Résumé des chapitres précédents :

Harry et plusieurs membres de l'Ordre ont été au Ministère de la Magie pour empêcher Voldemort de s'emparer de la Prophétie (qui a été détruite). Cependant à présent l'Ordre sait que les Forces des Ténèbres se composent des Mangemorts, des vampires claniques, des Disciples de Morgane et de leur cheffe Héléna venue du futur et associée à Voldemort !

Chapitre 18: Tout s'enchaîne

Rufus Scrimgeour tournait comme un lion en cage dans le bureau du Directeur de Poudlard, sous les yeux exaspérés de Tristan Funestar, lui-même directeur du Département des Mystères. Ce-dernier sagement assis sur un confortable fauteuil enjoignaiten vainson chef à secalmer.

Scrimgeour était un homme d'action, chef du bureau des Aurors jusqu'à il y a peu, il n'appréciait pas du tout de se faire damner le pion par les Mages Noirs et encore moins par Dumbledore. Le vieil homme n'était-il pas venu ce soir-là lui proposer une alliance ? 'Et quelle alliance' songea avec amertume le Ministre fraîchement nommé : lui et ses hommes avaient débarqué au Ministère de la Magie au beau milieu d'un duel entre Celui-Dont-On-Doit-Pas-Prononcé-Le-Nom et l'armée de Dumbledore ('qui eut cru que Fudge avait raison ?' grommela celui qu'on surnommait le Lion) ! Comment cesSorciers s'étaient-ils retrouvéslà ? Pourquoi ? Et qu'y faisaient-ils ?

Toutes ces questions aussi pertinentes qu'urgentes demandaient des réponses immédiates or le professeur Dumbledore après avoir éhontément renvoyé ses acolytes dans un lieu mystère (via un Portoloin non autorisé tout de même !), avait finalement consenti à le lui expliquer «Après tout c'est la moindre des choses non !» avait tempêté Scrimgeour.

Cependant le Directeur avait jugé de son devoir de s'assurer d'abord des défenses de l'Ecole de sorcellerie ! C'est pourquoi ses «invités» patientaient depuis lors dans le bureau sous les yeux intéressés des portraits des anciens Directeurs de Poudlard. Fumseck le Phénix lança un trémolo comme pour narguer le Ministre qui eut une expression mauvaise.

«Ne vous en faîtes pas M le Ministre. Je suis sûr que le Directeur ne va pas tarder. Quelques instructions aux professeurs et aux Aurors et il sera à vous,remarqua la voix aimable d'Armando Dippet le prédécesseur de Dumbledore depuis son tableau.

–Des instructions aux Aurors ! Il ne manquerait plus que ça !» répliqua vivement Scrimgeour.

Sur ces entrefaites, le Directeur de Poudlard entra enfin dans la pièce accompagné d'Aldous Malone, chef de l'équipe des Aurors déployésau château.

Après les salutations d'usages, chacun prit place. Faisant fi de l'expression orageuse du Ministre, Dumbledore se lança :

«Messieurs je ne vais pas y aller par quatre chemins… Vous avez vu tout à l'heure que ce que nous craignons tous est devenu réalité. Le retour de Vous-Savez-Qui est à présent avéré comme Harry Potter et moi-même vous l'avions annoncé il y a six mois de cela.

–Y a-t-il un rapport entre ce qu'il s'est passé ce soir et ce garçon ?

–Oui, fit l'Auror Malone avant que le Directeur ne put démentir.

Le ministre lui ordonnant de continuer, l'homme expliqua :

–Potter a été pris d'une crise dans son dortoir il y a moins d'une heure. D'après les témoignages de ses condisciples il se tenait le front et semblait pris de migraines extrêmement violentes.

–Quel rapport avec ce qu'il s'est passé au Ministère ? demanda Funestar malgré tout intéressé.

–Potter évoquait dans sa crise le nom de Vous-Savez-Qui…

–La coïncidence est troublante. Qu'avez-vous à dire Dumbledore ?

–Que les liens entre Harry et le Lord Noir ne sont plus à prouver. Ce n'est pas pour rien qu'une Prophétie était conservée dans le Département de M Funestar. De plus, qui sait ce que le jeune Potter a enduré il y a six mois dans ce cimetière lors de la résurrection de Voldemort…

–Vous ! Vous vous le savez.» remarqua Scrimgeour la voix acide.

Dumbledore le fixa derrière ses lunettes en demi-lune. Il réfléchissait, il savait que Harry en tant que voyageur du futur lui avait enjoint à collaborer avec le nouveau Ministre mais le vieux Sorcier n'aimait pas partager ses informations. Encore moins avec le Ministère qui qu'en fut à la tête. Cependant, ce ministre là était loin d'être stupide, il avait accepté de l'aider à récupérer la Prophétie il y avait des chances qu'il acceptâtun marché…

«Harry n'a rien à voir avec ce qui s'est passé ce soir,indiqua le Directeur d'un ton non équivoque, ajoutant pour le sorcier chercheur :

–Sa crise n'est qu'une conséquence de ce qui est arrivé.

–A savoir ?

–Voldemort a tenté, comme je vous l'ai annoncé depuis plusieurs mois, de récupérer la Prophétie.

–Pourquoi tenté ? Si le jeune Potter est resté à Poudlard, seul Celui-Dont-On-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom a pu s'en emparer, remarqua Funestar.

–Il n'y a pas réussi car mes amis l'en ont empêché. La Prophétie a été brisée.

–Que disait-elle ? Que disait cette Prophétie ?s'enquit le ministre fixant son chef de Département qui se tourna vers le Directeur,sachantque Dumbledore était celui qui avait reçu l'oracle.

–Je ne vois pas l'intérêt de vous la délivrer. Elle pourrait très bien ne pas se réaliser.

–Mais elle concerne Potter ?

–En effet, il est inutile de le nier. Harry lui-même n'est pas au courant et, comme je vous l'ai dit, il est peu probable qu'elle se réalise à présent.

–Hum… répondit le Ministre sceptique.

Le chef du Département des Mystères semblait l'être tout autant, tandis que l'Auror Malone attendait qu'on s'adressâtde nouveau à lui, la discussion semblant l'indifférer totalement.

–Revenons donc à vos «amis» Dumbledore. Qui sont-ils ? De quels droits étaient-ils au Ministère ?

Le Directeur de Poudlard sourit doucement àScrimgeour. Là commençait la vraie négociation.

–Sachant que notre rendez-vous ne pouvait être que prolifique, j'avais demandé à mes «amis» de venir en avance nous attendre au Ministère afin d'aller chercher ensemble la Prophétie. Par un procédé très ingénieux de mon invention j'ai pu trouver le moyen de la faire sortir du Département sans faire intervenir Harry,du moins pas directement.

–Admettons mais comment saviez-vous qu'il fallait la récupérer maintenant ?intervint Funestar, qui avait été convoqué à Poudlard en même temps que le Ministre et s'était étonné de l'impatience du vieux magicien à agir le soir-même.

–Une intuition disons…

Ses interlocuteurs lui lancèrentdes regards plus qu'agacés, il fit semblant de céder :

–Mes amis ont reçu des informations en ce sens.

–Des informations de qui ?

–De personnes bien placées et suffisamment discrètes pour ne pas être repérées ni par le Lord Noir ni par ses Mangemorts.

Devant les regards intrigués, il continua :

–J'ai fait appel à certains vampires.

–Quoi ?!s'écria Scirmgeour scandalisé tandis que Funestar retenait un hoquet de surprise.

–C'est une blague !continua le ministre toisant le Directeur comme si il était soudainement devenu fou.

–Non ce n'est pas une blague Rufus. Les créatures magiques ont beaucoup de talent et savent se montrer plus fidèles que vous ne semblez le croire.

–Des vampires bannis c'est certains qu'ils savent être fidèles1. Ou fidèles aux Ténèbres bien plus probablement qu'à vous !

–Les liens entre les vampires et les Mangemorts n'ont jamais pu être prouvé, fit savoir discrètement l'Auror Malone.

–Et ce rituel à Stonehenge qu'est-ce que c'était ? Une réunion de gentilles chauve-souris géantes ?s'offusqua Scrimgeour en fusillant son ancien subordonné du regard.

–Allons Rufus, vous savez bien que ces vampires là, ayant justement usés de magie, ne sont pas des Bannis. Je vous assure que mes indicateurs sont très fiables et très capables,assura Dumbledore d'une voix calme ajoutant,comme je vous l'ai dit j'ai mes méthodes qui semblent fonctionner. Il ne reste qu'à vous de décider si vous souhaitez travailler avec moi pour profiter des compétences de mes «amis».

–Si je refuse ? Vous travaillerez de votre côté j'imagine ?

–En effet. Mais même si nous ne mettons pas en commun nos ressources, je suis certain que nous conserverons toujours le même objectif : la chute de Lord Voldemort.

–Et la protection de la population magique !déclara abruptement le Ministre.

–La protection detoutesles populations, y compris les Non-mages et les créatures magiques les plus faibles, le contredit le vieux sorcier.

–Pfff… fit Funestar avec mépris.

Le Lion ne répondit rien. Son silence était pourtant évocateur, si Dumbledore voulait perdre son temps et ses ressources à défendre desElfes ou des Êtres de l'eau c'était son problème pas celui du Ministère !

–Très bien Dumbledore. Très bien. J'accepte que nous travaillons ensemble.J'y mets cependant une condition: je veux être au courant de toutes les informations dont vous disposerez. De plus, mes hommes, qu'ils soient Aurors ou non, doivent avoir toute autorité sur vos «amis» comme vous dîtes. En échange, ils peuvent conserver leur anonymat si ils le souhaitent.

–C'est très aimable à vous Rufus. Et rassurez-vous, il n'était pas dans nos intentions de rivaliser avec l'Autorité du Ministère» assura Albus Dumbledore avec un sourire indulgent de gentil grand-père qui n'abusa cependant personne (c'est pas au vieux croup qu'on apprend à faire des tours, n'est-ce pas ?).

L'entrevue dura encore quelques minutes le temps de décider des détails techniques de cette nouvelle alliance entre le Ministère de la Magie et l'Ordre du Phénix. Une fois que les deux «chefs» se furent mis d'accord pour des rencontres hebdomadaires afin de se tenir mutuellement informés, Funestar et Scrimgeour prirent la Poudre de Cheminette pour rejoindre le Ministère. L'Auror Malone quitta également le bureau pour porter main forte à son équipe défendant l'Ecole. En effet, après l'échecde Voldemort, Dumbledore craignait quelques représailles, aussi Professeurs et Aurors se tenaient prêts à réagir.

De son côté, la porte de son bureau fut-elle à peine refermée que le Directeur et chef de l'Ordre s'empara d'un parchemin et rédigea une lettre. Il cacheta le message et s'avança vers Fumseck pour lui demander de l'apporter en main propre à Sirius. Le phénix prit l'enveloppe dans son bec et disparutdans une gerbe de flammes. Enfin, Dumbledore s'autorisa alors à souffler, regardant l'horloge, il songea qu'il méritait bien un peu de repos.

ooOOooOOoo

A Londres, dans la cuisine de la Noble Maison des Black : Tonks, Kingsley, Maugrey et Sirius sirotaient un verre de whisky pur feu bien mérité sous les airs perdus du couple Weasley. C'est à ce moment que Fumseck fit son apparition délivrant le message au maître de maison qui s'en empara.

Cher Sirius,

Je m'inquiète des représailles que Voldemort ne manquera de nous adresser après sa défaite de ce soir et le coup d'éclat de notre voyageur temporel.

Aussi avec ton accord, j'ai fait prévenir Harry, Hermione et les enfants Weasley qu'ils seront rapatriés dès demain à la première heure au Square Grimmauld où il nous sera bien plus facile d'assurer leur sécurité qu'à Poudlard. Heureusement les vacances scolaires tombent après demain, je pense donc que cela ne soulèvera pas trop de questions.

Peux-tu prendre les dispositions nécessaires ? J'aimerais éviter que nos jeunes amis ne croisentl'autreHarry, du moins pas avant la réunion d'information que nous organiserons demain soir. Il faudra voir avec Molly et Arthur ce qu'il est souhaitable de leur révéler ou non…

Salutations et félicitations à tous pour vos exploits de ce soir,

A. P. B.W. Dumbledore

PS : Comment se porte notre futur-ancien chef de l'Ordre ?

Sirius tout épuisé qu'il était par les événements de la soirée sentit son coeur bondir de joie. Son jeune filleul allait revenir dès demain matin ! Les collégiens profiteraient d'une journée de vacances en plus que leurs camarades. Dumbledore devait avoir prévu une excuse toute trouvée pour justifier ce manquement…

L'animagus fut sorti de ses réflexions par un tremolo du Phénix qui attendait visiblement une réponse. Sirius sourit et délaissant son verre de whiskycommeses camarades de l'Ordre plus qu'intrigués, il monta jusqu'à l'étage des chambres pour prendre des nouvelles des blessés.

Celle de Remus était fermée mais la chambre du père de Sasha était ouverte. Le jeune homme était en train d'être soigné par une femme du nom de Lisbeth Marlow,Guérisseuse à Sainte Mangouste. Elle était de la famille d'Emeline Vance et, si elle ne faisait pas partie de l'Ordre du Phénix, elle acceptait de mettre ses talents à leurs services.

«Il faudra garder le bandage plusieurs jours. Je viendrais demain pour vous le changer,disait-elle en bandant le bras de Harry.

–Inutile je saurais le faire moi-même, l'interrompit ce-dernier d'une voix aussi fatiguée qu'agacée.

–Hum… répondit la jeune femme. Voyons maintenant vos côtes.»

Alors qu'elle demandait à Harry de se retourner, Sirius qui assistait à la scène depuis la porte ne put s'empêcher de retenir un cri. Le dos de son filleul était lardé de fines cicatrices. Pas une ou deux mais des dizaines ! Une seule explication s'imposa à Sirius 'torture !', il sentit un frisson le parcourir. Pour autant ces traces étaient si anciennes que Harry, ayant entendu son exclamation tourna la tête vers la porte et découvrant l'ancien Maraudeur, lui jeta un regard perplexe.

«Tu… tu vas bien ?s'enquit Sirius.

–C'est rien ne t'en fait pas.

–Donc si j'appuie là… fit la Guérisseuse en enfonçant deux doigts sur le torse du jeune homme.

–AHHH !siffla Harry en se raidissant avant de jeter un regard mauvais à cette pâle copie de Pomfresh !

Cette dernière eut sourire froid :

–Effectivement vous n'avezrien… Buvez ça !dit-elle en faisant apparaître un gobelet emplit d'une potion translucide.

Harry grimaça mais s'empara du verre et commença à boire avant de tout recracher sous l'âpreté du breuvage.

–C'est du Poussos !

–Evidemment vous avez trois côtes cassées ! Allez buvez !lui ordonna-t-elle en remplissant une fois de plus le verre.

Sous les encouragements de Sirius, le Survivant dutrendre les armes. Il avala d'un trait l'exécrable potion qui sembla lui rappeler bon nombre de mauvais souvenirs.

–Je vais vous faire un bandage pour cette nuit afin de m'assurer que les os se ressoudent correctement.

Tout en parlant Lisbeth fit un élégant mouvement de sa baguette et un large tissus enserra le torse de l'ancien Auror.

–Il va falloir que je serre un peu… ajouta-t-elle tout en le faisant.

Harry ne put retenir un gémissement.

–Ça va aller ?

–Je me permets de vous préciser que respirer est nécessaire aux hommes ordinaires !lui réponditlepatient les dents serrées et la voix sifflante (à cause de la douleur ou de la colère? se demanda Sirius).

La Guérisseuserétorqua goguenarde :

–Tout va bien dans ce cas puisque n'êtespasun Sorcier ordinaire.

Cette réplique fit sourire Sirius mais beaucoup moins son filleul qui lança un énième regard furieux à la jeune femmequin'en eut cure.

–Je vous laisse le baume de Dictame pour votre bras.

Puis se levant, Lisbeth récupéra ses affaires médicalesavant dequitterla chambre en demandant à l'Animagus si d'autres sorciers avaient besoin de ses soins.

–Remus avait…

–Je l'ai déjà soigné,l'interrompit-elle. Il dort maintenant. J'ai réussi à sauver son bras mais il ne devra pas faire de magie avant deux ou trois jours.

Elle se tourna vers son dernier (récalcitrant) patient pour le saluer :

–Au revoir M… je ne sais pas qui! Sirius!

Là-dessus elle quitta les lieux sans se retourner d'un pas raide et digne.

Les deux sorciers restant s'entre-regardèrent en silence quelques secondes… avant d'exploser de rire.

–Et bien elle n'est pas facile celle-là !observa l'ex futur chef de l'Ordre tout en lançant un sort informulé en tendant la main.

L'un des tiroirs de sa commode s'ouvrit laissant échapper un sweat qui vola jusqu'à lui. Il essaya de l'enfiler mais les contorsions sur ses côtes lui faisaient un mal de chien. Sirius vint lui donner un coup de main.

«Il faut que tu te reposes maintenant.

–Ouais… accepta Harry avant de demander intrigué en désignant le parchemin que l'Animagus avait toujours dans sa main gauche.

–Qu'est-ce que c'est ?

–Un message de Dumbledore.

Il le lui fit lire.

–Je suppose que c'est la meilleure solution» reconnut le Survivant se sentant plus coupable que jamais envers son double. Coupable et éreinté !

Sirius ne répondit rien maisen voyantl'état du jeune hommeil l'obligea à s'allonger puis lui recommanda de se reposer. Sans attendre de réponse, il éteignit les lumières et quitta la chambre où son filleul tombait déjà endormi.

Note de bas de page:

1: Les vampires bannis l'ont été pour avoir trahis leur clan.

Merci à argetlame35 et salmonelodie qui me suivent !

Tout le monde n'hésitez pas à me laisser des review, cela m'encourage beaucoup !