Écrit par HateWeasel
418. Sensationnellement
- Hors de mon chemin ! ordonna un certain fils de politicien. Ça dégage ; faites place ; Daniel Westley, fils de Matthew Westley ; le mec de la Table Ronde, vous entendez !
- Daniel ! On ne peut pas débarquer ici comme ça ! protesta Preston. C'est une base privée !
- Ils ont un dossier sur nous et ils savent qui nous sommes, dit le Westley. On a le droit de connaître toute l'histoire ! ajouta le garçon en marchant tout droit vers la réception du quartier général de H.E.L.L.S.I.N.G, ses amis derrière lui.
L'homme derrière le bureau avait surtout l'air confus.
- Je peux vous aider ? demanda-t-il, levant un sourcil en regardant les garçons.
- Daniel Westley, fils de Matthew Westley, un membre de la Table Ronde, répondit le garçon. Mes amis et moi désirons parler à Monsieur Alois Trancy, s'il vous plaît, nous faisons partis de l'expérience 66-B.
- Avez-vous une pièce d'identité ? demanda l'homme, et le garçon lui montra son permis de conduire.
L'homme derrière le bureau prit une paire de lunettes hors de sa poche afin de les mettre avant de prendre le permis et de l'examiner. Il se mit ensuite à taper des informations provenant du titre sur l'ordinateur.
- Ça correspond, dit l'homme en rendant la carte au garçon. Alors, qui est-ce que vous souhaitiez voir déjà ?
- Alois Trancy, répondit Daniel. Ça s'écrit A-L-O-I-S T-R-A-N-C-Y.
L'homme se mit à taper sur quelques touches avant de secouer la tête.
- Désolé, il n'y a pas de "Alois Trancy" ici, dit l'homme et Daniel eut l'air vexé.
Kristopherson lui mit un léger coup de coude pour qu'il se déplace et lui laisse la place.
- "Alois Trancy" est un faux nom et celui qu'il préfère utiliser, dit le faux-blond. Essayez "Jim Macken".
L'homme retourna à son ordinateur.
- A-ha, "Jim Macken", dit-il. Agent de terrain, rattaché à la Table Ronde, assistant de Ciel Phantomhive et également sujet de l'expérience 66-B... un démon ? Vous êtes sûr de vouloir le voir ?
- Oui, c'est un ami à nous, dit Kristopherson.
- Je vais voir ce que je peux faire pour le trouver, répondit l'adulte en prenant le téléphone sur de l'accueil pour y composer un numéro.
Finalement, il réussit à trouver que le garçon était au département de recherche, et composa à nouveau. Un court échange plus tard, il raccrocha.
- Il sera bientôt là, dit l'homme. Attendez dans l'entrée.
- Merci, répondit le Miles en se retournant vers les autres tout en les poussant loin de la réception pour qu'ils ne bloquent pas le passage.
Les garçons s'assirent sur des canapés à disposition tout en voyant des agents dans différents uniformes passer et faire leur travail. Kristopherson s'intéressait particulièrement à leurs uniformes, il remarquait que certains d'entre eux en portaient, tandis que d'autres avaient un simple polo blanc orné de rouge avec le logo de l'organisation sur la poitrine, ou encore des blouses de laboratoire, voire des vêtements ordinaires ; ces derniers devaient avoir leur badge attaché à un cordon mis autour du cou afin d'être identifiable. Les humains observaient les autres humains vaquer à leurs occupations, et ils furent bouche bée en voyant l'un d'entre eux passer avec un chariot rempli de fusils soigneusement empilés. Cela ne semblait surprendre personne, alors ce devait être quelque chose de quotidien. Eux, ils se regardaient.
- Vous avez vu ça ?! demanda Daniel. A quoi ça peut bien servir ?!
- C'est une base secrète militaire, Dan, dit Kristopherson. J'imagine qu'ils s'en servent pour faire leur boulot.
- Qu'est-ce que vous pensez que ceux en polo et en vêtement normaux font ? demanda Preston. Je veux dire, les blouses et les bottes de combat qu'ont les autres, c'est plutôt évident.
- Bah, le mec de l'accueil portait un polo, dit Daniel. Vous pensez que ce sont les mecs de bureau ?
- Probablement, mais et les vêtements normaux alors ? demanda Kristopherson.
- Ils ont tous des clés USB sur leur cordon, fit remarquer Travis. Et la plupart ont aussi un ordinateur portable.
- Oh, alors c'est les informaticiens ? suggéra l'Omid.
- Je crois bien qu'on t'a trouvé un job d'été, Pressy ! taquina Daniel en donnant un coup de coude au garçon.
- Jamais ! Je ne peux pas supporter tous ces trucs surnaturels tout le temps ! En plus, comment tu veux mettre ça sur un CV plus tard ?
- Tu mens, dit simplement Kristopherson. Où est Alois, au fait ? Vous pensez qu'il faut combien de temps pour venir jusqu'ici ?
- Je sais pas. Cet endroit est gigantesque, dit Daniel. Je crois que j'ai entendu le gars parler du "département de recherche" ?
- Qu'est-ce qu'il ferait là-bas ? demanda le faux-blond et son ami haussa les épaules.
- Qu'est-ce que vous faites ici ? dit une voix.
Ils se retournèrent et aperçurent Alois, les cheveux en queue de cheval, portant son costume. A côté de lui se trouvait une autre personne, qu'ils reconnaissaient vaguement. Elle portait un uniforme militaire et avait des yeux de Dieu de la Mort. Les humains durent prendre un moment pour comprendre de qui il s'agissait, mais une fois qu'ils y parvinrent, ils furent sous le choc.
- Mais qu'est-ce qui vous est arrivé ?! demanda Kristopherson en faisant référence à l'apparence des deux agents. Alois, tu ressembles à un mafieux, et Bones, tu ressembles à...
Il marqua une pause.
- Tu es pas mal en fait, pour être franc...
- Merci, dit le Dieu de la Mort alors que le Miles se fit frapper au bras par Daniel.
- Souviens-toi de pourquoi on est là ! gronda le Westley avant de se lever pour regarder le démon en fronçant les sourcils. Pourquoi tu ne nous a pas dit ce qu'il se passait, hein ?
- De quoi est-ce que tu parles ? demanda Alois.
- Ne fais pas semblant ! accusa Daniel. Mon père m'a dit ce qui est arrivé à Ciel !
- Et donc ?
- "Et donc" ! Et donc pourquoi tu n'as rien dit ? demanda le garçon. C'est notre ami ! On a le droit de savoir, non ?
La menace blonde semblait indifférente face aux accusations du garçon. Il ne l'était pas tout à fait, c'était compréhensible. Mais, Alois ne voulait rien savoir, alors il se renferma à nouveau, comme il le faisait souvent dernièrement lorsqu'il était confronté à une situation déplaisante. Les autres garçons virent son visage se fermer tandis que le Westley lui parlait.
- Allô ?! demanda Daniel. Oui ou non ?!
- Oui, dit le blond. Mais il n'y avait aucun intérêt à vous le dire. Vous ne pouvez rien faire.
- Bien sûr que si ! Donne-nous un de ces pistolet et apprends-nous à tirer en deux-deux ! dit l'autre garçon.
- Ça ne marchera pas, dit fermement Alois. Les créatures auxquelles nous faisons face ont des armures lourdes qui ne peuvent pas être transpercées par des balles ordinaires. Vous devriez être capable de porter un canon, et nous n'en avons qu'un pour l'instant, et je doute grandement que vous soyez capable de porter 60 kilos, en comptant l'arme et les énormes projectiles qui vont avec.
- Alors... je sais pas... Laisse-nous juste faire quelque chose !
- Rentrez chez vous, ordonna le blond. Ce n'est pas un jeu de paintball. Le risque de se faire déchirer en morceaux et mangé vivant est réel, ici, Daniel.
- Alors pourquoi est-ce qu'Audrey y va, si c'est aussi dangereux ?! demanda le Westley.
- Audrey a reçu un entraînement pendant des mois pour devenir un agent de terrain, répondit Alois. Il est physiquement apte, assez formé, et il remplit toutes les autres conditions.
- Oh, allez ! Il doit bien y avoir quelque chose qu'on peut faire !
- Il n'y a rien que vous pouvez faire ! répliqua la menace, faisant un peu peur à l'autre garçon. Si c'était le cas, je vous le dirai. Partez, vous ne pouvez rien faire, ici.
La menace blonde se mit à partir, suivit par Audrey qui articula un petit "désolé" en direction des autres garçons. Ils les regardèrent partir un instant en silence, quelque peu abasourdi par le comportement du blond. Finalement, ce fut Kristopherson qui prit la parole.
- Qui es-tu ? demanda-t-il, levant un sourcil.
Alois s'arrêta net.
- Quoi ? demanda le Macken, confus.
- Toi : qui es-tu ? répéta le Miles. Tu n'es pas Alois. Tu ressembles à une sorte de méchant professeur de maths.
- Et pourquoi ? demanda le blond en se retournant pour refaire face au groupe. Parce que je ne veux pas que vous mourriez ? Écoute-moi bien, la différence entre Ciel et vous dans ce scénario est que si je vous perds, les chances que vous reveniez sont de zéro.
Personne ne put répondre. Que pouvaient-ils dire ? Alois avait raison, après tout. Quoi qu'il en soit, le garçon reprit.
- J'ai un travail à faire, dit la menace. Et ce travail implique que le nombre de morts soit au plus bas. Je m'inquiète pour vous, et c'est pour cette raison que vous n'avez pas le droit de rejoindre cette mission ! Je retourna travailler... Je vous verrai plus tard, je pense... ajouta-t-il avant de partir.
Personne ne l'en empêcha, son raisonnement étant parfaitement logique.
Alors, Daniel se retourna vers la porte avant d'être suivis par les autres. Ils sortirent du bâtiment, et se mirent en route de leur trajet respectif. Le Westley était silencieux, un fait troublant. Cela signifiait généralement qu'il avait quelque chose derrière la tête.
- Dan ? demanda Preston alors que le groupe marchait. Ça va ?
- Ouais... dit le fils de politicien en sortant son téléphone. Mais je ne vais pas abandonner.
- Est-ce que tu es dingue ? demanda le faux-blond. Tu as entendu Alois ! On va se faire tuer !
- Non, dit Daniel. Je vais passer quelques appels...
