Bonjour,
En tout premier lieu, j'espère que vous passez un joyeux noël et vous souhaite de continuer à passer de très belles fêtes de fin d'année. Profitez bien du réveillon ce soir et, si personne ne vous offre de cadeau, faites-vous-en ! L'empowerment, c'est important !
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Pour fêter Noël, je vous propose un nouveau chapitre, tout à fait de circonstance… Si, si, vous allez voir !
Hum…
Bon, il n'est peut-être pas vraiment de circonstance mais, j'espère quand même que vous apprécierez ce petit détour par chez Ron.
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Dans les épisodes précédents : "Ron, potionniste à Ornicar Inc., continue ses recherches en collaboration avec Neville et sort avec Daphné Greengrass depuis plusieurs mois, surprenant leurs entourages respectifs".
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Bonne lecture et à bientôt !
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Chapitre 116 – Ron
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fin novembre 2005
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- Ronnie !
George avança vers le salon en tendant entre deux doigts, droit devant lui, une fiole remplie d'un liquide rosâtre.
- J'espère que t'as payé pour ça !
Le concerné prit une teinte pivoine et écarquilla des yeux paniqués, incapable de prononcer le moindre son. Ce fut Daphné qui intervint d'une voix douce en récupérant le flacon.
- Laisse ton frère tranquille. C'est à moi.
- Je te vois mal acheter ça, Daphné…
- Et pourtant, affirma-t-elle avec un sourire énigmatique.
- Est-ce qu'au moins tu as déjà ne serait-ce que mis un orteil dans ma boutique ?
- Je t'assure que c'est bien à moi, répondit-elle provocatrice.
- Hum. Si je t'avais vendu ce type de produit, ma chère, je pense que je m'en souviendrais…
Elle ménagea un petit suspens et ajouta, avec un sourire mutin cette fois.
- Roxane [1] Doe…
George haussa des sourcils surpris en serrant la main manucurée qu'elle lui avait tendu avec assurance, comme pour faire des présentations.
- … Noooon ? Vraiment ?!... Tu sais que tu es une de mes clientes par correspondance préférée ?
Un rire clair s'échappa de la gorge de la brune qui posa sa main sur le bras de Ron qui, lui, toujours mutique, lançait des regards paniqués de lapin coincé dans un marécage, attiré par des Pitiponks.
- Et tu utilises mes produits avec mon petit frère ?... Non. Ne répond rien. Je n'ose même pas imaginer ce que tu lui fais avec ça, Daphné… continua George sans pouvoir s'arrêter de sourire. Oh, Ronnie… Je ne pourrais plus jamais m'ôter ces images de la tête ! J'en ai les rétines qui brûlent…
Ron soupira lourdement, redressa les épaules, et intervint avec dédain.
- Tu ferais mieux de te taire, George. Tu ne sais même pas pourquoi on a cette fiole !
Le rire de l'aîné redoubla.
- Ronnie, Ronnie, Ronnie… Il n'existe aucun autre revendeur que nous. C'est un produit de ma fabrication personnelle…
Il s'amusa du blêmissement de son cadet et continua.
- J'en connais donc par-fai-te-ment son usage… Et il n'y a pas trente-six manières de l'utiliser…
- Ne t'inquiète pas, George, intervint Daphné à son tour en faisant tourner le reste de cocktail de son verre tandis que Ron blanchissait à vue d'oeil. On sait par-fai-te-ment comment l'utiliser, sur lui, sur moi, ou toute autre configuration possible...
Elle ignora le petit son aigu qui s'échappa de la gorge de son amant et ricana.
- Hannah, tu rougis presque autant que Ron ! Tu as déjà essayé ça ? demanda-t-elle en tenant la fiole entre le pouce et l'index.
La blonde hocha négativement la tête avec une moue dubitative tandis que George piquait un fard à son tour. Il posa timidement sa main au creux de ses reins et la retira aussitôt que la brune s'exclama.
- Oh, mince. Tu n'as jamais essayé la sodomie ? … Oh, je pense t'avoir choquée, vu la tête que tu fais !
- Daphné ! s'écria Ron d'une voix aiguë, toujours rouge comme une pivoine.
La brune lui répondit de son sourire le plus innocent et il leva les yeux au ciel en s'adressant à elle d'une voix blanche.
- Je propose que nous ne parlions plus de… ça…
Elle déposa un baiser appuyé sur sa joue et se releva en lui ébouriffant les cheveux.
- Passons à table !
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Daphné avait mis du temps à le convaincre d'oser essayer le sexe anal. Elle l'avait eu à l'usure. Quand elle avait compris qu'il n'accepterait jamais spontanément qu'elle aille explorer sa prostate, elle avait mis toute son énergie à le persuader, lui, de venir la titiller, elle.
Le convaincre d'accepter de passer le cap avait été particulièrement prenant. Il pensait que c'était sale et dégradant et il ne voulait pas considérer sa sexualité de cette manière-là. Elle avait dû lui montrer l'exemple. Patiemment. Lentement.
Il l'avait regardée se faire plaisir toute seule en caressant son anneau de chair. Elle avait attisé sa curiosité et il avait fini par avoir envie de savoir. Pour ne pas mourir bête, il avait accepté de glisser un doigt entre ses fesses.
Elle avait gémi tellement fort qu'il n'avait pas mis longtemps à désirer aller plus loin. Ce jour où il avait enfin osé la pénétrer pleinement, elle avait failli le faire jouir juste par la force de ses cris.
Porté par l'enthousiasme de Daphné, il n'avait pas mis beaucoup plus de temps à se laisser tenter quand elle avait à nouveau fait mine de caresser son anus de son index. Elle lui avait avoué, depuis, qu'elle en avait fait des tonnes. Elle avait simulé, en avait rajouté pour le décomplexer, et ça avait parfaitement marché.
Cette première fois, un peu résigné mais, surtout très curieux, il avait finalement hoché la tête et sa respiration s'était coupée quand le doigt de la brune était rentré en lui, enduit de cette fameuse potion rose. Il était un peu surpris de n'avoir ressenti aucune douleur. En contrepartie, il avait été submergé de sensations bizarres.
Un truc un peu diffus, un peu viscéral. C'était vraiment, vraiment particulier… Et vraiment, vraiment plaisant... Il n'avait déjà plus beaucoup de doutes depuis la première fois qu'elle avait posé les mains sur lui mais, quand il avait finalement cédé aux assauts de Daphné, elle lui avait confirmé de manière définitive et irrépressible qu'elle avait des doigts de fée.
Grâce à elle et à leurs expériences, il avait même fini par découvrir ce qu'était un orgasme sans éjaculation. Ce truc qui lui était tellement inconcevable avant elle qu'il n'avait jamais effleuré l'idée que cela puisse être possible pour un homme.
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- Tu n'as pas faim ? s'inquiéta Daphné.
Ron lui sourit avec tendresse, reléguant ses étranges pensées plus loin dans son esprit. Un dîner avec son frère et sa première vraie petite-amie officielle n'était pas réellement le meilleur moment pour se perdre dans ce type de considérations.
Il se reconcentra sur la conversation, bien plus politiquement correcte désormais, planta sa fourchette dans le bout de gigot qui encombrait son assiette et ils terminèrent leur repas dans la bonne humeur.
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Il était peut-être deux heures du matin quand George et Hannah prirent congé. Daphné enlaça Ron dès qu'ils eurent fermé la porte.
- C'était chouette, non ?
- Oui. Ça fait tellement de bien de voir George heureux.
Elle l'embrassa dans le cou et se détacha de lui en se dirigeant vers la cuisine tout en enlevant ses escarpins qu'elle rangea d'un sort dans le petit vestiaire de l'entrée.
Il la suivit et d'un tour de baguette, lança le nettoyage de la vaisselle.
La jeune femme s'empara d'une bouilloire et remplit deux sachets d'herbes séchées et de racines de Valériane réduites en poudre.
- Daphné ?
- Hmmm ? répondit-elle distraitement.
- Tu ne voudrais pas vivre avec moi ?
Elle le dévisagea longuement et répondit d'une voix calme.
- Non.
- Oh.
- Je pensais te l'avoir déjà dit, Ronald.
- Que tu ne veux pas vivre avec moi ? demanda-t-il d'une voix sarcastique. Non. Non, tu ne me l'avais jamais dit.
Elle leva les yeux au ciel et but une petite gorgée de tisane.
- Non. Pas ça. Je voulais dire que je ne partirais de chez mes parents que lorsque je me marierais.
Il la dévisagea à son tour les sourcils froncés.
- Comment ça ? Je croyais que tu te fichais du mariage et de la Tradition ?
- Oui. C'est bien le cas, Ron… Mais c'est important pour mes parents. Et mes parents sont importants.
Elle prit sa tisane et se dirigea vers le canapé du salon, sans vérifier s'il la suivait. Elle ne devait pas douter qu'il le ferait et il s'assit à son tour à ses côtés, jetant de côté le coussin qui les séparait.
- Je ne vois pas l'intérêt de m'installer avec quelqu'un pour faire marche arrière au bout de quelques mois, Ron. Le jour où je quitterais le manoir, je veux que ce soit définitif.
Elle le regarda en souriant et porta sa tasse à ses lèvres avant de continuer.
- Je ne voyais déjà pas les choses différemment avant mais… Depuis qu'Astoria… Je ne peux pas faire ça à mes parents.
Elle attendit une réaction qui ne vint pas. Elle posa une main légère sur son genou et remonta délicatement vers sa cuisse.
- Écoute, Ron. Rien ne change pour nous. Nous n'avons pas besoin de vivre ensemble pour être bien. Tant que je ne nuis pas à la réputation de notre famille, mes parents ne m'imposent pas tant de règles que ça et me laissent suffisamment de liberté.
Il enlaça leurs doigts et porta la main de Daphné à ses lèvres.
- Mais… Tu as bien le droit de vivre d'autres expériences… Tu… Tu n'as pas peur de te tromper, sans vivre d'abord avec la personne.
Elle lui sourit tendrement en hochant la tête.
- Non. Bien sûr que non. Regarde. Ils me laissent découcher autant que je le veux. Ils ne me surveillent pas. Et nous… Nous expérimentons déjà la vie de couple. Je sais ce que c'est que de passer mes nuits avec toi, je connais nos routines, tu connais les miennes…
- Justement. Je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas t'engager.
- C'est ton interprétation, Ron. C'est toi qui conclus que je ne veux pas m'engager.
- Mais.
- Mais rien du tout, Ron. Je ne quitterais le manoir que lorsque je me marierais. C'est mon choix. Ma décision.
Il ne répondit rien et avala une longue gorgée de sa tisane. Il avait peur de comprendre ce qui se trouvait entre les lignes esquissées par Daphné. Il était convaincu de ne pas y être préparé. Pas du tout.
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Roxane [1] : What ? Daphné est la fille de George ? Mince ! Je n'y comprend plus rien à cette histoire ! Sinon, qu'est-ce qu'on peut raconter sur ce prénom ? "Y parait" que c'est un prénom de femme de caractère, indépendante et loyale.
Roxane, c'est aussi la femme (enfin, une des femmes) d'Alexandre le Grand. Il la rencontre après sa capture par ses troupes (à Alexandre… grande classe) et "sa beauté surpasserait celle de toutes les femmes de son temps" (carrément !). Elle finit par être assassinée avec son fils par Cassandre, qui peut ensuite prendre le trône de Macédoine.
Roxane, c'est encore la cousine de Cyrano de Bergerac. Une femme vive, intelligente, libre, et là encore, d'une grande beauté. Si vous avez oublié l'histoire, je vous invite à la relire… Ou : Comment un homme envisage qu'une femme puisse dépasser sa superficialité ?
(Réponse : en entrant au couvent, se retirant du monde et en crevant seule… oui, oui, je caricature, ne vous inquiétez pas ;-) ).
J'arrête cette note beaucoup trop longue ! (Mais bon, vous aurez donc compris que la Roxane next-Gen n'est finalement que l'avatar de Daphnée ^^)
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Alors, qu'en avez-vous pensé ? J'avoue que Noël et sodomie ne font pas forcément bon ménage mais… ce sont les hasards des publications ! ^^
Bon, mais du coup ? Que peut bien leur réserver l'avenir, à Ron et Daphné, à votre avis ?
