du regard. Ses yeux s'arrêtèrent sur Walden Macnair, un Mangemort notoire, qui s'enfuyait en emportant Ophélia sur son épaule. Le sorcier noir disparut dans les couloirs du manoir, laissant derrière lui un nuage de fumée noire.
Le temps ralentit dans la pièce alors qu'un dilemme cruel se présentait à Hadrian. S'il ne soignait pas immédiatement Alexander, ce dernier risquait de succomber à ses blessures. Mais s'il ne poursuivait pas Macnair, alors la vie d'Ophélia serait en grave danger. Il hésita un instant, puis décida d'agir. "Je la retrouverai", promit-il à Alexander avant de reprendre la guérison du Lord. Dans l'immédiat, il n'avait aucune idée d'où avait été emmenée la femme.
'Surtout depuis qu'il y a ce foutu Fidelitas sur la base de Tom', grommela-t-il intérieurement. En effet, il avait totalement oublié l'emplacement d'une des planques du Seigneur des Ténèbres. Et dans le monde magique, les moyens de dissimuler une information étaient limités : soit un sort d'Oubliette, dont il savait ne pas avoir été victime, soit le Fidelitas.
Plus loin, Fortuna dansait parmi les sortilèges, lançant éclair sur éclair. Elle aperçut Harry, au cœur de la mêlée, décimant les forces ennemies avec une efficacité terrifiante. Il semblait invincible, un véritable tourbillon de magie noire et verte. Ses mouvements, sa manière de tordre sa baguette et la confiance qu'il dégageait… Selon elle, le garçon ressemblait de plus en plus à une version miniature de son oncle lorsqu'il se battait. Seule leur personnalité en dehors du combat les différenciait.
Elle lança un sort sur son adversaire, qui parvint à transplaner. "Zut, les protections ont dû tomber !" en déduisit-elle.
Un souffle glacé lui glaça le sang. Quelqu'un était derrière elle. Elle se retourna, prête à riposter, mais ce fut Hadrian qu'elle vit, portant Alexander, évanoui, dans ses bras. À ses pieds gisait le corps disloqué du mage noir qui avait essayé de la tuer dans le dos.
"Ils ont fui... Mais ils ont eu ce qu'ils voulaient. Ils ont réussi à emmener Ophélia", annonça-t-il, la voix grave.
Harry, ayant éliminé les derniers résistants, rejoignit le groupe, soutenant Daphné qui s'évanouissait à son tour.
"Ils ont réussi à me désarmer à nouveau, et à transplaner avec maman..." murmura la Serpentarde, les yeux remplis de désespoir. Jamais elle ne s'était senti aussi faible. La douleur l'accablait, la faisant oublier qu'elle avait tenu tête à plusieurs escouades de mages noirs entraînés à seulement quinze ans.
Tous se rassemblèrent autour d'Hadrian qui confia le corps d'Alexander à Léo. "Prends-le avec toi, et retourne au Manoir Potter. Informe Astoria de ce qui s'est passé. De mon côté, je vais fouiller le manoir. Je veux être sûr qu'il ne reste plus un seul de ces bâtards en vie", déclara-t-il, le regard déterminé.
Fortuna admirait Hadrian. Malgré la douleur de voir la famille de son meilleur ami dans un état terrible, il parvenait à garder son sang-froid et à organiser la suite des opérations. Sa présence était rassurante, comme un phare dans la tempête.
"Nous allons trouver une solution pour ta mère, Daphné. Elle ira bien, je te le jure sur l'honneur de la famille Potter", promit-il à la jeune fille qui hocha la tête, incapable de parler.
Sirius s'approcha d'Harry et lui tendit une fiole. "Tiens, cela devrait atténuer les effets du sortilège Doloris. Fais-le boire à Daphné. Et repose-toi. Tu as été incroyable." Il serra le jeune sorcier dans ses bras, fier de son filleul.
Après cela, ils se séparèrent. Hadrian et Fortuna, accompagnés des trois membres restants de l'ASDT, partirent explorer le manoir à la recherche de preuves et de pistes pouvant mener à Ophélia. Ils s'attendaient à une tâche ardue, car les Mangemorts étaient connus pour leurs compétences en matière de dissimulation. Sirius, de son côté, se mit à renforcer les protections du manoir pour prévenir toute nouvelle attaque.
Daphné, blottie contre Harry, se sentait enfin en sécurité. L'inquiétude qu'elle ressentait pour sa mère la tuait, mais les Potter la sauverait, elle en était sûre. Et puis, sa sœur, son père et elle-même étaient vivants et en bonne santé. Ce n'était donc pas une défaite totale.
Elle ferma les yeux, espérant que le cauchemar se terminerait bientôt.
