Disclaimer: Je ne possède toujours pas JK Row... Les droits d'Harry Potter pardon. Tous les droits lui reviennent.
wolfblack07: Merci beaucoup pour la review ! Ça fait plaisir de voir que tu apprécies autant l'histoire. Encore quelques chapitres avant qu'elle soit complétée. J'espère que tu suivras jusqu'au bout ! Bonne lecture !
03/10/1995, 10H32, Manoir Potter, Angleterre:
"Hadrian... Je t'écoute", soupira une nouvelle fois Fortuna, l'observant avec une compassion qui ne trompait pas. Le poids de ce qui allait être dit pesait lourdement sur l'atmosphère, comme un voile obscurcissant la pièce. Cela faisait déjà une demi-heure qu'ils étaient assis en face l'un de l'autre, devant la Pensine des Potter, et le silence qui régnait entre eux semblait s'étendre à l'infini.
Jusqu'à présent, elle n'avait jamais soupçonné à quel point son passé le hantait. Mais son regard, à la fois distant et troublé, les tremblements subtils de ses mains, et ce silence pesant qui s'était installé entre eux ne laissaient planer aucun doute sur la profondeur de ses tourments. Un nœud se serra dans sa poitrine à l'idée de la douleur qu'il devait ressentir.
Une part d'elle hésitait. Parler de son passé l'affectait visiblement au plus haut point. Et pourtant, elle savait qu'il devait s'en libérer. Il ne pouvait continuer à porter ce fardeau seul. Il avait été son soutien dans les moments les plus sombres, il était désormais de son devoir de l'aider à surmonter cette épreuve. Elle prit une profonde inspiration, déterminée à l'écouter jusqu'au bout.
"Depuis le premier jour où je suis arrivé ici", commença-t-il, levant vers elle des yeux d'un blanc surnaturel, "je me suis demandé quand viendrait le moment de te révéler qui je suis vraiment. Je savais que ce jour arriverait, mais je l'ai toujours repoussé, par peur de ce que tu pourrais penser."
Il se leva brusquement, écartant d'un geste la Pensine. "Je vais tout te montrer, mais avant, je dois d'abord accepter mon passé, cesser de fuir." Il se dirigea vers la fenêtre, le regard perdu dans le lointain. Des souvenirs aussi refoulés devaient être douloureux à exhumer… Enfin, c'était ce qu'elle pensait Fortuna.
Se retournant vers elle, il prit une profonde inspiration. "Je suis Harry James Potter, né le 31 juillet 1980 de Lily et James Potter", lâcha-t-il, la voix grave. Les mots résonnèrent dans la pièce, brisant le silence.
Les yeux de Fortuna s'écarquillèrent de surprise. Elle se leva à son tour et s'approcha de lui, le cœur battant la chamade. Elle avait beau s'y être préparée, la révélation la frappa de plein fouet.
Ignorant sa réaction, il poursuivit : "J'ai grandi chez les Dursley, j'ai étudié à Poudlard... J'ai survécu, mais au prix de nombreuses pertes. Mon parrain, mes amis... Tous ont souffert à cause de moi." Il prononça ces mots avec une amertume palpable, comme s'il se reprochait tout ce qui s'était passé.
Il s'interrompit alors, observant les réactions de Fortuna. Elle l'examinait avec une attention méticuleuse, puis hocha lentement la tête. Elle savait qu'il avait besoin d'être entendu, d'être compris
"Continue, Hadrian", dit-elle d'une voix douce, insistant sur son prénom. Le timbre de sa voix, empreint de compassion, l'encouragea à poursuivre son récit.
Il sentit une lueur d'espoir naître en lui. "J'ai travaillé au Ministère, je me suis marié, j'ai eu trois enfants : Lily, Albus et James", poursuivit-il, un sourire nostalgique aux lèvres. Le souvenir de ces moments heureux semblait apaiser quelque peu ses tourments.
"Je passais la majorité de mon temps à travailler, et je n'étais pas très présent pour eux. Pour être honnête, je n'ai pas été un bon père. Ni pour eux, ni pour Harry", admit-il, le regard baissé. Un poids semblait l'accabler à l'évocation de ses manquements.
"Je me prononcerai après quant à ta famille, lorsque j'aurai la totalité de l'histoire. Cependant, ne te présente pas comme un mauvais parent pour Harry. Tu as dû prendre des décisions très difficiles, et le préparer à combattre l'un des pires Seigneurs des Ténèbres de tous les temps. Ne te jette pas la pierre", le rassura-t-elle, posant une main sur la sienne. Ses paroles, empreintes de compréhension, le réconfortèrent quelque peu.
Hadrian inspecta son visage. Il semblait tendu, comme si elle n'avait toujours pas intégré qui il était réellement. Néanmoins, il débordait d'amour pour lui. Il se sentit alors envahi par une immense gratitude.
'Le destin a joué en ma faveur, ne serait-ce qu'une fois dans ma vie', se dit-il, se sentant plus confiant pour raconter ce qui suivait.
"Un jour, mon meilleur ami de l'époque, Ron Weasley, a donné à la presse une information cruciale: l'origine de l'immortalité de Voldemort. A partir de là, tout a déraillé. De puissants mages noirs ont commencé à sortir de l'ombre, des guerres se sont déclenchées partout dans le monde: c'était l'anarchie", souffla-t-il, ses yeux peinés de devoir se souvenir de cette terrible époque. Son visage se crispa de douleur à l'évocation de ces souvenirs.
"C'est à la même période que ma famille a été..."
"Assassinée ?" termina-t-elle pour lui, les mots semblant être aussi durs à sortir de sa gorge que celle d'Hadrian. Un long silence s'installa, lourd et oppressant.
Après tout, elle avait aussi perdu ses parents aux mains de mages noirs. Elle pouvait donc comprendre la souffrance par laquelle il passait. Un lien invisible se créa entre eux, forgé dans l'épreuve.
"Oui. J'ai donc rejoint un groupe dont le but était d'en éliminer le plus possible", poursuivit-il. Sa voix était devenue froide, presque mécanique.
Son visage se contorsionna alors, incapable de contenir toute la haine qu'il vouait à ceux qui lui avait pris sa famille. "J'ai traqué ces fils de putes jusqu'au dernier. Tout ce qui m'importait, chaque jour, c'était d'en voir mourir. Le seul moyen pour moi de ressentir du plaisir... de me motiver à rester en vie, c'était de supprimer tous ces hommes et toutes ces femmes de la surface de la Terre." Ses yeux brillaient d'une rage contenue.
Il serra les poings. "Alors j'en ai arrêté, torturé et tué des centaines, voire des milliers. Tout cela jusqu'à ce que notre groupe soit envoyé en Italie pour faire face à deux puissants mages noirs: Sethom et Siena." Il parlait comme un automate, détaché de ses propres actes.
Fortuna haussa les sourcils, son esprit commençant à joindre les bouts. Elle commençait à comprendre l'ampleur des horreurs qu'il avait dû endurer.
"Tout le monde y a laissé sa vie, mais j'ai réussi à les vaincre. C'est à ce moment que c'est arrivé..."
Il expliqua alors sa tentative d'utiliser la magie du temps pour réparer les dégâts causés, et tout ce que cela avait engendré. Son récit était un véritable tourbillon d'émotions, oscillant entre désespoir et détermination.
"Quand je suis arrivé, mon noyau magique était en ruine, et le seul élément auquel je m'accrochais : ma vengeance, n'avait plus lieu d'être", dit-il, levant ses mains devant son visage. Ses yeux brillaient d'une tristesse infinie.
"Dans ce monde, Sirius, Remus, mes anciens amis, tous vivaient. Tout ce que je devais faire, c'était m'assurer de leur survie..." Il s'interrompit, le souffle court, comme si le simple souvenir de ces temps lui arrachait le cœur.
Il tourna alors sa tête vers elle et grimaça : "Mais c'était sans compter toutes les guerres, tous les mages noirs, sans compter Voldemort et son armée. Je savais tout ce qui allait se passer, et j'étais seul. Si je voulais la survie du plus grand nombre, alors je me devais de tous les éliminer." Sa voix était empreinte d'une amertume qui glaçait le sang.
Prenant sa main dans la sienne, il la leva à son visage. "J'ai réussi à réparer mon noyau grâce à un rituel, qui, par la même occasion, a changé la couleur de mes pupilles. Sans cela, je doute que mon identité aurait pu rester secrète aussi longtemps", avoua-t-il. Ses yeux opales semblaient renfermer des secrets millénaires.
"J'ai brûlé ce qui restait d'Harry Potter en moi pour devenir Hadrian Potter, le soldat en quête de paix que je suis aujourd'hui", acheva-t-il, reposant leur mains liées sur sa cuisse. Un poids semblait s'être levé de ses épaules.
"Les souvenirs que tu verras te montreront tout cela. Je suis désolé de t'avoir caché tout cela Fortuna." Il baissa les yeux, honteux.
Il prit une dernière grande inspiration, et termina son monologue : "Tu veux savoir qui je suis : je suis Hadrian Potter, anciennement Harry James Potter. Je suis un voyageur temporel, et je maîtrise le domaine du temps." Ses mots résonnèrent dans la pièce, comme un écho dans un puits sans fond.
Un nouveau silence suivit sa déclaration finale. De son côté, Hadrian se sentait plus léger qu'il ne l'avait été depuis des années. Pour la première fois depuis longtemps, il avait l'impression de pouvoir enfin respirer.
Bien évidemment, il s'inquiétait de perdre la confiance de Fortuna en lui révélant cela. Après tout, il avait gardé ce secret depuis maintenant des années, et mentait sur sa réelle identité. La peur de la trahison le rongeait de l'intérieur.
Malgré tout, le fait d'avoir tout raconté à quelqu'un d'autre l'avait apaisé. Et rien que pour l'avoir écouté, il se sentait terriblement redevable envers la blonde. Il avait enfin trouvé quelqu'un en qui il pouvait avoir confiance.
"Tu es donc une version plus âgée d'Harry. Je comprends mieux", soupira-t-elle. Sa voix était douce, mais une certaine distance s'était installée entre eux.
"Je pense qu'une partie de moi le savait déjà", avoua-t-elle. "Avec ta maîtrise de la magie du temps, un voyage ne semble absolument pas être une idée irréelle." Elle souriait faiblement, mais ses yeux ne trahissaient aucune émotion.
Elle se leva alors, plongeant son regard dans le sien. "En réalité, tout cela ne change pas grand chose à mes yeux. Peu importe ton vrai prénom, ta vraie date de naissance... Soyons honnête, si tu m'avais dis cela lorsque nous nous sommes rencontrés... Je ne t'aurai pas cru." Ses paroles étaient directes, sans détours.
"Tout ce qui m'importe", continua-t-elle, "C'est de savoir si tu as été sincère avec moi. Est-ce que tu m'aimes vraiment ? Tout ce qu'on a vécu jusqu'ici... Était-ce réel ?" Ses yeux pétillaient d'une lueur inquiète.
Hadrian hocha aussitôt la tête, la possibilité du contraire semblant l'offusquer. "Bien sûr ! Je n'aurai aucune raison de mentir là-dessus ! Je t'aime Fortuna", déclara-t-il, sa voix ferme et résolue. Une lueur d'honnêteté brillait dans ses yeux, dissipant tout doute.
"Je suis peut-être un monstre, un meurtrier qui supprimerait un mage noir du monde magique sans même se poser de question. Mais je ne joue pas avec les sentiments. Et encore moins lorsqu'il s'agit de bonnes personnes telles que toi", grogna-t-il, une légère onde de choc quittant son corps sous l'effet de la colère. Ses mots étaient crus, mais ils étaient aussi porteurs d'une sincérité bouleversante.
"Calme-toi Hadrian. Je ne prétends pas le contraire. Je sais très bien que tu n'aurais aucune raison de faire cela", dit-elle en baissant la tête. Sa voix était douce, apaisante.
"Tu es suffisamment puissant pour faire face à tous ceux qui pourraient en vouloir à Harry. A l'heure actuelle, le garçon lui-même est plus fort que moi. Alors je sais très bien que tu gagnerais rien à jouer avec mon cœur de la sorte." Elle soulignait ainsi l'absurdité d'une telle hypothèse.
Hadrian s'approcha d'elle et la tira dans ses bras. "Je suis content que tu saches que je ne ferai jamais cela. Mais ne crois pas que tu es inutile. Tu as énormément apporté à la famille Potter, et sans toi, nous n'en serions pas là", déclara-t-il, sa voix empreinte de gratitude. Il serra fort contre lui celle qu'il aimait, savourant chaque instant.
Ils restèrent paisiblement dans les bras de l'autre pendant plusieurs minutes, savourant ce temps de repos qui leur était offert. Un silence complice régnait entre eux, chargé d'émotions.
"Sans toi, je serais mort depuis longtemps", murmura-t-elle dans son torse, ayant une idée de ce qu'il était advenu d'elle à l'époque d'Hadrian. Sa voix était tremblante, chargée d'émotion.
"Et moi de même", rétorqua-t-il. "Tu m'as sauvé la vie, a accompagné Sirius, Remus et Harry pendant mon absence et t'es occupée de l'entraînement des membres de l'ASDT. Tu es un pilier de cette famille, et tu as ta place. N'en doute jamais." Il la regarda droit dans les yeux, ses paroles empreintes d'une sincérité absolue.
La puissante élémentaire hocha la tête, se prélassant dans les bras d'Hadrian. Un sourire illumina son visage.
"Merci d'avoir été honnête avec moi", dit-elle en reculant légèrement. "Je m'en fiche de qui tu étais dans le passé. Aujourd'hui, tu es Hadrian Potter, l'oncle d'Harry Potter et l'homme que j'aime. Et à mes yeux, c'est tout ce qui compte..." Ses mots étaient simples, mais porteurs d'une grande vérité.
Hadrian la regarda, et ferma paisiblement les yeux. Il murmura silencieusement des remerciements, et demanda : "Tu veux voir les souvenirs ?" Un léger frisson parcourut son échine à l'idée de partager ces moments avec elle.
Fortuna pencha la tête, et répondit : "Seulement ceux avec lesquels tu es à l'aise. De toute façon, nous avons toute la vie devant nous. Pourquoi se presser ?" Elle sourit, heureuse de pouvoir enfin partager ce moment avec lui.
05/10/1995, 16H54, Poudlard, Ecosse:
Albus Dumbledore soupira de fatigue, caressant délicatement ses orbites pour soulager le mal de tête qui le faisait souffrir. La présence de Dolores Ombrage dans l'école l'occupait plus qu'il ne l'aurait voulu. La femme, telle une vipère dissimulée au cœur de Poudlard, semblait déterminée à répandre son venin et à faire souffrir ses élèves.
Il avait rassemblé le témoignage de plusieurs d'entre eux, et était allé voir le ministre. Néanmoins, Cornélius Fudge, aveuglé par son désir de préserver l'ordre établi, avait fait la sourde oreille. Il ne savait plus quoi faire avec ce bureaucrate borné. L'homme devait être destitué, et vite. Il ne supportait plus de voir les cicatrices apparaître sur la main de ses étudiants, ces marques indélébiles d'une cruauté insupportable.
Mais que pouvait-il faire ? Aucun des élèves ne viendrait témoigner devant le Magenmagot, sans doute par peur des représailles contre leur famille, et sans cela, ses accusations seraient considérées comme de la diffamation, et il pourrait perdre son poste dans l'école. Et sans lui à sa place, qui pourrait faire barrage aux idées sombres de Dolores ?
Soudain, il sentit les barrières devant la porte de son bureau trembler. Une seule personne avait le pouvoir de faire cela, et il savait très bien qui.
"Entre Hadrian", soupira-t-il, regardant l'homme qu'il avait cru mort entrer dans son bureau et se laisser tomber devant lui. Le chasseur de primes semblait épuisé. Les traits de son visage étaient tirés, ses yeux cernés se battaient pour le maintenir éveillé et sa magie fluctuait comme un artéfact déficient. Malgré tout, sa posture forte et sa puissante aura demeuraient toujours présentes.
"Comment vas-tu Hadrian ?", demanda le directeur, incapable de cacher l'inquiétude qu'il ressentait pour son ami.
"Je vais bien Albus. Et toi ? Tu m'as l'air encore plus épuisé que moi", remarqua-t-il, son regard se posant sur les profondes rides qui marbraient le visage du vieux sorcier.
Le vieil homme laissa échapper un faible gloussement, puis hocha la tête. "Je ne te le fais pas dire", répondit-il. "Mais dis-moi, comment puis-je t'aider ?"
Hadrian prit une grande inspiration, puis posa ses mains sur le bureau de l'homme, compressant inconsciemment son noyau. Une aura de colère commença à s'échapper de lui, telle une fumée noire. "Tu sais pourquoi je suis là, Albus ! Pourquoi as-tu donné ce pouvoir à Harry ?! Pourquoi lui imposer la Mort à son âge ?!" s'exclama-t-il alors que toutes les vitres dans le bureau de l'homme explosaient sous l'effet de sa fureur.
Dumbledore ferma les yeux, ses épaules tombant en avant. "Je le croyais… Et je le crois toujours capable de manier ce pouvoir. Je l'ai vu dans ses yeux… dans son cœur. Je sais qu'il ne se laissera pas soumettre, comme Grindelwald et moi l'avons été par le passé", déclara-t-il avec sincérité, sa voix empreinte de conviction.
Hadrian frappa le bureau une nouvelle fois de colère, incapable de contenir ce qu'il ressentait. "Personne n'est jamais prêt à maîtriser la Mort, Albus !" rugit-il, sa voix résonnant dans la pièce.
Il se pencha en avant, fixant le directeur avec ses yeux perçants. "La Mort est un concept ! Pas une petite matière de cette école ! A quoi pensais-tu, bon sang ?!"
L'âge se faisait sentir sur le visage du directeur qui s'enfonça dans sa chaise, les traits tirés. "Que voulais-tu que je fasse Hadrian ? J'ai vu le combat du jeune Harry face à Voldemort. À ce moment-là, tu n'avais pas encore fait ton retour… Si Tom attaquait à nouveau…" Sa voix était faible, empreinte de regrets.
Hadrian soupira, et relâcha la pression qu'il exerçait. "Je sais ça Albus. Je ne t'en veux pas d'avoir fait une erreur. Merlin sait que j'en fais moi-même beaucoup ces derniers temps," avoua-t-il, un léger sourire amer aux lèvres.
"Mais ce que je te reproche, c'est de ne pas lui avoir expliqué ce qui l'attendait avant." Il y avait une pointe d'accusation dans sa voix, mais elle était tempérée par une profonde tristesse.
Le directeur hocha la tête, restant silencieux quelques instants avant de soupirer : "Est-ce que cela aurait changé quelque chose ? Tu penses qu'il aurait refusé ?"
Hadrian ferma les yeux et déglutit, connaissait déjà la réponse à cette question. "Non, il l'aurait pris. Mais cela ne change rien. Maîtriser la Mort à son âge relève presque de l'impossible. Tu aurais dû lui expliquer."
Dumbledore, comprenant ce que le mage plus jeune lui reprochait, s'excusa à nouveau. "Tu as raison Hadrian… Comme toujours. Peut-être que tu as raison. Peut-être qu'au fond, je n'avais pas confiance en moi pour garder ces artéfacts en sécurité assez longtemps pour qu'Harry s'y prépare. Après tout, leur attrait m'a guidé la majeure partie de ma vie…" reconnut-il, la voix chargée de regrets.
Hadrian soupira. "Elle essaie de le contrôler, Albus. Parfois… il parvient à la repousser. D'autres fois… Non." Il ne termina pas sa phrase, laissant planer l'inquiétude.
L'ancien professeur de métamorphose fronça les sourcils. Il s'avança de nouveau sur son bureau, alors qu'il posait sa baguette devant Hadrian. "Je sais que les mots servent peu devant toi. Alors je serais bref, pour une fois", déclara le puissant sorcier avec un clin d'œil derrière ses lunettes en demi-lune, essayant d'alléger l'atmosphère.
"Ma baguette est à ta disposition Hadrian. J'ai confiance en toi pour faire les bons choix pour Harry. Ceux que moi je n'ai pas réussi à faire." Il tendit sa main vers Hadrian qui la prit, un geste symbolique de confiance.
Il se leva alors, se dressant de toute sa hauteur. "Si tu as besoin de moi pour quoi que ce soit, tu peux compter sur moi", dit-il avec sérieux, son regard se fixant sur celui d'Hadrian.
Le voyageur temporel sentit la volonté de l'homme de se racheter. Mais une partie de lui ne pouvait s'empêcher de douter. Il répéta alors : "Tout ? Tu serais prêt à tout ?"
Le directeur hocha la tête, attendant la demande de son interlocuteur. "Tout ce qui est en mon pouvoir, Hadrian. Pour Harry, je suis prêt à tout."
"Dans ce cas, je vais avoir besoin de toi pour une mission. Une grande bataille arrive, et t'avoir à mes côtés pourrait réellement changer les choses." Hadrian sentit un poids se lever de ses épaules. Il avait enfin trouvé un allié en qui il pouvait avoir confiance.
19/10/1995, 21H21, Poudlard, Ecosse:
Harry se baissa sous le sort de Daphné, avant de riposter avec une agilité surprenante. Il brisa une chaise, et transforma chacun des pieds en longs pieux qu'il projeta en direction d'Hermione et Neville. Les deux Gryffondors se jetèrent au sol, esquivant de justesse les attaques du jeune sorcier aux yeux verts pendant que celui-ci engageait un duel acharné face à Daphné.
Harry prit rapidement l'avantage, faisant trébucher Daphné grâce à un sortilège astucieux et s'apprêtant à la désarmer avant qu'une liane ne lui attrape la cheville, l'immobilisant un instant.
"Bon sang", grommela-t-il. D'un geste sec, il écrasa la liane comme si elle n'était qu'un brin d'herbe, puis conjura deux blocs de glace, qu'il sculpta rapidement en de redoutables golems. En parallèle, avec une dextérité surprenante, il créa un puissant brouillard, dissimulant ses mouvements et le protégeant des regards indiscrets.
"Daphné ?! Où es-tu ? Neville et moi sommes ensemble ! Rejoins-nous !" appela Hermione, sa voix résonnant dans le brouillard.
Harry haussa un sourcil. C'était une information dangereuse à donner. Certes, cela permettrait à la Serpentarde de ne pas s'isoler, mais cela lui donnait également sa position. 'Elle ne se concentre pas assez sur sa propre sécurité. Dans un vrai combat, c'est une erreur fatale.' Secouant la tête, il termina ses golems, et s'apprêta à lancer le sort pour en prendre le contrôle avant que... l'un d'entre eux n'explose sous l'effet d'un sortilège inattendu.
Instinctivement, il jeta son plus puissant bouclier sur le second golem, le protégeant in extremis d'un puissant bombarda lancé par Hermione et Neville.
"Vous m'avez rapidement retrouvé", nota Harry avec un sourire narquois, voyant le trio lui faire face.
"Ton sort de brouillard dissimule ta présence... Mais pas ta magie. Tu es détectable avec un simple revelio", répondit Hermione, l'air déterminée.
Le jeune maître de la mort décida de garder cette information dans un coin de sa tête, et déchira le sol pour se protéger, créant ainsi une tranchée profonde. Ne perdant pas plus de temps, il bannit la terre sur les trois adversaires, qui se parvinrent à se défendre de justesse.
Harry perdit alors patience, et se concentra sur le contrôle de son noyau magique. Tout à coup, une puissante force émanait de lui, attirant ses adversaires comme des mouches vers une flamme.
"Je vous ai pile là où je le souhaitais !" s'exclama-t-il d'une voix tonitruante avant de planter sa baguette dans le sol.
"Non ! C'est pour ça qu'il essayait de nous rassembler !" comprit Daphné, son visage pâlissant. Elle fut la première à être forcée au sol par le sort de gravité qui les retenait tous.
Neville essaya de lancer un dernier sort, mais en vain, et fut plaqué par terre avec ses deux camarades de combat.
"Expelliarmus", murmura Harry, les désarmant efficacement tous les trois.
"C'est terminé." La pression s'arrêta alors, laissant les trois jeunes mages épuisés et à terre.
"Nous sommes toujours bien loin de ton niveau", soupira Neville en peinant à se relever.
"En combat brut, nous pouvons tenir. Mais dès que tu relâches ta magie, la différence de force se fait trop ressentir pour que nous puissions tenir le coup", analysa Hermione, soupirant de déception.
"Arrêtez de vous prendre la tête pour ça, vous deux", intervint Daphné, sa voix tranchante coupant court à leurs préoccupations. "Harry a le pouvoir de faire face à Voldemort. C'est normal que nous ne le battions pas. Au contraire. Nous devrions être fiers de pouvoir lui faire face", claqua-t-elle, les mots d'Hermione faisant remonter des souvenirs de ses propres craintes quelques années auparavant.
"Elle a raison, vous savez. Parvenir à rester debout face à la quantité de magie que je vous ai imposée est déjà très impressionnant en soi', dit Harry, poursuivant ce que disait sa petite-amie, un sourire amusé aux lèvres.
Neville hocha la tête, avant de conjurer une chaise et de se laisser tomber. Il fut rapidement rejoint par les autres membres du petit groupe qui profita de la pause bien méritée.
En dehors des cours d'Harry, ils venaient régulièrement dans cette salle secrète pour s'entraîner tous ensemble. En règle générale, ils se battaient en trio face à lui, affûtant leurs compétences sous son regard expert. Néanmoins, il pouvait également arriver qu'ils combattent entre eux, pendant qu'il supervisait, analysant leurs forces et leurs faiblesses.
"Ça fait du bien de faire une pause", souffla Neville, alors qu'Hermione soupirait, le visage marqué par la fatigue. "Je suis bien d'accord."
"Est-ce que les recherches avancent de votre côté ?" demanda alors Harry, profitant de l'occasion pour s'enquérir sur l'avancée de leur mission.
"J'ai recueilli plusieurs témoignages avec Hermione, mais rien de concluant. Ils refusent tous que leurs noms soient dévoilés, même les courageux Gryffondors", expliqua la Serpentarde, incapable de dissimuler la colère qu'elle ressentait face à l'inaction des élèves.
Harry hocha la tête, serrant les poings devant son propre manque d'efficacité. "Chaque jour qui passe, le ministre lui donne plus de pouvoir. Nous devons agir rapidement, sinon…"
Il laissa sa phrase en suspens, un sombre pressentiment l'envahissant. Une partie de lui commençait à envisager son plan de secours, une solution radicale qu'il préférait éviter mais qui semblait de plus en plus inévitable.
Il savait que cela lui causerait beaucoup de problèmes, mais il ne pouvait pas laisser cela durer. Dumbledore ne faisait rien, les autres professeurs ne faisaient rien, et le ministre soutenait aveuglément Ombrage. Si personne ne s'y mettait, alors il la stopperait lui-même.
"Son prochain cours arrive bientôt, nous devrions peut-être lui en parler pendant celui-ci. Elle ne pourra pas nier avec toute une classe qui l'accuse !" proposa Hermione en serrant les poings, déterminée à agir. Tout comme son meilleur ami, elle détestait ce sentiment d'impuissance. Si elle pouvait changer les choses, alors elle le ferait.
"Mais si personne ne nous soutient, tout ce que cela fera, c'est nous ajouter des retenues !" intervint Neville, doutant de l'efficacité de leur plan.
"Je suis d'accord mais... Ah ! Ça m'énerve !" s'exclama la Gryffondor, frappant du poing sur sa cuisse.
"Nous allons mettre fin à tout cela. Nous devons juste rester calme et méthodique. C'est toi qui disait ça tout le temps, tu t'en souviens ?" demanda l'héritier Londubat, un sourire faible esquissant ses lèvres.
"Oui tu as raison…" soupira Hermione de défaite, le poids de la situation pesant sur ses épaules.
De son côté, Daphné s'approcha d'Harry, reconnaissant le regard sombre qui planait au-dessus de son visage. "Tu as une idée, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle en prenant délicatement sa main, ses doigts s'entortillant avec les siens.
En silence, il hocha la tête, confirmant l'hypothèse de la jeune blonde aux yeux bleus. "J'ai deux plans. Un que je préfère taire, et l'autre qui ne marchera pas. C'est pas très encourageant", soupira-t-il en se pinçant le nez de colère.
"Pourquoi ne marcherait-il pas ?" demanda Daphné d'un œil critique, cherchant à tourna sa tête dans sa direction et expliqua : "J'avais cette idée de donner toutes nos preuves à la presse. Néanmoins, la Gazette du Sorcier est toujours sous le contrôle du Ministère. Rien ne sortira tant que Fudge est ministre."
Daphné hocha la tête, réfléchissant un instant. "C'est une bonne idée. Même si cela ne l'empêcherait pas de continuer à faire ce qu'elle fait, cela la forcerait à se calmer un peu. On gagnerait alors un peu plus de temps pour monter un dossier contre elle", pensa Daphné à voix haute, ses yeux brillants d'une lueur de détermination.
Hermione, ayant écouté l'idée d'Harry, décida d'ajouter son grain de sel. "Je suis d'accord avec Daphné. Cela forcera peut-être même le bureau de la justice magique à ouvrir une enquête. J'ai du mal à voir la tante de Susan ne pas réagir à cela. Mais dis-moi Harry, est-ce obligatoire que tout cela apparaisse dans la Gazette du Sorcier ?"
"Qu'est ce que tu veux dire par là ? » demanda-t-il, interloqué, ne comprenant pas où elle voulait en venir.
Neville sembla comprendre le sous-entendu d'Hermione. Un sourire espiègle illumina son visage. "Mais oui, tu es une génie ! Tu sais Harry, même si nous n'avons pas accès à la Gazette, je connais un autre journal qui accepterait de publier tout cela. Ce n'est pas le plus fiable, mais avec nos noms dessus, personne n'osera le remettre en question !"
"Vous voulez parler de…" demanda Daphné, gagnant un pouce vers le haut du duo de Gryffondor, un sourire complice aux lèvres.
"Quelqu'un voudrait bien m'expliquer ?" grommela Harry, n'appréciant pas être gardé en dehors de son propre plan.
"Je vais te présenter une fille, Harry. C'est une Serdaigle en quatrième année. Elle s'appelle Luna Lovegood. Suis-moi !" indiqua Hermione avant de quitter la salle sur demande en trombe, son énergie communicative entraînant Neville dans son sillage.
Harry se leva, un mélange de curiosité et d'impatience l'animant. "J'espère que ça vaut le coup", soupira-t-il en serrant la main de Daphné.
La jeune Serpentarde fit le tour et se plaça devant lui. Elle le regarda quelques instants, puis se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa. C'était un baiser doux et tendre. "Fais-moi confiance. Granger est peut-être parfois un peu trop enthousiaste, mais sur ce coup c'est une bonne idée qu'elle a eu. Suivons-les", chuchota-t-elle avant de le tirer en direction de la porte.
'Luna Lovegood hein ? J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ce nom quelque part… Peu importe, ça ne doit pas être important', pensa Harry, un sourire se dessinant sur ses lèvres. L'aventure promettait d'être intéressante.
01/11/1995, ?H?, ?, Roumanie:
Deux femmes, enveloppées dans d'épaisses fourrures qui les protégeaient à peine du blizzard sibérien qui balayait la miteuse rue roumaine, s'engouffrèrent discrètement dans une ruelle obscure. Le vent glacial sifflait entre les bâtiments délabrés, soulevant des tourbillons de neige qui brouillaient leur vision.
"Nous y sommes," confirma l'une d'entre elles, sa voix étouffée par le col de fourrure. Ses yeux, brillants d'une lueur sombre, scrutaient l'immeuble en face. "C'est ici. Suis-moi."
D'un geste assuré, elle dégaina sa baguette et traça un élégant motif dans l'air, désarmant le sortilège qui protégeait l'entrée. Les lourdes portes de bois grincèrent sur leurs gonds, révélant un hall sombre et humide.
"Reste derrière-moi," commanda-t-elle d'une voix rauque, pénétrant dans l'obscurité.
La seconde femme, plus jeune et moins expérimentée, hésita un instant avant de la suivre. Elle sentit un frisson parcourir son échine, non seulement à cause du froid, mais aussi à cause de l'atmosphère lourde qui régnait dans cet endroit.
Une fois à l'intérieur, les deux sorcières se délestèrent de leurs lourds manteaux, révélant des robes sombres qui contrastaient avec la blancheur de la neige à l'extérieur. Elles maintinrent cependant le sortilège de réchauffement qui les protégeait du froid glacial qui s'infiltrait par les fissures des murs.
"Comment veux-tu que je t'appelle ?" demanda la plus jeune, ses yeux pétillants de curiosité.
"Némésis. Cela évitera toute confusion. Et puis, le nom me sied bien," répondit l'autre, affichant un sourire énigmatique. Ses yeux noirs, profonds comme des puits sans fond, semblaient percer l'âme de sa complice.
"Donc, Siena pour moi, Némésis pour toi. Entendu !" acquiesça la plus jeune, visiblement impatiente. Elle s'avança dans le salon, ses pas résonnant sur le parquet grinçant.
Némésis la suivit, s'affalant dans un fauteuil usé. "Ne t'inquiète pas, Siena. Le Seigneur des Ténèbres, même lui, finira par se rallier à notre cause. Il n'a pas le choix. Et si ce n'est pas le cas, nous avons un plan d'évacuation. Je connais chaque recoin de cette maison."
Siena soupira, un léger sourire amer aux lèvres. "Tu as toujours un plan, 'grande sœur'. Je me souviens encore de cette attaque surprise sur Fortuna Moon... quel fiasco !"
Némésis haussa un sourcil. "Il y a eu un imprévu. Et regarde-nous, nous sommes toujours en vie. Alors cesse de te plaindre", rétorqua-t-elle, agacée. "Bon sang, je ne me souviens pas avoir été aussi... faible d'esprit lorsque j'avais ton âge." Elle se tut, l'air pensive.
Soudain, un bruit sourd ébranla la maison. La porte d'entrée explosa sous l'effet d'un sortilège puissant, laissant entrer un violent courant d'air glacial.
"Il arrive," murmura Némésis, son visage se durcissant. Elle saisit fermement sa baguette, prête à affronter le Seigneur des Ténèbres.
Dans l'embrasure de la porte, une silhouette sombre se dessina. Voldemort, le visage pâle et les yeux rougeoyants, avança d'un pas lent et assuré. Son regard se posa sur les deux femmes, puis il leva sa baguette, prêt à lancer son attaque.
Sans perdre de temps, il lança une série d'incantations explosives en direction de la femme qui, s'attendant à cela, ne réagit pas. Au lieu de se dérober, elle attendit que le sortilège l'atteigne et, d'un geste précis, le capta à l'extrémité de sa baguette.
Le sort, ainsi contenu, se chargea d'une énergie nouvelle avant de rebondir avec une violence inattendue. Cette manœuvre, à la fois audacieuse et périlleuse, consistait à détourner le sortilège adverse et à le retourner contre son lanceur. Une technique rarement maîtrisée et encore moins utilisée en combat singulier.
'Un exploit magique risqué, mais ô combien efficace quand elle est parfaitement exécutée', songea Némésis en voyant le Seigneur des Ténèbres être projeté contre le mur.
"Arrêtez de vous battre ! Nous voulons négocier une alliance !" cria la plus jeune fille depuis sa cachette.
Voldemort, grognant, se redressa sans la moindre égratignure. Il fixa son adversaire d'un regard noir, ses yeux s'étriant de colère. "Et quelles seraient les bases de cette négociation ?"
D'ordinaire, il aurait rejeté toute proposition de compromis. Après tout, il était Voldemort, le Seigneur des Ténèbres, une figure imposante et redoutée. Néanmoins, les récentes défaites qu'il avait subies face à Hadrian l'avaient affaibli et le contraignaient à envisager de nouvelles stratégies.
Sa première option consistait à poursuivre ses rituels obscurs afin d'accroître sa puissance. Or, cette voie, aussi tentante soit-elle, était parsemée de dangers et risquait de le conduire à sa perte. Sa deuxième option était de nouer des alliances pour renverser Dumbledore et les Potter. Il savait que ces derniers avaient de nombreux ennemis partout à travers le monde. Il pourrait alors se servir de cela pour monter une armée.
Quant à la femme qui venait de le confronter, il ne connaissait pas l'étendue de ses pouvoirs. Toutefois, l'idée de l'attirer dans son camp l'intéressait fortement. En effet, une telle alliée pourrait renforcer considérablement ses troupes.
"Tu as quelques instants pour te faire entendre. Après quoi, je mettrai fin à tes jours", menaça-t-il, prêt à en découdre.
"Je peux tuer Hadrian Potter", lança-t-elle, interrompant ses sombres pensées.
Il baissa la tête, exaspéré. "Si je recevais un gallion à chaque fois que j'entends cette proposition, je serais riche à millions", ironisa-t-il.
"Tu m'as mal comprise. Je suis capable de le faire. Je le connais depuis longtemps et je maîtrise les rouages de sa magie", expliqua-t-elle avec patience, consciente que la moindre erreur de sa part pourrait lui coûter la vie.
"Et qu'as-tu de plus à m'offrir ?" demanda-t-il, son côté Serpentard prenant le dessus.
Après tout, la femme avait fait ses preuves. Non seulement elle avait résisté à ses attaques, mais elle avait également enlevé plusieurs de ses Mangemorts.
C'était, initialement, la raison pour laquelle il se trouvait ici.
Némésis était une adversaire redoutable, et si la jeune sorcière qui se tenait cachée était dotée de pouvoirs similaires, alors…
"Et comment puis-je être certain que tu es capable de le vaincre ?" insista-t-il, la curiosité l'animant.
La femme ne répondit pas. Elle leva simplement sa baguette et la pointa vers le mur adjacent. Sous le regard incrédule du Seigneur des Ténèbres, elle répara la surface endommagée, employant la même incantation d'inversion temporelle qu'Hadrian Potter.
"Mes capacités dans ce domaine ont leurs limites, mais elles me permettent de contrer ses attaques sans être excessivement affaiblie. Sans ce pouvoir, il n'est qu'un sorcier, aussi puissant soit-il."
Voldemort hocha la tête, considérant sérieusement cette proposition. Il baissa sa baguette, mais la garda à portée de main. Un rire maniaque lui échappa.
Il avait enfin trouvé la clé de voûte, l'élément manquant. Le moyen de triompher des Potter.
"Tu souhaites te débarrasser d'Harry Potter, et nous d'Hadrian. Je crois que nous pouvons parvenir à un accord", proposa Némésis.
Voldemort l'examina un instant avant de lancer un sort de légilimancie. La femme vacilla, ses défenses mentales cédant sous la puissance de l'attaque mentale. Il pénétra dans son esprit et perçut la haine et la colère qu'elle éprouvait envers Hadrian Potter, ainsi que l'authenticité de ses propos.
Décidant de ne pas la réduire à un état léthargique, il se retira de son esprit, la laissant éprouver rien d'autre qu'un violent mal de tête et une légère nausée.
"Tu vas bien, grande sœur ?" demanda la plus jeune, sortant de sa cachette.
"Tes défenses mentales sont impressionnantes", reconnut Voldemort. "Je t'écoute. Quel est ton plan ?"
La femme se redressa, épuisée par l'épreuve, mais déterminée.
"J'ai passé ces quatre dernières années à rassembler tous ceux qu'Hadrian avait lésés. De ses ennemis espagnols aux membres de l'armée d'Alexei en Russie, en passant par les loups-garous qu'il a persécutés, j'ai constitué une armée prête à le combattre", expliqua-t-elle.
À mesure qu'elle parlait, le sourire de Voldemort s'élargissait. Il comprenait désormais pourquoi il avait eu tant de difficultés à recruter des partisans contre le chasseur de primes. La majorité de ceux-ci avaient déjà été approchés par quelqu'un d'autre, animé par une soif de vengeance similaire à la sienne.
"Je vois. Et tu me proposes de partager le commandement de cette armée, en échange de mon aide pour éliminer Hadrian Potter", médita-t-il à voix haute.
La femme acquiesça d'un signe de tête.
Némésis n'était point naïve. Elle savait pertinemment que l'égo surdimensionné du Seigneur des Ténèbres le pousserait inévitablement à se retourner contre elle et sa "petite sœur". Qu'importe.
En réalité, Voldemort n'avait aucun intérêt à les éliminer pour le moment. Ils partageaient un objectif commun et possédaient des pouvoirs magiques comparables. Merlin savait combien d'ennemis le Seigneur des Ténèbres avait déjà à affronter.
Tout ce qu'elle avait à faire, c'était de préparer une échappatoire au cas où Hadrian venait à tomber. Après tout, quelle serait la victoire si elle devait périr avant d'avoir savouré sa vengeance ?
'Harry Potter chutera. Hadrian Potter chutera. Le monde magique sera dévoilé au grand public... Et ce sera moi qui en serai l'artisan', médita-t-elle, le cœur vibrant de magie.
Ce fichu voyageur temporel osait se proclamer champion de la vengeance ? Elle allait lui démontrer ce que la véritable vengeance signifiait.
?/?/1996, ?H?, ?, Angleterre:
"Par Merlin, dis-moi que je rêve", grogna Hadrian, contemplant avec stupeur l'armée innombrable de sorciers, de sorcières, de créatures magiques et d'êtres étranges qui surgissait des collines avoisinantes.
"Hadrian... Je ne doute point de tes capacités, ni des miennes d'ailleurs. Toutefois, je crains que nous ne soyons en mesure de faire face à une telle horde à deux", soupira son compagnon, l'inquiétude peinte sur son visage.
"Je le sais, mais nous n'avons pas d'autre choix", répondit Hadrian, le souffle court. "Nous devons gagner du temps pour permettre à nos alliés d'accomplir leur mission."
"Et si c'était un piège ?", s'interrogea le second mage, sa prudence naturelle l'amenant à envisager toutes les éventualités. "Et si l'objectif était de t'attirer ici pour t'épuiser et t'éloigner du groupe ?"
"Alors, quiconque a ourdi ce complot sous-estime considérablement la puissance d'Harry, de ses amis, mais aussi de Fortuna et de Sirius", assura Hadrian d'un ton ferme.
Le second sorcier acquiesça, un sourire amer esquissant ses lèvres. "Ils sont tous animés par un désir de vengeance. Je crois qu'il n'y a qu'une seule solution pour mettre fin à ce cycle infernal", reconnut-il en levant sa baguette vers le ciel.
Hadrian hocha la tête, un regard déterminé dans les yeux. "Nous devons briser cette chaîne, quel qu'en soit le coût."
Et ainsi, les deux mages s'avancèrent, seuls face à l'armée hostile, prêts à affronter leur destin.
12/11/1995, 22H12, Manoir Potter, Angleterre:
"Encore cette vision…" grommela Hadrian en se redressant de son bureau.
Jamais auparavant il n'avait été confronté à une telle répétition. Depuis qu'il avait eu cette révélation, elle revenait sans cesse le hanter.
"Serait-ce un présage ? Si ces événements venaient à se produire...", soupira-t-il, l'amertume l'envahit.
"Non ! Je lui ai promis que nous sortirions de cette épreuve ensemble. Je survivrai, même si cela signifie défier le destin lui-même !" s'exclama-t-il intérieurement, la détermination lui illuminant le regard.
La bataille finale se rapprochait inexorablement. Les deux Siena, Voldemort... Une fois ces menaces éliminées, tout serait terminé. Il pourrait alors enfin connaître le repos.
'Je dois poursuivre mes préparatifs. Si ma vision se réalise, ils attaqueront simultanément, mais sur deux fronts distincts. Au travail !'
