Disclaimer: On a l'habitude désormais, mais je ne suis toujours pas le propriétaire d'Harry Potter. JK Rowling l'est.
Michel59: Je suis content que tu aies aimé l'histoire. Tu voulais la suite ? La voici ! J'espère qu'elle te plaira. Bonne lecture à toi !
skotos07: Thank you ! I'm glad you liked it. Have a good day, and take care !
01/09/1995, 09H11, King's Cross, Londres:
Hadrian franchit le pilier menant au quai neuf et trois quarts, escorté de Fortuna, Harry et Daphné. Il ne put s'empêcher de remarquer la présence ostentatoire des aurors disséminés aux quatre coins de la gare, feignant une surveillance accrue.
'Ils savent pertinemment que je suis ici... Quelle pitoyable mascarade', songea-t-il avec un mélange de dédain et d'ironie, ne prenant même pas la peine de dissimuler son visage.
Certains le dévisageaient avec insistance, s'approchant même des aurors d'un air menaçant. D'autres, au contraire, l'accueillaient d'un salut respectueux, voire de remerciements appuyés.
En effet, si les vacances estivales s'étaient révélées particulièrement agitées au sein de la famille Potter, elles l'avaient été d'autant plus au ministère. La chute de la majorité des partisans des forces obscures, consécutive à la purge d'Azkaban orchestrée par Hadrian et aux affrontements entre Voldemort et Harry au cimetière, avait plongé le Magenmagot dans un état de profonde instabilité.
Désormais, les débats s'enlisaient entre la faction neutre et la faction lumineuse. La prime mise sur la tête d'Hadrian avait ainsi été progressivement réduite à une simple convocation devant le bureau de la justice magique, afin de lui permettre de s'expliquer.
C'était là toute l'étendue des mesures que le ministre et sa sous-secrétaire avaient été en mesure de prendre. Affaibli par la mort de Lucius Malefoy, l'homme politique avait perdu une grande partie de son soutien financier et s'était vu vilipendé par les médias à la suite de ses attaques répétées contre les Potter.
La disparition de Rita Skeeter n'avait fait qu'aggraver la situation. Cette dernière, toujours avide de sensationnalisme, se serait empressée d'enquêter sur Hadrian pour le discréditer. Or, privée de sa plume venimeuse, la presse était contrainte d'adopter une attitude plus bienveillante à son égard.
Le massacre des prisonniers d'Azkaban aurait pu être entièrement étouffé… si le décès d'un auror n'avait pas attiré l'attention.
Hadrian s'était donc présenté au ministère et avait exposé les preuves du retour de Voldemort à Mme Bones ainsi qu'à la Gazette du Sorcier. Il avait ensuite reconnu les faits qui lui étaient reprochés, tout en justifiant ses actions.
Néanmoins, la situation demeurait bloquée. L'immunité dont bénéficiait Hadrian, due au refus de Dumbledore, le seul capable de lui faire face, d'intervenir, l'empêchait d'être arrêté. Un vote avait donc été organisé au Magenmagot. Tant que le ministre refusait d'admettre officiellement le retour du Seigneur des Ténèbres, aucune mesure ne pouvait être prise contre lui. Toutefois, une faille avait été identifiée par les deux factions majoritaires.
La plupart des Mangemorts qu'Hadrian avait éliminés avaient fait l'objet d'un mandat d'arrêt assorti d'une prime. Or, ces primes n'avaient jamais été réclamées.
Rien n'empêchait donc Hadrian de traquer les sorciers recherchés, de les éliminer et de toucher les primes correspondantes.
Mais alors, pourquoi s'était-on donné tant de peine pour innocenter un homme aussi controversé ? La réponse s'imposait d'elle-même.
Le retour de Voldemort était désormais un secret de Polichinelle. La querelle médiatique opposant Fudge à Dumbledore faisait la une de tous les journaux. Néanmoins, contrairement à l'époque d'Hadrian, Fudge se trouvait isolé et Voldemort n'essayait plus de dissimuler son retour. Ses attaques répétées dans le monde moldu, ainsi que les agressions dont avaient été victimes certaines familles de sang-pur comme les Greengrass, rendaient l'existence du Seigneur des Ténèbres indéniable.
Par ailleurs, du temps d'Hadrian, le ministre avait pu compter sur un bouc émissaire idéal en la personne de Sirius Black. Cette fois-ci, bien qu'il n'admette toujours pas l'existence du monstre sanguinaire, il était incapable d'expliquer les événements récents.
Au Magenmagot, la faction neutre, longtemps dirigée par Hadrian et Alexander, œuvrait naturellement à disculper le voyageur temporel.
Quant à la faction lumineuse, elle était largement dominée par Augusta Londubat et Dumbledore, deux alliés de la famille Potter. Par conséquent, le dernier obstacle à l'acquittement d'Hadrian résidait en la personne du ministre et en Voldemort lui-même.
Le monde magique avait besoin de lui. Si Voldemort était de retour, Hadrian serait l'un des seuls à pouvoir le contrer, et cela était une évidence pour tous.
C'est ainsi qu'en exploitant une faille juridique rapidement colmatée, les autorités avaient abandonné les poursuites à son encontre.
Malheureusement, bien qu'absous de toutes les charges qui pesaient sur lui, Hadrian n'était pas innocent aux yeux de tous. Cette ambiguïté suscitait une inquiétude grandissante au sein de la population.
Si Hadrian décidait de se retourner contre eux, ils seraient impuissants.
'Comme si je n'avais que cela à faire que de massacrer tout ce qui bouge... J'aimerais que tout cela cesse', soupira-t-il intérieurement, boitant pour gagner un coin tranquille du quai bondé.
"Eh bien, les enfants, nous allons vous laisser ici. N'oubliez pas de préparer vos amis à affronter ce qui nous attend. Nous ne savons ni où ni quand Voldemort lancera sa prochaine attaque. S'ils ne veulent pas périr, ils devront se battre, qu'ils le veuillent ou non", déclara fermement le voyageur temporel, fixant Harry qui acquiesça sans hésitation.
"Bien sûr, Oncle Hadrian. Compte sur nous", répondit le jeune Gryffondor en serrant dans ses bras l'homme plus âgé. Ils restèrent ainsi un long moment, savourant l'affection qui les unissait.
"J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas vu Neville, Hermione et les autres", avoua Harry en se grattant la tête. Les derniers événements l'avaient éloigné d'Hermione et Neville.
Une impatience fébrile le tenaillait à l'idée de les revoir. Après tout, Ron mis à part, ils avaient été ses premiers véritables amis dans ce monde enchanté, bien avant qu'il ne croise la route de Daphné.
Ignorant les pensées du jeune homme, Hadrian hocha gravement la tête à Fortuna et attira son neveu dans une étreinte fraternelle, et l'emmena dans un espace isolé de la gare. Harry, comprenant les raisons de cette intimité, se prêta au jeu, pressentant le sujet de leur entretien.
"Continue de t'entraîner. Tu ne peux pas te permettre de lui laisser le contrôle là-bas", l'exhorta le chasseur de primes, une fois qu'ils s'étaient isolés dans un recoin plus tranquille.
Harry acquiesça, conscient des risques encourus s'il venait à perdre le contrôle dans un lieu aussi imprégné de magie que Poudlard. "Ne t'inquiète pas oncle Hadrian, je suis plus prêt que je ne l'ai jamais été."
Ses yeux verts brillaient d'une détermination inébranlable, reflétant la force d'âme qu'il avait forgée au fil des épreuves.
"Je te fais confiance. Et n'oublie pas de veiller sur Daphné. Elle t'aime et a choisi de rester à tes côtés malgré les dangers qui guettent sa famille. Protège-la, elle en vaut la peine."
Le jeune Gryffondor hocha à nouveau la tête, les souvenirs douloureux de la torture infligée à Daphné le traversant l'esprit. Il avait appris de ses erreurs et ne comptait pas les répéter.
Hadrian recula légèrement et posa sa main sur le cœur d'Harry. "Si l'occasion se présente, rassemble des preuves contre elle. Je ne te demande pas de la supprimer, simplement de documenter ses agissements. Le reste me concerne. Sa chute entraînera celle de Fudge, puis ce sera au tour de Voldemort. Enfin, nous serons libres..." soupira-t-il, l'amertume se mêlant à l'espoir dans sa voix.
Il était soulagé d'approcher du terme de cette lutte sans merci. La guerre l'avait usé, mais il avait assouvi sa soif de vengeance. Les Weasley n'avaient quasiment aucun lien avec Harry, les forces du mal avaient été considérablement affaiblies, Sirius et bien d'autres avaient survécu, et Voldemort était à bout de souffle.
'Nous y sommes presque', se réjouit-il intérieurement, un sourire amer esquissant ses lèvres.
Il examina longuement Harry, cherchant à y lire les traces de toutes les épreuves qu'il avait traversées.
"Je n'ai pas été l'oncle que tu méritais. Obsédé par la lutte, je t'ai élevé comme un soldat, te réduisant à l'état d'instrument. Je le regrette amèrement. J'ai volé ton enfance pour assouvir ma soif de pouvoir", commença Hadrian, avant qu'Harry n'essaie de le stopper.
Il fit un geste de la main pour l'interrompre. "Peut-être te voyais-je simplement tel que j'étais à l'époque... Cette culpabilité me rongera jusqu'à mon dernier souffle."
Il se retourna alors, son regard se posant sur Fortuna qui échangeait quelques mots avec Daphné. "Néanmoins, grâce à cela, tu survivras face à Voldemort, et à toutes les menaces qui pourraient lui succéder. Et alors, tu pourras trouver cette paix que je n'ai cessé de chercher."
Harry, perplexe, inclina la tête. "Tu sais Harry, plus jeune, j'ai rencontré une femme formidable. Nous étions follement amoureux, et à peine sortis de l'école, nous nous sommes mariés", confia Hadrian, un léger sourire aux lèvres.
"Malheureusement, je manquais de force à l'époque, et nous en avons payé le prix fort. Un jour, en mon absence, un groupe de sorciers noirs a réussi à outrepasser mes protections et à les emporter, elle et nos enfants..."
"Tu n'étais pas faible ! Sinon, ils n'auraient pas attendu que tu sois absent !" s'exclama Harry, blessé par cette idée.
Hadrian lui offrit un sourire doux et secoua la tête. "Si j'étais absent, c'est parce que chacune de mes missions prenait beaucoup plus de temps que ce qu'elles auraient dû", expliqua-t-il avec une certaine résignation.
"Je ne cherche pas à me trouver des excuses", poursuivit-il en posant sa main sur la tête de son neveu. "Simplement à te faire comprendre pourquoi j'ai agi ainsi. Je suis désolé de t'avoir fait subir tout cela. Néanmoins, lorsque je te vois tel que tu es aujourd'hui, je ne doute pas que, contrairement à moi, tu sauras faire face à toutes les menaces sans qu'elles ne parviennent à atteindre tes proches."
Harry hocha la tête, étreignant une nouvelle fois son oncle. Il n'avait rien à rétorquer. Il ne partageait pas entièrement le point de vue de son oncle quant à lui avoir "volé son enfance", mais il savait qu'il ne pourrait le convaincre du contraire. Alors, il préféra lui témoigner son affection et sa gratitude.
Plus loin, Fortuna et Daphné poursuivaient leur conversation.
"J'espère que tu te souviens de tout ce dont nous avons parlé", déclara la femme plus âgée avec un sourire maternel. "Oui", soupira Daphné, une légère rougeur teintant ses joues.
"Bien. Je compte sur toi pour lui rappeler qu'il a une vie en dehors de la guerre. Ne le laisse pas se faire corrompre par le pouvoir de ces artefacts maudits. Tu es la seule qui puisse le raisonner."
Daphné hocha la tête, déterminée. Depuis l'attaque sur sa famille, les Greengrass avaient décidé de se retirer dans l'une de leurs résidences secondaires en France. Hadrian et les gobelins s'étaient assurés qu'ils étaient désormais sous une protection inviolable, et le manipulateur du temps avait même offert un portoloin d'urgence à chaque membre de la famille.
Astoria, quant à elle, ne retournerait pas à Poudlard cette année. Les séquelles de son long coma l'avaient considérablement retardé dans ses études. Il avait donc été décidé qu'elle poursuivrait sa scolarité au sein du cercle familial jusqu'à ce qu'elle ait rattrapé son retard.
Seule l'aînée des Greengrass, désireuse de passer du temps auprès de Harry, était restée au manoir Potter. Elle rendait de temps à autre visite à ses parents, mais avait passé la majeure partie des vacances en compagnie de son petit-ami.
"Daphné... Tout va bien ?" demanda Harry, surgissant à ses côtés comme un mirage.
"O-Oui, je vais bien. Je ne t'avais pas vu revenir", répondit-elle, surprise par son apparition soudaine, tandis qu'Harry et son oncle l'observaient avec bienveillance.
"Allez-y, et amusez-vous ! Je crois apercevoir Neville, Hermione et Tracy Davis vous faire signe depuis la pelouse. Rejoignez-les avant qu'ils ne partent sans vous !" indiqua Hadrian, regagnant sa place aux côtés de Fortuna.
Les deux jeunes gens acquiescèrent et s'éloignèrent, laissant les deux adultes échanger un sourire complice.
"Hadrian ?"
L'appel provenait de son collier. "Qu'y a-t-il, Léo ?" demanda-t-il, pressentant que la situation était grave.
"Nous avons retrouvé Remus Lupin... Mais... Eh bien, je pense qu'il vaut mieux que vous le voyiez de vos propres yeux…" soupira la voix d'Héry, teintée d'une profonde tristesse.
Inquiet, Hadrian concentra sa magie pour localiser les membres de son équipe, puis sortit sa baguette.
"Fortuna, prends ma main. Nous avons une urgence !" déclara-t-il d'une voix ferme. Celle-ci acquiesça sans hésiter, et ils disparurent dans un éclat de lumière, pria nt pour que le pire ne soit pas déjà arrivé.
01/09/1995, 11H32, Poudlard Express, Angleterre:
"Je suis ravi d'apprendre que ton oncle n'est plus recherché, Harry", déclara Hermione, un sourire chaleureux illuminant son visage.
Après s'être retrouvés sur le quai, ils avaient arpenté le train à la recherche d'un compartiment libre où ils pourraient s'isoler. Hermione et Neville, désormais préfets de Gryffondor, revenaient tout juste de leur ronde et semblaient épuisés.
"Moi aussi. De toute façon, ce n'est pas comme s'ils pouvaient faire quoi que ce soit contre lui", reconnut-il, un brin de fierté dans la voix.
"C'était donc lui qui avait attaqué Azkaban ce jour-là", se rappela Neville, l'air pensif.
Harry hocha la tête, scrutant la réaction d'Hermione. Un silence s'installa alors dans le compartiment, tandis que tous les regards se tournaient vers la jeune sorcière.
"Pourquoi me regardez-vous tous comme ça ? Je n'ai rien à dire. Ce qu'ils ont fait était abominable. Ils méritaient d'être punis, et même plus", déclara-t-elle d'une voix ferme, surprenant quelque peu ses camarades, à l'exception de Neville.
Harry, satisfait de sa réponse, lui adressa un clin d'œil complice que Neville lui rendit. L'évolution de ces deux adolescents était encore plus impressionnante que la sienne, à en croire leur maturité.
"En tout cas, mon oncle mis à part, je suppose que vous avez passé de bonnes vacances ?" taquina Harry, désignant d'un geste les mains liées d'Hermione et de Neville.
Le duo rougit vivement, provoquant un éclat de rire chez les deux Serpentardes assises à la droite d'Harry.
"Nous... Nous sortons ensemble depuis quelques mois", avoua Hermione, gênée. "Jusqu'à présent, tout va bien…" commença-t-elle, lançant un regard à Neville qui hocha vigoureusement la tête.
"O-Oui, tout va très bien. Je n'ai jamais été aussi heureux ! Je n'ai jamais été en danger de mort, et tout se passe toujours à la perfection !", exagéra-t-il, recevant un léger coup sur l'épaule de la part de sa petite amie.
Harry, heureux pour eux, rit de bon cœur. Il se sentait plus léger qu'il ne l'avait été de tout le dernier trimestre. Revoir ses amis lui avait fait un bien fou.
Tracy et Daphné, quant à elles, échangeaient leurs nouvelles. La blonde racontait à sa meilleure amie les péripéties de ses vacances, tandis que Tracy l'écoutait avec attention, essayant de l'égayer. Elle en profita même pour lui offrir un porte-clés enchanté en forme d'éclair.
"Merci beaucoup, Tracy. C'est adorable", avoua sans fausse modestie la blonde avant de ranger précieusement son cadeau. Tracy avait toujours été là pour elle, et elle lui en était infiniment reconnaissante.
"Je suis désolé d'interrompre votre conversation, mais je dois vous parler de quelque chose d'important", annonça Harry, prenant délicatement la main de Daphné. Il savait que le sujet qui allait suivre serait délicat, mais il voulait la rassurer.
"Voldemort est de retour. Cela, vous le savez déjà. Mais surtout... Il est acculé. Un grand nombre de ses partisans ont péri, il est au bord du gouffre, plus proche de la mort qu'il ne l'a jamais été... Il n'a donc plus rien à perdre", déclara solennellement Harry.
"Et c'est précisément ce qui le rend encore plus dangereux. Nous ne savons pas ce qu'il pourrait être capable de faire, ni qui il pourrait tenter de viser. C'est pourquoi, je veux que vous vous entraîniez sans relâche cette année."
Harry posa son regard sur Neville. "Si vous rencontrez d'autres élèves en difficulté, apportez-leur votre aide. Non seulement parce que c'est votre devoir en tant que préfets de Gryffondor, mais également parce qu'il est essentiel qu'ils puissent se défendre. Puis-je compter sur vous ?" demanda-t-il, relâchant temporairement la main de Daphné et tendant la sienne à Neville.
"Tu peux en être certain", répondit Neville en serrant sa main avec fermeté. Hermione, quant à elle, se contenta d'un hochement de tête résolu. Elle avait une confiance aveugle en Harry, et si son ami jugeait nécessaire de préparer les autres, elle était prête à s'y investir corps et âme.
"Nous nous sommes entraînés au combat durant les vacances", avoua Hermione. "Mais cela ne signifie pas que nous sommes prêts. J'espère que nous aurons un professeur compétent cette année…" soupira-t-elle, ses yeux s'assombrissant au souvenir des précédents enseignants de Défense contre les Forces du Mal.
Ce commentaire provoqua un léger rire chez Tracy, qui ne put s'empêcher d'ironiser : "C'est peu probable. Le professeur Dumbledore a passé tout l'été à se battre contre Fudge et à chercher un nouveau professeur de potions pour remplacer Rogue. J'ai bien peur que nous n'ayons pas beaucoup de chance…"
Après cette petite digression, un lourd silence tomba dans le compartiment. Tracy et Hermione sortirent un livre et se plongèrent dans leur lecture, tandis que Neville et Harry entamaient une conversation plus animée. Daphné, fatiguée par les événements des derniers jours, s'endormit doucement sur les genoux de son petit ami.
C'est alors que Neville évoquait la dernière intervention de sa grand-mère au ministère de la Magie qu'Hermione reprit la parole, un air mystérieux dans les yeux.
"Vous savez", commença-t-elle, "si notre nouveau professeur de Défense s'avère aussi incompétent que les précédents, j'ai une petite idée de ce que nous pourrions faire." Son regard se posa sur Harry, qui devina immédiatement qu'un nouveau plan était en train de germer dans l'esprit de sa meilleure amie. Il savait que tout projet d'Hermione nécessiterait une préparation minutieuse qui l'obligerait à sacrifier une bonne partie de son temps libre.
Intrigué, Neville demanda : "De quoi parles-tu ?"
La jeune Gryffondor sortit alors sa baguette et lança plusieurs sorts discrets sur la porte du compartiment, s'assurant ainsi que leur conversation resterait confidentielle.
"Bon, dans ce cas, prêtez-moi une oreille attentive quelques minutes…"
01/09/1995, 10H22, Rome, Italie:
Hadrian était désorienté. Pour la première fois depuis son retour, il avait subi une défaite cuisante. Les sanglots de Sirius, résonnant à ses oreilles, lui en offraient une cruelle démonstration.
A la suite d'un appel urgent de l'ASDT, il avait transplané au manoir Potter pour récupérer Sirius, puis avait rejoint son équipe. Dès son arrivée, il avait compris l'effroyable nouvelle.
Remus avait péri. Son corps inanimé gisait devant lui, dissimulé par un sortilège repousse moldu.
Le meurtre avait été exécuté avec une précision clinique. Presque dépourvu de blessures, le corps témoignait d'une victime surprise, désarmée, ou ayant succombé avant même de pouvoir riposter.
L'absence de traces de sang, associée au manque de lésions corporelles, indiquait sans l'ombre d'un doute qu'il avait été éliminé par un sortilège mortel.
"POURQUOI REMUS ? ! POURQUOI ES-TU PARTI SEUL ? !" s'était écrié l'animagus canin, serrant contre lui le corps sans vie de son ami.
Hadrian, quant à lui, demeurait immobile, comme pétrifié. Depuis son arrivée, il n'avait prononcé mot. Seuls ses yeux, brillants d'une lueur sombre, trahissaient une intense activité mentale alors qu'il analysait la scène sous tous ses angles.
Fortuna, quant à elle, s'était éclipsée pour sécuriser les lieux. Elle-même avait tissé des liens étroits avec le loup-garou durant l'absence d'Hadrian, le considérant comme un ami. Sa mort, outre la tristesse qu'elle éprouvait, l'animait d'une colère noire. En effet, c'était elle qui avait confié à Remus la mission de traquer Siena. Sans cette mission, peut-être le loup-garou serait-il encore en vie…
Hadrian, toujours silencieux, brisa enfin cette lourde atmosphère. "Cela ne tient pas debout. C'est absurde... à moins que…" murmura-t-il, les yeux s'écarquillant sous le choc d'une hypothèse terrifiante.
"De quoi parles-tu ?" demanda Elena, son accent russe atténué par les années passées à converser dans une autre langue. "Qu'y a-t-il ?" répéta-t-elle, inquiète.
Soudain, une vague de magie brute jaillit de lui, projetant au sol tous ceux qui se trouvaient à proximité. Conscient des dégâts causés par cette perte de contrôle, il parvint à maîtriser sa puissance. Il se tourna alors vers la jeune Russe et grommela : "J'ai commis une grave erreur !"
Sirius, dont l'humeur oscillait entre la tristesse et la colère, déposa délicatement le corps de Remus et s'avança d'un pas décidé vers Hadrian. "De quoi parles-tu ?" insista-t-il, son ton ne laissant aucune place à la discussion.
Le voyageur temporel baissa la tête, incapable de dissimuler sa propre colère. Mais contrairement à Sirius, cette haine était tournée vers lui-même.
"Hum, patron !" l'interpella Hery, rejoignant le chasseur de primes. "J'y comprends rien à tout ça ! On a trouvé deux signatures magiques différentes... et pourtant, identiques à la fois."
Hadrian se contenta d'acquiescer, un léger sourire las aux lèvres. Cette découverte ne l'étonnait guère. "C'est comme si deux entités distinctes avaient occupé la ruelle en même temps, tout en partageant la même signature magique... C'est incompréhensible !" s'exclama le jeune Malgache, l'incrédulité peinte sur son visage.
Sirius, visiblement agacé par cette énigme, haussa un sourcil. "Qu'est-ce que tu racontes, bon sang ? Elle se serait dédoublée, cette Siena ?" ironisa-t-il, l'air de ne pas y croire un instant.
Ignorant la moquerie sous-jacente, Hadrian acquiesça à nouveau, son regard se perdant dans un gouffre sans fond. "En effet. Il semble y avoir deux Siena en circulation. Comment cela est possible ? Je n'en ai aucune idée…" mentit-il, sa voix empreinte d'une mélancolie feinte.
Fortuna, de retour sur les lieux, capta le mensonge d'Hadrian et son ton évasif. Elle décida de mettre cette information de côté, le temps opportun viendrait d'en discuter. Pour l'instant, Sirius était encore sous le choc de la mort de Remus. L'accabler davantage ne ferait qu'aggraver la situation.
Hadrian sentit alors son noyau magique s'épuiser et, pour éviter une nouvelle démonstration de faiblesse, il se transplana à distance. Il atterrit dans une ruelle obscure, entre deux moldus visiblement éméchés qu'il assomma d'un geste rapide.
Une fois encore, une horloge éthérée se matérialisa sous ses pieds, tandis qu'une vision s'imposait à son esprit. Cette fois-ci, l'image était plus claire, plus détaillée. Il reconnut immédiatement Fortuna, progressant dans une impasse sombre. Les murs étaient tapissés de lierre, et une faible lueur lunaire filtrait à travers les feuilles. Il tenta d'identifier les lieux en mémorisant l'architecture des bâtiments et les éléments du décor, mais sans succès.
Il reporta alors son attention sur Fortuna, analysant chaque trait de son visage. Le temps lui était compté, il le savait. Le schéma se répétait toujours de la même manière.
D'après ses observations, cette vision se déroulait dans un futur proche. La Fortuna qu'il voyait était quasiment identique à celle qu'il venait de quitter. Seuls leurs vêtements différaient.
'Il faut que je trouve quand cela pourrait se passer…' réfléchit-il, son regard fixé sur la scène qui se déroulait sous ses yeux. Une étrange sensation de déjà-vu le submergea.
Soudain, deux femmes apparurent dans son champ de vision. Il les connaissait, ou plutôt, il en connaissait une.
'Siena... et Siena ?' s'interrogea-t-il, son cœur battant la chamade. Les deux femmes étaient identiques, comme sorties d'un même moule. Il sentit un frisson parcourir son échine. Seule l'âge différenciait les deux femmes.
Il fut incapable d'entendre leur conversation, car sa vision commençait à se brouiller. Il ne vit qu'un puissant éclair vert jaillir de la baguette de l'une des Siena, se dirigeant droit vers Fortuna. Une lueur de panique illumina ses yeux.
Un cri strident perça l'écho de sa vision, un cri qui lui semblait familier, le sien peut-être. Il tenta désespérément de s'interposer, de se jeter entre le sort meurtrier et la femme qu'il aimait tant, mais en vain. Au moment précis où la magie verte allait l'atteindre, tout s'éteignit, et il se retrouva brutalement projeté dans la réalité, dans la ruelle obscure où il s'était caché.
Couvert de sueur, il haletait, le cœur battant à tout rompre. Une voix douce le tira de ses tourments. "Hadrian… Tout va bien ?" Surpris, il leva les yeux pour découvrir Fortuna, indemne, qui le regardait avec une inquiétude sincère.
"J'ai laissé les autres avec Sirius pour récupérer le corps. Quand tu as disparu, j'ai tout de suite compris ce qu'il se passait. Tu as encore eu une vision, n'est-ce pas ?"
Il acquiesça lentement, soulagé qu'elle soit la seule témoin de sa détresse. Avec son aide, il se redressa, se forçant à un sourire. "Tout va bien, ne t'inquiète pas. Fais-moi simplement penser à modifier ta tenue de combat lorsque nous serons de retour au manoir."
Quelques minutes à peine s'étaient écoulées depuis qu'il avait appris la mort de Remus, un homme qu'il considérait, il fut un temps, comme un oncle, et aujourd'hui comme un ami. Et maintenant, il avait été confronté à la vision cauchemardesque du meurtre de celle qui le maintenait ancré dans la réalité. Une colère froide commençait à le consumer.
'Je ne laisserai pas cela arriver', murmura-t-il, les yeux fixés sur le ciel nocturne. 'Sinon, la Mort elle-même ne pourra m'empêcher de la récupérer.'
01/09/1995, 20H02, Poudlard, Ecosse:
"Aux côtés du professeur Slughorn, qui succède au professeur Rogue à la tête de la maison Serpentard et en tant qu'enseignant de Potions, Poudlard accueille une nouvelle membre du personnel au poste de Défense contre les Forces du Mal. Permettez-moi de vous présenter la professeure Ombr-"
"Hum hum," interrompit d'une voix grinçante la personne ainsi désignée. Son timbre, assorti à la flamboyance de sa tenue, suffisait à plonger Harry dans un profond ennui.
La femme se leva lentement, rejoignant le directeur avec une démarche assurée. Après avoir pris une profonde inspiration, elle prit la parole, un sourire crispé étirant ses lèvres. "C'est avec un immense honneur que je me tiens devant vous aujourd'hui, en qualité d'émissaire du Ministère de la Magie. Le Ministre, dans sa grande sagesse, a choisi Poudlard pour expérimenter de nouvelles réformes, visant à renforcer la sécurité et l'efficacité de notre système éducatif."
Elle fit une pause, son regard se posant sur les Gryffondors. "Je suis consciente que certains d'entre vous pourraient éprouver une certaine réticence face à ces changements. Toutefois, gardez à l'esprit que le Ministère agit toujours dans votre intérêt supérieur."
"Au cours de l'été, de fausses rumeurs ont semé la discorde au sein de notre communauté magique. C'est pourquoi, le Ministre offre une récompense substantielle à quiconque dénoncera les auteurs de ces diffamations, et met en place des mesures pour éradiquer toute forme de désinformation."
Harry vit Dumbledore fermer les yeux, admirant secrètement une fois de plus la patience légendaire du vieil homme. Quant à lui, il dut réprimer une vive envie de réagir.
"Ces nouvelles mesures, bien que strictes, sont indispensables pour garantir un avenir prospère à notre monde magique. Je vous exhorte donc à collaborer étroitement avec moi et vos professeurs. Toute insubordination sera sévèrement réprimée. N'oubliez jamais que le Ministère veille sur vous."
Elle recula d'un pas, balayant la salle du regard, et conclut son discours d'une voix solennelle. "Ensemble, nous ferons de Poudlard un modèle d'excellence, digne de l'héritage de nos illustres prédécesseurs."
Un silence pesant accueillit la nouvelle enseignante qui regagna sa place à la table des professeurs.
"Hum, merci pour votre intervention, professeur Ombrage," reprit le directeur en se dégageant la gorge.
"Souvenez-vous, chers élèves, que Poudlard tendra toujours la main à ceux qui en sont dignes. Des temps troublés nous attendent," déclara-t-il, ignorant le grognement sourd venant de derrière lui, "et vous devrez faire preuve de solidarité pour les surmonter. Je compte sur vous, membres de cette grande famille qu'est notre école, pour vous unir et forger un avenir radieux !"
D'un clin d'œil discret par-dessus ses lunettes en demi-lune, il claqua des doigts. "Maintenant, à table !"
Un brouhaha général éclata, et Harry ne put s'empêcher de sourire en entendant les commentaires ironiques de certains élèves.
"Cela dit, si je fournis des informations sur mon oncle au Ministère… Seront-ils disposés à me rémunérer ? Je veux dire… Il ne peuvent pas vraiment lui faire de mal de toute manière !" s'esclaffa-t-il, curieux d'observer la réaction de Fudge et de sa subordonnée.
"Qui sait ?", répondit Neville, esquissant un sourire. "Tu pourrais bien découvrir le moyen d'accroître encore plus la fortune des Potter !"
Harry serra la main de son ami. S'emparant d'une assiette, il reporta son attention sur Daphné, visiblement ravie de retrouver sa meilleure amie.
Il était infiniment reconnaissant envers Tracy Davis. La jeune fille apportait un soutien indéfectible à Daphné, trouvant les mots justes pour la réconforter d'une manière qu'il ne parvenait pas à égaler. "Merlin sait qu'elle le mérite," soupira Harry, se remémorant les affreuses vacances d'été.
Son oncle, peu avant la rentrée, l'avait mis à contribution en lui confiant une mission des plus délicates : trouver un moyen de se débarrasser de Dolores Ombrage.
Il savait que cette requête revêtait une importance capitale aux yeux d'Hadrian, qui lui avait octroyé carte blanche pour mener à bien cette tâche. Légal ou illégal, vie ou mort... Tout était permis. L'unique objectif du Lord était de voir la femme disparaître de Poudlard, et Harry comprenait parfaitement les raisons de cette obsession.
Le Ministre, manifestement acculé, souhaitait réformer Poudlard. La présence d'Ombrage ne présageait rien de bon. De plus, si ses cours étaient dispensés avec autant de passion que son discours d'introduction, il s'endormirait probablement au bout de cinq minutes.
Pour se débarrasser d'elle, il avait élaboré deux plans. Le premier, parfaitement légal, consistait à réunir des preuves d'abus de pouvoir imputables à Ombrage et à les divulguer à la presse. Selon son oncle, il ne serait pas difficile de trouver des témoins et des victimes prêts à témoigner.
Le second... Eh bien, il était nettement moins orthodoxe. C'était tout ce qu'il fallait savoir à ce sujet.
'En parlant d'illégalité…' médita-t-il, sortant plusieurs fioles de ses poches.
"Daphné est déjà au courant, mais j'ai oublié de vous en parler. D'après mon oncle, Ombrage a la fâcheuse habitude de glisser du veritaserum dans les boissons qu'elle partage avec les autres. Par conséquent, si vous vous retrouvez en retenue avec elle, emportez ces fioles avec vous. C'est un antidote. Une seule goutte devrait suffire," expliqua-t-il en tendant deux fioles à chacun de ses meilleurs amis.
"Si c'est vrai, c'est totalement illégal !" s'exclama Hermione, saisissant presque avec effroi les antidotes proposés par Harry.
"En effet, c'est tout à fait illégal..." acquiesça Harry, un sourire entendu illuminant son visage.
"Certainement, cela l'... Oh... Oh ! OH !" Progressivement, Hermione prit conscience de la double signification des paroles d'Harry et ne put réprimer un sourire triomphant.
Neville, saisissant à son tour l'allusion, hocha vigoureusement la tête. L'idée d'éradiquer le crapaud fluorescent l'enthousiasmait presque autant que celle de suivre des cours de Potions sans le professeur Rogue.
"Et sinon, Harry, pour en revenir à notre précédente discussion dans le train... Qu'en penses-tu ?" reprit la jeune fille aux boucles rebelles.
"Attendons de voir comment se déroulera le premier cours... Qui sait, nous pourrions être agréablement surpris," répondit Harry, ne croyant pas un instant à ses propres paroles.
Il avait déjà une idée assez précise de ce qui l'attendait. La femme ne possédait manifestement aucune expertise en matière de Défense contre les Forces du Mal. Il était de notoriété publique qu'elle n'avait d'autre qualification que ses ASPICS.
'Cette année s'annonce certainement mouvementée,' soupira Harry intérieurement, contemplant avec amertume les épreuves qui l'attendaient.
04/09/1995, 13H11, Paris, France:
Après le retour de Fortuna au Manoir Potter avec Hadrian et le reste de l'équipe, ce dernier avait insisté pour rénover entièrement leur équipement, le sien comme celui des membres de l'ASDT.
Fortuna ne se plaignait guère de ces délicates attentions. Néanmoins, elle ne se berçait d'illusions. Elle savait qu'Hadrian avait eu une vision prémonitoire de son éventuelle mise en danger et que c'était cette inquiétude qui le motivait.
Il avait alors commencé à l'accompagner sans relâche, la suivant comme son ombre pendant deux jours. Au fond, Fortuna s'en accommodait. Toutefois, elle ne souhaitait pas qu'Hadrian continue de s'imposer cette mission jusqu'à la fin des temps.
Elle l'avait donc mis à part et l'avait interrogé sur la nature de sa vision. Il avait alors évoqué ce qu'il avait perçu, exprimant ouvertement sa crainte de la perdre.
Ces mots avaient profondément touché Fortuna. Habituellement, c'était elle qui devait le raisonner et le dissuader de prendre des risques inconsidérés. Cette fois, les rôles étaient inversés.
Après une longue discussion, Hadrian avait finalement cédé. En gage de leur indéfectible lien, le voyageur temporel lui avait offert une superbe bague en or ornée d'un rubis éclatant. Cette bague possédait une propriété remarquable : elle leur permettait de communiquer à distance et de se rejoindre instantanément en cas de danger, à l'instar du collier qu'il avait conçu pour l'ASDT.
Grâce à ce précieux objet, la puissante sorcière pouvait enfin souffler.
Ainsi, la chasseuse de primes avait décidé de prendre un temps pour elle, le décès de Remus pesant toujours lourdement sur son cœur. Elle savait que Sirius souffrait terriblement de la perte de son ami. Il avait passé une journée entière reclus dans sa chambre et s'était adonné à un entraînement intensif dès qu'il en était sorti.
Il était le dernier Maraudeur encore en vie. Et autant que le décès de son ami le tourmentait, il se devait d'être présent pour Harry. Il s'était donc attelé à la tâche d'informer le garçon de la situation et de lui apporter tout le soutien nécessaire.
Hadrian s'était proposé pour l'aider, mais Sirius avait décliné son offre. Le voyageur temporel avait un autre rôle. C'était à lui de retrouver les mystérieuses Siena. Il était le mieux placé pour mener à bien cette mission.
Le chasseur de primes avait donc accepté et s'était lancé dans cette quête, jonglant entre la surveillance de Fortuna et le suivi des deux femmes. Cela laissait alors Fortuna à pouvoir reprendre son train de vie habituel.
Tout à coup, alors qu'elle patientait dans un café parisien isolé, un hibou atterrit devant elle, la sortant de ses réflexions. Au vu de l'indifférence des Moldus alentour, il devait être dissimulé sous des sortilèges de dissimulation.
"Qu'as-tu pour moi, ma fille ?" demanda-t-elle à l'animal qui se contenta de lui tendre la lettre qu'il tenait dans son bec.
La jeune femme ouvrit le parchemin, remercia le messager ailé et commença à le déchiffrer.
Le missive venait d'Alexander, l'informant d'un changement de lieu de rendez-vous. En effet, souhaitant se ressourcer, elle avait décidé de rendre visite aux Greengrass. Au fil des années, elle s'était liée d'une profonde amitié avec Ophélia et appréciait sincèrement sa compagnie.
Profitant de cette occasion, elle avait transplané en France afin de leur rendre visite.
"Eh bien, allons donc à ce nouveau point de rencontre..." soupira-t-elle.
Ce n'était pas la première fois que l'homme modifiait au dernier moment leur point de ralliement. Elle pouvait cependant comprendre ses réticences. Sa famille ayant déjà été la cible d'attaques, il ne souhaitait prendre aucun risque supplémentaire.
Quittant discrètement le café, elle s'engagea dans une ruelle obscure afin de transplaner en toute sécurité.
Soudain, un détail lui sauta aux yeux. Les murs recouverts de lierre, l'architecture sobre mais élégante... Ce qu'elle voyait correspondait trait pour trait à la vision qu'Hadrian lui avait décrite.
"Fortuna Moon, n'est-ce pas ? Enchantée de faire votre connaissance !" lança une voix derrière elle. La blonde ne perdit pas de temps et se retourna brusquement, pointant sa baguette en direction de la source du son.
Elle découvrit alors deux femmes d'une beauté saisissante, comme sorties d'un même moule. La seule différence résidait dans la puissance magique qui émanait de l'aînée.
"Siena et... Siena, je suppose ?" interrogea-t-elle, ses yeux rivés sur les baguettes de ses adversaires.
Simultanément, elle envoya un message mental à Hadrian grâce à sa bague, espérant qu'il comprendrait la gravité de la situation. Elle avait confiance en ses capacités, mais si "le soldat invincible" lui-même avait souligné la dangerosité de ces femmes, elle préférait ne pas sous-estimer la menace.
"En effet," répondit la femme la plus âgée. La cadette, d'un geste rapide, érigea des barrières magiques au sol.
"Cela empêche toute apparition ou disparition dans un rayon de deux kilomètres. Bien entendu, cela fonctionne dans les deux sens," expliqua-t-elle, sa baguette braquée sur Fortuna.
"Que voulez-vous ?" grogna la chasseuse de primes. Une partie d'elle brûlait de les attaquer immédiatement, mais elle était en infériorité numérique et ignorait leurs intentions exactes.
"Oh, rien de personnel, ma chère, mais nous venons régler une vieille dette. Harr... Hadrian Potter, excuse-moi," se moqua-t-elle, avant de reprendre sa phrase, "nous a causé beaucoup de tort. Il me semble juste de lui rendre la monnaie de sa pièce."
A peine avait-elle achevé sa phrase qu'un sortilège mortel quitta sa baguette. Fortuna riposta avec un puissant éclair magique qui frappa violemment les deux femmes, les prenant au dépourvu. Néanmoins, contrairement à ce à quoi elle s'attendait, cela ne parvint pas à détourner le sort fatal qui fonçait droit sur elle.
'Bon sang ! Je n'aurai pas le temps de l'éviter !' s'écria-t-elle intérieurement.
Hadrian l'avait prévenue. Il l'avait vu. Et malgré tout, elle se trouvait confrontée à ce destin funeste. Tout cela parce qu'elle avait insisté pour agir seule.
"Pardonne-moi, Hadrian !" murmura-t-elle rapidement avant de fermer les yeux, prête à affronter l'inéluctable.
